Allocution présidentielle : à visages découverts... [Post Unique] (ouvert aux réactions)

Cinq mois ont passé depuis les terribles événements qui ont abouti à la fin du Défi de Lex Luthor.
Le monde a changé.

Un peu en bien. Un peu en mal.
Beaucoup, pour l’essentiel des personnes qui vivent sur ce monde ; et notamment dans ce pays.

Les Etats-Unis d’Amérique.
Le cœur de la culture et de l’économie occidentales. Le cœur de l’activité super-héroïque, aussi.
Avec beaucoup de jeux de pouvoir.

Notamment ici.

Dans la Maison Blanche.
Le siège du pouvoir politique, qui a connu bien des difficultés, notamment pour l’identité de son locataire.

Le dernier en date dure cependant, heureusement.
Il est fort. Il est digne. Il est compétent.
Il est juste. Il est apprécié.

Il est Jefferson Pierce.
Ancien proviseur. Ancien super-héros. Black Lightning.

Le Président des Etats-Unis d’Amérique.

Qui, aujourd’hui, plus de cinq mois après la chute de Lex Luthor, décide de s’adresser à la Nation.

« Mes chers compatriotes.

Je vous sollicite aujourd’hui après un légitime temps de pause, suite à la défaite salutaire du terroriste Lex Luthor.
Comme vous le savez, ce dernier sera jugé et condamné pour l’ampleur de ses crimes.

C’est cependant pour autre chose que je vous parle aujourd’hui.

Comme vous le savez, le criminel Joker est mort.

Nous ignorons encore les dessous de cet événement, mais l’absence de Batman, justicier autoproclamé de Gotham City, interroge.

Notamment au regard des fuites récentes.

En effet, Internet a vu passer des fichiers issus des banques de données de Batman, avant d'être bloqué par le Gouvernement.

Nous découvrons ainsi que ce justicier, ce héros, ce défenseur… avait formé des protocoles, des mécanismes de défense et d’attaque contre tout le monde.
Chaque super-vilain.
Chaque super-héros, aussi.

Cela nous interroge, bien sûr. Cela nous intrigue, nous heurte.
Cela nous inquiète.

Nous avons vent de réactions, d’événements en retour. L’inquiétude monte. L’incompréhension mène à la perte de repères.
Qui nous amène vers la crispation ; les émotions exacerbées.

Le conflit menace.
Parce que nous découvrons que l’un de nos héros s'est préparé à stopper les justiciers ; à les anéantir
Sans nous prévenir.
Sans, non plus, être présent pour s’expliquer.

Notre pays n’a que trop souffert de tels troubles.
Je ne les tolérerai pas.

C’est pour cela que je vous parle, aujourd’hui.
C’est pour cela que je demande officiellement à chaque super-héros, chaque super-vilain de rejoindre le Gouvernement pour agir.

Pour se regrouper, pour se rassembler. Pour agir de concert, en confiance.

Cela implique que chaque super-héros, chaque super-vilain doit se déclarer ; doit confier son identité, et être à disposition du Gouvernement, pour agir quand il le faut.
Pour minimiser les troubles.
Pour se reprendre, tous ensemble.

Bien évidemment, j’ai conscience que cela peut provoquer une résistance.
Je le comprends.
Mais je ne peux l’accepter.

Je laisse un délai d’une semaine pour s’enregistrer auprès du Gouvernement.

Passé ce délai, ceux qui refusent seront hors-la-loi ; et traités comme tels
Ils seront identifiés.
Ils seront recherchés.
Ils seront trouvés.
Ils seront incarcérés, voire châtiés.

Par une force d’intervention qui a mandat pour tout faire pour réussir ses missions.

Ce n’est évidemment pas ce que je souhaite.
Mais c’est ce que je ferais, si les super-héros et super-vilains ne me laissent pas le choix.

Je fais confiance à votre jugement et votre intelligence.

Je vous remercie de votre foi en notre action.

Que dieu vous bénisse. Que dieu bénisse l’Amérique.
Que dieu nous protège.
Et protège ceux qui ne feront pas les bons choix. »

L’allocution présidentielle s’achève.
Le message est passé. L’annonce est faite.

L’enregistrement des super-héros et super-vilains devient obligatoire.
Gare aux conséquences.

Gare à ce qui arrive…








[HJ : Bienvenue sur le sujet qui amorce le début du Contexte : Civil War

Le Président des État-Unis fait un discours dans lequel il annonce que le Joker est mort, tout en s'interrogeant sur la disparition du justicier Batman.

Selon ses dires, des fichiers secrets de Batman ont brièvement circulé sur Internet mais ont été récupérés par le Gouvernement.
Ces fichiers seraient des plans destinés à stopper les héros et vilains, justiciers et criminels, toutes menaces potentielles au sein de la population terrestre.
Le Président annonce qu'il ne tolère pas le conflit qui débute entre les héros et agit :

- Il demande à ce que chaque super-héros, chaque super-vilain rejoigne le Gouvernement pour se regrouper et agir de concert, en toute confiance. Mais cela implique de faire tomber le masque et de confier son identité au Gouvernement; de devenir des agents d'état.

