L'As de pique (Libre)

De la foule des aficionados et supporters surgit en rangs de plus en plus fournis une horde de Wargs. De la buvette jusqu'aux food-trucks, en passant par la tribune des plus dangereux hooligans, ils se révèlent, suivant eux aussi le chemin de l'évacuation, sans ménager la violence dans leurs déplacements. Bien qu'ils soient brutaux, peu soucieux d'abimer les civils, ils sont organisés. Les hommes loups répartissent leur Raid vers les divers cabanons représentant les guichets. Ils fondent alors collectivement sur l'ensemble des caisses, la totalité des recettes du match de ce soir. Débordant complètement les policiers déjà très occupés par les conditions de l'évacuation forcée.
Même si certains ont simplement entretenu une ambiance de chaos.
Alors même qu'une unité d'élite a tenté de s'emparer d'un oeuf précieux et de grande valeur marchande.
Tandis que leur chef, leur roi, est essentiellement venu à Papp Stadium pour profiter du base-ball.

Tandis que les derniers de ses hommes encore debout s'emparent sans merci de la recette, donc, Dolph Marrock accepte son sort. Celui d'être défié par les protecteurs chevaleresques opposés à son mode de vie.

Thunk ! Un projectile couleur émeraude file se planter aux pieds de Dolph Marrock.
Comme pour dire : ne va pas plus loin. Un avertissement, moins qu'un coup de semonce.
Sous la forme d'un carreau d'arbalète projeté par John Diggle, sous la célèbre capuche verte.

Cet avertissement, Marrock n'en tient pas compte. Il le remarque à peine.
Son attention est rapidement surchargée par l'assaut non pas d'un, mais deux chevaliers à la vaillance inégalée.
Sir Brian fond sur le roi des Wargs sans une hésitation. Et tient bon, avec difficulté.
Batman réapparaît, talonné par George le chien-loup. Il frappe haut, puis bas, éborgne, entrave, charge.
Arrow-Dog fait moins compliqué.


Le fidèle toutou saute à la gorge, son museau frôlant tout juste le talon de la botte du justicier nocturne. Et l'animal maintient la pression. Il mord jusqu'au sang, peinant à maintenir l'équilibre avec ses pattes ; car son esprit est focalisé sur le coup fatal.
Le chien veut simplement la peau de celui qui défigure son territoire.

Malgré toute la puissance du colosse mi-homme mi-bête, George verse le sang de son adversaire.
Ce sang maudit, infectieux qui procède à corrompre la ville.


Au-dessus du quartier, un aéroplane doré - un Arrowplane, en fait - survole le stade, dirigé à distance par Fyff.
Il délivre des paquets, en particulier des carquois entiers de flèches de recharge, à destination de John Diggle.
Des kits de secours, également, pour parer aux blessures. Ce qui est nécessaire partout sur le terrain.

Le soldat freelance entend les débordements de Wargs du côté des guichets grâce aux radios de police.
Il s'équipe du couteau de chasse d'Arrow rangé dans la garde de l'arc et file vers les paquets parachutés.

Il puise dans les flèches gadgets, alors, ayant rompu les liens qui les renfermaient.
Il laisse aux soins du trio formé par le chien, le chevalier et le justicier de régler son compte à Dolph Marrock.
Même si cela aurait été un honneur.

Il décoche flèche après flèche alors, pour clouer les voyous au sol. Il englue, ligote, congèle même.
Pour empêcher les dangereux vandales de partir avec la caisse ou d'assister leur chef enragé.

Il voulait voir le match et remporter la mise.
Eh bien, il allait se prendre une sacrée dérouillée.
Le score était joué, et quand il faudrait compter les points, Star City serait mal, très mal. Mais bientôt, prête à rebondir.

"O', si tu m'entends. Ce soir, on a fait le job, vieux frère. Et... Je t'en veux toujours pour ma fiancée. Mais on règlera ça, en temps et en heure. Comme va être réglé le compte de ce chien de Marrock."

