[5ML - Prague] Le jour sans lendemain

Re: [5ML - Prague] Le jour sans lendemain Lun 16 Nov 2020 - 10:20

Quand je vois que Derek broye dans ses mains ce que je pense être notre seule chance pour raisonner Jericho, mon œil valide vois rouge et j’ai du mal à ne pas me retourner directement contre lui pour le tuer.

Respire, c’est des suppositions, il à droit d’avoir un autre avis et tu lui colleras un pain plus tard.
La bouge de Jéricho s’ouvre et se ferme pour parler, négocier. Alors qu’il s’approche un peu trop ma lame plonge. Ce n’est pas un mouvement destiné à le faire reculer, je cherchais clairement le meurtre en visant le cœur.

« Cette tombe en vaut une autre cher métamorphe, on ne négocie pas dans les prises d’otages même quand c’est ma vie où celle de ma mère. Alors tu penses vraiment que je vais faire une exception ? » Bon je sais bien que ce n’est pas un changeur de forme mais dans le bordel actuel cela laissera peut être planer un doute chez les autres héros.

Visiblement la mission est plus ou moins une réussite et il faut passer à la phase de replis.
Bordel, c’est l’impasse.

Le chaos gronde autour de nous dans les cris, les appels, la pierre qui craque et les constructs d’énergie émeraude.

« Bon, il faut se dire au revoir si je comprends bien ? » Un sourire en coin se glisse à mes lèvres alors que je lève mes deux épées le saluer et alors que l’épée magique sors de son fourreau ma détermination devient absolue.

La phrase était à double sens, mais quand je me jette sur lui le message est parfaitement limpide. Il est plus fort et plus puissant ? Ce n’est pas grave, ce n’y ni une première, ni une dernière.
J’esquive, je plie et je contre-attaque sans pitié.

Il y a peu de place et je ne peux éviter tous les coups, je le sais bien mais j’en accepte le prix, et justement j’y vois une ouverture.

Je prends le coup de poing en grimaçant alors que le wakisachi plonge dans le ventre de Jéricho. Le coup n’est pas mortel car c’est du bluff, pourtant c’est le seul plan que j’ai pu trouver.

« Jéricho, plonge dans mon esprit, viens te nourrir de ma volonté j’en ai pour deux. » C’est court mais je ne veux pas trop en dire comme je parle aussi à un ennemi. Je ne veux pas dire que le rocher d’éternité ne doit pas trop aimer ce genre d’entité et que je viens de le toucher avec. Je ne veux pas dire que si mon frère se casse les dents volontairement ou non contre mon esprit, avec la force d’achille, j’ai peu de doutes..

Je ne veux pas dire que si il fusionne je peux peut être le cacher sous se manteau et lui transmettre un fragment de cette puissance.

J’y connais rien, mais bon …cela se tente.

HJ

-Rose annonce clairement qu’il n’y a ni négociation et ne semble pas réagir à la retraite.
-Elle salue Jéricho en levant ses épées et en lui disant au revoir. (Elle en profite surtout pour dégainer sa seconde épée)
-Avant de se jeter sur Jéricho sans faire de quartier.
-Elle se prend un violent coup tout en le touchant avec le Wakisashi d’Achille et demande à Jéricho de plonger dans son esprit pour y trouver de la volontée.

Inscription : 22/11/2019

« Le jour sans lendemain »

[ 5ML – Prague ]

_____Tout était en train de s’écouler autour de moi. Amy ne s’occupait guère du sort de John Constantine, seul sa petite personne l’importait. Il n’allait pas changer ses plans pour si peu, profitant de s’être débarrassé de ce collier pour s’offrir une porte de sortie. Il s’était tourné vers ma sœur pour lui venir en aide. A coup de chantages et de belles paroles, il tentait de la rallier à ces côtés. Malheureusement, il fallait plus que cela pour embobiner Rose. Au milieu de ce chaos, le démon était convaincu à l’idée qu’il pourrait corrompre une âme comme celle de ma sœur qui s’était donné tant de mal pour tenter de me sauver.

« Ta famille pourra de nouveau s’unir, si seulement tu n’étais pas aussi stupide. » rétorqua-t-il en énième tentative de rallier Rose. « Tu feras une exception pour ton frère. Je ne t’en laisse pas le choix. »

Les secondes sont comptées et malgré l’urgence de la situation, je sais que Rose ne cédera pas. Le démon aperçu, juste après, les portails qu’avaient généré Derek pour que l’on puisse s’enfuir d’ici. Il aurait pu prendre ses jambes à son cou et partir mais elle nous barre le passage. Son sourire au coin de ses lèvres ne fait qu’énerver davantage l’entité qui me possède. Même si la structure était sous le point de s’effondrer sur nous, cela ne l’avait pas empêché de tenter de s’en prendre à Rose. L’espace est de plus en plus restreint, mais Amy se montrait confiant. Il avait misé sur sa force démoniaque pour prendre le dessus sur elle.
La force brute de ce démon ne pouvait arriver à la cheville des compétences de ma sœur et son égocentrisme allait probablement nous emmener à notre perte. Son poing s’écrasa sur le visage de Rose, sa force la sonna mais elle profita de cette proximité pour porter le coup de grâce. Son épée transperça violemment mon ventre.