- Il laisse une semaine pour s’enregistrer. Passé ce délai, ceux qui refusent seront considérés hors-la-loi. Ils seront traqués par une force d'intervention mandatée par le Gouvernement.


Le choix vous appartient /HJ]

Plusieurs jours après la l'allocution présidentielle, le monde a déjà changé.
Et cela se sent.
De nombreux héros ont fait le choix de se faire ficher, de rejoindre les rangs des agents d'état du gouvernement américain. Leur choix est bon. D'autres ont pris la décision de raccrocher le costume, par sécurité. Leur choix est bon. D'autres encore hésitent, en comptant chaque seconde qui passe. Le temps les rapproche du choix ultime. Il sera bon, également. Et enfin, il reste les autres.

Ce matin, Perry White est fébrile.
Son Daily Planet est en ébullition.
Toute cette histoire de loi de recensement super-héroïque est bonne pour les affaires. Les ventes de cette semaine dépassent de loin toutes celles qu'ils ont pu faire durant l'Année du Mal de Lex Luthor. Et pourtant, malgré cette nouvelle réjouissante, sa gorge se serre. L'inquiétude. Celle qui précède les crises. Il le sent, dans tout son être: un nouveau drame se profile.

Et ce n'est pas la conférence de presse expresse de 10h qui va le rassurer.
Car ce jour là, Superman vient s'adresser au monde, au travers des micros et journaux de la vénérable institution qu'est le Daily Planet, à Metropolis.

Lorsque sonne dix coups à la grande cathédrale, une silhouette connue par toutes et par tous apparaît dans les cieux, comme surgie de nulle part, la cape flottant au vent. Le bleu de sa tenue est immédiatement illuminé par des milliers de flashs d'appareils photo, alors qu'il glisse doucement sur l'air, jusqu'au stand qu'on lui a alloué.
Alors, devant tous ces regards, devant tous ces micros, il sourit.


- Bonjour.

Sa voix résonne avec force.

- Je me présente aujourd'hui devant vous par honnêteté. Celle dont j'essaie toujours de faire preuve. Par principe. Par valeur.

Justice, Vérité et Paix.
Des mots qu'il a pris et mis dans son cœur depuis des années déjà.
Car là doit être leur place.
Au centre de tout.

- Suite à la disparition du Batman et à la divulgation de certaines de ses données, que je réprouve, le gouvernement américain a pris la décision suivante: tout justicier se doit de révéler son identité à l'Etat, et travailler sous sa tutelle.

Petit silence du héros.
Que tous suivent.
Plus par envie de connaître la suite que par profond respect.

- Les autres seront hors-la-loi.

Et là, avec un léger sourire en coin, il lâche la bombe.
Celle qui va faire se dresser tous ces reporters.
Celle qui va faire bondir Perry White dans son bureau.
Celle qui va mettre avec certitude les Kent en danger.

- Alors Superman sera hors-la-loi.

Les réactions ne tardent pas à fuser.
L'hystérie les suit de près.
Mais Superman n'a pas fini de parler, et le calme apparent revient.
Au fond, tous continuent de bouillir.

- Malgré la force que vous m'apportez jour après jour, malgré le respect que j'éprouve pour les institutions américaines, je ne peux me dévoiler ainsi. Pour ma famille. Pour mes proches. Pour tous ceux auxquels je tiens et qui risqueraient d'en souffrir.

Il fut un temps, il aurait accepté de se présenter au monde. De se libérer de l'étrange fardeau d'être trois personnes à la fois, Clark l'humain, Kal l'alien, Superman le héros. Mais aujourd'hui, avec les crises récentes, il craint pour ceux qu'il aime. Suffisamment pour revoir sa position.

- Je ne vous demande pas de me pardonner, ni même de me comprendre. Je souhaite simplement faire preuve de cette même honnêteté, aujourd'hui encore. Celle que je défends. Pour qu'aucun on-dit ne vienne vous faire douter. Pour que vous soyez sûrs de la Vérité.

Petite inspiration.
L'Homme d'Acier est désormais en paix avec lui-même.
Le poids qui pesait sur ses épaules s'allège, un peu.
Cela fait du bien.

- Je ne m'opposerai pas au gouvernement. Mais je ne me laisserai pas faire. Car ce n'est pas Juste. Je ne vous abandonnerai pas. Merci.

Sur cette conclusion, et l'explosion des questions devant lui, Superman réitère son sourire, fait un petit salut de la main, et prend son envol. Ses pieds quittent terre, son bras se dresse; il s'élance ! Car à peine a-t-il fini de parler qu'il entend au loin les appels au secours d'un pétrolier dans l'illégalité menaçant de s'écraser sur les côtes porto-ricaines. Marée noire d'ampleur et drame écologique en perspective.
Et personne ne peut empêcher cela.
Personne, vraiment ?
Cela semble donc être un boulot pour Superman, alors !

Quelques jours ont passé.
Les esprits ont pu s'agiter, s'opposer, être choqués.
Un message filmé en direct se veut y poser une réponse, individuelle, partisane.

La vidéo, en qualité smartphone, est diffusée en live sur les nouveaux médias.
Des pouces, des coeurs et des smileys fâchés se font la guerre en bas de l'écran, alors que la section comment explose.


