La Cour des Miracles contre les Omega Titans [LIBRE]

L’Espace.

Immensité puissante et intense. Océan insondable d’inconnus. Terreau illimité de Vie, de vies et d’aventures.
L’ultime frontière, disait un dirigeant disparu.

L’Espace. L’Alpha et l’Omega de la conquête ; le cosmos.
Le grand mystère.

Le foyer, aussi, de beaucoup – un lieu de vie, un lieu de passage. Un lieu de voyage.

Un lieu où le Porteur se matérialise, et file au cœur des étoiles.

Le Porteur.
Un vaisseau aussi grand qu’un continent, aussi étendu qu’une croûte planétaire. Un mécanisme conscient, une intelligence artificielle sensible et sincère.

Un monde en mouvement, littéralement.

Qui, depuis quelques temps, quelques mois, abrite à nouveau un équipage, après avoir perdu le sien entre les Univers.
Un équipage… une troupe, plutôt.

Une troupe établie au cœur du Porteur, et qui en fait sa base arrière mais aussi le siège de ses spectacles les plus impressionnants.

La Cour des Miracles.

Un show gigantesque, cosmique, qui dépasse l’entendement ; et les descriptions.

Une revue de divertissement qui comprend bien des artistes, bien des êtres. Un ensemble qui amuse, détend et emporte les spectateurs bien au-delà de leurs soucis… et des difficultés du quotidien.

Un collectif bien huilé, mené par quelqu’un qui semble, enfin, avoir trouvé sa place.

Mister Miracle.

Le Néo-Dieu fils du Haut-Père de Néo-Génésis, échangé contre Orion pour obtenir la paix avec Apokolips ; en vain.
L’enfant élevé sur le monde de Darkseid, qui n’a jamais été brisé – qui ne s’est jamais soumis, et s’est échappé.
Pour trouver sa voie. Pour trouver la vie. Pour vivre.

Scott Free a été beaucoup de choses – orphelin, élève de Granny Goodness, Hunger-Dog, évadé, artiste de l’évasion, super-héros, membre de la Justice League.
Epoux, aussi. Dernier des Néo-Dieux. Coupable de génocide. Responsable d’une résurrection de masse.
Manipulateur. Salaud. Tueur. Sauveur. Ami. Frère d’armes.

Père.

Oui, Scott Free a été tout cela – mais jamais, semble-t-il, n’a-t-il été aussi heureux que depuis qu’il dirige et mène la troupe.

Où il peut se donner au spectacle. Où il peut s’abandonner au divertissement. Où il peut sourire.
Où il peut vivre ; enfin.

Mais… mais.

Mais toutes les choses ont une fin.
Comme le Porteur le signale, alors qu’il passe près d’une planète – où l’horreur, l’abomination se forme, soudain.

Les abominations émergent du monde, où ils l’attendaient.

Les Omega Titans.

Des entités cosmiques venues du fond des âges, réapparues il y a quelques mois, et qui entendent anéantir l’Univers et la Vie qui s’y trouvent.
Au point qu’une Résistance s’est organisée, même si Mister Miracle a décidé de ne pas s’en mêler, pour souffler – pour prendre du repos, et s’ouvrir pleinement à la Cour des Miracles.
Bien que ses proches aient affronté les Omega Titans sur Colu.

Les Omega Titans, cependant, abhorrent le principe de la troupe – la Vie, qui y règne, qui s’y impose.

Les Omega Titans veulent l’anéantir ; tout anéantir, et d’abord le spectacle itinérant, qui apporte joie et plaisir à l’Univers.

Ils se placent pour cela, alors.

Les quatre Omega Titans se positionnent autour du Porteur – et se préparent à l’attaque ; au pire.

L’énergie afflue en eux.

Le pouvoir coule dans leurs carcasses si anciennes.

Et le premier, Wisdom, se prépare pour son attaque… sa destruction.

Bien évidemment, la Cour des Miracles réagit.

Bien évidemment, il y a des cris ; un chahut. Le chaos.
Les gens ont peur.
Les spectateurs fuient.
Les badauds s’enfuient, se crispent, cherchent des téléporteurs.

Mais la troupe… la troupe ne fuit pas, non. La troupe se rassemble, au contraire. La troupe s’organise.

Et, au milieu…

Au milieu, Mister Miracle se fige, remet son chemin ; fixe la scène, l’attaque à venir.
Et il… sourit.

« Aaaah… enfin.
Notre grande œuvre va pouvoir commencer, mes amis ! Le rideau se lève enfin sur notre ultime spectacle ! »

(HJ/ Bonjour à tous !
Je reprends donc Mister Miracle, et je me lance « en grand » avec le final de la saga sur les Omega Titans, rappelée dans les liens ci-dessus.
Je propose donc un RP pour solder cela, petit par le nombre de tours que j’envisage, mais grand pour ce qui peut y être fait !
Bien entendu, la participation est libre – je n’oblige personne ! Mais je suis curieux de voir si d’aucuns oseront venir face aux Omega Titans, sachant que vous pourrez expliquer vos présences grâce aux spectacles réguliers de la Cour des Miracles, atteignable par téléporteur à chaque moment, depuis partout dans l’univers !
Allez, le spectacle (re)commence ! /HJ)

L'Univers est grand. L'Univers est vide. L'Univers est dangereux. L'Univers est effrayant.

Et pourtant, entre deux fossés de néant pur et glaçant, séparant mondes, systèmes solaires, clusters, amas, trous noirs, galaxies, la vie est née. Elle est née pour s'accrocher, pour briller, pour n'avoir d'autre but en soi que d'exister, de se propager, et d'évoluer. Si elle n'en était déjà restée qu'à ça, ce serait déjà merveilleux, mais non. Devenue aujourd'hui multiple, ordre et chaos, grandeur et décadence, amusement et ennui, bras, jambes, écorce, écailles, yeux, oreilles, fourrure, racines, pierre, lave, eau, feu, feuilles, magie, science, en un mot: conscience, elle est LA plus belle des choses à défendre. Et ça, nombreux sont à l'avoir compris, comme par exemple la Cour des Miracles, ces saltimbanques cosmiques.

Des saltimbanques qui vont aujourd'hui faire face à l'une des plus grandes menaces que la vie ait jamais affronté au cours de sa très longue existence: les quatre Titans Omega. Ces entités antédiluviennes aux pouvoirs démesurés ont décidé de juger l'entièreté de ce qui existe, pour connaître, comprendre et conclure de ce qui fait tourner la Création. Un combat inégal, n'est-ce pas ? Peut-être... mais ils ne seront pas seuls à lutter aujourd'hui.

Sagesse se tend vers le planétaire Porteur, main tendue, luisant d'une énergie à peine contenue. Ses intentions sont évidentes: la destruction d'insectes, l'anéantissement de cloportes. Ceux qui ont l'audace de ne pas fuir, ceux qui osent s'imaginer obstacles face à leur objectif ultime, leur mission sacrée.

Le Titan va avoir une drôle de surprise.

Un chuintement se fait entendre par la Cour des Miracles. Un bruit que certains commencent à bien connaître, pour l'avoir souvent rencontré ces dernières années. Un son typique, unique, de quelqu'un qui joue avec la trame de l'espace comme un horloger assemble patiemment les pièces d'une montre. C'est peut-être trop d'honneur pour ce qu'il fait réellement, mais c'est comme ça !

Celui qu'un jour on appellera le Gardien des Multivers arrive.
Son pouvoir transcende de loin les limites de ce que l'on connaît.
Pourtant, il continue de s'en servir pour faire BOUH ! à ses amis.
Sideways se joint au combat.


Et il est prêt à tout donner, là.
Une vraie boule d'énergie et de nerfs, le p'tit.
Faut dire qu'il a à rendre la monnaie de leur pièce, à ces Titans !
Et beaucoup de choses à chasser de sa tête, aussi.

- Cette fois, hors de question de se contenter d'évacuer les civils !

Après la semi-débâcle semi-réussite de Colu, qui a permis le sauvetage de plusieurs millions d'extra-terrestres pourtant condamnés à périr avec leur planète, Derek James a ruminé. Longtemps. Des jours durant. Suffisamment pour que, alors qu'il est du genre "petit agneau", une sacrée amertume vienne nourrir sa volonté, guider ses gestes et le pousser à entrer dans cette grande danse cosmique. Alors vaincre ces colosses de mort serait une sacrée belle conclusion, n'est-ce pas ?

Sideways vient faufiler ses doigts dans la trame de l'espace autour d'eux. Il fouille, farfouille pendant quelques secondes, longues secondes avant qu'un grand sourire ne vienne illuminer son visage, sous le masque. L'instant d'après, un immense portail doré se matérialise sous la paume de Sagesse, à quelques mètres seulement du gigantesque crépitement d'énergie. Qui se transforme alors en un déferlement de puissance à même de creuser le Porteur de part en part, d'un seul coup, d'un seul !

Mais non.
Cela n'arrive pas.
Car l'ouverture dévie le tir.

RFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFT

Passant de portail en portail constitués de l'énergie même des Multivers, ce rayon cataclysmique tourbillonne dans la poussière galactique, en un splendide mais bref ballet spatial, avant de venir terminer sa course... droit dans le dos du Titan; l'arroseur arrosé, en quelques sortes, l'un des premiers tours que Derek a appris à maîtriser. Cela demande un petit sens du timing, mais avec des gens comme (Prof) Ray Palmer et (M'sieur) Ralph Dibny à l'éducation, il a très vite chopé le truc.


- Et boum.

Vous voyez ?
Un peu d'amertume, là.
Un mélange fort peu goûteux de sel, de jus de vieux pamplemousse et de vinaigre
Pas bon, pas bon du tout, ça.

Ce ne sera pas suffisant pour vaincre Sagesse, ni aucun des autres destructeurs, évidemment. Sideways en a bien conscience.
Mais au moins cela permet de gagner du temps, un peu, pour rassembler les troupes, mettre en commun les forces de chacun et préparer un plan, fusse-t-il simplement "fonçons dans le tas bulyiaaaah !". Parce que les plans, surtout les plus simples, ça peut transformer une situation impossible en quelque chose de "juste" très compliqué. Entre les deux, il y a un monde !

Un nouveau portail s'ouvre devant la Cour rassemblée.
En guise de première salutation pacifique, une main gantée en sort. Puis une autre. Puis un masque surgit entre les deux, et le reste du costume qui va avec.


- Helloooo la compagnie ! Y a besoin de bras pour organiser le final, à ce qui paraît.

Assez détendu malgré la situation hautement catastrophique, Sideways fait profiter à ses coéquipiers du jour de sa bonne humeur, de son enthousiasme et, bien sûr, de son humour bien à lui. Les blagues à l'aune de la mort, ça chauffe pas tout le monde, il faut l'avouer. A vrai dire, ça passe ou ça casse, et souvent ça casse.

- Bonjour M'sieur Free. Scott. C'est pas cool d'avoir zappé ma candidature pour votre petite troupe. Sideways le magnifique, avec un jeu de bonneteau, ça l'aurait fait grave. Cela dit, vu les circonstances, on va faire comme si j'avais rien dit, hein.

Mais face à l'apocalypse, mieux vaut un bon Derek bien remonté que la tronche de six pieds de long de Batman, hein.
En cas d'échec et d'annihilation totale, au moins, on aura bien rigolé.

Quiconque avait vu un spectacle de la Cour des Miracles avait vu le spectaculaire et la démesure. Lieu de toutes les folies, ou la liberté côtoyait avec promiscuité l'illégalité, lieu de joie, de larme, d'émotion et d'époustouflant. Ici les rancœurs et les rancunes n'étaient rien de plus que de lointains échos d'une vie que l'on déposait soigneusement à l'entrée des téléporteurs. Restait alors le divertissement et l'oubli, sous toutes ses formes. Spectacles ou additifs, on venait y échanger en toute quiétude, acheter ou négocier. Tant que l'on ne blessait personne, les présences étaient admises.

Je devais reconnaitre aux spectacles du maître de l'évasion d'immenses qualités mais ce n'étaient pas elles qui me faisaient fréquemment revenir sur le Porteur. Les gradins, immenses et toujours pleins étaient vivants, organiques. On se levait, on mangeait dessus, on riait, applaudissait. Les souffles se retenaient, les enfants braquaient des yeux émerveillés. C'était un lieu où l'on faisait des rencontres, on se forgeait des amitiés mais aussi des inimitiés quoique celles-là ne se reconnaissaient qu'au sortir du vaisseau. On voyait des familles se masser et s'échanger des regards admiratifs. C'était un mélange homogène et naturel de tant d'espèces et d'organismes que l'on se surprenait à ne pas être surpris.

Située dans les hauteurs des installations, reposée, les deux bras croisés, sur une rambarde qui offrait une vue plongeante sur la scène que ma super-vue me permettait de détailler, je laissai un instant le spectacle d'acrobatie m'absorber. Soudainement, un type, tête de mouche et trois paires de bras vint à ma rencontre.

- Je t'ai déjà dit que les costumes ça faisait mauvais genre... bava-t-il de son vocalisateur greffé à même sa gorge en regardant ma cape rouge.

- "Mauvais genre" je pensais que c'était justement le bon genre pour toi, lançai-je avec acrimonie.

Je lui tendais une enveloppe avec assez de diamants pour satisfaire au prix de notre arrangement. Il ne la prit pas, m'observant de ses prismatiques œillères. Ma tête se tourna instinctivement vers lui. Mes yeux ne montraient pas d'étonnement, justement un questionnement dur.

- T'as toujours été une cliente qui payait bien et à l'heure mais...

Il semblait attendre que je complète. Je n'en fis rien.

- ...c'est Aftermath qui contrôle ce trafic maintenant. Et t'es sur sa liste noire. Avec un Archer Vert.

Mon silence l'invitait à continuer.

- J'suis venu par politesse et pour te dire que le chef peut-être prêt à pardonner. Si t'es prête à l'aider...

Mes yeux se replongèrent dans le spectacle qui venait de provoquer une vague de silence dans l'assistance. Les artistes entamaient le clou de leur prestation.

Aftermath...

- Vu les doses que tu m'as acheté récemment, c'est le mieux à faire. Sans ça t'arriveras plus à dormir... Tu tiendras pas.

