« La fin de l'Histoire» ft. Per Degaton Sam 5 Sep 2020 - 14:57
« La fin de l'Histoire » ft. Per Degaton
_____Lorsque Slade jouait les agents double, l’addition pouvait être plutôt salé. Aujourd’hui, ce n’est pas l’argent qui le motivait. En s’infiltrant dans les rangs de Degaton, la famille Wayne avait promis d’effacer une partie du casier judiciaire de Deathstroke. C’était une solution pour permettre au vieil homme de s’offrir une nouvelle vie. Sur le papier, la proposition était intéressante, voir trop belle pour un homme comme lui. Les termes du contrat était plutôt claire. Il ne devait y avoir aucune victime et Slade devait éviter, par tous les moyens, d’avantager Degaton. Malheureusement, les termes n’ont pas toujours été respecté. L’égo de Slade Wilson prenait le dessus sur la voie de la raison. Il avait pissé sur la promesse d’une autre vie, comme à son habitude. Lui-même n’était pas surpris de la tournure des évènements. Il avait livré Constantine à l’ennemi, mais il avait épargné Ted en le laissant avoir accès au système de sa combinaison.
Slade Wilson avait effectué bon nombre de tâche pour Degaton. Les informations qu’il faisait circuler étaient cryptées et laisser à des endroits stratégique. Toutes les précautions ont été prises et la discrétion était sa priorité. Jouer les agents double n’était pas de tout repos, et le vieil homme commençait à être las de suivre une idéologie aussi écœurante, même pour la bonne cause. Il se créait des ennemis, aussi bien du côté Outsider que du côté du nouveau régime européen. Le vieil homme avait le mal du pays. Il ne pouvait pas accepter d’être complice du malheur d’innocent. Lorsqu’il était las de travailler pour cette raclure, il perdait son temps dans les bars alentours. En rentrant dans le bâtiment, il faisait fuir la plupart des habitué, de peur d’être victime de représailles, de finir leur vie dans une cellule pour avoir simplement croiser le regard d’un soldat du chancelier.
C’est durant cette pause, devant une choppe de bière qu’il laissait derrière lui, cette micro-clé USB comportant de nombreuses informations sur le régime de Degaton et ses plans. Les échanges se faisaient aléatoirement, lorsque le mercenaire ne se sentait pas surveiller. Même si son employeur semblait lui accordé toute sa confiance, Slade demeurait extrêmement méfiant, froid, fermé, être Deathstroke. Les échanges aléatoires avec la rébellion permettaient au vieil homme de ne pas attirer davantage de soupçons. Quelques regards sur son téléphone, quelques gorgées de bière dans une ambiance de peur et d’angoisse pour le gérant de ce bar. Deathstroke est venu en combinaison, camouflé sous un long manteau de cuir à moitié ouvert. Après son petit coup d’un soir et laisser la clé dans le bocal à pourboire, il était temps de rentrer. Il avait emménagé dans un hôtel à proximité du pseudo palais de Degaton en cas d’urgence. Son employeur avait beaucoup d’ennemi, il pouvait avoir besoin d’un garde du corps à tout moment, comme si Slade avait envie de protéger un type pareil.
Il ouvrit la porte de sa chambre sans grande classe. Le téléphone qu’il avait acheté la semaine dernière se retrouva dans la poubelle la plus proche, broyé, son manteau jeté sur le lit et sa lame adossée au mur. Sa chambre d’un jour était plongée dans l’obscurité et le comportement blasé du vieux Wilson.
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Re: « La fin de l'Histoire» ft. Per Degaton Jeu 10 Sep 2020 - 8:40
Le dossier qu'avait déposé le "commissariat" était fermé devant le Haut Chancelier. Son index droit allait et venait le long de sa lèvre inférieure tandis que sa récente lecture tournait en boucle dans son esprit en tempête. Sa respiration était froide. L'immense bureau de la chancellerie était silencieux, uniquement peuplé de cette présence glaciale. Son fauteuil craqua lorsqu'il se souleva lentement. Ses pas résonnèrent contre les murs nus. Des portraits à son image observaient l'horizon et ne daignaient pas baisser les yeux sur sa silhouette qui vint se poster à une fenêtre.
Per Degaton était furieux.
Et il allait pour regagner son calme faire appel au meilleur.
***
Il n'y avait de grands projets que dans de grands desseins. La marche du monde était complexe et n'aavait, à la différence d'une œuvre de fiction, aucunement besoin d'être cohérente ou logique. Les individus raisonnaient sans réfléchir, agissaient sans prévoir toutes les conséquences. Les gens réagissaient de plus en plus vite, les passions se déchaînaient, les colères succédaient aux envies dévorantes. Une société émotionnellement instable, prise dans un tourbillon de liberté qu'elle était incapable de faire vivre et d'utiliser à bon escient.
Un nouveau décret de la chancellerie était signée. Ce dernier assumait la restriction de la liberté de circulation, segmentant le territoire Européen pour mieux gérer les déplacements de population. Trop de mouvements étaient suspects en une période où les activités terroristes ne faiblissaient pas. Il fallait une réponse et les seules que connaissait Per étaient fermes et totales.
Les médias autorisés par le gouvernement prirent en photographie le moment où le très détesté mais très puissant Haut Chancelier apposait sa terrible signature.
Les élites s'étaient pliées à son nouvel ordre. L'économie avait trouvé comme souvent son intérêt. Restait la populace énervée et les artistes qui se croyaient encore protégés mais les nouvelles recrues de son système totalitaire allaient révolutionner l'emprise qu'un gouvernement anti-démocratique pouvait espérer.