Oliver Queen, Green Arrow pour la communauté de ceux qui sont au secret.
Le playboy, millionnaire, philanthrope - le génie des trick arrows, secrètement - tout cela à la fois, tout cela reconnable, ici.
L'icône privilégiée de la justice sociale, juché presque négligemment sur un muret, qui pourrait être à Paris, Prague ou Venise.
Oliver, jusque-là discret ces derniers temps.
L'Archer d'émeraude en fait, qui s'est plongé dans une guerre européenne qui est trop pour lui.
Et, oui, Queen se montre présent en Europe, sur un livestream à destination des ressortissants américains.

Il porte une tenue négligé-chic.
Un costume de belle facture, trop large, trop usé.
Vêtement de friperie et barbier de banlieue, pour qui saura le remarquer.

« Bonjour. Si vous voyez ceci, c'est que vous avez accès à des médias libres, notamment des réseaux sociaux dispensés de censure autoritariste. »

Comme toujours, la voix est lasse - un peu plus que d'habitude.
Pareil à son habitude, le guerrier de la justice sociale appuie certains mots clés avec une emphase cynique, presque rieuse.
Son discours change subtilement de ses habitudes anti-système, pourtant.

« D'avance, je vous prie de pardonner le manque de solennité dans mon apparence et ma posture.
Ces derniers temps, je suis plus habitué à tenir mon journal de guerre qu'à fidéliser les reporters mondains. »

Il hausse imperceptiblement les épaules.
Ollie peine toujours à réprimer ses fiertés - son orgueil.
L'archer culpabilise de tout, surtout. C'est son fardeau. Sa voix se craquelle un peu d'avoir laissé son image publique à l'oubli.

Une toux résonne dans le microphone de la retransmission.
Son regard s'intensifie.

« Je ne suis pas porté sur les discours. Mais sur les cris du coeur. »

La paire de lunettes opaques se fixe sur la caméra.
Un frisson le parcourt.
Parce qu'il ne pourra pas revenir en arrière.
Parce que certaines choses qui sont sorties ne peuvent pas être remises sous le tapis.

« Il y a des choses que je ne peux passer. Des dossiers ont circulé, brièvement. Qui sait à quelles sommes ils s'arrachent en ce moment-même. On va tout de suite simplifier les choses. »

Le PDG fait craquer sa nuque.
Il se redresse, défroisse sa toilette.
Il s'éclaircit la voix, à nouveau.
La voix se révèle plus monocorde. Sérieuse. Le ton, officiel.
Il n'est plus question de reculer.
Pas de retour possible.
L'instant est pour lui crucial, définitif.

« Mon nom est Oliver Queen, et j'ai été Green Arrow depuis mes vingt-cinq ans.
Je soutiens le recensement des justiciers, et je conjure à tous mes collègues qui se battent là-dehors de confier leur fardeau au gouvernement des États-Unis d'Amérique, afin d'assurer au monde de toujours rester honnête et fiable. »

Il laisse une pause.
Pour laisser le temps des réactions.
Pour faciliter le découpage de l'extrait, aussi.
Pour rendre son message le plus lisible possible à tout commentateur.
Puis, Oliver Queen reprend la parole.

« Un mot enfin à quiconque serait tenté de s'en prendre à Green Arrow. »

Sa voix se durcit, si cela était encore possible.
Il prend une inspiration - pas par manque d'oxygène - mais par emphase. Par défi.

« Vous savez où j'habite. Quand je rentrerai au pays, je ne m'en cacherai pas. »

Un index ganté de daim s'agite en direction de l'objectif.
Le sang de l'archer bout par anticipation.

« Je me mettrai au service de l'administration Pierce et de ses collaborateurs. »

Oliver Queen s'agite, plus qu'un soulard au PMU.
Il s'énerve. Il se chauffe.

« Mais. Venez.
Venez vous en prendre à moi. Je laisserai le gouvernement en-dehors de tout ça, si vous venez me menacer dans ma maison. Dans ma ville.
Venez... Je vous ferai comprendre pourquoi le pouvoir a besoin de contrôles... et vous, d'une bonne assurance maladie.
Qu'il soit clair que le Green Arrow n'a pas peur de verser le sang.
À tous, ne faites pas les cons.
Car je n'ai pas peur d'être tenu responsable de mes actes ! »

Un poing un peu trop rageur est agité. Il fera les choux gras et les memes un peu partout.
Un geste qui vient naturellement à Ollie, pour ceux qui le connaissent.
Qui le reconnaîtront, alors.
Involontaire, ce geste ne laisse cependant aucun doute quant à l'identité du locuteur.
C'est bel et bien l'archer de la Ligue. Green Arrow. Oliver Queen.
L'incontrôlable.
Celui qui crie aux plus puissants de regarder ce qui se passe sous leurs pieds, toujours.
Qui se met sous l'égide du gouvernement, alors.
Et, qui assume sa double identité - pas seulement auprès du gouvernement - mais devant le monde. Parce qu'il a une responsabilité, envers ses employés, ses clients, ses collaborateurs. Il applique ce qu'il prêche depuis tant d'années, alors.
Vérité.
Justice.
Et une Amérique qui répond de ses actes à tous, à chacun.

L'éternel rebelle a changé.
Il est toujours le même.

