[Terminé][SSE] Bons Baisers d'Apokolips

La rage de Degaton ne s'atténua pas devant le spectacle touchant et pathétique de Lafleeze. L'être n'était assurément pas un mauvais bougre, il était seulement possédé par la possession. Manipulé par la couleur Orange de l'Avarice, cupide à l'excès car incapable de satisfaire ses appétits dominateurs, il ne répondait qu'à une série de stimuli dévastateurs. Mais dans ce face-à-face terrible, Per n'était pas moins possédé, pas moins prêt à tout pour cette boîte, dut-il revenir avec une armée, une tête nucléaire ou il-ne-savait-quoi pour terrasser cet alien qui ne lui inspirait aucune compassion, aucune amitié, aucune considération.

Lequel était le pire, l'avenir le dirait...

Ce ne fut qu'au moment où enfin l'Agent Orange se dérida et parla à la boîte comme à une véritable mère, comme à un membre de sa propre famille que la colère retomba peu à peu. Le cœur charbonneux se détendit dans un effritement conquérant lorsque se levèrent, une à une, les défenses ambrées.

Un poids sembla disparaitre des épaules du tyran lorsque les deux mains affreusement velues lui tendirent cette technologie qui défiait l'imagination humaine. Les paroles pleines de tristesse ne l'atteignirent pas, mais la victoire rendait magnanime.

Les gants de Degaton saisirent l'objet comme s'il s'était s'agit de la chose la plus fragile de l'univers.

- Soyez-en assurés... Elle aura les meilleurs soins, lança-t-il avec une lueur de dévastation dans les yeux.

Elle était... à... LUI ! Et il n'était guère question de perdre d'avantage de temps au risque de voir de nouveau l'ogre inter-galactique se réveiller de son élan de lucidité. Per en avait presque les larmes aux yeux tant cette victoire symbolisait.

- Messieurs, il est temps de rentrer à notre époque, annonça-t-il avec une voix qui laissait transparaître l'émotion.

L'heure pour chacun d'aller récupérer leurs récompenses et se séparer ensuite.


Au centre d'un laboratoire, au milieu de câbles, de machines de mesure et d'ordinateurs trônait la petite boîte, comme une malade à qui l'on prodiguait des soins. L'engin était endommagé, abimé, mais fonctionnel.

Vandal Savage marchait autour d'elle, songeant, entrevoyant. L'éternel était un visionnaire. Il avait traversé les âges, parcouru les étendus de cette planète en ayant toujours la capacité de saisir l'air du temps. Il avait connu la masse, puis l'arc... le cheval hennissant dans les plaines et les steppes. Il avait entendu les premiers coups de canon et le fracas des sabres. Il avait vu des navires de bois s'abîmer dans les profondeurs des océans. Il avait senti les premières vapeurs d'eau, les premiers nuages de charbons surgissant des entrailles de l'inventivité humaine ; les premiers sifflets du train, puis le vacarme de l'aviation balbutiante ; le bourdonnement de l'électricité naissante ; le chant du télégraphe ; les cris du téléphone... puis les claquements de drapeaux, de bottes ; l'artillerie lourde ; la capacité de faire tenir sur les mers des bâtiments fait d'acier...

Puis les missiles, les fusils de sniper, l'arme atomique, les drones, les réseaux informatiques...

Et aujourd'hui, la physique quantique, le multivers... et cette porte.

Il prit une profonde inspiration. Encore un saut dans l'inconnu, mais il n'avait jamais vécu qu'ainsi. Toujours à mettre un pied devant l'autre, conquérant et stratège patient et au grand dam de ses adversaires... toujours vivant...

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Merci à vous pour ce sujet, j'espère qu'il vous aura plu ! Je vous laisse faire vos conclusions pour vos personnages !
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Spoiler:

Dos à cette scène Orm n’en entend pas moins le mot que Larfleeze prononce. “ Maman.” En possédant cette Mother Box Larfleeze croyait un peu retrouver sa mère. S’en séparer lui déchirait le cœur, celui de Degaton semblait trop sec pour ressentir quoi que ce soit mais ce n’était pas le cas de celui de l’Atlante.

Maman. C’était pour retrouver sa mère que Orm Marius avait accepté cette mission. Cela personne ne le savait, ni Degaton ni Wintergreen, pas même Erin Shaw celle qui partageait sa vie. Il avait accepté cette mission pour la Secret Society en demandant en échange d'un voyage temporel sur lequel il n’aurait de comptes à rendre à personne.

Tout ce qu’il avait voulu, c’était retourner à l’époque où sa mère Atlana a disparue. La sauver des soldats de son père Orvax, tout en ne laissant aucune trace de son passage. Pour que rien ne change dans la ligne temporelle entre cette époque où elle a disparue, et celle où il l’aurait ramenée.

Parce qu’elle était la seule reine qu’Atlantis aurait mérité. La seule capable de mettre tout le monde d'accord, Arthur, lui, et les clans. Mais ce n'était pas que pour des raisons politiques. C'était aussi parce que c’était sa mère, et que...ils étaient pathétique, quand on y pense. Il n’arrivait plus vraiment à en vouloir à Atlana d’avoir aimée un gardien de phare de la surface depuis qu’il était dans la même situation, la cœur tiraillé entre la terre et la mer. Orm n’avait connu sa mère que malheureuse, battue par son père et enfermée dans un mariage on ne peu plus forcé. Il était l’enfant qu'elle n'avait pas désiré, Arthur était celui de l’amour. Il aurait tant voulu que sa mère le regarde avec les yeux qu’elle devait poser sur lui. Il ne l'aura vue que comme une femme brisée, et éteinte. Sans cette étincelle dans les yeux.


Larfleeze n’avait jamais eu l’amour maternel qu’il aurait du avoir, quasiment un numéro dans une fratrie trop grande. Cette mère peut être que si il l’avait eu un peu plus pour lui, il ne voudrait pas tout aujourd’hui. Pathétiques oui, ils étaient pathétiques. Orm en a conscience mais le garde pour lui, dans cet instant de silence où ils vont rentrer tous les trois il se dit que peut être...peut être que c’était le cas de beaucoup de vilains, finalement. Qui reviendraient toujours gueuler sur la tombe de leur mère comme des chiens abandonné. Pour peu qu'il y ai une tombe.

Orm se retourne pour les rejoindre, et repart avec eux. Il n’irait pas remuer le passé. Tenter de retrouver quelque chose que lui comme son demi frère, avaient malheureusement perdu. Il irait plutôt dans ce futur, et en ramènerait dans son présent ce peuple qui souffrait de ce que la Terre était devenue. De ce que l’humanité en avait faite.

Il n’écouterait pas son cœur, contrairement à Arthur. Il écouterait ce sens du devoir qu’on lui avait inculqué. Celui qui faisait de lui le méchant de l'histoire.

HJ:

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