[5ML] Heurt spatial [PV Conner Kent]

Inscription : 22/03/2017

Secteur 2815 – Graxos III

Graxos III était la troisième planète du système Graxos nommé secteur 2815. Elle était répertoriée dans ses données comme une planète habitée par un peuple primaire. Encore à l'état préhistorique, les habitants de cette planète étaient sauvages, se battant entre clans et vivants essentiellement de cueillettes. C'était aussi la planète native de la Yellow Lantern Karu-Sil et l'une des planètes gérées par l’ancien Green Lantern Blish et la Green Lantern Arisia. Aujourd'hui Aya n'avait pas de nom rattachée à ce secteur dans sa base de données et c'était l'une des raisons de sa venue.

Les scientifiques du Green Lantern Corps avaient besoin d'une plante, une fleur poussant sur cette planète et puisque pour le moment personne ne pouvait combler cette mission, c'était l'Intelligence Artificielle Aya et l'Interceptor qu'on avait sollicité. Les autres se battaient, partaient en mission diplomatique mais elle, on l'envoyait cueillir une fleur. Certains se seraient offusqués mais pas Aya. Non l'Androïde se contentait de suivre naïvement les ordres, ou bêtement selon les points de vue. Après tout ce n'était que la 24éme mission d'importance moindre qu'on lui confiait depuis celle sur Ungara. Objectivement, n'importe qui y verrait une mise au placard mais pas elle.

En réalité, les Gardiens comme la plupart des Lanterns qui avaient connus ou affrontés l'Aya-Monitor et les Manhunters, étaient inquiets du moment où elle se souviendrait et où elle risquerait de « basculer » à nouveau. Si les Gardiens interdisaient autrefois aux Green Lanterns de ressentir l'amour, ce n'était pas totalement sans raisons. C'était un sentiment puissant, protecteur, libérateur, réparateur mais tout aussi destructeur et dangereux. Aya et son entourage en avait fait les frais sauf que contrairement à eux, elle avait la chance (ou la malchance) de ne pas s'en souvenir.

Puisque les Green Lanterns qui avaient lutté contre Sinestro sur Warworld avaient demandés la réintégration d'Aya, usant de tous les moyens possibles, ils avaient dû plier et attendez le faux-pas qui leur permettrait de détruire à coup sûr cette menace qui pesait sur leur tête comme une épée de Damoclès. Epée qu'ils avaient forgée de leurs propres mains. Pour éviter des possibles souvenirs, les Gardiens gardaient un œil et un contrôle sur les missions d'Aya.

Mais elle était heureuse, autant qu'un robot puisse l'être. On lui donnait des missions, elle les effectuait puis rendait un rapport et fin. Le lendemain le schéma se répétait. Vous avez déjà essayé de fatiguer une intelligence artificielle ? Ce n'est pas un grille-pain qui surchauffe, non l'intelligence l'est suffisamment pour se mettre en économie de batterie et continuer de déclamer le symbole Pi jusqu'à ce que vous lui disiez stop.

Pour suivre la métaphore, Aya en était à la 24éme décimale et se levait actuellement du sol boueux, salissant son corps de terre et de feuilles humides. Il avait plu dans la matinée et les arbres hauts ne les avaient pas vraiment abrités, ni elle, ni le sol. La fleur avait malheureusement tendance à éclore les jours de pluies et devaient rester dans un espace humide, l'androïde la déposa donc délicatement dans un réservoir en verre prévu à cet effet. Une fois refermée elle activa le mode conservation et une fine brume commença à se diffuser pour reproduire son habitat naturel et la préserver. L'androïde observa le phénomène attentivement et lorsqu'elle fût certaine de pouvoir se déplacer sans abîmer le végétal, son corps se mit à léviter doucement. Elle éviterait de laisser des traces que pourraient suivre les natifs de cette planète.

Le vaisseau qui était jusque là dans un état stationnaire s'activa et lorsqu'elle y arriva la barrière de camouflage s'effondra. Même si le peuple qui résidait ici était primitif, il serait dangereux de le laisser voir un vaisseau volant doté d'une intelligence propre et attendant bien sagement que la dites intelligence revienne. À son bord, elle plaça la capsule dans une surface spécifique qui la préserverait de secousses dûes au voyage. Même si Aya était une excellente pilote, on n'était jamais à l'abri de turbulence et il serait dommage de devoir attendre la prochaine pluie pour revenir. En se rendant au cockpit, elle passa par une salle d'eau pour prendre une serviette afin de nettoyer ses pièces et ne pas salir le reste du vaisseau. Propre et sèche, elle arriva finalement dans la salle de contrôle : l'endroit où elle passait ses jours et ses nuits. Sans plus tarder elle s'installa et fit décoller le vaisseau après une dernière vérification des systèmes et du vaisseau. Il serait dommage d'avoir une fuite ou pire, une intrusion non désirée. Primitif ne voulait pas dire totalement stupide et même un robot pouvait faire des erreurs.

Elle arriva enfin chez elle, ou du moins ce qui y ressemblait le plus : l'espace. Elle se sentait bien ici, au sein du vaisseau et dans l'immensité de la galaxie. Elle était une micro-particule blanche dans cette sombre infinité pourvue de systèmes solaires en tout genre, de planètes, d'étoiles, de trous noirs, de météorites et de tellement d'autres choses qu'il faudrait l'éternité pour réciter tout ce qui la composait.

