La légende ( Lois Lane / Silver Banshee)

Une silhouette de deux mètres passent les portes du grand hall situé au rez de chaussée du Daily Planet. Quelques regards se tournent et la reconnaisse. Silver Banshee. Ou plutôt “Siobhan McDougal” comme il était indiqué sur son petit bureau dans la fosse. Un bureau vide depuis maintenant plus d’un an, et pourtant elle était toujours officiellement dans les effectifs du journal.

Grâce à un homme, Perry White. Qui sait ce pourquoi elle était partie, comme la plupart de la rédaction. Se battre. Participer à un conflit en Europe, en Irlande en particulier. Sa terre natale qu’elle a participé grandement à libérer de la dictature du Haut Chancelier Degaton qui sévit dans toute l’Europe. L'île est une des seules terres libres du vieux continent maintenant, mais une terre meurtrie par la guerre qui a eu lieu lors de sa libération. Les états unis ne sont pas en guerre eux. Ils ne font rien, et çà pourrait rappeler les premières années de la seconde guerre mondiale assez facilement. Mais des héros agissaient eux, sans attendre qu'on les y autorise.

Jadis Silver Banshee s’en était prise au Daily Planet bien qu’elle n'y tua personne. A Lois Lane, aussi, du temps où Superman était son plus grand adversaire. Ce journal comme elle avaient un lien particulier avec lui elle le sait depuis le début. Par ses pouvoirs elle ressent son emprunte psychique partout à travers ces murs, comme si il y avait élu domicile. Elle sait pourquoi désormais, l’esprit de Superman est fort ici. Tout le monde l'aime au Daily Planet. Ils ont l'esprit de Superman, et cela brouille les pistes de la femme fantomatique.

Mais le temps où la Banshee était une menace pour le journal est loin maintenant, car voilà des années qu'elle combat pour défendre Metropolis et ses habitants. Récemment encore elle était revenue d'Europe pour affronter l’Alliance Alien qui attaquait la ville. Elle l'avait protégée aux cotés de Superman, Supergirl et Superboy notamment. L'Irlande est sa terre natale mais Metropolis la ville de demain est pour elle le mince espoir de devenir quelqu’un d’autre en essayant de suivre les traces de Superman. C'est dur. Elle y arrive rarement. Mais elle n'en démords pas car il est aujourd'hui pour elle le seul modèle à suivre, la seule promesse d'une existence si ce n'est véritablement heureuse, ayant parfois un peu ce goût là. Et rien que cela c'est se sentir vivante.

Siobhan marche dans les locaux et prend ascenseur, comme à chaque fois qu’elle vient ici elle est comme transformée. Habillée en civile, normalisant tant que possible son apparence. Un grand manteau gris sur ses épaules sa silhouette élancées passe parmi les bureaux pour gagner le sien. Le bureau de Lois Lane la plus grande de toutes les journalistes véritablement la star du journal est sur sa route et elle s'arrête devant pour la saluer.

“Bonjour Madame Lane.”

Les lèvres pincées aucun sourire n'appairait sur son visage. Comme toujours, car ses relations avec elles n’ont jamais été amicales. Elle jalouse Lois profondément. L’admiration que les autres lui portent, son talent, sa beauté, sa relation privilégiée avec Superman. Même son mari qu’elle apprécie et dont elle a le sentiment qu’il mérite mieux. Clark mérite mieux que cette femme qui clairement n’a d’yeux que pour le héro à la cape rouge.

Spoiler:

Comment confondre le Pays de Galles et l’Irlande quand on s’appelle Lois Lane. Elle ne fait pas d'erreur. Elle provoque. Ou elle plaisante? Partons de ce principe songe l’Irlandaise. Cela vaudra mieux pour tout le monde.Voilà des années Silver banshee chercha à tuer Superman et dans sa quête funeste la journaliste était un maillon faible facile a identifier. Prenez vous en à Lois et vous toucherez une corde sensible de l’Homme d’acier. Vous pourriez bien le pousser hors de ses limites même, ce qui dans un sens aurait donné raison à l’Irlandaise. Quitte a être celle qui lui aura fait franchir la ligne elle aurait prouvée qu'elle avait raison.

Mais elle savait aujourd'hui qu’elle avait eu tord. Clark était loin d’être le benêt qu’elle avait imaginée et Superman était le plus grand des héro, celui auquel elle voudrait ressembler tout en y parvenant pas. Et Lois...était une lionne. Une femme forte, admirable. Qui depuis la première fois qu’elle la croisât n’eu pas peur de Silver Banshee. Qui pourrait la tuer d’un seul mot pourtant, mais il ne faudrait pas croire que c’est de l’ignorance de sa part. Cette femme est habituée à mettre les puissants en difficulté, Lex Luthor était un homme dont l’influence s’étendait bien au delà de Metropolis et pourtant elle était restée une épine dans son pied.

