Aliens in Metropolis [J'Onn]

Metropolis.
La Cité de Demain. La ville de Superman.

Le joyau technologique et urbain de l’Amérique.


Metropolis est créée lorsque le hollandais Paul De Vries s’y installe en 1634, et organise son espace en De Vries Village.
La bourgade s’étend au fil des décennies en devenant un port prospère, jouant un rôle pivot comme base arrière durant la révolution américaine.

De Vries Village est finalement renommée Metropolis en 1905, sous l’impulsion d’un de ses fils prodiges : Waldo Glenmorgan.
Ce dernier enclenche une dynamique de progrès technique et scientifique, qui éblouit la ville et la rend populaire dans tout le pays.

Glenmorgan fait renommer la cité en Metropolis pour la propulser au-devant d’un avenir qu’il entend meilleur, plus favorable.
Même si cela n’a pas toujours été le cas, hélas.

Metropolis a eu son lot de crimes et de difficultés, qui ont bloqué son avancée vers la prospérité ; mais cela a changé.
Depuis qu’il est arrivé.

Lui.
Celui qu’on appelle l’Homme de Demain. L’Homme d’Acier.
Le Dernier Fils de Krypton.
Le Gamin de Metropolis, comme on disait à ses débuts.


Superman.
Qui s’est installé ici. Qui s’est établi ici. Qui vit ici.
Qui protège la ville – et la rend meilleure.

Plus sûre. Plus belle. Plus pacifique. Plus évoluée.
Sans danger ; ou presque.

Certaines choses échappent même à l’Homme d’Acier, hélas ; et c’est notamment pour cela qu’un autre extraterrestre se trouve aujourd’hui à Metropolis.
Dans l’une des grandes avenues.
Au cœur d’une foule dense et positive.

Un extraterrestre qui en attend un autre, et espère être rapidement reconnu par son allié ; son ami.
Malgré son allure… différente.


Mister Miracle étonne, encore.
Il ne porte pas le costume hérité de Thaddeus Brown. Il ne porte pas le costume de Monsieur Loyal, qu’il adopte avec plaisir pour mener la Cour des Miracles, son cirque cosmique.
Il a une allure plus… consensuelle, ici. Classique. Anonyme.
Ou presque.

Il sourit, en errant dans les rues, les mains dans les poches de son manteau coloré.
Il sourit – et attend.

Son ami. Son camarade. Son allié.
Celui qu’il a appelé… pour une affaire grave. Une affaire lourde. Une affaire personnelle.
Une affaire qui n’a que trop durée…

Métropolis, la Cité de Demain. Un rayon de lumière que l'on oppose souvent à la sombre Gotham. Malgré ses troubles et ses vices qui continuent à la hanter même depuis l'arrivée des Kryptoniens dans ses rues, Métropolis était toujours hantée. Et certaines menaces seraient bien capable d'échapper pour toujours à l'Homme d'Acier si d'autres n'étaient pas là pour veiller au grain. Même si ce n'était pas de lui-même que le Limiter Martien s'était aventuré dans la cité protégée par Superman, quelques temps après s'être rendu dans la Forteresse de Solitude. Plus si solitaire que cela.

Des ennemis rôdaient dans l'Univers, et certains bien plus proches de passer à l'action que d'autres. Et certains se trouvaient plus proches qu'on avait tendance à le penser. Le Limier glissa à travers les murs, gardant son intangibilité et déployant son esprit pour repérer celui qui l'avait appelé ici. L'un de ses anciens collègues de la Justice League Internationale. Un étranger sur Terre, comme lui. Bien que le Neo-Dieu ai bien changé depuis la dernière fois.

-Je ne te connaissais pas ce costume. Tu étais pourtant très attaché à l'ancien.

J'Onn se plaça derrière Scott et se rendit visible... Même si le Neo-Dieu avait dû être averti de son approche et de sa présence grâce à sa Boite fabuleuse. Scott Free avait bien changé oui. Et il n'avait pas été très expansif dans son message. Il avait tout simplement dit qu'il avait besoin d'aide. Difficile de faire plus cours. Mais ça avait suffit pour faire venir le Martien jusqu'au Neo-Dieu.

-Je n'ai pas eut l'occasion de te le dire, mais j'approuve ton idée concernant la Cour des Miracles. J'espère que ce groupe atteindra l'objectif que tu lui as fixé.

Le cirque cosmique créé par Scott Free, sensé apporter la joie partout où il passe pour contrer le désespoir que l'approche des Omega Titans avait tendance à engendrer dans l'Univers. Une initiative originale sans conteste.

-Comment puis-je t'aider ?

Un sourire sincère glisse sur le visage de Mister Miracle, quand il entend la voix puissante et profonde de Martian Manhunter.
Son ami.

« Ha ! »

Il se tourne, il se retourne, et sort les mains de ses poches pour lever les bras.
En grand.

« Bonjour ! »

La joie sincère de voir J’Onn J’Onzz se lit sur le visage de Scott Free. Cela fait longtemps, qu’ils ne se sont pas croisés ; trop.
Définitivement trop.

« Ah… mon costume ? Mon allure ? Oui… elle surprend, j’imagine. »

Il hausse les épaules, en lissant les rebords intérieurs de sa veste colorée.

« Je… tiens toujours près de mon cœur la combinaison que portait Thaddeus Brown, avant moi. Elle demeure et demeurera toujours le costume de Mister Miracle – autant comme artiste de l’évasion, que comme super-héros.
Mais… »

Un éclair malin glisse dans ses yeux, fixés sur son camarade.

« … ce ne sont pas mes seuls rôles, vois-tu. Et ce formidable costume n’est pas forcément adapté aux autres. »

Scott Free fait signe au Martien, et l’invite à marcher avec lui.
Au cœur de la Cité de Demain.

« Je… te remercie, pour la Cour des Miracles. Merci. Cela… me tient à cœur, beaucoup.
Même si… la menace de la Religion Omega est forte ; agressive. »

L’émotion glisse sur lui.
La Cour des Miracles est vraiment un élément important pour le Néo-Dieu – et la récente attaque des Omega Men sur Throneworld l’a touché.
Même si ça va mieux.
Enfin… c’est ce qu’il se dit.

« C’est… d’ailleurs pour ce rôle de Monsieur Loyal de la Cour des Miracles que j’adore une autre allure, aussi. Oh, tu devrais venir, J’Onn… tu adorerais. »

Il glousse, en continuant à avancer.

« Ce… n’est cependant pas pour cela que je suis ainsi, que je suis ici – que je t’a demandé de venir.
Il… y a quelque chose, qui justifie mon allure plus discrète. Et ta présence. »

Son visage se ferme, peu à peu.

« Quelque chose… quelqu’un rôde ici, J’Onn. Quelqu’un s’est installé dans le corps d’un innocent, et l’utilise à mauvais escient. Quelqu’un prépare le pire – et quelqu’un se joue de moi.
Des vies sont menacées. Une créature maléfique rôde. Un innocent est perturbé.
Et… cela me concerne. »

Scott s’arrête, et souffle lourdement. Puis tourne un regard déterminé vers son ami.

« De… très bonnes raisons pour justifier une demande d’aide, non ?
Nous… devons y rentrer, pour continuer. »

Ici. Là où ils se trouvent. Dans ce bâtiment.
Le Daily Planet.
Si connu – si reconnu. Si dangereux, soudain…

Oui, cela faisait bien longtemps que le Limier n'avait pas vu son ami Neo-Dieu. La dernière fois qu'ils s'étaient vu, c'était pour sauver la ville de Détroit du joug de Gorilla Grood. Depuis ce jour d'ailleurs, il ressentait des douleurs dans le crâne et croyait entendre des pensées. Mais concentré qu'il avait été par le sujet martien, il n'y avait pas prêté grande attention. Mais il lui semblait que le phénomène s'amplifiait petit à petit depuis qu'il se trouvait ici. Mais cette impression était atténuée par la présence de son ami New-God. Qui bien qu'ayant changé de costume gardait l'ancien comme un trésor.
Ce qui attira quelque chose ressemblant fortement à un sourire sur les lèvres du Martien d'ordinaire impassible.

-J'ai l'impression que les héros extraterrestres réfugiés sur Terre ont tendance à rester très attaché aux premiers êtres humains qu'ils ont rencontré.

Lui-même avait gardé l'appartement et la très vieille télé du professeur qui l'avait accidentellement tiré de la léthargie dans laquelle la destruction de Mars l'avait plongé. Scott Free se lança dans l'explication de son nouveau rôle, celui qu'il tenait auprès de la Cour des Miracle. Un cirque cosmique où il était à la fois le directeur et celui pouvant endosser tous les rôles. Un rôle qui convenait à Scott Free et qui lui permettait en même temps de déployer ses talents de magiciens.

-Je ne vois pas quel aide je pourrais t'apporter, sauf si tu as besoin d'aide en ce qui concerne les Omega Men... Mais je viendrais faire un tour. Je ne doute pas que tu dois amuser les enfants avec tes tours.

Les enfants Martiens et les enfants Humains partageaient cette caractéristique d'adorer le mystère, la magie, et de ce qu'il savait des autres races il pouvait déduire que c'était un trait de personnalité propre aux enfants de l'Univers en général.

-Dis-moi, avant de venir je me trouvais à Mosaïc. J'y ai ressenti de la tristesse et de l'agressivité. Les réfugiés ont toujours du mal à se sentir chez eux ici. Peut-être que ta Cour pourrait les aider ?

Il proposait cela comme ça... Il était possible que ça aide, sinon à régler la situation au moins à répandre un peu de joie dans ce monde. Mais la discussion tourna rapidement vers un tout autre sujet... La véritable raison pour laquelle Mister Miracle l'avait appelé ici. Le Limiter se tût pour l'écouter, alors que les pensées des humains continuaient de bourdonner dans son esprit.

-Quelqu'un qui t'es lié... ? Serait-ce un New-God d'Apokolips ?