La légion Nibelungen formait le fer de lance de son armée souterraine. Magiciens, sorciers, occultistes et méta-humains sous la coupe d'une tyrannie qui allaient utiliser leurs pouvoirs au maximum de leurs sombres capacités. Black Alice, la très fragile et très influençable enfant avait accompli une mission de la plus haute importance et cela allait tout à voir avec l'affaire qui préoccupait prioritairement le dictateur.
Quelques secondes avant d'entrée dans la salle où il allait signer une dizaine de lois, on lui avait glissé une note.
"Jericho est tombé. AA."
Cela avait ravi son coeur meurtri.
Le stylo ratifia une nouvelle loi visant à compartimenter les réseaux informatiques présents sur le territoire européen. L'information ne serait pas plus libre que la population.
Les armées étaient sous la coupe d'une hiérarchie militaire toute entière à l'avantage de Degaton, mais il manquait encore à la soldatesque un fanatisme qui lui conviendrait mieux. Heureusement le Professeur "M" allait régler la question de façon drastique.
Les photographes immortalisèrent le sourire affreux de Per au moment où il signait un texte ordonnant la mise en place d'un fichage de la population selon des critères "scientifiques objectifs", notamment sur leur contaminations suite à l'invasion de Darkseid, leurs problèmes psychologiques et leur état de santé général pour mieux "planifier les budgets de santé". Le Diable se cachait dans les détails, surtout ceux qui étaient présentés au grand jour.
Malgré cette coupe d'airain qui recouvrait lentement l'Europe, Degaton ne parvenait pas à pleinement savourer sa victoire. L'insurrection mençait en périphérie, mais surtout, il y avait un détail, affreux, que son "Commissariat" très particulier lui avait transmis plus tôt...
Il devait agir...
Maintenant.
***
On frappa à la porte de la chambre de Slade Wilson. Un homme avec un pli attendait patiemment. Dans sa main une enveloppe, dans cette enveloppe un appareil de transport temporel programmé pour une destination et une invitation à rejoindre le Haut Chancelier à l'aide dudit dispositif.
***
L'engin téléporterait Slade Wilson directement dans une chambre du château de Compiègne, pendant une fête. Une cérémonie en l'honneur de Per Degaton en 1780, donné par ses très anachroniques Enfants qui s'étaient implantés dans cette ville. Sur place, une habilleuse l'attendrait pour lui présenter un frac digne du XXème siècle pour qu'il soit "présentable". Un carton d'invitation doré pour parvenir jusqu'à son supérieur qui trinquait avec quelques autorités qu'il avait ramené aux travers des âges reposait sur le lit à baldaquin.
L'attendait ici une mission à nulle autre pareille...
Re: « La fin de l'Histoire» ft. Per Degaton Jeu 10 Sep 2020 - 17:45
« La fin de l'Histoire » ft. Per Degaton
_____Las de cette journée qui n’en finissait pas, le mercenaire avait abandonné quelques minutes son costume pour se rendre dans sa salle de bain. La température de l’eau était bouillotte mais semblait détendre le vieil homme. Lorsqu’il sortit de la douche, on vient frapper à sa porte, le timing parfait. Passant une serviette autour de sa taille pour cacher sa nudité. Il ouvrit la porte de manière nonchalante et attrapa la lettre qui lui était adressé. Il claqua la porte au nez du messager sans chercher à pousser le dialogue. Il n’avait pas besoin de baisser son œil sur l’enveloppe pour comprendre qui était l’expéditeur. Degaton avait sa manière de faire, une manière bien particulière que Slade connaissait par cœur maintenant. Le vieux Wilson prit le temps de s’habiller sobrement juste avant d’ouvrir l’enveloppe contenant le dispositif. Il l’observa pendant plusieurs secondes, presque fasciné par ce que cette petite chose pouvait être capable de faire. Cet appel si tardive ne semblait pas réellement surprendre le mercenaire. Pourtant, l’agent double ne devait pas baisser sa garde. Son œil s’orienta vers son revolver, allongé sur le matelas un peu trop mou, du lit, prêt à l’usage. Le mercenaire hésita quelques secondes avant de l’attraper pour le glisser sous ses vêtements.
Près à quitter le présent, le mercenaire jeta un rapide coup d’œil sur la poubelle dans lequel vibrait encore le téléphone. Il avait encore suffisamment de vie pour essayer de rappeler le mercenaire à l’ordre. Derrière l’écran brisé, Slade pouvait rapidement apercevoir les initiales de la personne qui tentaient de l’appeler. William Wintergreen, son vieil ami n’avait jamais été convaincu par cette idée de jouer les agents doubles aux côtés d’un chancelier à la morale douteuse. Slade ne l’avait pas écouté, commençait sa descente en enfer. Malheureusement, il ne souhaitait pas retrouver la voie de la raison et laissa le téléphone sonner dans le vide. En quittant la pièce, l’appareil se mit à diffuser le message vocal.
« Slade, bon… Répond ! Qu’est…tu as fait… Joseph ?! » Une voix grésillant qui criait malheureusement dans le vide.
Le mercenaire se retrouva dans une toute autre époque, bien loin du confort miteux de l’hôtel dans lequel il logeait. Un simple coup d’œil a suffi pour comprendre vers quel siècle s’était retrouvé. Juste devant lui, une femme lui proposant un amas de vêtement soigneusement pliés dans ces bras. Slade observa cette dernière quelques secondes, le visage en colère. Il la dévisagea en voyant ce qu’elle venait de lui proposer.
« Bordel mais tu me prends pour un clown ou quoi ?! » grogna Slade.