Tel les chevaliers des légendes représentant ces personnages luttant contre des dragons, Brian Kent affronte vaillamment la bête qui lui faisait face. Le guerrier recule mais n'entend pas lâcher prise, et est heureusement aidé par un autre chevalier. Le Protecteur du Refuge aux chèvres qui utilise une nouvelle fois ses engins étranges pour porter un sale coup à la créature. Le Chevalier Noir s'avance, avant de se lancer à son tour dans l'affrontement contre Dolph Marrock. Brian ne peut s'empêcher d'admirer l'agilité et la souplesse de son allié pourtant en armure et au corps musclé. Il avait déjà vu une telle agilité dans ses vies précédentes, mais jamais venant de guerriers costauds et portant autant de métal sur eux.
Cette époque était pleine de surprises.

George fit honneur au titre de meilleur ami de l'homme décerné à son espèce en se jetant à son tour sur le chef des Warg, lui infligeant de sanglantes blessures. Face à ces trois adversaires acharnés, Dolph Marrock ne peut que reculer et faiblir. Et c'est ce qu'il fait. Sous son casque, Brian s'autorisa un sourire alors que les deux Chevaliers venaient à bout de leur adversaire.

-Je suppose qu'il est impossible de te demander comment sauver tes malheureuses victimes.

Le Silent Knight taillada plusieurs fois le torse poilu de Marrock afin de le faire reculer et de le mettre à terre. La voix du Chevalier était vibrante de rage et de colère. Il ne se contrôlait plus. Si Carter avait appris à maîtriser ses instincts sauvages et guerriers, ce n'était pas réellement le cas de Brian. Il n'avait en général personne pour le retenir de tuer. Du moins quand Lady Celia n'était pas là.

-Reçois donc ton châtiment, misérable.

Et là, le Chevalier Silencieux n'est pas d'humeur à se montrer magnanime. Son épée réclamait la vengeance et le sang pour les crimes de cet être qui semblait de toute façon perdu. Autant le tuer afin de délivrer le monde de cet être répugnant, non ? Alors, Marrock étant sonné et incapable de se défendre, le Silent Knight s'apprêta à commettre l'irréparable. Sa lame se dirigea vers la base du cou de son adversaire afin de la lui trancher. Pour que son sang maudit se répande sur le sol, et que la ville soit débarrassée de cette calamité.

Le Sergent Notting arrive sur les lieux, avec son escouade d'hommes en armes.
Ils sécurisent la zone. Avec une efficacité excessive. Avec un zèle à la limite du fanatisme.
La ville leur pardonnera, mais Green Arrow ne l'oubliera pas. Le petit chien du Chef de Police doit être brisé.
Qu'importe, aujourd'hui une grande victoire a été remportée.
Même si ni le Chef Nudocerdo du SCPD, ni le parrain de la pègre Danny Brickwell ne changeront leurs voies.
Ils ont cédé à la nécessité de compromis, appuyée par la coalition du leader historique de Queen Industries et de deux génies à la tête des forces vives des hommes de Sandman.

Scott Notting, en armure d'intervention et masque intégral, sécurise la zone.
Il brutalise, émulé par ses hommes. Les civils, déjà paniqués. Les Wargs, d'emblée neutralisés par John Diggle.
Pourtant, ce n'est pas la place de Batman ni de l'incarnation arthurienne du prince Khufu d'intervenir.
Et John se retient.

Pour autant, lorsque Nudocerdo, Brickwell et les autres, ainsi qu'Oliver Queen prennent un break de leur conciliabule, les regards sont mitigés sur cette méthode. Il va falloir ramer pour concilier à la fois fermeté et humanité dans la continuité de la gestion de crise. Chacun va voir son ego gonfler de suffisance, qu'il s'agisse du fonctionnaire, du gangster et même du justicier en armure de PDG. La nuit n'est pas terminée, et elle sera compliquée. La semaine sera longue.

Oliver fait un signe discret à Batman.
Ainsi qu'à Brian, dont il ignore s'il le reconnaîtra.
George, le chien-loup géant qui a broyé la gorge de l'ogre Marrock, s'élance et bondit dans les bras d'Oliver Queen.

"Hé, gros toutou !"

Les regards s'interrogent.
Le visage de Brian Nudocerdo, leader de facto des services de police municipales, se déforme en une expression bizarre.