Leur chef avait été vaincu, mais ça ne voulait pas dire que tous les Neos-Dieux maléfiques avaient été réduits au silence. Et Martian Manhunter savait de quoi étaient capable cette race si dangereuse. Le regard de J'Onn se dirigea vers le lieu que pointait Scott. Un lieu mythique en effet.

-Oh.

Aussitôt le Dernier Fils de Mars métamorphosa son apparence pour prendre une plus semblable aux êtres qui vivaient sur cette planète.



-Je suppose que cette apparence aidera à rester discret. S'il voit un martien entrer dans ce journal, notre ennemi risque de se méfier.

Un sourire doux glisse sur le visage de Mister Miracle, quand il entend les premières réponses de Martian Manhunter.

« Ta… réflexion est plutôt bonne, J’Onn. Je n’avais jamais relevé, mais… en effet.
Nous exilés restons proches, en corps ou en esprit, de ceux qui nous ont accueillis. Ceux qui nous ont aidés.
On… n’oublie jamais une main tendue, je crois ; encore moins la première. »

Il hausse légèrement les épaules.

« Superman… est finalement bien plus celui qu’il se présente en civil que Kal-El. Si l’on retire les pouvoirs et l’origine, il aurait continué à se battre pour la Vérité, la Justice et le Rêve américain.
Idem pour moi, qui… ne peux ni ne veux abandonner l’allure de Thaddeus Brown, et son mode de vie. Tout comme toi, qui tiens à ce corps qui t’a permis de t’installer ici. »

Un éclair tendre glisse dans ses yeux.

« Ils nous ont tant aidés… nous ne pouvons les oublier. N’est-ce pas ? »

Il acquiesce, lentement.

« Et… cela implique d’aider en retour, en effet.
Ce… n’est cependant pas de l’aide que je sollicite, en t’évoquant la Cour des Miracles – mais un peu de joie et de plaisir !
Je n’ose imaginer ton quotidien et tes peines, mais… j’ai l’espoir sincère que mes spectacles t’amèneraient un peu de détente et de relaxation. Je l’espère… et c’est pour cela que je t’invite, voyons ! »

Scott Free glousse légèrement, avant de retrouver très vite un discours sérieux.

« … oui, je vois, pour Mosaic.
Je… dois admettre que cette ville n’est pas… celle que je visite le plus. Les souvenirs n’y sont pas agréables – mais tu as raison.
Ils souffrent. Ils peinent. Ils sont seuls, terrorisés.
Ils ont besoin de la Cour des Miracles. J’irai, très vite. »

Il se le promet.
Et ce Néo-Dieu tient ses promesses, maintenant.

« … après que nous ayons terminé cette crise, en effet. »

Il guide J’Onn à l’intérieur, et tous deux pénètrent alors dans le bâtiment, pour rejoindre rapidement leur destination.
Dans le Daily Planet.


Plus précisément… la Fosse.
La zone où l’essentiel des journalistes sont rassemblés, pour travailler – comme une ruche. Sous le commandement du responsable, dont la voix fait souvent trembler les murs.

« Il y a… quelqu’un ici, J’Onn. Quelqu’un qui possède un corps, comme je te l’ai dit.
Quelqu’un… lié aux Néo-Dieux. Quelqu’un qui me hait, et qu… »

« Hey ! Vous venez pour réparer la machine à café, c’est ça ? »

Un type immense interrompt Scott et apparaît devant eux.
Un type à l’air… patibulaire.


Steve Lombard, journaliste sportif du Daily Planet… et brute régulière des autres journalistes.

« Parce qu’il fait soif, là, hein ! Et bon, y a plus rien à bouffer dans la machine, non plus ! Quand même ! »

Ceux qui tendent la main à des êtres perdus et privés de tous sont rarement oubliés oui. Et dans le cas de Superman, Mister Miracle et Martian Manhunter ils font plus ou moins partie intégrante d'une part de leur personnalité. Et étaient peut-être la cause de l'attachement de ces héros à la Terre malgré toutes les horreurs dont l'Humanité est capable. Même si contrairement à ses camarades, J'Onn ne s'était pas réellement forgé une identité humaine. Si John John restait l'apparence qu'il utilisait le plus souvent, il restait essentiellement le Limier Martien. L'étranger qui avait été arraché à son monde par accident et avait fini par plus ou moins adopter la Terre comme seconde maison. Quoiqu'il en soit, Saül Erdel restait tout de même une part intégrante de son être actuel.

-Nous ne le pouvons et ne le devons pas.

En cela au moins il rejoignait certains philosophes terriens. La mémoire se devait d'être conservée, au moins pour ne pas sombrer dans des idées fausses et mauvaises. Il avait essayé de protéger la mémoire de Mars... Tout en réfléchissant à comment stopper la menace que la planète rouge renfermait en elle. En effet comme le pensait Scott, son quotidien récent n'était guère joyeux. Même si le Neo-Dieu devait être loin d'imaginer sa pesanteur.

-J'essaierais, pour te faire plaisir, j'essaierais de passer.

Il ne pensait pas pouvoir ressentir du bonheur, ses pensées et le feu qui le rongeait petit à petit ne lui en laisseraient pas l'occasion. Mais son ami avait toujours sût comment relever les défis même les plus difficiles. Et il ne voudrait pas non plus le décevoir en refusant tout simplement.

-Peut-être t'accompagnerais-je à Mosaïc. Ainsi tu auras un double défi à relever.

Les deux aliens se dirigèrent vers le Daily Planet, le lieu où Superman travaillait incognito grâce à ses fameuses lunettes. Le lieu de travail du héros Kryptonien était investi par... Une personne liée aux Neo-Dieux, et plus particulièrement à Mister Miracle. Et ce quelqu'un... Se trouvait à Métropolis en ce moment-même. Pour quelle raison, J'Onn s'en inquiétait. Mais avant qu'il n'ai le temps de poser une autre question, les deux extraterrestres furent interpellé par un type baraqué... Peut-être le réceptacle de l'ennemi de Mister Miracle qu'ils étaient venus débusquer.

-Oh...

J'Onn n'avait que très peu de connaissances en mécanique, et encore moins en mécanique des machines à café ou des distributeurs. Le résultat risquait d'être... Intéressant. Et sans doute déplaisant aux yeux des pauvres employés du Daily Planet.

-Nous venions parler à un ou une de vos collègues. Excusez-nous.

J'Onn resta stoïque, mais observait en réalité les réactions de Steve Lombard, essayant de repérer des signes prouvant qu'il était autre chose qu'un journaliste sportif.

Un léger sourire glisse sur le visage glabre de Mister Miracle, alors que lui et Martian Manhunter sont interpellés par une masse de muscles peu sympathique.

« … ha. »

Steve Lombard.
Aussi puissant physiquement… que limité intellectuellement.
Il arrive quand même à être journaliste.
Rien n’est jamais perdu pour personne.

« En… effet. »

Scott Free acquiesce, alors que J’Onn J’Onzz répond au reporter sportif – sans que cela change quelque chose à l’attitude de ce dernier.
Toujours fixé et figé devant eux.

« Nous n’avons hélas rien pour… solutionner votre problème mécanique. »

« Mouais… vous servez à rien, alors ! »

Une grimace crispée glisse sur le visage du rouquin.

« Y en a marre d’ces nazes qui passent ici ! C’est un moulin ! Moi j’pense que… »

« Ha, ça suffit ! »

Un grognement de crispation se fait entendre à proximité, qui interrompt Steve.
Quelqu’un souffre.


Quelqu’un souffre à la machine à café… qui vient de littéralement envoyer le gobelet demandé vers l’acheteur.

« Mais quelle saloperie… »

« Ha, enfin !
Si la machine tire sur quelqu’un, les deux cafés qui suivent sont bons ! A MOI ! »

Steve Lombard se précipite pour acquérir sa consommation liquide et chaude.
La victime de la machine, elle, se décale et le laisse faire.
Avant de s’avancer vers Scott et J’Onn, en souriant.

« Hem… bonjour. J’ai vu que Steve vous… bref, que Steve faisait son Steve, alors j’ai voulu faire diversion.
Je suis Ron Troupe.
Je… peux vous aider ? »

L’homme est un journaliste honnête et dévoué du Daily Planet, ami de Clark Kent.
Mais alors que le Néo-Dieu se prépare à parler, quelque chose attire son attention – quelqu’un, même.

Il force son esprit à s’ouvrir, et tente ainsi un contact télépathique volontairement avec son mai Martien.

** J’Onn ! Là ! C’est lui ! **

Lui.
Celui qu’il cherche – celui qu’ils cherchent, et qui rôde autour du bureau de Perry White.


Le seul, l’unique…
Jimmy Olsen, le copain de Superman !

J'Onn est perturbé, réellement oui. Il ressent les émotions négatives venant de Steve Lombard, sa frustration, sa colère envers leur présence qu'il juge inutile. Et il ne devrait pas, il ne devrait pas être en train de ressentir les émotions de cet humain puisqu'il ne cherchait pas particulièrement à savoir ce qu'il pensait. L'attitude et ce qui émanait du journaliste lui déplaisait, et la satisfaction qu'il ressenti au cri de douleur ne fit qu'empirer les choses. Réellement, le journaliste sportif déplaisait à J'Onn, il était devenu le parfait représentant de l'un des mauvais côtés de l'Humanité.
Pas l'un des pires cela dit.
Mais il n'aimait pas.

-Oh, enchanté Monsieur Troupe.

L'arrivée du journaliste noir fit du bien, car il ne dégageait pas autant de mauvaises ondes que son collègue et cela soulagea le Martien. Bien qu'il continuait à percevoir lesdites mauvaises ondes. Il se tût, voyant que Scott Free s'apprêtait à parler, mais reçu plutôt une communication télépathique de la part du Neo-Dieu... Dont il ne ressentait aucunement les émotions. Comme il ne ressentait rien provenant de l'individu que lui désignait son ami.

"Il s'agit de l'un des meilleurs amis de Clark. Mais pourquoi ton ennemi l'aurait-il choisi ?"