Pourtant, il fallait bien qu’il se plie à la volonté de son employeur. Il garda son revolver à sa disposition et se changea à contre-cœur. La veste qu’il portait suffisait pour dissimuler son arme. Il récupéra ensuite le carton d’invitation nécessaire pour rejoindre Degaton qui était déjà bien occupé par quelques invités. Slade se rapprocha doucement, Etait-il attendu pour une mission de la plus haute importance
« Vous m’avez fait demander ? C'était nécessaire toute cette mise en scène ? » demanda Slade avec ce petit air froid si légendaire.
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Re: « La fin de l'Histoire» ft. Per Degaton Ven 11 Sep 2020 - 9:06
Un invité s'inclina poliment au moment où Slade Wilson arrivait. Le mercenaire avait abandonné une habilleuse perplexe qui n'avait pu balbutier que des excuses et exprimer les ordres du Haut Chancelier. Deathstroke était connu et représentait l'un des multiples leviers d'effroi dont disposait le régime en place.
Un sourcil amusé se tourna vers l'un des seuls hommes du régime à pouvoir se vanter d'une telle liberté de ton. D'un geste Degaton demanda à l'assistance qui l'entourait de vaquer à quelques vaniteuses activités loin de lui.
- Naturellement, répondit-il calmement en détaillant l'allure de son "chien de garde", le pouvoir a besoin d'apparences et de mises en scène pour tenir et cacher au mieux les petits arrangements qu'il fait avec des gens de votre métier.
Sa voix était douce, parfaitement à l'aise. Il était ici chez lui, en sécurité. Quiconque chercherait à l'éliminer ici piègerait toute l'assistance dans cette époque, une époque qui n'était pas la leur, une sorte de garantie sur destin.
Un serveur vint à leur rencontre avec un plateau réservé aux consommations du tyran sur lequel reposaient deux verres.
- Profitez donc de cet excellent alcool avant votre prochaine affectation. L'avantage de travailler pour moi c'est que l'on ne manque jamais de temps pour avoir du plaisir et du travail en quantité, plaisanta-t-il en se saisissant de l'un d'eux.
Un petit orchestre jouait dans un coin des valses et l'assistance commença à former sur la piste une parfaite chorégraphie dansante. Per leva son verre.
- A une Europe millénaire.
***
1994.
Dans un bar miteux, un homme en costume noir vint à la rencontre de son contact. Le mercenaire avait une sale réputation, assez sale pour convenir aux desseins de son supérieur. Le rendez-vous avait été pris par un dénommé Wintergreen, autre sale type, mais qui parlait bien et se montrait parfaitement bien élevé, il parvenait à être menaçant sans jamais être grossier.
Il se souvenait du rendez-vous. Wintergreen l'avait immédiatement catalogué comme un para-militaire et s'était longuement interrogé sur qui avait bien pu l'envoyer, mais aucune donnée n'avait filtrée, l'homme était venu avec une légende et le vieux de la vieille avait compris que son "para-militaire" avait une formation d'agent secret. Il le catalogue britannique vu les méthodes, ce qui n'était pas une surprise, la couronne aimait bien faire appel au bon vieux Wintergreen pour des affaires particulières.
L'homme s'installa à la place prévue pour l'entretien, une place piégée, trop en vue, mais les ordres étaient les ordres. Slade était non loin.
- W. m'a dit de faire simple et rapide : 200.000 pour assaisonner un cocktail. Produit fourni.
***
- Vous pourriez appartenir à cette élite Slade, lança Degaton en montrant l'assistance. pas forcément sur la piste de danse, mais vous avez des qualités certaines pour la direction de forces armées et votre connaissance de l'ennemi est précieuse.
Per fit tournoyer sa boisson en parlant.
- N'êtes-vous pas las d'errer de contrat en contrat ? Il arrive toujours un temps où l'on cherche à se poser. Vous pourriez profiter de cette Europe en pleine régénération pour vous faire une place. Ici vous n'auriez pas les mêmes problèmes qu'avec d'autres pays moins compréhensifs...
Re: « La fin de l'Histoire» ft. Per Degaton Ven 11 Sep 2020 - 19:22
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_____Slade Wilson ne mâchait pas ses mots avec Degaton. Son langage, presque grossier, pouvait être interprété comme un profond manque de respect à l’égard du chancelier. Le vieil homme le savait et s’en moquait bien. Il faisait ce que son supérieur hiérarchique lui demandait et cela s’arrêtait là. De plus, la morale douteuse de cet homme ne lui donnait pas une véritable motivation pour changer de vocabulaire. Pour lui, il avait capturé une source d’information mystiques, aka John Constantine. Il aurait pu lui épargner bien des tourments si Slade n’était pas décidé à mettre ses histoires personnelles en avant. Depuis, il avait rempli de nombreux contrats pour le Chancelier, à contre-cœur et en récupérant un maximum d’informations les rangs du Chancelier. Plus les contrats s’enchainaient et plus il commençait à gagner sa confiance, jusqu’à être convier à ses soirées privées d’une autre époque. Il avait passé un cap, dirait-on mais Slade n’est pas dupe.
Il y a une atmosphère électrique qui mettait la puce à l’oreille du vieux Wilson. Son œil se baladait aux alentours, surveillant les invités qui s’étaient éloigner pour laisser les deux hommes seuls. Il n’y avait qu’un serviteur qui osait s’approcher d’eux pour leur proposer un verre. Par politesse, le mercenaire attrapa le verre sans y prêter davantage d’attention pour l’instant.