Il admet, enfin, qu'il n'est pas exempt de devoir rendre des comptes.
Enfin.
Oui, enfin.
Green Arrow déposera son fardeau, aux pieds du gouvernement.
Quand il rentrera.

Il a répondu aux besoins de l'actualité.
Le videofeed se ferme, alors.

Mais pour la première fois, quand la lumière s'éteint, Oliver Queen ne sourit plus.
Est-ce qu'il a raison ? A-t-il tort ? S'il assume plus que jamais sa décision... il sait qu'il n'y a aucun bon côté.
La lutte ne sera pas propre.
Car, il le sait, il y aura de nombreuses frictions.
Pour la première fois, Oliver Queen a perdu son enthousiasme à rappeler à l'ordre les soi-disant parangons.
Parce que... Parce que c'est sérieux, cette fois.

Base Edwards



Hal Jordan n’aimait pas l'entièreté de ce qui avait pu être dit par Jefferson Pierce. Le fait que le gouvernement crée un nouveau fichier contenant l’identité des super héros alors que celui de Batman avait fuité quelques jours plus tôt par exemple, après qui était à 100% d'accord avec son président? Même si Hal avait de nombreux désaccords avec Bruce et qu’il avait pu faire expérience encore récente qu’il utilisait parfois les données qu’il récoltait autrement que pour la lutte contre le crime il lui reconnaissait beaucoup de qualités. Batman savait protéger ses données et en faire un relatif bon usage. Il le connaissait depuis deux décennies et il n’avait pas changé, il était l’un des plus grand super héro de cette planète. L’un des trois plus grand. Alors que le gouvernement Américain dise être capable de faire un meilleur usage, et avoir une meilleur protection des données sensibles que Bruce avait de quoi faire grandement douter.

Mais pourtant...après avoir discuté avec le major Stone le chef de la Base Edwards non loin de Coast Coty il décidait d’opter pour la sécurité. Parce que même si la manière dont ce gouvernement avait été mis en place avait été des plus inhabituelle nombre de dérogations avaient été démocratiquement mises en place pour qu’il soit conforme à la Constitution des Etats Unis d’Amérique. La dernier réforme de Pierce l’était elle aussi. Ce n’était donc non pas Jefferson Pierce qui lui demandait de s’enregistrer, c’était son pays. Qu’il pense que Pierce était dans l’erreur n’avait plus grand chose à voir. Son pays l’appelle, et Hal Jordan est un patriote.

Mais il mettait son devoir de Green Lantern et la défense de l’Univers au dessus de cela. Le Major Stone l’avait toujours su, et ce fut uniquement parce qu’ils purent convenir qu’il pourrait toujours continuer à faire passer la défense des intérêts du Secteur 2814 et de l’Univers avant celui des USA qu’ils tombèrent d’accord comme par le passé. Hal aurait pu partir dans l’espace quelques mois pour y continuer ses missions et attendre que cette crise se calme. Il avait fait cela bien des fois, d’y disparaître. Mais son pays l’appelait, maintenant. Il acceptait qu’il partage son temps entre la Terre et l’Univers. Entre le Capitaine Jordain de l’US Air Force et Green Lantern, tout en gardant cette connexion secrète. Alors il répondait présent.



Holy Beach, Louisiane


Dans la cuisine de la maison de sa fiancée Orm fait la vaisselle pendant que Eryn Shaw débarrasse la table avec lui. Il est souvent absent car il est Roi de la Cité de Dagon formée dans l’Atlantique Sud, et son attention est captée par la télévision qu’il écoute. Soudain sa fiancée lui adresse la parole.

“Tu comptes t’enregistrer?”

“Non.”

Répondit il simplement en continuant de nettoyer les verres.

“Je me disais que si tu faisais cela...tu n’aurais plus à te cacher non? Je t’ai rencontré quand tu t’évadais Orm, et...tu...tu ne voudrais pas d’une vie normale? Où tu pourrais aller où tu veux sans risquer de te faire arrêter? Eux ne le savent pas mais...je sais que tu es quelqu’un de bien moi.”


Les verres se brisent soudain sous sa force. Il ne s’est pas blessé, évidement.

“Bébé tu vas bien? C’est ce que j’ai dit qui te contrarie?”

“Non...non. Juste...je préfère continuer à me cacher plutôt que travailler pour...ces gens là.”


Ceux de la surface. Ceux qui détruisent les océans chaque jour par leur mélange diffus de cupidité et de bêtise, et le gouvernement des USA était parmi les premiers responsables de par son inaction. Tout le mode de vie des gens de la surface devrait être bouleversé s’ils voulaient stopper la catastrophe, mais ils ne faisaient rien. Lui ferait quelque chose.

“Comme tu veux mon amour. C’est toi qui sait.”

Il s'approche d'elle et pose doucement ses mains sur sa taille pour l’embrasser avec tendresse. Une partie de lui lui disait de ne pas attaquer la surface pour ne pas la perdre, car il l’aimait profondément. Une autre lui disait que c’était son devoir. Et Orm Marius était un homme de devoir.


