« Comme au bon vieux temps ? » ft. Batman

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« Comme au bon vieux temps ? »

ft. Batman

_____Son appartement avec sa future femme avait explosé et il n’avait rien pu faire pour punir le responsable. Il y avait eu beaucoup de blessés dans cet accident sans oublier le nombre de mort. Gravement blessé, le jeune homme n’avait pas pu prendre part au combat. Il s’était réfugié dans ses quartiers à San Francisco où il avait reçu les meilleurs soins. Pendant tout ce temps, il s’était inquiété pour les membres de sa famille, mais il était parfaitement conscience qu’elle pouvait gérer une menace comme celle-là. La Batfamily gagne toujours et aujourd’hui n’est pas une exception à cette règle.
Il avait entendu des rumeurs sur la réapparition du Batman original. Il savait que Bruce était en vie mais n’avait malheureusement jamais eu l’occasion de le revoir. Parfois, il s’était permit de penser que les paroles rassurantes d’Alfred n’était qu’un moyen comme un autre qu’il avait trouvé pour pousser le jeune homme à faire son deuil.

Il n’aurait jamais espéré recevoir ces sms un jour. Alors qu’il préparait ses affaires pour rentrer à Gotham City, son père adoptif avait été beaucoup plus rapide que lui sur ce coup. Il lui avait donné rendez-vous un soir dans un endroit plutôt original. Tim ne se posa pas plus de question que cela, c’était du Bruce tout craché. S’il voulait arriver à temps, il devait partir maintenant. Heureusement pour Tim, il y avait un téléporteur dans la tour de la Young Justice. Il attrapa ses affaires, donna quelques caresses à son animal de compagnie qui s’était réfugié en premier dans la tour après l’accident avant de quitter la tour.
Fin d’après-midi, Tim était déjà dans les pseudos beaux quartiers de Gotham City. Il n’était pas encore arrivé sur le lieu du rendez-vous. Comme lieu de retrouvaille, il y avait beaucoup plus sympa qu’un hôpital mais l’adolescent avait respecté le choix de son père adoptif.

Il gardait son téléphone à la main en espérant avoir plus d’informations, des nouvelles avant l’heure. Il avait tant de chose à lui dire. Jouer les chauve-souris n’avait pas été la chose la plus évidente à faire pour lui mais il était plus ou moins parvenu à joindre les deux bouts. Maintenant que le Batman original était revenu plus en forme que jamais d’après les images qu’il avait pu voir, qu’allait-il devenir ? Trop de questions avec lesquels il avait beaucoup de mal à répondre seul.
Au hall de l’hôpital, Tim demanda la chambre de Julie Madison. Il s’avança d’un pas lent, presque intimidé de retrouver son père adoptif alors qu’il y a quelques mois de cela, il pensait que tout était perdu. Devant la porte de la chambre, il retient son souffle et hésita quelques secondes avant de frapper et ouvrir la porte.

« Bruce… ? »

Seul le bip régulier répond au mot, à la demande formulée par Tim Drake, à son entrée.
Dans la chambre.
Dans la chambre d’hôpital.

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Celle occupée par Julie Madison, depuis des semaines.
Sans espoir de sortie positive. Hélas.

La jeune femme est une proche de Bruce Wayne, depuis des années. Tous deux se sont connus dans leurs jeunesses, quand il était déjà marqué par un drame mais n’avait pas encore dédié sa vie à sa mission. Enfin ; il ne l’assumait pas pleinement, encore.

Ils se sont rapprochés, aimés. Fréquentés.
Puis quittés. Longtemps.

Avant qu’il ne revienne vers elle. Avant qu’il décide d’avancer, dans sa vie personnelle.
Avant qu’il la demande en fiançailles, à son retour de l’Espace, suite au Règne de Darkseid.

Une erreur.
Qui a coûté le pire, à Julie. Infectée par un poison du Joker qui, étonnamment, a déclenché un processus interne terrible, lié à des allergies et faiblesses personnelles.
Julie Madison est morte ; en esprit, au moins.

La jeune femme est en mort cérébrale.
Elle ne se relèvera pas ; jamais. Elle ne reviendra pas.
Elle gît, là. Elle repose ; pas en paix.