J'Onn communiquait avec Scott par télépathie tandis que son esprit continuait plus ou moins consciemment à effleurer les âmes de toutes les personnes présentent dans le QG du Daily Planet. Jimmy s'était déjà illustré après s'être fichus dans plusieurs situations abracadabrantes mais... Pourquoi l'ennemi de Mister Miracle aurait-il choisi cette personne pour la posséder.

"Veux-tu que je tente de l'approcher discrètement ? Une confrontation brutale serait trop dangereuse au vu de tous les Humains qui nous entourent."

Le tout allait être de trouver comment le faire partir du Daily Planet et de Métropolis sans mettre en danger les habitants de la ville. Et aussi de ne pas éveiller les soupçons, parce que le dénommé Ron Troupe ne comprends pas pourquoi ses interlocuteurs ne lui répondent pas.

-Messieurs ? Il y a un problème ?

« Non… pas du tout. »

La voix chaude et douce de Mister Miracle accompagne le regard sympathique qu’il transmet à Ron Troupe, évidemment surpris du mutisme des deux visiteurs.
Qui discutent par télépathie.
Mais doivent meubler, aussi, et ne pas attirer l’attention.

« Nous venons… en rendez-vous. »

** Je suppose que mon adversaire entend profiter de la relation privilégiée entre Jimmy Olsen et Clark. Il souhaite certainement le piéger, ou agir en profitant de ce lien proche. **

Scott se lance dans l’exercice difficile du double dialogue.
Mi-direct, avec Ron Troupe.
Mi-télépathique, avec J’Onn J’Onzz.

« Enfin, en visite plutôt. Nous venons rencontrer… Monsieur Clark Kent. »

** Il faut en effet éviter une crise. Je vais tenter de nous donner un peu d’air, mais tu devrais essayer de t’éclipser pour le rencontrer directement. **

Il hausse les épaules, et glisse les mains dans les poches de son manteau coloré.

« Nous… devons l’aider pour un article, voyez-vous. »

** L’opportunité ne devrait pas tarder. **

« Ha… mais Clark est absent aujourd’hui, hélas. »

Ron grimace légèrement, et enchaîne.

« Nous… ne partageons pas nos dossiers, mais je peux voir si son épouse, Lois Lane, est disponible ? Est-ce que cela vous conviendrait ?
Je peux vous mener à leurs bureaux. »

« Ce serait… formidable » !

** Maintenant ! **

Le Néo-Dieu commence à suivre Ron, en attendant la réaction de J’Onn.
Pour qu’il les quitte quelques instants, et rejoigne leur cible.

Jimmy Olsen.
Qui, lui, rôde toujours autour du bureau de Perry White – avec un air sombre sur le visage.
Bien trop sombre…

Mister Miracle reprend la main, répond à Troupe qui s'interroge et commence à s'impatienter face au mutisme évident de ses deux interlocuteurs. La télépathie était pratique pour communiquer discrètement, mais elle avait ça de dérangeant qu'elle pouvait obliger les personnes à rester immobile et à mettre du temps à répondre oralement. J'Onn sent le trouble naissant chez le journaliste se réduire alors que Scott se met à lui parler, et lui-même fit un sourire sympathique pour accompagner les paroles de son camarade.

"Je vais tâcher de le rencontrer avant qu'il n'accède à Perry White."

Il y avait un problème, J'Onn ne le réalisait que maintenant, il y avait un problème avec ses pouvoirs télépathiques qui semblaient s'insinuer partout où ils le pouvaient. C'est à dire dans la majorité des âmes présentent au sein du QG du Daily Planet. Le Martien s'en inquiétait à présent, se demandant ce qu'il se passait, mais il devait mettre ces questions à plus tard pour se concentrer sur le principal.

-Merci beaucoup de votre aide monsieur.

Courtoisement, il commença à suivre Ron Troupe qui se propose donc de les conduire à son bureau afin qu'ils puissent discuter. Le Martien fit semblant de laisser son regard dériver sur les personnes présentent jusqu'à apercevoir l'être qui rôdait toujours dans les parages du bureau du directeur du Daily Planet. Son esprit avait beau être fermé, il pu nettement sentir son déplaisir à le voir arriver.

-Pardonnez-moi... Êtes-vous le dénommé Jimmy Olsen.

-Mmmh... Oui, c'est moi. Que puis-je faire pour vous ?

-Monsieur Kent nous a parlé de vous, et vous a présenté comme l'un de ses meilleurs amis. Il est absent en ce moment, mais peut-être sauriez-vous où il est.

La figure de l'humain se fit amicale, mais J'Onn n'oublia pas qu'il ne s'agissait pas de l'ami de Clark mais d'un Neo-Dieu infestant le corps du pauvre garçon.

-Non. Excusez-moi, mais j'ai un rendez-vous important avec Monsieur White.

-Je n'en doute pas. Toutefois, je suis sûr que l'aide que nous pourrons lui fournir l'aidera à produire un article qui fera honneur au Daily Planet.

Clark lui pardonne ce mensonge. Peut-être que l'Homme de Demain sera effectivement capable de produire sous peu un article qui attirera l'attention sur le journal de Métropolis.

-Oh, ça tombe bien moi aussi. Peut-être que les deux informations sortiront ensemble. Même si je suis sûr que ça ne le dérangerait pas d'attendre. Après tout. Y a pas le feu. Comme on dit.

... Le feu ? Se pourrait-il... ? Non pas forcément. C'était une expression terrienne. Et même si les expressions terriennes citant le feu avait tendance à le mettre mal à l'aise il n'y avait pas de danger.

-Non, vous avez raison. Il n'y a pas de quoi se précipiter.

-Bien. Excusez-moi, mais je crois que monsieur White a fini. Je vais pouvoir y aller.

Et ce disant, "Jimmy" va pour poser sa main sur la poignée de la porte menant au bureau de Perry White. J'Onn comprit qu'il n'avait plus que quelques secondes pour agir et empêcher le jeune journaliste de pénétrer dans le fameux bureau. Fouillant dans son esprit à toute vitesse, le Martien chercha quelque chose pour capter l'attention de son interlocuteur. Finalement, c'est en repensant à Clark qu'il trouva ce qu'il espérait être une bouée de secours.

-Dites-moi, en tant qu'habitant de Métropolis, que pensez-vous de la loi obligeant tous les héros à se recenser sous peine d'être considéré comme criminels ?

Mister Miracle file avec Ron Troupe, alors que J’Onn J’Onzz leur fausse compagnie.
Il laisse son regard glisser vers son ami, tandis qu’un message télépathique accompagne son départ.

** Fais attention, et méfie-toi. **

Un avertissement rare du Néo-Dieu, généralement plus léger et sautillant.
Un avertissement bienvenu, vu le danger ici présent.
Un avertissement, hélas, en-deçà de la vérité, au regard de ce qu’il se produit réellement dans l’échange avec Jimmy Olsen.

Ce dernier répond simplement aux mots de J’Onn, et tente de l’évacuer ; de s’en débarrasser.
En vain.

Le Martian Manhunter refuse de partir, d’abandonner.
Il trouve même une nouvelle raison de rester, et pose notamment une question pour empêcher Jimmy Olsen d’entrer dans le bureau de Perry White.

Le jeune homme, alors, se fige.

Rien ne se passe. Plus rien ne se passe, en fait.
Autour d’eux.

La Fosse, la zone où les journalistes du Daily Planet vont et viennent, travaillent, se fige.
Plus loin, Scott Free discute avec Ron Troupe et tout semble normal – tout est normal, pour lui et sa Boîte-Mère.
Mais… ce n’est pas le cas.

Jimmy et J’Onn sont coupés des autres ; du monde.
Dans une boucle.
Une boucle temporelle. Une boucle hors du Temps, plutôt.

« Humf. »

Dont le jeune homme a conscience.

« Pas besoin de garder cette apparence humaine, si elle vous gêne. Ils ne verront rien, tandis que je ne l’ai pas décidé. »

Jimmy hausse les épaules, puis se tourne nonchalamment vers J’Onn.

« Je sais qui vous êtes.
Votre… aura est tellement différente des Humains, c’est… une évidence. Leurs sens sont vraiment limités, pour ne rien détecter.
Et… même. Même sans cela.
Le simple fait de vous voir… avec lui. »

Il se colle à la porte du bureau, et grimace en songeant à Mister Miracle.

« Rien que cela, j’aurais compris… donc cessons-là les jeux, d’accord ?
Je sais qui vous êtes.
Mais… vous ignorez qui je suis. N’est-ce pas ? »

Il glousse, légèrement.

« Tellement classique…
Mister Miracle appelle à l’aide, mais ne dit pas tout. Il envoie ses amis au charbon, mais sans lampe frontale !
Classique. »

Son ricanement se fait plus cruel, agressif.

« Il veut ma mort, le savez-vous ? Il veut ma mort.
Oh, je veux la sienne aussi, évidemment.
Mais lui… lui veut vraiment me voir mort. Vraiment, vraiment.
C’est… ça, en fait. C’est ça le twist.
Il a un costume coloré. Il a fait partie de la Justice League. Il sauve des gens. La suite est logique : c’est un super-héros !
Mais non.
Non… non. »

Jimmy souffle, et secoue la tête.

« C’est… un tueur. Un tueur de masse.
Il a tué son people. Et il… il a tué mon peuple, aussi. Sans qu’il n’ait jamais à payer pour cela.
Est-ce juste ?
Posez-vous la question – vous étiez policier, non ? Chasseur de criminels, c’est ça ?
Posez-vous la question.
Qui est vraiment le criminel, ici ? Qui est, en fait, celui qui a manipulé, volé, trompé, détruit et tué… sans jamais répondre de ses actes ?
Qui mérite vraiment d’être puni, mmh ? »

Un Neo-Dieu n'était pas à prendre à la légère, même pour un être aussi puissant que l'était Martian Manhunter. J'Onn en était conscient et avait accueilli favorablement le conseil sage de son ami. Il avait davantage contrôlé ses pouvoirs télépathiques afin de se fermer davantage aux esprits de ceux qui l'entouraient et renforcer sa protection psychique. Fidèle à sa mission et ne désirant pas faciliter la tâche de son ennemi, le Limier Martien avait continué à discuter avec Jimmy pour essayer de le retenir le plus possible. Au moins jusqu'à ce que Scott puisse les rejoindre. Mais le Neo-Dieu avait touché une faille du Martien, une des seules... Si J'Onn avait tenu bon, il avait vite réalisé que le pire s'était produit.
Il était découvert.