« D’habitude, j’ai une secrétaire pour traiter ce genre de petites affaires. » rétorqua le mercenaire en faisant référence à son ami, Wintergreen. « Moi, je me contente d’exécuter les contrats, cela m’épargne beaucoup de parlotte inutile en plus de protéger mes employeurs. » Il glissa son œil azur vers Degaton. « Mais vous avez une politique bien différente de la mienne. »
**********
Dans une autre époque, Wintergreen avait été contacté par un personnage bien particulier. Il avait exigé un rendez-vous avec le mercenaire, directement. L’homme, affirmant qu’il n’était qu’un messager, à finalement eu le droit à son petit rendez-vous. Il s’était assis, comme prévu mais pas la moindre trace de Slade Wilson. Dissimulé dans la pénombre, dos à cet inconnu, le mercenaire ne prenait même pas la peine de se montrer.
« Empoisonné une personne est bien lâche, même le plus stupide des hommes est capable de faire ça. Pourquoi tant d’engouement pour une action aussi simple pour tuer une personne ? »
**********
Degaton leva son verre en l’honneur de sa très cher Europe. Son soldat, Slade, se contenta de lever doucement son verre sans en boire le contenu. Le doute était toujours permis et l’alcool n’était pas la raison de sa venue.
« L’Europe n’est pas dans mon centre d’intérêt. Vos contrats sont alléchants et ont contribué à renflouer mes comptes bancaires. Nous avons des objectifs différents et je ne pense pas que notre coopération ira plus loin. » Car la morale de Slade Wilson reprenait le dessus, car il entendait encore la voix de la raison, celle de Wintergreen lui suppliant de ne pas aller trop loin, même pour la bonne cause, car la chute risque d’être haute et douloureuse. « Votre proposition me touche mais j’ai beaucoup à faire aux Etats-Unis. » alors ses lèvres touchèrent le verre et il s’accorda une petite une petite gorgée, l’agent double s’accordait un dernier salue avant que le rideau ne tombe. « Vous êtes suffisamment entouré pour arriver à vos fins, sans moi. »
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Re: « La fin de l'Histoire» ft. Per Degaton Mar 15 Sep 2020 - 9:24
Le mercenariat vous offrait toujours l'occasion de regarder en face ce que l'Humanité faisait de plus pathétique. Per était né dans l'optique d'être le plus grand. Dominateur, arrogant, cruel et manipulateur, il avait appris à devenir retors conscient que sa technologie et sa force n'étaient rien comparées à la magie, à la puissance que déployait la J.S.A.
Il ne pouvait jamais affronter ses adversaires sans avoir soigneusement préparé le terrain à son avantage. Slade Wilson ne faisait pas exception. Il pouvait bien se remparer d'orgueil et de vanité. Le moindre faux pas pouvait coûter au mercenaire une vie d'errance en plein XVIIIème siècle, revivre tout le XIXème et même le XXème. Qui irait le sauver d'ici ? RIP Hunter ? Hourman ? Qui se risquerait pour un tel individu ?
Entendre Slade parler de politique l'amusa. Wilson n'en avait pas assurément, au mieux avait-il une stratégie basique qui courrait au jour par jour, pensait-il seulement en années?
- Et vous avez du talent pour dénicher des secrétaires de talent, flatta-t-il. Je regrette cependant que nous ne regardions pas dans la même direction.
Il soupira. Déçu.
***
- Il s'agit d'un voyageur temporel et l'accès à.... ses ressources est complexe. Il faut empoisonner une boisson qui doit lui être apportée.
L'agent était mal à l'aise avec cette mission. Il avait bien relu ses ordres plusieurs fois pour être certain de tout comprendre, mais son agent de liaison n'avait pas plus de détail, l'ordre venait d'en haut. De très haut.
- La plus grande discrétion est de rigueur et il faut impérativement agir avant ce soir vingt-trois heures... continua l'espion avant de s'arrêter pour commander une bière au serveur qui passait.
Il joua avec les quelques crackers qui avaient été posés sur la table, prenant grand soin de ne rien manger et sortit un téléphone portable pour commencer à regarder des pages Web sans intérêt. Une couverture restait une couverture.
- Dois-je aller voir une autre personne ou je vous donne le lieu où sera entreposé la marchandise avant son expédition ? demanda l'agent qui était pressé par le temps.
***
- J'admets être bon payeur, commenta sobrement Per en baissant son verre sans en avoir bu une goutte. Eh bien, je tâcherai de m'organiser sans votre lame même si je dois admettre qu'elle eut un tranchant très irrégulier, surtout pour le "meilleur" assassin du monde.
Le mot était dit de façon particulière. Alors que les danseurs s'applaudissaient en arrière fond, une bulle rouge entoura Slade et Degaton pour les faire disparaître de cette époque.
Les deux hommes apparurent dans un terrain vague. Fin d'après-midi d'automne. Une pluie venait d'humidifier l'herbe grise et la terre poussiéreuse gorgée par la pollution. Des amas de déchets traînaient contre certaines clôtures grillagées défoncées, l'eau perlait sur les cartons et les emballages plastiques qui se craquelaient sous l'effet de la chaleur et du froid. Un terrain de basket sans filet au revêtement craquelé admirait sa gloire passée au milieu de cet océan de barrettes d'immeubles en briques encrassées dont le rouge n'était plus qu'un vague souvenir.
Des herbes folles croissaient dans ce paysage, rajoutant au profil d'une friche industriel proche une touche de vie.
Un enfant jouait seul en tapant dans un vieux ballon usé. Il frappait de toute ses forces pour que la balle vienne frapper un grillage épuisé qui tremblait en émettant un bruit de métal rouillé.
Les deux hommes, dans leurs tenues de soirée faisaient tâches dans le décor.
L'enfant était dos à eux et frappait de plus en plus fort. On pouvait voir des bleus sur les bras qu'un T-Shirt laissait dépasser. On pouvait deviner un enfant battu.
Ce qui n'était pour Degaton que l'image d'un désespoir pathétique était pour Slade plus vivant : c'était un souvenir.