L'un de mes gants bleus vint passer sur mon visage en même temps que je lançai un profond soupir qui déposa une fine couche de givre dessus.

Les cachets que me vendait ce trafiquant me permettaient depuis maintenant une année de trouver le sommeil loin des visions d'horreur de mon Service auprès de Darkseid. Ma consommation avait symptomatiquement augmenté depuis l'affaire de l'Univers 53 et... Ted... Je sentis mon corps avoir un spasme que je réprimai d'une petite toux. Aftermath venait de racheter les producteurs de cette substance et maintenant il me coupait indirectement les vivres. Et il osait me faire une proposition.

- Je n'essaie pas de me garder de mauvais souvenirs pour m'en forger d'autres, lui répondis-je avec les dents serrées. Tu peux retourner voir ton patron si l'offre vient bien de lui. Et dis-lui qu'il est sur ma liste noire aussi.[/b][/color]

La mouche eut un mouvement de tête désolé. N'en voulant pas d'avantage de lui, je rattachais mon paiement à ma ceinture et allai me trouver un coin tranquille.

Je passai au travers d'une foule éclectique et vis une coursive un peu isolée. Je me tins à un mur, observai à droite et à gauche pour savoir si j'étais bien seule et...

Et la panique.

Cris d'épouvantes, courses effrénées...

Du spectacle ne restait soudainement plus qu'un spectre. Les rires avaient laissé placé aux hurlements. Instinctivement, je décollai pour voler au dessus de la masse paniquée. De mes sentiments précédents ne restait plus rien que l'alerte, la krypadrénaline et les réflexes de la justicière.

Je distinguai la troupe, réunie autour de son leader en tenue rouge et or avant d'entendre très nettement les bruits de rifts si chers au jeune Sideways, décidément toujours sur les "bons coups". Je découvris alors les cauchemardesques entités d'énergie pure qu'étaient les Omega Titans... Ces entités de destructions pure, ces horreurs cosmiques qui soufflaient les monde et les vies comme autant de bougies dont la lumière les indisposait...

Mes yeux se fermèrent un instant.

Sideways fit gagner quelques instants à la foule qui se ruait sur les sorties et me permit de mettre de l'ordre dans mes idées...

Face à ce genre de créatures, j'étais bien peu de chose. Mes pouvoirs paraîtraient assurément bien vains. Mais de toute les formes de vies présentes, j'étais encore de celles qui pouvaient le plus de choses...

Lorsque je rouvris les yeux, je fonçai à super vitesse vers le groupe circassien. Le visage creusé par l'inquiétude, celle causée par cette situation certes mais aussi toutes celles que j'accumulais depuis des mois, je devais être la moins avenante de cette sémillante assemblée. Mon masque de détermination cachait assez mal mon mal-être.

- Preneuse de toute idée pour renvoyer ces machins dans le néant...

Un petite phrase amusante pour relever la boutade de Sideways aurait été très à propos, mais rien ne me venait. J'avais juste à l'esprit Ted... et la vision de ces gigantesque créatures aux mouvements lents et implacables. Voir leurs casque d'énergie et leurs formes rendues appréhendables pour nos esprits si limités en comparaison de leur volonté et dessein cosmique donnait le vertige. Je me sentais réellement minuscule. Ils paraissaient accompagnés de vents silencieux qui s'abattaient sur le Porteur pour y absorber les cris. Leurs immenses silhouettes cachaient les Soleil proches et plongeaient notre assemblée dans des ténèbres glacées.

- Haut les coeurs... soufflai-je finalement.

L'espace...
Ses galaxies, ses comètes, ses planètes et ses étoiles. Il y avait tellement de choses à voir lorsque l'on pouvait aller au-delà de cette boule de glaise bleue perdue au fin fond de la Voie Lactée. Qui accueille désormais un vaisseau d'une taille improbable composé d'alliés qui l'étaient tout autant. La Cour des Miracles était un groupe hétéroclite qui répandait la joie dans l'Univers tout en combattant en coulisse les terribles Omega Titans. Ceux-là même que Beast Boy avait voulu aller combattre avec ses camarades sur la lointaine planète de Colu.

-Prof va finir par avoir une crise cardiaque j'crois.

Les Omega Titans faisaient encore des leurs. Et cette fois, la Cour des Miracles s'impliquait pleinement dans la lutte contre ces géants titanesques. Et évidemment le polymorphe vert se joignait à eux... Malgré qu'il fasse partie de l'Académie et qu'il soit donc en théorie en apprentissage. Mais Beast Boy avait trop longtemps erré seul et était trop attaché à ceux qui composaient la Cour des Miracles pour les laisser seuls face à un tel danger. Donc oui, le directeur de la Justice League Academy risquait d'acquérir quelques cheveux blancs supplémentaires parce que un de ses élèves était encore parti dans l'espace affronter on ne sait quoi... Mais tant pis.

-Garfield... Tu sèches encore un cours de ce pauvre Sandman ?

-Même pas Larry. C'est la pause midi là.

La Doom Patrol s'était mise un peu à l'écart lorsqu'ils avaient perçu le son très caractéristique des Tunnel Boom. Bizarrement, ils avaient pressenti que le plus jeune de l'étrange famille qu'ils formaient n'allait pas tarder le bout de son nez tout vert. Et cette fois, au moins, il n'avait amené aucun jeune avec lui. Sideways était venu tout seul et Garfield le salua.

-Coucou Derek !

La situation n'était pourtant pas à la rigolade, quatre titans monstrueux menaçaient à présent la Cour des Miracles. Et il fallait agir vite pour les empêcher d'anéantir toute forme de vie présente ici. Malheureusement, Beast Boy ne voyait pas quoi faire... Derek était là et ils avaient été rejoint par une Kryptonienne, il pensais que s'en était une, mais ça ne disait toujours pas comment ils allaient pouvoir se débarrasser de ces machins-là. Garfield observa les quatre colosses de métal en sentant une pointe de désespoir venir en lui. Comme à chaque fois qu'il était confronté à ces monstres. Une parole de Karen attira néanmoins son attention.

-Hu ? Le néant ?

-Le néant est un concept philosophique pour désigner le rien, l'absence de matière. Mais je pense que Power Girl parlait au sens figuré... A moins qu'on arrive à les coller dans un trou noir.

-J'ai peut-être une idée !

Garfield soudain plus joyeux se transforma en singe et fila s'installer sur l'une des épaules de Scott Free qui avait repris la tête de lutte contre ces géants galactiques.

-Scott, tu te souviens de la dimension où tu as envoyé le Docteur Impossible et ses alliés... Tu crois qu'avec deux Boites New-God, on sera capable de les projeter là-bas ? Side pourrait peut-être nous aider si on arrive à lier ses portails à la technologie des Neo-Dieux.

« En effet, Garfield Logan ! »

La voix enjouée de Mister Miracle répond immédiatement à la proposition de Beast Boy, qui s’installe sur son épaule.
Autour d’eux, la panique gagne la foule, le chaos explose ; mais le maître des lieux surprend en esquissant un grand sourire, et en jouant presque avec la présence de son jeune ami sur son corps.


« Les Limbes que tu évoques pourraient accueillir les Omega Titans… mais celles-ci sont malgré tout présentes dans la Carte du Multivers.
Si le Docteur Impossible a pu s’en échapper, nul ne doute que les Omega Titans feront de même. Les y envoyer ne serait qu’une solution temporaire – et le problème qu’ils posent n’a que trop duré ! »

Il acquiesce lentement et, d’un léger coup d’épaule, déloge Garfield. Non pas méchamment, mais pour plus de praticité.
Il est temps d’agir.

« Notre chère Power Girl a cependant les bons mots – haut les cœurs ! Car si nos terribles adversaires attaquent… nous ne sommes pas sans ressource.
Nous disposons d’une formidable Kryptonienne, de toi Garfield… mais aussi de toute ma troupe.
Qui, en soi, vous prépare de nouvelles surprises. »

« Je suis presque en place ! »

« Pareil pour moi ! »

Deux voix résonnent au cœur de la Cour des Miracles, par le système de communication qui répercute les mots de deux artistes du spectacle.
Redevenus, aujourd’hui, les héros qu’ils n’ont jamais cessé d’être.


« Quel sens du timing, Starfire et Nightwing ! Faites le lien avec Plastic Man, et… ah. Oui.
Voilà.
Parfait. »

Au-dessus, l’Omega Titan Wisdom se crispe, et se penche en avant après que son attaque lui ait été littéralement renvoyée par Derek James.

Wisdom semble souffrir, et incapable de bouger ; ce qui provoque notamment la colère d’un de ses frères.
Entropy.

Qui jugule, concentre toute son énergie – pour une attaque, qui semble être terrible !

« Cher Sideways.
Ta candidature n’a pas été refusée, mon jeune ami. Ta candidature a été reçue, analysée, et validée. Hélas, pas pour ce que tu pensais.
Ton rôle n’est pas d’intégrer la Cour des Miracles, jeune héros.
Ton rôle… est de précipiter la chute des Omega Titans. »

Scott Free s’avance, et esquisse un sourire mystérieux en baissant légèrement son chapeau – en plongeant son visage dans les ombres.


« Tout ce que vous avez vu n’était qu’une préparation ; l’avanspettacolo.
Maintenant est venu le moment… de la véritable représentation. »

A peine Mister Miracle a-t-il terminé que tout… devient noir.
Entièrement noir.
Opaque.

Cela ne dure cependant qu’un moment – car une puissante énergie rouge s’échappe d’Entropy, et file comme un véritable boulet de canon.

Comme un tir, d’une puissance folle. Directement vers le Porteur, et la Cour des Miracles.

Mais…

Mais.

Mais rien ne vient.
Mais rien ne se passe. Mais rien n’arrive.

Mais il ne leur arrive rien.

Car le Porteur…

Le Porteur s’est placé sur un autre plan d’existence – et perturbe grandement les Omega Titans, qui se tournent les uns vers les autres.
Surpris.

Pour la première fois depuis des millénaires… ils sont surpris.

« La Cour des Miracles rassemble des artistes de toutes les spécialités, et écume l’Univers depuis des mois.
Pour le plaisir. Pour le spectacle.
Pour former la joie dans le cœur des spectateurs. Pour sauver l’âme de l’Univers.
Mais pas uniquement. »

Le Néo-Dieu s’avance.
Tout autour d’eux est sombre. Une petite luminosité intervient, mais elle est légère. Ses proches, cependant, peuvent voir qu’il change – qu’il altère son apparence.

« Nightwing évacue la foule, et assure le branchement de tous les éléments. Il doit sauter, bondir, effectuer des acrobaties insensées pour tout coordonner.
Starfire concentre son énergie pour alimenter le moteur.
Non pas le moteur du Porteur… mais l’énergie de cette machine, cachée dans les plis de Plastic Man, pour ne pas alerter les Omega Titans. »

Au loin, l’engin évoqué par Scott Free apparaît – et quelques-uns, peut-être, peuvent la reconnaître.


« Une Miracle Machine.
Capable de faire d’une pensée… une réalité. Construite et gardée au XXXe siècle.
Formée ici, dans le plus grand secret, en violation des Lois du Temps.
Le summum, l’ultime ressource scientifique. »

Plus haut, plus loin, les Omega Titans se rassemblent – abandonnent Wisdom, et se fixent autour d’une planète à proximité, espérant attirer ainsi la Cour des Miracles.

Ils ont raison. Ils le regretteront.

« La Science seule, cependant, ne peut vaincre ces divinités obscures. Il faut pour cela plus. Il faut pour cela l’impossible. Il faut pour cela l’inverse.
Il faut pour cela… une Merveille. »

Un flash lumineux intervient dans les cieux – et une énergie violette entoure soudain un nouveau groupe. De nouveaux venus.
Enfin.
Des artistes, de la Cour des Miracles.

Raven. Docteur Fate. Zatanna Zatara. Etrigan.
Menés par Wonder Woman, qui jamais n’abandonnerait Mister Miracle à ce moment précis.

« Des hérauts de la Magie.
Voilà ce que j’entends opposer aux Omega Titans – voilà ce que je forme, ce que je créé en secret dans la Cour des Miracles, depuis des mois.
L’Alliance de la Science et de la Magie. »

Scott Free se tourne enfin vers ses camarades – et révèle sa nouvelle allure. Sa forme.
Sa posture.
Sa… déclaration, aux Omega Titans.


« Je ne peux réussir cependant sans vous, mes amis.
Le destin et l’Univers nous ont forcé ensemble en ce jour – et je ne peux réprimer mon plaisir et mon soulagement, de vous voir.
Garfield, ta Boîte-Adolescente me semble capable de se connecter avec la Miracle Machine… mais il te faut pour cela la faire mûrir en Boîte-Mère. Tu dois pour cela te connecter à elle, abandonner tes espoirs et tes doutes, et solliciter en elle le pouvoir et la gloire.
Peux-tu le faire ? Je t’en crois capable.
Sideways, le Groupe de Merveille, nos formidables mages et mystiques, va gêner les Omega Titans – mais il leur faut une aide, une couverture ; un soutien aérien, tactique. Ta stratégie contre Wisdom l’a gêné. Je te demande de poursuivre.
Sauve-les, protège-les ; et châtie l’ennemi, en attendant la fin.
Power Girl, j’ai conscience que nos liens sont minces et que j’ai tant à te demander – mais je n’ai guère le choix. L’Univers vacille. Les Omega Titans peuvent encore l’emporter. Trois nous occupent, un dernier souffre ; mais tout animal blessé est encore plus terrible. Entropy, Mystery et Wonder seront nos cibles… mais Wisdom demeure.
Peux-tu… l’affronter ? Le vaincre ? Nous sommes proches d’un Soleil Jaune. La puissance est tienne. Nos espoirs te suivent.
Godspeed, Dernière Fille de Krypton. »

Les ordres, les mots sont lancés rapidement, à la mitraillette.
Cela peut surprendre, connaissant Mister Miracle – mais ce dernier est déterminé. Son plan s’achève aujourd’hui.

Le gigantesque pari qu’il a lancé pour protéger l’Univers aura aujourd’hui sa réponse.