Les blessures physiques qu’on m’infligeait ne ralentissait jamais Amy. Pourtant, il s’était arrêté en plein élan. Progressivement, mes yeux s’écarquillèrent et mon visage était défiguré par la douleur. Le démon s’était rendu compte, malgré lui, qu’il était vulnérable. Il baissa les yeux vers cette lame qui venait de nous transpercer et ce sang qui commençait doucement à s’écouler.
Rose essaya, une nouvelle fois, de me réveiller, espérant que le choc de son action allait pouvoir changer la donne. Malheureusement, la seule réponse qu’elle reçut, c’était la souffrance qui se transformait progressivement en haine. Je ne pouvais pas le laisser s’en prendre à elle mais je ne pouvais rien faire pour l’en empêcher, du moins c’est ce que j’ai cru. Pendant qu’Amy était en train de s’affaiblir, mes mains se sont posées sur les épaules de Rose.

« Ta volonté est forte, mais tu ne pourras pas le sauver de cette façon. » rétorqua le démon pendant qu’un filet de sang commençait à s’échapper de mes lèvres. « Pas tant que je serais là, trainée ! »

D’un geste, qui n’était probablement pas le sien, j’ai poussé ma sœur dans le dernier portail de Derek, pour la protéger de moi, comme pour la protéger du danger. Un reflex qui provoqua chez Amy, un cri de colère alors que la lame s’était violemment décrochée de ma chair pour laisser apparaître une plaie béante. Sa main se posa sur cette dernière pour tenter de freiner cette hémorragie si douloureuse pour lui.
Cette blessure ne semblait pas le freiner dans sa quête de liberté, du moins c’est ce que je pensais. Malgré la structure instable, Amy enjambait les décombres, se noyait dans le brouillard poussiéreux que formaient les gravas du plafond. Mon dos était légèrement courbé, chaque pas était source de souffrance pour lui. Si l’entité persistait à l’idée de fuir maintenant, j’allais probablement me vider de mon sang et nous finirons par mourir, tous les deux.

Le brouillard se dissipa doucement pour laisser place à plusieurs silhouettes, nos ennemis. Amy laissa échapper une grimace de dégout, comme s’il avait conscience que, pour survivre, il devait courber l’échine. Son regard croisa celui de Necro, d’Arcane sans compter les potentiels survivants. Mes iris s’arrêtèrent vers un corps sans vie, celui que les héros n’ont pas pu sauver. John Constantine est tombé. Amy avait entendu son nom, à de multiples reprises lorsqu’il était encore président des enfers. Dans son monde, il était craint, mais surtout haït. Alors il s’arrêta quelques secondes, mes bottes à quelques centimètres de son cadavre, le regard méprisant.

« L’homme qui fait trembler les enfers, hein ? » marmonna-t-il avant de souiller ce corps sans vie avec un mélange de salive et de sang, probablement pour faire disparaître sa frustration. « Mon cul. »

Il n’y avait aucune satisfaction dans le timbre de sa voix. Sa mort aurait été beaucoup plus distrayante si Amy avait porté le coup fatal. Malheureusement, le seul souvenir que gardera l’entité c’est une blessure qui lui rappelait ce que je ressentais quotidiennement avec lui, la souffrance et l’épuisement. Même s’il tentait de stopper l’hémorragie en faisant pression avec ma main, cela ne suffisait pas et mes jambes commençaient à se dérober. Il ferma les yeux, quelques instants pour générer un bouclier psychique assez puissant pour nous protéger, nous et nos ennemis des gravats du plafond.

« Grouillez-vous, ce crétin a besoin d’un médecin. » cracha Amy entre deux callots de sang qui se coinçait dans sa gorge. « Je ne tiendrais pas longtemps. »

HRP:

Inscription : 17/08/2019

Le soleil se levait lentement, au loin, parant le ciel de flamboyant rose et d’azur. Ici et là, des oiseaux chantonnaient doucement, s’éveillant alors que la campagne de la République Tchèque se tirait tranquillement d’une nuit comme les autres, secouant progressivement la torpeur nocturne.

Nicolas Nolan était assis au pied d’une colline sans nom. Son dos était appuyé contre le tronc d’un arbre courbé, et une cigarette fumait lentement entre ses doigts. Il avait les yeux fermés, la tête en arrière, comme pour savourer la rosée ou les premiers rayons du jour. Ses yeux étaient cernés, ses traits tirés, mais il semblait étonnamment paisible pour quelqu’un qui était littéralement 6 pieds sous terre quelques heures plus tôt.
Il porta sa cigarette à ses lèvres, et emplie ses poumons d’un nuage tourbillonnant de tabac.