-Que se...

Il pourrait tenter de jouer la comédie jusqu'au bout, essayer de faire croire à l'autre qu'il se trompait. Mais Martian Manhunter savait déjà que c'était peine perdu. Il était découvert, un point c'est tout. Son adversaire l'avait identifié, cerné, et il connaissait la seule faiblesse des Martiens comme l'avait démontré son allusion au feu. Le conseil de son ami avait été avisé, mais il n'avait pas suffit. Et le voici donc prisonnier d'une boucle temporelle avec l'adversaire de Mister Miracle.

-Je sais qui vous êtes.

Du moins, il savait juste que l'autre était un Neo-Dieu maléfique, ennemi de Scott Free. Et ça avait suffit. Scott était son ami, l'un de ses anciens coéquipiers de la Justice League International. Un être qu'il connaissait depuis longtemps et qui ne l'avait jamais trahit. Alors oui, il n'avait pas réellement eut besoin de poser plus de questions et escomptait au besoin avoir des réponses plus tard. Mais comme l'avait si bien deviné l'autre, il ne savait pas tout. Il ne savait pas ça.

-Je...

J'Onn écoute ce que le criminel a à lui dire. Il crache sur Scott Free, ce n'était pas étonnant. Il dépeint son ami comme un monstre, comme un destructeur de peuples. Non, ça ne pouvait pas être son ami. L'être que le faux Jimmy Olsen était en train de lui décrire ne pouvait pas être le Mister Miracle qu'il connaissait. Un héros pouvant avoir des moments sérieux et sombres, mais était la plupart du temps joyeux, bondissant et jovial malgré les souffrances qui le hantent.
Mais. Il sentait une pointe de sincérité dans ce qu'il entendait. Son adversaire n'avait pas l'air de lui mentir. Une part de ce qu'il disait était al vérité. Et cela perturbait.

D'autant plus qu'il se souvenait d'une certaine fois peu après le retour de Ted où Scott s'était mis à agir très bizarrement. A avoir l'air mal à l'aise sans vouloir dire ce qu'il y avait, avant de carrément changer de costume. Il avait fait quelque chose durant la guerre des Neo-Dieux, quelque chose d'horrible. Et les New-Gods avaient disparus après cela. Alors c'était ça... C'était ça qui avait hanté son ami au point qu'il se sente aussi mal ?

-La Justice que je sers ne peut condamner sans entendre la version des deux partis concernés. Comme tu le sais, je n'ai pas la version de Scott. Je ne peux donc pas juger.

Il ne comprenait pas ce qui avait bien pu se passer pour que Scott décide de purement et simplement anéantir tout un peuple. Son propre peuple qui plus est. Le Limier était déjà incapable de comprendre comment on pouvait vouloir tuer plusieurs membres de son espèce, alors son espèce entière... Et surtout, ça ne cadrait pas l'image qu'il avait de son ami. Scott aurait dû lui en parler oui, mais il devait avoir ses raisons. Il fallait le croire.

-Mais toi, toi que prétends-tu être ? Dissimulé dans le corps d'un humain qui n'a sans doute rien demandé, penses-tu être innocent de tous crimes ? Il n'est pas juste qu'une âme subisse le joug d'une autre. A fortiori lorsqu'elle est incapable de se libérer seule.

Le regard de J'Onn se fit plus dur, plus sérieux, et l'espace de quelques secondes ses yeux rouges apparurent à travers le regard noir de son apparence humaine avant de disparaître tout aussi vite. Ça aurait pu être le moment où l'esprit du Martien se rue vers celui du Docteur Impossible pour le déloger de son refuge. Mais non. Parce que J'Onn sait qu'il affaire à un Neo-Dieu, et qu'une attaque frontale risquait de causer des dégâts inutiles.

-Si tu prétends être plus juste que Mister Miracle, libère l'âme de cet humain qui n'a aucun lien avec lui.

« Cela m’est impossible. »

La réplique de Jimmy Olsen est sèche et brutale.
Immédiate, après la demande de Martian Manhunter, évidemment troublé par les paroles de cette créature, nichée dans le corps d’un jeune innocent.

« A cause de ton cher Mister Miracle. »

Un sourire malicieux glisse sur le visage de Jimmy Olsen.

« Je comprends bien sûr tes doutes, tes hésitations – c’est ton ami, après tout. Vous êtes proches.
Tous deux issus de mondes étrangers, émigrés, exilés sur Terre.
Vous êtes proches… mais êtes-vous vraiment amis ? »

Il glousse, en croisant lentement les bras.

« Non, évidemment.
Tu ne sais pas tout de lui ; tu sais très peu de lui. Il garde ses secrets. Il dit ce qu’il veut dire. Il dit ce qu’il faut pour obtenir un a priori favorable, et ensuite ses manières – son style, tout cela suffit.
N’est-ce pas ?
Oh, tu te sens proche de lui… mais tu ne l’es pas. Ton peuple est mort. Ta civilisation est morte. Ta famille est morte.
Tu es seul, sur un monde différent ; étranger.
Tel n’est pas son cas. »

Son regard se fait plus fort, plus pénétrant encore.

« Son monde n’est pas détruit. Son monde vit. Sa civilisation s’étend, encore.
Sa famille existe.
Sa mère, certes, est morte – mais le Haut-Père vit, et même Darkseid peut être considéré comme une figure parentale.
Il est marié. Il est entouré.
Il a… tout ce que tu n’as pas ; tout ce que tu n’as plus.
Et, pourtant, il se présente comme toi – seul. Exilé. Involontaire. »

Jimmy hausse les épaules.

« Il ment. Il trompe. Il manipule.
Il ne cesse de mettre autrui en danger, pour ses plans et ses machinations. As-tu vu l’enfant vert qu’il emmène sans cesse ? Cet innocent a failli mourir des dizaines de fois, par la seule faute de Mister Miracle. Et il continue.
Jusqu’à ce que l’enfant meurt. Il le pleurera.
Mais en trouvera un autre.
Car c’est ainsi qu’il aime faire – avec un public. Avec une audience. »

Il ricane, cruellement.

« Et c’est ce qu’il a eu, en fait.
Il les a tués. Vraiment. Il a monté une vague explication sur la Source, un cercle vicieux – et il a tué les Néo-Dieux. Tous.
Devant une audience, oui.
Il les a tués – il les a anéantis. Et… il m’a annihilé, alors. »

Jimmy détourne les yeux. Son visage exprime alors une tristesse.
Extrême.

« Mister Miracle le dit souvent : les Néo-Dieux s’incarnent, se réincarnent. Il fait partie… du Quatrième Monde. La quatrième version.
Je… devais faire partie du Cinquième Monde.
Je devais être lui. Je devais… être le Mister Miracle du Cinquième Monde.
Mais.
Mais ton Mister Miracle… a tout changé ; tout brisé. Il a stoppé les réincarnations, les cycles.
Il a anéanti le Cinquième Monde, avant qu’il n’arrive. »

Il ferme les yeux, encore hanté.

« Je… viens du futur. D’un futur qui n’existe plus.
J’avais voyagé dans le passé, ce temps, car j’avais senti une perturbation. J’ai assisté, impuissant, à la destruction de mon avenir.
De mon peuple. Par sa faute. »

Ses poings se serrent, quand il rouvre les yeux.

« … et il a fait de moi le vilain.
L’ennemi. Le monstre. Le salaud. Son Moriarty. Sa Némésis.
Il a fait cela de moi.
Et il m’a enfermé – dans le Limbo, là où les entités disparaissent. Là où mon corps demeure.
C’est pour cela que je ne peux le libérer, Martien. Cet innocent.
Mon âme seule a fait le voyage retour. Mon corps s’est évaporé.
Il… m’a définitivement tout pris. Mon existence. Mon monde. Mes proches. Mon avenir.
Tout. »

Il souffle, et hausse encore les épaules.

« Voilà ce qu’il est ; qui il est.
Alors ?
Est-il toujours ton ami, mmh ? »

J'Onn a froncé les sourcils face à la réponse sèche et brute de son interlocuteur. De ce Neo-Dieu qui occupait le corps d'un être faible et incapable de se défendre face à une telle attaque et qui pour toute défense n'a que haine et colère à l'encontre de son ami. Le Limier Martien ne devrait pas écouter... Un autre que lui aurait sans doute déjà mis en œuvre une offensive contre le Docteur Impossible, mais pas lui. Il écoutait plutôt ce que le Neo-Dieu réfugié dans le corps d'un humain avait à lui dire. Et ce n'était guère plaisant. Oui, J'Onn avait tendance à se sentir proche de Scott et de Clark parce qu'ils étaient eux aussi d'origine extraterrestre. Pas seulement pour cela, mais en bonne partie.

-Je sais tout ce qu'il a ou pourrait avoir, alors que je ne l'ai plus. J'en sais même un peu plus que toi, je le crains. Mais tu n'es peut-être pas non plus au courant de tous ses faits et gestes.

Mister Miracle n'a plus de femme, ils ont divorcé après une douloureuse séparation. Il ne considère ni Darkseid, ni le Haut-Père comme une figure parentale. Quant à son peuple, les Neo-Dieux, qu'ils soient d'Apokolips ou de New-Genesis il ne l'avait jamais entendu émettre le souhait de vivre auprès d'eux. Ce serait même le contraire même. Raison pour laquelle Scott se définissait comme exilé. Mais la suite par contre était plus... Difficile à contrer. L'amitié entre Mister Miracle et un jeune héros terrien qui mettait en danger la vie du plus jeune... Et ce que le faux Jimmy expliqua tout de suite après

-Mmmh...

