Heureusement pour elle, l’ennui qu’elle ressentait se traduisait sur son visage par un air peu commode. Heureusement, parce qu’elle n’y faisait plus attention du tout – et honnêtement, elle n’avait pas fait attention depuis un bon moment.
Jessica Cruz était en mission spéciale. On le lui avait annoncé il y avait des semaines de cela avec un air très important, et un regard intense. Evidemment, elle s’était imaginé un combat à la mort à l’autre bout de l’univers, elle s’était imaginée faire face aux pires des monstres intergalactiques, mais au lieu de ça ? Au lieu de ça, elle se retrouvait à errer dans un bar spatial, camouflée sous l’apparence alien que son anneau lui donnait. Et franchement, ça n’était même pas le meilleur bar d’aliens qu’elle avait eu l’occasion de visiter pendant sa carrière de Green Lantern. Il n’y avait pas trop de bagarres au moins, c’était déjà ça, mais l’excitation des premiers jours passés à se faire passer pour une pirate s’était vite envolée.
D’autres Lanterns ont été placé à d’autres endroits tout aussi stratégiques lui avait-on dit. Nous ne pouvons prendre le risque que les armes volées dans le secteur 3102 soient revendues à ,’importe qui. L’équilibre est trop fragile.
Bla, bla, bla. En attendant, Simon enchaînait les missions, les combats et l’action elle ne savait trop où, et elle, elle surveillait un bar de revendeurs. Les armes n’ayant toujours pas été retrouvées, elle restait fidèle à son poste parce que c’était ce qu’on attendait d’elle. Mais bon sang que c’était long. Bon sang, ce qu’elle aurait donné pour rentrer sur Terre. Juste une fois de temps en temps. Un week-end par-ci, une soirée par-là. Au lieu de ça, elle devait se contenter des mises à jour et des messages qu’elle recevait sur son anneau une fois par jour.
Honnêtement, elle ne tiendrait pas éternellement ici. Pas alors que tant de choses l’attendaient sur Terre. Nope.
« Hey, Sica. Nouveau client. Il a l’air un peu louche, franchement. »
Elle releva la tête, et il lui fallut quelques secondes pour se remettre en phase avec ce qu’il se passait autour d’elle. Ca faisait tellement longtemps qu’elle était ici qu’elle avait sympathisé avec le barman (un charmant extraterrestre à tentacules qui n’avait rien à envier à l’escargot niveau hydratation de la peau). Ce dernier la prévenait des nouveaux venus qu’elle pouvait manquer pendant qu’elle dormait, et en retour, elle lui avait promis de lui laisser un joli pourcentage sur la vente qu’elle espérait conclure dans son modeste établissement.
Quant au petit sobriquet, au Sica,, ça sonnait assez pirate alien rebelle tout en ressemblant suffisamment à son prénom pour qu’elle s’y reconnaisse quand on l’appelait. Elle avait pensé à tout. C’était une mission spéciale, après tout. Enfin, ça l’avait été les premiers jours.
« Où ça ? J’vois rien, » dit-elle en se redressant sur son tabouret.
Elle n’était que Jessica, mais le barman voyait, grâce aux artifices mis en place par son anneau, une jeune femme à la peau épaisse et orangée, sans cheveux mais affublée de longs appendices en chair qui tombaient dans son dos. Elle portait une tenue faite pour le climat aride et désertique de la planète, ses pistolets laser étaient évidents sur ses cuisses, et quelques cicatrices judicieusement positionnées venaient compléter sa panoplie de warrior de l’espace effrayante.
« Là-bas, » répliqua le barman en désignant un coin sombre de son bar d’un signe de sa tête gélatineuse.
En effet, il y avait bel et bien quelqu’un, de dos, qu’elle ne se rappelait pas avoir vu auparavant. C’était probablement juste un client de passage, comme ça avait été le cas avec les centaines de nouveaux clients qu’elle avait interpellé auparavant, mais aussi blasée qu’elle soit, Jessica continuait à assurer sa mission avec sérieux. Elle se leva avec pour nouvel objectif d’aller parler au nouveau venu que la foule du bar lui camouflait en partie.
Il lui fallut se frayer un chemin entre les diverses espèces rassemblées sur le sol poussiéreux et couvert de sable du bar, mais elle arriva rapidement à destination, tout compte fait. Cela faisait tellement longtemps qu’elle hantait l’endroit que sa réputation s’était faite d’elle-même. Les autres clients s’écartèrent donc pour la laisser passer, et quand il devint clair qu’elle voulait parler au nouveau venu, ils trouvèrent tous de quoi s’occuper le plus loin possible.
« Hey, toi, » commença Jessica en posant sa main sur l’épaule de l’inconnu. Humanoïde, de dos. Mais elle ne se ferait plus berner. Combien de fois elle avait cru se retrouver face à quelqu’un d’humain (ou presque) pour finalement découvrir trois paires d’yeux ou un bec – etc etc ? « Qui es… »
Mais l’inconnu se retourna, et Jessica en perdit les mots. Son cœur bondit dans sa poitrine, et ses doigts se crispèrent sur l’épaule du nouveau venu. Qui ne lui était pas inconnu. Loin de là, très loin de là.
Elle laissa échapper une bouffée d’air, sans même s’en rendre compte.
« Ray, » souffla-t-elle en oubliant le reste. Tout. La mission, l’ennui, même son déguisement ultra avancé. « Je rêve. Je dois rêver, je… »
Elle se mordit les lèvres et se laissa emporter. Elle se jeta en avant et le prit dans ses bras, le cœur battant si fort contre sa poitrine qu’elle n’entendait rien d’autre que son rythme affolé.
Situation : Ray n'est plus un super-héros du quotidien, qui lutte contre le crime chaque jour. Il assume cependant une vocation d'aventurier, de super-scientifique... et même de super-héros, mais orienté sur la science et les mystères. Il retrouve ses super-pouvoirs, après avoir réutilisé la bio-ceinture. Habitué au "petit", il entend désormais lever toutes les interrogations sur les détails troublants du monde et de l'Histoire, notamment après avoir découvert des volumes de l'étonnant Guide Planetary. En parallèle, il dirige toujours la Justice Academy, renommée Titans Academy, qui forme des super-héros novices, et aide ceux qui le demandent.
Localisations : Ivy Town.
Inventaire : Vêtements souples de technicien scientifique. Veste bleue, avec nombreuses poches contenant des objets miniaturisés, qu'il peut agrandir selon les besoins. Bracelet au bras, donnant accès à des systèmes informatiques mais aussi à des portails du Microvers (pour voyager plus aisément sur Terre) et de la Time Pool (permettant de voyager dans le Temps).
Combinaison d'Atom, avec micro-ordinateur intégré et relié aux systèmes de la Titans Academy et des logiciels de Ray Palmer. Bio-ceinture intégrée, gadgets divers rapetissés pour qu'il les agrandisse via la technologie d'étoile naine blanche. Masque de protection, défenses et armes essentiellement non-mortelles.
Re: Hasard et destin Ven 27 Mar 2020 - 8:20
Le bar est rempli. La foule est dense. L’agitation est là, déjà.
Les clients consomment, parlent ; échangent, discutent. Font du troc. Font du commerce. Se méfient, les uns des autres. Sont prêts, au cas où. A agir. A se défendre. A attaquer, s’il le faut. Quand il le faut.
Le bar est animé, même si ce n’est pas encore l’heure la plus forte ; même si le pire est encore à venir. On peut encore y circuler. On peut encore y avancer. On peut encore s’y installer. C’est une chance.
L’endroit n’est sur aucune carte. Non pas qu’il soit caché – juste que personne n’en voit l’intérêt ; c’est un bar. Un bar commun. Un bar classique. Un bar anonyme. Un bar spatial.
Où plusieurs espèces se réunissent. Où plusieurs voyages se croisent. Où plusieurs relations sont faites. Où plusieurs accords sont formés… et bien plus y sont déformés.
Où Jessica Cruz se dirige vers le nouveau venu, visé par le barman. Où la Green Lantern, déguisée, fend la foule vers sa cible. Le dos de sa cible, plutôt.
Qui ne lui dit rien. Qui ne lui rappelle rien ; qui ne résonne pas, en elle. Et pour cause. C’est une armure. Une Armure ATOM. Une nouvelle Armure ATOM, que son propriétaire vient d’utiliser… et avec laquelle il essaye de rentrer chez lui. Difficilement.
« Humf. »
Ray Palmer souffle ; lourdement. Il n’est pas content. Pas du tout. Il a utilisé cette nouvelle Armure ATOM pour visiter Ryan Choi, dans le Microvers ; c’était super. Il était ravi de retrouver son ancien élève, son ami désormais l’Atom du Microvers. Tout s’y passe bien. Tout s’y passe encore mieux qu’avant, avant les guerres et les invasions. Le scientifique en est ravi ; enfin. Il était ravi. Ce n’est plus le cas maintenant.
Maintenant, il est énervé. Soûlé, diraient certains. A cause l’Armure ATOM. A cause de ce fichu engin qui a buggé, et ne l’a pas ramené à Ivy Town – mais l’a propulsé dans l’Espace. Dans ce trou de l’Espace.
La combinaison a encore assez d’énergie et d’oxygène pour rentrer sur Terre… s’il savait où ça se trouve, la Terre. L’Armure ATOM ne sait pas se diriger, dans l’Espace. Il est perdu. Et, comme tout voyageur perdu, il trouve un oasis dans un bar… dans ce bar.
« Mmh ? »
Un léger souffle s’échappe de ses lèvres, alors que le Micro-Héros sent quelque chose ; quelqu’un. Dans son dos. Alors qu’il rassemblait son courage pour boire le machin qu’on lui a servi, là. Alors qu’il demandait la direction des toilettes. Formidable. La journée continue de manière formidable.
« Hey, mais… »
Atom se tourne, quand l’autre pose sa main sur son épaule ; il n’aime pas ça. Il n’aime pas le contact. Il n’aime pas les inconnus. Il n’aime pas le contact avec les inconnus. Et il n’a pas le moral, aujourd’hui, pour être calme ; parce qu’il en a assez. Parce qu’il est fatigué. Parce qu’il est perdu. Parce qu’il est dans l’Espace. Parce qu’il déteste l’Espace. Déjà, parce que c’est trop grand et dangereux. Ensuite, parce que… parce que l’Espace lui a pris Jess’. Parce que l’Espace l’a tuée, une fois, et parce qu’il y a perdu, beaucoup, pour la faire revenir. Parce que Jess’ a dû partir, et qu’elle n’est pas encore revenue ; et elle lui manque. Beaucoup. Trop.
« J’vais être sérieux… fous-moi la paix. »
Il se tourne, oui. Et fait face à… la créature qui le touche ; une sorte de chose. Un machin. Un machin spatial. Pff.
Qui le découvre, lui. Dans sa nouvelle Armure ATOM ; avec le viseur déjà activé. Et les répulseurs qui le démangent.
« Laisse-moi tranq… »
Il veut chasser ce truc ; il veut être tranquille, oui. Mais ça ne se fera pas. Parce que… le truc lui saute dessus. Parce que le truc souffle, respire difficilement, dit quelques mots difficiles à comprendre – et lui saute dessus.
« Hey ! »
Ray n’est pas assez rapide pour activer ses défenses – et n’en a pas besoin, en fait. Le truc lui saute dessus, oui. Mais le truc… ne l’attaque pas. Le truc ne l’agresse pas.
Le truc… le prend dans ses bras. Si.
« Heu… »
Une seconde passe, alors. Puis deux. Puis trois. Puis vingt-cinq. Ray Palmer ne bouge pas. Ray Palmer n’ose pas bouger ; et Ray Palmer… pense, surtout.