Un silence terrible règne ainsi, dans sa chambre. Seuls les bips le trompent.
Les ombres sont nombreuses. Massives.
Il s’y cache.

« Non. »

Un souffle, plus qu’une parole, répond à la demande du jeune homme.

« Pas… vraiment. »

Il émerge, alors. Des ténèbres. Du recoin où il s’était placé, en face d’elle.

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Batman.
Récemment revenu – récemment ressuscité, littéralement. Cela ne s’est pas fait sans peine.

« Bonsoir, Timothy. »

Un sourire léger mais sincère glisse sur son visage – il est heureux de le revoir, vraiment.
Même si les circonstances sont difficiles.

Pour couvrir son secret, et retrouver son aura de playboy, Bruce Wayne a dû mentir.
Il fait croire que l’homme qui a été nommé Président des Etats-Unis d’Amérique à titre temporaire était un double, issu d’un autre monde. Ramené par Lex Luthor, pour contrôler le pays ; mais qui s’est retourné contre lui, et Lex l’a tué.
C’est faux, mais c’est pratique.

Il a, cependant, décidé d’aller plus loin.
Et de dire que celui qui a demandé Julie en mariage… était aussi ce double.
Pour se libérer du poids, publiquement. Pour redevenir l’imbécile Bruce Wayne.

La décision a du sens, pour retrouver la paix publique ; mais elle le trouble, encore.
Et cela se voit.

« Comment… vas-tu ? »

Il se tourne vers Tim ; son fils. Son fils adoptif.
Qui a souffert, beaucoup.
En son absence ; et par la main de l’autre Batman, ce Thomas Wayne venu d’un autre monde qui a voulu contrôler la ville – et sa vie, à lui.
Un autre Thomas ; un autre père.

Un lourd soupir s’échappe de ses lèvres.
Quelle vie. Quelle vie…

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_____Timothy avait doucement glisser la poignée de porte pour faire lentement glisser celle-ci vers l’intérieur. Il pivota légèrement sa tête à l’intérieur pour avoir un petit aperçu de l’intérieur de la pièce. Il décela rapidement une ombre qui lui était bien familière. Des oreilles pointues sur le haut de son crâne. Le jeune homme fut rapidement mis en confiance et entra tout son corps dans la pièce. Machinalement, il referma derrière lui. C’était un lieu plutôt original pour des retrouvailles père-fils, peut-être un peu glauque quand on connait l’histoire derrière ce nom. Mais c’était du Bruce Wayne tout craché et cela ne surprenait même pas le troisième Robin.

Le jeune homme resta silencieux les premières secondes. Il essaya d’attirer l’attention de son père adoptif en prononçant timidement son nom. Il ne savait pas vraiment comment aborder la chose. Lorsque Bruce était supposé mort, il était intimement convaincu du contraire. Difficile, au début, de ne pas passer pour un fou en pensant qu’un être humain à survécu à une explosion aussi forte que celle-là. Pourtant, Tim avait vu juste. Il ignorait encore comment il était parvenu à survivre à tout ça, mais il était là, juste en face de lui et cela voulait dire beaucoup pour lui.
Il n’osait pas parler. Des tas de questions se promenaient dans son esprit mais il était incapable d’en sortir une. La plupart de ces questions pouvaient paraître encore tabou pour un homme qui était revenu d’entre les morts. C’est pour cela que Tim décida de garder le silence et laissa son aîné faire le premier pas, en quelque sorte. Il n’attendit pas longtemps pour voir Bruce lui poser une première question, presque tout aussi timide que le jeune homme.

« Tu veux dire… comment ça va depuis tout ce temps ? Moi, Stephanie, même le chien, peut-être ? » rétorqua le jeune homme en levant ses yeux. « Eh bien, j’ai connu des jours meilleurs, comme tu as pu le remarquer mais ça va, je vais bien. Tu n’as pas à t’inquiéter pour moi. Tu sais très bien que ce n’est pas ça qui stoppe un Robin. »

Il laissa échapper un petit rire avant de se rapprocher de son père adoptif. Il était resté vague dans ces propos car il s’était passé tant de chose en son absence qu’il était incapable de savoir par où il devait commencer. Il s’approcha de quelques pas, la tête ailleurs, cherchant à deviner les paroles de son mentor.