Tant de sacrifices. Tant de pertes. Tant de temps perdu.
Et tout se joue maintenant.

Quasiment sur un lancer de pièce ; un coup de dé.
Vaincre ou périr.

Vivre libre… ou mourir.

(HJ/ Merci de vos réponses ! C’est super de vous avoir ici ! Pourriez-vous, svp, faire un résumé rapide de vos actions ? Merci d’avance, j’espère que le RP va vous enthousiasmer !
Résumé rapide :
- MrM laisse Garfield le rejoindre mais repousse gentiment son idée ;
- MrM fait redescendre Garfield ;
- L’Omega Titan Wisdom est blessé par Sideways, et se crispe en reculant ;
- MrM salue Power Girl ;
- Nightwing et Starfire se mettent en place mystérieusement ;
- MrM salue Sideways et confirme qu’il fait partie d’un grand plan ;
- Entropy lance son énergie, mais le Porteur se décale dans la Réalité et l’évite ;
- Tout devient sombre, MrM change son allure en s’expliquant ;
- Une Miracle Machine apparaît, cachée dans les plis de Plastic Man, alimentée par Starfire, alors que Nightwing active plusieurs mécanismes dans le Porteur ;
- MrM révèle que la Cour des Miracles a eu pour objectif de satisfaire l’Univers, de procurer de la joie, mais aussi de vaincre les Omega Titans ;
- La Miracle Machine est la Science Ultime, alors que d’autres artistes apparaissent, entourés d’énergie mystique. Ils sont le Groupe de Merveille, l’union de la Magie ;
- MrM entend combattre les Omega Titans avec l’alliance de la Science et de la Magie ;
- Les trois Omega Titans se concentrent autour d’une planète, pour attirer la Cour des Miracles ;
- MrM lance des demandes : Garfield doit transformer sa Boîte-Adolescente en Boîte-Mère ; Sideways doit couvrir le Groupe de Merveille et affaiblir les trois Omega Titans ; Power Girl doit tenter de vaincre Wisdom, affaibli mais encore tenace, alors qu’un Soleil Jaune est proche. /HJ)

Pour lui qui n'avait presque jamais quitté la Terre, c'était une expérience troublante à plus d'un titre. Laisser le monde connu et son confort derrière lui ne l'avait pas dérangé outre-mesure ; par chance, il avait déjà acquis les compétences nécessaires à une survie en milieu hostile, tout inconnu soit-il.
Et s'il lui fallait tout de même respirer de temps à autre, de même pouvait-il se réjouir de n'avoir pas besoin de grand chose pour assurer sa subsistance, ni manger, ni boire ne lui étant indispensable, tenant davantage de l'habitude que du besoin véritable. Somme toute, l'énergie solaire était la seule ressource dont il ait un besoin fondamental : tout le reste était en option.

Seulement voilà : là où il lui était facile d'en avoir un approvisionnement constant tant qu'il foulait la surface de la Terre, ce n'était plus tout à fait le cas depuis qu'il l'avait fuie, elle et tout ce qui l'entoure. Et aussi conscient qu'il ait pu être de cette nécessité, il n'en avait pris la pleine mesure que lorsque le manque avait commencé à se faire sentir.

Dans toute son immensité, l'univers comportait quantité d'astres solaires, de toutes tailles et de toutes sortes : il ne risquait donc pas d'en manquer. Mais encore fallait-il qu'ils correspondent à ses besoin : aller se jeter dans un soleil rouge ne serait pas se rendre service. Et ce n'était pas non plus comme s'il pouvait compter sur l'anneau pour lui donner des indications, décortiquer ce qu'il essayait de lui dire exigeant déjà une patience qu'il n'avait pas même dans les meilleurs jours.

Ainsi se retrouvait-il donc régulièrement à errer à la recherche d'une étoile ardente - d'une source à laquelle se servir. Une fois correctement exposé, son corps pouvait conserver longtemps sa charge, mais encore fallait-il se la procurer - même si devoir se rationner n'était jamais agréable ; encore moins quand c'est un impératif et non un choix. S'il lui avait bien fallu apprendre à le faire pour l'occasion, c'était très loin d'être une partie de plaisir, même après des mois de pratique.

Pour rendre cela aussi peu agréable que possible, il s'assurait donc d'emmagasiner un maximum de réserves à chaque fois qu'il passait à portée d'un filon, ne sachant jamais quand le prochain se présenterait. Et il était bien forcé d'admettre qu'il ne s'attendait pas à trouver cela aussi... Reposant. Qui aurait cru que l'on puisse se sentir aussi apaisé en plongeant au cœur d'un astre en fusion ? Pendant le temps qu'il passait à en avaler la brûlure, il oubliait tout, jusqu'à sa propre mortalité, même sa probable imminence. Ne restaient plus que lui et le baiser des flammes.

À supposer qu'aucun titan cosmique ne s'égare à proximité. Que son anneau - tout défectueux soit-il - ne s'affole pas lorsqu'il finit par en relever la présence. Que ses alarmes incessantes ne l'arrachent pas à sa transe enflammée.

Ah. La journée avait pourtant bien commencé.
S'arrachant à sa torpeur, Conner fit en sorte d'accélérer le processus.


De boire tout le feu et la lumière dont son ardent refuge voulait bien l'abreuver - de les absorber avec chaque parcelle de son être ; avec tous les pores de sa peau. De faire de cette fournaise une partie de lui, de graver le souvenir de sa chaleur en sa mémoire. Puis, enfin, de jaillir - de quitter son écrin incandescent pour foncer tel une comète enflammée, des braises dans son sillage, jusqu'à ce qui a osé l'interrompre dans son sommeil.

Il était prévu que le Géant de la Sagesse soit la cible d'un Kryptonien. Pourtant, celle qui aurait dû s'en charger n'avait pas encore bouger que déjà, une frappe à sa mesure - titanesque - venait s'abattre en travers de son torse, faisant vaciller sa masse colossale. La boule de feu lucide qui l'avait percuté ne s'attarda cependant pas au niveau de son plastron, fonçant s'écraser sur sa mâchoire avec une violence débridée - à l'en fracturer ; à en faire trembler les mondes.

Alors, et seulement alors, le brasier qui l'enveloppait jusqu'alors se dissipa-t-il, révélant sa forme - celle d'un homme, irradiant encore d'une lueur à nulle autre pareille.
Un fils du cosmos ; un enfant du soleil.

récapitulatif des actions:

Deux Mister Miracle avaient en effet réussi à s'échapper du néant que constituaient les Limbes... Celui de ce monde et celui du prochain qui ne verrait jamais le jour. L'évasion de Garfield avait surtout été permise grâce à l'union des deux Boites New-Gods mais... Mais oui, ces Omega Titans pourraient très bien trouver un moyen de s'extirper de cette terrible prison. Ils étaient des créations très anciennes, du temps du Premier Monde. Ils avaient des pouvoirs qui dépassaient de loin tout ce qu'ils connaissaient et pourraient sans doute s'en sortir, à un moment ou un autre.

Heureusement et contrairement aux jeunes héros sur Colu, ce groupe-ci avait un plan. Un plan précis pour stopper définitivement ces monstres de métal qui terrorisaient l'Univers. Et pour les aider, ils avaient notamment deux légendes parmi les Titans terriens. Nightwing et Starfire, deux des premiers membres de cette équipe renommée. Et de son côté, Derek était réellement parvenu à mettre à mal Windstorm, au point d'inquiéter les trois autres. Beast Boy eut un moment d'inquiétude lorsque Entropy s'en pris au Porteur... Mais comme à son habitude, son ami avait tout prévu.

-Yahou !

Le plan était donc d'utiliser une Miracle Machine, véritable... Eh bien miracle scientifique venu du futur pour sauver le passé, qui était le présent pour eux. Avec elle, ils pourraient sans doute donner un coup d'arrêt définitif à la progression de leurs ennemis. Avec l'aide de la puissante magie également. Garfield avait une mission particulière... Mais il ignorait comment la réaliser. Scott lui demandait de faire grandir sa Boite-Adolescente. De la transformer... En Boite-Mère.

-C'est vrai que je t'ai jamais demandé... Toi aussi tu as eut une Boite-Enfant au départ ?

Lorsque Mister Miracle lui avait offert son artefact New-God, elle n'était qu'une petite Boite-Enfant dont la présence avait d'abord été diffuse dans son esprit. Il leur avait fallu quelques jours pour se connaître, réussir à communiquer et à se comprendre. Au départ, ils n'étaient pas capable de faire grand chose tous les deux. Mais les aventures et les épreuves aidant, la Boite-Enfant avait grandit. Elle s'était renforcée. Ils s'étaient tous les deux renforcés.

-Tu me raconteras, après ?

Après oui, après ce terrible combat. Cela pouvait paraître insensé de voir Garfield formuler un espoir alors que Scott venait de lui demander de les abandonner. Mais un être humain pouvait-il réellement cesser d'espérer ? Sans doute pas... Ou alors c'est qu'il avait été réduit dans un état tel que la mort serait peut-être un cadeau pour lui. Bref, Beast Boy ne voyait pas comment faire... La dernière fois, c'était la Boite-Mère de Mister Miracle qui avait aidé la sienne.

Nous pouvons le faire.

C'était la Boite-Adolescente qui venait de parler, elle l'encourageait à essayer. Autrefois, la Boite-Mere avait envoyé une impulsion qui l'avait obligée à muer. Aujourd'hui, c'était à Beast Boy de la créer. De lui donner la puissance suffisante pour grandir une nouvelle fois et atteindre sa forme adulte. Mais comment est-ce qu'on devenait adulte... L'adolescence pouvait être vue comme un choc, comme la brusque sortie de l'enfance et la découverte des affres du monde adulte. Du monde dans lequel on allait bientôt être plongé de gré ou de force.

Et comment devenait-on adulte... En se forgeant soi-même, en découvrant qui on est et en décidant de ce qu'on voulait devenir. La Boite-Adolescente allait devoir se découvrir elle-même, et lui aussi... Puisqu'ils avaient toujours été ensemble, depuis le premier jour. Puisqu'ils avaient grandit et évolués à travers les mêmes épreuves. Et connu les même changements.

Puisque l'impulsion devait venir de lui, Garfield prit une grande inspiration et... Se plongea tout entier auprès de sa Boite. Ce n'était pas simple à expliquer, disons que... Ils étaient ensemble. Plus proches qu'ils ne l'avaient rarement été. Il percevait sa Boite, chaque partie d'elle-même... Y compris une part plus sombre qui le fit frissonner. Là où était enfermé le Docteur Bedlam. Soudain, le ciel s'assombrit et la présence du Neo-Dieu d'Apokolips se fit plus présente. Plus sombre.

-Ah... Depuis le temps que j'attendais cette occasion.

Bedlam se manifestait. Il essayait de se libérer de sa prison et sa présence seule suffisait à paralyser Garfield de peur. Mais il ne pouvait pas demander l'aide de Scott qui était occupé ailleurs et malgré sa peur... Il savait qu'il ne pouvait pas abandonner. Parce que les Omega Titans étaient dehors. Parce que ses amis avaient besoin de lui.

-Allons, laisse-moi faire... Tu souffriras seulement le temps que je vous plie tous les deux à ma volonté.

Le moment est crucial, et pourtant, Garfield continue d'avoir peur. D'être terrorisé. Mais il ne doit pas rester là, alors il prend sur lui. Il inspire profondément et appelle sa Boite à son aide. Celle-ci vient, et se produit alors une improbable fusion de leurs puissances. De leurs énergies. Le Docteur qui avait commencé à paraitré se retrouve soudain projeté en arrière.

-Non tu peux pas te libérer. Tu ne le dois pas.

Tous les deux, seuls, ils parviennent à repousser le terrible docteur d'Apokolips, à l'obliger à retourner dans sa prison. Cette union fusionnelle avait provoqué une sorte de déclic chez la Boite-Adolescente qui avait soudain paru... Plus grande. Mature. Puissante. Les protestations et menaces de Bedlam furent étouffées brutalement, et sa voix ne devint plus qu'un fil ténu anéanti par la puissance des deux êtres. Deux êtres qui n'en formaient plus qu'un. Presque littéralement. Beast Boy rouvre les yeux.

-Ça a marché Scott ! On a réussi!


Le jeune héros est tout content, et ne se rend pas compte immédiatement de tous les changements qui se sont opérés. En renforçant son lien avec lui, sa Boite s'était entre autre lié avec ses pouvoirs de bestiamorphe... Et surtout à son lien avec le Red. Ce qui avait provoqué un changement de couleur étonnant chez le jeune garçon. Il se sentait revigoré, entièrement et complètement. Sa Boite-Mère semblait ne faire qu'un avec lui, au point que chacune de leurs pensées étaient connectées. Ainsi donc, à peine songea-t-il à la Miracle Machine, que la puissance de son artefact New-God se projeta vers cette dernière toujours bien à l'abri dans les plis de Plastic-Man.

[-Garfield commente un peu ce qu'il se passe
-Beast Boy pose des questions à Mister Miracle sur sa propre Boite-Mère
-Puis, il s'interroge sur commence faire grandir la Boite-Adolescente
-Il pense que pour grandir, sa Boite doit se découvrir
-Le jeune héros plonge auprès de sa Boite-Adolescente
-Ils sont confrontés à Bedlam qui tente de se libérer de leur emprise
-La Boite-Adolescende grandit en fusionnant parfaitement avec l'esprit de Garfield
-Ce dernier reprend contact avec la réalité... Ne réalisant pas que quelques changements physiques temporaires et notables se sont opérés chez lui]

Le roi des spectacles avait bien des tours dans sa manche et notre fuite ne fut qu'une manœuvre de plus pour berner nos adversaires. Mister Miracle, de sa verve et de sa superbe qu'il déployait comme un manteau d'artifices pour mieux éblouir son auditoire, déroula son plan. Tirant de la réalité les cartes truquées qu'il avait soigneusement préparées, notre monsieur Loyal présenta ses alliés et le soutien qu'il attendait face à cette menace insondable.