Ce qu'il disait, c'était affreux. Absolument horrible. Le Scott que Martian Manhunter connaissait n'aurait jamais fait ça... Enfin, c'est ce qu'il pensait. C'est ce qu'il pense toujours au fond de lui, malgré la pointe de doute que son interlocuteur était parvenu à introduire en lui. Mais il y avait une telle tristesse dans ses paroles qu'il ne parvenait pas à se dire qu'il mentait. Il ne mentait pas. C'était sans doute ça le pire. Ce qu'il disait était, hélas, emprunt de la plus terrible vérité.

-Je...

J'Onn se sentait perdu, perturbé. Et c'était le but recherché ça ne faisait pas de doute. Et "Jimmy" y arrivait fort bien. Parce qu'il disait la vérité, il dévoilait une part cachée du maître de l'Evasion qu'il n'aurait jamais pu imaginer seul. Après un petit temps de silence, le Limier Martien reprit la parole avec une voix pleine de compassion véritable.

-Je te présente mes condoléances pour ton peuple. Comme tu le sais, je sais quel effet cela fait de se retrouver seul au monde. De ne plus avoir aucune attache dans un univers bien trop grand pour soi-même. Après avoir assisté et survécu à l'anéantissement des siens. Tout cela je peux le comprendre, et peux même comprendre ta colère.

Même s'il ne la partageait pas... Malgré tout ce que l'autre lui avait dit, malgré toutes les insinuations qu'il avait lancé, J'Onn ne parvenait pas à détester Scott. Parce qu'il restait son ami, l'un des membres de cette famille qu'il avait retrouvé sur cette Terre. Il était persuadé

-Je ne vais pas te demander de pardonner à Mister Miracle, je me rends bien compte que se serait utopique. Ta haine est trop grande. Rien ni personne ne pourra te rendre ce que tu as perdu. Mais, tu n'es pas obligé d'infester le corps de cet être innocent. Libère-le, et je t'aiderais à trouver un autre monde. Un endroit qui ne remplacera jamais ton foyer perdu mais qui te permettra de recommencer une nouvelle existence. Loin de celui que tu hait tant.

Ses paroles étaient douces, le Docteur Impossible aurait pu même croire qu'il avait réussi à faire changer d'avis Martian Manhunter vis à vis de Mister Miracle. Mais le Martien n'oubliait pas qu'il y avait une autre personne impliquée dans tout cela qui n'avait strictement rien demandé. Il tendit la main au Docteur Impossible en guise de bonne foi.

-Je déciderais plus tard ce que je pense de mon coéquipier. Ce qu'il a fait est horrible, mais je ne peux oublier que tu te dissimules dans le corps d'un être qui n'a pas voix au chapitre. Accepte mon aide. Laisse-moi t'aider à trouver un endroit qui te convienne. Loin de lui. Dans un corps qui pourrait être entièrement à toi.

Le ton du Martien se fit plus dur, plus sévère.

-Si tu refuses, saches que je n'hésiterais pas à sévir malgré la compassion que j'ai pour toi. Mon rôle est d'assurer la sécurité des faibles face aux plus forts. Je n'y dérogerais pas.

Jimmy ne dit rien, après la longue réponse de Martian Manhunter.
Son argumentaire, en fait.

J’Onn J’Onzz ne faillit pas à sa réputation, et pose idéalement les choses ; les événements, les thèmes. Les problématiques.
Les unes après les autres.

Le Martien réagit, en réfléchissant ; posé. Calme.
Puissant, par son intelligence simple et douce.

Il prend acte, bien évidemment, des paroles de la créature qui possède Jimmy Olsen – et sent sa sincérité, son honnêteté.
La vérité, dans les mots et la douleur de l’entité à l’intérieur.

Mais il ne peut tout accepter. Mais il ne peut tout tolérer.
Mais il ne peut tout encaisser.

Martian Manhunter propose une solution, même. Un arrangement.
Pour que toutes les parties réussissent.
Pour qu’il n’y ait pas de perdant ; que des gagnants.

Que des survivants.
Et aucune… plus aucune victime.

« Je… »

La créature en Jimmy hésite, alors.
Il a suivi les dires de J’Onn – il l’a écouté. Il a fait l’effort, et ne le regrette pas ; car il est touché. Troublé.

Il a écouté.
Il comprend l’idée. Il comprend le principe. Il voit… l’intérêt que cela peut avoir.

Et… ça le tente.

Déjà, parce qu’obtenir un autre corps, ou un propre corps, c’est une idée qui l’attire. Il ne goûte guère de contrôler Jimmy Olsen, notamment pour les limites de son organisme.
Ensuite… parce que J’Onn l’écoute, en fait. Parce qu’il ne le repousse pas. Parce qu’il ne le rejette pas, de principe.

Ça le tente, donc ; beaucoup.
Mais…

Mais.

« Non. »

Sa réplique est soudain douce – elle n’a plus rien de sèche.
Elle est presque… déchirante.

« Je… oui, bien sûr. Bien sûr que j’accepte tes… condoléances. Bien sûr que j’apprécie ta… sympathie.
Bien sûr… que ton offre me plaît, me touche.
Mais… »

Il souffle, et détourne les yeux.

« … c’est un criminel.
C’est un tueur. C’est… un responsable de génocide. C’est un destructeur. Un criminel.
Je… je ne peux pas.
Je ne peux pas… le laisser s’en sortir. Tu… tu as été chasseur de criminels, non ? C’est ça ? Tu… comprends, je crois.
Tu comprends, j’espère.
Je… ne peux pas le laisser vivre comme si de rien n’était. Il… il doit être puni. Il doit payer. Il… »

Jimmy hausse les épaules, et sourit tristement en regardant J’Onn.

« Après… oui.
Après, je libérerais… ce gamin. Oui. Mais… mais avant, il faut l’arrêter ; le punir. Il me faut la just… »

Le Docteur Impossible est interrompu, soudain ; par un choc.
Une explosion.


Une explosion lumineuse… qui ne le laisse pas insensible.

« Haaaa ! »

Il est projeté au sol.
Il souffre. Il se met en position latérale de sécurité. Il tremble.
Il souffre, oui. Beaucoup.

« Tout va bien, J’Onn.
Je vais m’occuper de ce salaud – définitivement. »

Une voix lourde et puissante s’élève, alors.
Les journalistes et employés du Daily Planet demeurent figés – mais quelqu’un se rapproche de J’Onn et Jimmy.


Mister Miracle ; en costume.
Avec un air… sombre, et grave sur son masque sensible. Un air que J’Onn ne lui connaît pas.
Comme d’autres éléments qu’il découvre, sur le maître de l’évasion…

Le Limier Martien avait été touché, véritablement par l'histoire de Docteur Impossible. Il aurait voulu, il avait cherché des traces de duplicité, de mensonge dans les paroles du Neo-Dieu. Cela aurait presque été un soulagement parce que ça aurait dédouané son ami des crimes horribles que le Docteur Impossible cherchait à lui coller. Mais non. Les paroles de l'hôte involontaire de Jimmy avait dit la vérité. Et s'il pouvait toujours y avoir des intentions secrètes, mauvaises derrière les actes du Neo-Dieu, il y avait terriblement de sincérité dans sa tragédie. C'était une âme perdue, une âme en peine qui s'accrochait désespérément à la seule chose qui lui restait. A la seule chose qui le rattachait encore à son monde perdu.
Sa haine de Mister Miracle.

-Non. Ne fais pas ça...

Une haine bien trop forte, bien trop tenace hélas. Même la possibilité de se voir offrir une seconde chance ne parvenait pas à faire fléchir cette volonté destructrice. Ca avait failli oui, mais ça n'avait pas fonctionné. Et cela attristait véritablement le Martien qui continuait de se sentir proche de celui qui était pourtant un monstre. Au moins aux yeux d'un ami en qu'il avait toute confiance. Peut-être parce qu'ils avaient tous les deux perdus leurs peuples trop brutalement.
Peut-être que J'Onn aurait fini par mal tourné, s'il était resté seul suffisamment longtemps sur les ruines de Mars... Ou qu'une âme plus mauvaise se soit présenté à lui à son arrivée sur Terre.

Mais. Mais le Limier Martien n'était pas comme ça, justement. Comme le disait si justement Docteur Impossible, il était et demeure encore un chasseur de criminels. Comme la majorité des proches qu'il était parvenu à se faire sur Terre en fait. Mais alors qu'il s'apprêtait à répliquer, le Docteur Impossible s'effondre sous l'impulsion d'une terrible souffrance. Une souffrance provoquée par le Maître de l'Evasion en personne qui apparaît. Bien plus sombre et grave que jamais.
L'hôte de Jimmy haïssait Mister Miracle... Mais le Martien découvrait que le contraire était vrai aussi !

-Scott, non Scott ça ne va pas bien.

Aux pieds et entre les deux extraterrestres, le corps de Jimmy était figé dans la souffrance et le Neo-Dieu du Quatrième Monde paraissait bien déterminé à abrégé la vie l'existence du parasite qui avait si bien sût s'attirer la compassion du Martien. Ce dernier ne pouvait qu'assister à l'exécution pure et simple que Scott semblait envisager pour son adversaire. Et ça, le Limier ne pouvait le laisser faire. Surtout qu'il ne pouvait s'empêcher de se demander si l'autre n'allait pas profiter de cela... En les sortant au pire moment de la boucle temporelle où il les avait enfermés.

-Arrête. Arrête tout de suite, mon ami !

Aussitôt, J'Onn interposa son esprit entre celui du Neo-Dieu et ce qui était en train de l'agresser et commença par libérer lentement mais sûrement le Docteur Impossible. A le sortir de l'étau de souffrance qui l'emprisonnait. Mais ce faisant, le Limier entreprit aussi une autre action. Celle d'extraire le Neo-Dieu de du corps de Jimmy... Pour l'enfermer dans le seul endroit où il pouvait se permettre de le bloquer sans que cela ne nuise à personne.
Son propre esprit !

Mister Miracle tourne lentement son visage vers Martian Manhunter, alors que celui-ci répond.
Par des mots et des actes qui ne lui plaisent pas.