Per l'avait envoyé devant lui. Mais plus jeune, beaucoup plus jeune.
- Il est parfois salutaire de s'autoriser une pause et de reconsidérer le chemin parcouru, déclara le tyran en faisant tournoyer la boisson de son verre. Intéressant non ? Combien les gens changent... Lorsque l'on est plongé dans les causes et les conséquences, il est difficile de tout mettre en perspective et plus difficile encore de savoir si le chemin que l'on prend est le bon ou le mauvais.
L'on entendit alors une voix, la voix d'un père violent. D'un père qui avait gravé plus que ne l'admettrait jamais un enfant son empreinte dans sa chair meurtrie. Une voix qui se rapprochait.
Lentement, le dictateur glissa une main dans la poche intérieure de sa veste et en sortit un petit objet. Une clef USB pour être plus précis.
La clef USB que le mercenaire avait déposé plus tôt dans un bar.
Le regard de Per se durcit et sa voix se fit sèche alors qu'il fixait le traître.
- Vous parliez de mise en scène je crois... lança-t-il en montrant bien l'objet dans sa main.
Re: « La fin de l'Histoire» ft. Per Degaton Mar 15 Sep 2020 - 22:14
« La fin de l'Histoire » ft. Per Degaton
_____Le champagne entre ses doigts, la musique sifflant dans ses oreilles, les danseurs qui se balançaient dans un rythme cadencé et millimétré, comme si la moindre erreur pouvait leur coûter la vie. Toute cette mise en scène sonnait comme une vaste blague aux yeux du mercenaire. Il n’y avait rien à fêter, seulement un homme qui voulait prouver sa grandeur par des artifices bien encombrant. Le vieux Wilson avait fait savoir à son dit supérieur hiérarchique qu’il était temps pour lui de changer d’épaule de fusil et de quitter l’Europe. Par des fins personnels, familiales ou professionnels, il aurait pu inventer un tas d’excuse pour s’extirper des rangs de Degaton.
« Si nous avions regardé dans la même direction, l’Europe aurait déjà un nouveau Chancelier. Je n’ai jamais été très courtois avec la concurrence. » rétorqua le mercenaire avec un léger sourire narquois.
C’était une pique, presque provocatrice, testant son employeur. Slade analysait les paroles de son interlocuteur. Hormis ce petit sourire moqueur, son visage était une façade. Impossible de savoir ce qu’il pouvait bien penser, toutes les informations et les doutes qui circulaient dans sa boîte crânienne. Même si tout semblait suggérer au mercenaire de se détendre, de profiter de cette belle soirée dans ce costume ridicule, Slade n’était pas dupe. Il était considéré comme un homme très intelligent, assez pour comprendre que tout cela n’était qu’une vulgaire mascarade.
Si le mercenaire était surpris par la proposition du messager, pensant à une vulgaire plaisanterie, il n’avait pas pris le risque de le chasser du bar. Si Wintergreen avait accepté cet entretien, ce n’était pas pour rien et Slade devait garder son impulsivité. Au lieu de lui tirer une balle entre les deux yeux, il lui laissa une deuxième chance, la chance de se justifier et d’expliquer le pourquoi du comment. Le messagers mettait en avant la discrétion et la rapidité de cette mission, aussi simple soit-elle. Il s’agissait plus d’une mission d’urgence, ils avaient besoin d’un expert dans le domaine, quelqu’un qui ne pourrait pas échouer, même sous la pression. Même avec ses arguments, Deathstroke était resté muet, impassible.
Pour presser un peu le mercenaire, le messager n’hésitait pas à suggérer d’aller voir ailleurs. La concurrence était rude mais personne ne pouvait arriver à la cheville de Deathstroke, pas tant qu’il respirait encore. Une grimace d’agacement défigura son visage pendant quelques secondes. Une mission aussi simple et rapide pouvait s’avérer suspect. Toutefois, Slade s’était sorti de situation bien plus critique que celle-là. Il se rapprocha doucement de la table, posant ses deux mains violemment sur cette dernière pour faire sursauter le messager, histoire qu’il décroche son nez de son téléphone pour le regarder droit dans les yeux.
« Je veux les 100 000 dès maintenant, le reste après la tâche accomplie. » Il rapprocha son visage masqué vers lui. « Faites un pas de travers, omettez une seule fois de me fournir une information crucial par inadvertance et je me chargerai personnellement de votre cas. »
Degaton avait accepté l’idée de ne plus compter le mercenaire dans ses rangs. Pourtant, quelque chose semblait avoir attirer l’attention de Slade, bien avant cette petite pique suggérant l’irrégularité de l’efficacité du mercenaire. Difficile de demander à Deathstroke, le soldat le plus efficace du monde, d’échouer dans une mission sans que cela ne soit suspect ou sans risquer de remettre en cause la couverture et sa crédibilité. Tôt ou tard, Degaton allait le découvrir et ce moment était arrivé plus rapidement que prévu. Même si le mercenaire se sait, désormais, démasqué, il restait impassive. Derrière ce visage, il ne laissait rien paraître, ni la stupeur, ni la colère, aucune émotion. Slade était un mur émotionnel, un œil d’un bleu glacial qui ne quittait pas le regard du Chancelier. Il n’aura pas le temps de répliquer, Degaton avait déjà tout prévu et s’enferma, avec le mercenaire, dans une bulle rougeâtre pour les téléporter dans un autre endroit beaucoup moins festif.