Sans en être consciente, ses sentiments transparaissaient déjà. Ce sentiment de sécurité était celui de paix mais elle avait un prix : la solitude. Elle ne se sentait vivante qu'en pleine action, quand il fallait aider l'équipage ou plus régulièrement le sauver. Le problème ? Elle n'en était justement pas consciente. Comment pouvait-elle le devenir si on l'isolait volontairement, si on la conditionnait à chercher des choses sans interagir ? Il était compréhensible de vouloir éviter que la boucle se répète, mais il fallait peut-être réfléchir autrement. Oui les sentiments qu'elle avait éprouvée l'avait menée à sa perte, mais pas parce qu'elle les ressentait. Elle avait directement plongée dans quelque chose de beaucoup trop gros pour elle. La vie était un lent apprentissage, une succession de sentiments, d'échecs, de réussites, de claques métaphysiques. On apprenait en échouant, on recommencer et on réussissait à force de persévérance, en augmentant graduellement le niveau.

Aya avait aimé inconditionnellement d'un seul coup, elle avait tout donné à Razer et c'est cela qui l'avait perdu parce qu'en plein combat contre l'Anti-Monitor elle avait fait face au rejet, un sentiment qu'elle n'avait jamais expérimenté. La violence, la tristesse, la colère... Découvrir tout cela avec les capacités qu'elle possédait sans y être préparé s'apparentait à un suicide émotionnel. Elle avait eu mal et en retour elle avait fait mal à tellement de gens y compris elle-même. Elle ne voulait plus jamais ressentir ca et cette petite étincelle qui restait de cette époque, dont elle ignorait l'existence, voulait absolument la préserver. Aya devait grandir progressivement, apprendre à son rythme, s'adapter aux situations et aux gens. Elle devait acquérir de l'expérience émotionnelle mais chaque chose en son temps.

Elle mit en marche la phase de lancement de la vitesse lumière et re-vérifia l'itinéraire sur l'écran général. Elle devait passer par le secteur 2814 pour retourner sur Oa et non plus sur Mogo car les choses étaient redevenues ce qu'elles étaient. Thomas Kalmaku accompagné d'Hal Jordan, les Gardiens et quelques autres Green Lantern avait accomplis un exploit : celui de recréer la planète Oa, véritable foyer pour tous les Green Lanterns. Mogo était de nouveau une base secondaire et il serait mentir de dire que la planète ne manquait pas parfois à Aya. Elle s'y sentait attachée sans vraiment l'expliquer, peut-être parce qu'elles s'étaient connues dans sa vie précédente ?

L'Interceptor continuait sa progression en attendant le passage en vitesse lumière et l'Androïde ne regardait pas la route, confiante sur l'itinéraire et sûre que le vaisseau verrait les ennemis venir et saurait la prévenir. Ou pas.

Aya chuta lorsque l'appareil s'arrêta brusquement et entendit un bruit particulier et non identifié. Le vaisseau ne fonctionnait pas en carburant mais en énergie verte et il en possédait suffisamment pour le retour évitait une panne. Elle en était pourtant sûre et elle avait même vérifié avant le décollage alors... Elle se releva en s'aidant d'une main sur le tableau de bord. Bientôt le sommet de sa tête dépassa et elle put voir quelque chose flotter.

Nom d'un Gardien... Venait-elle de percuter un humain ?

Inscription : 05/12/2016

Accélère.
Ę̴̗͗̎r̶͎̄r̷̩̪̈̕ẽ̷̩͝u̷̢̗̓ṙ̶͇͈.̴̜͌ ̴͉͚̄V̷͚̉e̴̲̐̐͜ű̵̯̌i̴̛̪̥̊ḻ̵̼͊͘ļ̷̍e̸͎̓z̵͍͉̈́̀ ̶̹̮͆͆r̵̖̉é̵̳̓̍p̶̟͝é̷̽͜t̸̝̾̕ḙ̴̝͛r̶̢̫͌.̸̺̐
Accélère !
Ǎ̷͔͙c̶̤̜͌c̵̲̰̆̉é̸͙̔͒l̷͈͉̓̂é̸͍͚̍r̶̺͉͂̈a̸̮̽t̸̜͝ͅi̵͈̒̏o̷̤̤͠ņ̶̃͊.̸̙̾̃.̷̮͗.̶͇̺͌̇

Conner filait à toute allure - ou plutôt était emmené par la bague à son doigt.
Le poing en avant, nimbé de lumière pourpre, il se laissait porter, propulsé parmi les étoiles. Il n'était pas encore assez à l'aise pour voler dans l'espace par lui-même - et puisque l'anneau le permettait, pourquoi s'en priver ?
Peut-être parce que celui-ci risquait de le lâcher à tout moment.
Par chance, contrairement à un humain pure souche, Conner pouvait survivre dans le vide spatial, au moins provisoirement. C'était toujours mieux que rien.

Contre mauvaise fortune bon cœur - ça, et toutes ces autres formules toutes faites qu'on garde pour les situations inconfortables.
Car qu'on ne s'y trompe pas ; il se savait toujours en péril. Pour l'heure, la découverte de l'espace opérait encore sa magie sur lui, l'empêchait de se laisser aller aux idées noires - mais selon toute vraisemblance, le temps lui était coûté.
Il était une bombe à retardement sans décompte ; le moment où il finirait par saute demeurerait une surprise jusqu'à ce que cela se produise.
Il ne dépendait que de lui de faire en sorte que ça n'arrive pas.
Autant dire qu'il n'aimait pas ses chances.