« Arrête. »

La réplique est brutale.
Sèche. Agressive. Violente.

« Arrête tout de suite. »

Ses sourcils se froncent, sous son masque sensible.
Il sent, bien sûr.
Il sent l’action de J’Onn – ses actions, bien sûr.

D’une part, pour libérer Jimmy Olsen de l’influence du Docteur Impossible.
De l’autre… pour le stopper, lui.

Le Néo-Dieu n’accepte pas cela.

« Je t’ai demandé de venir pour m’assister, J’Onn. Non pas pour agir en me faisant défaut – ou contre moi. »

Il grogne, et enchaîne ; sans que rien ne se passe.
Mais J’Onn… sent.

Il sent la résistance de Mister Miracle. Il sent l’action de la Boîte-Mère.
Il sent la puissance de la machine merveilleuse, qui lutte contre l’influence télépathique du Martien ; qui la repousse.
Violemment.

« Tu… as cédé, J’Onn. Tu t’es soumis.
Tu es tombé dans son piège.
C’est un maître manipulateur – un maître du mensonge. Il n’est que vices et maléfices. Il me hante depuis trop longtemps.
Cela doit cesser. Définitivement. »

« Ai… aidez-moi ! »

Jimmy Olsen roule sur lui-même, au sol ; rongé par la douleur.
Sans que cela provoque la moindre pitié chez Mister Miracle, qui fige son attention vers lui… et avance.

« Cesse ton petit jeu. Tu ne trompes personne. »

Ce qui est faux.
J’Onn J’Onzz, déjà, pourrait être encore plus troublé par l’attitude de son camarade, car l’entité dans Jimmy semble véritablement en proie à une douleur absolue.
Le Néo-Dieu s’approche, se penche, et lève son poing ; pour frapper.
Un homme au sol.

Un acte lâche et fort peu noble. Certainement peu au goût du Martien.
… et des autres.

« Hey ! Il s’en prend à Jimmy ! »

« Bordel, un réparateur est avec un taré en collants ! Plaquez-les ! »

La bulle temporelle du Docteur Impossible s’effondre ; certainement parce qu’il n’a plus assez de forces pour la maintenir.
Ou pas.

Le fait est que les employés du Daily Planet découvrent soudain la scène, et voient notamment un homme costumé se préparer à frapper Jimmy.
Leur Jimmy.
Ils ne peuvent l’accepter.

Scott Free tourne la tête, et les voit ; il grimace.

« Je… n’ai pas le temps pour ça ! »

Il pose une main au sol et, par sa Boîte-Mère, provoque une onde de choc qui fait tomber les employés qui venaient vers eux.
Tout le monde tombe par terre ; et lui replie son poing, prêt à frapper Jimmy, hanté par une souffrance absolue.

Sauf… que.

« Scott. Non. »

Sauf qu’une voix se fait soudain entendre.
Sauf qu’un son profond et puissant résonne brutalement au cœur du Daily Planet – depuis l’extérieur.
Depuis le vide, au-delà des grandes baies vitrées.


Il est là, bien sûr. Il est venu.
Il les fixe.
Et il va poser de nouveaux problèmes à Mister Miracle…

J'Onn agit... Autant pour l'un ou l'autre des New-Gods. En cela au moins Mister Miracle avait raison, le Martien agissait pour eux deux. Pour les deux ennemis qui se haïssaient tellement qu'ils étaient sur le point de se déchirer aux yeux de dizaines d'humains et au détriment de leur sécurité. Enfin, pour l'instant, c'était Scott qui s'acharnait sur "Jimmy" et semblait éprouver une forte colère envers J'Onn. Le Neo-Dieu ne comprenait pas ce qui était en train de se jouer. Il ne savait pas ce que le Martien craignait.

-J'agis pour toi, Scott ! Tu ne vois pas ce qu'il risque de se passer ?

Le combat commence entre les deux Neo-Dieux et le Martien qui se trouve entre les deux. Le Docteur Impossible trop perclus de souffrances n'est pas une menace, ou ne semble plus l'être en tout cas, mais Mister Miracle s'en prenait directement à son ami via la Boite-Mère.et par ses paroles blessantes. Les cris de souffrance du Docteur Impossible l'empêche de répondre... Et il n'en n'a rapidement plus l'occasion car la bulle temporelle s'effondre, dévoilant l'horreur aux yeux des humains. Et bien entendu, Scott est lui-même en train de faire un acte inconsidéré.

-Arrête !

J'Onn s'apprête à reprendre sa forme habituelle, quitte à griller sa couverture par la même occasion. Alors que les journalistes du Daily Planet tombent, J'Onn frappe contre les protections érigées par la Boite-Mère pour déstabiliser son ami. Ce qu'il craignait depuis tout à l'heure était en train de se produire, le Docteur Impossible apparaissait comme une victime aux yeux des journalistes qui se retournaient contre eux. Mais il n'avait pas prévu l'attaque que Scott avait osé perpétrer contre eux.
Et il avait encore moins prévu son arrivée à lui !

-...

-Que se passe-t-il ?

Croyez-le ou non, même le puissant Limier Martien pouvait se sentir mal face à Clark. Surtout lorsqu'il vous regardait de ce regard perçant et inquisiteur. Le Kryptonien jugeait, et il y avait de quoi. Il venait de voir Mister Miracle agresser purement et simplement

-Pourquoi t'en prenais-tu à mon ami?

-Ce n'est pas ce que tu crois Superman.

Non, il était impossible qu'un humain puisse justifier ce qui était en train de se passer. Ainsi, il résolu donc à contacter le héros de Métropolis via télépathie. En espérant qu'il l'écouterait.

"Kal-El, c'est moi, J'Onn. Ecoute, tu ferais mieux de nous évacuer tous les trois. Quelque chose habite dans le corps de Jimmy. Et cet être est dangereux. Il faut l'évacuer."

Et que Scott Free saurait se contrôler.
Le Daily Planet et ses employés n'avaient pas besoin d'un combat entre plusieurs races extraterrestres dans leurs locaux. Leur machine à café défectueuse serait le moindre de leurs soucis dans ce cas-là.

Un silence lourd s’installe au cœur de la rédaction du Daily Planet.
Plus personne ne bouge.

Les journalistes sont pour la plupart au sol – touchés, vaincus par l’onde de choc provoquée par la Boîte-Mère.
J’Onn J’Onzz tente d’opérer en pacifiste, en négociateur… entre deux forces ; deux puissances.

Mister Miracle, d’une part.
Qui demeure accroupi devant un Jimmy Olsen rongé par des spasmes et des douleurs inconnus. Dont l’intensité touche et inquiète ses proches.

Et… l’autre.
L’Homme d’Acier. Le Dernier Fils de Krypton. La Merveille de Metropolis.
Superman.


Qui pénètre au cœur du Daily Planet, et s’avance en flottant ; vers eux.
Vers Jimmy, et eux.

« Tout va bien. Je suis là. »

Il lève les mains et sourit, pour apaiser ; les journalistes.
Ça ne fonctionne pas.
Mais… ça fait gagner du temps.

** J’Onn, j’entends ce que tu me dis, et cela corrobore des soupçons récents sur Jimmy, dont l’aura a changé. Je ne peux cependant tolérer ces événements. Scott et toi savez l’importance qu’ont Jimmy et le Daily Planet pour moi. Pourquoi n’êtes-vous pas venus me consulter ? **

Superman se fige alors devant le Néo-Dieu, toujours immobile.
Et crispé.

« Tu… t’exclues de l’échange télépathique. Y a-t-il… une raison, à cela ? »

« Humf. Oui. »

Scott Free se redresse, et fixe l’Homme d’Acier.
Ils se toisent.
Ils se jaugent. Ils s’évaluent.

Clark Kent n’avait jamais pensé devoir faire cela avec l’artiste de l’évasion.
… mais le sentiment n’est pas partagé.

« Parce que…
Parce que vos échanges niais et votre sentimentalisme coûtent beaucoup à James Olsen, qui se meurt de seconde en seconde.
Le Dr Impossible le tue – et vous le laissez faire.
Je ne peux l’accepter. »

« Scott… attends. Tu nous connais, tu sais que rien ne peut nous resister, ensemble. Calme-toi, et laisse-m… »

« JE NE PEUX PLUS ACCEPTER QU’IL VIVE UN INSTANT DE PLUS ! »

Mister Miracle explose ; il sort de ses gonds.
Il attaque.


Il se projette vers Superman – et lui tire dessus.
Avec la puissance de son costume.
Avec la puissance… des Néo-Dieux.

Ça fait mal.


Superman le sent passer – et est violemment projeté en arrière, roulant et s’écrasant au cœur de la rédaction.
Son immobilisme ne va durer que quelques instants.
Mais Scott n’a pas besoin de plus.

« Tu aurais dû m’écouter, J’Onn ! Tu aurais dû ! »

Mister Miracle se baisse, et attrape Jimmy Olsen au collet.
Des Aéro-Disques apparaissent sous ses pieds – et il file, alors. Il se projette.
Dehors.


En fracassant un mur… mais en faisant attention que les gravats ne gênent personne.
Ne touchent personne.

« Humf. Sapristi. »

Superman se redresse, à quelques mètres ; se relève.
Grimace.
Et sourit, à nouveau.

« J’Onn… peux-tu les apaiser, et me rejoindre ? M’est avis que nous ne serons pas trop de deux, pour calmer cet étalon fou ! »

L’Homme d’Acier retrouve ses racines fermières, en évoquant ainsi leur ami ; qui l’inquiète.
Qui lui rappelle des moments dont il a entendu parler, et qui ne lui plaisent guère.

Clark tente cependant de ne pas juger trop hâtivement – et file.
Vers l’extérieur.
Vers Mister Miracle et son otage !