Il pense. A ce qu’il ressent. A ce qu’il sent, là.
A… cette étreinte. A ce moment. A cette étreinte, oui. Qui lui dit quelque chose. Qui lui rappelle quelque chose. Qui… est familière ; connue. Appréciée.
Comme… cette voix. Comme le son de cette voix. Même sous l’allure du truc ; il la connaît. Il la connaît, cette voix. Il la reconnaît.
« Ho. »
Il pâlit, sous son casque. Il pâlit, et tremble. Son formidable esprit se met en marche – et créé des connexions ; tente des liens. Aboutit à quelque chose.
Cette voix. Cette étreinte. Cette façon de se jeter sur lui. Cette façon de le tenir. Un truc. Spatial. Un truc. Qui ne ressemble à rien. Dans l’Espace. Qui fait ça. Qui lui fait ça.
« Hooooo. »
Il sent, alors. Il sent qu’il sait. Il sent qu’il comprend.
« J… e… ss… ? »
Il murmure. Il pose ses mains sur le dos et les excroissances ; doucement. Prudemment. Mais il le fait quand même. Parce qu’il croit. Parce qu’il veut y croire. Parce qu’il veut espérer ne pas se tromper. Parce qu’il veut espérer que l’Univers ne lui jouerait pas ce mauvais tour, quand même… pas cette fois, pas maintenant !
Ce n’est que lorsqu’elle sentit la tension dans la posture de Ray que Jessica se rappela qu’elle n’était… et bien, pas vraiment Jessica. Pas au premier abord, tout du moins. Elle ne pouvait se révéler à lui, pas alors que tant de paires d’yeux étaient posées sur eux – certaines sans gêne et d’autres avec plus de discrétion. Mais elle se rendit rapidement compte qu’elle ne pouvait pas non plus s’écarter de lui. Si elle rêvait, si tout ça était un mirage que le trop plein de boissons douteuses servies ici avait provoqué, et bien elle ferait tout pour qu’il dure le plus longtemps possible. Mais au-delà de ça encore, bien au-delà, elle était surtout loin de toutes ces questions et ces soucis. Il était là. Il lui avait tellement manqué. Si cette mission était une torture pour elle, il en était la principale raison. Après tout ce qu’ils avaient traversé ces derniers temps, elle aurait voulu rester auprès de lui et ne plus le lâcher du regard.
Alors tant pis si ça lui coûtait de se prendre un revers devant tout le monde. Ca lui donnerait au moins une excuse pour le traîner hors de l’établissement afin de s’entretenir en privé avec lui. Aux yeux de tous, la redoutable Sica s’apprêterait certainement à lui faire payer son geste, alors que la vérité serait toute autre.
« Attends, att— » se hâta-t-elle de souffler quand elle le sentit bouger une fois la surprise passée.
Elle resserra son étreinte malgré elle, moins pour se protéger d’un éventuel retour de manivelle que pour… et bien, juste le tenir dans ses bras. A sa grande surprise, ceci dit, il ne la repoussa ni ne l’attaqua. Au lieu de ça, il leva les bras et les enroula autour d’elle en retour. Elle releva les yeux au moment même où il bafouillait son prénom. Le sien.
Son cœur bondit dans sa poitrine et elle se mit à sourire malgré elle.
« C’est moi, » confirma-t-elle d’une petite voix. « C’est… C’est moi. »
Elle ferma les yeux et le serra encore plus fort contre elle.
« J’arrive pas à croire que tu sois là… ! »
Elle enfouit un peu plus son visage contre l’armure, prit une profonde inspiration et lutta pour reprendre ses esprits. Il lui en coûta plus qu’elle ne saurait le dire pour relever la tête et s’écarter finalement – assez afin de mener à bien une conversation. Elle refusa très clairement de lâcher Ray par contre, et garda la main de ce dernier, gantée, serrée dans la sienne, toujours déguisée. Mais c’était ses doigts à elle qui le tenaient malgré les apparences, sa peau contre la surface lisse de l’armure. C’était elle… et lui.
« Tu… bon sang. Tu m’as tellement manqué. »
Elle rajouta sa deuxième main à la première et la referma ainsi sur celle de Ray en essayant de retrouver un peu de contenance. Difficile à faire tandis qu’elle le dévisageait de tout son soûl. La visière de sa nouvelle armure lui cachait les yeux, et elle s’en retrouvait terriblement frustrée, pas plus qu’il ne devait l’être de ne pas pouvoir la voir, ceci dit.
« Je… Je loue une chambre à l’étage, si tu veux. On pourra y discuter tranquillement. »
Situation : Ray n'est plus un super-héros du quotidien, qui lutte contre le crime chaque jour. Il assume cependant une vocation d'aventurier, de super-scientifique... et même de super-héros, mais orienté sur la science et les mystères. Il retrouve ses super-pouvoirs, après avoir réutilisé la bio-ceinture. Habitué au "petit", il entend désormais lever toutes les interrogations sur les détails troublants du monde et de l'Histoire, notamment après avoir découvert des volumes de l'étonnant Guide Planetary. En parallèle, il dirige toujours la Justice Academy, renommée Titans Academy, qui forme des super-héros novices, et aide ceux qui le demandent.
Localisations : Ivy Town.
Inventaire : Vêtements souples de technicien scientifique. Veste bleue, avec nombreuses poches contenant des objets miniaturisés, qu'il peut agrandir selon les besoins. Bracelet au bras, donnant accès à des systèmes informatiques mais aussi à des portails du Microvers (pour voyager plus aisément sur Terre) et de la Time Pool (permettant de voyager dans le Temps).
Combinaison d'Atom, avec micro-ordinateur intégré et relié aux systèmes de la Titans Academy et des logiciels de Ray Palmer. Bio-ceinture intégrée, gadgets divers rapetissés pour qu'il les agrandisse via la technologie d'étoile naine blanche. Masque de protection, défenses et armes essentiellement non-mortelles.
Re: Hasard et destin Ven 27 Mar 2020 - 14:08
Ray Palmer ne sait pas quoi. Il est figé. Bloqué. Les bras sur elle. Enfin ; sur le truc. Sur le truc qui est elle. Sur le truc qui est Jess’. Enfin. Il croit. Il espère, plutôt. Parce que s’il se trompe… ça va mal se passer.
« Heu. »
Il est perdu. Il hésite. Il ne sait pas quoi faire. Il n’ose rien faire. Jusqu’à… ce qu’elle parle. Jusqu’à ce que le truc parle, et se redresse. Jusqu’à ce qu’elle parle, en fait. Oui. Elle.
C’est. Elle. C’est bien elle. C’est bien Jess’. Sa… Jess’.
« Ho. »
C’est elle. Elle le dit. Elle le dit, alors qu’elle recule, se redresse ; mais le tient, toujours. Avec une main. Puis deux. Elle le dit ; c’est elle. Et alors que le Micro-Héros se relève aussi, et pose son regard caché par la visière sur le visage du truc… il sait.
« J… Je… »
Il bafouille. Il bégaye. Il hésite. Pas par doute. Pas par crainte, par peur, par incompréhension. Son esprit a fait les connexions logiques, et il a compris. Son esprit a compris ce que son instinct a saisi depuis longtemps. C’est elle. C’est Jess’. Mais.
Mais elle est cachée. Mais elle est déguisée. Mais elle est incognito. Il faut faire faire attention. Il doit faire attention. Il ne doit pas faire de gaffe. Surtout pas ici. Surtout pas avec elle. Surtout. Pas. Avec. Elle.
« Ou… ais. »
Atom grimace un sourire, encore tout gêné ; tout troublé.
« Tu… ta… chambre. Ouais. Ouais. »
Il hoche la tête, machinalement. Alors que, instinctivement, ses doigts serrent ceux de Jess’ ; enfin. Ceux du truc. Qui est Jess’. Bref.
« Je… »
Il prend une grande inspiration. Du coin des yeux, il voit que plusieurs clients du bar les regardent ; un peu trop. Un peu trop longtemps. La chambre, oui. Bonne idée. Meilleure idée. Pas… uniquement parce que Ray espère que Jess’ y enlèvera son déguisement. Si elle le peut. Faites qu’elle le peut, pense-t-il.
« Hey. »
Il se reprend, cependant. Le scientifique finit par se reprendre, alors qu’il serre plus fort mais aussi plus doucement les doigts du truc. De Jess’.
« Tu… »
Il prend une grande inspiration, et sourit tendrement. Avant de parler à voix basse, pour qu’elle seule l’entendre.
« Tu m’as beaucoup, beaucoup trop manqué. Luciole. »
Sa visière remonte, alors. Et Jess’ peut voir le clin d’œil tendre qu’il lui adresse. Avant de bouger. Avant de se mettre à bouger, pour passer dans le bar. Pour passer à côté des clients. Pour s’extraire de la masse. Pour se diriger vers les escaliers. Pour monter les escaliers. Pour monter.
Jusqu’à la chambre de Jess’. Jusqu’à cette pièce qu’il espère calme et sûre. Jusqu’à ce moment… où ils pourront être à deux. Où ils pourront se retrouver. Enfin. Enfin !
Jessica esquissa un mouvement peu contrôlé quand Ray abaissa sa visière, et ce n’est que de justesse qu’elle se rappela de l’endroit où ils se trouvaient ainsi que du déguisement qu’elle portait. Sa main était à mi-chemin vers la joue de Ray, et c’est à contrecœur qu’elle l’abaissa. Elle ne retint pas le grand sourire qui lui étira les lèvres ceci dit ; ce qui fit frémir plusieurs clients un peu trop curieux. Sa version alien avait de très grandes dents après tout, étudiées exprès pour lui donner un air carnassier. Certains se détournèrent de la scène, visiblement soudainement inquiet pour leur sécurité, mais d’autres persistèrent, et c’est ce qui persuada Jessica de retenir tant bien que mal tous les gestes tendres et familiers qu’elle pouvait avoir à l’encontre de Ray.
Pour le moment. Encore quelques minutes.
« Passe devant, » lui souffla-t-elle. « Je… »
Elle s’autorisa un nouveau sourire quand elle entendit son murmure, et son cœur frémit un peu plus dans sa poitrine. Elle avait la sensation que son cerveau bouillonnait de pensées. Comment ? Pourquoi ? Comment, bon sang ? Chacune d’entre elles s’épanchaient un peu plus sur les probabilités que ce qui était en train de se passer soit bel et bien réel, mais Jessica avait jeté toute logique par la fenêtre quand elle avait reconnu le visage si familier sous la visière. Elle se moquait du comment, du pourquoi, et du pourcentage de chances qu’ils se retrouvent tous les deux ici, à l’autre bout de l’univers. Tout ce qui comptait pour elle, c’était qu’il soit là. Et le reste, franchement… le reste ne comptait pas. Ca n’avait jamais compté.
« Garde les yeux ouverts pour moi, Luf, » grogna-t-elle en passant à côté du bar. Son regard eut du mal à se détacher de Ray devant elle, mais quand elle y parvint finalement, elle riva des yeux menaçants sur le barman. « Ne me dérange pas, sauf si c’est réellement urgent, c’est clair ? »
Le barman hocha vivement la tête avant de se jeter au service du client le plus éloigné avec un poil trop de précipitation. D’habitude, Jessica se sentait coupable d’utiliser tous ces artifices pour intimider des gens qui n’avaient rien fait de plus, à sa connaissance, que de traîner dans un bar douteux aux confins de la galaxie. Mais elle n’y pensa même pas, cette fois-ci. Elle avait mieux en tête.
Elle rejoignit Ray dans le couloir à l’arrière du bar et lui attrapa de nouveau la main.