Comme il était simple d'oublier, le temps de son numéro, que l'on affrontait des dévoreurs de monde, des entités si puissantes que même Kal ne fut pour eux qu'un moustique. Son assurance, ses gestes, son aisance naturelle faisait de lui à la fois l'être le plus fou de cet univers et celui que l'on pouvait rêver d'avoir comme chef. Le temps d'une représentation au moins.

Il fit sa distribution, préparant la riposte comme l'on monte un casting. Lorsqu'il arriva à moi, je me dis que j'avais la mission la plus "simple", à savoir frapper et terrasser le Titan déjà bien amoché. Je marquai un clin d'oeil à l'adresse de Sideways pour lui dire que je prenais le relais pour contrer cette chose et plongeai dans le froid de l'espace pour rejoindre ce colosse endommagé.

Quelle ne fut pas ma surprise de le voir d'un seul coup être verrouillé au corps-à-corps par une autre entité, d'abord météore rougeoyant puis, lorsque son linceul de flamme se dissipa, révélant sa véritable nature : Conner Kent. Clone de kryptonien, adolescent instable, ayant succombé à ses pulsions... Pas l'allié rêvé mais face à ce genre d'abomination, on ne faisait pas la fine bouche. D'autant que j'avais déjà travaillé avec Shiva et Deathstroke, on pouvait dire qu'il était du même acabit.

Le titan avait été sérieusement secoué par ce deuxième contact. Pas le temps de le laisser se reprendre.

Wisdom. La Sagesse. Vaste blague.

Je fonçai en gardant à l'esprit que mon "collègue de lutte" était instable. Mais une menace à la fois. Tant qu'il y aurait ce titan et les autres, je ne devrais rien avoir à craindre de lui... Je fis un arc de cercle pour prendre en vitesse et en puissance de frappe. L'uppercut avait endommagé le casque d'énergie de la créature, son plastron était encore marqué de l'impact initial.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, ces choses avaient des similitudes avec des anthropomorphes, autant d'avantages et que d'inconvénients... Je partis donc comme une flèche vers ses jambes. Je pouvais sentir contre moi le frottement d'un univers d'étoiles. Je n'étais pas aussi chargée qu'avait pu l'être Conner, mais les rayonnements solaires m'atteignaient et alimentaient ma course furieuse vers l'armure qui recouvrait les membres de ma cible.

Les frictions des fines particules qui stagnaient dans ce coin de l'espace me rappelaient ma vitesse. Les nuages ionisés qui s'étaient formés suite à la téléportation du Porteur et l'arrivée de ces masses d'énergies improbables qu'étaient les Omega Titan générèrent des arcs électriques qui coururent le long de ma silhouette, de mon poing brandit en avant jusqu'au bout de mes bottes, illuminant la boucle de ma ceinture d'une couleur bleue violacé.

Je visualisais mon adversaire qui s'approchait. C'était en passant un énième mur du son dans ce silence de mort, à peine troublé par les battements de mon coeur, que je compris combien l'impact allait être violent.

Sur Terre, il me suffisait à peine d'y penser pour plier une voiture. Il me fallait de bons appuis mais arrêter un train ne me prenait presque pas d'énergie. Porter un container était une épreuve de cross-fit. Démolir un vaisseau représentait la majeure partie du temps une distraction. Les matériaux et les énergies qui pouvaient arrêter une kryptonienne chargée n'étaient pas nombreuses. C'était donc toujours un moment particulier de sentir une vraie résistance.

Mon poing déforma la carapace de cette chose immense. Je sentis un déferlement d'énergie pulser sous cette matière inconnue qui était parvenue à me stopper. L'onde de choc fit vibrer ma cape furieusement. Mon bras me hurla que j'étais en train de tenter l'impossible. Mais je continuai à foncer. Mon but n'était pas de l'éliminer d'un coup, pas plus que je ne comptais le traverser ou détruire son armure. L'objectif était de le déstabiliser, de le faucher pour mieux profiter de notre avantage. Mon bras tremblait alors que mon esprit ricanait de ma folie à ainsi vouloir déplacer ce qui avait l'apparente résistance d'une montagne.

L'une de ses gigantesques mains tenta alors de venir m'écraser. J'esquivai en fonçant à la verticale pour rejoindre ce qui s'apparentait à une aisselle, remontant le long de la surface irrégulière de son armure-être. Je brandis mon deuxième poing pour laisser à mon autre bras l'occasion de se remettre de cette première frappe.

Je sentis l'équivalent de l'épaule de la créature se soulever sous ce nouvel assaut. Toutefois, cette fois-ci, je sentis quelques chose craquer, l'armure ou sa peau était plus tendre ici. Un flux d'énergie s'échappa et manqua de me toucher. Mes cheveux se dressèrent un instant et de la sueur froide accompagna ce déferlement soudain. Okay. Maintenant piqué en descendant le long de son dos. Je réprimais l'idée d'utiliser mes lasers pour conserver un effet de surprise lorsque j'atteindrais ses genoux. Légers décrochage pour m'éloigner et retour rapide pour frapper avec plus de force contre son articulation.

J'aurais donné cher pour voir la chose titanesque s'affaisser, voir cette immensité légendaire soudainement perdre un peu d'équilibre et mettre l'équivalent métaphorique d'un genoux à terre. Ce devait être comme de voir un glacier s'affaisser dans l'océan, voir une planète s'abimer dans un trou noir.

Des morceaux de son casque se tordirent alors que la chose tentait de vocaliser quelque cri ou parole depuis sa bouche immense. Je filai en direction de Conner après ma petite démonstration.

- Si on le prend en étau méthodiquement on devrait pouvoir le mettre hors d'état de nuire assez longtemps pour que le plan de Mister Miracle fonctionne, lui lançai-je, observant le titan tenter maladroitement de se remettre. Tu te sens prêt ?

Mister Miracle observe ce qui l’entoure ; ceux qui l’entourent.

Ceux qui, par hasard ou cruel destin, l’ont rejoint ici, pour faire face aux Omega Titans. Pour cet ultime face-à-face.
Ceux qui ont accepté depuis longtemps son plan, sa stratégie, sa folie. Ceux qui forment la Cour des Miracles ; ceux qui sont la Cour des Miracles.
Mais aussi ceux amenés ici par un truchement des événements, un trouble dans l’ordre du monde.

Il les observe. Il les écoute. Il leur sourit, même.

Tristement.

Parce qu’il sait, en fait.
Il sait ce qu’il leur demande. Il sait ce qu’il exige d’eux. Il sait ce que son plan, sa folie de la dernière chance, exige pour que cela fonctionne.
Il sait ce qu’ils vont perdre, ce qu’ils vont gagner. Ce qui va se perdre.

Ce qu’il va perdre, lui.

D’un geste rapide, fugace, il salue Garfield Logan – qui, une nouvelle fois, réalise l’improbable en faisant grandir une machine d’Apokolips.
Lui, l’enfant de la Terre, littéralement l’Enfant de la terre nourricière qu’il est en incarnant la faune de son monde, se lie pleinement à sa Boîte.
Celle-ci n’est plus Adolescente ; elle est Mère.

Beast Boy. Le Garçon Impossible, qui devient homme ; qui devient ce qu’il doit être.
Ce que l’Univers a besoin de lui.

Les autres agissent, de concert.

La Cour des Miracles gère le Porteur. Nightwing achève l’évacuation. Starfire nourrit la Miracle Machine. Sideways couvre le Groupe de Merveille, qui canalise les énergies mystiques.
Power Girl intervient, aussi.

La Dernière Fille de Krypton découvre, avec stupeur, crispation mais aussi une forme de soulagement, qu’elle n’est pas la seule de son sang, ici.
Conner Kent révèle une nouvelle surprise – sa présence.

Tel un phénix, Superboy renaît littéralement du feu primordial pour venir… libérer les flammes purificatrices sur l’Omega Titan Wisdom.
Tellement symbolique. Tellement fort. Tellement puissant.

Tellement préoccupant aussi, pour lui. Mais ce sera le problème d’un autre jour.

Bien que Wisdom, en soi, ne sera peut-être plus là pour le voir – car la somme des attaques du sang kryptonien se fait sentir, sur lui.

Un hurlement silencieux de douleur s’échappe de l’Omega Titan, qui peine ; qui souffre.
Qui s’embrase.

Wisdom sent la fin approcher.
L’action de Karen et de Conner fonctionne, et ils ont raison de collaborer.

… mais l’Omega Titan ne veut pas partir seul.

Il mobilise ainsi sa puissance et, de rage, de frustration, de douleur et de haine, entend l’utiliser férocement.

L’attaque file, et s’écrase sur le Porteur, qu’il identifie par chance ; littéralement.

Le formidable vaisseau venu d’une autre Dimension tient – il survit. Mais il souffre.
La conscience même de l’appareil hurle.
Les signaux sont mauvais.
Les moteurs patinent.
Les niveaux s’embrasent.

Le Porteur souffre. Le Porteur est blessé.
Le Porteur brûle.

Avec, en son cœur, le responsable qui continue d’observer les événements ; en silence.

Mais Mister Miracle ne peut maintenir ce silence. Il le sent, il le sait.
C’est maintenant.

Tout se joue… maintenant.

« Hauts-les-cœurs, mes amis. Le Porteur a survécu à la Plaie, qui relie les Univers, ainsi qu’à plusieurs réécritures de l’Histoire.
Il peut tenir aujourd’hui. »

Un nouveau sourire triste accompagne ses mots.

« Sideways, je te remercie de contacter chaque membre de la Cour des Miracles pour les évacuer. Ils refuseront, mais je t’invite à user de ton influence pour les accompagner vers une sortie sûre – même s’ils insistent.
Power Girl, pourrais-tu transmettre mes remerciements tintés de surprise à ce cher Conner ? Ses entrées remarquées concurrent celles de ton cousin ; c’est un compliment. Je suis persuadé que vous saurez agir au mieux.
Et Beast Boy… rapproche-toi de la Miracle Machine. Ta Boîte-Mère et toi allez être indispensables, pour la suite. »

Une suite qui s’approche – qui intervient, maintenant.

Wisdom souffre, et agonise ; les autres le savent, et intensifient également leurs présences, leurs énergies.
Ils ont repéré le Porteur. Ils ont repéré leurs ennemis.

Les Omega Titans entendent les anéantir.

Mister Miracle les fixe, alors.

Sans un mot, il active les Aéro-Disques qui glissent sous ses bottes. Il s’élève au-dessus du sol embrasé, et file dans les cieux du Porteur ; proches des étoiles.
Proches de ses ennemis.

Il souffle, discrètement.

Il sait. Il sait ce qu’il doit faire. Il sait ce qui doit être fait. Il sait ce qui doit arriver.
Il sait ce que l’Univers exige de lui.

Il sait. Mais cela ne rend pas la chose plus facile pour autant.

« Scott. »

Une voix, lente et mélodieuse, résonne à ses côtés.
Il sait qui parle avant même de se tourner – mais son cœur marque un arrêt, en les voyant ; en la voyant.

Le Groupe de Merveille.
Calmes. Figés. En contrôle. Prêts.

« Es-tu… sûr ? Par Hera, je t’en prie, renonce ! Nous pouvons trouver une autre sol… »

« Je suis prêt, Diana. Je suis prêt. »

Mister Miracle acquiesce, lentement, et laisse son regard vagabonder une fois sur l’Univers – une dernière fois, tel qu’il est maintenant.
Il souffle.

Il sait. Il connaît sa place, dans le grand ordre des choses. C’est ainsi.
C’est ainsi.

« Garfield.
Je te demande de te connecter à la Miracle Machine – et de penser, avec ta Boîte-Mère. De penser. De concentrer toute ta pensée sur une chose.
L’avenir.
L’avenir de ton monde. L’avenir de l’Univers. L’avenir de ce qui est, de ce qui sera ; de ce qui vit, de ce qui vivra.
Rien d’autre. Ne l’imagine pas. Ne l’appréhende pas. Ne tente pas de le deviner.
Concentre-toi sur l’avenir, mon ami.
Car tu es l’avenir – et je te demande de penser à l’avenir. De fonder toutes tes pensées dessus. »

Il souffle, et acquiesce lentement.

Le Groupe de Merveille comprend – et l’énergie mystique, pourpre s’échappe d’eux ; l’entoure, lui.

Il est prêt.

Il sent l’énergie. Il sent la puissance magique. Il sent l’union de ses proches, de ses amis ; de sa Cour des Miracles.

Scott Free sent leur force… et il l’utilise.

Mister Miracle fixe les Omega Titans, et utilise la somme d’énergie mystique accumulée par le Groupe de Merveille.
Mister Miracle… change le monde.

Mister Miracle change… la course du monde ; de l’Univers.

Et alors que le phénomène apparaît aux yeux de tous, alors que le mystère est total, alors que cette vision perturbante fait plier tous ceux qui la voient… un fait demeure.

Mister Miracle change la course de l’Univers.
… et plus rien ne sera jamais comme avant !

(HJ/ Merci de vos messages ! Je saute le tour de Derek au vu de son absence, mais c’est essentiellement pour faire avancer l’action.
Résumé rapide :
- MrM observe avec un sourire triste les événements et ceux qui l’entourent ;
- MrM salue fugacement Beast Boy et sa Boîte-Mère ;
- Nightwing achève l’évacuation, Starfire nourrit la Miracle Machine, la Cour des Miracles pilote le Porteur ;
- L’Omega Titan Wisdom hurle silencieusement face aux attaques de PG et Conner ;
- Wisdom, de rage, envoie une attaque sur le Porteur, qui la prend de plein fouet ;
- Le Porteur s’embrase ;
- MrM donne des consignes : Sideways doit évacuer les membres de la Cour des Miracles, même contre leur gré ; PG doit transmettre un message à Conner, et agir au mieux ; Garfield doit rejoindre la Miracle Machine ;
- MrM s’élève vers les étoiles ;
- Les Omega Titans mobilisent leurs forces en préparation d’une dernière attaque ;
- Le Groupe de Merveille est prêt, WW tente de raisonner MrM qui refuse ;
- MrM demande à Garfield de se connecter à la Miracle Machine via sa Boîte-Mère en se concentrant sur l’avenir, sans le deviner ou l’imaginer, car BB est l’avenir ;
- Le Groupe de Merveille transfère l’énergie magique accumulée vers MrM ;
- MrM se concentre et active une action mystérieuse, qui fait apparaître un phénomène métaphysique terrible ;
- Le mystère est total sur ce qu’il fait, mais MrM change l’Univers ! /HJ)

Des les premiers temps, Garfield n'avait pas soupçonné qu'il y avait une phase plus sombre, plus tragique dans le plan de Mister Miracle. Scott était son ami, son frère de cœur, et ils avaient traversé de trop nombreuses épreuves ensemble pour qu'il puisse penser dans l'immédiat que tout irait mal. Alors, Beast Boy avait tout simplement obéit et avait mis en oeuvre sa transformation. Leur grande évolution à tous les deux, sa Boite et lui. Aussi incroyable et impensable que cela puisse paraître, une simple âme humaine et l'esprit d'un outil New-God étaient parvenus à fusionner. Ce qui avait dans un premier temps occasionné une transformation surprenante chez le jeune homme qui, heureusement, avait conservé sa psychologie et son tempérament sympathique.