Pourquoi Scott et lui n'ont pas été voir directement l'Homme d'Acier au lieu de s'aventurer ainsi au sein du Daily Planet pour tenter d'en extraire un être maléfique ? Parce que l'être en question était un Neo-Dieu, l'une des races les plus dangereuses de l'Univers. Et cet individu avait passé bien trop de temps sur Terre, au milieu d'humains et dans le corps de l'un d'entre eux. Mais aussi, à ce moment-là, J'Onn avait une pleine confiance en Scott Free. Son ami avait besoin d'aide , et le Scott Free qu'il connaissait ne pouvait avoir de mauvaises pensées. Et malgré tout ce que lui avait dit le Docteur Impossible, il avait continué de croire en son ami. Mais là, il ne savait plus trop quoi croire.
Mais il ne répondit pas à Clark, qui était de toute façon occupé.

Scott continue de parler, plein de hargne et de rage contre eux deux. Il semblait les voir uniquement comme des ennemis, des opposants à son projet de violence. L'artiste de l'Evasion qui amusait les foules semblait bien loin, bien loin. Et si l'inimitié qui unissait les deux justifiait davantage de violence, elle n'expliquait pas tout. Enfin, il y a un petit indice montrant que le Neo-Dieu n'avait pas encore perdu totalement l'esprit. Il prend garde à ne blesser personne lors de sa sortie.

-Fou oui... Il est fou. Ils sont fous tous les deux. Je te rejoins.

Clark s'élance vers les cieux et à la poursuite de Scott et de son otage, tandis que des journalistes s'étaient relevés et étaient inquiets. Véritablement. Inquiets et en colère. J'Onn pouvait les comprendre, mais il fallait les calmer. Sans perdre trop de temps. Les journalistes s'avançaient vers l'extraterrestre toujours sous son apparence humaine. Et ce fut le journaliste sportif qui l'interpella en premier.

-Qu'est-ce que c'est que ce chantier ! On vous prenait pour deux faux réparateurs !

-Ce serait un peu long à vous expliquer. Pour faire court, votre journal s'est malheureusement retrouvé impliqué dans une crise cosmique. Et le dénommé Jimmy Olsen est un... Elément important.

-Quoi ? Jimmy ? Notre Jimmy ? Et toi, qui es-tu ?

-Je suis... Celui qui aider à mettre fin à tout ça.

-A la place de Superman ?

-Non. J'ai juste dit que j'aiderais.

Avec un sourire malicieux, l'humain commença à disparaître peu à peu, pour laisser place à un être humanoïde vert de deux mètres. Le Limier Martien venait de reprendre ce que beaucoup pensait être sa forme véritable. J'Onn sourit pour tenter de rassurer, de faire croire que la situation n'était pas si catastrophique qu'elle n'en n'avait l'air. Puis, il s'élève dans les airs et passe par l'ouverture qu'avaient emprunté Clark et Scott auparavant.

Superman faisait au mieux, comme d'habitude, comme toujours. Il tentait de faire aller les choses au mieux. Mais Scott était si furieux, si hors de lui qu'on pouvait légitimement douter. Même si on parlait de Superman en personne. Les deux adversaires continuent de se faire face, avec le pauvre Jimmy Olsen et son hôte indésirable entre les deux. Mais soudain, une vision stupéfiante s'impose aux regards des deux extraterrestres qui luttent dans le ciel de Métropolis.


L'apparition est véritablement surprenante, et dure plusieurs longues secondes... Avant de dissiper aussi vite qu'elle était apparue. Mister Miracle se rendra bien vite compte que Jimmy ne se trouve plus dans ses mains et comprendra encore plus vite qui est le véritable responsable. Mais celui-ci a dissimulé son esprit pour rendre sa localisation et celle de Jimmy/Impossible irréalisable ou difficilement. Clark entend une nouvelle fois la voix de J'Onn dans son esprit.

-Retiens Scott. Je me charge de libérer Jimmy. Je peux... Le libérer. Emprisonner l'être qui l'empoisonne. Je crains qu'il ne faille faire cela au plus vite pour apaiser Mister Miracle.

Et J'Onn se ferme à toute communication télépathique quelqu'il soit, et surtout à la Boite-Mère de Scott. Invisible sur le toit d'un immeuble abandonné, le Martien avait déposé Jimmy au sol et... Projeta son esprit dans la psyché torturée du pauvre Olsen. Au moins Scott avait raison sur un point, il fallait que cela cesse. Il fallait qu'Impossible sorte de là, qu'il le veuille ou non. Alors, le Limier s'acharna à séparer les esprits de l'humain et du Neo-Dieu, processus facilité par la souffrance de l'extraterrestre. Peu à peu, les liens commençaient à céder. Petit à petit. Jimmy commençait à être libéré.

Superman flotte au-dessus du sol, dans le ciel de Metropolis.
A quelques mètres de Mister Miracle, immobile.
A quelques mètres, aussi, de Martian Manhunter – qui les a figés par son apparition terrible, et a pu s’emparer de Jimmy Olsen.

** Tu peux compter sur moi, J’Onn. Je vais empêcher Scott de poursuivre ses œuvres folles – quoi qu’il m’en coûte. **

Superman est déterminé.
Le destin de deux amis est en jeu – et il refuse de choisir. Il refuse d’en sacrifier un.
Il refuse d’en perdre un.

« Cela… doit cesser. Scott. »

L’Homme d’Acier s’avance, lentement. Il fixe le Néo-Dieu, attentif au moindre geste – au moindre mouvement, qui puisse le gêner.
L’alerter.

« J’Onn m’explique tout par télépathie… je comprends ta crainte. Je comprends ton angoisse. Je comprends ton trouble.
Mais… ce n’est pas toi. Ce n’est pas ce que tu es.
Cette violence, cette brutalité.
Ce… n’est pas toi. »

Clark se fixe juste devant Scott ; et sourit.
Un de ces sourires qui font fondre ceux qui les voient – un de ces sourires qui font de lui Superman.

Mais…

« C’est là ton erreur, Kal-El. »

Seul un ton froid et terrible s’échappe des lèvres de Mister Miracle.

« Ceci… est exactement ce que je suis. Ce que j’ai été formé – élevé pour être.
Sur Apokolips. »

Scott plonge un regard terrible dans les yeux de Clark ; qui sait.
Il sait ce qui va arriver.
Mais l’Homme d’Acier découvre soudain que… même sa super-vitesse peut être battue.


Par celle d’un Néo-Dieu, qui abat son poing violemment sur le visage de Superman !

« Chaque seconde, Kal-El. Chaque seconde qui passe augmente l’emprise du Docteur Impossible en Jimmy Olsen.
Je me bats pour le sauver ! Pour vous sauver tous ! »

« Scott, allons… arrête, j… »

« NON ! »

Clark tente de se reprendre après un coup qui l’a fait reculer et trembler – même lui.
Même en plein Soleil.
… mais cela ne fonctionne pas.

Car Scott Free enchaîne, et l’attaque encore.


En révélant d’autres Aéro-Disques – autour de ses bras.
Des Aéro-Disques qui changent soudain de couleur… qui abandonnent le jaune.

Pour… du vert.

« N… non… »

Superman recule ; car l’effet se fait sentir.
Déjà.


L’effet… de la Kryptonite.
Que la Boîte-Mère parvient à recréer – le temps pour son porteur de frapper encore Clark, pour le repousser.

Et lui faire gagner du temps.

« J’Onn. »

Afin de se concentrer sur l’urgence, donc.
Afin… de se tourner.


Vers Martian Manhunter.
Vers son allié. Vers son camarade. Vers son ami.

J’Onn tente de libérer Jimmy Olsen, mais ne rencontre que le néant, dans ses recherches télépathiques. Jimmy continue de trembler dans ses bras, mais le Martien n’y peut rien.
Et… Scott Free s’adresse à lui ; froidement.

« Laisse-le-moi. Ou je te forcerais à me le laisser. »

Il n’hésitera pas.
Il est en mission – et rien ne doit l’empêcher d’agir.

Rien. Ni personne.

Superman est seul face au terrible Neo-Dieu en furie. L'Espoir de Métropolis est en difficulté face à Scott déchaîné et prêt à abattre tous ceux s'opposant à lui et à sa marche vengeresse. Si il avait réellement eut conscience de cela, J'Onn aurait réagit, aurait essayé d'aider Superman en grosse difficulté. Mais le Martien est plongé dans la psyché de Jimmy et cherche. Il cherche toujours la trace du Docteur Impossible afin de pouvoir l'extirper du corps de son hôte. Mais il ne trouve rien. Réellement. Ce n'est pas qu'il n'arrive pas à trouver le Neo-Dieu, c'est qu'il ne trouve rien. Rien du tout.
Pour faire simple, le Limier Martien a entre les bras un corps... Sans âme. Une coquille vide en forme de Jimmy Olsen mais sans conscience.

-C'est impossible...

Ledit corps ne serait pas en train de trembler de souffrance, Martian Manhunter se serait même demandé s'il tenait réellement quelque chose. La réponse est oui, il tient réellement quelque chose. Mais ce n'était pas... Vivant. Pas réellement. Et c'est là que J'Onn commence enfin à comprendre. Il s'était fait avoir. Ils s'étaient tous les deux fait avoir, mais surtout lui dont les puissantes capacités mentales ont été flouées par... Quelque chose. Par quelqu'un.

-Par H'romner..

J'Onn rouvre les yeux et voit son super-ami en train de se faire malmener par Mister Miracle. Ce dernier n'hésite pas à utiliser l'arme la plus destructrice à utiliser contre Superman et tous les êtres Kryptoniens et même à moitié. La Kryptonite. Cette pierre verte inoffensive pour tous les êtres, mais au rayonnement mortel pour ceux dont la puissance se renforce sous la lumière du soleil jaune.

-Clark éloigne-toi !

Trop tard, l'Ange de Métropolis s'effondre sous les coups de Mister Miracle qui s'adresse à J'Onn qui... Commence enfin à comprendre. Après tout ce temps. Après toutes ces minutes perdues. Il avait été floué, ce n'était pas Jimmy qu'il tenait. C'était une illusion. Une illusion sans vie, sans âme, sas rien. Juste une illusion. A quel moment l'illusion avait-elle commencé ? Concernait-elle seulement quelques éléments du décor ou l'ensemble ?
Clark se comportait comme Clark ce qui tendait à prouver qu'il était le vrai. Mais Scott, était-il réellement Scott ? Ou une illusion ?