« J’ai essayé. J’ai essayé de jouer Batman. J’ai fait de mon mieux pour maintenir l’ordre à Gotham. Cette ville a besoin de Batman, quoi qu’il arrive. J’ai accepté ce costume, autant pour protéger la population que pour assurer ton héritage. Je n’ai pas de regret, si c’était à refaire, je referais exactement la même chose. » Il laissa échapper un léger sourire en secouant doucement son visage. « Tu n’as pas à t’inquiéter pour moi. Quand tu es parti… j’ai tous les chemins possible et inimaginable pour protéger cette ville. J’ai joué Batman, j’ai probablement pris la bonne décision. »

Il n’aimait pas vraiment parler de lui, de ces choix qu’il avait pris pour en arriver là. Avait-il vraiment conscience du poids de la culpabilité et l’obscurité, la tristesse et l’espoir. Il baissa les yeux vers la cape de la chauve-souris, mais son regard était vide, pensif.

« Quand tu n’étais plus là, je me suis dis que je vivrais pour nous deux… mais je crois que ça va être difficile à présent. »

Bruce reste silencieux, durant les réponses de Tim.
Bien sûr.

Il l’entend ; il l’écoute. Il l’observe.
Il l’analyse, il l’étudie. Il enquête, en fait. Sur son fils adoptif – son héritier. L’un d’entre eux ; mais bien l’un des meilleurs.
Même si, hélas, le jeune homme a eu son lot de drames. Notamment récents.

Il reprend la parole, finalement.
Mais avec des mots qui ne sont sûrement pas ceux attendus par son interlocuteur.

« C’est faux. »

La réplique est cependant prononcée avec douceur ; presque tendresse.

« Tu… n’as pas joué Batman. »

Il pose un regard sincère et fier sur le jeune homme.

« Tu as été Batman.
Pleinement. Intelligemment. Fidèlement. Avec talent et loyauté.
Je… suis très touché. Et fier. »

Bruce hoche lentement la tête. Et esquisse l’ombre d’un sourire.

« La… ville a été bien tenue. Avant. »

Il souffle lourdement.
Avant, oui. Avant les attaques. Avant l’invasion.
Avant l’autre Batman.
Un Thomas Wayne issu d’un autre monde, d’une dimension où Joe Chill a tué Bruce. Rendant ses parents fous, au point d’en faire les Batman et Joker de cette Terre.

Une idée terrifiante.
Que Lex Luthor a voulu imposer ici, dans leur monde. Au point que cet autre Batman a voulu anéantir les proches de Bruce… et a bien failli réussir.
Hélas.

« Hrm. »

Il grogne, à cette pensée.
Puis refixe son attention sur Tim, et enchaîne.

« Je te remercie, pour cela. Et je suis… soulagé que tu ailles mieux.
Comment va… »

Il soupire, bruyamment.

« … Floki ? »

Alias la terreur de la Batcave. Littéralement.

« Je sais également tes… projets conjugaux. »

Il ne peut s’empêcher de regarder Julie, alors.

« As-tu avancé dessus ? »

Un sourire triste glisse sur son visage.

« Et… la suite ? Que comptes-tu faire… maintenant ? »

La question est lourde de sens, mais posée avec bienveillance.
Bruce veut savoir, car il s’intéresse.
Comme tout père qui souhaite connaître les projets futurs de son fils ; pour l’aider, si besoin. Pour le conseiller, si besoin.
Pour se rassurer. Surtout.

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_____Difficile de parler à Coeur ouvert à son père adoptif, un exercice plus compliqué qu’il n’en a l’air, surtout pour Tim. Il y a quelques mois, il ne pensait même pas avoir le droit, à nouveau, à une conversation avec lui. Il y avait beaucoup à dire sur ce qu’il s’était passé durant l’absence de Bruce, mais le jeune homme resta vague et se concentra sur lui, en tant que Batman. Les paroles, presque réconfortante, de son père lui affirmant qu’il avait été une excellente chauve-souris laissa échapper un rictus sur ses lèvres.

« D’accord, je veux bine admettre que j’ai été un bon acteur. » lança l’adolescent avant d’hausser les épaules et de croiser le regard avec Bruce, un regard moqueur.