Conner ne se considérait pas comme quelqu'un de défaitiste - même s'il était clair que l'optimisme pathologique de Clark ne faisait pas non plus partie des nombreux traits dont il avait hérité. Mais un anneau rouge était une plaie dans le meilleur des cas ; un danger de mort pour celui qui le porte et pour tous ceux qui l'entourent. Le sien était pire encore. Les moyens conventionnels - déjà difficiles à mettre en œuvre - ne suffiraient pas. Était-ce si aberrant d'estimer qu'il aurait du mal à s'en défaire, surtout dans un temps limité ?

Force était d'admettre, cependant, qu'il aurait pensé que ce délai serait plus court.
Lorsqu'il avait quitté la Terre, après s'y être déjà trop attardé, il aurait pensé que ce serait une question de jours ; de semaines, tout au plus.
Or, s'il avait perdu le compte - et que l'anneau, n'étant pas doté d'un calendrier terrien, ne lui était d'aucun secours -, il était presque sûr que cela faisait des mois désormais. Des mois depuis qu'il avait laissé derrière lui son monde natal - le seul qu'il connaisse - en se jurant de n'y revenir que lorsqu'il aurait trouvé une solution, ou pas du tout.

L'on ne pouvait hélas pas dire qu'il ait beaucoup avancé depuis.
En partie parce qu'il était encore réticent à s'aventurer trop loin ; à sortir de ce que les Lanterns, d'après son souvenir, définissaient comme étant un « secteur » - en l'occurrence, celui de la Terre, le 2814. Le sien, si l'on peut dire.
Or, plus il s'y attardait et plus il paraissait clair que ce n'était pas en son sein qu'il trouverait ce qu'il lui fallait. Si, même en plusieurs mois, il n'avait pas encore l'impression d'en avoir fait le tour, la plupart des astres étaient inhabités ; tout au plus feraient-ils un bon endroit pour mourir, si c'est ainsi que cela devait se terminer.

Inconsciemment, peut-être qu'une partie de lui redoutait ce qu'il pourrait rencontrer s'il poursuivait au-delà de ses frontières, se décidant enfin à passer outre l'avertissement grésillant que lui adressait l'anneau chaque fois qu'il s'en approchait. Les profondeurs de l'univers restaient pour lui une grande énigme ; se convaincre qu'il n'avait rien à envier à Clark était bien beau, mais ce n'était pas ce qui lui conférerait l'expérience de celui-ci avec les lointaines galaxies.

Il se pouvait aussi que ce soit tout simplement parce qu'il ne faisait pas confiance à l'anneau - et à raison. Régulièrement, celui-ci arrêtait de lui répondre, quand il ne cessait pas abruptement toutes fonctions pour mieux redémarrer ; il ne savait jamais quand celui-ci allait lui faire faux bond, et faisait tout pour en dépendre le moins possible. Mieux valait ne devoir pas compter sur lui pour obtenir des indications - ce qui voulait dire que non content d'avancer à l'aveugle, c'est aussi seul qu'il devrait retrouver son chemin.

Mais il allait bien falloir en passer par là.
Il aurait été tentant de se résigner, de se contenter d'attendre une échéance qu'il doutait de pouvoir repousser... Mais ce n'était pas son genre. Il n'était pas de ceux qui renoncent à se battre. Et de toute façon... Ce n'était pas comme s'il avait mieux à faire.
Certes, tous ses proches étaient à des années-lumières de sa position, et personne n'en saurait jamais rien s'il choisissait de baisser les bras - personne à part lui. Et il ne se le pardonnerait pas.
S'il devait partir, ce ne serait pas avant d'avoir tout essayé.

A̴̪̭̕t̷͍̀ẗ̵̞̫́̆ḙ̴̑͒n̴̛͍̗̎t̸̩̙̉į̷́o̸̖̮͐̅n̷̹̽̃ ̸̳̰̒͋:̵̧͇̈́ ̵̬̆v̷̛͚̮o̵͙̎̈ṵ̸̂͝ŝ̵̟̕͜ ̵̼͜͠ȃ̶̦̲͝ḽ̴͂l̴͔͕̇e̶͕͕͝z̸͙̾ ̸̬̆ė̶̼n̴͕̋ṭ̴͈͛̚r̴̺̚e̶͚͊̉r̶̩̤͌ ̴̥̃̏d̸̰̯͌̅a̵̟̜̍n̶͎̠̋́s̷̛̼͘ ̵̙̞̽u̶̺̩̇n̸͋̍͜ ̸̙̀a̸̻̾u̸̩͠t̴̩͇͑r̷͕͙͊̌e̶̩̖͆̕ ̸̱̉͠s̸̢̾͆e̴̡̍c̸͈̤̎̃t̸̙̂͘e̷̽ͅù̸͉̀r̵̙͒ͅ ̵̞̔̉ṣ̸́͠p̵̣̓à̷̮ț̵̣̈́͂i̷̩͓̒̆ã̶̡̍l̶̖̐͌.̶̢͈̏
Hein ?
A̵̤͊t̸̤͗͂ṫ̸͈e̷͐͜n̴͍͎̔̚t̴̰̅į̵̬̃̒o̷̟̲̒ņ̵̣͗͌ ̷̧̟̆͗:̵̦̂ ̸̳̂̉v̵̩̙̒̚o̵̙̰̓û̵͈̽s̴̈̚ͅ ̶̱̐a̶̩͂̈ĺ̸̦̙̇l̸̦̐͊ẹ̸̊̉z̶̥̱͊ ̵̣̈́̃ẻ̶̯̃n̸̯̓͗t̶̺̂r̴̼͚͂̅e̶̻̘̒r̴̥̔ͅ ̷͍́d̵͕̍̋ͅa̴̤͑ṉ̷̭̚s̷̯̲̋͌ ̴̡̹̊u̵̻͑n̸͕̭̾͒ ̵͓̀́ả̴̭͍̿ų̵͌ṭ̸͔̿r̵̜̱̔̏ė̸̥̰͌ ̷̦̘́̎ṣ̶̒ȩ̴̜̀̓c̶̦͊̌ț̵̔e̸̪̺̅u̴̬͔͝r̴̬̠͗ ̷̞͑͂s̶̯͍͊̂p̷͉̑̀a̴̧̕ẗ̵̺́ì̴̖̓a̶̢͈͛l̸̫̓.̵̫̂͘ répéta l'anneau de pouvoir avec aplomb, semblant, lui, s'estimer parfaitement intelligible. Par chance, le clone commençait à s'habituer - si tant est qu'on le puisse - à déchiffrer au travers des bruits parasites.
Lequel ? interrogea-t-il alors. Tous lui étant inconnus, cela ne faisait strictement aucune différence, mais cela lui donnait l'illusion de savoir ce qu'il faisait. Un réconfort comme un autre.
N̷̝͉͑͠ů̷̮̀m̴̩̍é̴͓́̍ř̶͕͇o̷̹͇̓ ̴̧̰̐d̷̨̔̓͜'̵̨̮͛͒î̵̹̲̌d̸̘̬͝ê̵͚̈ń̸̜t̶̝͇̚ǐ̶̗̖͂f̴͙̔̾i̶̭͌̅č̵̼͑a̶̬̓̀t̷̞̏̆i̴̢̛͌õ̶̧͖͛n̵̮̰̽͝ ̵̣̀̔:̴̡͍́ ̸̖͓̚2̵͖̈́͝8̴̯͉̏1̵̤̃5̶̀͜.̵̠͊́