-Et maintenant ?

Et volontaire aussi, car le polymorphe avait bien conscience que des choses importantes étaient en train de se jouer dés à présent. La survie de l'Univers entre autre choses. Le groupe Merveille protégé par Sideways faisait, eh bien des merveilles. Ils parvenaient à repousser les Omega Titans restant, alors que les deux Kryptoniens avaient fait de Windstorm leur cible première. Les héros avançaient, les choses semblaient prendre une tournure plus positive. Et pourtant...
Et pourtant Scott paraissait triste.

Il ne savait pas pourquoi exactement, mais il voyait bien que son ami était triste, pour une raison ou une autre. Ce qui voulait dire que quelque chose n'allait pas, Garfield en était persuadé. Mais il n'a pas le temps de poser des questions, car le Porteur est brutalement attaqué par le Titan Agonisant. la Boite-Mère lui donne un relevé détaillé des dégâts. Et ce n'est pas bon du tout.

-Qu'est-ce qu'il y a Scott ?

Son ami était en train de donner des directives à chacun. Garfield devait se rapprocher de la Machine Miracle, et donc de Plastic Man dont le long corps s'étendait partout dans le Porteur. Où se trouvait exactement la création merveilleuse qui devrait leur permettre de triompher des Omega Titans ? Il faudrait le trouver vite car les choses s'accéléraient. Beast Boy s'approche pourtant de son ami lorsque Wonder Woman prononce une parole qui inquiète le polymorphe.

-Qu'est-ce que tu vas faire ?

Mais les mages entouraient déjà le Neo-Dieu de leur aura pourpre pour l'éloigner. Rachel seule ralenti quelques peu pour se tourner vers le garçon vert. Cet être qui était son opposé en quelque sorte, car contrairement à elle, il laissait toujours éclater ses émotions, alors qu'elle devait les contenir.

-Tu as entendu ce que Mister Miracle t'as demandé Garfield, non ?

Les deux anciens Titans échangèrent un regard, et Garfield acquiesça à contrecoeur. Comme sa Boite-Adolescente devenue Mère, il devait grandir à présent. Grandir et se concentrer sur ce qui était essentiel. La survie de l'Univers contre ses propres interrogations personnelles qui devraient attendre plus tard. Plus tard oui. En espérant que ce plus tard ne sera pas trop tard.

Le monde change, il se modifie d'une manière plus que perturbante. Vraiment troublante. La Boite-Mère pousse Garfield à ne pas se laisser impressionner, alors qu'au loin la Doom Patrol fait bloc. Contre les Omega Titans, mais aussi contre le jeune Sideways. Ils avaient plusieurs fois laissé Garfield seul contre des adversaires redoutables. Cette fois ils ne le feraient pas. Ils étaient une famille et une famille ça restait unie jusqu'au bout nom de nom !

Garfield eut un petit rire alors que le juron de Robotman continuait à se répercuter dans le Porteur. Puis, il se concentre pour courir sur le corps de Plastic Man jusqu'à l'endroit où se trouvai la Machine Miracle. Et l'adolescent se concentre... Qu'est-ce que Miracle avait dit déjà ? Ah oui, il devait imaginer le futur. Non justement, il ne le devait pas. Il devait uniquement se concentrer sur lui. Sur le futur.
L'Avenir.


Qu'est-ce que c'était l'Avenir ? C'est ce qui sera, ce qui pourrait être si on se donne la peine de le créer. C'est une infinité de possibles et de probables qui trouveront ou non leurs réalisations. C'était des naissances et des morts, des joies et des peines qui se réaliseront ou pas. L'Avenir, c'était une flamme infini dont la lueur était si puissante qu'elle empêchait de voir ce qu'il y avait derrière elle.

-Mais... Garfield ?

Une splendide créature avait remplacé le petit polymorphe vert. Un être de lumière et de chaleur, symbole majestueux de la Renaissance. Car c'était cela qui était en train de se produire. C'était ça l'Avenir, le véritable Avenir. Une flamme continue et éternelle qui renaissait à chaque nouveau cycle pour ouvrir un monde nouveau. Une ère nouvelle pour chaque vie, pour chaque espèce.
Pour l'Univers tout entier.

Les flammes de l'animal mythique brûlent, encore et encore, intensément, infiniment semble-t-il. Elles s'envolent haut sans rien brûler, sans rien abîmer et sa chaleur semble devoir aller vers les plis de Plastic Man, afin de charger la Miracle Machine. D'un feu tout autre nature que de Starfire. Car il s'agissait d'une flamme qui renaissait à chaque fois qu'elle s'éteignait, un feu éternel renfermant une infinité de possibles et de probables qui ne s'arrêtaient jamais. Des mondes sans cesse en formation.
Et comme cette construction éternelle, les flammes du Phénix vert semblaient ne jamais vouloir s'éteindre. Une combustion qui devrait durer jusqu'à ce que ce soit bon.
Jusqu'à ce que la Machine merveilleuse soit enfin prête, et que Scott lance la phase finale de son plan.
Un plan qui, grâce à l'union de plusieurs héros, donnerait naissance à une éternité de possibles.

[-Garfield s'inquiète pour Scott
-Voyant que tout le monde agit, il se résous à faire de même
-De son côté, la Doom Patrol refuse de partir tant que Garfield restera sur le Porteur
-Il se place près de la Miracle Machine et médite sur l'Avenir
-Garfield se transforme en phénix, symbole de vie et de renaissance
-Son énergie et celle de sa Boite-Mère qui n'en forment désormais qu'une seule
-Les flammes du phénix, union des deux volontés, charge la Machine Miracle]

La situation interdisait de se perdre dans de vaines réflexions. Face à ces colosses jadis enfermés à dessein, ces titans dont l'idée même avait eu des résonances jusque dans la mythologie grecque, le doute aurait été légitimement admis. Or, le doute était une affaire de moment. L'action nécessitait une décision rapide, pratiquement instinctive, le doute était trop posé et lent pour avoir sa place.

Inutile de penser aux origines même de ces adversaires. Inutile de prendre conscience de notre petitesse face à des niveaux de conscience si différents des nôtres. Inutile de se laisser abattre par le sentiment diffus que l'univers aurait toujours niché dans un recoin de sa perfidie quelque ennemi toujours plus puissant pour s'ébranler. Inutile de se croire minuscule, d'autant que notre force, malgré son apparente dérision parvenait à jouer dans la balance. Il pouvait être facile de se lasser abattre, de ne mesurer que notre incapacité, d'autant plus flagrante que tout amoché que soit "Wisdom", il parvint à déchaîner une partie de sa puissance sur le Porteur que nous devions protéger.

Mister Miracle me demanda de jouer les messagères. Pourquoi pas. Je n'étais pas la personne la plus proche de Conner, on pouvait même dire que nos chemins ne s'étaient croisés qu'à l'occasion de quelques repas chez Kal et ses parents adoptifs - pourvu qu'il ne sache jamais que j'ai utilisé ce qualificatif. Mais plusieurs choses nous reliaient de façon fort artificiel : notre rôle ; nos origines au moins en théorie ; le présent combat ; le meilleur lien restant encore Kal El, celui que tout le monde présentait comme mon cousin, là encore, en théorie.

Alors que je filais vers le titan qui venait de déchaîner sa force, je lançai à Conner, en espérant rendre honneur aux salutations du Monsieur Loyal intergalactique :

- Conner, Miracle te salue bien bas à sa manière et s'incline face à l'artiste en toi qui sait soigner ses entrées...

Mon poing frappa le casque du titan pour l'empêcher de se focaliser sur sa cible. J'utilisai ensuite mes rayons calorifères pour tenter de fragiliser l'un de ses gants et permettre un coup plus...

Plus...

Spectaculaire ?

Dans ce combat d'un déséquilibre improbable, dépourvu du moindre d'espoir de vaincre sans perte et sans mort, se produisit l'impensable, l'extraordinaire... le miraculeux.

L'univers est un endroit formidable mais aussi effrayant, trop grand, trop dangereux, trop incompréhensible pour celui qui ne se passionne pas pour la physique. Amas d'énergie, de matière, terrain de jeu de forces exceptionnelles de l'infiniment grand à l'infiniment petit. Pour beaucoup d'une noirceur totale, il se révélait en réalité coloré par des nuages de poussières, des passages de météores, par l'inflexion des multiples lumières solaires, tacheté d'étoiles aux couleurs innombrables, criblé de planètes aux tailles et aux matières si dissemblables, aux atmosphères toujours différentes... L'endroit de tous les possibles...

L'endroit de tous les impossibles aussi.

Et l'impossible se tenait au bout des bras du plus grand artiste de l'évasion que le cosmos connaissait, l'homme que rien ne paraissait arrêter. Son spectacle était à la fois sublime et effrayant tandis que les lois de la physique paraissaient toutes entières lui obéir. Encore fallait-il qu'il survive jusqu'à ce que son dernier coup de pinceau puisse être porté... quel que puisse être le tableau qu'il souhaitât peindre.

Je retournai, le sang glacé par la pesanteur de toute cette situation, sur Wisdom qu'il me fallait maintenant terrasser complètement...

...Hein ?

Hagard, Conner parut émerger d'un songe.
Un rêve de colère, de sang et de violence.
Le rougeoiement de ses yeux s'estompa lentement, jusqu'à ne plus laisser que leur bleu glacial d'origine, le même que celui de son parent. L'aura corrosive qui émanait de lui s'étiola de même, sans toutefois disparaître tout à fait pour sa part. On lui parlait, semble-t-il - c'était ce qui l'avait fait revenir à lui -, mais il avait l'esprit trop engourdi pour que les mots aient un sens ; pas tous, en tout cas.
L'air déconcerté, comme s'il ne s'était pas attendu à ce que tout ça soit réel, il procéda à un rapide tour d'horizon, évaluant cette situation dans laquelle il n'avait à aucun moment voulu se trouver. L'anneau, en revanche...

Il n'avait pas réalisé que quelqu'un était là. Il n'avait conscience que d'avoir été dérangé pendant sa torpeur, et c'était tout ce qu'il lui avait fallu pour venir s'écraser sur le Titan tel un météore furieux. Et peut-être aurait-il mieux valu que cela reste le cas ; qu'il puisse continuer d'ignorer qu'il n'était pas seul face à ces choses.
Car à présent, il savait pertinemment qu'il les mettait tous en danger.
Qu'il suffirait d'un rien pour qu'aucun d'eux n'en sorte vivant - et ce même sans que les géants des étoiles aient besoin de faire quoi que ce soit.

Kara ? Non... Qu'est-ce que... NGH !

Portant les mains à sa tête, il tressaillit sous l'effet de la douleur, des étincelles vermeilles parcourant sa silhouette. L'uniforme de Red Lantern qui, quelques secondes plus tôt, avait paru vouloir se désagréger se recomposa intégralement ; le halo assorti qui l'enveloppait revint lui aussi en force, érodant tout ce qui passait à sa portée. Le cri qu'il avait sur les lèvres mourut sans jamais avoir été poussé, le réduisant à un inquiétant silence.

Chance dans son malheur, il eut tout juste le temps de détourner son regard de l'autre kryptonienne avant que l'anneau prenne le dessus sur sa conscience ; qu'il voie rouge, une fois encore. Sans cela, relations familiales ou pas - aussi tirées par les cheveux qu'elles soient -, les choses auraient pu très mal tourner. Pour elle, mais pas que : ils n'avaient ni le temps, ni la place de se livrer à une querelle intestine alors que de telles entités les menaçaient de destruction.

Et dans un dernier élan de conscience, c'était vers eux qu'il avait tourné son attention - et, à travers elle, sa soif de sang.
S'il devait devenir une calamité, un fléau tueur de mondes, user et abuser de tous les pouvoirs à sa disposition pour faire le plus de mal possible, autant que ce soit envers ceux qui le méritaient vraiment.
Et sans avoir pu pleinement cerner les enjeux de cette bataille - en aucune circonstance ces quelques secondes de lucidité n'auraient pu y suffire -, il était à peu près sûr d'avoir pointé sa Rage du bon côté.
On se console comme on peut.

Dans un grondement furibond, il se projeta vers l'ineffable quatuor une nouvelle fois, nullement intimidé par leur colossale stature. Et quoique son comportement dépende entièrement de son instinct désormais, toute forme de raison oblitérée, il parut n'avoir pas besoin de plus pour vouloir finir ce qu'il avait commencé.
Tombant sur Wisdom comme la misère sur le monde, il entreprit de le rouer de coups, chacun plus brutal, plus sauvage que le précédent. Déjà meurtrie par les attaques précédentes - que ce soient celles de Power Girl ou les siennes -, l'entité se trouva bien incapable d'y faire autre chose que de subir, secouée en tous sens comme une gargantuesque poupée de chiffon.
Jusqu'à ce qu'il se lasse, du moins.
Apparemment contrarié de ne rencontrer aucune résistance - hormis celle de la cuirasse qui, enfoncée et morcelée, n'atténuait plus tant l'effet de ses coups -, la créature démente qui avait pris la place de Conner décida de passer à la vitesse supérieure.