Il préférait en rire. Il avait gardé la ville pendant plusieurs mois en compagnie de son grand frère et ex-Robin lui aussi. Il croisa les bras et, quant à savoir s’il était un bon Batman ou non, il préférait en rester là en laissant échapper un dernier rire. Il ne prenait pas cela au sérieux, plus maintenant car depuis le retour du Batman original, il avait déjà abandonné l’idée de remettre ses oreilles pointues.
Bruce est au courant de beaucoup de chose, notamment des projets de mariage du jeune garçon, projet abandonné ou reporté. Gotham City pouvait s’avérer cruel quand elle s’y mettait. Il hocha simplement la tête à la mention de ce projet avec Stephanie et détourna légèrement le regard.

« Oui. On devait se fiancer il y a quelques semaines mais… avec tout ce qu’il s’est passé, on a… » Un silence, il soupira. « J’ai décidé de reporter tout ça pour une période indéterminée. Gotham est partie en couille, San Francisco également. Je… Nous ne pouvions pas me le permettre. » Quant à leur animal de compagnie, il grandissait et c’était devenu un adorable petit diable. « Il grandit vite, Alfred n’a pas intérêt à laisser le moindre morceau de nourriture. Tu verrais à la vitesse où il engloutit ces sandwichs. »

En parlant de cette boule de poil, Tim avait fini par se détendre et laisser de côté les problèmes. Il était avec son père adoptif qui s’inquiétait pour lui, qui lui posait des questions sur ce qu’il s’était passé, pourquoi avait-il décidé de repousser quelque chose qui pouvait être synonyme de bonheur pour lui. Le jeune homme ne voulait pas l’inquiéter pour rien. Lorsque vient la dernière question, la plus importante, probablement la question principale qui intriguait le plus son père adoptif. Il leva doucement les sourcils, comme une impression qu’il ne s’était pas vraiment posé la question et qu’il aurait mieux fait de se poser. Il laissa échapper un sourire avant de se redresser vers Bruce.

« Eh bien… Malgré tout ça, tu penses que le monde a encore besoin de Batman et Robin ? » lança-t-il avec un grand sourire complice, tendant sa main vers son père adoptif.

Quelques sourires glissent sur le visage sombre et masqué de Batman.
Légers. Discrets.
Mais réels.
Et sincères, surtout.

Bruce aime sincèrement Timothy, son fils adoptif.
Comme il aime tous ses proches – ses élèves, ses héritiers. Mais le jeune homme a une place particulière, dans son cœur.

Parce qu’il est venu à lui, de lui-même.
Pas comme Dick ou Jason, des enfants perdus que Bruce a voulu aider ; sauver. Tim n’avait pas cela – il a subi cela.

Ses proches sont morts par la suite.
Essentiellement parce que Tim s’est rapproché de Bruce, qui en nourrit une culpabilité discrète mais réelle.
Ce n’est cependant pas la raison de son attachement profond pour lui.

Bruce se voit beaucoup en Tim.
Et si cela lui a tant fait craindre le pire pour son fils adoptif… il espère, maintenant, que cela permettra au jeune homme d’avancer. D’évoluer.
Plus haut. Plus loin. Plus fort.
Que lui.

« Oui. »

La réponse est franche, directe. Instinctive.

« Je suis intimement persuadé que le monde a besoin, et aura toujours besoin, d’un Batman et d’un Robin.
Qui que ce soit sous les masques. »

Il hoche lentement la tête.

« Les événements récents ont… confirmé le poids de ces noms ; de ces mythes.
Ils ne disparaîtront pas.
Car les gens en ont besoin. S’y reconnaissent, s’y projettent. S’y retrouvent. »

Comme Tim lui-même, qui a tant voulu que Batman redevienne le héros qu’il admirait qu’il a cherché à lui retrouver un Robin, quand Jason est mort.
Au point de le devenir lui-même. Un temps.

« Mais. »

Il prend une grande inspiration.

« Une autre question doit se poser. »

Bruce fige ses pupilles blanches sur le visage du jeune homme.
Troublé, bien sûr.
Par les événements récents. Par son mariage reporté. Par BatTim ; toujours.