2815, avait-il cru entendre - sa super-ouïe ne lui étant d'ici aucune aide, sinon pour ce qui est de se meurtrir deux fois plus les tympans. Le voisin direct du sien, donc, si la numérotation des Gardiens avait le moindre sens - même si, d'après la taille de celui qu'il avait passé les derniers mois à explorer, ledit voisinage pouvait s'avérer volumineux. En revenir ne devrait pas être trop compliqué, et il fallait bien commencer quelque part.

Allons-y, déclara-t-il après une longue inspiration, à la fois pour l'anneau et pour lui-même.

Cette fois, il n'eut pas besoin d'insister : l'anneau enregistra sa demande et le lança vers sa destination à une vitesse qui, même pour lui, parut prodigieuse. Du moins pendant les quelques secondes qui précédèrent sa rencontre aussi soudaine que brutale avec un obstacle indéterminé.

Violemment projeté en arrière par l'impact, Conner pulvérisa plusieurs astéroïdes pour aller s'encastrer dans une minuscule lune à proximité - qui, si elle en souffrit énormément elle aussi, eut le mérite d'interrompre sa course.
Sonné, il porta une main à son crâne en grimaçant. Le choc lui avait coupé le souffle - un moindre mal, considérant que quelqu'un de moins solide que lui aurait tout bonnement volé en éclats après avoir heurté un objet en vol avec une telle célérité.

Pas n'importe quel objet : un vaisseau, dans le cas présent, comme il le comprit quand ses yeux furent en mesure de faire la mise au point. Ce qui voulait dire qu'il possédait très certainement au moins un pilote. Qui n'avait, bien évidemment, rien trouvé de mieux à faire que de venir se mettre sur son chemin - non seulement ça, mais en prime de lui foncer droit dessus. Cette pensée fit naître en lui une certaine irritation ; voire même une pointe de... Colère, assez en tout cas pour faire légèrement pulser sa bague.

Je peux savoir ce que vous faites là ? aboya-t-il, s'arrachant dans une nuée de débris du cratère qu'il avait creusé malgré lui.

« It's time to start acting like the man I'm going to be tomorrow. »
[5ML] Heurt spatial [PV Conner Kent] XxmOy66

Inscription : 22/03/2017

« - Collision détectée. Aucuns systèmes viables perturbés. »

Aya se redressa à vitesse mesurée, son esprit parti dans une nuée de calculs.

Quelle distance la chose avait-elle traversé ? Une centaine de mètres.

A quelle vitesse ? Trop rapide pour l’œil nu.

Pourquoi était-elle apparue si subitement ? Réponse inconnu.

Le vaisseau avait-il subit un dégât ? Un regard vers l’avant la rassura : la barrière protectrice intégrée au vaisseau avait absorbé le choc. Un soupir mental lui échappa à cette pensée.

L'Intelligence artificielle aurait été inquiète pour plusieurs raisons si elle l'avait pu. Déjà ce serait inscrit dans son rapport de mission, est-ce qu'elle aurait des problèmes avec sa hiérarchie ? Ensuite est-ce que la chose allait-il lui causer des problèmes ? Non, le vaisseau aurait reconnu un ennemi connu du corps des Green Lantern... n'est-ce pas ? Y avait-il une défaillance au sein du système ? Puisque le système c'était elle... Non non non. Impossible.

Pour confirmer l'identité paisible et surtout la santé de la chose, Aya pris sur elle de se rapprocher de la lune à peine assez grande pour servir d'amortisseur de vol plané et de piste d'atterrissage forcé.

Pendant que le vaisseau effectué la manœuvre, elle se mit à le détailler. Son apparence physique semblait se rapprochait d'Hal Jordan, était-il un humain ? Quelle taille faisait-il ? Sa tête se pencha sur le côté et définitivement, il y avait quelque chose de bizarre dans la chose non identifié. Il semblait humain mais très... Négligé ? Comme s'il avait passé des semaines dehors sans nettoyage. Étrange.