Ollie flatte le col et la poitrine de son chienchien.
Ollie est fatigué, surtout. Peu habitué à lutter contre des ours politiciens. Il aurait troqué sa place, s'il l'avait pu.
C'était sa responsabilité de laisser à d'autres le combat, et d'aller sur le ring.

Il aperçoit Diggle grimper à une échelle de corde suspendue à son Arrowplane, sous la couverture nuageuse.
Oliver ne le mérite pas.

Il charge son assistante, Adrienne Rivers, de procurer à Brian Kent le gîte et le couvert, s'il y consent.
Il la charge de faire parvenir à Bruce Wayne une place à la table du QG de crise, également. En raison du confinement et des barrages de police qui seront déployés autour de la ville, il n'y a aucune raison de laisser M. Wayne dépérir dans sa suite.

Le combat a pris fin, les héros ont vaincu.
Les justiciers ont protégé.
Les guerriers éternels ont fait face. Ils ont survécu pour se battre un autre jour.

Quant au Sergeant Scott Notting, il prend note des attributs et armoiries du Chevalier Silencieux.
Avec ses fausses allures teutoniques, on pourra faire dire ce que l'on veut avec un tel uniforme.
Détourner l'héritage millénaire du guerrier, ce sera l'un des prochaines batailles militantes du fidèle de Degaton.
Car il le peut.
Car les vicieux hériteront de la Terre, chaque fois qu'ils auront le choix des armes.

Mais aujourd'hui, des hommes valeureux se sont levés face à l'infestation rampante du Mal.
Quoi que prétende Luthor sur la nature humaine, les bergers ont protégé la meute. Quoi qu'il en coûte...

Brian Kent vient d'une époque violent et brutale, où donner la mort par le fer d'une épée lors d'un affrontement était légitime. Surtout face à un monstre. Il était un guerrier au sang chaud qui réclamait la vengeance pour les injustices subites par de pauvres âmes innocentes. Et la vengeance ne s'exprimerait que par la mort. Ainsi Dolph Marrock devait mourir... Il aurait pu mourir oui. Mais il ne mourut pas... Parce que les mœurs ont changées. Parce que certains dans ce temps n'admettaient plus le meurtre même d'adversaires cruels.

-Hrm... ?

Le bras du chevalier est bloqué et ce dernier plisse des yeux sous son casque alors que Batman s'interpose pour l'empêcher de commettre l'irréparable. Le guerrier hésite, veut ruer, veut achever cet adversaire encore dangereux. Mais le regard de Batman et ses paroles le bloquaient, le rendait incertain. Et Dolph Marrock fut rapidement mis à terre. Ce qu'il fallait faire en fait. On ne frappait pas les adversaires au sol et inanimés. Même les monstres.

-Soit. Gardien du Refuge au Chèvres.

Silent Knight rangea son épée, laissant la chauve-souris de Gotham avoir le dernier mot. Il aurait eut d'autres occasions de se montrer violent face à la police déchaînée qui se défoulait sur les malheureux civils déjà terrifiés. Mais John Diggle expliqua au chevalier qu'il fallait laisser faire... Pour l'instant. Remettre cela à plus tard. Encore. Ces guerriers indignes devaient être aux ordres d'un seigneur aussi indigne qu'eux, voir plus.

Adrienne Rivers cherchera bien à donner le gîte et le couvert au valeureux chevalier... Mais ce dernier a profité de l'agitation ambiante pour se retirer. Pour retourner dans la forêt dont il était sorti afin de récupérer son cheval et de faire le chemin qu'il avait parcouru à l'allée. Cette forêt était magique, en la traversant il finirait bien par retrouver son époque qu'il n'aurait jamais dû quitter. Autour de lui et de sa monture, le décor changea, devint flou... Comme à l'allée. Brian Kent était retourné dans les couloirs du temps qui le ramènerait dans son époque.
Ou le lâcherait dans une autre...

[Ce fut un plaisir de rp avec vous deux pour ce rp le Chevalier Silencieux s'en retourne donc dans les limbes de l'Histoire... Il reviendra peut-être si la fichue magie en décide ainsi ]

C’en est terminé.
Du combat. De la menace. Des courses. Du danger.
C’en est terminé.
Pour cette ville.
Pour ce soir.