« Par ici. »
Elle l’entraîna derrière elle jusque dans des escaliers tout aussi bancals et poussiéreux que le reste de l’établissement. Leurs semelles grincèrent sur le palier à cause du sable qui trouvait toujours le moyen de se glisser entre les murs et de réapparaître sur le plancher tordu, même après un coup de balai intense. Il n’y avait que trois petites chambres à l’étage, ainsi qu’un autre escalier qui menait aux appartements du dénommé Luf, le cher barman. Les clients allaient et venaient, restaient rarement plus de deux nuits. Comme Jessica les enviait …
Ses doigts toujours fermement serrés autour de la main de Ray, elle l’entraîna vers la porte la plus éloigné, pressa la main de sa main sur le scan à l’entrée puis entra avec son invité à sa suite. Elle leva les yeux en refermant la porte derrière eux, et à peine eut retentit le petit déclic, signe que la sécurité était activée, qu’elle se débarrassa de son déguisement. Une seule pression mentale suffisait, mais Jessica hurla sa pensée avec tant de force que son anneau s’en offusqua.
« Je t’ai entendu, J-bird, » grésilla-t-il.
Mais elle n’écoutait pas. Ses yeux étaient toujours levés vers Ray, et cette fois, c’était elle. C’était elle, et c’était lui, et ils étaient ensemble.
Enfin. Dios moi, enfin.
« Tu es bien là, n’est-ce pas ? Je ne rêve pas, hein ? »
Toute la tension qu’elle avait accumulé ces dernières semaines s’envola tandis qu’elle laissait échapper un long soupir. Des semaines à faire semblant, à se demander ce qu’il faisait, où il était, si tout allait bien, si elle lui manquait, des semaines à ne penser que mission et affaires de Lantern… Il n’était là que depuis quelques minutes et déjà, elle se sentait bien plus reposée qu’après n’importe quelle nuit de sommeil qu’elle avait passé dans sa petite chambre miteuse.
« C’est une nouvelle armure ? Elle est sympa, ça fait très… » Elle s’arrêta et laissa échapper un nouveau soupir. « C’est une vraie torture d’être ici alors que toi tu es là-bas, » reprit-elle d’un ton bien plus posé mais plus bas également. Presque hésitant. « Je n’ai pas arrêté de … Je déteste ne pas être avec toi. Je déteste cette mission et les Gardiens et cette fichue planète… Je suis désolée, Ray. Je suis tellement, tellement désolée. »
Elle baissa la tête mais se laissa doucement aller en avant, de sorte que son front se retrouva appuyé contre l’armure de Ray. Elle était fraîche malgré la chaleur ambiante, parfaitement lisse. Quelque part, loin sous les couches de composants, il y avait le cœur de Ray.
Situation : Ray n'est plus un super-héros du quotidien, qui lutte contre le crime chaque jour. Il assume cependant une vocation d'aventurier, de super-scientifique... et même de super-héros, mais orienté sur la science et les mystères. Il retrouve ses super-pouvoirs, après avoir réutilisé la bio-ceinture. Habitué au "petit", il entend désormais lever toutes les interrogations sur les détails troublants du monde et de l'Histoire, notamment après avoir découvert des volumes de l'étonnant Guide Planetary. En parallèle, il dirige toujours la Justice Academy, renommée Titans Academy, qui forme des super-héros novices, et aide ceux qui le demandent.
Localisations : Ivy Town.
Inventaire : Vêtements souples de technicien scientifique. Veste bleue, avec nombreuses poches contenant des objets miniaturisés, qu'il peut agrandir selon les besoins. Bracelet au bras, donnant accès à des systèmes informatiques mais aussi à des portails du Microvers (pour voyager plus aisément sur Terre) et de la Time Pool (permettant de voyager dans le Temps).
Combinaison d'Atom, avec micro-ordinateur intégré et relié aux systèmes de la Titans Academy et des logiciels de Ray Palmer. Bio-ceinture intégrée, gadgets divers rapetissés pour qu'il les agrandisse via la technologie d'étoile naine blanche. Masque de protection, défenses et armes essentiellement non-mortelles.
Re: Hasard et destin Lun 30 Mar 2020 - 9:09
« Ho. »
Un léger souffle accompagne la douce réaction de Ray Palmer aux mots de Jessica Cruz. Aux nombreux mots. La jeune femme l’a habitué depuis longtemps à une tornade d’émotions et de paroles, quand elle est émue… mais cela fait plusieurs semaines, maintenant, qu’ils ne se sont pas vus.
Il est alors un peu choqué par ce qu’il se passe. Parce qu’il la revoit. Parce qu’il la revoit, alors que ce n’était pas prévu. Parce qu’elle est d’abord apparue comme un truc, sous un déguisement terrible dont elle se débarrasse dès qu’ils pénètrent dans sa chambre.
Parce qu’elle est là ; elle. Jess’. Luciole. Sa Luciole. Sa lumière, dans les ténèbres.
Qui mérite définitivement son surnom, ici, en se trouvant dans ce recoin paumé de l’Espace où Atom se retrouve par erreur. Comme si rien n’était dû au hasard. Comme si tout avait du sens. Comme si tout fonctionnait pour eux… enfin.
« Tu… »
Ray commence à parler – mais il s’arrête. Parce qu’il se rend compte. Parce qu’il se rend compte qu’il a agi comme un robot, en montant les marches. Parce qu’il se rend compte qu’il a tenu la main de Jess’, sans plus. Parce qu’il se rend compte qu’elle parle, et se colle à lui… mais lui ne fait rien.
Jusque-là.
« Jess’. »
Il pose doucement ses mains gantées sur son dos.
« Jess’. »
Sa voix redevient normale, alors que tout le casque s’évapore dans sa nuque. Vive les nano-robots.
« Tu… »
Il se penche en avant, alors que ses doigts glissent sous le menton de la jeune femme. Pour remonter son visage vers lui.
« Tu… ne m’as pas abandonné. »
Un sourire doux et tendre s’installe sur ses lèvres.
« Je savais. J’ai toujours su. »
Il se penche encore.
« J’ai toujours su… que tu reviendrais. »
Il prend une grande inspiration.
« Que tu… me reviendrais. »
Ray dépose alors un tendre baiser sur les lèvres de la jeune femme. Sur Jessica. Pleinement elle-même, maintenant. Même s’il l’aurait aussi embrassée sous son déguisement – car la passion ne s’arrête pas aux apparences. Comme elle peut le sentir, vu la fougue qu’il met dans son étreinte.
Il s’arrête au bout de quelques instants, cependant. Pour qu’ils respirent, au moins un peu.
« Mais… »
Palmer sourit, doucement.
« Tu… pourrais me dire ce que tu fais, en fait ? Si tu peux ? Et… où on est ? »
Il glousse, légèrement.
« L’armure… l’armure est nouvelle, ouais, mais pas fiable. Elle me ramenait du Microvers, pour voir Ryan, et… bon, j’suis arrivé là. Et je ne sais pas comment rentrer. »
Une émotion profonde glisse dans son regard, alors qu’il la fixe ; toujours.
« Même… même si je n’en ai pas envie, là. »
Il sourit, toujours.
« Je… je suis bien là, Jess’. »
Il la tient toujours, aussi. Contre lui.
« Je… on s’est retrouvés. Comme… »
Il prend une grande inspiration, et ferme doucement les yeux.
« … toujours. »
Puis pose tendrement son front sur le sien ; comme il aime le faire. Comme ça lui fait du bien. Comme ça l’apaise. Toujours.
Bon sang, c’était horrible. C’était comme si elle s’était dédoublée et était passée en mode projection astrale (hey ! comme dans la série avec les trois sorcières là !). On l’avait condamnée à se regarder agir comme une idiote sans rien pouvoir y faire. Elle était nerveuse, de toute évidence, et comme à chaque fois, cela la dépassait. Elle ne contrôlait plus rien, et bientôt sa nervosité deviendrait angoisse, puis terreur. Oh, elle avait parcouru ce chemin des centaines, des milliers de fois, et elle détestait le connaître aussi bien sans jamais pouvoir l’éviter. Elle détestait que ça lui arrive là, devant Ray. Que ça lui arrive bien trop souvent quand elle était face à lui, mais dans sa forme astrale, elle ne pouvait rien faire d’autre que regarder, et subir.
La vache ! Elle venait vraiment de bafouiller à propos de la nourriture locale ? Berk !
Et pendant ce temps-là, Ray essayait de communiquer. Elle le voyait, mais elle avait du mal à l’entendre au milieu du brouhaha de ses pensées. C’était comme s’il était le vent dans les feuilles, ce ci doux bruissement, et elle, elle était la boîte à outils qui se renverse sur le sol carrelé. Elle voyait ses lèvres bouger, et elle essayait de se rappeler à l’ordre. Il vient de dire ton prénom, idiote, ferme-la un peu ! Son désir de se jeter dans ses bras et d’y rester des heures durant devenait, sans qu’elle n’y puisse rien, une certitude en acier qu’il n’accepterait pas. Alors elle enchaînait. Elle parlait, bredouillait, se reprenait et enchaînait.
Elle le sentit glisser ses doigts sous son menton et, ainsi forcée à relever la tête, elle vit qu’il avait retiré son casque. Sa voix était bien la sienne désormais – non pas qu’avant, elle ait été foncièrement différente, juste… plus mécanique d’une certaine façon, enfin c’était toujours lui, mais c’était Atom lui, pas Ray lui, bien qu’il n’y ait pas grande différence, mais après tant de temps, si, justement, il y en avait une et - ugh.
Elle ferma brièvement pour essayer de se calmer, et lui continua à lui parler avec tant de douceur. Ca n’était pas une mauvaise comparaison, le bruissement dans les feuilles. Il en avait la chaleur et la délicatesse, c’était évident. Il se propageait vite, si vite d’ailleurs qu’il balaya le chaos dans son esprit sans même qu’elle ne s’en rende compte. Elle crispa un peu plus ses doigts dans son dos quand elle le vit se pencher vers elle, puis elle passa finalement une main sur sa nuque quand leurs lèvres se touchèrent – enfin.
Ray l’ancra immédiatement dans la réalité, cette réalité, la leur, où ils étaient tous les deux-là, il était content de la voir et elle ne perdait pas de temps à déblatérer pour évacuer son stress. Il était là, vraiment là, et elle avait la sensation de respirer pour la première fois depuis des semaines. Si bien qu’elle ne put s’empêcher un léger grognement de déception quand il s’écarta d’elle, à raison pourtant. Ils étaient tous les deux pantelants et en manque d’air évident.
« Je… wow, » lança-t-elle avec un petit sourire malicieux.
Elle était totalement calmée. Finie la boîte à outils et le brouhaha. Il n’y avait vraiment pas de mots pour exprimer à quel point il lui avait manqué.
« On est sur une planète tellement insignifiante du secteur 3102 que tout le monde lui donne un nom différent. C’est une planète de pirates et de revendeurs. Les Gardiens semblent penser que des armes terriblement puissantes volées il y a quelques semaines referont surface dans le coin. Je suis censée les intercepter avant qu’elles ne tombent entre de mauvaises mains. »
Tant de temps passé ici, et pourtant, on pouvait le résumer en quelques mots à peine. Et lui, qu’avait-il fait tout ce temps ? Comment s’était-il occupé ? Il avait bossé, de toute évidence. Son armure était magnifique. Mais en dehors… il avait mangé tous ses repas, au moins ? Est-ce qu’il avait lu des choses intéressantes ? Regardé des films qui lui avaient plu ? Elle voulait tout savoir, sans aucun manquement.
Jessica l’écouta parler avec un petit sourire. Il la tenait toujours, et elle n’était pas prête de le lâcher non plus. Tant mieux. Elle écarta juste un bras de lui pour pouvoir glisser sa main sur sa joue quand il vint poser son front contre le sien. Ils restèrent dans cette position quelques instants, les yeux clos, juste… savourant la présence l’un de l’autre. Elle avait beaucoup à dire et à demander et ça n’avait rien à voir avec le stress ou autre cette fois-ci, mais elle attendit patiemment. Elle profita.
