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[Outsiders] D pour Delirium | Inscription : 03/07/2019
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[Outsiders] D pour Delirium Mar 2 Juin 2020 - 22:20 | |
| Le château de Hulmit, surnommé Umilit* par les locaux était une forteresse taillée sur les flancs escarpées d'une montagne de pierre noire dont les légendes alimentaient depuis quelques siècles les nuits des enfants du village en contrebas. Prévue pour protéger cette terre des incursions ottomanes au cours du XVIème siècle, cette forteresse était conçue pour impressionner. Que ce soient ses tours, ses fortifications, ses larges créneaux, sa hauteur ou les chemins sinueux qui avaient été tracés pour relier le pont-levis au reste du monde, rien n'engageait à s'y installer.
Le village de Üzniec, niché au creux de cette vallée où coulait une rivière aux eaux glacées, vivait dans l'ombre de cette formidable construction et la forêt de conifères qui enrobait le triste tableau ne lui donnait guère plus de vie. Le village avait connu une courte période de croissance sur les débuts du communisme mais fut rapidement rattrapé par la pauvreté et son éloignement des centres de pouvoir. Son coeur historique, rempli de demeures de pierre à colombage et des toits pentus aux tuiles moussues agonisait, enserré dans des constructions de béton soviétiques à l'abandon et d'une zone industrielle misérablement dotée de trois entrepôts et d'une manufacture désaffectée. C'était l'image d'une Europe en mal de reconnaissance et d'intérêt.
C'était en tout cas ce qu'il était avant l'arrivée d'une division militaire arborant un "D" qui n'avait rassuré personne. Un défilé de véhicule était arrivé lors d'une nuit sans lune. Les habitants avaient suivi depuis leurs vitres glacées le cortège de phares qui remonta rapidement vers Hulmit, quelques sous-officiers furent mandatés pour contacter la population et la rassurer, la "Chancelerie s'occupait de tout". On parla avec méfiance à ces inconnus dont les brassards agressaient les yeux de ceux encore blessés par un histoire totalitaire. Mais on comprit que l'armée s'installait durablement.
Le château, selon le maire de la ville était hanté et le dernier occupant, un commissaire à la production envoyé en 1956, ne serait jamais ressorti vivant de la bâtisse. On l'avait condamné, prenant grand soin de laisser des inscriptions de mise en garde. Des jeunes avaient bien squatté quelques remises de chasse alentours et les plus débauchés profitaient des trous dans le pont-levis pour trouver de la tranquillité au détour d'une écurie abandonnée. On prétendait d'ailleurs pour plaisanter dans le dernier bar de l'endroit, que la moitié du village y avait été conçue.
Les autorités qui avaient débarquées n'avaient eu que faire des histoires de coucheries mais s'étaient étonnemment montrées réceptives aux histoires de spectres et de morts, aux légendes qui s'attachaient aux vieilles pierre et aux bois profonds.
Hulmit fut donc investi en moins de trois jours. Le pont-levis et les principales ailes furent restaurées par "on ne sait quelle magie", on prit le luxe de dresser un drapeau européen frappé en son centre de la lettre de Degaton et les créneaux furent décorés de sinistres oriflammes.
Des camions entiers de matériel furent déployés dans la vallée, on réaménagea les vieux locaux soviétiques pour le régiment qui allait stationner ici, les entrepôts furent réhabilités ainsi que la manufacture qui fut remplit de matériel et de scellée "Secret Défense". L'état-major et sa garde rapprochée, lui, resta au château.
Une vie étrange reprenait alors que des périmètres de sécurité étaient instaurées autour de la "zone industrielle". Dans le village on s'inquiétait de voir la soldatesque s'installer sans explication, mais bientôt l'argent vint faire taire les angoisses. On finança la rénovation des maisons, des pavements, on monta un nouveau réseau de télécommunication plus fiable et certaines bicoques redécouvrirent l'électricité depuis la chute de l'URSS.
Un représentant de l'expédiction militaire venait même de temps en temps trinquer avec quelques locaux, un dénommé Ivan, sans nom. Rien que Ivan. il parlait beaucoup de peu de choses et écoutait en retour.
Mais les inquiétudes revinrent. Le château était éclairé de jour comme de nuit et l'on s'inquiétait des "maléfices" qui lui avaient permi de retrouver une telle splendeur en si peu de temps. Les ouvriers qui étaient venu en camion avaient parfois vieillis de plusieurs années lorsqu'ils repartaient. L'opération aurait dû être discrète, ils entraient tôt le matin, sortaient tard le soir, mais les enfants cabotins avaient les sens en affût face à toute cette nouveauté. Et l'on parla bientôt de sorcellerie.
L'inquiétude devint peur lorsque l'on entendit des détonations dans la forêt. L'armée creusait la roche de la montagne, des tombereaux alimentaient la manufacture, apportant d'immenses quantité de gravats.
Une semaine auparavant, le premier drame. Un groupe de chasseurs s'en alla quêter du gibier. Des cinq membres qui le composaient, seul un revint, terrorisé. Il parla de bêtes, d'horreurs, il parla d'une monstruosité inhumaine. Les autorités allèrent sur place avec des villageois mais ne trouvèrent rien.
Depuis, Üzniec vivait au gré d'un couvre-feu imposé par l'armée, les sorties en forêt furent restreintes, on rationna l'accès au réseau de communication et tout devait passer par le château avant diffusion.
Bientôt on vint réclamer les hommes les plus forts du village pour rouvrir de vieilles mines, les femmes et les enfants furent contraintes de travailler la pauvre terre, les hommes les plus frêles furent réquisitionnés dans le château ou dans la manufacture.
On ne les revit pas.
Üzniec était piégé en sa propre terre et de sa fenêtre, le seigneur du château souriait...
*Mortifié en Roumain. |
| | Re: [Outsiders] D pour Delirium Sam 6 Juin 2020 - 11:33 | |
| Le Plan Astral. Manitou Dawn parcourt dans une transe mystique ce que son mari appelait le « sentier de roche » ; un conduit ésotérique entre la Terre et l'Univers ; un chemin confidentiel et douloureux, une voie vers la connaissance du Passé, Présent et Avenir ; une corde raide qu'elle arpente avec pour seule compagnie l'esprit de son époux à travers l'océan de sagesse et de folie des esprits de notre monde et des autres. Une rumeur gronde, le long du sentier des âmes. Un murmure se répand. Dawn y est sensible. Elle et l'esprit de Manitou Raven qui l'accompagne savent que les esprits sont facétieux. Capricieux, même. Mais l'expérience lui indique qu'ils ne mentent pas. Jamais. Or, l'horreur portée par le souffle du vent des âmes, elle aurait préféré qu'il s'agisse d'un mensonge. D'une farce. Si c'en est une, elle n'est jouée par nul autre que le destin. C'est réel, ou ce le sera. Ou ça l'a été. L'encens et les sacrifices de chair de bétail embaument l'usine désaffectée où elle donne lieu à ce rituel. Son rythme cardiaque s'emballe, en pleine transe méditative. Les yeux de Manitou Dawn s'ouvrent brutalement. * * * Quelque part au-dessus de l'Europe. Un corbeau se pose sur le pont de la base volante des Outsiders, en dépit des vents cinglants. "Tiens, qu'est-ce que tu fais là, toi ?"L'oiseau noir virevolte jusqu'à l'épéiste nippone. Et... lui murmure quelque chose. Le corbeau lui susurre plusieurs choses par les claquements de son bec et les grincements de son chant. Et Tatsu Yamashiro le comprend. Elle comprend qui il est. Elle comprend ce qu'il est, et ce qu'il est venu dévoiler. Elle file à travers le pont, alors. L'oiseau se consume dans une volute de fumée pâle et retourne au monde des âmes. Experte dans les arts du budō et du ninjutsu, rarement aura-t-elle filé avec telle rapidité. Tatsu descend en salle de contrôle et s'adresse au leader auto-proclamé des Outsiders. "Arrow-san !! Il se passe... comment dites-vous les Américains ?... du... rififi dans les Carpates."Oliver Queen ne parvient à contenir le sourire que lui inspire cette formulation. Puis, ses yeux croisent le regard de Tatsu Yamashiro. Il comprend, alors. Une étrange discussion s'ensuit, alors. Ils échangent à propos d'un corbeau babillard et de murmures des âmes. Katana n'est pas étrangère aux échos de l'après-vie. Si feu Manitou Raven s'est incarné afin de les prévenir, c'est que la menace est réelle. C'est que son épouse bien vivante est potentiellement débordée par d'autres aspects du phénomène. Ils conviennent d'une incursion en territoire de légende et de misère, alors. En terrain conquis par Degaton. * * * Plus tard, dans la stratosphère au-dessus des Alpes roumaines. Les membres des Outsiders mobilisés pour être parachutés en territoire ennemi font le plein de matériel dans l'arsenal sans cesse réapprovisionné grâce au réseau d'alliés, d'amis et de bienfaiteurs désireux d'aider à diriger la Résistance. Green Arrow sangle deux paires de sabres, autant de couteaux de lancer plaqués d'argent, des carquois entiers qu'il munit de leurs propres parachutes avec système de propulseurs d'assistance de navigation. Il ne néglige pas de se parer de flèches en bois, en fer, de bombes lacrymogènes à l'ail. Sceptique mais prêt à tout, voilà son état d'esprit. Se tournant vers ses coéquipiers du jour, il pose la seule question qu'il croit les séparer de la suite. "Prêts ?""Haï !"Katana alias Tatsu Yamashiro dégaine ses mots aussi vite que son épée légendaire. Et les utilise avec autant de hâte. Oliver vérifie chaque boucle, chaque lanière, chaque embout de protection. Ce faisant, il rappelle à ses alliés... que rien n'est joué. "Pour autant qu'on sache, nous ne savons rien. Nous pouvons présumer. Storm troopers, soldats de l'ancien régime, citoyens convertis à la cause... Et, en prime : fantômes, vampires, immortels, croquemitaines ou loups-garou... Chacun a placé ses paris. Faisons en sorte de revenir pour que le meilleur parieur remporte le pot."L'archer indompté jette un regard plein de confiance, mais aussi de défi, à ses partenaires. Il chausse une paire de bottes anti-gravité afin de s'assurer de survivre avec ou sans parachute. D'autres paires sont à disposition. Une main sur la trappe, il ferme un instant les paupières... et sourit. Du rififi dans les Carpates... Que l'aventure commence. |