Washington DC


Le service courrier de la Maison Blanche reçoit une lettre. Après s'être assuré que celle ci était sans danger pour le président elle lui serait apportée parmi tant d’autres, non sans avoir été triée en fonction de l’intérêt supposé qu’elle pourrait avoir. Le Président n’a pas le temps de tout lire, il n’est pas Flash malgré les éclais.

Sandman a écrit:

Monsieur le président.

Vous me donnez une semaine pour venir m’enregistrer et je vous informe que je ne le ferais pas. Je ne me mettrais pas au service de votre gouvernement. Pourtant un homme qui habitant la même grande maison que vous avait réussi à me convaincre de me réunir avec d’autres Mistery Men, et de lui faire confiance il y a 80 ans de cela.

En invitant chaque super-vilain à rejoindre votre gouvernement vous brouillez la notion de bien et de mal, de légal et d'illégal dans un relativisme malsain. Les mots que vous employez ont un sens puissant, plus puissant que les poings de Power Girl, les flammes vertes de Green Lantern, ou le crochet du gauche de Wildcat. Vous ne pouvez pas ainsi mettre les super héro qui sacrifient leur vie afin d'arrêter les super vilain et ceux ci sur un même pied de traitement. Vous ne pouvez pas dire que vous invitez chaque supervillain sans signe antérieur qu'ils seront sincères dans leur démarche de rempentir. Vous dites vouloir la sécurité et invitez pourtant ceux qui nous mettent en insécurité chaque jour à venir vous y aider.

Vous êtes désormais activement co-responsable de la déliquescence morale de ceux qui ne font plus la différence entre le bien et le mal. Quel signal envoyez vous à ce pays? Qu’on peut faire tous les crimes que l’on désire puisque de toute manière il suffira de toquer à la porte du gouvernement qui nous donnera une place pour arrêter des héros?

Votre erreur est historique. Elle va dans le sens d’une tendance qui n'est néanmoins pas nouvelle. Celle ci détruit les idéaux des hommes et femmes de la Justice Society Of America depuis des décennies plus que les affres de l’âge ou les vilains eux même. Il y a les justiciers et il y a les criminels. Quand les criminels pourchassent les justiciers vous brouillez davantage les notions de bien et de mal. Et je suis de ceux qui pensent que quand on ne voit plus la différence c'est que le mal à gagné.

Il y en aura peut être de la Justice Society pour vous suivre, vouloir vous faire confiance et oublier la traque gouvernementale des années 50. Ils demeureront toujours de ma famille et jusqu’à ma mort.

Les héros que vous ferez arrêter ne pourront pas sauver ceux qu’ils devaient sauver à cause de vous, que ce soit aux USA ou en Europe. Le sang des victimes sera sur vos mains. Celles ci vous poursuivront dans vos rêves les plus sombres.

J’attends votre Suicide Squad, vos criminels tenus en laisse. Vous saurez toujours où me trouver Monsieur le Président.

Wesley Dodds

HJ:

Spoiler:

New York, QG de la JSA.


5 mois sont passés. Tout ce temps où le monde s’est relevé, où Lex Luthor a été arrêté puis jugé par la House of Heroes. Mais beaucoup d’autres choses se sont produites à travers le monde et même l’Univers…
Certaines présences ne présagent rien de bon et commencent à oppresser de nombreuses personnes…
Mais l’urgence d’aujourd’hui va mettre à mal la communauté héroïque, la scinder un peu plus alors que la situation en Europe exige une unité de leur part.

Dans la salle principale, où se trouve la grande table ronde en pierre de la JSA, Ted Grant est assis sur l’un des sièges, alors qu’il regarde la diffusion en direct. Le Président des Etat-Unis va prononcer un discours. Wildcat est bientôt rejoint par Jay Garrick, le premier Flash, après avoir reçu un message de sa part.
« Pile à l’heure, Speedo ! Il vient de commencer. »

Les deux vétérans gardent ensuite un total silence. Parce que le discours du Président dévoile bien des choses, tout aussi sombres qu’inattendues. Le Joker est officiellement mort. Cela fait réagir, mais la suite les crispe davantages. Ils ont vite entendu parler de ces fameuses données de Batman qui ont fuité sur Internet mais que le Gouvernement a réussi à récupérer et effacer toutes traces de leur passage… Les fameux plans qui visent des héros pour les arrêter en cas de nécessité. Derrière tout ceci, nombreux sont les héros à chercher la trace du Batman. Sans succès. Il s’est volatilisé, comme ça… Comme par magie. Sans laisser la moindre explications.
Les justiciers ont commencé à former des groupes, troublés, irrités par ce manque de confiance flagrant. Et le Président prend alors une décision pour empêcher la guerre civile.
Le Gouvernement veut faire recenser Héros et Vilains pour qu’il puisse agir et former une unité…
« B****L ! »

Un coup de poing sur la table. Heureusement, elle est en pierre. Jay Garrick quand à lui reste parfaitement immobile, ce qui peut surprendre… Il est en vérité atterré par ces mots, par la suite… Ils seront considéré comme des hors-la-loi, recherché et incarcéré comme des criminels, s’ils ne se rangent pas du côté de l’Etat… ou s’ils ne raccrochent pas tout simplement le costume dans un placard …
L’allocution s’arrête sur la présentation du groupe qui va traquer les héros et vilains récalcitrants…
Un second coup sur la table. Cette fois, il saigne du poing. Mais cela n’entame pas l’entêtement de Ted Grant.
« Qu’ils viennent. J’ai hâte de voir ça.
- Allons Ted…
- Bosser pour un Gouvernement qui est prêt à embaucher des criminels ! AH ! Non merci. Et je suis sûr que tu es d’accord avec moi !
- … ! »