« Au-delà du mariage. Au-delà du chien. Au-delà de ton manque de confiance en soi, qui te pousse à considérer comme un acteur jouant à être Batman, alors que tu l’as été. Formidablement. »

Le Chevalier Noir s’avance vers le jeune homme.

« Le monde a encore besoin d’un Batman et d’un Robin.
Mais.
Tu n’es plus Robin. Tu es… plus. »

Il s’arrête un mètre avant Tim.

« Etudiant émérite, quand il est présent en cours. Fiancé. Batman. Meneur de la Young Justice.
Héros. Super-héros. Génie, même si ta timidité te pousse à repousser ce fait.
Tu es tout cela.
Tu… n’es donc plus Robin. Tu es… Red Robin.
Plus qu’un Robin. Différent d’un Batman. Lié à moi – mais sans me rejeter. Sans avoir besoin de m’exclure de ton existence. »

A la différence de Dick et Jason.
Bruce apprécie. Ça le soulage, il doit bien l’avouer.

« Veux-tu… continuer, alors ?
En Red Robin ?
Ou veux-tu… changer ? »

Arrêter l’activité super-héroïque ; ou changer de nom.
En prenant son indépendance.
En repoussant Bruce ; ce qu’il comprendrait, même s’il espère que non – même s’il pense que Tim n’en a pas besoin.

Leur relation est différente de celle qu’il avait avec Dick et Jason.
L’arrivée à l’âge adulte de Tim se fait… avec moins de douleur ; de violence. Tim est différent, Bruce apprend.
Il espère que cela puisse continuer ainsi.

Bruce est persuadé que le monde a besoin d’un Red Robin ; de Tim en Red Robin.
Parce que… lui en a besoin.
Absolument.
A ses côtés.

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_____Le jeune homme laisse échapper un sourire. Bien sûr, même si l’adolescent avait joué les chauves-souris pendant quelques mois, la criminalité était toujours d’actualité et le monde avait encore besoin de justicier pour protéger cette paix durablement. Batman et Robin ont encore beaucoup de travail devant eux. C’était un sourire nostalgique qui illuminait son visage, celle de revoir le duo iconique qui avait marqué son enfance avant que son rêve impossible ne se réalise. Il secoua légèrement la tête.

« J’ai beau avoir été Batman pendant tout ce temps, nous avons encore du pain sur la planche pour rétablir l’ordre à Gotham. » affirma le jeune homme.

Puis la question ultime fut posée. Maintenant que Bruce allait reprendre son titre, Tim ne voulait plus se permettre de porter la cape de son mentor. Il se mordit machinalement les lèvres. Ce petit tic semblait sous-entendre qu’il ne s’était pas réellement penché sur la question quand il avait appris que son père adoptif était revenu d’entre les morts. Cela faisait bien longtemps que le jeune homme n’avait pas reporter son costume de Red Robin. Ce dernier avait probablement pris la poussière dans un secteur de la Batcave.
A la mort de Bruce, il n’avait pas pensé une seule seconde pouvoir reporter ce costume un de ses jours. L’hésitation était longue. Pour les autres, cela semblait être qu’un choix anodin mais pour Tim, cela signifiait beaucoup. Lorsque Damian, fils biologique et instable de Bruce, est arrivé dans la famille, le jeune homme a finit par prendre du recul et abandonné son costume de Robin pour laisser son héritier reprendre le flambeau avec plus ou moins de difficulté.

« Je pense… » lança timidement le jeune homme en attendant qu’une réponse beaucoup plus cohérente ne sorte de son esprit. « Je pense… » Un ange passa, il se mit à sourire. « Je pense que Red Robin a encore beaucoup de chose à apporter à Gotham City. Il a encore besoin de faire ces preuves à San Francisco également. » Tim avait pris sa décision. « Quand j’ai quitté le costume de Robin, j’ai pris celui de Red Robin, forcément avec un peu de nostalgie mais… C’est aussi Robin qui m’a fait grandir, qui m’a fait comprendre qui j’étais réellement et tout le bien que je pouvais faire dans cette ville. »

L’adolescent semblait encore pensif dans le ton de sa voix, mais lorsqu’il redressa son regard pour le croiser avec celui de son père adoptif, il semblait désormais sûr de son choix. Il allait probablement avoir besoin de temps

« Le costume a probablement prit la poussière. Je me dis qu’il est temps de faire une mise à jour. »

« Oui. »

Batman hoche lentement la tête.
Il confirme.
Les mots de Timothy. Ses pensées.
Et la suite.