Sur la défensive, le Titan de la Sagesse avait levé l'un de ses bras faramineux pour tenter de s'en protéger le visage. Plutôt que continuer à le marteler, Conner se jeta dessus pour l'empoigner à deux mains, enfonçant les doigts aussi profondément qu'il le pouvait dans son blindage, et se mettre à tirer.
Et tirer.
Et tirer encore.
Pour l'obliger à le tendre aussi loin qu'il pouvait l'être - et plus loin encore.
S'il n'y avait eu l'espace pour l'avaler, le craquement aurait probablement été abominable.
La déchirure plus encore.
Et si rapide que c'eut été, chacun aurait eu le temps d'en observer les effroyables détails.
Était-ce des os qu'il avait entendu se rompre ? Était-ce du sang qui jaillit de la plaie ?
Ces questions, est-ce que qui que ce soit en avait les réponses ?
Toujours est-il qu'avant longtemps, un bras sans maître tournoyait dans le vide, y répandant son fluide vital - quel qu'il soit.

Et si éprouvante qu'ait pu sembler cette infâme prouesse, son auteur n'avait pas prévu d'en rester là.
En observer les résultats - quand bien même cela ne prit qu'une seconde - brisa le peu de concentration dont il était encore capable, laissant au Titan mutilé la possibilité de se soustraire à son champ de vision, volontairement ou non.
C'est donc sur l'un de ses frères qu'il jeta son dévolu.

Toutefois, alors qu'il se préparait à le charger à son tour, il se figea dans son mouvement - et ses prunelles érubescentes se tournèrent vers ses doigts, comme s'il s'était soudain rappelé de l'anneau qu'il portait.
Cette même main, il la leva dans les airs, l'illuminant de l'énergie qu'il était sur le point de déployer.
Celle d'un Anneau de Pouvoir. L'arme la plus puissante de l'univers, selon ses créateurs.
Dont il n'avait pas eu besoin pour ce qu'il venait de faire.
Voilà qui promettait.

Étrangement, alors que la bague entrait en action, le clone eut droit à un très bref moment de lucidité, plus bref encore que celui qui lui avait permis d'échanger quelques mots. S'il n'avait pas été aussi vif, il est probable qu'il n'aurait pas même eu le temps de s'en apercevoir avant qu'il se termine.
Peut-être était-ce parce qu'elle emmagasinait toute sa rage pour s'alimenter, ponctionnant celle qui noyait ses pensées ; peut-être n'était-ce qu'une énième défaillance de ce bijou cassé qui lui causait tant de misères. Qu'importe.
Cette fraction de seconde, il l'employa à se concentrer.

Parmi tous ceux qui tiraient leurs forces du Spectre Émotionnel, les Red Lanterns étaient notoirement connus pour avoir du mal à produire des constructions dignes de ce nom. Leurs idées étaient trop chaotiques, trop embrouillées pour pouvoir leur donner forme ; il y avait une raison à ce qu'ils se contentent de jets de plasma informes la plupart du temps.
Une arme, pensa-t-il donc tant qu'il le pouvait encore. Il me faut une arme.
Et tel un génie à la bien étrange lampe, l'anneau exauça son vœu.

Il lui donna une épée - mais en de telles proportions, pouvait-on encore appeler ça une épée ?
Même la lumière et sa vitesse pourtant réputée sans égal parut avoir du mal à suivre le rythme de cette confection hors du commun. L'avait-il voulue ainsi, ou n'avait-il pas eu le de préciser sa demande ? Quoi qu'il en soit, l'anneau se démena pour répondre à ses attentes, si absurdes qu'elles soient - en juger ne faisait pas partie de ses protocoles.
Absurde, oui, car comment qualifier autrement un objet tranchant dont la lame nitescente s'étire et s'étend sur plusieurs centaines de mètres ? Insensé, peut-être ; quelque chose dans ce goût-là.
À en juger par ses dimensions, ce sinistre instrument aurait, à la vérité, semblé plus à sa place entre les mains de leurs ennemis ; il faudrait au moins ça pour pouvoir le soulever.
Ça, ou la force du soleil - celle des enfants de Krypton.

Car cette arme de taille à fendre un monde, il réussit à la soulever.
Sa forme était grossière, primitive, mais l'on pouvait assurément reconnaître ce qu'il avait voulu en faire - pourvu, bien sûr, que l'on parvienne à en avoir une vue d'ensemble. Ce ne serait déjà pas donné à tout le monde.
Sans doute ne resterait-elle pas en un seul morceau bien longtemps.
Une telle structure n'était pas faite pour durer, encore moins sans le soutien de sa psyché détériorée.
Mais en attendant, ce n'en était pas moins une arme mortelle, prête à faire ce pourquoi elle avait vu le jour.

Conner n'avait pas réfléchi si loin que ça, à vrai dire.
Il n'avait fait que constater que l'anneau se nourrissait de son ire - la consommait pour donner forme à son imaginaire. Alors, il s'était mis en devoir de le gaver ; de lui faire engloutir tout ce qu'il pouvait lui donner. D'en engouffrer toujours plus, jusqu'à ce que, peut-être, il n'en reste rien. Qu'il soit libre, enfin.
Ce n'était hélas pas pour tout de suite.

Alors, cette lame née de sa rage, de sa haine et de sa rancœur, il la leva, oui ; en grognant sous ce qui était un effort même pour lui, mais il y parvint néanmoins - au moins le temps de la lancer.
De l'envoyer transpercer de part en part le torse d'un des Titans rescapés, peu importe lequel.
Tant qu'il saignait, ça lui était égal.
Seul lui importait de le tuer - les tuer tous.
Jusqu'à ce qu'enfin, sa fureur s'apaise...

récapitulatif des actions:

L’affrontement est immense, puissant ; épique.
Mythologique.

Des légendes seront formées sur cette bataille. Des chansons seront écrites sur cet affrontement. Des histoires seront contées, sur bien des générations.
Cela marquera.
Cela restera.

Cela se voit, surtout – par-delà les cieux, par-delà les étoiles. Tout se voit. Tout se sent.

La galaxie tremble.

Beast Boy, désormais doté d’une Boîte-Mère, et transformé pour cela, charge la Miracle Machine.

La Cour des Miracles l’assiste, et organise la résistance du Porteur face à l’événement ; au choc cosmique.

Sideways forme l’évacuation et le soutien aux troupes, bloquant ainsi les velléités des Omega Titans et de leurs sombres auras.

Power Girl et Conner Kent affrontent Wisdom, et lui font subir un sort que craindraient même les ombres plus terribles.
Superboy changé, transfiguré, bouleversé même, enchaîne auprès des Omega Titans – et forme ainsi une diversion idéale, pour la suite.

Pour la prochaine étape.

Pour le plan.

Pour l’ultime moment du plan.

« Je sais que vous m’entendez. Je sais que vous pouvez tous nous entendre – vous avez cette possibilité, ce don.
Vous êtes liés à l’Univers entier.
Vous êtes des entités formées avant cet Univers, avant cette galaxie… et vous êtes liés à tout, à tous.
Qu’en faites-vous, alors ?
Qu’êtes-vous ?
Des croquemitaines. Des monstres de cauchemar. Des liquidateurs. Des conservateurs.
Des êtres dépassés, qui n’acceptent pas que l’Univers ait avancé sans eux – et vous réagissez par la violence, la brutalité. La bêtise. »

Mister Miracle parle.
Il flotte au-dessus du sol, avec ses Aéro-Disques, et fixe au loin les Omega Titans. Son masque sensible forme alors un sourire – tellement provocant.


« Plutôt que de découvrir, de vous émerveiller, de vous plonger dans la nouveauté… vous exigez le retour au passé, si chaleureux pour vous, si rétrograde.
Non. Je dis non.
L’Univers a avancé, vous stagnez. Il… n’est que temps de l’acter, non ? »

Les Omega Titans en sont loin, cependant.

Ils s’emportent.
Ils subissent. Ils souffrent. Ils ne comprennent pas ; ils ne comprennent plus.
Ils se crispent.
Et, comme tout être bloqué dans le passé, refusant l’avenir – ils s’emportent, donc, et veulent anéantir la nouveauté.

Il est trop tard, cependant.

Il… est trop tard.

La Miracle Machine est activée, gorgée d’énergie.
Elle est pilotée par Beast Boy, qui se concentre sur une pensée – une seule. Aller de l’avant. Avancer.
Grandir.
Embrasser l’avenir.

Et la Miracle Machine… l’applique, alors. A ce qui l’entoure. A tout ce qui l’entoure.
A… l’Univers.

L’Univers est soudain pris, illuminé par la Miracle Machine – qui mérite son nom. Elle réalise un miracle.
Elle fait avancer l’Univers.

D’un pas.

D’un moment.

D’une… seconde.

« Allez, c’est pas tout ça… mais on a d’la route ! On vous laisse, hein ! A votre cher… passé. »

Mister Miracle poursuit sa provocation.
Tout autour de lui change, se transforme, avance – et il fixe alors les Omega Titans. Il les salue.

Son geste est flou, troublé ; troublant.
Et pour cause.

Il n’est plus là. Il n’est plus vraiment là. Tout ce qui l’entoure non plus.

Tout… sauf eux.

Les Omega Titans.

Qui, soudain, se sentent aspirés – bloqués. Figés.
Par une énergie qui les dépasse.
Une énergie… magique.

L’énergie magique du Groupe de Merveille, qui créé littéralement un trou dans l’Univers – une ancre.

Les Omega Titans, affaiblis par le duo de Krypton, troublés par les perturbations de Sideways, ne peuvent bouger… ils ne peuvent avancer.

Ils sont avalés. Ils sont stoppés.

Ils… stagnent.

La Miracle Machine fait avancer l’Univers entier d’une seconde.
Un moment.
Un instant est volé au Flux Temporel – mais pas pour eux. Pas eux.

Eux n’avancent pas. Eux ne suivent pas.

Eux… restent là.
Dans le passé. Dans la seconde volée, abandonnée ; oubliée.

Eux restent en arrière.

Eux restent… dans l’Ombre et les Ténèbres.

Les Omega Titans sont abandonnés dans le passé, littéralement ; le moment sombre abandonné par un Univers qui refuse de s’attacher à eux, qui avance.

Un Univers qui soudain se retrouve dans l’avenir – et tout y est, alors.

Tout y est.

Tout revient. Tout réapparaît. Tout se recréé.

L’Univers a avancé ; et tout le monde est là.

Les cieux sont remplis.

Les mondes sont habités.

Et le cosmos… se retrouve soudain avec la pensée, la conscience, la connaissance de ce qui est arrivé.

Les Omega Titans ont été exfiltrés, évacués ; jetés aux oubliettes.
Comme un souvenir.

L’avenir devient le présent. Et le présent… se joue sans eux.
Libre, enfin.

Libre et beau. Libre et neuf. Libre et soulagé.

La Miracle Machine transmet l’information à tous les êtres vivants – et les réactions ne se font pas attendre.

Particulièrement dans le Porteur qui, lui l’entité consciente qui a suivi le plan à la lettre, avait préparé de quoi fêter l’événement.
Au cas où.

La fête se diffuse.
La Cour des Miracles participe – et tout explose, alors. Ils ont réussi. Ils ont réussi !

Nightwing et Starfire s’embrassent. Plastic Man rebondit partout. Zatanna Zatara ose un léger sourire.
Ils ont réussi.

Ils ont réussi !

L’Univers est sauf. Les Omega Titans sont vaincus ; laissés de côté, littéralement. Ils ont réussi.

Tout est bel et bien, non ? Non.

Evidemment.
Comme le confirme le visage de Mister Miracle, qui recule légèrement alors que ses proches et amis célèbrent leur légitime victoire.

Son regard est sombre, baissé ; las. Son cœur se ferme.

Il sait. Il sait ce qu’il vient de passer – ils ont réussi. Il a réussi.
A quel prix ?

La Boîte-Mère a encore en mémoire ce que la Miracle Machine lui a montré ; le futur.
Mister Miracle a vu le futur.
Il a vu… ce qui allait arriver. Ce qui allait lui arriver.

Qui allait arriver.

Jacob.

Scott ferme les yeux, et le voit encore – encore, pour l’instant.
Jacob.
Jacob Free.
Son fils, avec Barda. Le fils qu’il doit avoir, dans quelques années. Le fils qui lui amènera de la joie, et de la fierté. Le fils qui le rendra heureux, complet ; serein.

Jacob.

Scott grimace, alors qu’il peut presque sentir Jacob contre lui – mais cela ne dure pas.

L’image issue de la Miracle Machine, issue du futur, s’évapore ; change.
Et pour cause.

La Miracle Machine demandait un vœu, une détermination, une force pour agir.
Celle d’un jeune surhumain armé d’une Boîte-Mère.
La fusion de la Terre, qui incarne la relève cosmique, et des Néo-Dieux, l’arrière-garde divine.

La Miracle Machine demandait une volonté extraordinaire.

Mais la magie du Groupe de Merveille… reste de la magie.
Une force ancienne. Une force puissante. Une force attachée aux rites – aux sacrifices.

Scott a dû sacrifier quelque chose, pour bloquer les Omega Titans. Scott a dû offrir quelque chose, pour figer de telles entités cosmiques.
Scott a offert… Jacob.

Non pas son enfant. Non pas l’idée de son enfant.
Mais… Jacob.
Son fils.
Son descendant. Son héritier. Son bonheur. Sa fierté. Sa paix.

Jacob s’évapore, alors, car l’enregistrement de la Boîte-Mère se met à jour – et le futur évoqué par la Miracle Machine aussi.
Jacob n’est plus.

Scott découvre alors son enfant… son nouvel enfant. Elle.
Sa fille.

N’vir. N’vir Free.
Sa fille.
Non plus sa descendante. Non plus son héritière. Non plus son bonheur, sa fierté, sa paix.

N’vir Free.
La guerrière. La conquérante. La despote.

N’vir Free.
Dirigeante de l’Empire Galactique Free.

N’vir Free.
Son opposée. Son antithèse. Son reflet déformé.

Scott rouvre les yeux, et souffle ; voilà. Voilà, pense-t-il. C’est fait. Ils ont réussi. Il a réussi.
A quel prix ?

Il retire lentement son masque, et pose un regard triste vers ses proches – vers les cieux, plus loin.
Vers l’avenir.