Le Flash originel n’a pas répondu… Un bruit dans le fond l’a fait se retourner, en alerte. Quelqu’un a écouté l’allocution en même temps qu’eux sans annoncer sa présence à aucun moment…
« Alan ? »

Ce dernier s’approche, sortant de l’ombre de la pièce. Lui qui dégage habituellement une lumière vive via son anneau, cette fois-ci il n’en fait rien… Il paraît terne, fatigué. Mais le regard toujours aussi déterminé.
« Où étais-tu passé ?!
- … J’ai dû m’absenter.
- Pendant tout ce temps ?
- C’était nécessaire. Et ça l’est toujours. »

Ses mots jettent un froid entre les trois vieux amis. Trois anciens. Trois héros qui se sont longtemps battus sur ce pays qui va peut-être décider de rendre une bonne partie des justiciers hors-la-loi, pour essayer de gérer cette nouvelle crise.
Alan Scott les regarde gravement. Leurs choix leur appartient… même s’il devine aisément ce qu’ils vont faire. Parce que l’histoire est en train de se répéter...
« Nous avons le choix. Comme en 50, Jay. Tu t’en souviens ?
- Bien sûr...
- Le Gouvernement a voulu faire tomber nos masques après la guerre. Pour établir la confiance. Mais en vérité, c’était pour connaître nos opinions politiques.
Le Président… pense bien faire. Il veut arrêter le conflit qui a débuté à cause d’une divulgation imprévue.
- Le gamin a tout de même fait des plans sur tout le monde, même sur nous, Alan.
- Cela te surprend ? Nous savions très bien comment il était.
- Et il choisit ce moment pour disparaître …

Ted se lève et commence à s’éloigner de la table pour prendre la sortie. Il n’a pas l’intention de partir d’ici, parce que la fuite n’est pas dans son vocabulaire. Il se bat pour des idées qui sont bafouées par la décision du Gouvernement actuel. Notamment une.
Jay entend Alan Scott, qui commence aussi à s’éloigner. Il se fait rattraper… en un instant.
« Alan. Où est-ce que tu vas… ?
- J’ai été contacté, par une alliée… Je dois me rendre en Europe.
- Quelque chose te tracasse… Je te connais assez bien pour le voir.
- Tu as raison. C’est pour cette raison que je dois sauver cet homme... Parce qu'il peut nous aider à régler ce ... "tracas". Et je le ferais… même si mon pays me traque. »

Alan Scott se tourne enfin vers son ami de longue date, celui qu’il respecte le plus. Celui ô combien il doit tenir à l’écart de ses problèmes car il sait qu'il est capable de le suivre partout… même en Enfer s’il le faut.
« Il est hors de question que je contacte le Gouvernement américain. Parce que nous ne nous battons pas que pour la Vérité et la Justice… Nous nous battons aussi pour une valeur qui a fondé cette nation. La Liberté. C’est pour la liberté que nous nous sommes battus en 45. C’est cette liberté que Per Degaton et ses hommes piétinent depuis trop longtemps… C’est la liberté qu’ils nous demandent de sacrifier pour instaurer la confiance, la sécurité… Une sécurité que nous nous efforçons d’apporter depuis tout ce temps... Et tu sais parfaitement qu’un Gouvernement n’est pas digne de confiance. Ils vont… et viennent. Ils ne traversent pas le temps. Ils répètent sans cesse les même erreurs. »

Sentinel se dirige vers une fenêtre pour regarder l’horizon.
« Je vais continuer à me battre en homme libre. Parce que je n’ai pas besoin qu’ils me disent quoi faire, ni comment. Je sais ce qu’il m'incombe de faire. Et tant que j’ai encore un souffle de vie, je ne m’arrêterais jamais. »
- Nous pouvons t'aider, Alan ! La JSA est toujours une équipe soudée et une famille et cela même si certains de leurs membres se retrouvent à travailler pour le Gouvernement...
- Je le sais, Jay. Mais... Non, pas cette fois. Vous ne pouvez pas m'aider sur ce point là... »

Les flammes vertes l'englobent alors qu'il commence à planer au dessus du sol. Il sourit à Flash et acquiesce doucement. Il n'a pas besoin de lui dire de garder confiance. De rester droit et juste. D'être prudent. Dans leur métier, le danger est constant. A tout moment, ils peuvent perdre absolument tout... Mais jamais sa lumière ne faiblira. Pas tant que le monde a encore besoin d'eux. Pas tant que toutes ces ombres ne soient chassées.