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Re: [Outsiders] D pour Delirium Lun 15 Juin 2020 - 8:45 | |
| Course, branchage qui se casse, aboiements. Une bourrasque froide cassa le rythme régulier des pas militaires qui tyrannisaient de leur régularité les rues désertes du village endormi dans un couvre-feu. La forêt qui entourait les lieux parut elle-même frissonner tant la gifle venteuse fut soudaine. Une nouvelle explosion ébranla la montagne tandis que de lourds nuages s'amassaient au devant de la Lune comme pour la protéger du spectacle à venir. Devant les barrières qui séparaient le village de son ancienne zone industrielle, un gardien tapait des pieds et s'alluma une cigarette en se protégeant d'un nouveau souffle glacial. Son collègue l'y aida en jouant les pare-vent de fortune. Saut par dessus un petit fossé. Haleine en panache blanchie par la morsure de l'air du soir. Grognements. Les oriflammes du pouvoir triomphal claquaient avec force et quelques soldats furent déployés sur les chemins de ronde pour les remonter avant que l'orage qui s'annonçait ne les arrache entièrement. Le responsable de toute cette situation attisait paisiblement l'âtre de sa cheminée en remuant des braises écarlates aux reflets noirs, paisible. Racine traitresse. Chute. Une pluie fine commença à tomber, le genre qui annonce une ondée plus puissante encore. Les patrouilles qui sillonnaient les rues et les ruelles se mirent à l'abri. Nouvelle explosion dans l'immensité silencieuse. Les animaux, oiseaux comme gibier se terraient dans la discrétion la plus totale. Pas un seul volatile se s'éleva dans les cieux nocturnes. A l'exception d'un seul qui a repéré une proie et qui entend s'en faire un repas. Alors que les justiciers se préparent à quitter leur véhicule, la chose les percute. Créature dotée de deux paries d'ailes monstrueusement greffées à un corps recomposé dont les multiples fourrures ne cachent pas la parenté odieuse, elle révèle une gueule mi-humaine mi-serpent dont la mâchoire se démantibule. Son cri est immonde, comme l'odeur qui sort du puzzle de ses entrailles. Six pattes à la fois métalliques et organiques s'accrochent à la carcasse du véhicule et cherche à le déstabiliser, comme pour mieux se repaître de son repas une fois au sol. Respiration haletante. Derrière, la course furieuse. Les grognements, la bave. Dans le château, les équipes scientifiques courraient en tout sens. On vérifiait les installations électriques, on ordonnait de mettre les accumulateurs en mode survie. Nouvelle explosion. Dans son bureau, le chef de cette expédition tournait lentement un café pour y mélanger le nuage de lait qu'il y avait versé. Reprise de la course. Genoux douloureux. Tibias... Un arbre grince sous un poids anormal. La tête se lève. Que se soient les habitants piégés dans leurs maisons, les gardes encore dehors ou les résidents de la forteresse, tous entendirent, porté par les vents et le relief, le hurlement abominable d'un homme désespéré suivi par celui, plus inhumain, d'une créature qui ne rappela rien aux chasseurs les plus aguerris. - Bon appétit, plaisanta la voix nasale avant de prendre une gorgée de café. Nouvelle explosion. Le ciel parait répondre et gronde en retour. La pluie redouble, ajoutant à ses épaisses gouttes des grêlons qui frappent les toitures. Dans le ciel, des éclairs illuminent de temps à autres la scène cauchemardesque, éclairant les parties les plus infâmes de la créature qui cherche à éventrer la coque de l'avion. La porte du bureau s'ouvrit à la volée. La tasse vide repose sur le bord de la cheminée. - Monsieur, fit un soldat essoufflé. Ils l'ont trouvé ! L'homme encore en blouse blanche vint s'asseoir, un sourire d'enfant gâté comme seul masque et se renversa dans son siège en croisant les bras derrière sa tête, dans une décontraction arrogante. - Redites-le pour voir ? grinça sa voix nasillarde. Le soldat s'exécuta et répéta. - C'est tout aussi bon la deuxième fois... soupira-t-il d'aise goguenarde. Allez, que l'on prépare la "chambre" et rappelez mon petit bébé, il doit avoir fini son repas. Il tourna ensuite son fauteuil vers un vitrail représentant une scène biblique sur laquelle se refléta sa propre image. Un sourire ironique glissa sur lui. Dans le village, les volets claquaient, les grêlons se faisaient plus impressionnants et les toitures grinçaient et se brisaient par endroits. Les devantures de certains magasin éclatèrent. Puis la grêle cessa, un temps du moins. Le vent pliait les pins et répandait la lourde pluie qui noyait caniveaux et gouttières. A l'extérieur des vieilles mines, des employés tentèrent leur chance et s'enfuirent alors que les militaires, surpris par la météo ne purent d'abord rien faire. Leurs armes s'illuminèrent trop tard et des rayons plasma trop futuristes illuminèrent les zébrures grisâtre de l'ondée pour tenter de leur faire regagner le calme. Dans les galeries, les derniers villageois étaient alignés pour être exécutés. Leur tâche terminés, les ordres avaient été simples : "Pas de témoin". Un lieutenant verrouilla à l'aide d'un code une caisse de transport frappé du "D" fatal pour qu'elle soit amenée, malgré la tempête qui se déchaînait, à la forteresse. [HRP] - Un orage frappe extrêmement vite la région ; - Les forces expéditionnaires ont trouvé quelque chose dans les mines ; - L'avion des justiciers est attaqué par une créature ailée. [/HRP] |
| | Re: [Outsiders] D pour Delirium Mar 30 Juin 2020 - 12:36 | |
| L'orage éclate. Trop tard pour reculer. Trop tard pour agir avec prudence ; il n'en a jamais été question. Ollie ouvre la trappe. Katana saute. Tatsu Yamashiro amorce sa descente, puis, au moment opportun, déclenche son parachute. Malgré la tempête. Les appareils de guidage à propulsion type jet-pack orientables permettront d'éviter une trop grande dérive de la zone de la bâtisse seigneuriale. L'appareil est secoué par une perturbation inconnue. Ce n'est pas la tempête, et l'archer d'émeraude le sait. Il touche du bout d'un doigt ganté la flèche qu'il escompte utiliser, alors. Et saute. Allant contre tous ses instincts d'archer, il déploie son arc et cherche sa cible, en chute libre. Oliver Queen cherche des yeux, et tire. Il ne détaille la silhouette qu'une fois la flèche propulsée ; une flèche-câble, construite pour s'enrouler autour d'une cible de grande taille. Le filin, fin mais résistant, s'enroulera autour de l'objet volant non-identifié jusqu'à le saucissonner. L'archer clipse un tendeur à sa ceinture pour être tracté jusqu'à... la créature. Le dos du justicier s'arque semblable à son arme de prédilection tant la traction est brutale, mais ne tarde pas à se retrouver à pendouiller derrière l'immense et indescriptible bestiole ailée. Il saisit dans son équipement un appareil de respiration équipée de cartouches d'air pulsé, qu'il vient fixer sur son propre visage avec force malgré les bourrasques et les intempéries. Il commence alors à se balancer, pour tâcher d'atterrir directement sur le dos de la chose et s'arrimer cuir-contre-cuir à l'aide d'un mousqueton. Les communications coupées dans cet environnement perturbé, il se félicite de ne voir aucun feu de détresse à distance, espérant encore pouvoir le voir si Katana en allumait un à travers cet orage infernal. |
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Re: [Outsiders] D pour Delirium Lun 6 Juil 2020 - 16:06 | |
| La créature hurle nouvelle fois alors que ses improbables griffes rayent la carlingue de l'appareil des Outsiders. Prise par sa faim, elle ne comprend pas ce qui gêne ses mouvements et commence à l'entraver. Le filin tourne et tourne autour d'elle, bloque l'une de ses ailes en la plaquant avec une force incroyable. Une bourrasque de vent et une gifle de pluie l'empêche de voir l'archer vert déployer courage et ténacité. Sa gueule béante s'ouvre et mord dans la porte ouverte du sas pour mieux se maintenir. Nouveau tour de câble. L'une de ses pattes est ficelée contre son torse immonde. Les autres excroissances bougent en tout sens. Un insecte semble se poser contre elle, son cuir chitineux lui transmet une vibration anormale. Impossible pour elle de tenir d'avantage. Elle se décroche en essayant, d'une patte encore libre de se gratter. Les griffes vont et viennent au dessus du justicier qui effectue un rodéo lovecraftien dopé au pulp. De son côté, balayée par des vents surnaturels, Katanna parvient à mobiliser sa maîtrise du parachutage en zone hostile acquis dans la task force X pour se maintenir et diriger au mieux sa trajectoire. Lorsqu'elle lève les yeux, elle peut voir le profil de l'ignoble créature illuminé par un puissant éclair. Dans la forêt, un cri indique un autre danger, un danger qu'elle risque de rencontrer si elle reste trop à découvert sur le chemin de ronde où elle put atterrir. Les ailes encore libres du monstre battent en essayant de vaincre le vent. Son corps tente de se libérer du filin qui la bloque en plusieurs endroit. Nouveau cri. Depuis son bureau, le professeur fronce les sourcils. Ce n'est pas un cri de victoire, ou d'appétit rassasié, il connait bien ses petites merveilles. Un