Mais Lois n’était pas qu’une lionne, elle avait aussi un cœur. Un point commun avec Superman sans conteste. Il serait pourtant simple de ne voir chez elle qu’une ambitieuse carriériste. Siobhan ne percevrait que cela chez elle si elle ne lui avait pas déjà laissée l’impression qu’elle aussi, valait mieux que ce qu’elle laissait paraître. Que sous les marques que la malédiction avaient laissées sur son visage et son corps, un autre existait. Celui de quelqu’un capable de compassion. Qu’une partie d’elle la femme qu’elle fut autrefois, voudrait ne plus faire de mal aux autres. Cette part d'elle n’avait pas finie son combat, pas maintenant. Y arrivera t’elle un jour ?

“J’ai toujours un poste ici, c’est du moins ce que m’a assuré monsieur White.”

Siobhan se tient droite en passant ses mains dans les poches de son grand manteau, se grandissant encore davantage. Mais il n’y a rien a faire Lois Lane demeure toujours plus grande qu’elle. La banshee est une légende du passé. La journaliste celle du présent. Elle sera toujours plus grande.

“Je vous proposerais bien de venir avec Jimmy rencontrer les irlandais qui vivent en état de guerre face au Royaume Uni cela ferait un bon reportage...mais je ne voudrais pas qu’il lui arrive quelque chose.”

Un sourire difficile à déchiffrer se dessine sur le visage de l’Irlandaise.

Lois aurait eu du mal à concevoir que Siobhan avait cessée de se battre pour reprendre son travail ici. C’était bien vu. Elle avait tout quittée ici pour rendre à son île son indépendance ce n’était pas pour l’abandonner maintenant alors que ennemi demeurait de l'autre coté de la mer. Il y avait une pille de documents entassés sur son bureau, personne n’avait ouvert ce courrier en un an. Ou alors rien qu’a la lecture des enveloppes ceux chargés de traiter ce courrier avaient compris que çà n’apporterait rien de l’ouvrir.

“Je ne reprend pas déja le travail. Mais je vais trier le courrier il pourrait y en avoir pour moi.”

Alors qu’elle s’assit pour procéder à l’ouverture du courrier Lois lui fit par de ses réflexions sur la situation européenne, lui demandant son avis sur la question. Alors qu’elle ouvrait la première lettre la maudite leva un oeil vers son interlocutrice qui se disait réellement prête à se rendre là bas.

“Moi aussi je ne voulais pas croire possible que les dirigeants des pays européens livrent la souveraineté de leurs pays suite à une menace nucléaire. La Russie avait faite cela pendant la moitié du siècle précédent et avec des centaines d’ogives. Ils n’avaient pas cédé, pourquoi maintenant? Qu'est ce qui a changé. J’ai cessée de me poser la question et acceptée la réalité.

Les idées de Per Degaton avaient gagnées avant lui. L’humanité est aussi noire que je la voyais. Mais quand je vois à quel point mon peuple est assoiffé de liberté je songe que tous ne sont pas pareils. C’est les dirigeants qu’il faut châtier car les peuples les ont élus pour défendre leurs pays ou au minimum essayer. Ils n’ont rien fait, ils ont tous donnés les clés de leurs nations et exposé leurs populations sans scrupules. Dès le premier jour du gouvernement du Haut Chancelier Degaton la défaite de ces civilisations européennes était presque totale, et chaque jour qui s'écoule me conforte dans cette idée.

Vous me demandez pourquoi selon moi, la Maison Blanche ne fait rien? Parce que votre pays est une démocratie et qu'il n’entre pas en guerre sans que sa population le veuille. Les idées de Degaton ont gagnées ici aussi.

Tout en parlant elle avait ouverte plusieurs lettres en vérifiant ce qu’elles contenaient. La grande femme aux cheveux blancs relève ses yeux bleu gris vers la journaliste.

“Je peux vous emmenner là bas.”

Elle posa finalement la lettre qu’elle finissait de lire sur le bureau et regarda Lois dans les yeux.

“Mais ne vous bercez pas d’illusions Madame Lane. Des Irlandais abreuvent les réseaux sociaux d’images de la guerre. Les gens d'ici savent déjà ce qu'il s'y passe, depuis des mois. Vos compatriotes s’en fichent. Ce pays que vous aimez n’est déjà plus.

Négative elle? Oui, classe olympique.