La chaîne locale de San Diego s’agglutine à la sortie d’une salle de sport dans lequel se tient le salon de l’écologie auquel l’héroïne locale Aquagirl participe sous son identité civile Lorena Marquez. La ville de San Diego face aux catastrophes régulière, c’est engagé sous l’impulsion des familles séparée entre la ville immergée et sa contrepartie inondée dans une dynamique citoyenne. Lorena Marquez avait soutenu ce mouvement citoyen et de manière générale s’investissait dans le développement au long terme de la cité et son activité de vigilantisme et super héroïque n’incarnait en réalité qu’une partie minoritaire de son emploi du temps.
Les habitants avaient coutume de dire que cette dernière année, Lorena avait été plus utile à la ville qu’Aquagirl, malgré tout sa réaction suite au discours présidentiel est attendue.
Le reporter la voyant sortir s’avance et la questionne :

-Lorena, Aquagirl, un mot pour San Diego live, que pensez-vous de l’allocution présidentielle ?

La jeune femme s’arrête et regarde le reporter de mauvaise humeur et répond :

-Je suis plutôt déçu, pour une allocution présidentielle de cette envergure, je me serais attendu à une prise de position claire vis-à-vis de ce qui se passe en Europe.

Lorena Marquez s’arrête puis reprend :

-Pour ce qui est mon choix vers la mesure proposée, mon activité héroïque est suffisamment restreinte ici comme dans le reste des États-Unis pour que je puisse dire qu’Aquagirl n’agira plus sur le sol américain.

-Vous pouvez préciser ?

-Je compte ne plus utiliser le costume et le nom sur le sol américain tant que cette loi stupide existera. Cela ne veut pas dire que je cesse mes activités au sein de San et Sub Diego, mais je peux très bien continuer d’aider en tant que Lorena Marquez. C’est comme ça que j’ai commencé. Le costume et le nom ne sont venus qu’après, ils me sont chers, mais ils ne valent ni un conflit entre moi et d’anciens amis ni ma soumission à un gouvernement dont je me méfie dorénavant.

-Vous ne faites pas confiance au gouvernement ?

-Ils ont pris la décision de nous soumettre à la souscription sans consulter qui que ce soit, du moins à ma connaissance, sur les modalités et ils l’ont déclaré après une fuite de donnée qui n’aurait jamais dû exister sans notre connaissance sur la communauté héroïque. Laissez-moi douter de la sincérité d’un gouvernement qui prend une décision unilatérale quand il obtient potentiellement des moyens supplémentaires de répression.

Tout cela semble préparé et pour cause Lorena réfléchit à sa position depuis quelques jours, elle ne développe pas toute sa réflexion, la partie la plus déprimante. La brutalité de la proposition et la situation conflictuelle allait détourner la population de la situation extérieure vers l'intérieur. Comment justifier la non-intervention des États-Unis malgré le traité transatlantique qui concerne notamment l’Irlande, mais aussi un grand nombre de pays de l’Europe occidentaux, si ce n’est par un conflit intérieur ?

- Cependant au vu de la situation en Europe, ma présence est plus nécessaire là-bas. Carl Duham a accepté de me représenter pendant mon absence au sein des associations dont je suis membre du CA.

Power Girl

Une poignée de fonctionnaires, une trentaine de garde-du-corps, un représentant du gouvernement et, naturellement, une horde de journalistes. Estrade de bois, pupitre, drapeaux et large insigne de l'Etat sur un mur achevaient le décors.

L'annonce du gouvernement divisait naturellement et offrait à chacun le soin de réfléchir à sa place dans le monde. Certains et certaines, plus rapide que d'autres avaient rapidement pris partie. Certains par habitude et logique, d'autres par réflexes, les autres par posture politique. Superman avait parlé de choix pour sa famille, Wesley et bons nombre des membres de la J.S.A. avaient vécu l'humiliation du Maccarthisme, autant de raisons qui expliquaient les choix. Le temps ferait office de juge.

La situation était tendue, contre-coup de l'attaque violente de Luthor, face à un monde qui se déréglait, une Chine qui se révaillait, Mosaïc qui se rebellait, l'Europe qui sombrait, les Etats-Unis vacillaient malgré leur position dominante. Le Gouvernement agissait par réflexe : contrôle et maitrise devenaient ses maîtres mots. Les dossiers "Batman" et la mort du Joker furent un catalyseur, un déclencheur. On reconnaît l'habileté à l'opportunisme.

De retour de mon voyage spatial, j'avais été de gifle en gifle. Mon identité révélée au grand jour par une série d'organes de presse particulièrement bien documentés avaient ouvert la porte à la fin de ma vie privée. Mon entreprise assaillie par les journalistes, le fisc et des agences gouvernementales telles qu'ARGUS, mon appartement devenu à cause d'un bailleur peu scrupuleux le lieu de retrouvailles de paparazzi... Ted avait de son côté mené une campagne visant à calmer mes assaillants médiatiques et discréditer leurs thèses, mais la force de frappe était trop inégale, Kord Industries était plus en vue dans les revues spécialisées que dans la presse générale.

J'étais donc revenue dans mon studio de la J.S.A. revenue comme une étudiante après une trop longue absence, un peu comme la fille qui revenait chez ses parents après une erreur monumentale. Et c'est dans la salle de pause de notre vénérable association que j'entendis l'ultimatum. Wildcat avait tempêté. Hourman s'était drapé de silence. Mid-nite ne fit pas de commentaire.