Le vieux Wilson n’a pas besoin de chercher au fin fond de sa mémoire pour reconnaître les lieux. Il a grandi dans cette maison, il a joué avec ce ballon, il connait ce grillage. Le Chancelier a décidé de jouer avec les souvenirs du mercenaire. Même si ce dernier ne faiblit pas à l’extérieur, à l’intérieur c’est une autre histoire. Il n’a jamais parler de son enfance à qui que ce soit, même à sa femme. Avant d’entrer dans l’armée, rien ne comptait pour lui. Il n’avait jamais pris de nouvelles de sa famille depuis sa fugue. Le regard glacial de Slade se transforma mécaniquement en rage. Son attention se tourna vers le verre de champagne. Il pencha doucement le contenant pour créer une cascade de champagne qui humidifièrent les chaussures de Degaton, sans scrupule.
« Vous vous êtes donné tant de mal pour me ramener ici en espérant que cela me ferait quelque chose ? La bonne blague. »
Le mercenaire avait probablement parlé trop vite. Ce n’était pas la seule surprise qu’il lui réservait. Dans sa poche, une clé USB que Slade reconnu en une fraction de seconde. Maintenant, il savait tout et toute cette mise en scène ressemblait plus à une vendetta personnelle qu’à un hymne à la gloire du Chancelier d’Europe. La voix de son père et cette clé USB pour essayer de déstabiliser le mercenaire, c’était une belle tentative. Il lâcha le verre qu’il tenait dans ses bras, probablement par innocent dans cette histoire. Il le laissa s’écraser en mille morceaux sur le sol pendant que le père de Slade se rapprochait dangereusement du sa version miniature pour venir lui saisir brutalement le bras du petit.
« Plus de faux semblant ? Tu veux jouer carte sur table maintenant ? » Il marqua un temps de pause et dégaina son revolver qu’il colla pile entre les deux yeux du Chancelier. « Bien, jouons à ce jeu-là. Je pourrais tirer, après toute les vies que t’as prise, ça ne m’empêchera pas de dormir. J’ai commis pire. Tu cherchais probablement à m’empoisonner avec ton champagne festif, ambitieux mais un peu lâche, tu ne trouves pas ? Beaucoup ont essayé, tu n’es pas le seul mais j’ai une certaine… immunité à ce type de cocktail. » Un ange passa. « Si cela n’avait pas été personnel, tu n’aurais jamais eu Constantine sur un plateau d’argent. J’ai laissé Ted Kord s’en tiré grâce à son ingéniosité sans compter le nombre important d’informations qui ont fuité. » Il retira la sécurité de son arme, un filet de sang commençait à s’échapper de l’une de ses narines, doucement, sans qu’il n’en prête attention. « Maintenant, donne-moi une bonne raison de ne pas appuyer sur la détente, ne pas mettre fin à tout ce bordel en Europe, parce que là, très franchement, j’en crève d’envie. »
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Re: « La fin de l'Histoire» ft. Per Degaton Ven 18 Sep 2020 - 9:07
Wintergreen devait avoir un sixième sens pour ces choses là car il avait précisément demandé à l'agent de se déplacer avec les 100.000 premiers dollars. Pour être exact, ils n'étaient pas avec lui, mais reposaient dans un casier de la gare la plus proche dont il avait une clef dans la poche.
- Entendu, fit-il en sortant ladite clef.
On lui servit sa bière et il commença à la boire. Il mit son portable à son oreille comme s'il recevait un appel et donna les informations à Slade de cette façon.
Un entrepôt, à l'écart, cinq hommes pour charger la marchandise, quinze pour la protéger, les caisses étaient sans intérêt, c'étaient des couverts, de la vaisselle et du linge. Il y avait cependant une mallette dans laquelle la boisson de la cible était entreposée. La paranoïa du "voyageur" comme ils l'appelaient était proverbiale et un homme armé de confiance la gardait en permanence.
L'homme posa un boîtier avec seringue et poison sur la table.
Leur ennemi voyageait dans le temps, il fallait donc être discret au risque qu'il envoie ses hommes pour l'intercepter avant qu'il n'ait pu les approcher.
Il fallait prendre garde, les hommes passeraient un portail temporel, il ne fallait surtout pas le traverser au risque d'être désintégré. Seuls les porteurs d'un équipements spécifiques pouvaient l'utiliser.
Ayant terminé son briefing, l'homme lui indiqua une chambre d'hôtel où il pourrait le trouver au besoin. Il paya sa consommation et sortit.
***
Le canon de l'arme était froid et son front l'avertissait d'une mort prochaine. Pourtant, Per restait dans une posture de vainqueur, il observait de son regard de conquérant le filet de sang qui indiquait que tout se déroulait selon le plan. Non loin d'eux, un enfant hurlait à l'aide en vain et son père beuglant comme une brute avinée lui offrait des coups de ceinture comme autant de câlins paternels.
- Oh, vous aurez bientôt matière à réfléchir, mais avant, je vais vous raconter une belle histoire Slade Wilson, commença Degaton. L'Histoire d'un jeune homme et d'une jeune femme. Elle peut absorber les pouvoirs, lui renferme un démon. Elle est désespérée, lui est seul et isolé, muré dans son silence contraint. Lui tenta de se suicider, elle tente de faire revivre morts et disparus. Elle aime ses parents, lui déteste son géniteur. Et malgré toutes leurs différences, tous leurs antagonismes, ils auront prochainement un point commun : tous les deux travailleront pour moi. Elle par désespoir, lui par vengeance... MA vengeance.
" Deuxième anecdote... C'est là qu'arrive la vraie "blague"...
Une bouteille de champagne se matérialisa près d'eux dans un rougeoiement temporel. Une bouteille qui rappela à Slade Wilson un souvenir lointain... très lointain. D'une mission passée en réalité.
- Et je dois avouer que celle-là me fait bien rire... Je ne souhaite pas vous empoisonner. Pas plus que je ne souhaite votre mort rapide. Je ne souhaite pas me rabaisser à cela. Non, je veux sentir le frisson délicieux de votre chute.