« Une mise à jour... me semble indispensable. »

Il acquiesce, encore.

« Autant pour que le costume corresponde à l'actualité... mais, aussi, parce que je sais que ton sens du goût t'empêche de garder un même look plus de six mois. »

Un sourire amusé glisse furtivement sur ses lèvres.
Il connaît bien Timothy.
Il connaît bien... son fils adoptif.

« Mais... ce n'est pas le seul élément que tu dois développer. A mon sens. »

Bruce s'approche doucement de la fenêtre de la chambre.
Julie Madison demeure figée, dans son lit d'hôpital ; figée. A jamais. Hélas.

« La Batcave te sera toujours ouverte, mais... c'est ma structure. Ma surface.
Mon foyer.
Où j'accueille et je forme ceux qui en ont besoin – mais tu n'en as plus besoin. »

Les pupilles blanches de ses yeux se figent dans les ténèbres nocturnes de la ville.
De cette damnée ville.
Qui les absorbera tous, il le sait.
Cela ne l'empêche pas de continuer. Toujours.

« Tu as été Robin. Tu as été Batman.
Tu es Red Robin.
Tu... as besoin d'une structure. D'une surface. D'un foyer. »

Il relève lentement les yeux, vers les cieux sombres devant lui.

« Un... nid.
Pour un oiseau écarlate et nocturne – un nid. Cela me semble indiqué.
Non ? »

Le Chevalier Noir se tourne légèrement vers Timothy, en levant son pouce pour l'attirer ; pour désigner l'extérieur.
Un léger sourire passe sur son visage, alors que quelque chose apparaît, devant eux.
Dans les airs.

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Un dirigeable.
Un dirigeable... Batman. Qui se positionne à proximité de l'hôpital.

« C'est... pour toi.
Une structure volante. Au design certes daté, mais je dirais old school. Capable de relier Gotham City et San Francisco en une heure. Autonome. Puissant. Relié au Batcomputer, même si tu auras ton autonomie.
Avec un intérieur... qui devrait te plaire. »

Bruce ouvre sa main droite, paume vers les hauteurs. Un hologramme apparaît.

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Un laboratoire, formidablement adapté et puissant.
Merveilleux, pour un jeune super-héros... et surtout un jeune inventeur de génie.

« Tu n'es plus mon élève, Timothy. Tu n'es plus mon apprenti.
Tu es... mon partenaire.
Un égal, oui.
Mais un partenaire... surtout. Un partenaire – autonome. Autant à Gotham City qu'à San Francisco.
En lien avec la Batcave... mais chez toi. Dans les airs.
Comme un oiseau.
De nuit, oui. Ecarlate... surtout. »

Il acquiesce, encore.

« Qu'en... dis-tu ? »

Il attend, alors. Il se tait.
Il respecte la réflexion et bientôt la décision de Timothy.
Son fils. Son héritier.
Son égal.
Son... partenaire. Toujours.

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_____L’adolescent laisse échapper un sourire. Il avait pris sa décision, Red Robin allait encore continuer à vivre encore plusieurs années. Son mentor approuvait ce choix et le jeune homme ne pouvait pas rêver de mieux. En avait-il réellement douté une seule seconde ? Il acquiesce avant de faire une petite remarque sur les changement de look de son fils. Il laissa échapper un petit rire avant de secouer la tête.
Tim avait une imagination débordante. Il fallait toujours qu’il trouve une nouvelle idée pour créer une nouvelle version de son costume, toujours plus high-tech. C’était une boule d’énergie qui ne pouvait pas rester en place, encore moins dormir les nuits. Il n’aura aucune difficulté pour remettre à jour son costume de Red Robin.