soldat frappe à la porte, n'entre que l'ordre reçu et claque des bottes. Le professeur n'était pas homme à aimer les militaires, mais il devait leur connaître de l'utilité sans compter qu'ils avaient l'art de lui faire croire qu'il était importants. Il adorait cela. L'homme fit un rapport sommaire de la situation : le convoi était arrivé. Sans un mot, le scientifique dévala les escaliers pour rejoindre la zone de livraison. Alors que ses pas résonnaient sur la pierre froide, un vent glacial fouettait Oliver Queen et sa monture qui cherchait tant bien que mal à faire cesser sa chute. Le cou anormalement articulé de la bête tournait en tout sens, l'eau se plaquant contre les yeux à facettes qu'on lui avait greffé contre toutes les règles de la nature. Elle hurla de plus belle, distinguant une forme vaguement verte sur son corps grisâtre. Des morceaux de chair semblables à des bubons passaient de temps à autre entre les jointures des plaques de cuir qui donnaient une impression pelée à la créature, l'une d'elel congla près du justicier. Un soldat sortit un parapluie pour protéger son supérieur alors que ses chaussures s'enfonçaient dans la boue d'une arrière cour. - Alors ? Où est-il ? s'enquit-il avec excitation. Les soldats, détrempés dans leurs longs manteaux noirs, abaissèrent le haillon arrière de leur véhicule pour en sortir une caisse frappée d'un "D" noir au milieu d'étoiles. Le lieutenant qui dirigeait l'excavation se fendit d'un salut. - Gloire à Degaton professeur Milo, nous avons bien trouvé l'"Oeil de Fenrir".Le professeur Milo Ils accompagnèrent la caisses directement dans une salle de garde proche qui avait été réaménagée. - Ouvrez-la ! ordonna-t-il en trépignant. Les soldats enlevèrent les verrous et l'ouvrirent. Les yeux du scientifique brillèrent en voyant une étrange gemme orangée enchâssée dans un ouvrage de pierre évoquant vaguement le profil d'un loup. Art scandinave qui n'avait techniquement rien à faire en un tel endroit. Le professeur la saisit en tremblant. - La "Source" ne nous a pas menti ! Il avait bien été transporté ici... Prévenez l'Etat Major et la Chancellerie.- Le Général Arcane sera ravi de l'apprendre professeur, affirma l'officier en rejoignant les postes de transmission. Le professeur Milo se tourna vers les quelques soldats restant dont un sous-officier dégoulinant d'eau. - Lancez la procédure écarlate, leur ordonna-t-il. Et le château devint bruit et fureur dans la nuit déchaînée tandis que le village connaisait l'effroi. La créature tombait avec son poids verdâtre sur le dos, incapable de retrouver une stabilité suffisante... |
| | Re: [Outsiders] D pour Delirium Sam 11 Juil 2020 - 20:21 | |
| Dans le ciel alpin, la bête se débat. L'archer d'émeraude s'accroche, pourtant. Sans bien savoir pourquoi, en fin de compte. Elle l'éloigne de sa cible. Cela l'énerve. Cela le mettrait hors de lui, s'il n'était pris à jouer le rodéo de sa vie. Un lieu craque, puis un autre. Oliver ne sait plus où est le haut, le bas. Il distingue à peine le vent hurlant entre les cimes des appels d'air dûs à chaque mouvement brusque. La bête s'agite plus qu'un poisson hors de l'eau - car son vol relève plus de la recherche viscérale de sa liberté de mouvement. Ollie sent un lien craquer, puis un autre - désormais traîné au bout d'une longueur de câble battant au vent. Il peine à conserver les yeux ouverts, tandis qu'il remonte la longueur de filin fou. Green Arrow remonte juste à temps pour sentir claquer un nouveau bout de sa corde - et d'autres déjà rompus claquer le dos de la créature en tous sens. Se prendre un coup de fouet comme ceux-là marquerait simplement la mort du maître archer. Il force ses paupières à se peler, à rester ouvertes. "Nyyaaaaah !!"Sa voix se perd dans la tempête sans même qu'Oliver ait le loisir de s'entendre. Il s'est déjà perdu dans une tempête. Il n'avait pas d'outil pour lutter, alors. Depuis, il a appris à serrer les dents. Il sangle ce qu'il reste de liens, alors. Il s'accroche, aux liens au cuir, aux écailles et aux crocs. Les muscles de ses cuisses lui paraissent en feu. En pierre. Ses bras ne sont plus que tendons. Ses mains, des osselets dans un sac. Il finit par lâcher. Il ne se souvient plus si c'est par choix ou forcé, ni combien de temps se passe à chaque clignement de ses paupières. Il se souvient à peine avoir repéré la trajectoire et voulu décrocher juste avant le survol d'une zone éclairée - semble-t-il à la torche, mais peut-être est-ce le délire de la douleur. Il oublie un instant les bottes anti-gravité qu'il a chaussées avant de quitter l'appareil. À quelques mètres du sol, elles déclenchent la décélération de la chute, comme elles sont conçues pour le faire. Au moment où les bottes magnétiques s'arriment doucement au sol fertile de montagne, le dos du justicier manque de s'arquer un degré trop loin. Il se redresse, à un poil de maillot. "Hnnng..."Il bande et serre ses poignets, ses avant-bras, ses cuisses et genoux. L'aventurier perdu regarde vers le ciel, à travers les grêlons et les pics, cherchant des yeux la créature monstrueuse qui l'a largué ici à son insu. Un soupir fait voleter les poils de sa moustache. Il s'avance, ignorant la douleur, vers une zone manifestement éclairée. Les bottes anti-grav de Tatsu terminent un atterrissage effectué dans les plus beaux standards de l'escadron suicide. Dans la discrétion qui caractérise cette unité, l'héroïne à l'épée profite des conditions improbables comme couverture. Elle s'approche de la bâtisse médiévale sans interrompre le silence radio. L'ascension ne lui est pas difficile ; ces vieilles pierres offrent nombre de prises pour escalader les remparts. Elle tend une oreille aux éventuelles rondes de gardes avant de s'aventurer au sommet, et d'observer l'étrange manège qui se déroule dans la cour. Atterrissage du haut du rempart en douceur, grâce à l'action des bottes magnétiques et à la couverture d'orage au-dehors. Une pirouette lui permet de se précipiter à couvert et de projeter un minuscule microphone sur l'uniforme du soldat. Les noms d'Arcane et Milo lui sont familiers ; Tatsu Yamashiro est connue pour faire ses devoirs. Elle poursuit son infiltration dans les lieux à son rythme, permettant une action multitâche grâce aux l'espionnage dans son récepteur. Au coin d'un corridor, elle brandit Soultaker, sa lame, afin de voir sur le reflet ce qui se profile dans les coursives. |
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Re: [Outsiders] D pour Delirium Lun 3 Aoû 2020 - 10:44 | |
| Le château s'électrisait de sa propre agitation. Chaque individu qui s'activait générait sa propre énergie tandis que le maître des lieux, grisé par l'artefact qui venait de lui être ramené n'imaginait pas même les puissances qu'il entendait déchaîner au nom de son unité scientifique et de l'innommable dictature qu'il servait avec aveuglement.
Les soldats n'étaient plus à faire des rondes, mais à tâcher d'éviter de gêner. Les factionnaires et les vigies tâchaient de vérifier au mieux qui circulait d'un contrôle visuel simple sur leurs badges, mais nombre de scientifiques ne prenaient plus garde à ces détails et le nombre de blouse blanche sans signe distinctif s'était multiplié en l'espace d'une seconde. Avoir l'air affairé paraissait suffisant pour aller et venir.
De son angle de mur, Katanna pouvait admirer cet étrange balais désorganisé. L'ennemi était venu ici rapidement, s'était installé comme un virus et montrait toute l'étendue de son implantation : un camp temporaire fait par nécessité et qui n'allait pas s'éterniser. Ce château n'était visiblement qu'une base dont l'existence cesserait dès lors que l'envahisseur aurait eu ce qu'il désirait. Et c'était presque le cas si l'on considérait tout ce mouvement.
Les quelques sentinelles qui observaient depuis des meurtrières moyenâgeuses les environs purent admirer la chute de l'ignoble créature dont le profil intermitemment éclairé par les foudres qui se déchaînaient avait offert à la scène des airs de cauchemars qui prend fin. L'un d'eux poussa un juron qui fit rigoler ses camarades. Sans doute un nouveau qui ne connaissait pas le bon professeur et la section "scientifique" de leur corps d'armée.
La salle de réception, pièce la plus grande et la plus aérée des lieux n'étaient plus qu'une forêt électronique et chimique que n'aurait pas renié un professeur Frankenstein de roman éculé. Lianes électriques et arbres de verre remplis de liquides glougloutants habitaient les lieux et se défiaient dans des gerbes d'étincelles et des odeurs répugnantes. Les appareils sifflaient, s'agitaient, reflétant les profils nerveux des chercheurs et ingénieurs qui s'échinaient à faire d'un cauchemar une réalité. La foudre frappa une tour et l'électricité eut un hoquet de surprise.
Dans cette agitation, le professeur Milo revêtait sa blouse blanche de circonstance et tempêtait envers les assistants qui lambinaient trop. Un piédestal connecté à toute une série de tubulure trônait dans un coin de la pièce : l'endroit où le précieux artefact allait pouvoir déchainer sa toute puissance. D'étranges gravures et peintures ornaient ce étrange pilier d'obsidienne.
Au centre de la pièce, une puissante cage trônait. Barreaux énormes et rivets solidement ancrés formaient une armature qui renfermait une forme à la fois humaine et animale. Celle-ci paraissait ne pas respirer, son corps tout entier restait immobile. Des praticiens aux visages émaciés et scarifiés pratiquaient des dessins au sol et sur le plafond de la cage. Ceux-ci portaient sur leurs vêtements la marque de la Flamme Gelée, organisation magique qui semblait avoir trouvé en cette nouvelle force politique une alliée de choix.