" J'ai effectivement eu vent de vos capacités supérieures et de votre... comment les chercheurs l'ont-ils appelé ? Votre régénération c'est cela ? Quelle force et quel avantage monumental pour un homme qui se frotte à tant de puissances supérieures ! Et quelle aubaine de pouvoir traverser le temps sans coup férir...
Son regard se porta de nouveau sur le filet de sang qui sillonnait la lèvre supérieure du mercenaire. Son soureire devenait de plus en plus désagréable. On sentait qu'il savourait chaque instant de cette entrevue comme l'homme à l'orgueil blessé qui admire l'agonie de son ennemi. Dans son regard défilait la morgue d'une folie sadique et Slade pouvait y lire toute l'horreur qui allait se déchaîner maintenant que le tyran avait été trahi et que son domaine s'effritait.
- Or donc je ne vous ai pas empoisonné Slade, vous êtes parvenu à le faire vous-même il y a de cela bien des années maintenant...
Son ricanement de bête cruelle était comme une émanation de l'enfer.
- Maintenant que les choses sont dites déclara-t-il d'une voix odieuse et déformée par le fanatisme, songez à la solitude qui sera à la votre, à imaginer que votre fils soit entre les mains de mes plus abominables lieutenants tandis que vous vous flétrirez à remonter le temps comme une vieille mécanique brisée. Je tomberais peut-être, mais j'emporterai avec moi tout ce que vous fûtes...
Bientôt le mercenaire sentirait fatigue et vertige, pris par la nouvelle faiblesse qui serait la sienne et le dictateur entendait se délecter de chaque minute, de chaque instant où il parviendrait à mettre cette force de la nature à genoux.
Re: « La fin de l'Histoire» ft. Per Degaton Dim 20 Sep 2020 - 17:15
« La fin de l'Histoire » ft. Per Degaton
_____Slade Wilson ne tremblait pas, son arme à feu était toujours collé sur le front du Chancelier d’Europe en personne. Son œil azur ne quittait pas le visage de Degaton. Doucement, ce regard se retrouva corrompu par une forme de rage foudroyante. La pression qu’il exerçait sur son arme devenait de plus en plus puissante, le canon se dessinant progressivement sur son front. Il venait d’être embarqué au beau milieu d’un hymne à la haine. La voix de son père bourdonnait nerveusement dans ses oreilles. Son enfance était morte et inexistante, c’est ce que Slade aurait préféré se mettre dans le crâne. Il était là, juste derrière lui, il pouvait s’entendre hurler, crier, appeler sa mère sans obtenir la moindre réponse. Il ne quittait pas du regard Degaton, pas question de baisser sa garde pour coller une balle entre les deux yeux de son géniteur, c’est tout ce que son ancien employeur attendait.
La rage qui commençait doucement à corrompre le mercenaire n’allait faire que s’amplifier. En plus du petit sourire qui habillait la façade de Degaton, ce dernier n’hésitait pas à rajouter une couche supplémentaire en racontant une petite histoire qui lui était étrangement familière. Le Chancelier était en train de conter la vie privée de son deuxième fils, Joey souffrant de trouble psychologique, luttant jour et nuit contre un démon qui le rongeait de l’intérieur. Ces détails sur sa vie semblaient suggérer le pire. Même si le mercenaire avait confié son plus jeune fils à des héros, il gardait un œil sur son enfant, assez pour savoir que tout ce que disait cet homme était vrai.
« Je ne te laisserais pas lever la main sur lui. » rétorqua froidement Slade. « Aucune personne de mon sang ne sera contraint de bosser pour un type dans ton genre, pas tant que je serais là. »
C’est une option qu’il aurait préféré nier, une idée qu’il venait de refouler au plus profond de lui. Pourtant, cette petite goutte de sang apparu dans sa narine, commençant à entamer une descente irrégulière jusqu’à ses lèvres lui rappelait ce qu’il venait de se passer. Degaton l’avait doublé, d’une manière ou d’une autre, il ne pouvait plus le cacher. Son organisme commençait à manifester des signaux d’alerte que le mercenaire continuait d’ignorer malgré la situation catastrophique dans lequel il se retrouvait. Il pouvait cacher sa douleur, sa fatigue, sa dégénérescence mais il ne pouvait pas cacher sa rage ni son inquiétude. Sa main libre se glissa dans sa poche pour récupérer une oreillette miniature, une issue de secours, un moyen de communiquer. Malheureusement, sa technologie, aussi performante soit-elle ne pouvait pas voyager à travers le temps. Impossible pour lui de communiquer avec Wintergreen, être certains que son fils était encore en sécurité.
Alors, après avoir silencieusement pesté, il se retrouva contraint à écouter la seconde blague de Degaton, faisant comprendre au mercenaire ce qu’il s’était vraiment passé. L’empoisonnement avait bien eu lieu mais qui est assez bon pour ne pas échouer à cette tâche, si ce n’est sa propre personne ? Ses souvenirs lui martelaient le crâne, cette bouteille de champagne, cette mission si simple et sa récompense exorbitante, la cargaison sécurisée, les hommes qui la surveillaient. Pour ne pas éveiller les soupçons, le mercenaire n’avait fait aucune victime et s’était noyé dans la pénombre. La mission se retrouva être un franc succès et la récompense, alléchante.