De mon côté j'avais dû bien réfléchir. Du moins je l'espérais. Superman avait tourné le dos au gouvernement, comme nombre de mes collègues. Mais il y avait Mosaïc... le monde s'inquiétait et angoissait. Je lisais de nombreuses notes des justiciers qui battaient le pavé sur le désespoir qui étreignait la population et la jetait dans des organisation douteuses qui semblaient former une toile. Le Sang Gelé était un terme qui revenait trop souvent à mon goût.

D'un autre côté, les criminels allaient être mélangés dans un grand saladier avec ceux qui avaient toujours concourus à l'harmonie et tentés de faire triompher la justice. Croire en une seconde chance ne signifie pas amalgamer... Comment pouvait-on se fourvoyerà ce point ?

Je peux entendre presque tout, je ne suis dépassé que par les speedster, je vois au travers de la matière et jadis déjà j'ai refusé de servir l'armée ou le gouvernement ayant conscience de ce que pouvait attendre de moi des gens payés à en tuer d'autres. Mais la situation était différente. Mon identité révélée, ma vie mise à sac, mon entreprise en cours de contrôle, les aliens vus comme des menaces contre l'ordre de la planète, Superman qui décidait cette fois-ci de s'opposer au pouvoir constitutionnel...

C'était le cœur lourd que je fis mes affaires et vidais le casier qui m'était attribué dans la J.S.A. Je laissais une simple lettre dans ma chambre, à côté des clefs. Je n'allais pas pouvoir et aller prêter serment et rester dans la J.S.A. Quitter sa deuxième famille restait un pas douloureux.

Et je partis pour un autre appartement loué sous un faux nom.

C'est dans cet état d'esprit que je me présentai à cette "cérémonie".

Les journalistes mitraillaient avec leurs appareils. Les fonctionnaires étaient comme des paons qui pavanaient pour mieux capter la lumière. L'agent du gouvernement était solennel. Il me proposa de me retourner pour les photographes.

- Je ne suis pas là pour ça, répondis-je froidement.

Il fit un discours d'introduction qui se voulait flamboyant et patriotique, rappelant la menace Luthor et les "dossiers" qui outrepassaient le droit commun, etc. Ce fut ensuite une succession de textes et d'ordonnances qui règlementaient mon "incorporation" au service de l'État. Les fonctionnaires me présentèrent sur une table trois livrets à signer.

Je paraphais à toute vitesse pour ne pas laisser le temps aux vautours de se repaître de ce spectacle et signait "Power Girl".

Lorsque les formalités furent terminées, le représentant du gouvernement me gratifia d'un sourire hypocrite auquel répondit mon indifférence totale. Le gouvernement s'était installé à côté d'une ligne rouge carmin. Si j'étais prête à me faire violence pour servir de ce côté, le moment où elle serait franchie serait flamboyant pour l'establishment.

Je partais comme j'étais venue.

Et écrivais directement à Ted alors que le monde s'effondrait.

Per Degaton

Télévision et réseaux sociaux d'état s'animèrent d'une série d'articles et d'interview de "spécialistes" géopolitiques qui décrivaient les dérives totalitaires et la main mise d'une force méta-humaine et extraterrestre au service d'une oppression américaine toujours plus grande. On parlait des dérives autoritaires de la Maison Blanche, des errements anti-humains qui la traversaient, on rappelait que Luthor était une menace américaine qui avait d'ailleurs frappé les U.S.A. en priorité, on rappelait que la planète nécessitait un message fort et surtout : humain. Pas question d'aller dans les étoiles chercher une solution claire et forte, pas besoin de se tourner vers des individus qui se comporteraient bientôt comme des Dieux.

Le Haut Chancelier, pris dans l'engrenage de cinq mois en demi-teinte, entre la perte de l'Irlande et les rebellions victorieuses en périphéries, avait besoin de temps et de souffler. Et quoi de mieux que de braquer les projecteurs de l'autre côté de l'Atlantique ? On reconnaît l'habilité à l'opportunisme et la machine de propagande parfaitement huilée n'allait pas laisser passer une telle occasion.

L'heure d'un discours ? Non, trop évident. Mieux valait laisser les influenceurs au service de la tyrannie faire le travail. Depuis l'incorporation de la fameuse Black Alice et l'"éducation" de Joey Wilson en bon petit soldat, nombres d'artistes et de communicants jadis opposés à son règne avaient été possédés pour le servir, et ceux qui restaient trop évidemment réfractaires finissaient entre les mains d'occultistes peu scrupuleux. Les disparitions étaient nombreuses mais silencieuses.

Mais il ne fallait pas taper trop fort en dehors de la tempête médiatique, car l'"ordre" Européen se satisfaisait fort bien de l'incorporation des justiciers. Tous ceux qui rejoindraient l'administration américaine ne pourraient plus agir en Europe sans déclencher une véritable guerre mondiale. Et si l'europe était ébranlée, le géant Chinois saurait comprendre qu'il était le prochain sur la liste. Autant d'épines qui n'iraient pas gripper ses petites affaires.

Vandal Savage se réjouissait tout autant de cette chute et des divisions qui allaient lui laisser les coudées franches pour avancer son calendrier.

- Pas besoin de super-vilains quant on a une administration pareille, avait-il plaisanté à l'entente de Jefferson Pierce.