Nouvel éclair.
Au dehors, la forêt était agitée par le vent et battue par une pluie glacée. Les pentes rocheuses étaient boue et ruisseau. La roche glissait et le vent s'amusait à gifler les imprudents qui, comme Oliver Queen, jouaient aux héros.
L'ascension ne serait pas aisée, mais le pire restait à venir.
Un hurlement.
Qui s'entendit à nouveau dans toute la vallée. Pas celui de la bête ailée, celui de la créature qui avait déjà pris un repas et qui paraissait n'en avoir pas totalement terminé.
Dans le château l'agitation eut un moment de flottement à l'entente de ce cri qui se répercuta dans les couloirs et les fortifications qui donnaient directement sur l'extérieur.
Près d'Oliver, un craquement. Celui d'un bois pourtant robuste mais qui pliait sous la force d'une chose lourde... très... très... lourde.
Puis le grondement qui n'était pas celui du tonnerre.
L'homme qui a un chien loup sait jauger la puissance d'une menace aussi rauque et morbide. Dans l'ombre, fouettés par quelques branches trop fragiles pour résister à la force du vent, quatre yeux rouges observaient cette nouvelle proie qui a son tour pouvait découvrir le profil de quatre lourdes pattes griffues et le dos de ce qui fut jadis un ours mais dont le museau de loup laissait présager les pires modifications...
- Enclenchez la procédure, lança le professeur Milo en installant l'artefact qui ressemblait à un assemblage de crocs mis en colliers.
Dans les couloirs, l'ordre fut répercuté et l'agitation augmenta.
A ce moment, un groupe de trois soldats passa à proximité de Katanna. Dans moins d'une minute ils la trouveraient si elle n'agissait pas.
Un décompte retentit dans les couloirs. Il restait au groupe d'assaut quinze minutes pour agir. |
| | Re: [Outsiders] D pour Delirium Ven 25 Sep 2020 - 9:24 | |
| [HJ : on aura rarement vu une réponse aussi en retard, mais je reviens dans le game !]
Ollie, le riche et célèbre Oliver Queen, l'ineffable Green Arrow, lâche une larme devant la créature. Cela pourrait être une larme de compassion envers le destin de cette pauvre créature. Peut-être, en effet. C'est indubitablement une larme de douleur et de nervosité, ses mâchoires trop serrées pour un rire nerveux. S'il envisage d'amadouer la bête terrifiante, il n'en fait rien. Il enfonce un main gantée dans son carquois, d'un geste souple, efficient - mais raide, qui le blesse, aussi, après un tel rodéo.
L'animal ne connaît pas forcément la signification de l'arc et des projectiles. Pas dans ce siècle. Pas de mémoire d'être vivant, créé - à moins qu'il ne soit plus vieux que cela. Ollie compte sur les grognements de semonce, pour s'acheter le temps nécessaire. Un réflexe naturel presque civilisé, en fait. Qu'il tire à son avantage. Tandis que la chose à fourrure se chauffe comme un boxeur dont les allocations viseraient à démotiver l'adversaire... Oliver tire. Sans fair-play. Sans le luxe de la compassion, car il bondit de la poêle jusque dans le feu jusqu'à présent. Une flèche flashbang pour le sonner et perturber ses sens. Tirant parti d'abord de la gueule conçue pour voir, sentir et entendre beaucoup.
Puis l'archer court. Il file à travers roches, racines et gadoue comme si sa vie en dépendait. Comme il y est entrainé, Oliver ne laisse pas ses déplacements l'empêcher de décocher d'autres traits. Il s'est entrainé pour cela, pour allier l'agilité nécessaire à sa survie et le fait de toucher la cible quelle que soit sa propre position.
Une flèche feu grégeois, sur le cuir velu de l'animal monstrueux. Une flèche ballon d'air chaud pour prendre de la hauteur dans ces éléments capricieux. Une flèche bombe puante afin de harceler, brimer, les sens de la créature. La pointe d'un roc ou d'une branche renégate vient enfoncer le ballon, alors Ollie enchaîne d'une flèche grappin.. Rien, plus aucune cime d'arbre et pas encore de bâti, ne vient accueillir sa pointe de flèche recourbée. Avant que sa chute brutale ne soit entièrement actée, Oliver Queen réagit avec une flèche-tornade qui le soulève à temps au-dessus du nez de l'animal. Un instant après, tandis que l'archer de Star City tente un nouveau grappin, comptant sur la poulie pour le tirer d'affaire, il sent que l'une de ses bottes antigravité a été endommagée. Plus le choix. Rien d'autre que ses bras, son oeil acéré et son arsenal lui permettront de s'en sortir. Ce dernier fondant évidemment à vue d'oeil, le reste déjà atteint par la fatigue extrême.
Lorsqu'il sent la poulie le tirer vers le haut et en avant, le Justicier de Jade ne regarde plus en arrière. Il brave les ténèbres et les éléments déchaînés de ses yeux d'archer vigilant.
Tandis qu'Oliver allie prudence, efficacité et agilité pour se hisser sur les remparts, Tatsu planquée à son coup de couloir voit et entend beaucoup. Elle repère les uniformes de la Flamme Gelée, qu'elle n'a jamais étudiés en profondeur, mais s'est entraînée pour repérer les factions des plus ésotériques à toutes fins de reconnaissance, souvent pour Amanda Waller et son Suicide Squad. Elle ne reconnaît pas l'artefact ni le malheureux être qui semble en être le réceptacle, mais saurait les décrire. C'est bien, mais l'heure de la reconnaissance semble passée depuis longtemps.
L'instant fatidique approche, quel qu'en soit l'effet, d'après les paroles et l'agitation. Trois membres armés aussi s'approchent. Un combat injuste... Pour eux.
Un coup de pommeau de son sabre. Gorge. Une montée rapide de genou. Plexus. L'impact d'un coup de pied enchaîné. Visage.
Tatsu Yamashiro s'est précipitée dans l'affrontement avant qu'il ne s'impose à elle. Ayant pris l'initiative, Katana a pu frapper les trois soldats dans un enchaînement respectivement par les trois premiers contacts. Le kata n'est pas terminée, tandis que la jeune femme n'a pas encore remis pied à terre de nouveaux coups sont distribués, actés dès l'engagement du combat, successifs, fluides, sans qu'aucun membre ou aucun mouvement ne soit utile à distribuer des coups et ouvrir aux suivants. Un un mot comme en cent, les trois hommes en armes se font laminer. Dague, poing, paumes, plat des doigts ou de l'avant-bras, membres, armes et articulations délivrent une véritable danse acrobatique de la douleur, conçue pour ne laisser aucun souffle et aucun répit à l'adversaire, fut-il triple, et triompher en contrôlant jusqu'à chaque aspersion de sang.
Lorsque l'Outsider retombe lestement sur le sol, elle sait exactement quel veste, quelle armes de service et quel talkie sont en état d'être empruntés sur les gars sanglants et inconscients. Elle se constitue une tenue composite à partir des leurs, et une fois changée fonce vers le centre des opérations pseudo-scientifiques.
Elle fonce, oui. Katana file, et son sabre éponyme ne sera remarqué que trop tard. Elle s'avance aussi vite que le ferait un messager empressé - imperceptiblement plus vite, en fait.
"Professeur !! Professeur Milo !!!"
Si sa voix feint l'agitation, le contrôle de soi n'aura pas requis en cela beaucoup d'imagination. Katana est effectivement en stress, car elle ne voit pas réellement d'issue après sa prochaine action. Elle réalise que peut-être elle ne verra pas les retombées, bonnes ou mauvaises, de son acte. Elle y va, quoi qu'il en soit. Elle sollicite l'attention du savant, comme le ferait un jeune bidasse ou un laborantin... Pour mieux bondir en cloche. Pour... planter l'extrémité de Soultaker dans le collier, justement déposé par le Dr. Milo.
De son côté, au point de rempart surplombant la cour, Oliver peut littéralement voir l'énergie électrique suivre les câbles. Les besoins en alimentations comparés à la chiche structure pré-existente ici lui rendent service, là.