Jusqu’à finalement remonter sa main sur la nuque de Ray pour ensuite l’embrasser sur une de ses pommettes.
« Donc, si j’ai bien compris… Ta présence ici est un pur hasard. Ton armure a dysfonctionné, et tu te retrouves ici. Sur une planète sans nom. » Elle le dévisagea avec un petit sourire, un brin inquiet quant à l’idée de ce qui aurait pu se passer, et totalement pris de court par la force du message véhiculé par une telle… coïncidence. « C’est… C’est même pas du hasard, ça frôle le destin. »
Il l’avait toujours retrouvée, après tout. Ils s’étaient toujours retrouvés. C’était … c’était un peu effrayant de penser à l’univers comme à une machine aux engrenages bien rouillés qui menait ses habitants où bon lui semblait, mais force était d’admettre que Jessica n’était pas réellement surprise. Si vraiment destin il y avait, cela lui semblait au contraire des plus logiques que Ray et elle en soient tous les deux le réceptacle. Ils l’avaient prouvé à plusieurs reprises, non ?
« Tu pourrais rester un peu… si vraiment tu le veux. Je te ramènerai, tu seras en sécurité à la maison en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, mais… »
Elle fronça les sourcils et laissa échapper un petit soupir.
« Tu aurais vraiment pu te retrouver n’importe où. Tu sais quoi, il faut vraiment qu’on mette un système de communication fiable en place. L’espace est encore moins accueillant que d’habitude ces derniers temps, et si ça t’arrive de nouveau et que tu te retrouves à flotter dans le vide… »
Elle esquissa une grimace et secoua doucement la tête.
« C’est la première chose qu’on fait quand je reviens. Ce qui arrivera avant le mois prochain, j’espère. Il est clair que les armes sont passées en dehors du cercle d’influence des Gardiens, mais tant qu’ils ne l’admettront pas… Ugh, des fois, je te jure, j’aimerais être aussi rebelle qu’Hal Jordan. »
« Sica, Sica ! » intervint subitement la voix du barman de l’autre côté de la porte. « Quelqu’un essaie de revendre des armes, en bas ! »
Situation : Ray n'est plus un super-héros du quotidien, qui lutte contre le crime chaque jour. Il assume cependant une vocation d'aventurier, de super-scientifique... et même de super-héros, mais orienté sur la science et les mystères. Il retrouve ses super-pouvoirs, après avoir réutilisé la bio-ceinture. Habitué au "petit", il entend désormais lever toutes les interrogations sur les détails troublants du monde et de l'Histoire, notamment après avoir découvert des volumes de l'étonnant Guide Planetary. En parallèle, il dirige toujours la Justice Academy, renommée Titans Academy, qui forme des super-héros novices, et aide ceux qui le demandent.
Localisations : Ivy Town.
Inventaire : Vêtements souples de technicien scientifique. Veste bleue, avec nombreuses poches contenant des objets miniaturisés, qu'il peut agrandir selon les besoins. Bracelet au bras, donnant accès à des systèmes informatiques mais aussi à des portails du Microvers (pour voyager plus aisément sur Terre) et de la Time Pool (permettant de voyager dans le Temps).
Combinaison d'Atom, avec micro-ordinateur intégré et relié aux systèmes de la Titans Academy et des logiciels de Ray Palmer. Bio-ceinture intégrée, gadgets divers rapetissés pour qu'il les agrandisse via la technologie d'étoile naine blanche. Masque de protection, défenses et armes essentiellement non-mortelles.
Re: Hasard et destin Mar 31 Mar 2020 - 11:16
Ray Palmer sourit. Tout le temps. Tout le temps durant lequel Jessica Cruz parle ; parce qu’il adore ça.
Parce qu’il la dévore des yeux. Parce qu’il se colle à elle autant que possible, même si cette fichue armure vient le gêner ; les gêner. Parce qu’il adore le son de sa voix. Parce qu’il adore ses mots. Parce qu’il adore sa folie. Parce qu’il adore sa façon de se perdre dans certains discours, certains détails.
Parce qu’il reste silencieux, devant elle. Bien. Juste… bien. Là. A la tenir. A la tenir contre lui. A la sentir. A sentir son odeur, si entêtante. A entendre sa voix, si douce. A suivre sa pensée, si dynamique et fluide.
Ray Palmer sourit. Un peu niais. Un peu neuneu. Complètement ravi. Complètement… heureux, en fait. D’être là. Avec elle. Surtout. Avec elle.
« Je… »
Il se reprend, cependant. Il reprend.
« Ouais, c’est… un coup de chance. »
Il sourit, doucement.
« P’têt… p’têt que le destin a décidé d’arrêter de nous embêter, en fait. »
Son sourire se fait plus triste, un instant. En repensant à toutes leurs épreuves, tous leurs drames ; toutes leurs défaits, tous leurs échecs. L’Invasion. La mort de Jess’. Sa résurrection difficile. Elena. Carter. Lui.
« Humf. »
Il souffle, légèrement.
« Mais… j’crois que ça me va bien, en fait. Si le destin arrête de… nous embêter. Pour commencer à… nous aider. A ce qu’on se retrouve. »
Son sourire redevient plus doux ; même s’il est timide. Il ne sait pas s’il y croit. Il n’ose y croire, en fait. Mais il essaye. Il veut y croire. Il veut croire que ça ira. Il veut croire que ça ira mieux. Il veut croire que ça ira. Enfin.
« Mais… oui. »
Atom frissonne, quand Jessica l’embrasse sur la pommette et le touche ; il adore ça. Il l’adore.
« J’aimerais… j’aimerais bien. Rester. Un peu. »
Il sourit, un peu gêné.
« Enfin… si ça ne te gêne pas. Je… je ne veux pas te déranger. »
C’est bien la dernière chose qu’il voudrait, au monde. Enfin. La dernière chose… avant de quitter Jess’. Même s’il est prêt à le faire… s’il le faut. Hélas.
« Et… ouais. Faut… faut vraiment que j’améliore l’Armure ATOM. Je… j’crois que je devrais arrêter de bricoler l’électronique, et me cantonner à la physique… »
Il se gratte légèrement l’arrière du crâne. Encore gêné. Encore plus, en fait. Parce qu’il voit qu’elle s’inquiète – parce qu’il comprend qu’il a été trop loin ; qu’il a failli risquer beaucoup.
Une fois de plus.
« Hem. »
Le scientifique inspire lourdement, et détourne les yeux.
« Je… j’aimerais bien, oui. J’aimerais bien… qu’on s’organise. Pour qu’on puisse se contacter. »
Il retourne le regard vers elle, et sourit ; tendrement.
« Pour… qu’on puisse se parler. Toujours. »
Ses joues rougissent, légèrement.
« Enfin… si tu peux supporter mon blablatage constant ! »
Ray glousse, s’amuse ; rigole. Mais s’arrête, soudain.
Car une voix se fait entendre. Car une voix les interpelle. Car une voix alerte Jess’ ; ou Sica, plutôt.
Elle le regarde, alors. Il la lâche ; à regret, mais directement. Il la regarde, aussi. Il sourit… puis lui adresse un sourire complice, et hoche la tête.
Elle sait. Elle sait ce qu’il veut dire, là. Elle sait ce qu’il veut faire ; ce qu’il va faire. Il va l’aider. Qu’elle le veuille ou non, il va l’aider – et il se lance, déjà, alors que son casque revient sur son crâne. Et qu’il active ses pouvoirs.
Ray Palmer rapetisse. Puis court, et se projette dans les airs – en utilisant non pas les systèmes de l’Armure, mais sa propre capacité ; pour éviter qu’elle se décharge.
Il file, oui. Il file vers la porte ; il file vers l’extérieur. Avec elle. Pour enquêter. Pour espionner. Pour regarder. Discrètement. Sans que personne ne le voit… jusqu’à ce qu’il soit trop tard.
Comme d’habitude. Comme toujours. Comme ils aiment !
Oh bon sang, mais elle avait encore tellement de choses à lui dire ! Ils venaient à peine de se retrouver ! Elle avait passé des semaines interminables à regarder le temps passer ici, et au moment où Ray débarquait miraculeusement, elle n’avait pas un instant à elle. Ca aussi, elle voulait le lui dire. Elle voulait absolument tout lui dire ; mais elle savait aussi qu’elle ne serait qu’une bien piètre Green Lantern si elle cédait à sa pulsion et ignorait l’appel du barman. Certes, elle en avait vécu bon nombre de ces appels depuis qu’elle était ici, et tous s’étaient avérés être de fausses alertes. Mais, il restait un risque. Et surtout, elle restait une Green Lantern. Elle n’était même pas réellement en train d’envisager de tout envoyer en l’air pour rester avec Ray, évidemment. Lui, en tout cas, ne semblait pas avoir pensé une seconde qu’elle pourrait refuser de répondre à l’appel puisqu’il passa immédiatement en mode Atom.
Jessica laissa échapper un léger rire en remettant en place son costume affreux de pirate de l’espace terrifiante. Elle se sentait plus vivante qu’elle ne l’avait été pendant toute cette mission. Ils étaient de retour. De nouveau ensemble. Ca, cette aisance qu’elle avait à travailler à lui, la confiance totale qui venait avec et le manque de peur, de questions alors même qu’elle ne pouvait ni le voir ni l’entendre… ça ne pouvait pas relever du hasard. Cela ne se pouvait, et elle le savait. Et Ray aussi, elle en était convaincue.
« Okay, Luf, j’arrive, j’arrive, » grommela-t-elle en quittant la chambre d’un pas rapide.
Elle claque la porte derrière elle, laissa tomber le sourire d’amoureuse transie qui lui tirait sur les joues et prit un air grognon en descendant les escaliers. Elle arriva derrière le bar en quelques secondes à peine.
« Alors ? » demanda-t-elle au barman. Elle avait joué cette même scène tant de fois que même l’aspect peu ragoûtant de la limace qui gérait l’endroit n’arrivait plus à la dégoûter. « Où ça ? »
« Là-bas. Au bout du comptoir. Il a demandé si des mercenaires seraient intéressés par un arsenal révolutionnaire. J’lui ai dit que toi, tu le s’rais sûrment. Y t’attend. »
Mmmh. Elle aurait préféré que Luf omette ce détail, histoire de pouvoir tourner autour de ce nouvel arrivant en toute discrétion avant et estimer un peu la menace (et le pourcentage de probabilités pour qu’il soit vraiment le voleur du secteur 3102). Si c’était embêtant, ça l’était bien moins maintenant qu’elle travaillait en équipe. Elle n’avait pas la possibilité de communiquer avec Ray, mais elle savait qu’il n’avait pas manqué un mot de la conversation, tout comme elle savait qu’il était probablement déjà en train d’inspecter le vendeur mystérieux.
« Très bien. Que personne ne vienne nous déranger, je suis claire ? Et si tout se passe bien, tu auras ta part du pactole avant ce soir. »
Luf lui adressa un grand sourire aux dents aiguisées et Jessica retint avec peine une grimace. Elle se détourna, l’air de rien, et s’avança vers le seul client accoudé au comptoir. Il fallait être nouveau pour oser toucher à la surface collante du meuble, nouveau pour ignorer que le comptoir n’avait jamais vu un seul chiffon de sa vie, et parce qu’elle, elle avait passé les dernières semaines à errer comme une âme en peine entre ses quatre murs, elle le savait. Elle savait d’autres choses aussi. Elle était familière avec l’endroit. C’était un avantage certain.