L’Univers est sauf. Pour l’instant.
Les Omega Titans ont disparu – les mauvais spectres des jours passés sont évaporés. Mais pour cela…

Pour cela, Mister Miracle a dû créer le fantôme d’un avenir sombre et violent.
Qu’a-t-il fait ? Ce qu’il fait toujours.
Une évasion. Une fuite. Une fuite en avant.

Pour le meilleur. Pour le pire.
Pour l’Univers.

Quoi qu’il en coûte.
Quoi… qu’il y perde, lui.

(HJ/ MERCI pour vos supers messages ! J’ai conscience que ce post-là est très dirigiste, mais je vous remercie énormément pour tout ça, j’ai adoré vous lire ! J’adorerais d’ailleurs lire vos conclusions, mais je ne veux pas abuser^^ faites comme vous le voulez, je suis déjà aux anges !
Résumé rapide :
- L’affrontement cosmique se voit à des années-lumières ;
- Vos actions réussissent ;
- MrM fixe et parle aux Omega Titans, en confirmant qu’ils sont des croquemitaines du passé, des conservateurs qui refusent l’avancée de l’Univers ;
- La Miracle Machine pilotée par la détermination de Garfield d’avancer obtempère… et fait « avancer » l’Univers d’un pas, d’un moment, d’une seconde dans le Flux Temporel ;
- Les Omega Titans sont happés par la magie du Groupe de Merveille, pilotée par MrM, qui les fige et les bloque ;
- Les Omega Titans voient l’Univers avancer d’une seconde sans eux, et s’évaporent dans une dimension d’Ombres et de Ténèbres ;
- L’Univers se recréé entièrement une seconde dans un avenir désormais libéré et soulagé ;
- La Miracle Machine transmet l’information de la disparition des Omega Titans à tout l’Univers, et tout le monde est soudain soulagé et heureux ;
- Le Porteur lance une fête et la Cour des Miracles lance les festivités, tous heureux et fiers ;
- MrM recule cependant et arbore un visage sombre ;
- MrM a en effet utilisé la Miracle Machine, avant, pour voir l’avenir et sa Boite-Mère remet ce qu’il a vu alors : son fils, Jacob Free. Un enfant qui sera son descendant, son héritier, son bonheur, sa fierté, sa paix, sa sérénité ;
- La Miracle Machine avait besoin de la volonté de Garfield, incarnant autant l’avenir cosmique comme Terrien et le passé divin avec la Boîte-Mère, pour avancer ;
- La magie du Groupe de Merveille avait cependant besoin d’un sacrifice, et MrM a sacrifié non pas l’idée de son enfant mais Jacob, l’enfant qu’il aurait dû avoir ;
- Les images du futur se mettent à jour et MrM voit alors quel enfant il va avoir – une fille, N’vir Free, dirigeante de l’Empire Galactique Free. Une guerrière despotique, son antithèse ;
- MrM retire son masque et fige un regard triste sur les événements : il a sauvé l’Univers des mauvais spectres du passé, mais fait maintenant courir le risque d’un fantôme violent et tyrannique du futur ;
- MrM s’enfonce dans les ombres, amer. /HJ)

Le brasier ardent qui composait le corps du magnifique phénix vert avait entièrement recouvert l'animal. L'oiseau mythique se consumait dans ses propres flammes comme la légende l'affirmait. Son corps se mourrait à petit feu, car l'effort est trop intense. Trop puissant. Déjà, le phénix s'effondre au sol, ses grandes ailes enflammées tombant autour de lui. La Boite-Miracle avait accomplit... Eh bien un miracle, mais pour cela elle avait consumé tellement de choses. Notamment la vie de l'animal dont le brasier se dissipait lentement. Les membres de la Doom Patrol s'approchèrent, impuissants hélas à aider le plus jeune membre de leur famille. Bientôt, il ne resta plus qu'un tas de cendre là où se trouvait la créature.
Même la Boite-Mère de Scott perdit la trace de celle de Garfield.

-Oh... Pourquoi en fait-il toujours trop...

Rita allait s'effondrer mais Tom Mackie l'en empêcha. Le téléporteur gardait espoir, grâce à la seconde partie de la légende. Le phénix se consumait lorsqu'il mourrait oui. Mais il ne disparaissait pas pour autant, car il renaissait par la suite de ses cendres. Et Tom avait raison d'espérer, car un petit bec émergea finalement d'un tas de cendre.

-Piiii...

Peu à peu émergea le petit corps duveteux d'un oisillon légendaire, un bébé phénix dont le crâne semblait être surmonté d'une flamme. Un futur nouveau était né, et une partie de Garfield avait dû se transformer, et mourir quelque part pour que cela se fasse. Le petit oiseau de feu s'extirpa finalement de la cendre encore fumante, glissa de son petit tas avant d'atterrir sur le sol.


Une nouvelle aube était née, et le polymorphe entama cette renaissance en courant autour des membres de la Doom Patrol tandis que Larry riait aux éclats et que Cliff et Rita s'entendaient pour dire que Garfield méritait une correction pour la peur qu'il leur avait fait. Comme pour fuir ces récriminations, la créature détala en direction de Mister Miracle qui s'enfonçait déjà dans les ombres et la dépression. Il se heurta au pied du New-God, emporté hélas par son élan.

-Pi ! Pipipipi pi ! Pi !

La Boite-Mère qui avait ressuscitée avec son porteur informa Scott que Garfield allait bien, et que son esprit était juste trop affaibli pour utiliser correctement ses pouvoirs. Ce que lui confirma Rita qui avait suivit son petit protégé.

-Je crois qu'il va mettre quelques minutes avant de pouvoir reprendre sa forme humaine. Il nous a déjà fait le coup une fois, mais c'était pas la forme d'un phénix qu'il avait prit. Mais il a déjà suffisamment récupéré pour te demander de rester avec nous. Quoique le futur nous réserve à présent, nous serons là pour t'aider, au besoin.

-Pi !

-Et le futur... N'est pas gravé dans de la roche. Qui sait, peut-être pourrons-nous ne transformer de nouveau, afin de le rendre meilleur.

Elastigirl prit Scott par le bras et commença à le ramener vers le groupe, tandis que de sa main libre elle récupérait le petit phénix. Le futur avait été entièrement réécrit et même si certaines lignes semblaient avoir été tracées à l'avance.... Eh bien il y aurait peut-être moyen de les modifier ou du moins de changer les évènements auxquelles elles donneront naissance.
Afin que cela soit moins douloureux pour tout le monde.

Les Titans Oméga sont là, colosses à la limite de l'omnipotence, prêts à punir les vermines qui leur font face.
Invaincus, imbattables, incalculables dans leur immensité. Il faudrait franchir toutes les limites connues pour oser espérer leur infliger une simple déroute. Alors une défaite complète et totale ? Impossible. Pourtant, c'est ce qui se passe: l'impossible cesse de l'être, change, et devient réalité.

Très occupé à rassurer, déplacer et sécuriser toutes les populations alentours, immenses groupes par immenses groupes, ainsi que les héros mis à mal par l'assaut abominable des monstres, Sideways parvient tout de même à voir; il peut assister à la naissance d'un mythe, dont il pense ne pas faire partie. Ses yeux témoignent de la venue d'un fils du soleil, qui font tout de rouge enveloppé sur des êtres de taille planétaire. Sa peau se rappelle de la chaleur étrange d'un phénix vert au flamboiement vital. Son esprit a touché du bout des doigts l'infini de la Machine Miracle. Derek James est au cœur de tout cela lui aussi, bien qu'il sait que la postérité retiendra les plus brillants d'entre eux: pas lui.

Mais des gens sont en vie grâce à lui.
Des familles, des pères, des mères, des fils, des filles, qui n'auront pas à pleurer les leurs, et qui n'auront plus à craindre la venue de ces Titans désormais effacés de la réalité. Et quelque part, cela le rassure. A quoi bon se battre si ce n'est pour sauver des vies: sauver quelqu'un, c'est sauver tout le monde, et c'est bien à cela qu'il s'est employé alors que des dieux se battaient sans vergogne au-dessus de sa tête.


Enfin, grâce au sacrifice de Scott Free et à la magie, le miracle se produit: l'univers change, bondit en avant d'une petite seconde, et c'est bien tout ce qu'il faut. Enorme est le coût de cette modification, et Derek le sent jusqu'au plus profond de son âme. Des larmes se mettent à couler sur ses joues, sans qu'il ne puisse les retenir. Il est en deuil, de quelque chose qu'il ne comprend pas, et qui n'existera jamais. A la fois fils orphelin, père sans enfant, frère meurtri, il peine à reprendre pied.

Exténué par les efforts considérables qu'a demandé l'utilisation intensive de ses pouvoirs, il se fige une fois revenu sur le Porteur, l'air d'attendre la suite, l'air de craindre un retour ô combien malvenu des Titans Omega. Rien ne vient, si ce n'est la liesse et l'allégresse, bras-dessus bras-dessous.

- C'est fini ? Vraiment ?

Quelques secondes sont nécessaires pour pleinement intégrer l'idée.
Jusqu'à ce que...

- Wouhou !

Vient alors le temps de la réjouissance, de la chaleur et des festivités, pour tous ceux que l'onde de félicité a pu toucher. Un bonheur presque total, qui transcende l'espace sans commune mesure.

Ou presque...

Une pointe d'amertume reste en travers de la gorge de Derek, une fraction de ce que Scott Free doit ressentir à l'heure actuelle. Mais ce n'est pas tout, loin de là: l'univers a changé, il a été proprement remodelé une seconde dans le futur, et cela change beaucoup de choses... comme l'arrivée impromptue d'un étrange visiteur, qui ne devrait rien avoir à faire ici.

A plusieurs millions de kilomètres de là, cette figure mystérieuse ouvre les yeux, elle émerge. Son corps s'éveille, son esprit aussi, et il commence à prendre conscience du monde autour de lui. Une renaissance pour lui aussi, quelque part.

- Que... ?


- Ah. Je vois.

Le paria cosmique écarte ses bras, ouvre ses sens.
Il capte tout ce qu'il y a à capter, comme envoyé du Multivers dédié à sa sauvegarde.
Et il sent quelque chose... de mauvais... de dangereux. De nocif. Encore jeune, mais déjà capable de renverser l'ordre établi des choses. L'impossible, encore.

- Cette apocalypse a été vaincue... mais le moment approche... où tout risque de changer.

Kell Mossa prend tout de même quelques secondes pour apprécier le panorama grandiose, avant de disparaître là où on a besoin de lui: sur le lieu de crises proprement finales. Jusqu'à la prochaine ! Jusqu'à un nouvel exploit.

Qu'étions-nous ?

Alors que mes poings frappaient l'épave du titan Omega pour lui interdire toute réplique, alors que je laissai Conner à son combat intérieur, l'Univers se déformait.

Qu'étais-je ?

Mes poings forgeaient ce qui n'était qu'une force primordiale, mes lasers déséquilibraient le fragile équilibre énergétique de ce colosse, je volai dans l'espace sans me soucier de respiration, sans me soucier de la puissance des radiations solaires, sans me soucier des météores qui passaient près de nous, qui s'écrasaient contre mon adversaire, projetant des débris qui rebondissaient pathétiquement contre moi.

Au loin, je pus apercevoir toute la puissance de la colère amplifiée de Conner, matérialisée par une épée écarlate d'une taille et d'une puissance effroyable.

Que n'étions-nous pas ?

Je vis un Omega Titan être éventré par l'attaque, je ressentis la violence du coup...

Que n'étais-je pas ?

Dans cet affrontement quasi-divin, Mister Miracle accomplissait un tour, une arnaque à l'univers lui-même, glissant ces monstruosités primordiales dans une manche du cosmos, empalmant de la plus formidable des manières ce problème dans un repli de la cape même du temps. Plus qu'un numéro, un miracle. Plus qu'un miracle, un prodige.

Une œuvre, un affrontement à l'égale des Dieux de civilisations moins avancées. Impensable, inimaginables pour au moins la moitié des êtres pensants. Nous avions tenu tête et étions parvenus à sortir vainqueurs d'une lutte impossible. Ce qui n'aurait dû être qu'une mission suicide était devenue une victoire.

Merveilleuse.

Effrayante.

Alors que la brèche ouverte par Miracle restait dans son moment figé et s'effaçait de notre ligne temporelle, j'observai la marche des planètes et des astres, la radiance des soleils, le cheminement lointain des météorites, l'imprégnation des nuages ionisés. L'univers continuait sa marche dans l'indifférence de ce moment pourtant clef.

A ce moment précis, une larme surgit du coin de l'un de mes yeux et lévita en une petite bulle solitaire avant de s'évaporer. Elle aussi ne laisserait qu'une marque fugace, imperceptible mais qui aurait des répercussions plus tard.

Nous avions tous participé à notre manière à une réalisation qui dépassait de loin toutes les entreprises humaines ou aliens.

Et c'est à ce moment précis que je pris conscience de ce que nous étions et de ce que j'étais.

Mes peurs, mes haines, mes colères et mes rancoeurs me parurent alors vaines, minables et puériles. La Terre et ses angoisses redevinrent le grain de sable qu'elles étaient pour l'univers. Mes problèmes reprirent leur juste place dans l'ordre des choses.

Après cela, qu'est-ce qui était impossible ? Après ce moment, après cette réalisation, après ce coup de butoir donné au destin, qu'est-ce qui pouvait nous arrêter si ce n'était nous-mêmes ? Nos doutes, nos atermoiements, nos moralités, notre vision de l'univers... Autant de freins indispensables pour ne pas devenir comme ce que nous affrontions, mais pour le reste... Pour le reste, nous étions caapbles de changer l'ordre des choses.

C'était un pouvoir. C'était un devoir. Le reste, ma foi, c'était du détail.

Je flottai encore dans l'espace, perdu un instant dans ces pensées qui, même si je ne m'en rendais pas encore compte, venaient de me libérer pour le meilleur comme pour le pire.

- Chapeau l'artiste, fis-je sobrement dans mon communicateur.

Bref, mais sincère. Un coup de chapeau en somme.

Ma tête se tourna vers Conner.

Il y avait Ted ; il y avait l'Europe ; il y avait les forces de Darkseid ; il y avait la confédération Alpha ; il y avait Conner...