Plus étrange encore : où était son vaisseau ?

Il semblait donc être en piteux état et la collision n'avait certainement pas arrangé les choses. Une grimace aurait échappé à l'androïde si son visage ne restait pas d'une neutralité exemplaire la plupart du temps.

La chose à l'espèce non identifié se mit à lui parler, preuve qu'il était sûrement plus qu'un humain lambda voir pas du tout. Un humain n'aurait pas survécu à un choc d'une telle ampleur si ? Question rhétorique, évidemment que non a moins de posséder un anneau green lantern.

Que devait-elle répondre au juste ? L'inconnu ne semblait pas de bonne humeur, devait-elle se justifier ? S'excuser ? Se présenter ? Les trois à la fois ?

« - Bonjour je m’appelle Aya. Je suis l’intelligence virtuelle du vaisseau l’interceptor actuellement en mission. Je suis désolée pour le choc occasionné. »

Devrait-elle lui préciser qu’il avait surgit de nulle part au moment où elle se préparait à un passage en vitesse lumière ? Une vraie grimace lui échappa et inconsciemment sa main se mit à gratter son bras.

« - Vous êtes apparut subitement et vous n’étiez pas prévu sur mon trajet. Vous vous déplaciez trop vite pour que le vaisseau vous repère alors qu’il se préparait à entrer en vitesse lumière. Avez-vous besoin de soins ? »

Aya cligna des yeux et continua de dévisageait l’être à travers la vitre du cockpit.

Inscription : 05/12/2016

Désolée ? Elle pouvait bien être désolée, oui. Elle qui, d'ailleurs ? Ou plutôt, elle quoi ? Sa voix synthétique suggérait qu'il avait affaire à un androïde, malgré la pointe de féminité qu'il essayait d'y insuffler. Se faire percuter par un robot de l'espace alors qu'il faisait tout pour ne croiser personne, c'était bien sa veine.
Par chance, la surprise l'emportait l'énervement, lui évitant d'exploser en réponse à ce malheureux incident. Ce n'était pas tous les jours qu'on se fait rentrer dedans à une telle vitesse, si peu agréable que soit l'expérience - et devoir surveiller ses émotions à chaque instant l'amenait à déployer un niveau de raison peu caractéristique.

Sans les aléas de cette nouvelle situation, jamais il n'aurait imaginé devoir se convaincre qu'il était en faute pour n'avoir pas appris les règles du trafic spatial. Y avait-il un quelconque permis, un code qu'il aurait dû assimiler avant de filer parmi les étoiles ? Il ne s'y était pas rendu suffisamment pour en avoir la moindre idée - mais s'il était voué à passer la fin de ses jours dans le vide sidéral, cela vaudrait la peine de se renseigner.
Quel dommage que la meilleure source d'informations à sa disposition - celle qu'il avait littéralement à portée de main - soit incapable d'aligner deux phrases intelligibles.

À quoi bon tenter de sauver des vies en quittant la Terre, si c'était pour emboutir tous les vaisseaux qui passeraient un peu trop près ? Si celui-ci avait étonnamment bien résisté aux chocs, tous n'auraient pas la même solidité - et la tragédie ne serait alors qu'une question de temps. Fuir vers les confins de l'univers n'était peut-être pas aussi simple qu'il avait pu le penser de prime abord, finalement.

Non ! s'empressa-t-il de répondre quand elle lui proposa une assistance médicale. N'approchez pas. Je... Je vais bien.

Si bien intentionnée soit-elle, les risques qu'elle prendrait à venir le retaper étaient plus élevés que tout le bien qu'elle pourrait lui apporter. De toute façon, il n'en avait véritablement pas besoin, n'ayant récolté que des égratignures. Dans son cas, c'était certes déjà assez rare pour être mentionné, mais il pourrait s'en remettre seul - le faisait d'ailleurs déjà, son organisme puisant dans ses réserves solaires pour refermer ses rares écorchures.

Secouant la tête pour finir de se remettre les idées en place - mais aussi chasser les derniers débris de sa chevelure -, il scruta plus attentivement l'appareil qui venait de lui foncer dessus. N'étant pas plus instruit qu'il n'avait de raison de l'être sur le sujet, tout ce qu'il pouvait en dire était qu'il relevait d'une technologie particulièrement avancée. Rien dans son apparence ne lui permettait de déterminer s'il devait le considérer comme ami ou ennemi - ou aucun des deux ; ce serait encore le plus arrangeant. Dans tous les cas, il n'avait pas l'intention de s'attarder : mieux valait partir d'ici avant que...