« Luf là-bas me dit que t’as des armes à vendre ? » dit-elle en s’asseyant sur le tabouret à côté du mercenaire. Il portait un mélange d’armure ultra-avancée et de tissus vieilli par les années. Une capuche lui cachait le visage. « Ca tombe bien, j’en cherche. Mais je te préviens, j’suis pas intéressée par de simples joujoux. Ce que je veux doit être capable de faire beaucoup, beaucoup de bruit, si tu me suis. »
« Oh, je te suis, » fit la voix caverneuse sous la capuche. Jessica fit mine d’attraper un verre et une bouteille de l’autre côté du comptoir pour essayer de voir le visage du mercenaire, en vain. « Ce que je propose vient d’un laboratoire de Koef. Tu connais Koef ? Super technologie et terrorisé à l’idée que Darkseid revienne les emmerder. » Il eut un éclat de rire qui sonna étrangement… métallique. « Comme si. Ah. Ah ah. Bref. Ils ont tellement les chocottes, qu’ils créent armes après armes, et celles que j’leur ai prises… »
Son silence était aussi explicatif que n’importe quel discours. La peur était un moteur puissant, et quand on disposait d’une technologie terriblement avancée avec ça… Ca ne pardonnait pas.
« Ca a fait peur aux Gardiens, à c’qui paraît. Que j’vole toutes ces armes. Tu sais comment je le sais ? Parce qu’on me la dit. On m’a dit plein de choses. Y a des gens dehors qui veulent vraiment que le chaos prenne le dessus sur l’ordre vieilli des saloperies de Green Lanterns. Et j’peux pas dire que ça me déplaise. »
« C’est pas nouveau, » répliqua Jessica d’un ton désinvolte. « C’est pas pour ça que les choses changeront. »
« P’t’être ouais. Mais cette fois-ci, p’t’être que ça s’ra la bonne, tu vois ? Tu sais comment je le sais ? Parce qu’on m’a aussi dit que les Gardiens avaient foutu des Lanterns partout pour essayer de me chopper. Et que l’un d’entre eux m’attendait dans ce bar pourri. »
Le mercenaire tourna finalement la tête vers Jessica et elle eut à peine le temps de voir son rictus avant qu’il ne passe à l’attaque. Il sortit une espèce de bâton de sous sa cape et le pressa sous sa gorge. Une étincelle d’énergie s’en échappa, si puissante qu’elle fit claquer l’air autour d’eux et que la bouteille ainsi que le verre qu’elle avait pris explosèrent. Une espèce de taser super avancé qui l’aurait certainement tuée sur place si elle n’avait pas dressé son bouclier un millième de seconde avant l’attaque.
Au lieu de ça, il ne fit que la faire basculer de son tabouret et l’engourdir. Elle tomba en arrière sur le plancher collant (ew, ew, ew) du bar, incapable de bouger, et sut que son déguisement s’était évaporé avant même d’entendre les hoquets de surprise autour d’elle.
Elle sut aussi qu’elle avait trouvé sa cible, et qu’elle avait passé des semaines en planque pour nada.
« Tu vas crever, et après tout, tout le reste de ton foutu Corps ! » ragea le mercenaire en se redressant et en sortant un long pistolet de sous sa cape. Hey il en cachait combien là-dessous ?! Elle reconnut cette arme-là. On les lui avait toutes montrées quand on l’avait briefée sur la mission.
Situation : Ray n'est plus un super-héros du quotidien, qui lutte contre le crime chaque jour. Il assume cependant une vocation d'aventurier, de super-scientifique... et même de super-héros, mais orienté sur la science et les mystères. Il retrouve ses super-pouvoirs, après avoir réutilisé la bio-ceinture. Habitué au "petit", il entend désormais lever toutes les interrogations sur les détails troublants du monde et de l'Histoire, notamment après avoir découvert des volumes de l'étonnant Guide Planetary. En parallèle, il dirige toujours la Justice Academy, renommée Titans Academy, qui forme des super-héros novices, et aide ceux qui le demandent.
Localisations : Ivy Town.
Inventaire : Vêtements souples de technicien scientifique. Veste bleue, avec nombreuses poches contenant des objets miniaturisés, qu'il peut agrandir selon les besoins. Bracelet au bras, donnant accès à des systèmes informatiques mais aussi à des portails du Microvers (pour voyager plus aisément sur Terre) et de la Time Pool (permettant de voyager dans le Temps).
Combinaison d'Atom, avec micro-ordinateur intégré et relié aux systèmes de la Titans Academy et des logiciels de Ray Palmer. Bio-ceinture intégrée, gadgets divers rapetissés pour qu'il les agrandisse via la technologie d'étoile naine blanche. Masque de protection, défenses et armes essentiellement non-mortelles.
Re: Hasard et destin Ven 3 Avr 2020 - 10:36
Mais le voleur d’armes de Koef ne tirera pas. Il ne peut pas, en fait.
Celui qui vient d’identifier Jessica comme menace, qui a vu clair malgré son déguisement, qui s’en est pris à elle et l’aurait tuée si elle ne s’était pas protégée… ne tire pas, non. Il ne peut pas.
Parce que quelqu’un vient d’apparaître. Juste devant lui.
« Hey. »
Juste entre le voleur et agresseur… et Jessica, au sol. Quelqu’un apparaît. Quelqu’un change de taille, pour se placer entre eux.
Atom. Qui a suivi Jessica dans les escaliers. Qui l’a suivie quand elle a rejoint le voleur. Qui a tourné autour de lui ; cherchant des éléments, des indices. Des doutes. Des failles. Qui s’est crispé, quand la conversation a mal tourné. Qui a voulu se rapprocher de Jessica pour lui dire un mot – mais s’est ravisé ; pour lui faire confiance. Pour la laisser gérer, dans son domaine.
Ray Palmer, donc. Désormais debout, dans sa nouvelle Armure ATOM, qui fixe le voleur ; surpris, décontenancé. Sous le choc.
« M… mais… »
« Mais rien. Tu l’as touchée. T’es mort. »
Et, au fond, le Micro-Héros ne plaisante pas. Ce type s’en est pris à Jess’ ? Ce type l’a attaquée pour la tuer. Ce type veut recommencer ? Ce type va morfler. Sévère.
Il se lance, ainsi. Le scientifique se lance – et s’en prend directement au voleur.
Atom bondit sur l’ennemi, et lui donne de nombreux coups de poing – avec des poings dont il augmente la masse, pour les rendre plus terribles ; plus denses. Il projette l’ennemi en arrière, puis sort un dispositif de l’Armure ATOM. Il tire avec, et l’autre est figé en l’air un instant ; soudain plus lourd, plus dense, plus massif. Ça fait mal. Ray enchaîne, en changeant encore de taille, et en abattant ultra brutalement des attaques nombreuses et diversifiées sur l’ennemi.
Qui finit à terre. Lardé de coups. Le corps plein de souffrances. Mais conscient. Encore.
« Personne ne va crever ici aujourd’hui. Mec. »
Palmer fait un pas en arrière, et serre les poings. Il regarde Jess’, du coin de l’œil, pour voir si ça va. Et fuit les yeux des clients, autant choqués que stupéfaits par son apparition – et son attaque.
« Sauf. »
Ses paupières se plissent, en fixant le voleur.
« Si tu ne fais pas ce qu’elle dit. »
Il n’est pas sérieux ; pas vraiment. Atom ne tue plus. Même en cas de légitime défense. Même en cas de situation extrême. Pas après son séjour en prison. Il ne tue plus.
Mais… bon. Le type a attaqué Jess’ ; il a voulu la tuer. Il a mérité ça. Et bien pire… s’il continue dans cette voie-là.
Stupide. Elle avait été stupide ! Inconsciente et trop confiante, endormie par les semaines passées à faire le guet pour rien. Elle n’aurait pas dû se laisser surprendre de la sorte. Qu’aurait-elle fait si Ray n’avait pas été là ? Si elle s’était retrouvée immobilisée au sol et incapable de se défendre et, pire encore, de défendre le reste de la clientèle ? Stupide. Elle avait été stupide.
Jessica laissa échapper un grognement tandis qu’elle luttait, tant bien que mal, pour reprendre le contrôle de son corps. Le bâton qu’il avait utilisé faisait partie des armes qui avaient été volées, tout comme le fusil. Ce dernier pouvait libérer une déflagration complètement silencieuse qui liquéfiait littéralement tous ceux qui se tenaient à proximité, à l’exception du tireur. Par chance pour elle, Ray avait réagi au quart de tour, lui. Il ne laissait aucun répit au mercenaire qui lâcha rapidement le dit fusil, trop occupé à essayer de parer des coups contre lesquels il ne pouvait rien.
Jessica voulut s’en rapprocher en essayant de ramper sur le sol, mais elle parvint à peine à gigoter.
« Qu’est-ce qu’il m’a fait ? »
« Après scan, le système nerveux apparaît touché, » répondit l’anneau. « Mais les effets sont temporaires et commencent déjà à s’estomper. Pas de panique, J-Bird. »
« Facile à dire, » grommela-t-elle en essayant de tendre son bras vers l’arme, les dents serrées.
Une autre main griffue jaillit dans son champ de vision tandis qu’un des clients, se sentant sûrement pousser des ailes face à ce qu’il se passait, se précipitait pour s’emparer de l’arme à son tour.
« Hey ! Non ! N’y pense même pas ! » protesta Jessica en serrant le poing.
Le courageux idiot se prit un coup de bâton couleur émeraude en plein figure, ce qui l’envoya valser en arrière. Maintenant agacée contre les autres autant que contre elle-même, Jessica parvint finalement à se mettre à quatre pattes. Elle leva son poing et braqua son anneau sur le reste des clients du bar maintenant tous collés contre le mur du fond. Leurs airs complètement abasourdis et en même si différents les uns des autres auraient pu la faire rire si elle avait été de meilleure humeur.
« Sortez-tous ! » menaça Jessica. Une bonne dizaine de pistolet lasers sortirent de son anneau et prirent place autour d’elle. « MAINTENANT ! »
Les extra-terrestres ne se firent pas prier. Ils se ruèrent dehors si vite, et de façon si chaotique qu’ils arrachèrent la porte du bar au passage. Jessica jeta un regard un brin penaud vers le comptoir, mais le barman avait lui aussi mis les voiles. Le connaissant, il était probablement caché sous son lit à l’étage, tremblant comme une feuille. Comment avait-il fait pour tenir un bar de mercenaires sans mourir de peur jusqu’ici, Jessica se le demanderait toujours.
Elle redirigea l’énergie de son anneau vers l’encadrement de la porte et y matérialisa une nouvelle porte, à l’aspect bien plus solide cette fois-ci, histoire de s’assure que personne ne revienne essayer de la leur faire à l’envers. Elle pouvait bouger ses pieds de nouveau, et elle en profita donc pour passer en position assise et se retourner vers Ray et le mercenaire responsable de tout ce bazar. Ce dernier gisait au sol et laisser échapper régulièrement plusieurs râles de douleur et de frustration.
« Quelle idiote, » grommela Jessica, pour elle-même. Elle pointa son poing vers le mercenaire et un nouveau jet de lumière s’en échappa pour devenir une entrave d’émeraude autour du voleur. Sous forme de tuyau, elle ne laissait échapper que sa tête et le bout de ses pieds et empêchait toute forme de mouvement. Qu’il teste un peu, voire si ça lui plaisait !
« Préviens les Gardiens… On le tient, » ordonna-t-elle à son anneau tout en faisant glisser un tabouret vers elle pour s’aider à se relever. Ses jambes avaient encore du mal à supporter son poids, mais l’anneau avait eu raison : les effets étaient bel et bien temporaires et elle sentait déjà une nette amélioration.