On avait beau dire cette Lois Lane là en imposait. Elle avait une conscience aiguë de l’importance du métier qu’elle faisait et à elle seul pourrait convaincre même les plus sceptiques concernant la presse. Elle suit un idéal journalistique et rien ne la fera s’écarter de la ligne irréprochable qu’elle suit. La lauréate du pulitzer questionna celle en face d'elle pour connaitre ses motivations a rejoindre le Daily Planet. Elle fit aussi part de sa méfiance à l’égard des réseaux sociaux, rappelant toute l’utilité de son métier. Puis elle finissait en lui rappelant que ses défaites face à Superman auraient du lui rappeler que l’espoir n’est jamais perdu. La banshee n’aime pas qu’on lui rappelle ses défaites, aussi si elle ne grimace pas un léger rictus appairait au coin de sa bouche avant qu’elle ne réponde, comme si le fait que les mots sortent était pénible.

” Je n’ai rien apprise de Superman dans la défaite. Je lui dois beaucoup car il m’a tendu la main c’est vrai, mais cette main je l’ai aussi acceptée. Des choses ont changées dans mon existence madame Lane, des hommes et des femmes m’ont donné envie de changer. Lui le premier. Mais débarrassez vous de cette croyance que ce qui ne vous tue pas vous rend plus forte car ce n’est pas toujours vrai et en a conduit plus d'un ou une aux tourments.

Elle ouvre une nouvelle enveloppe, la lit et la range dans son tiroir.

”Travailler est absurde, surtout pour quelqu'un comme moi. Voir l'humanité s'affairer à enrichir quelques puissants qui vous martyrisent par l'entremise de petits chefs en quête d'un sentiment de pouvoir me dépasse. Surtout quand on voit quelles miettes ils vous envoient et comment vous pouvez en arrivez à vous remettre en question lorsque vous avez le sentiment de ne pas bien faire votre travail. Pourtant j'ai acceptée de participer à cette mascarade, et ce de mon plein gré.

Vous voulez savoir pourquoi j'ai demandée à travailler au Daily Planet et nulle part ailleurs? Parce que je cherche la vérité, et que je sais qu'ici quand on veut la connaitre c'est pour une raison noble. La liberté? Non. C’est en voulant la liberté que je suis devenue celle que vous détestez et mieux vaux pour les gens d’ici que je continue à faire une croix dessus.”

Elle se lève de sa chaise et tend la main à la brune pour qu’elle lui donne la sienne.

”Vous m'agacez, mais c’est sans doute parce que vous avez raison. Prenez un appareil photo et de quoi écrire madame Lane, la vérité n'attends pas.”

Un sourire apparaît sur le visage de la banshee qui se surprend elle même a échanger plus de dix mots avec celle qu’elle avait vue comme sa plus grande rivale.

Lois ne semblait pas partager les vues de Siobhan, le contraire eut été surprenant. Elle lui disait que ce n’était pas en détestant tout et tout le monde qu’elle trouverait la paix.

“Je sais. C’est pour cela que je suis ici devant vous en train de parler, et non de crier.”

Une réponse qui ne se voulait pas une menace au contraire, de plus elle était prononcée avec une voix assez douce. Elle fait des efforts pour que les gens d’ici aient moins peur d’elle mais aussi cela lui vient parfois naturellement. Quand c’est sincère, comme ici. Lois avait finie de s’équiper et Silver Banshee lui prenait la main sous le regard de quelques collègues interloqués qui les verrait...disparaître! Pendant quelques secondes la journaliste perdrait ses repaires, l’obscurité voilerait ce qui l’entoure et le silence sera oppressant. Mais c’est de courte durée, car elles sont arrivées à destination.

A des milliers de kilomètres de là. Il n’est pas la même heure ici, il fait plus sombre et il pleut à verse. Elles sont arrivées dans un appartement ou des morceaux de brique et de plâtre jonchent le sol. Le lit, les tables, les chaises sont désossées. L’immeuble en lui même a souffert de bombardements et tient encore debout uniquement parce que les missiles et obus ont trouvées d’autres gens à tuer autour. Il fait froid, si Silver Banshee le devine Lois le ressentirait. Ces meubles débités en morceaux c’est pour se chauffer car il n’y a plus d'électricité depuis longtemps dans cette ville, et tant que la guerre ne sera pas terminée reconstruire restera un vœu pieu.

“Vous êtes à Dublin.”

Lui dit Silver Banshee en relâchant sa main. l’Irlandaise approche alors d’une fenêtre et si elle y regardait Lois ne verrait que des immeubles délabrés et des rues encombrées de gravats. Peu de lumière dans la ville qui semble dormir...ou plutot vivre cachée. Chacun se débrouille comme il peut. Des bruits de pas dans la pièce voisine attirent l’attention de Siobhan qui y regarde et y voit une petite fille.

“Bonjour.”

L’enfant d’environ sept ans se retourne brusquement, apeurée. Aucun mot ne sort de sa bouche, elle fixe les deux arrivantes dos à sa fenêtre cassée et dans ses yeux transparaît tout le désespoir du monde.