Toutefois, la chauve-souris précisa que ce n’était pas la seule chose à développer dans un futur proche. Dans un premier temps, l’adolescent ne comprenait pas vraiment où est ce qu’il voulait en venir. Par un tic, il pencha légèrement sa tête sur le côté, lorsqu’il se posait intérieurement ces questions. Il laissa Bruce développer son argumentation.
Il fait mention de la Batcave, une deuxième maison pour le troisième Robin. Il y avait passé beaucoup de temps. Il avait été entrainé et formé durement dans cet endroit, il avait construit et bâtit de nouvelles technologies au même endroit. Il devait connaître ce refuge aussi bien que le propriétaire des lieux. Machinalement, le jeune homme suivit son père adoptif du regard et tourna mécaniquement sa tête vers la fenêtre de la chambre. Il se rapprocha doucement, avant d’apercevoir une silhouette imposante se rapprocher de l’hôpital. Un dirigeable, un cadeau de sa part. Tim a beaucoup de mal à cacher sa joie et il n’en a pas spécialement besoin.

« Tu n’as… clairement pas lésiner sur les moyens. » rétorqua le jeune garçon avant de rester muet pendant plusieurs secondes, difficile pour lui d’exprimer la joie qui était en train de l’envahir à ce moment précis. « Je… c’est… tu n’aurais pas dû. Tout ça… rien que pour moi ? »

Il n’est pas au bout de ses surprises. A l’apparition de l’hologramme, il se retourna vivement et observa chaque détail chaque appareil dont il aura bientôt accès. Il fit quelques pas pour pouvoir admirer cela de plus près même si ça restait de simples hologrammes. Il n’avait plus les mots pour décrire ce qu’il ressentait. C’était de l’or que l’adolescent était en train de recevoir. Il ne savait pas comment le remercier pour ça. Il resta muet pendant plusieurs minutes mais le sourire qui s’était dessiné sur son visage semblait déjà en dire beaucoup.

« Je… Je crois que je ne pouvais pas rêver mieux… » affirma l’adolescent. « Je ne sais pas par où commencer, c’est beaucoup trop… » Il redressa doucement sa tête vers son père adoptif. « Merci… pour tout. Je suis tellement heureux que tu sois là. »

Un sourire sincère glisse sur le visage masqué de Batman, quand Timothy Drake prend conscience du cadeau qu’il lui fait – et le remercie, chaleureusement.

Il est content.
Il est content de faire plaisir. Il est content de plaire.
Il est content de réussir… de connaître suffisamment son fils adoptif pour trouver ce dont il a besoin ; sans qu’il le sache lui-même.

Bien que.
Bien que son œil glisse, une seconde, sur son flanc droit. Sur elle.

Julie Madison.

Son amie d’enfance. Son amour de jeunesse.
Sa fiancée.
Choisie et voulue dans un moment de faiblesse ; d’abandon. Et c’est elle qui en paye le prix – le plus lourd qui soit.

Une part de lui s’en veut, toujours. Une part de lui culpabilise, encore.
Mais.
Mais Bruce essaye d’avancer. Mais Bruce essaye d’aller de l’avant.

Mais Bruce essaye… d’accepter.
Qu’une joie réelle ne compense pas un drame absolu.
Mais, aussi, qu’une peine réelle… ne doit pas anéantir un bonheur certain.

Comme maintenant.
Comme ce moment qu’il partage avec Timothy – et ceux qui vont venir.

« Hrm. »

Il grogne, légèrement.
Puis reprend, en se décalant. En regardant uniquement son fils adoptif, alors que ses premiers mots lui reviennent.
Il n’a pas lésiné sur les moyens ?
Oui.

« Je suis riche. »

Dit-il en maîtrisant complètement son visage et ses émotions.
L’effet est saisissant.
Mais il enchaîne, rapidement.

« Mais… oui. C’est pour toi.
Et si tu ignores par où commencer… pourquoi ne pas débuter en allant voir, directement ? »

Sans se tourner, Bruce tend le bras et ouvre ; la fenêtre.
L’invitation est lancée.

« Vas-y. »

Il acquiesce, lentement.

« Vas-y. Ça te brûle les doigts. »

Bruce se décale, finalement, pour le laisser passer.
Puis souffle.
De soulagement. De plaisir. De fierté.
D’affection.

« Je… »

Il hésite. Il bute sur les mots.
Mais se reprend.
Se force. Continue. Encore.

« Je suis… heureux. Aussi. »

Enfin.