« Heureusement que tu étais là, » souffla-t-elle finalement en relevant la tête vers Ray, gênée. « Tu… Ca va ? Tu n’as rien ? »
Du tabouret, elle passa au comptoir du bar pour prendre un peu plus de hauteur. Elle tendit sa main vers Ray et lui attrapa le bras pour le tirer un peu plus vers elle, et l’écarter du mercenaire toujours au sol.
« Merci. Je… Tu as été extraordinaire. Merci, encore. »
Situation : Ray n'est plus un super-héros du quotidien, qui lutte contre le crime chaque jour. Il assume cependant une vocation d'aventurier, de super-scientifique... et même de super-héros, mais orienté sur la science et les mystères. Il retrouve ses super-pouvoirs, après avoir réutilisé la bio-ceinture. Habitué au "petit", il entend désormais lever toutes les interrogations sur les détails troublants du monde et de l'Histoire, notamment après avoir découvert des volumes de l'étonnant Guide Planetary. En parallèle, il dirige toujours la Justice Academy, renommée Titans Academy, qui forme des super-héros novices, et aide ceux qui le demandent.
Localisations : Ivy Town.
Inventaire : Vêtements souples de technicien scientifique. Veste bleue, avec nombreuses poches contenant des objets miniaturisés, qu'il peut agrandir selon les besoins. Bracelet au bras, donnant accès à des systèmes informatiques mais aussi à des portails du Microvers (pour voyager plus aisément sur Terre) et de la Time Pool (permettant de voyager dans le Temps).
Combinaison d'Atom, avec micro-ordinateur intégré et relié aux systèmes de la Titans Academy et des logiciels de Ray Palmer. Bio-ceinture intégrée, gadgets divers rapetissés pour qu'il les agrandisse via la technologie d'étoile naine blanche. Masque de protection, défenses et armes essentiellement non-mortelles.
Re: Hasard et destin Dim 5 Avr 2020 - 19:58
Le bar se vide. Littéralement.
Même si les clients ont été surpris, vexés puis énervés par la découverte que Sica est une Green Lantern, et même s'ils ont voulu se venger... ils ne se sont pas attardés. Ils ont fui, aussi. Ils se sont échappés. Ils ont pris la poudre d'escampette – et leurs tentacules sous les bras.
Le bar est vide. Même le barman est parti ; il s'est caché.
Ne restent qu'eux, alors. Jessica, qui se remet si difficilement, qui souffre encore – mais se redresse, se force ; remonte sur un tabouret, tout en gérant entièrement la situation. Comme l'immense Lantern et Héroïne qu'elle est. Le voleur, ensuite. A terre. Troublé, choqué ; stupéfait. Complètement incapable de se reprendre... pour l'instant. Et Ray, ensuite.
Ray Palmer ; dit Atom. Qui fixe le voleur. Qui garde une expression étrange, entre la détermination froide et le sourire provocateur. Qui reste sur ses gardes, surtout.
Même si, alors que Jessica l'attire à lui, il détourne un instant le regard – pour la voir. Pour la regarder. Elle.
« Ho. »
Jessica ; sa Jessica. Sa Luciole. Debout. Assise sur un tabouret. Malgré sa faiblesse. Malgré sa douleur. Malgré sa gêne. Elle souffre ; énormément. Mais elle tient. Elle se force ; encore et encore.
« Je... »
Ray sourit. Enormément. Totalement. Tendrement. Il sourit ; parce qu'il la voit. Jess'. Sa Jess'. Qui va bien... heureusement. Heureusement !
« Non. »
Ses doigts s'attachent à ceux de la jeune femme. Il frissonne, en la sentant contre lui. Même avec l'armure qui les sépare.
« Même... même si tu ne le reconnaîtras pas... »
Son sourire se fait plus amusé.
« … tu as été extra' ; tu es extra', en fait. Pas... pas beaucoup d'autres tiendraient comme toi. Pas beaucoup auraient réussi à créer... un bouclier. Juste quand il le fallait. Et... dieu merci. En fait. »
Il rougit. Il ne l'aurait pas supporté – il ne l'aurait pas accepté. Et le voleur, déjà, ne serait plus là.
« Mais... tu es... tellement... »
« Ho, pitié ! »
Le voleur se redresse légèrement, et grimace. Chaque mouvement – chaque respiration – est une véritable douleur.
« Je... j'veux bien tout dire, si vous arrêtez d'flirter ! »
« Nous ne flirtons pas. »
Atom détourne son regard, et le pose sur le voleur. Il est froid et terrible, alors.
« Nous sommes... fiancés. »
Il lève sa main, alors ; et tire – directement vers le voleur.
Le choc est rude et brutal. Au point que ledit voleur s'écroule, la tête pleine de fumée. Mais vivant. Encore.
« Il se remettra dans quelques minutes. Normalement. »
Le Micro-Héros se tourne vers Jess', et grimace en rougissant.
« Enfin... désolé. Je n'aurais pas dû... agir sans ton accord. Ni... »
Dire cela. Dire qu'ils sont fiancés. Car ils l'ont été ; le sont peut-être, encore. Ray ne sait pas – il ne sait plus.
Ils étaient fiancés. Avant. Avant que Jess' et lui se séparent, quand ils n'arrivaient pas à avoir les enfants qu'ils ont vus. Avant que Jess' meurt. Avant que Ray aille dans l'Espace pour la ramener... et y perde beaucoup. Avant qu'il aille en prison – et s'en sorte.
Avant. Quoi.
Par réflexe, Atom fait un pas en arrière. Il garde ses doigts sur Jess' – mais il ne veut pas la gêner ; l'embêter durant son travail. Ou, tout simplement, lui rappeler de mauvais souvenirs...
Qu’il était facile d’oublier qu’ils n’étaient même pas sur Terre ! Si facile d’oublier le criminel ficelé au sol, la faiblesse de ses jambes et le comptoir collant qui lui servait de soutien. Tellement facile de ne ressentir rien d’autre que le frottement de ses doigts contre ceux de Ray, de ne voir que son visage et de ne l’entendre que lui. Jessica ne put empêcher le sourire que les mots de Ray provoquèrent, ni même la sensation de chaleur qui s’étala sur ses joues, signe évident qu’elle rougissait, et ce même si elle était consciente que la situation ne s’y prêtait pas. Qu’y pouvait-elle ? Des semaines loin de lui, à ne vivre qu’avec des souvenirs (bien trop pâles quant à la réalité même, d’ailleurs) et elle était complètement prise au dépourvu. C’était comme leurs premières discussions, comme le début de leur histoire. Il fallait qu’elle se réhabitue à sa présence, à ce qu’il lui faisait ressentir – ou plutôt, faire comme si c’était possible.
Elle entrelaça leurs doigts avec un petit sourire.
« Tout va bien, » lui dit-elle avec douceur. Elle leva une de ses jambes pour faire bonne mesure et lui prouver ce qu’elle disait. Il lui fallut pousser un peu plus que prévu et elle ne parvint qu’à la lever à quelques centimètres au-dessus du sol, mais étant donné que quelques secondes plus tôt, elle était encore totalement immobilisée par terre, c’était une victoire selon elle. « T’as vu ça ? »
Son ton malicieux s’effaça pour laisser place à l’affection qu’elle ressentait de le voir si près d’elle, si inquiet, si… solide et présent. De le voir, tout simplement. Elle resserra leurs doigts tandis qu’il reprenait la parole.
Pas pour longtemps malheureusement, puisque le criminel prit la parole. Surprise (en partie parce qu’elle avait oublié qu’il était là), Jessica se pencha sur le côté pour mieux le voir. Elle ne lâcha pas la main de Ray pour autant mais se prépara à rembarrer l’idiot qui osait les interrompre mais Ray la prit de vitesse pour le faire lui-même, et ce de la façon la plus spectaculaire qui soit.
Ce n’était pas tant le tir, sa violence ou son efficacité, ni même la fumée qui s’échappa de la tignasse mal coiffée du mercenaire qui la figèrent sur place – elle pratiquait elle-même, parfois, la mise au silence de méchants un peu trop bavards – mais plutôt ce qu’il avait dit avant de tirer. Elle leva les yeux, bouche bée, vers lui tandis qu’il se retournait et que l’assurance avec laquelle il avait parlé un peu plus tôt s’évaporait pour le laisser bredouillant et rougissant de nouveau. Ce n’est que quand elle le sentit s’écarter qu’elle sortit de sa torpeur et, alors que tout ce qu’elle pouvait faire dans sa vie quotidienne était pensé, repensé, corrigé, surévalué et pesé des centaines de fois, ce qu’elle fit à cet instant n’eut même pas le temps de passer par le stade de la pensée.
Elle resserra ses doigts autour de Ray et le ramena devant elle. Si elle avait eu confiance en ses jambes, elle se serait elle-même rapprochée, mais elle préférait rester assise sur le tabouret quelques instants de plus, juste au cas où. Mais hors de question de le laisser partir. Elle le ramena vers elle jusqu’à ce qu’il soit juste devant elle et qu’elle puisse posa son autre main sur son bras.
« Nous sommes fiancés, » dit-elle finalement. Elle hésita un bref instant avant de reprendre. « C’est… Mmmh. On aurait dû en parler plus tôt, mais je me laisse parfois emporter par ta facilité à me comprendre. Je n’ai pas besoin de m’angoisser à choisir les bons mots quand je suis avec toi, parce que tu déchiffres même mes silences, et c’est juste… C’est incroyable. Tu es incroyable. » Elle esquissa un petit sourire et glissa son doigt sur la joue de Ray, là où sa rougeur était la plus évidente malgré le masque qu’il portait toujours. « Mais je pense qu’il faut que je sois claire maintenant. Je pense que tu dois l’entendre, alors je te le dis… C’est ce que je veux, Ray. Toi, jusqu’à la fin des temps. Ca n'a jamais changé, et ça ne changera jamais. »
Elle esquissa un petit sourire.
« Alors, oui. Nous sommes fiancés. On l’est depuis un moment maintenant, et j’espère… j’espère que… ‘fin… Je veux passer ma vie avec toi, tu le sais, n’est-ce pas ? Tu… mmmh. »
Mince. Elle était si bien partie ! Aucune erreur de parcours, et maintenant, elle perdait clairement le contrôle. Rouge jusqu’aux oreilles, elle détourna le regard histoire de se donner un minimum de contenance.
« Tu… enfin. Voilà. Je… uh. » Son regard se posa sur le criminel, toujours K.O et, hallelujah, une porte de sortie avant qu’elle ne s’enfonce totalement ! « Je vais devoir le ramener et certainement débriefer les autres et… Euh… Zut, on s’en fiche de ça. »
Elle releva les yeux vers Ray et poussa un léger soupir.
« Tu sais ce que j’essaie de te dire, n’est-ce pas ? »
Situation : Ray n'est plus un super-héros du quotidien, qui lutte contre le crime chaque jour. Il assume cependant une vocation d'aventurier, de super-scientifique... et même de super-héros, mais orienté sur la science et les mystères. Il retrouve ses super-pouvoirs, après avoir réutilisé la bio-ceinture. Habitué au "petit", il entend désormais lever toutes les interrogations sur les détails troublants du monde et de l'Histoire, notamment après avoir découvert des volumes de l'étonnant Guide Planetary. En parallèle, il dirige toujours la Justice Academy, renommée Titans Academy, qui forme des super-héros novices, et aide ceux qui le demandent.
Localisations : Ivy Town.
Inventaire : Vêtements souples de technicien scientifique. Veste bleue, avec nombreuses poches contenant des objets miniaturisés, qu'il peut agrandir selon les besoins. Bracelet au bras, donnant accès à des systèmes informatiques mais aussi à des portails du Microvers (pour voyager plus aisément sur Terre) et de la Time Pool (permettant de voyager dans le Temps).