-Qui es-tu ?

Une question toute simple, toute bête qui avait été télépathiquement prononcé avec tant de force qu'elle semblait se répercuter sur les toits de Métropolis. J'Onn ne donnait aucune indication sur sa présence pour l'instant, mais son esprit entra en contact avec celui du Neo-Dieu. Il l'observait, le scrutait... L'analysait. Pour savoir qu'il était vraiment et décider comment agir. En se préparant.
Ce Scott avait usé de la kryptonite face à Superman. Il n'hésiterait pas à user de la pire faiblesse des Martiens face à lui. Il se préparait donc psychologiquement à encaisser.
Il devrait encaisser.

Un sourire amusé glisse sur le masque sensible de Mister Miracle, alors qu’il entend la question de Martian Manhunter.
Alors que ce dernier, enfin, comprend.

« Ha ! »

Un gloussement cruel accompagne ses mots.

« Tu as enfin deviné. Parfait, formidable.
Tu as été plus long que je ne le pensais – mais tu as réussi. Bien, bien.
C’est ce que je souhaitais. »

Il flotte toujours sur ses Aéro-Disques, et lève les bras, amusé.

« Je… n’allais quand même pas faire mon grand final sans un public, non ? »

Le gloussement devient ricanement, alors que le Néo-Dieu passe une main devant son visage.

« Ta question est légitime… mais tu as tous les éléments devant les yeux, voyons !
Tout t’a été dit.
Jimmy Olsen est possédé par un être sans corps. Cet être déteste Mister Miracle. Mister Miracle devient soudain hyper-violent, hyper-brutal, hyper-agressif.
Mister Miracle trahit ses amis, maltraite Superman, exige de tuer un innocent. Et retrouve son vieux costume.
Impossible… non ? »

Un rire sadique ponctue ses mots, alors que ses doigts claquent devant son visage.
Il change, alors.
Son visage change – et son corps, aussi.


Si… familier. Si proche de celui de Mister Miracle.
Tout en étant complètement différent.

« Merveilleux, n’est-ce pas ? J’y suis ! J’ai réussi !
J’ai profité de votre venue au Daily Planet pour percer les défenses de Scott Free – et je l’ai délogé ! J’ai envoyé son âme dans le Limbo !
Je possède son corps, depuis qu’il t’est apparu, mon cher ! Jimmy n’était qu’une illusion !
Scott Free est loin, et j’ai son corps ! »

Le Docteur Impossible glousse ; triomphe.
Jubile.

Il claque à nouveau des doigts, et retrouve son apparence normale. Son corps, son nouveau corps.
Celui de Mister Miracle.

« Scott va sûrement essayer de revenir… il finira même par y réussir, évidemment. Tu le connais.
Mais… cela me laisse un peu de temps.
Un peu de temps pour… lui rendre la monnaie de sa pièce. Pour détruire sa vie – comme il a détruit la mienne ! »

Nouveau claquement de doigts – et nouveau changement.
Le Docteur Impossible enchaîne, avec la voix de Mister Miracle… et se prépare à la suite.


Il sort les armes du Néo-Dieu.
Il sort les armes capables de détruire… le monde !

Il aurait dû s'en douter... Non, en fait il aurait dû le comprendre bien plus tôt. Tout ce qu'avait fait Mister Miracle était incohérent avec le personnage habituel. le Docteur Impossible avait sût le déstabiliser, le faire douter suffisamment pour qu'il croit en la mise en scène. Et le Limier Martien se sentait honteux et indigne en tant qu'ami. C'était comme s'il avait trahit Scott pour lui. En fait c''était ça, il l'avait trahit en ne lui faisant pas assez confiance. Mais le temps des regrets n'était pas venu, car le pire restait à venir. Le Docteur Impossible n'en n'avait pas fini avec cette ville.

-Non.

Le Neo-Dieu maléfique venait de dévoiler son plan final, le summum de sa terrible représentation. La destruction pure et simple de la Terre. On en pouvait guère faire mieux en matière de simplicité, il fallait bien l'avouer. J'Onn avait écouté, dans une pose bien plus calme et stoïque qu'il ne l'était réellement. Bras croisé, l'extraterrestre vert toisait son adversaire enfin révélé.


-Je veux dire... Oui. Scott reviendra certainement, un jour ou l'autre. Peut-être plus tôt que tu ne le penses. Tu as gagné une bataille. Un vieux guerrier que je connais dirait "une bataille oui, mais pas la guerre". Et il aurait raison, tu n'as pas encore triomphé.

Il semble pourtant que se soit le cas. Le Docteur Impossible triomphe, et déploie tout son arsenal terrible pour l'utiliser contre la Terre. Contre cette planète si chère au cœur de Mister Miracle. Pour la détruire et détruire l'âme du Neo-Dieu avec. Un plan redoutable, efficace s'il réussi. Mais encore faut-il qu'il réussisse. Et ce n'était pas encore gagné.

-Tu m'as dupé, mais cela ne signifie pas que tu m'as vaincu. Ca ne signifie pas que je te laisserais perpétrer tes crimes sans rien faire.

J'Onn use une nouvelle fois de ses pouvoirs d'illusions. Mais cette fois l'apparition est plus impressionnante, les personnages étaient plus nombreux.


Le Docteur Impossible voit en effet se dresser contre lui... Une bonne partie des membres de la Justice League. Tous l'attaquent. Ceux qui volent foncent vers lui et certains commencent déjà à attaquer. Ceux qui ne peuvent voler attaque depuis les hauteurs des immeubles. Ils ne sont pas réellement là bien entendu... Mais c'était tout comme. Docteur Impossible peut sentir chacun des coups comme s'il lui était réellement porté. La Justice League s'acharne donc sur le Docteur Impossible avant... Avant que J'Onn ne brise la foule des héros qui s'éloignent. Le Martien se jette sur le Docteur Impossible et le frappe plusieurs fois de sa Super-Force avant de le bloquer contre un immeuble.

-Et tu ne souilleras pas plus longtemps le corps de mon ami.

Et J'Onn entame une lutte psychologique avec le Docteur Impossible. Fouillant pour mettre la fin sur l'âme du Docteur et l'extirper par la force.

Le Docteur Impossible contrôle le corps de Mister Miracle.
Et fixe Martian Manhunter, alors qu’il parle.
Alors qu’il réagit. Alors qu’il refuse les projets du Néo-Dieu – alors qu’il veut s’opposer à lui.

« Pff. »

L’ennemi flotte au-dessus du sol, grâce aux Aéro-Disques ; il s’élève, encore.
Il se met encore au-dessus de J’Onn. Plus haut.


Pour acter sa supériorité.
Pour la prouver, plutôt. Pour se la prouver.

« Crétin. Imbécile. Bande d’imbéciles, même ! Pensez-vous être assez contre moi ?
CONTRE MOI ?! »

Il hurle, et lève son épée ; il se prépare, au combat – au combat contre tous.
Contre tous les super-héros rassemblés devant lui.

Il tombe dans l’illusion de J’Onn.

Il ignore les avertissements de la Boîte-Mère, et ne se fie qu’à ses yeux, ses sens directs ; une erreur.
Sur laquelle le Martien va pouvoir jouer ;

« RAH ! »

Les illusions foncent vers lui – et lui fonce vers elle.
Il attaque.


Il frappe, même.
Il frappe Captain Marvel, là ; pour lui arracher la tête.


Il frappe Wonder Woman, ensuite.
Qu’il éventre d’un geste, libérant se stripes et entrailles avec plaisir.

Il enchaîne.
Il agresse. Il tape. Il coupe. Il tranche. Il tue.
Il jubile.

Mais…

Mais, oui.

Il comprend, alors qu’il est soudain pris à partie par Martian Manhunter.
Il comprend, alors que les coups s’acharnent sur lui, et le projettent sur un immeuble, touché brutalement par l’impact.

Il comprend.

« NOOOOOOOOOON ! »

Et il hurle.
De rage. De frustration. De douleur.

« Salaud ! Salaud de manipulateur ! De menteur ! »

Il a été trompé, troublé ; touché, ainsi.
Et il subit les coups.
Sa fierté en prend un, aussi, de coup – mais cela l’énerve. Cela l’enrage.

Cela le pousse… à se rebeller.

« LÂCHE-MOI, SOUS-ÊTRE ! »

Il hurle, sans se rendre compte que sa voix change ; que sa vraie voix domine, maintenant.
Il repousse J’Onn, dans un sursaut.


Et lève son épée – pour frapper.
Avec toutes ses forces. Avec toute sa puissance. Avec toute sa fureur.
Avec toute l’énergie… d’un Néo-Dieu.

Le choc est terrible, alors.

Malgré sa résistance, J’Onn J’Onzz est violemment repoussé – propulsé en arrière, sur plusieurs dizaines de mètres.
Sur plusieurs immeubles.

Cela ne rassasie pas l’ennemi, cependant.
Sa rage est trop forte ; il veut du sang. Il veut son sang.

« MEURS ! »

Il retrouve J’Onn, et bondit dessus ; bondit sur lui.
Avec son épée.


Prêt à la planter. Prêt à le planter. Prêt… à le tuer.
Mais.
Mais… encore.

« AAAAAH ! »

Mais il hurle, de douleur.
Parce que l’épée devient brûlante. Parce que l’épée devient impossible à tenir.

« Non.
Pas ici. Pas maintenant. Pas… dans ma ville. »

Et une voix s’élève alors derrière lui – dans les décombres. Dans les gravats.
Dans les ruines.
L’espoir… renaît.

« Pas sur mon monde.
Tu te dis divin ? Soit. Je ne suis que mortel, j’en ai conscience – je ne suis qu’un homme. Mais ce monde m’a donné un surnom, dont j’ai fait un emblème.
Tu te dis divin ? Bien.
Mettons nos noms au test… et voyons qui porte le mieux le sien ! »