Green Arrow voit le chemin du courant, et le suit - non de lui-même mais par une volée de traits aux puissantes charges explosives. Puis, une flèche-shrapnel équipée d'un système à verrouillage de chaleur file dans la succession de brèches qu'il espère fortement amener celle-ci assez loin pour faire la différence. |
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Re: [Outsiders] D pour Delirium Jeu 8 Oct 2020 - 10:49 | |
| Violence. Carnage. Cri. Hurlements. D'abord la créature, bête sauvage conçue pour le mort et tiraillée sans cesse par la faim. Mouvements. Craquements de bois. Sifflements de flèches. Odeur de sueur. Âpreté du sang. L'odeur ferreuse rend fou, obnubile. Mouvement. Rapides. Trop rapide. Douleur. Cris et mouvements désespérés. Puis la chaleur, intense, cruelle et crépitante. Odeur de viande calcinée. La chose renâcle, hurle, bat en retraite, tente de s'enfuir mais la douleur rend ses mouvements grotesques. Pitoyable spectacle d'une nature dénaturée. La chose émet stridulations et sifflements odieux lorsque sa peau fond littéralement. La survie ne laisse guère le romantisme de l'héroïsme s'épancher. Dans cette contrée sauvagement dominée par des hommes naturellement violents, qui portaient en eux la brutalité d'une civilisation décadente, qui aurait pu vaincre avec de bons sentiments ? Oeil pour oeil... Et trois autres bêtes se firent dominer de la même façon. Une émeraude verte filait dans le silence, un tourbillon d'écarlate et d'argent emportait la soldatesque marquée dans la maîtrise de son art. Précise, impitoyable, elle sentait que de son combat se jouait déjà beaucoup. Les pierres renvoyaient à peine les impacts puissants. Les lumières vacillaient à peine tandis qu'elle étalait impeccablement ses trois adversaires transformés en pantins. Cris et précipitation, violence et précision. Pas de course au milieu d'une agitation fébrile. Le professeur Milo se retourne lorsqu'elle l'invective et découvre une silhouette qui file. Le reste de l'assistance s'est tourné dans un réflexe aussi inutile pour eux qu'utile pour elle. De précieuses secondes sont ainsi arrachées. La lame fend l'air. L'artefact, étrange et obsédant, observait inerte sa fin proche... Soudainement, une lame vient dévier celle de Katanna... Green Arrow, de son côté, fonçait dans le vif. Les troupes, les murs, les portes, rien ne lui résistait et son avance paraissait implacable. Jusqu'à ce qu'un halo rouge vienne perturber sa progression. Des troupes solidement armées apparurent dans des couloirs proches et pointèrent leurs armes d'assaut sur le Robin des Bois vert. Une seconde lame vint tenter de trancher l'impudente qui avait osé pénétrer dans les installations du nouveau régime. Trois hommes entrainés au combat à l'arme blanche l'entourait. Ils n'étaient pas là quelques secondes plus tôt. Les scientifiques, abasourdis par la scène étaient figés dans la contemplation du déballage technique des combattants. *** Dans son bureau, le très récent Commissaire de Per Degaton lisait un long défilé de texte et d'échanges. Il sifflotait, impressionné par le détail complet de communications qui passaient par les réseaux téléphoniques mondiaux. La SSE de Vandal Savage n'avait pas chômé sous l'impulsion du très glaçant professeur Freeze et leur accaparement de chaînes de production de puces électroniques embarquées dans les téléphones portables portait ses fruits. Il soupira en lisant la très passionnante correspondance entre le dénommé Green Arrow et ses proches alliés. Une opération hein ? En Transylvanie... Il allait falloir prévenir la Chancellerie. *** Dans un coin de la pièce, un homme silencieux avait observé une première fois la scène. La lame de Katanna avait tranché l'artefact après quoi elle avait pu fuir grâce à l'intervention héroïque de Green Arrow. Ce même homme se trouvait d'ailleurs dans un coin de la cour intérieure et avait pu suivre d'un oeil nonchalant l'avancée violente et puissante du justicier vert. Cet inspecteur dont le rapport complet avait permis d'introduire dans cette mécanique bien huilée quelques éléments grains de sable... Le sablier venait d'être retourné. *** Le groupe d'intervention mitraillait Green Arrow. Les combattants acculaient Katanna. L'heure de voir ce que valait l'héroïsme face à une tyrannie temporelle... |
| | Re: [Outsiders] D pour Delirium Mar 27 Oct 2020 - 13:15 | |
| La réalité a changé. Le cours des choses a été altéré. Le temps, inéluctable, a répondu à ce qui semblait inévitable. Degaton a répondu, même s'il semble ne pas s'être déplacé. Grâce à l'ubiquité et l'omniscience que lui apportent ses pouvoirs, il a déplacé ses pions. Ainsi, la partie d'échecs en quatre dimensions est relancée. Là où il y avait une conclusion, il y a désormais un obstacle. Là où le sabre éponyme de Tatsu Yamashiro allait briser ce qu'elle a jugé bon de détruire... Une victoire supposée. Annihilée. Anéantie. Substituée. Trois combattants déplacés. Placés. Implacables. La Chancellerie a brisé la règle de l'unité, pour remplacer par une épreuve par trois. L'unité de lieu, de temps et d'action, brisée. Triple menace, en guise de nouvelle règle. Une nouvelle réalité, non pas une, mais multiple. Mais... N'est-ce pas là la parodie de démocratie qui appuie le pouvoir de Degaton ? E Pluribus Unum. Une devise républicaine bien connue des héros, changée en un pastiche de pouvoir, illégitime. Ainsi, alors que Soultaker allait - ou avait eu (?) - tout simplement détruit l'artefact maléfique, il ne rencontre que l'opposition de dignes adversaires, qui n'avaient pas été là. Ce qui surprend Katana. Ce qui désarçonne Tatsu, qui pensait être arrivée au bout de la ligne et en souffrir les conséquences. Conséquences il y a, mais point de triomphe en retour. La lutte inégale a été rééquilibrée. Alors, elle serre les dents. Elle a cru pouvoir jauger la situation, sans reconnaissance préalable. Elle aurait pu triompher. Elle a pensé s'en être tirée avec brio d'une infiltration incroyablement chanceuse et talentueuse. Cela ne passera pas. Cela n'est pas passé, finalement. Alors, Tatsu reprend des automatismes en tant que bretteur de haut niveau. Elle utilise tout ce qu'elle a à sa disposition. Ses jambes, d'abord. Ses pieds, qu'elle fiche où elle veut. Ici pas dans la figure, mais dans les plexus solaire de l'un des trois opposants. Ses bras, ensuite. Ces magnifiques balanciers dont l'humain a été doté par la nature. Qu'elle utilise pour se donner un élan, pour pivoter. Pour retourner son pied contre un second épéiste, en premier lieu. A la gorge cette fois, juste sous la mâchoire. Qu'elle déporte, en particulier celui qui est lesté par l'épée, qui initie le mouvement. Pour cogner le poignet de celui qu'elle n'a pas encore touché, celui de droite, du plat de son katana. Qu'elle déplace, qu'elle tourne oui, en particulier son poing désarmé qui vient pousser le visage de celui de gauche dans les pattes de celui du milieu. Ses hanches, qui bénéficient de l'élan de son mouvement, et lui permettent de donner une troisième fois de son pied, cette fois un coup retourné ciblant encore le poignet de l'homme à sa droite. Qui tournent en la faisant soulever du sol. Qui infléchissent la trajectoire de sa lame, pour trancher en un retour circulaire quiconque s'approchera d'elle. Sa tête, qu'elle penche en arrière pour recréer le déséquilibre et effectuer un saut périlleux vers les marches. Et sur sa tête, ses yeux, qui cherchent la moindre faille après son premier coup d'éclat, effectué quasi-machinalement. Et sa bouche, pour respirer le goût de leur métal. De leur équipement. De leur... temps. Ses narines, pour inspirer l'odeur des fers frottés, cognés. La puanteur héritée d'ailleurs, peut-être. Ses oreilles, à l'affût de leurs communications bien sûr. Et, surtout, tandis que tout son corps agit selon un entraînement devenu naturel... Son âme. Son âme, l'âme d'un clan, autant lié à Soultaker que ne le sont les âmes prises par son acier. L'âme d'une guerrière qui a sa façon, a charge d'âmes. L'âme de la gardienne des pécheurs pris dans le métal de Soultaker. Le sabre ancestral contient les âmes prises par le fer au Japon, dans le Monde et peut-être au-delà, par ses maîtres successifs. Le katana a eu plusieurs porteurs. Mais il ne connaît qu'un seul maître. Un seul à la fois, lié jusqu'à ce que la charge soit transférée à un successeur. Ce maître, ici et maintenant, s'appelle Tatsu Yamashiro. Son âme est le verrou et la clé qui maintient les âmes des siècles perdus sous sa garde. Or, ces âmes déchues ne demanderaient qu'à prospérer. Les indignes tombés par l'épée hurlent à chaque instant leur volonté. Rédemption. Liberté. Vivre. Mais ils ne prospèrent pas, ne vivent pas, sinon par la charge qu'a accepté de porter la japonaise. S'ils existent encore désincarnés, ce n'est que pour subir son joug. Et Tatsu n'a aucun regret à manier ses charges. Katana emploie ces âmes aussi peu que possible, mais à chaque fois que nécessaire. Des esprits malins habitent l'épée en effet. Des esprits à sa disposition, à ses moindres caprices. Alors, elle en appelle aux esprits tombés par l'épée. Tatsu Yamashiro invoque la mémoire et le discernement des centaines d'âmes. Pour que ces âmes repèrent qui - quoi - comment - elle doit gérer face à elle. Ainsi, tandis qu'avec son corps elle compte sur son propre talent entraîné... ... Avec son âme elle frappe avec toute l'intelligence de ses âmes ancestrales. Ainsi, l'âme agit. Ainsi, l'esprit entend percevoir comment triompher sur la matière. Dès lors, le métal unique s'irise de flammes jusqu'alors ésotériques, transmutées des ténèbres jusque dans le monde sensible. De son côté, encore sur les espaces fortifiés extérieurs... Si Oliver s'était attendu à un retour de flammes face à son coup d'épée dans l'eau - ici, de flèche - il n'en montre rien. Son visage n'exprime que la surprise. La panique, plus exactement. Car il s'est échappé