Combinaison d'Atom, avec micro-ordinateur intégré et relié aux systèmes de la Titans Academy et des logiciels de Ray Palmer. Bio-ceinture intégrée, gadgets divers rapetissés pour qu'il les agrandisse via la technologie d'étoile naine blanche. Masque de protection, défenses et armes essentiellement non-mortelles.
Re: Hasard et destin Mar 7 Avr 2020 - 14:58
Ray Palmer tremble. Littéralement.
Il frissonne, d'abord, après qu'il s'en soit pris au voleur, et se soit tourné vers Jessica. Il frissonne... parce qu'il la voit. Elle. Jessica. Jessica Cruz. Jess'. Luciole.
Un sourire niais mais sincère glisse sur son visage, alors qu'il se rapproche d'elle. Il grogne cependant, ensuite. Parce qu'il voit ce qu'elle veut faire. Parce qu'il voit qu'elle veut le rassurer.
Il grogne ; sans rien dire, vraiment. Parce qu'il sait bien que, même s'il râlait, elle n'en ferait qu'à sa tête – elle forcerait. Pour lui montrer que ça va. Pour le rassurer. Malgré tout.
Mais son frisson et ses grognements changements, ensuite. Ils se transforment. En tremblements.
Légers, d'abord. Puis nombreux. Inconscients. Incontrôlés.
Parce qu'elle parle. Parce qu'elle se rapproche et le rapproche d'elle. Parce qu'elle plonge ses yeux merveilleux dans les siens. Et parce qu'elle parle, oui.
En disant... ces mots. Ces mots qu'il espère. Ces mots qu'il attend. Ces mots qui le hantent. Ces mots qui le rongent. Car il a, longtemps, cru ne plus en être digne. Ne plus les mériter.
Ray Palmer tremble, alors. Parce qu'il est ému. Parce que même si Jess' essaye de changer de sujet, et s'oriente vers le voleur... lui ne se concentre que sur eux, ces mots. Que sur elle.
Jess'.
Celle qu'il aime. Celle qu'il a failli perdre ; celle qu'il a perdue. Beaucoup, beaucoup trop souvent.
Celle qu'il retrouve ; enfin. Enfin.
« J... je... »
Il bégaye. Il tremble. Toujours.
« J... Jess'. »
Ses mains s'agitent, encore. L'une vient se poser sur la joue de la jeune femme ; après qu'elle ait fait de même.
« Oui. »
Son casque s'est rétracté dans son armure, une nouvelle fois.
« Je... sais. »
Il souffle, lourdement.
« Je... sais. Ce que tu... essayes. De me dire. »
Il la regarde. Il la fixe. En souriant. Doucement. Calmement. Sincèrement.
« M... mais... »
Il la regarde comme si elle était la plus belle personne au monde, pour lui ; dans l'Univers. Et. C'est le cas. Ray Palmer en est persuadé. C'est le cas.
« Je... j'allais me dire que... c'est pas l'endroit. Mais... »
Il sourit, tendrement.
« … si, en fait. Là. Ici. Dans... dans un endroit improbable. Où... je suis arrivé par chance, hasard. Où... je t'ai retrouvé. Enfin. »
Il caresse, encore, sa joue.
« C'est... l'endroit. C'est... le destin. Je... ne sais pas si j'y crois ; mais je sais. Je sais que... quoi qu'il arrive. Quoi qu'il nous arrive. On... se retrouvera, l'un l'autre. On se retrouvera. Toujours. »
Il prend une grande inspiration.
« Alors... j... »
Il recule d'un pas.
« C'est... pas comme ça que je pensais que ça... se ferait. »
Il transmet ses pensées à l'Armure ATOM qui, en hâte, formalise la construction demandée mentalement, via les nano-machines.
« Mais... »
Il souffle.
« C'est comme ça... que ça doit se faire. Au fond. »
Il met un genou à terre.
« J... Jess'. Jessica. Cruz. »
Il prend la main de la jeune femme entre ses doigts. La main gauche.
« Est-ce que... est-ce que tu... Est-ce que tu es prête à... à suivre ce que l'Univers nous dit ? A... toujours te laisser retrouver, où que tu sois ? Parce que... parce que je veux toujours te retrouver. Je suis d'accord pour te perdre, un peu, s'il le faut – mais parce que je veux toujours te retrouver. Je ne veux jamais t'abandonner. Je ne veux jamais abandonner... celle que tu es. Celle que j'aime. »
Il tremble, complètement.
« Est-ce... que... »
Quelque chose sort soudain de sa paume – du gant de l'Armure ATOM.
Une bague. L'Armure ATOM vient de construire une bague en nano-robots – et Ray s'en empare, pour l'amener vers un des doigts de Jessica.
« Est-ce que... Est-ce que tu veux bien... m'épouser ? »
Il sourit, naïvement. Il lève les yeux. Il croise son regard. Il ose. Il ose la regarder. Il ose attendre. Il ose demander. Il ose y croire.
Ray Palmer ose croire à une fin heureuse. Avec elle. Toujours.
Jessica sut où il allait avant même qu’il y soit. C’était la même direction qu’elle avait emprunté elle aussi après tout, et, il fallait être honnête, c’était aussi le chemin qu’ils avaient commencé ensemble il y avait déjà un bon moment de cela. Si elle avait jamais un jour visualisée leur destination, elle l’avait imaginée dans son anneau, dans ce micro univers qu’il lui avait fait découvrir et où ils s’enfuyaient parfois. C’était leur monde. Oui, si elle s’était clairement demandé quel fond de toile elle voulait pour cet instant, elle aurait pensé aux contrées inexplorées, au silence, à la végétation luminescente. Le ciel, là-bas, était marqué par les souvenirs des choses qu’ils y avaient faites, des murmures qu’ils s’étaient échangés. C’était leur monde. Il n’y avait qu’eux, là-bas, et elle aimait plus que de raison l’idée d’un univers qui ne connaîtrait qu’eux.
Elle le regarda se mettre à genoux, le cœur en feu dans sa poitrine, et elle réalisa qu’ici ou là-bas, la différence était infime et si peu importante. Elle réalisa qu’ici ou là-bas, ce qu’il lui disait aurait eu le même impact. L’air lui aurait manqué de la même façon et le même frisson se serait glissé le long de son échine. Ici ou là-bas, il s’agissait d’eux, de leur histoire, et, honnêtement, ici ou là-bas… C’était leur monde. Ils n’étaient peut-être pas les seules créatures pensantes ici, ils n’étaient pas les divinités qu’ils pouvaient aisément être là-bas, mais ils étaient… tellement plus. Ils étaient la probabilité si faible de se retrouver dans un coin perdu de l’univers, ils étaient la vie qui coulait dans ses veines alors qu’elle aurait dû être morte, et chaque décision qu’ils avaient prises et qui les avaient menés jusqu’à cet instant précis.
C’était leur monde – non. Ils étaient un monde à part entière rien qu’à eux.
« Ray, » souffla-t-elle.
Elle se pencha en avant, le souffle coupé, glissa une main sur sa joue et l’embrassa sans une once d’hésitation ou de retenue. Son autre main vint trouver celle qui tenait toujours l’anneau et elle referma ses doigts autour de ceux de Ray. Elle serra, serra l’anneau dans leurs mains, le sentit, d’abord froid puis tiède, contre sa paume ; elle sentit la paume de Ray aussi. Pas d’êtres supérieurs ici, non, mais ce qu’ils étaient ensemble, ce qu’ils faisaient… c’était si spécial. Le genre d’évènement qui n’arrive qu’une fois dans une vie, dans une réalité, et qui donne vie à tout un univers.
Quand elle s’écarta – pas trop, juste assez pour respirer – elle pensa au destin et au hasard. Au chaos et à l’ordre. A la mort de ses amis dans la forêt, toutes ses années auparavant, puis à l’anneau qui l’avait trouvée. Hasard et destin.
« Oui, » dit-elle finalement en posant doucement son front contre celui de Ray. Elle dirigea son regard vers leurs mains toujours pressées l’une contre l’autre et écarta la sienne pour dévoiler de nouveau l’anneau maintenant posé au centre de la paume de Ray. Les couleurs de ce dernier la firent sourire doucement. « Oui, je veux t’épouser. Bien sûr. » Son sourire s’agrandit et elle se redressa un peu plus pour déposer un baiser sur le front de Ray. « Bien sûr. »
Elle se redressa totalement en attirant Ray avec elle, ses mains sur les flancs de son armure. Elle le dévisagea un instant, toujours parcouru par ces mêmes flammes, ce même frisson. Leur monde dans son anneau n’avait rien de spécial, elle le savait. Le ciel, la végétation… c’était de les voir aux côtés de Ray Palmer qui était spécial. C’était lui, évidemment. Ca avait toujours été lui.
« Le monde m’a toujours paru tellement chaotique et si désordonné, et ça m’a terrifiée pendant si longtemps, Ray. Ca continue parfois de me faire peur, mais… mais toi et moi, ça n’a rien d’hasardeux. Je le sais aussi. »
Elle prit doucement l’anneau, la main tremblante, et le glissa à son doigt avant de retourner les entremêler rapidement avec ceux de Ray.
« On se retrouvera toujours. »
Elle lui sourit, toujours tremblante et débordante d’émotions, mais plutôt que de se cacher, de les lui dissimiler, elle les lui dévoila sans peur.
« Mon anneau aurait été bien moins beau si je te l’avais demandé en première, et il y aurait eu nettement plus de bafouillage. » Elle hésita un bref instant avant de reprendre. « Mais… j’aurais dit la même chose, tu sais. Je me rappelle encore de la première fois que je t’ai vu … Oui, j’aurais dit la même chose. Tu me coupes le souffle, Ray. Je suis constamment en manque d’air, mais en même temps, je n’ai jamais aussi bien respiré, et… c’est le genre de paradoxe que seul l’Univers peut créer, je crois. Ou toi. Jamais je ne te perdrai. Jamais. »
Situation : Ray n'est plus un super-héros du quotidien, qui lutte contre le crime chaque jour. Il assume cependant une vocation d'aventurier, de super-scientifique... et même de super-héros, mais orienté sur la science et les mystères. Il retrouve ses super-pouvoirs, après avoir réutilisé la bio-ceinture. Habitué au "petit", il entend désormais lever toutes les interrogations sur les détails troublants du monde et de l'Histoire, notamment après avoir découvert des volumes de l'étonnant Guide Planetary. En parallèle, il dirige toujours la Justice Academy, renommée Titans Academy, qui forme des super-héros novices, et aide ceux qui le demandent.
Localisations : Ivy Town.
Inventaire : Vêtements souples de technicien scientifique. Veste bleue, avec nombreuses poches contenant des objets miniaturisés, qu'il peut agrandir selon les besoins. Bracelet au bras, donnant accès à des systèmes informatiques mais aussi à des portails du Microvers (pour voyager plus aisément sur Terre) et de la Time Pool (permettant de voyager dans le Temps).
Combinaison d'Atom, avec micro-ordinateur intégré et relié aux systèmes de la Titans Academy et des logiciels de Ray Palmer. Bio-ceinture intégrée, gadgets divers rapetissés pour qu'il les agrandisse via la technologie d'étoile naine blanche. Masque de protection, défenses et armes essentiellement non-mortelles.
Re: Hasard et destin Jeu 9 Avr 2020 - 16:52
Ray Palmer ne dit rien. Il ne peut pas, en fait. Il n'y arrive pas.
Alors que son genou est au sol, alors que ses doigts tremblent en tenant cette bague improvisée... il la regarde. Il la fixe. Elle. Jessica Cruz. Jess'. Sa Jess'. Luciole.
Et il sait, alors.