E̷̞̮̩͉̟͖̦͐̃̉̌n̴͔̦̹̮̈́̍̈̄͛̕n̶̺̞̤̊e̷͖̰̜̺͕̥̅̈͊m̶̢̛̭̣̦̗̟̲͗̈̇̌̍̒i̷̫̤͙̱̍̈͋͛̚͜ ̷̥͔̘̣͙̭̈́́̀d̸̼͈͎̿̀é̸͙̝̻̣͊̌͊̋̑̕ť̴̟̺͕̰̀͋̂̈́͜͜ḙ̸̀̾̑̈c̷̣̎͑̇͠t̵̨͍͍̩͎͈̀͠é̶̻̙̍̚.̷̗̤͔̒͝,
...Quoi ?
E̴̼̓̚͜ń̸̺͐n̴͎͊̚ͅe̵̫̣̚m̷̟̏̕i̶̪̭͑ ̵̦̄d̶̘͊é̶͇̭̐ț̵͑̀ë̴̳͋c̷̛̦̿t̸̫̪͐é̴̡̍͂.̴͉͔̒̈́ insista l'anneau, manifestement décidé à faire passer son message. ̶͍̟̾I̸̦͊d̶̻̈́̑e̵͍͖̔͐ṋ̶̜̾̌t̸̪̾̌i̴̦̫̎͒f̴̖̭̀i̶̤͠ḉ̶͓a̶̿̕ͅt̴̳̩̓i̴̱͐̀ỏ̵̫̣̽n̸̠͕̒͠ ̷̫̙͘͘:̴̮͖͝ ̸͙͌̾G̴̩̋ř̴͎é̴̡͛e̵͇̫͂n̷͎͉͐͋ ̶̗͇͝L̸̮͖̎̕a̷̮͝n̴̯͒t̵̟̐̎ḙ̶̈r̷̫͠n̶̤͒͐.̶̘̲̈

Avant que ça, oui. Conner se raidit.
Aussi inaudibles que soient ses interventions, l'anneau était - une fois n'est pas coutume - parvenu à se faire comprendre, et il ne savait quoi faire de cette information. S'il n'avait, à titre personnel, aucune raison d'en vouloir aux Green Lanterns, la réciproque n'était pas forcément vraie - pas tant qu'il porterait un tel équipement. De surcroît, l'artefact semblait - sans surprise - avoir pour réglage par défaut de les considérer comme hostiles ; comme des cibles à abattre.
Et à la manière dont il le sentait chauffer à son doigt, il n'était pas rassuré à l'idée de découvrir jusqu'où pouvait aller cette programmation. En réponse à ce qu'il considérait d'ores et déjà comme une agression, l'anneau entreprit de l'équiper en conséquence, une partie de combinaison lui couvrant tout à coup le bras et une moitié du torse. Avec un effort de concentration, il l'arrêta juste à temps - avant que l'emblème sur son torse ne disparaisse sous un motif plus sinistre.
Sans doute était-il trop tard pour partir sans un mot, désormais.

...Je peux tout expliquer. fit-il, tentant d'enfermer la lumière pourpre de l'objet dans l'étau de son autre main, comme si ça pouvait encore changer quelque chose.
Ȇ̸̜̟̾ͅn̸̨̻̞͌ġ̴̡͖͘a̷̠̿̿͛g̵̮̜̓̃e̶̱̝͛ȓ̵̛̥̥̲̮̍ ̴̡̻̀͛̂̏p̸̧̱̖̤͗̑r̴͕̗͈̀̾ö̸̲̫̏̿c̷͚͎͐͜ȩ̵̯͓̹́͌͒͝͠d̸̼̳̫̻͌͂̓ư̸͓̍r̴̦̮͔̒̈́͋͘ȩ̴̳͍̮͒̎ ̵̣͙̈́d̷̢̖͉̗́̑̃̔'̶͍̕͠e̴̬͐̏̎͠x̸͇̱̱̗̒̆̽͝t̴̛͈͖̞͔̏̑ę̸̟̫͗̈́͘r̷̡̙̼̲͑m̶̧̝̼͇͑̈́̓͠ȋ̸̡̫̹̕͠n̶̙̍̍ǎ̵̬̖̲̰̐ẗ̴̢i̸͈̒́̇͘ŏ̵̝̞̯n̵̞͍̠̻̽̈́ ̸̜̓̎?̶͓̳͐͝ grésilla l'anneau, quant à lui.

« It's time to start acting like the man I'm going to be tomorrow. »
[5ML] Heurt spatial [PV Conner Kent] XxmOy66

Inscription : 22/03/2017

De la curiosité, de l'inquiétude et une certaine nostalgie. C'était ce qui circulait en Aya bien qu'elle ne le sache pas. La curiosité d'une nouvelle rencontre, l'inquiétude de ne pas savoir si elle serait positive ou négative et la nostalgie d'avoir un équipage. Que faisaient les Green Lantern Hal Jordan et Kilowog en ce moment ? Pourquoi ne pouvait-elle pas être avec eux ? Pourquoi ne formaient-ils plus un équipage digne de ce nom, la meilleure équipe Green Lantern ?

Son attention se reporta sur l'inconnu qui semblait tourmenté. Il refusait son aide, que devait-elle faire maintenant ? La procédure était d'aider la personne percutée et finir la mission ensuite. Il avait refusé donc elle pouvait repartir.... Non ?

« - Demande enregistrer. Je n'approcherais pas. Si vous allez bien, le protocole indique la nécessité d'une compensation. Comment dois-je compenser le choc ? Avez-vous besoin de vivre ? »

La nourriture était un élément essentiel de la vie, ses données indiquées que c'était un bon moyen de troc. Ses vêtements semblaient abimés, devrait-elle plutôt lui proposer des vêtements ? Comment devait-elle lui transmettre tout cela sans l'approcher ? L'inconnu ne bougeait pas et semblait aux prises avec lui-même. Peut-être qu'elle l'avait percuté si fort qu'il avait pris un coup sur la tête ? Les humains étaient une espèce catégorisée fragile et non volant. Pourtant il en avait l'apparence mais pouvait voler. Un croisement ?

Soucieuse, Aya pris la décision de suivre le protocole. Elle devait s'excuser pour rester en paix : c'était fait. Elle devait fournir les soins mais il n'en voulait pas ou n'avait pas conscience d'en avoir besoin. Hal Jordan aussi était têtu, même Kilowog l'était. Même blessé ils continuaient de se battre, poursuivez les missions ou repoussez les soins à plus tard. Le danger étant qu'à force ils ne s'écroulent ou finissent davantage blessés. Et s'il était gravement blessé, finissait par s'évanouir et reporté la faute sur elle à la prochaine civilisation qu'il croiserait ?