des menaces (sur-)naturelles alentours, mais là, la main de l'homme vient lui faire face. Plus de manipulations, fussent-elles génétiques et/ou contre nature. Seulement l'homme, placé là pour lui résister. Seulement un bataillon d'intervention tactique substitué à la déjà importante garde de défense prévue initialement. Et, c'est déjà beaucoup. C'est beaucoup, en effet, pour l'archer qui est déjà à bout de forces. C'est trop pour résister, quoiqu'on puisse dire de son corps et de son esprit soi-disant indomptables. S'il n'avait de lui-même relégué sa propre arme mystique, son propre héritage, il en aurait fait usage. La Flèche Verte, le totem du Clan Arrow, n'est plus à lui. Elle apporte diligence, discernement et vitalité oui, mais plus à lui. Il l'a léguée à Queen Industries, pour que l'arme mystique guide et protège ses dirigeants. Car Oliver sait qu'il ne dirige rien, ni là-bas, ni ici. Il l'a admis là-bas, alors. Son corps, plus que son esprit, l'admet ici. Il ne gère rien du tout. Il s'en prend plein la figure - le torse, le dos, les jambes. Son corps cède, sans l'appui d'une quelconque aide surnaturelle. Mais le corps de l'homme n'est pas ce qui le distingue. Bien sûr, les pouces opposables ne sont pas à négliger, surtout pour un archer. Le corps de l'homme ne fait que le confondre avec l'animal. Dans sa douleur, la bestialité de prédateur et de proie, et... la maladie. L'infection du virus Lukos, contracté plus tôt, à Star City. La chaîne de contamination qui a condamné Oliver et ne le lâche pas. La maladie, la spécificité, l'héritage des Wargs, transmis à Ollie par une bête léchouille de son chien. Une survivance du bestial Dolph Marrock, vaincu et pourtant conquérant au stade quand Queen a reçu son infection. Aussi, si l'homme tombe sous les projectiles de l'unité d'intervention... ... C'est la bête qui se relève. Le surnom d' archer indompté prend tout son sens, alors. Sauf que les flèches et les gadgets n'ont plus cours, là. Les crocs, les griffes, les pupilles étrécies et le sang bouillonnant prennent leurs droits sur l'artiste martial. Un regard bestial de défi vient conclure la première salve de l'unité d'élite. Alors, Green Arrow qui n'est plus que muscles, tendons, instincts et extrémités pointues, bondit. La masse de muscles infectés par le virus des loups-garous américains, saute et tranche, lacère, arrache. Peu importe les chances de victoire plus maigres que jamais. L'esprit rebelle, l'appel de la nature à se rebiffer sur l'homme civilisé, sont plus forts en lui que le reste. Plus forts que toute la ressource d'un bataillon sur-armé... rien n'est moins sûr. Peu importe, il vit. Peu importe, il agit. Peu importe... Il tuera, autant qu'il lui sera possible. Et... En marge de l'affrontement que son corps lui impose contre toute raison... Il sent. Une présence. Une odeur... Celle d'un mâle alpha, qui saurait bien le distraire de son combat perdu d'avance. Celle du proverbial Top Dog de cette opération. Celui-ci va-t-il se soustraire aux sens aiguisés d'un Green Arrow changé et enragé ? |
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Re: [Outsiders] D pour Delirium Mer 25 Nov 2020 - 12:01 | |
| Le combat d'une brutalité maîtrisée de Katanna ravivait de ses reflets les surfaces de verres des équipements scientifiques. Sublime violence que le professeur Milo observait, mi-horrifié mi-fasciné, caché dans un coin. L'équipe d'assaut qui aurait dû écharper cette imprudente espionne prenait une leçon d'art martial qui ferait courber l'échine des grands maîtres. Alors que les hommes aux brassards touchaient le sol, que la japonaise effectuait une reprise de distance impeccable, une silhouette se détacha des ombres. Masse étrange aux contours humains, glissant plus qu'elle ne marchait sur le sol de pierre. Engoncé dans un long manteau noir de cuir usé, un masque de médecin de la peste sur le visage dont d'étranges volutes violacées sortaient des vitres qui en formaient yeux, il parut surgir des enfers. Soultaker réagit vivement, les âmes hurlèrent à la menace. L'inspecteur, perverti par les flux temporels qu'il usait et abusait au service de son maître et du Régime millénaire que son endoctrinement lui faisait miroiter, s'avançait face à cette menace. - Katanna, fit sa voix lourde de centaine d'années, charriant avec elle l'écho d'elle-même tantôt plus jeune, tantôt plus vieille. Vous allez être arrêtée.Pas une question, pas une injonction, juste une affirmation, porter d'un râle sépulcrale. L'homme, ou la femme, sortit à son tour un katanna qui vibrait étrangement. Une arme maudite, frappée à sa garde par d'étranges glyphes, cadeau d'Anton Arcane pour affronter la légendaire Soultaker. La forme se précipita alors sur l'héroïne tandis que ses précédents assaillants se relevaient, humiliés et enragés de leur déshonneur. Soultaker murmura à Katanna sa sagesse et celle-ci était unanime : la fuite par les courtines et rejoindre le point d'extraction. La victoire passait-elle par la survie ? *** Les tirs ne touchaient pas leur cible. La bestialité d'Oliver Queen atteignait les canons avant que les gâchettes ne soient pressées. Les armes, déviées, criblaients les murs. Les soldats devaient sans cesse s'abaisser pour éviter de finir en passoire. Ils abandonnèrent leurs armes pour faire siffler leurs couteaux de combat. L'homme devenu bête affrontait les bêtes dont la domestication avait été interrompue par leur allégeance à un système coercitif. Le vert de la liberté croisait le noir de l'oppression et le rouge de la fureur tyrannique. L'assaut aurait pu être une victoire éclatante, la riposte un mouvement de maître, mais l'instinct, la folie, l'absurdité des manipulations temporelles avaient transformé cet instant en un maelström de sauvagerie débridée. Alors que le groupe d'assaut se clairsemait sous les coups de l'Archer Vert devenu en tout point semblable à la créature qu'il avait plus tôt affronté, l'inspecteur s'avança, faisant écho à la parfaite symétrie quantique qu'il entretenait avec sa projection aux prises avec Katanna. Même tenue, même posture, mais arme différente. Face à la créature à forme humaine dont le vert se gorgeait désormais de tant de rouge qu'il penchait vers le marron, il sortit une matraque électrique. Cela aurait pu être une arme à feu, un fusil à fléchettes hypodermiques, mais non, une matraque, comme si de traque las le chasseur souhaitait profiter de la bête épuisée qui s'offrait à lui. Sadisme encouragé par le Commissariat, récompensé par la chancellerie et, au fond du coeur de cet homme qui se déphasait chaque jour un peu plus avec le monde des vivants, délectable en plus d'un point. Les inspecteurs voyaient le monde défiler, les époques, les causes et les conséquences se superposer. Seules les émotions étaient permanentes. Seules les plaisirs et les conduites addictives pouvaient faire tenir. Et des drogues les plus facilement dispensées par leur hiérarchie, la torture était la plus délicieuse pour cet être. - Approche bête infâme... souffla-t-il en s'approchant, sa matraque émettant un sifflement redoutable. La bête domptée saurait-elle dompter une bête à son tour ? Un lourd grondement accompagna un éclair qui frappa les installations électrique. Et la lumière se coupa dans une partie du château. |
| | Re: [Outsiders] D pour Delirium Jeu 10 Déc 2020 - 10:48 | |
| La bretteuse inouïe impose la défaite à son trio d'adversaire. Qui tombent. Qui sont humiliés, vaincus avec l'aide des âmes de Soultaker. Mais une force ennemie ne saurait être définie par une seule de ses lignes de défense. Alors, dès lors qu'une ligne est anéantie ; un maître apparaît. Un maître d'armes, apparemment. Katana n'a pas besoin de le dévisager longtemps pour percevoir la force et le mal qui en exsudent. Les lignes morales sont simples, alors. Le suppôt à masque de piaf lui indique qu'elle a perdu ; mais que dit-on au dieu de la mort ? "J'ignore qui... tu es.""Mais moi, avec le Soultaker... je ne perds jamais !!" Toute d'orgueil, toute d'arrogance et de défiance, elle se hisse le long du pic horizontal qu'il lui convient de franchir jusqu'à sa mort. Mais. Mais si son naturel reprend le dessus sur sa maîtrise ; les âmes de la lame manifestent leur propre instinct de conservation. "Heeeee !" L'épée, qui entendait la prévenir du mal, du sombre pouvoir et de la fin, réagit. Les âmes du sabre le font vibrer, jusqu'à réduire la frontière avec le monde à peau de chagrin. Jusqu'à percer le voile, et s'imposer ; du moins, certaines âmes le font. "N-Non..."Plusieurs âmes - une poignée, mais c'est suffisant - ont la grandeur de s'opposer à la sinistre silhouette. Elle veut avancer. Tatsu Yamashiro veut combattre. Mais Katana est plus qu'une épéiste. Tatsu impose sa volonté, sa violence légitimée, à son épée Soultaker... d'habitude. L'équilibre s'est inversé, ici. Les âmes les plus fortes, les plus braves, celles qui un jour auraient vu la lumière, se sacrifient face à la négation du salut. Katana ne peut rien contre cela, là. Elle voit les silhouettes spectrales se jeter sur la forme impie, et se doit de saluer leur courage. "Haisha moushiagemasu..."Elle exprime sa résignation à la volonté des âmes pénitentes - et sa gratitude réticente - dans son ancienne langue. Dans un souffle, avant de le faire ; de renoncer à un combat pourtant si attirant. Katana renonce à la danse de la mort que lui offre l'Inspecteur ; contre ce que lui dicterait son honneur. Elle, qui serait prête à mourir pour une cause juste... abandonne l'objectif. Et elle fonce... sur le chemin du retour ; sur la voie vers celui qui répondait au nom d'Oliver Queen. Elle fuit, comme les gouvernements qui ont plié le genou, devant la supériorité de la volonté du D. Et, rien ne l'arrête. Elle court, elle bondit, elle voltige, laissant derrière elle ce qu'elle avait bien réussi à détruire - avant. Une poignée d'âmes a choisi de risquer l'anéantissement pour affronter