Petite victoire.
Mais victoire quand même. Et qui n’est due qu’à un homme – un héros. Autant qu’un super-héros.

Oliver Queen.
Green Arrow, certes. Mais qui a servi et aidé sa ville ce soir sans masque ; sans arc.
Avec ses mots. Avec sa fougue.
Avec son âme.

Dolph Marrock est tombé.
Enfin.

John Diggle plie bagage. L’étrange Silent Knight part, aussi.
Son tracé est suivi longtemps – jusqu’à son retour dans la Forêt, puis dans son temps.
Enfin.

Oliver peut remercier le Docteur Mid-Nite et Mister Terrific, qui quittent les échanges désormais silencieux avec le sentiment du devoir bien fait.
L’archer salue un autre, aussi.
Un autre allié. Un autre camarade.

Un esprit frère.


Même si Batman ne se reconnaît pas dans l’excentricité de Green Arrow, il le respecte ; l’estime. L’admire.
Ils se ressemblent. Beaucoup.
Au-delà des Caves, Planes ou autres jeunes assistants… ils se ressemblent.

Dans leurs déterminations. Dans leurs serments.
Dans leurs volontés, inébranlables.
Dans l’amour de leurs villes.

Bruce, de loin, acquiesce lentement au signe d’Oliver.
Et part.
Avec le sentiment du devoir bien fait, aussi.

Il part. Batman part.
En saluant George, le chien. En saluant Brian Kent, alors qu’il part – et que ses systèmes le suivent, au cas où.
Batman part.
En remontant sur sa moto. En repartant vers son logement du soir. En retournant à la vie de Bruce Wayne, qui a des responsabilités d’ici quelques heures.

Batman part.
En sachant que Star City… est plus sûre, maintenant. Meilleure.
Grâce à lui. Grâce à son héros ; son super-héros et héros.
Oliver Queen. Autant l’un que l’autre.
Dieu merci.


(HJ/ Merci pour ce RP, c’était cool ! /HJ)

Oliver Queen n'en a pas conscience encore, mais l'étreinte avec son animal brise les gestes barrière.
Le sang de Dolph Marrock sur les crocs d'Arrow-Dog a glissé sur sa langue, et de sa langue sur les plaies du Green Arrow.
Oliver est contaminé, dès lors.
Le virus va frayer son chemin.
A ce moment précis, il sent, il sait que cela est en train d'arriver.

Et il ne dit rien.
Il n'en montre rien.
Il ne révèle rien, ni à ses compagnons de combat ; ni aux médecins ; ni à ses proches.

Ce qui ne l'empêche pas d'être sincèrement content du développement de la situation ; pour sa ville.
Bien qu'il soit heureux d'avoir pu revoir Carter, en un sens. Bien qu'il ait une joie immense à revoir Batman en vie. Il est un tant soit peu rassuré quant à l'avenir de sa cité. Même s'il peine, pour une fois, à en retirer une vraie fierté. Le vantard de cape et d'épée, ne se targue en rien de sa victoire. Car c'est la sienne, même si d'autres ont eu la grâce de se plier au besoin de la situation.

Lorsque les réunions de crise s'interrompent, il rentre chez lui. Dans un appartement vide, avec son chien.
Il ne mange avec personne. Avec son chien.
Il ne raconte sa journée à personne.

Il sera facile de se cacher, alors.
Il ne lui sera pas difficile de dissimuler l'affection lupine qui gagne son organisme.
Il laissera le virus faire son action ; parce qu'il est encore, irrémédiablement, un irresponsable. Même s'il a pris ses responsabilités et posé les deux poings sur la table, à Papp Stadium.
Parce qu'il veut souffrir, et faire souffrir.

Malgré la progression du virus, il continuera le combat.
Toujours.
Car s'il est temps pour Star City de guérir, il est encore trop tôt pour Ollie.

Trop tôt, et trop peu.
Tout en vidant une bouteille d'alcool dans son évier, il commence à se l'admettre.
Il a encore besoin de grandir. D'affronter les étapes.
Un jour à la fois.

(HJ: Merci beaucoup à vous deux, j'ai pris beaucoup de plaisir dans ce rp, dont j'espère que la conclusion vous a plu.)