L'androïde mis en pause la demande et fit demi-tour sur elle-même, se dirigeant vers un espace sommeil du vaisseau où elle récupéra une combinaison neutre, sans trou ou trace d'usure, puis l'espace restauration où elle saisit un kit que consommé Hal Jordan à bord. Si ça ressemblait à un humain, ça devait manger comme un humain non ?

Mentalement, elle déclencha l'ouverture de la porte du vaisseau qui s'abaissa vers le sol, lui permettant de marcher jusqu'à toucher le sol lunaire. Oh elle pouvait voler et léviter mais... Elle aimait aussi se déplacer plus lentement, comme le faisait généralement les Green Lantern terrestre. Même si l'apparence d'Aya n'avait pas eu l'air de l'effrayer quand ils avaient échangé un regard, elle voulait rester prudente.

Elle contourna le vaisseau se dirigea vers l'inconnu qui ne semblait même pas la calculer, semblant parler tout seul.

Évaluation comportementale en cours :
Plusieurs réponses possibles : Soliloquie. Démence. Folie.

Elle s'arrêta à trois mètres de lui quand un sifflement se fit entendre dans son crâne. Elle ferma les yeux en secouant la tête comme on le ferait pour dégager un bourdon. Ses tempes vibrèrent et une voix dans son esprit résonna. Non ! Danger ! Sa peau la démangeait sévèrement et ses bras tremblèrent. Un sifflement plus intense et une onde résonnèrent en elle.

Analyse corporelle : Rien à signaler.

Ce qu'elle tenait tomba au sol quand elle couvrit ses oreilles de ses mains en plissant les yeux. Pourquoi ? Elle ne comprenait pas. Son système enregistra le kit a moitié déchirée sur le sol, des poches de fluide alimentaire sous emballage désormais visibles et la combinaison blanche désormais poussiéreuse. Elle leva la tête vers l'inconnu, ouvrant la bouche comme pour signaler son besoin d'aide et ses yeux s'écarquillèrent.

Identification faciale : inconnu.
Détection : anneau Lantern.
Identification : Red Lantern.

Une combinaison Red Lantern couvrait désormais en partie l'inconnu et le système interne d'Aya effleura le protocole en situation de piège. Il ne l'enclencha pas. Non parce qu'autre chose prenait le contrôle dans son esprit : l'envie, non le besoin de fuir.

Pas un Red Lantern. Ça ne doit pas recommencer.

Mais quoi ? Qu'est-ce qui ne devait pas recommencer. Elle fit un pas en arrière en le dévisageant. Il parlait mais elle était dans un état second.

« - Je… Je… Ne sais pas… Je… Suis désolée… »

C’était dur et pénible d’articuler ses quelques mots, en revanche reculer de deux nouveaux pas vers l’entrée du vaisseau lui sembla être aussi facile que battre le Green Lantern Kilowog aux échecs.

Enregistrement visuel.

L’androïde enregistra l’apparence de son « ennemi » et fit un nouveau pas en arrière.

Inscription : 05/12/2016

S'il subsistait encore un doute, la diction et les tournures de phrases achevèrent de lui confirmer qu'il avait bien affaire à une forme de vie artificielle. Ça ne changeait pas grand chose, de son point de vue : la vie héroïque était ainsi faite qu'il avait rencontré toutes sortes de robots, du bon et du mauvais côté de la loi. Il savait que cela ne les rendait pas forcément moins vivants que des êtres de chair et de sang - et questionner leur humanité reviendrait à questionner la sienne. Après tout, n'avait-il pas lui aussi été fabriqué ?

Cependant, femme ou machine, cela ne changeait rien au problème : il ne pouvait, il ne devait pas rester, encore moins alors que l'anneau commençait à faire des siennes. C'était le signe avant-coureur d'une catastrophe, qu'il avait appris à reconnaître bien malgré lui. L'objet ne coopérait que rarement - que ce soit en raison de son état précaire ou parce qu'il ne savait pas s'en servir -, mais lorsqu'il s'enclenchait de lui-même, c'était presque toujours pour ravager son environnement ; comme si lui aussi avait besoin de se défouler, de se passer les nerfs.

Ce qui n'arrangeait pas ses affaires, encore moins lorsqu'il se trouvait à proximité d'une planète habitée - ou tout du moins à portée de radar. Le plus difficile n'était pas forcément d'échapper à tout contact humain - ou robotique, semble-t-il - ; c'était de ne pas attirer l'attention. Il pouvait bien aller aussi vite qu'il le voulait, si l'on venait à savoir qu'un Red Lantern se baladait à proximité d'une zone protégée, cela éveillerait inéluctablement l'attention des autochtones. Et quand les gens sont sur le qui-vive, ils ont tendance à avoir la gâchette facile.

Conner avait peut-être la peau dure, mais elle n'était pas indestructible. Et il n'était pas sûr de vouloir éprouver sa résistance face à des canons orbitaux, ou qui sait quelle autre forme d'armement les peuples de la galaxie pourraient pointer sur lui avant qu'il ait eu le temps d'expliquer sa situation. Et au-delà de sa propre sécurité, il y avait bien sûr le risque que se faire canarder accélère encore la dégradation de l'anneau - auquel cas ils ne devraient plus se soucier de l'abattre, mais auraient un bien plus gros problème sur les bras. Autant dire que les choses n'en finissaient plus de s'améliorer.