Le lieu qu’ils avaient choisi pour exécuter John Constantine s’était effondré sur eux. Des blocs gigantesques s’étaient décrochés du plafond et s’étaient mis à pleuvoir comme de la grêle. Le sol avait tremblé, s’était fissuré encore plus, avalant les rochers qui leur tombaient dessus. Il laissa s’échapper un petit nuage de fumée, qui se délita lentement dans l’air.

Ils n’étaient pas seuls, sous Prague : des héros étaient venus, capés et scintillants, pour sauver la veuve et l’orphelin (… liberté poétique). Ils s’en étaient presque tous sortis, mais le régime de Degaton avait encaissé de lourdes pertes. La pensée lui arracha un sourire livide : il s’en foutait royalement. Il avait eu ce qu’il voulait, pensa Nick en levant un peu la tête, un œil ouvert. Et les héros, de toute évidence, ne s’en étaient pas sortis indemnes : leur mission avait été un échec pur et dur. Ils n’avaient sauvé personne, seulement amené le massacre brutal de ceux qu’ils venaient sauver.

***

Anton Arcane fit deux pas dans la direction de Joey. D’un geste vif, il planta ses doigts dans la plaie du jeune homme, arracha un cris douloureux au démon et à son hôte. Sous ses ongles, la chair se tuméfia, sécha et se racorni.

- C’est une mesure passagère. Nécro. Partons.

- Une minute.

Au-dessus d’eux, les morceaux de roche étaient tenus en respect par un bouclier érigé par le jeune possédé. L’air scintillait d’une curieuse lumière verte, sur laquelle glissaient les projectiles Nick s’était approché du cadavre de Constantine et l’avait empoigné par le col, sans cérémonie, avant de le traîner à sa suite dans leur ascension vers la surface. C’est à peine si le mort semblait peser quoi que ce soit, dans sa main.

***

Arcane en était sorti indemne. Joey Wilson aussi. Nick se remémorait sans trop de mal le paysage désolé de la rue lorsqu’ils avaient émergé du souterrain : 4 bâtiments s’étaient effondrés sur eux-même, attiré par le creux que formait l’implosion de la caverne. Des troupes les avaient récupéré à la sortie, mais ils semblaient être les seuls à s’être rendu compte de quoi que ce soit. Prague avait continué à vaquer à ses occupations, tout à fait oublieuse de cette rue dont plus personne ne se souvenait, qui ne valait plus grand-chose de plus que des gravas et des façades éventrées.

Il inspira l’odeur âcre du tabac dans l’air frais, puis expira. Un bruissement discret lui répondit. Il ouvrit les yeux.

La colline était couverte de cafards. Il y en avait à perte de vue, sur l’herbe, les quelques cailloux qui dépassaient, sur les racines, sur le tronc contre lequel il s’appuyait, dans les branches au-dessus de sa tête. Les insectes évitaient consciencieusement Nick, s’étant arrêté à distance respectable : leur attention était toute ailleurs. Il leva les yeux.
Tenu par une corde en chanvre épais, accroché à une large branche au-dessus de sa tête, le corps de John Constantine pendait dans le vide. Sa poitrine était barrée d’une large tâche marron sale, et ses yeux vitreux fixaient l’horizon. Il ne portait pas son traditionnel trench-coat et costume, et une partie de son visage était mangée par une barbe d’un blond terne, mais c’était lui. Nick resta là, sans rien dire, à attendre ; constatant que rien ne se passait, un des cafards s’avança timidement le long de la branche, bientôt suivit par d’autres. C’était comme si la marée brunâtre qui couvrait la colline s’étendrait vers le cadavre : ils descendirent le long de la corde, ralentirent… et touchèrent ses cheveux. Un frisson parcouru l’improbable champs d’insectes, comme un murmure de surprise et de choc.
Nicolas Nolan sourit froidement et écrasa son mégot dans la paume de sa main gauche. Il n’y laissa aucune trace.

- Dîtes le à tout le monde. Que tout le monde sache.

Comme chassés par son geste, les cafards prirent leur envol. Le vrombissement de leurs ailes ressemblaient à des murmures de conversations entremêlés, surpris, choqués, répétant un nom en boucle. C’était probablement les démons les plus en bas de la hiérarchie infernale, mais ils avaient leur utilité pour qui voulait faire savoir une nouvelle rapidement.

Nick se releva, réajustant son pardessus couleur de suie. Il resta là, un court instant, à regarder le cadavre de Constantine tournoyer dans l’air matinal, avec son air ahuri et mort. Il sourit, à nouveau, et pour la première fois une lueur de délectation pure vacilla dans ses prunelles. Un nuage passa devant le soleil.
Lorsque la lumière revint, Nick Nécro avait disparu.

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