Ma présence avait failli lui faire perdre le contrôle. Je ne pouvais pas le laisser ainsi. Nous étions, malgré l'étrangeté de sa naissance, de proches parents à l'échelle génétique. Et il était seul. Je n'avais pas le droit de l'abandonner.

Je volais alors à sa rencontre, consciente que je déclencherai peut-être un autre combat. Mais si Conner était violent et puissant, son conflit intérieure lui portait préjudice en un contre un et j'avais été entraînée par assez de légende pour ne pas craindre d'infliger une bonne déculottée à un jeune homme en crise si nécessité s'en faisait sentir. J'y allai avec mon attitude hélas habituelle maintenant, froide et plutôt détachée.

- Conner, déclarai-je en préambule, c'était un combat bien mené. Mais il va peut-être être temps de discuter un peu, on ne peut pas dire que c'est la grande forme...

Et je croisai les bras dans cette pose que l'univers me connaissait.

[HRP]
Quel souffle.

Merci pour ce beau sujet, pour cette échelle assez incroyable à laquelle tout ceci nous a mené. Une aventure miraculeuse

Au plaisir !
[/HRP]

Conner ne comptait pas en rester là.
À peine avait-il suriné l'un des Titans de ce qui était - probablement - la plus grande épée que ce pan de l'univers ait jamais vu qu'il repartait déjà à la charge, s'attaquant au suivant sans qu'aucune pause vienne l'interrompre.
Dans son état, il n'avait pas la moindre idée de ce que chacun d'eux était censé représenter - et s'en fichait ; seule comptait leur destruction.
En ce sens, ses « alliés » - incontrôlable comme il l'était, en avait-il encore ? - pouvaient s'estimer heureux qu'il se soit retourné en premier vers leurs ennemis communs ; ceux-ci encaissaient assez bien les coups pour le tenir occupé un moment. Assez, fallait-il espérer, pour qu'il recouvre ses esprits.
Mais pour l'heure, cette débauche de démence et de férocité jouait à leur avantage.

Frénétique, il se jeta sur sa prochaine cible, armant déjà sa frappe... Lorsque celle-ci disparut devant lui, son poing ne rencontrant que le vide. Visiblement déconcerté même sous l'empire du courroux, il sonda les environs à la recherche de ses proies disparues, sans pouvoir les trouver.
Ce faisant, il put prendre connaissance du phénomène qui se produisait tout autour de lui - sans en comprendre grand chose, évidemment ; même en pleine possession de ses moyens, il n'était pas dit que cela lui aurait paru beaucoup plus clair. Né de la science, les portes du domaine du mystique lui resteraient à jamais closes.

Tandis que son regard flamboyant allait d'un bout à l'autre de cette scène surréaliste sans savoir où se poser, son rougeoiement parut s'atténuer. Serrant les dents, il porta la main à sa tempe, tâchant de rattacher les lambeaux déchirés de sa conscience en un nœud aussi fragile que provisoire. Au moins le temps de prendre acte de ce qu'il vient de se passer, même s'il n'en saisit pas tous les détails - d'avoir conscience qu'ils l'ont emporté.
Et que sa présence n'est plus requise.

Des réjouissances étaient de mise, et il pouvait déjà les entendre commencer - mais il n'y avait pas sa place. Pas tant qu'il serait comme ceci ; qu'il n'aurait pas trouvé de solution à son problème, de remède à son mal, si tant est qu'il y en ait un.
À quoi bon avoir aidé à les sauver, si c'était pour les mettre aussitôt en danger ? S'il n'avait pas la prétention d'être un péril d'égale envergure, il demeurait - hélas - tout à fait capable de les décimer, surtout déjà affaiblis par un tel affrontement. Il ne pouvait pas laisser cela se produire.

C'était le bon moment pour partir.
Pendant que personne ne regardait - que nul ne prêtait attention à lui, trop occupés à se réjouir de cet improbable succès.
Mais il n'en eut pas le temps.
À peine eut-il esquissé sa retraite qu'on l'interpella, la lutte pour reprendre le contrôle lui ayant sans doute coûté de précieuses secondes.
En d'autres circonstances, constater que quelqu'un pouvait avoir une pensée pour lui même au milieu de tout ceci aurait pu être réconfortant.
En l'occurrence, ça ne l'était pas ; au contraire.
Ne pouvait-elle pas célébrer comme tout le monde, plutôt ?

Maintenant qu'il la voyait autrement qu'au travers du prisme de son ire, il réalisait son erreur.
Ce n'était pas Kara - du moins pas celle qui était née en ce monde. Ka... Ren, croyait-il se rappeler ?
Il ne la connaissait qu'à peine ; dire qu'il était conscient de son existence aurait été plus juste. Non qu'il faille y voir un quelconque dédain de sa part : il évitait de se mêler à la « famille élargie » tant qu'il pouvait l'éviter, voilà tout.
C'était celle de Clark plus que la sienne ; ce dernier aurait certainement argué que cela revenait au même, mais ce n'était pas son avis - et leurs relations longtemps tendues ne l'avaient pas aidé à revoir sa position.

Quoi qu'il en soit, ça ne changeait rien dans le présent cas : il ne voulait d'aucun d'eux dans ses affaires. Proche ou pas. Ni eux, ni personne.

Non. rétorqua-t-il donc, catégorique. Et il aurait été facile de croire que l'anneau le privait d'élaborer.

Alors, tant qu'il était encore libre de le faire, tant que son corps et son esprit étaient encore les siens et avant qu'elle ait pu lui poser davantage de questions, il s'échappa brusquement, tâchant de mettre autant de distance entre eux que possible avant qu'elle ait pu réagir.
Sans but, il s'enfonça dans le néant et le vide, animé par l'espoir qu'elle n'oserait pas l'y suivre.
Et il ne resta bientôt plus de lui qu'une traînée pourpre parmi les étoiles ravivées, comme une plaie ouverte sur le visage d'un espace infini.

conclusion:

La fête continue.

Le Porteur continue d’abriter la Cour des Miracles, et la fête est de mise – comme dans l’essentiel du Cosmos.
Auprès de tous ceux qui ont pu comprendre l’ampleur de la menace incarnée par les Omega Titans. Auprès de tous ceux qui se félicitent de vivre… au moins sans ce danger, enfin.

La fête continue.

Et le Porteur suit également le plan prévu initialement, en fracturant une nouvelle fois les règles de la Réalité – en se téléportant, directement auprès de la planète principale de ceux qui voyagent avec lui.
La Terre.

Le Porteur revient près de la Terre.

Ce qui provoque de nouveaux hourras au sein de la Cour des Miracles – car ses membres sont ainsi récompensés.
Ils ont aimé faire cela. Ils ont aimé rendre heureux l’Univers. Ils ont aimé errer dans le Cosmos, pour propager la joie et la bonne parole.
Mais leurs foyers leur manquent… et il est bon de rentrer chez soi.

Tous les voyageurs au sein du Porteur arborent ainsi un sourire énorme, immense, soulagé.
Tous.
Ou presque.

« Non. »

Une réplique sèche fuse et répond à Elasti-Girl, alors que, plus loin, Conner Kent s’échappe et s’enfuie avant la téléportation du Porteur.
Rita peut être ainsi surprise, alors qu’un mouvement d’épaule coupe son lien physique avec celui qu’elle tenait alors, qu’elle voulait amener vers les autres.

Celui qui refuse d’agir ainsi.

Mister Miracle.
Dont le regard sombre et terrible confirme son rejet d’une telle démarche.

« Garfield Logan… va revenir, oui. De cela, je suis certain. Je ne puis en dire autant du Futur – mais certains éléments ne peuvent changer. Certains moments ne peuvent être différés.
Certains sacrifices ne peuvent être défaits.
Il… est bon que la Doom Patrol soit une famille de faits et de cœur, pour accompagner Beast Boy. Il… en aura besoin.
Avec ma famille. De sang, non pas de cœur. »

BOOM

Un choc sonique intervient, pour répondre à la phrase mystique de Scott Free – qui s’explique, soudain.
Quand ils arrivent. Eux.

Les Néo-Dieux. Les habitants de Néo-Génésis.
Menés par Izaya, le Haut-Père… le géniteur de Mister Miracle. Qui lui adresse un regard long, et lourd de sous-entendus.

« A son éveil… Garfield devra échanger avec eux.
La transformation de sa Boîte-Adolescente en Boîte-Mère est un événement fort – mais moins que son pilotage de la Miracle Machine, et ses transformations.
Ce que je soupçonnais devient réalité.
Garfield Logan incarne désormais le lien entre l’Humanité et les Néo-Dieux. Izaya entend adopter une démarche plus souple, moins agressive… moins égocentrique, aussi.
Garfield aura besoin d’eux pour comprendre sa Boîte-Mère – et ils auront besoin de lui. Car ils souhaitent en faire… le Haut-Fils de Néo-Génésis. »

Sa place. Son titre. Son rang. Son héritage.
… qu’il refuse.

Qu’il a toujours refusés, car il voulait autre chose.
Qu’il ne peut que refuser maintenant ; car il n’en est plus digne.

« Et c’est sur cela… que le spectacle s’achève. Que ma prestation se termine. Sur cet ultime prestige.
Merci pour tout, mes amis… merci de votre confiance. Merci de votre foi. Merci de vos forces.
Merci d’être vous.
Vivez bien. Soyez heureux. Soyez fiers. Soyez vous.
Soyez… l’avenir. »

BOOM

Un autre choc sonique intervient – et Scott lève les bras, en se laissant happer par le Tunnel-Boum.

Son dernier regard fixe ses proches… ses amis, ses camarades, ses alliés.
Ses frères et sœurs d’arme.

Un regard triste, mélancolique. Un regard usé.
Un regard qui s’en va.

Alors que, à proximité, tout autour d’eux, le Porteur et la Cour des Miracles continuent de fêter – continuent d’être soulagés, heureux.

Et cela se termine ainsi.

Dans une fête, dans un soulagement ; dans un changement de vie, et dans un départ.

Le Porteur, finalement, confirme à la Cour des Miracles ce que Scott a prévu – la fin de la troupe.
La représentation est terminée. C’en est terminé.

Les membres et artistes s’en vont, retournent chez eux ; promettent de se revoir, sans y croire.
Le Porteur retourne dans la Plaie et ses mystères.

L’Univers est sauf, l’Univers voit l’avenir avec soulagement et fierté.
L’Univers n’a plus besoin de ses joyeux drilles.

Les Néo-Dieux se rapprochent ainsi de Garfield Logan, et tous les participants reçoivent un mot personnalisé de Scott Free – un remerciement, et des paroles fortes, pour souligner combien il les aime et respecte.

Mais Mister Miracle a disparu ; ou presque.

Il est ailleurs, en fait.
Sur un autre monde. Dans un autre environnement. Au cœur d’un ensemble désolé… en ruines.

Il est seul.

Il y est seul depuis qu’il a laissé la Cour des Miracles et le Porteur ; des jours plus tôt.
Il réfléchit.

Crispé, toujours. Hanté, à jamais.

Il a tenté de trouver comment réécrire le Futur, malgré ses mots ; en vain.
Il échoue.
Il échouera toujours.

Comme il échoue, encore, à quitter définitivement ce plan d’existence.

Las, usé, mélancolique, désormais prêt à accepter ce destin contraire… il avance, alors.
Il s’enfonce.
Dans les ombres.
Dans les ruines.

Vers les forêts.

Vers les étoiles.

Vers l’avenir, qu’il refuse mais auquel il ne peut échapper.

Mister Miracle retourne ainsi dans les cieux et leurs mystères – sans joie, sans envie.
Avec, au moins, une certitude.

Les Omega Titans sont tombés.
Ils ne pourront plus nuire. Ils ne pourront plus détruire. Leurs énergies néfastes ne pourront plus les menacer.

…. non ?

Non.

Car, sans qu’il le sache, sans que quiconque le sache, la puissance des Omega Titans désormais anéantis, piégés dans la seconde d’avant et morts… cette puissance ne meurt pas. Cette puissance ne s’évapore pas.

La puissance se reprend.

La puissance se rassemble.

La puissance se fait énergie. L’Energie.

La Matière Noire, diraient certains. Même si elle a un autre nom. Même si elle a une autre force.

L’Energie des Omega Titans. L’Energie Omega.

Celle… qui lui permet de revenir. D’émerger de l’abîme où sa défaite dans son Règne l’a mené, et où il a été cantonné dans le corps d’un nourrisson oublié par tous.

Darkseid se nourrit de l’Energie Omega des Titans.

Darkseid est revenu.

Darkseid est.

Et l’avenir vers lequel file le Cosmos, alors si heureux et aventureux, se révèle soudain… bien plus sombre…

(HJ/ ENCORE MERCI ! J’ai adoré vos réponses finales ! C’est trop top !
Résumé rapide :
- La fête continue ;
- Le Porteur revient près de la Terre juste après le départ de Conner ;
- MrM refuse de suivre Elasti-Girl et reste sec ;
- MrM se réjouit que la DP entoure Garfield, car il va en avoir besoin ;
- Les New Gods de New Genesis arrivent et MrM regarde Izaya en silence ;
- MrM annonce que Garfield devient désormais un lien entre les Humains et les NG, et Izaya veut que Garfield prenne la place de Scott comme futur héritier du Highfather ;
- MrM remercie encore tout le monde et, mélancolique, s’en va dans une dernière pirouette ;
- Le Porteur confirme à la Cour des Miracles que Scott dissout la troupe ;
- Chaque participant a un mot personnel de MrM les remerciant et les valorisant ;
- L’Univers envisage le Futur avec soulagement ;
- MrM passe du temps sur un monde mort, pour changer le Futur, en vain, et se supprimer, en vain aussi ;
- MrM renonce à se battre et rejoint les cieux, las et usé de son rôle ;
- MrM se rassure en se disant que les Omega Titans sont au moins morts ;
- Mais l’Energie des Omega Titans est l’Energie Omega, qui ne disparaît pas avec eux mais est captée et absorbée par… Darkseid, qui redevient pleinement puissant et retrouve sa grandeur. Pour jeter un voile sombre sur l’avenir ! /HJ)