l'Inspecteur, et la laisser survivre avec son bien le plus précieux. Sa vie, et celle de l'épée - l'héritage de bien des vies - l'honneur en moins. La meilleure amie de Jefferson Pierce, son sabre rebelle à la main, court vers la sortie. Elle finit par entrevoir Oliver Queen ; non, Green Arrow, ou ce qu'il est devenu. "Oliver-san ! Qu'est-ce qu'ils t'ont..."Un éclair illumine la bête damnée qu'est devenu le maître-archer ; puis, les ténèbres. Mais les fumerolles violettes sous le masque, les éclairs sur la matraque, éclairent bien un affrontement. Assez pour qu'elle devine la danse primitive effectuée par la silhouette, qu'elle a fuie ailleurs et à l'instant. Un passage à tabac, car la silhouette, plus forte que le sabre Soultaker, domine aussi les effets du virus Lukos. Même les fous qui ont péri par l'épée savent le danger de cet individu ; son pouvoir. "Meh, peu importe ! Hé, nez crochu !! Je t'ai manqué ?"Tatsu Yamashiro fait du Oliver Queen. Elle entend se jeter sur celui que le sacrifice des âmes vient de lui éviter d'affronter. Un acte digne de la Flèche indomptée, indigne du sacrifice effectué par les âmes perdues ce jour... Et qui réveille la conscience enfouie au plus profond sous le pelage, le cuir et le sang. "Tatsu-..."Sauf que ce n'est pas vrai ; cela n'aurait pas suffi. Un esprit errant a surveillé - et, sa part humaine a espéré la défaite de Green Arrow, qu'il hait. L'âme de Manitou Raven, qui veille sur tout ce qui tient à coeur à sa femme, aide Ollie à se débattre ; à faire surface. "Green Arrow - tu as toujours été un animal incapable d'agir en homme. C'est en homme que tu dois assumer la suite. Le sacrifice. La perte. La... culpabilité." Oliver a entendu la voix jusque dans les tréfonds de son esprit. La voix de Manitou Raven ; l'homme bafoué, qui s'est sacrifié, en partie pour lui, et pour sa femme. Pour Manitou Dawn, qui a connu Oliver Queen de la façon biblique. Qu'il annonce, à son grand regret, par la bouche d'Oliver Queen, dans une sonorité surnaturelle. Pour le sauver, encore ; pour le salut du Monde, d'une partie de l'âme collective de ce Monde damné. "Pleurez et admirez... ma Bien-Aimée !"Car Manitou Dawn, veuve et seule héritière de son chamanique esprit d'époux, apparaît, comme... par magie. "Le torrent de tes péchés s'arrête maintenant, Inspecteur !"Elle a senti le mal qui s'est installé ici - et qui a sévi partout ailleurs, en particulier par le bras de l'Inspecteur. Elle a fait mander Oliver et Tatsu. Manitou Raven les a alertés, oui ; mais ils ne suffiront pas. Elle s'implique, alors ; quoi qu'il lui en coûte. Parce qu'un sacrifice est toujours nécessaire ; et les horreurs indicibles portées par l'Inspecteur ne passeront pas. "J'ai dit... Tout ceci s'arrête ici - et maintenant !!!"Elle a invoqué avec elle deux de leurs plus chers alliés. Des hommes qui, comme elle, comme Queen et Yamashiro, luttent sur la pente de Sisyphe de leur moralité. Et qui perdent toujours face à l'inéluctable péché qu'ils portent et qu'ils nourrissent. Qui, aujourd'hui, à l'instar des âmes de Soultaker, sont prêts au sacrifice ultime avec leur meneuse amérindienne. Major Disaster - l'homme qui n'aura jamais été autant à sa place qu'ici et cette nuit. Et, aux côtés de l'incontrôlable invocateur de phénomènes naturels, Coldcast ; l'homme électromagnétique. Une Elite, rassemblée spécifiquement, pendant que les guerriers ont tenté l'approche chère à leur coeur. "Oliver, Tatsu... Ce n'est plus votre combat. Ce n'est plus un combat. C'est une extermination !"Green Arrow sent les crocs se rétracter dans sa gueule - qui redevient une bouche, avec des dents. Mais aucun mot ne passe la barrière de ses incisives ; ses mots pourtant connus pour l'être, incisifs. Il ne dit rien. La montagne doit tomber. Les hommes qui ont pris la montagne doivent tomber. Quoi qu'il en coûte. Il serre plusieurs lanières de cuir autour de ses poings ; pour combattre, comme un homme. Un homme qui a tacitement accepté ici la politique de la terre brûlée. Un sourire triste lui est renvoyé par Tatsu Yamashiro sous l'ombre de son masque-loup. Jusqu'au bout, et dans le déshonneur s'il le faut. |
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Re: [Outsiders] D pour Delirium Lun 14 Déc 2020 - 11:10 | |
| Les ricanements du serviteur qui avaient un temps accompagné les réponses de la jeune femme n'étaient plus qu'un lointains souvenir. Le cri de rage qu'il poussa n'avait plus rien d'humain. Et les sons distordus de sa gorge maltraitée suivirent le repli de Katanna, résonnant dans les couloirs tandis que les courageuses âmes de l'armée séculaire venaient faire gagner un temps précieux à la combattante. Ajoutant le geste à sa rage, l'arme de l'inspecteur tranchait les spectres comme si la réalité n'était qu'à peine imprégnée de leur présence. Le fil coupait les volutes spectrales, tranchant et dissipant leur énergie dans un aù-delà fait désormais de souffrances. La lame maudite brillait de malveillance alors que l'homme laissait libre cours à sa violence. La fuite ne fit que ramener Katanna plus près encore de cette menace temporelle, bête chasseresse affamée qui se repaissait de la soumission du loup humain. Il éclatait de rire, comme heureux de prendre sa plaisante dose de torture, savourant, aspirant la contrition et les blessures de son adversaire. Cruauté qui ne trouva hélas pas sa pleine satisfaction à cause des paroles pleine de sarcasme et de mépris que drapait un panache verdoyant. Touché à vif par cette désinvolture, l'Inspecteur se tourna vers Katanna qu'il reconnût sans peine. La fuyarde revenait donc à lui... Son masque cacha la parodie de sourire qui s'étira sur sa peau livide. Soudainement, l'imprévisible. Le voyage dans le temps permettait d'apprendre, mais la surprise pouvait toujours se révéler désagréable. L'arme de son ennemie parut agir de son propre chef. Oliver parla d'une voix désincarnée... Cette bête meurtrie arrivait donc encore à articuler des mots ?! Puis se matérialisa un, puis deux et enfin trois esprits. L'Inspecteur allait de déconvenue en déconvenue, alternant des mouvements de tête d'une personne à une apparition. Le premier spectre, celui d'une amérindienne, lui parla, le tança même. Alors la voix d'outre-monde de celui qui se sacrifiait chaque minute un peu plus pour un chancelier qui n'en connaissait pas même l'existence, lui répondit. - Le seul péché est de s'élever face à Degaton ! Il est le maitre de cette contrée, le seigneur du temps, il est le Voyageur... il est Légion.Pas une pensée, juste une citation gravée, intégrée, comme les mots que l'on gravait dans les légendaires Golem pour leur donner vie. L'Homme n'était plus que créature. Dans son enveloppe qui cherchait à se maintenir dans un souvenir fugace d'une pré-existence, il se révélait aussi factice qu'une machine, aussi creux qu'un arbre dont il ne resterait plus que l'écorce en souvenir. Le Régime broyait, nettoyait, récurait. L'Inspecteur était le reflet de ce qui attendait l'Europe sous la coupe de plomb d'un homme qui pouvait piller le futur pour mieux le pervertir... - La fuite est vaine Green Arrow... vous êtes enregistrés dans les fichiers du Commissariat ! grondèrent les affreuses modulations. Vous finirez traqué dans votre histoire même ! Idem pour votre chienne asiatique !Sa matraque émit un arc électrique lorsqu'il se lança sur les trois adversaires qui osaient lui barrer la route. *** Le professeur Milo claqua la porte de son bureau, haletant, son précieux artefact contre lui. Il avait fui cet horrible spectacle lorsque la bretteuse s'était enfuie. Il avait une mission : sauver sa peau. Tout paraissait rentrer dans l'ordre mais la coupure d'électricité l'avait fait douter. Il retira un grand drap d'un miroir aux bords gravés de symboles qu'il ne comprenait pas et posa une main dessus. La silhouette abominable du Général Arcane se découpa dans le reflet. Sa voix paraissait encore plus terrible une fois cristallisée par l'interface réfléchissante. - Milo... alors ?Le professeur émit un rapport en indiquant qu'il avait trouvé les crocs et tendit l'objet pour appuyer ses propos. Le sourire épouvantable de son interlocuteur le fit reculer mais déjà une main décharnée traversait la surface du miroir pour venir lui arracher sa précieuse découverte. Milo voulut protester mais la réplique d'Arcane fut sans appel. - Le Commissariat m'a envoyé un rapport daté de demain, rit-il, et ce qui vous attend me sied à merveille. Nul n'est plus silencieux qu'un mort...Et son abominable rire glaça l'échine de Milo qui tambourina en vain contre la surface pour appeler à l'aide. *** L'inspecteur voulut d'abord se jeter sur cette femme arrogante qui le défiait mais une décharge électrostatique vint mettre un terme temporaire à son envie. Au même instant, les scientifiques qui remettaient de l'ordre dans leurs affaires et tentaient de rétablir une alimentation stable furent surpris d'entendre leurs outils éteints grésiller. Le sol se mit alors à trembler. Milo hurla des insultes dans son bureau, courant en rond comme une bête acculée. - Le "D" flottera bientôt au dessus du monde et conduira l'Humanité par delà les étoiles !Au dehors la montagne tremblait tandis que l'orage s'intensifiait. La panique brisa l'étau de fer qui enserrait la petite communauté jonchée dans la vallée alors que l'eau s'infiltrait abondamment dans les foyers. Les torrents se gonflaient d'une puissance nouvelle alors que de massifs blocs de roches se détachaient du flanc de la montagne pour pleuvoir sur les chemins de rondes. Le vent pliait les fiers conifères qui jusque là n'avaient été que des témoins silencieux. D'intenses bourrasque de vents arrachèrent les drapeaux infâmes et les gardes les moins préparés furent jetés en bas des fortifications. De nouveaux éclairs frappèrent l'immense bâtisse médiévale et des installations électriques prirent feu. Ce fut une alarme qui se superposa aux autres... |