Avant même qu'elle parle. Avant même qu'elle se penche vers lui – avant même qu'elle dépose ses lèvres sur les siennes. Avant même leur baiser. Leur si doux baiser. Leur si tendre baiser. Leur baiser intense.
Il sait, oui. Il sait ce qu'elle va dire ; et son cœur s'affole. Il gonfle, dans sa poitrine. Il s'agite. Il s'anime. Il s'emporte.
Atom se redresse, avec elle. Il se relève. Rétracte ses gants dans son armure, pour que ses doigts touchent définitivement ceux de Jess'. Pour que ça soit bien ses doigts qui... passent l'anneau. A son doigt.
Il ne dit rien, toujours. Il ne peut pas. L'émotion. Il ne peut que... sourire. Un peu niais. Un peu naïf. Un peu neuneu. Tellement sincère.
Il rouvre la bouche, cependant. Il reparle. Il essaye.
« Jess'. »
Il souffle, et sourit. Ce prénom. Il adore le prononcer. Ce prénom. Si beau. Si doux. Si tendre. Comme elle. Comme. Elle.
« J... je... »
Ray pose doucement son front contre celui de Jess'. Elle peut sentir alors qu'il tremble, encore. Ça ne le gêne pas ; il ne veut rien lui cacher. Jamais.
« J... je dirais bien... merci. Mais... »
Il sourit, amusé.
« … mais tu me demanderais pourquoi, hein ? Pourquoi je te remercie. Et tu me dirais ensuite... que c'est toi qui me remercie. Et tu serais alors... encore plus adorable. Encore plus belle. Et... et je me demanderais... »
Sa main demeure contre celle de Jess' ; ses doigts contre les siens. Et l'anneau. Qu'elle porte. Qu'elle accepte de porter.
« Pourquoi. »
Il hausse les épaules.
« Pourquoi... je ne t'ai pas demandé ça. Avant. »
Sa main libre glisse contre la joue de Jessica.
« Tu... m'apaises. Tu... me donnes envie ; de continuer. D'espérer. D'y croire. En l'avenir. En... moi. Aussi. »
Un peu de rouge monte à ses joues.
« Tu... me rends meilleur. Avec toi, je... je deviens un peu... du Héros. Que tu vois en moi. »
Ses mots sont énormes, pour lui. Ils comptent ; ils compteront. Longtemps. Entre eux. Car cela va durer longtemps. Entre eux.
« Je... »
Il sourit. Il la regarde. Il sourit encore plus.
« Jess'. »
Il souffle ; se penche en avant. L'embrasse. Encore. Toujours.
Puis recule légèrement. Et pose un regard plein d'émotions sur elle.
« Je t'ai... »
« Grum... pitié. Emm'nez-moi ou tuez-moi, pitié ! »
Le voleur. Le voleur reprend la parole. Difficilement. Douloureusement. La tête encore touchée, pleine de fumée du tir.
« Tout... plutôt qu'vos roucoulades ! »
« Ha. »
Atom glousse, en tournant un œil amusé vers lui.
« Mmh... qu'en dites-vous, ma chère ? Que préférez-vous ? Un peu de torture – ou cédons-nous aux caprices du monsieur ? Le choix est à voux... future Madame Cruz-Palmer. »
Il rougit. Il rougit encore. Parce qu'il le dit. Parce que cela devient une réalité ; une vérité.
Cela va arriver. Ils vont se marier. Jessica et Ray Cruz-Palmer. Voilà ce qu'ils vont être ; voilà ce qu'ils vont devenir. Officiellement.
Car, au fond, ils le sont déjà... au plus profond d'eux-mêmes. Car, au fond, ils sont déjà unis. Et même la Mort n'a pas pu les séparer. Pour le meilleur et pour le pire !
L’arme que le mercenaire avait utilisée contre elle n’avait franchement rien à envier aux regards que lui jetait Ray, à ce qu’il lui disait et aux baisers qu’il lui offrait, parce que si elle s’était sentie reprendre pleine possession de ses jambes quelques instants plus tôt, elle était de retour au stade de guimauve. Sauf que cette fois, les effets étaient bien plus insistants, et quoi qu’elle y fasse, elle ne pouvait faire face. Elle ne voulait pas, de toute façon. Il n’y avait rien à changer, absolument rien. Et après tant d’années passées à tenter de réécrire en vain ce qui s’était passé, ce qui pouvait toujours se passer… cette idée en elle-même lui paraissait être spectaculaire. Inédite. Incroyable.
Elle avait tant de choses à lui dire, tant de choses à expliquer. Ils auraient pu passer des heures durant dans ce bar miteux qu’elle n’aurait pas couvert le quart de tout ce qu’elle avait sur le cœur. Ca l’avait frustrée plus d’une fois, auparavant. Entre sa timidité et la difficulté qu’elle avait à trouver ses mots parfois, les aventures un peu trop prenantes (et mortelles) et tout ce qui semblait alors s’évertuer à les séparer, elle avait toujours eu peur de ne pas réussir à tout dire, à tout lui faire comprendre. Cette peur était passée, et elle s’en rendait seulement compte maintenant qu’elle se tenait devant le fait accompli : elle aurait toute sa vie pour lui dire tout ce qu’elle avait envie de lui dire.
Le mercenaire choisit ce moment pour revenir à lui – heureusement pour après l’illumination qu’elle venait d’avoir, alors au lieu de s’en agacer, elle se retrouva à en rire.
« Roucoulades ? » releva-t-elle en haussant un sourcil.
Elle se détacha de Ray à contrecoeur, reposa ses pieds au sol et se redressa, délaissant le tabouret. Elle garda sa main dans celle de Ray ceci dit. C’était plus fort qu’elle. Et la façon dont il la regarda, la façon dont il prononça son futur nom - Madame Cruz-Palmer - ne l’aida pas vraiment. Tant pis pour sa crédibilité de Green Lantern. Tout le monde savait qu’elle était loin d’être intimidante de toute façon.
« Mmmh, l’idée de nous laisser aller à encore plus de roucoulades est tentante, cher … futur mari. » Wow. « Mais je crains de devoir céder à ses suppliques. »
Elle leva sa main libre, celle qui portait l’anneau de pouvoir et non l’autre anneau, le nouvel anneau.
« Il y a une cellule qui t’attend, alors je crois qu’on va mettre les voiles. »
Des crics d’émeraude se matérialisèrent sous le voleur et le soulevèrent jusqu’à ce qu’il puisse se tenir debout lui-même malgré l’entrave qui bloquait encore tout son corps. Pour faire bonne mesure, Jessica rajouta ensuite à sa panoplie à un bâillon. Ca lui apprendra.
« Ca ne devrait pas me prendre trop te temps, » reprit-elle en se tournant vers Ray cette fois-ci. Elle lui esquissa un petit sourire et déplaça sa main contre la sienne, pour pouvoir entremêler leurs doigts. « Peut-être que Hal et les autres seront là-bas, comme ça tu n’auras pas à m’attendre sans rien faire. Mais je ferai le plus vite possible. Et ensuite, je te ramène à la maison. »
Elle sourit un peu plus en baissant les yeux vers l’anneau à sa main gauche. Elle le sentait contre son doigt, pressé contre sa peau par le contact étroit avec la main de Ray. C’était une sensation inhabituelle sur cette main, mais elle lui plaisait beaucoup.
« Ensuite, on rentre ensemble. »
Ils avaient du temps à rattraper, et beaucoup à célébrer. Les Gardiens n’avaient pas intérêt à lui tenir la jambe trop longtemps, sinon ils risquaient d’apprendre à leurs dépens qu’Hal Jordan n’était pas le seul Green Lantern venant de Terre ayant un caractère de merde.
Ils n’avaient pas non plus intérêt à la rappeler pour une autre mission tout de suite, parce qu’elle ne serait pas disponible.
Elle se hissa sur la pointe des pieds pour déposer un baiser sur les lèvres de Ray, ce qui fit grogner le criminel et la fit rire de nouveau. Puis elle serra le poing et une lumière verte jaillit de son anneau.
Situation : Ray n'est plus un super-héros du quotidien, qui lutte contre le crime chaque jour. Il assume cependant une vocation d'aventurier, de super-scientifique... et même de super-héros, mais orienté sur la science et les mystères. Il retrouve ses super-pouvoirs, après avoir réutilisé la bio-ceinture. Habitué au "petit", il entend désormais lever toutes les interrogations sur les détails troublants du monde et de l'Histoire, notamment après avoir découvert des volumes de l'étonnant Guide Planetary. En parallèle, il dirige toujours la Justice Academy, renommée Titans Academy, qui forme des super-héros novices, et aide ceux qui le demandent.
Localisations : Ivy Town.
Inventaire : Vêtements souples de technicien scientifique. Veste bleue, avec nombreuses poches contenant des objets miniaturisés, qu'il peut agrandir selon les besoins. Bracelet au bras, donnant accès à des systèmes informatiques mais aussi à des portails du Microvers (pour voyager plus aisément sur Terre) et de la Time Pool (permettant de voyager dans le Temps).
Combinaison d'Atom, avec micro-ordinateur intégré et relié aux systèmes de la Titans Academy et des logiciels de Ray Palmer. Bio-ceinture intégrée, gadgets divers rapetissés pour qu'il les agrandisse via la technologie d'étoile naine blanche. Masque de protection, défenses et armes essentiellement non-mortelles.
Re: Hasard et destin Ven 10 Avr 2020 - 15:36
Ray Palmer glousse. Beaucoup.
Il ne dit rien. Il ne rajoute rien. Il se contente de sourire. Et de glousser ; de rire. Beaucoup, oui. Aux répliques de Jess' – à son humour, qu'il adore. A sa façon de tourner en bourrique le voleur. Tout en le contrôlant. Tout en le maîtrisant.
Humour, douceur, professionnalisme. Perfection.
Alors que la jeune femme descend du tabouret, avance sur ses jambes malgré sa douleur, Atom se force. A ne rien faire. A ne pas la toucher. A ne pas l'aider. Car elle n'en a pas besoin.
Il prend sur lui, repousse cette attitude de protecteur sympathique mais potentiellement lourde, et surtout inadaptée ici. Jess' n'a pas besoin de lui. Jess' assure. Comme d'habitude. Mais encore plus maintenant, en fait.
Les yeux du scientifique brillent, en la voyant ; comme ça. Impériale. A gérer ce voleur. A maîtriser ce psychopathe. A le bloquer, l'arrêter ; et l'emmener.
Alors qu'il vient de la demander en mariage. Alors qu'elle vient d'accepter. Elle assure. Comme d'habitude. Comme toujours.
« Je... »
Ray frissonne, quand Jess' se tourne vers lui et l'embrasse. Il frissonne ; plein de fougue et de tendresse. Il adore ça. Il adore être avec elle. Il l'adore ; elle.
« T'inquiète. »
Palmer hausse les épaules.
« J'ai... le temps. »
Il hoche la tête, doucement.
« Pas... besoin de m'occuper. Il... »
Un peu de rouge monte à ses joues.
« Il suffit que... je te regarde, tu sais. Et... je n'ai besoin de rien d'autre. »
Atom détourne les yeux, un peu gêné ; mais acquiesce, encore. Puis se retourne vers elle. Et esquisse un sourire immense – et sincère.
Ça va aller, pense-t-il. Ça va aller. Ça va vraiment aller. Enfin.
Parce qu'ils sont ensemble. Parce qu'ils se sont retrouvés. Parce qu'ils se retrouveront ; toujours. Il le sait. Il le sent. Et ça fait du bien. Enfin, oui.
Tout ira bien. Car ils sont ensemble ; car ils se retrouveront. Car ils vont de l'avant. Car ils avancent. Ensemble. Toujours, maintenant. Toujours.
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