La rage semblait, à l’heure actuelle, plus corrosif que le poison qui traversait ses veines. Pourtant, le mercenaire était incapable d’appuyer sur la détente, traverser par le doute. Il ne pouvait pas le tuer, pas tant qu’il ne serait pas certains que son fils allait bien. Une violente quinte de toux était venue stopper le vieux Wilson en pleine réflexion. La première goutte de sang qui était venu se glisser hors de sa narine se transformèrent en un petit ruisseau de sang qui s’agrandissait au fur et à mesure que le temps filait. Il sentit ses battements de cœur bourdonner dans ses oreilles et la voix de son père raisonner derrière lui. Ses muscles se contractèrent, se tétanisèrent entre quelques quintes de toux, incapable de répondre au provocation de Degaton. Sans le savoir, Slade avait lâcher son revolver pour le laisser reposer sur le sol boueux et humide.
Dans un moment d’absence, il pouvait entendre les cris de cette version miniature de lui, souhaitez à son père qu’il se fasse exploser la cervelle. Il n’y avait pas d’amour dans cette maison, juste de la haine, cette haine qui avait fait de Slade Wilson l’homme qu’il était et le mauvais père qu’il avait pu être pour ses enfants. Il n'aurait jamais dû revivre ses souvenirs alors que Degaton se vantait d'avoir entre les mains l'un de ses fils, sa rage ne faisait qu'accroître.
« Ouais… ouais j’en crève d’envie… » grommela Slade avec une violente toux. Il profita d’un élan d’énergie pour coller un poing en plein visage de Degaton. « Où est-il ?! »
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Re: « La fin de l'Histoire» ft. Per Degaton Mer 23 Sep 2020 - 9:04
L'arme appuyait de plus en plus fermement et Degaton sentait que son adversaire était ébranlé. La colère aurait pu achever d'une simple détente toute cette scène. Per pourtant sentait qu'il maîtrisait toute la situation. Slade était moins invincible et terrible qu'il le prétendait ou que sa légende l'avait bâti. Deathstroke était le meilleur assassin, toutefois... qu'était-il en comparaison avec un Vandal Savage ? Ou même un lui ? Un pion sur un échiquier, un pion plus libre que d'autres certes, mais frappé d'une malédiction : de l'amour. De l'amour pour autre chose que lui-même, de l'amour pour d'autres êtres, de l'affection, perverse assurément et maladroite au diable.
- Oh mais vous mieux que quiconque devriez le savoir Slade... je ne suis pas homme à me salir les mains pour si peu, ricana-t-il à sa première réaction, j'ai des officiers très compétents en matière d'éducation.
Soudainement, de la toux, un affaiblissement. Tout concourrait à fragiliser Slade. Le poison, l'enfance violente, la colère, l'échec d'une mission de père qui le rongeait. Degaton prit une nouvelle et profonde inspiration, humant cette atmosphère soigneusement et insidieusement préparée, se délectant de cette victoire. De cette vengeance. Il tremblait presque d'excitation de voir le grand Deathstroke à genoux devant lui, faible et si... pathétique.
- La préparation... c'est ce qui fait votre force Slade. Quelle mission n'avez-vous pas préparé minutieusement, quel plan avez vous réellement improvisé ? Votre palmarès est digne d'éloge, gloussa Per en regardant l'enfant se faire gifler par son père, vous auriez pu tout avoir, une famille, de l'argent, même de quoi tout arrêter et repartir à zéro. L'Europe aurait pu être un nouveau départ...
Il s'arrêta en soupirant sur le gâchis que cela représentait. Il n'allait cependant pas laisser des scrupules briser son exaltation sadique. Son interlocuteur trouva alors la force de réagir. Trop sûr de lui, Degaton n'esquiva pas le poing de cette pauvre créature qui avait encore de la réserve.
En temps normal, le dictateur se serait retrouvé au tapis, dans la boue, mais le choc, malgré sa violence, le fit à peine reculer d'un pas. Par réflexe militaire, Degaton lui infligea en retour un grand coup de botte dans le genoux le plus proche.
- Une demande ? D'un traître ?! D'un père incapable ?! s'emporta Degaton en frappant dans l'arme qui était tombé près d'eux pour l'éloigner comme un déchet. Regarde-toi sous-homme méprisable, j'encadre des milliers d'"Enfants" sous mes ordres et parvient à leur donner plus de sens que toi, digne reproducteur de l'oeuvre de ton propre paternel !
" Ton fils est à sa place ! Il est à moi comme des centaines de milliers d'autres âmes au travers de ce continent qui me mange dans la main !
Il ferma le poing et donna à son tour un grand coup dans le visage de cet être qu'il haïssait comme un animal mal éduqué.
- Il est dans l'avenir, un avenir qui l'éloigne de toi ! Et je veux que tu puisses constater l'ampleur de ta défaite ! Personne, tu m'entends, personne ne défie Per Degaton ! Personne ne me défie ! Personne ne peut me vaincre ! Et je veux que personne ne puisse plus l'espérer ! Bientôt tu feras comme le reste du monde, tu plieras l'échine devant mon règne, devant mon Empire millénaire ! Devant un Empire qui ira jusqu'à conquérir l'Enfer !
Ses hurlements couvraient maintenant les échos lointains des larmes d'un enfant seul. Aussi seul que son avenir.
D'un geste rageur, Degaton activa un dispositif temporel, ayant achevé le message qu'il voulait graver en son nouvel adversaire.
Le tyran réapparu dans son bureau, seul.
Slade, lui, se matérialisa dans la chambre d'hôtel de laquelle il fut tantôt convoqué. Sur le lit, un sauf-conduit à usage unique pour quitter l'Europe, un billet d'avion et une photographie de son fils dans un uniforme à la lettre sanglante, prise cinq mois dans le futur. Un mot était griffonné d'une écriture affreuse au dos. "Au nom du Haut Chancelier, je vous adresse les meilleures pensées de ce nouvel l'Enfant des Nibelungen. Général A.A.".
La Fin de l'Histoire n'est pas toujours celle que l'on désire...