| | Re: [Outsiders] D pour Delirium Sam 30 Jan 2021 - 17:51 | |
| Tatsu Yamashiro n'apprécie pas les insultes de l'inspecteur, directes et indirectes ; ni les menaces. Elle rage, elle grogne, signe d'une impulsivité qui ne lui est pas familière ; son coéquipier a déteint sur elle. Oliver, lui, est prêt à se battre. Mais l'intrépide japonaise ne lui en laisse pas le loisir. Débarrassé de ses pulsions animales par l'intervention de la mystique Manitou Dawn, il revient plus posé. Il voit Tatsu faire son Oliver Queen ; elle est mauvaise perdante, là. L'archer indompté ayant repris le dessus sur ses pires instincts, il voit Katana céder, par vengeance pour les esprits de l'épée qui ont trouvé la rédemption en se sacrifiant pour elle. Il n'est plus sous sa forme de loup-garou ; de Warg, qu'il avait cachée même à ses proches depuis l'infection. Elle, est passée en mode oni-Katana, en mode vénère, en mode berzerk, parce qu'elle en doit une à des damnés. La suite ? L'inspecteur est interrompu par un... bug ? peu importe ; il a baissé sa garde. Dès lors, tout ascendant qu'il semblait avoir sur elle a désormais disparu. Tatsu Yamashiro s'adapte, toujours. Elle endure. Elle s'entraîne, dans le dojo de la violence. Elle prévaut, pour le sacrifice des âmes prises par le Soultaker pour préserver sa porteuse et son héritage. Elle frappe, tranche, empoigne. Elle porte plusieurs coups, qui ne sont que le compte à rebours de sa victoire inévitable. Selon sa philosophie niponne, les erreurs qu'elle a pu commettre finissent par être réparées - et le sont. Même si les âmes sacrifiées sont perdues, elles, à jamais. Elles sont vengées. Elles sont rejointes... Mais. Non. Aucune âme ne s'échappe de l'enveloppe sinistre de l'inspecteur, quand la lame des âmes en transperce enfin un point vital. Il n'était pas un homme. Il n'était pas même un monstre... mais un pion. L'épouvantail du Commissariat est vaincu, sans explosion et sans un soupir. Elle tourne alors son regard vers d'autres hommes ; il y en a toujours. Il y en aura toujours. Des hommes prêts à suivre le chemin des chantres du mal. Et le Soultaker ne fait aucune différence entre les mauvais, et les pires, qui les exhortent à méfaire. Une main se pose sur son épaule. Celle de Green Arrow, qu'elle reconnaît à une fraction de seconde de la trancher ; le timing est calculé. Ils se connaissent, bien ; peut-être pas aussi bien qu'avec Batman, mais suffisamment. Pas assez, pourtant, qu'un regard suffise. "Assez ! Regarde autour de toi ! C'est l'Apocalypse, ici, et notre camp y est pour quelque chose."La voix du milliardaire est de nouveau claire, ni fantômatique ni bestiale. Relativement claire, du moins. Son regard est sombre, bien qu'y danse le reflet des éclairs et des décharges électrostatiques. "Nous avons failli à cette ville. Ces gars-là méritent leur mort imminente, ou le châtiment réservé par leurs supérieurs... Pas eux."Un gant défoncé rempli par la main ensanglantée du justicier pointe vers la bourgade et ses habitations. "Je ne sais pas ce qu'aura accompli notre intervention ici... Mais nous pouvons encore être des héros."Puis, peu importe la pluie de plomb ou de rayons laser qui s'abattra sur leur manœuvre de retraite... Il tourne les talons, bientôt suivi par une Tatsu hésitante. Il y a un peuple qui vit ici. Un peuple qui n'est pas intrinsèquement mauvais. Un peuple occupé. Des gens en danger, qui ont comme seule faute de vivre où s'est posé l'aigle de l'infâmie. Tandis que les deux héros passent au trot pour aller secourir la population du cataclysme, celui-ci continue indéfectiblement de s'abattre sur la demeure de la montagne. Manitou Dawn, accompagnée de l'esprit de son défunt mari. Major Disaster et Coldcast, téléportée par leur amie shaman. Ils raseront la montagne quoi qu'il en coûte. La guerre, c'est l'enfer, dit-on. Oliver et Tatsu plongent dans la marmite de cet Enfer pour secourir autant de villageois que possible. Parce que malgré les compromissions nécessaires, c'est ce qu'ils sont. Au péril de sa vie, avec sa fidèle amie, Green Arrow va là où aucun libéral ne s'est jamais aventuré. Le bourg d'Üzniec a connu son lot d'invasions barbares ; il n'en reste pas moins nombre de vies à sauver. "Que Dieu nous pardonne..."Adieu, miliciens ; bonjour, vallée inondée, balayée par la tempête et menacée par les éboulements. |
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Re: [Outsiders] D pour Delirium Mar 16 Fév 2021 - 10:02 | |
| Pas de sang, pas d'âme, pas de râle. Juste une fin.
Dans le commissariat, une fiche fut retapée pour indiquer qu'un inspecteur venait de terminer son service de façon définitive.
Pas de larme pour cet être qui n'avait de toute façon plus d'identité, pas de mémoire autre qu'un dossier et un numéro que l'on retrouverait pour les plus curieux dans une série de rapports et d'enquêtes.
Le corps tomba au sol tandis que le temps reprenait son office sur cette carcasse qui tombait déjà en poussière, se mélangeant avec les poussières de mortier qui tombaient des plafonds ou s'échappaient des pavements qui tremblaient. La montagne, secouée par des pouvoirs paranormaux en harmonie avec la nature grondait presque tant les roches qui s'en détachaient étaient lourdes. Les arbres se couchaient sous les torrents de pierre dans des craquements qui rappelaient des os alors que les protections de certaines coursives s'ébranlaient et se vautraient violemment sur des soldats en pleine panique.
Les officiers hurlaient des ordres, les scientifiques courraient pour sauver leurs vies. L'électricité des lieux sauta au moment où une clef de voûte flanchait sur les équipements de régulation. Les drapeaux encore debout claquaient avec fureur au gré des vents cosmiques qui giflaient la structure corrompue par les forces fascistes.
Une escouade déboula tandis que Katanna et Oliver se repliaient pour sauver des vies. Heureusement, leur retraite était assurée par la virulence de ceux qui se sacrifiaient pour balayer les lieux. Les tirs ricochaient ou carbonisaient le paysage apocalyptique qui continuait sa triste partition de glissements et de craquements. Un nouveau pan de la montagne s'ébranla, emportant une partie du terrain qui séparait désormais les deux jsuticiers du château, comme pour les empêcher de faire machine arrière. Les alarmes retentissaient dans les casernements de la vieille zone industrielle où les soldats montaient dans leurs véhicules.
Le village était terrorisé. D'abord une immense créature s'était étalée dans leurs rues puis cette tempête dont l'épicentre était le château paraissait prête à tout ravager. Déjà les premières pierres vinrent frapper les maisons en périphérie. Ici l'on avait que quelques véhicules, mais l'on s'y tassait, détrempé par les pluies violentes qui rendaient la terre glissante et collante. Les gens se précipitaient, d'autres voulaient rester jusqu'à la fin, résistant à la poigne de leurs proches, les enfants pleuraient alors que les parents paniquaient complètement. Les quelques sentinelles qui auraient dû assurer le calme étaient parties les premières en lâchant leurs armes et leurs uniformes, illustrant le courage des tortionnaires.
Il y eut un cri d'effroi collectif lorsque le donjon du vieux château, cette tour de pierre massive qui avait résisté au temps et aux fureurs de l'Histoire, craqua dans un grondement de colonne vertébrale divine brisée. Ceux qui eurent la faiblesse de regarder furent glacés par l'image furieuse de cette gigantesque tour, ce symbole de puissance et de solidité commencer à pencher dans un surréalisme complet et à s'effondrer comme un géant terrassé. Les pierres plurent, tant dans la cour du château que sur la vallée alentour, se mélangeant aux éboulements rageurs d'une montagne qui enfin de se débarrassait de cette structure pesante.
Ulmit se désagréageait dans les hurlements de mort et de peur, au milieu d'éclairs et de bourrasques furieuses. Blouses blanches criminelles, soldats soumis, la Nature n'épargnerait personne... Soufflé avec le donjon, Milo avait pleuré. Ses larmes vaines, mélangées à la poussière de la maçonnerie qui s'était désagrégée, avait profité d'une longue chute. Au milieu d'un mobilier qui se broyait dans une tempête de pierre et de bois, il avait eu le temps, rageur, d'observer son miroir se briser et sur chaque fragment d'observer le rire malveillant d'Arcane qui s'était "reconnecté" pour admirer les derniers instants d'un pion qui s'était cru roi...
Les camions militaires de la zone industrielle, loin de fuir, coupèrent la route aux villageois, dérappant dans la terre boueuse, défonçant allègrement les premières voitures civiles dont certaines filèrent dans des fossés. Les larmes et les hoquets de terreur des hommes et des femmes qui cherchaient à survivre dans cette nuit d'horreur furent noyés par le tonnerre et les pleurs d'enfants.
La terre tremblait, le château s'affalait de plus en plus dans la nuit. L'état-major n'était plus mais les sous-officiers qui restaient, ce genre de parasites qui ne vivaient que pour leur gloire et l'obéissance qui offre tant d'espoir à leurs yeux, entendaient accomplir leur "devoir" aussi répugnant soit-il.
"Pas de témoin en cas d'échecs". Ordre clair, solution simple.
La bâche d'un camion fut soulevée, presque arrachée par la puissance des vents qui se déchaînaient et les civils horrifiés découvrirent la silhouette d'une mitrailleuse à plasma. Un éclair illumina cette scène atroce. Ce fut la débandade et l'on chercha à se dispercer. Le soldat à la manoeuvre tourna son équipement et posa un index sur la gâchette, prêt à appuyer sur l'ordre de son supérieur. Le vent fouettait son visage et renforçait l'air malveillant de ses traits.
Un vieillard, le visage ensanglanté tomba à genoux dans la boue et pria que tout ceci s'arrête...
[HRP] Paré pour un moment d'héroïsme en pleine tempête ? [/HRP] |
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