Je n'ai besoin de rien, répondit-il lorsqu'elle lui proposa des vivres, trop tendu pour se demander ce qu'un androïde - gynoïde ? - pouvait bien faire de nourriture organique. Gardez vos distances.

N'approchez pas, par pitié.

Son estomac n'était bien sûr pas de cet avis. À quand remontait son dernier repas ? Bien sûr, il n'avait pas besoin de manger, la lumière solaire suffisant à combler tous ses besoins en énergie - ce dont l'anneau était aussi capable, pensait-il, mais au vu de ses défaillances, il préférait ne pas avoir à compter dessus s'il pouvait éviter.
Mais après des années à manger comme un terrien - ne serait-ce que pour donner le change, et parce que Martha Kent ne l'aurait pas laissé sans quelque chose à se mettre sous la dent, garçon en pleine croissance qu'il était -, son corps s'était habitué à recevoir ses trois repas journaliers, quand il n'était pas trop occupé à renvoyer Mongul aux confins de l'espace.
Et même s'il avait eu quelques mois pour s'habituer à faire sans, c'était indéniablement plus facile quand il n'avait de toute façon rien sous la main que quand on lui tendait un panier-repas.

Car son agresseuse - tout involontaire que ce soit - avait apparemment jugé bon de sortir du vaisseau pour venir s'enquérir de son état, malgré ses mises en garde. Il aurait bien voulu se dégager avant qu'elle ait pu le rejoindre, remettre entre eux un peu de distance, mais cela s'avéra plus difficile que prévu alors qu'il contrait l'influence grandissante de l'anneau. S'il ne réussissait à s'écarter que pour mieux sombrer dans un accès de rage, elle ne serait pas plus avancée, bien au contraire.
S'accrochant désespérément à sa conscience vacillante, il consacra toutes ses forces mentales à retarder - et, si possible, annuler - le lancement de ce protocole d'attaque. Cela parut marcher, la combinaison qui lui couvrait une partie du corps refluant progressivement en même temps que cette vague de colère qui n'était pas la sienne.
Ou du moins préférait-il le voir de cette façon.

Pantelant, comme à chaque fois qu'il devait opposer sa volonté à celle encodée dans ce bibelot de malheur, il mit quelques secondes à reprendre ses esprits. Lorsqu'il releva la tête, ce fut pour découvrir la pilote de l'appareil effarée face au triste spectacle qu'il venait de lui offrir. Quel que soit celui qui l'avait programmée, il avait visiblement tenu à la rendre très expressive ; assez, en tout cas, pour qu'il ne rate rien du sentiment d'épouvante qu'il était parvenu à transmettre à travers sa programmation. Son cœur se serra légèrement, sans qu'il puisse l'empêcher. Ce n'était pas la première fois qu'il pouvait voir toute l'horreur qu'il était capable d'inspirer, et cela ne lui avait pas manqué.

...C'est bon, souffla-t-il, suant à grosses gouttes malgré la régulation de température qu'offrait en principe la protection de l'anneau parmi ses autres « avantages » ; l'un de ses rares bons côtés. Tout est sous contrôle.

C'était faux, bien sûr, mais elle n'avait pas besoin de le savoir. S'il y avait encore la moindre chance qu'elle reparte sans demander son reste, il fallait la saisir. Il était exténué, et ne pouvait garantir de réussir à garder le contrôle la prochaine fois - car il y aurait une prochaine fois, qu'il le veuille ou non. La seule question était de savoir si elle serait là pour la subir.

Je ne vous veux aucun mal, alors par pitié, p...

Bien sûr, perdre soudainement connaissance ne faisait pas non plus partie du plan.

« It's time to start acting like the man I'm going to be tomorrow. »
[5ML] Heurt spatial [PV Conner Kent] XxmOy66

Inscription : 22/03/2017

Terrifié. Apeuré. Choqué.

Une multitude de synonyme pouvait définir la réaction de l'androïde Green Lantern. Son corps ne lui répondait pas assez pour courir s'enfermer au sein du vaisseau, en sûreté et décoller loin, très loin de ce Red Lantern. Dire qu'elle avait peur aurait été faux, c'était un milliard beaucoup plus que ça. Et le pire ? C'était le sifflement qui résonnait dans son crâne et qu'elle avait la sensation de ressentir dans tous son corps. Elle entendait des cris et des sanglots sans comprendre d'où cela venait, sans deviner que c'était des fragments mémoriels de sa vie précédente.

Elle recula encore un pas et chuta lourdement sur les fesses, pourtant même là elle continua de se débattre sur le sol pour reculer en poussant sur ses mains et ses jambes. Sa main glissa tremblante glissa et son avant-bras se retrouva rayé à cause des gravillons sous elle quand son dos heurta le terrain. Cette interaction imprévue la bouscula intérieurement et elle eut un regain de contrôle sur elle-même quand sa tête vint s'échouer elle aussi. Comme si une bonne secousse sur le crâne pouvait lui remettre les idées en place.

La quiétude dura une, puis deux, puis trois pour finalement arriver à dix secondes. Tête sur la poussière grisâtre, yeux perdu dans l'espace et un silence abrutissant.

Pas de voix, pas de sensations, pas de souvenirs tentant de surgir du passé. Un calme bienfaisant.

Aya finit tout de même par s'asseoir sur le sol, chassant de son corps la poussière qui y résidait. Le vaisseau était là, la terre sous elle bien tangible malgré le cratère un peu plus loin et juste avant ce trou, ce corps inanimé.

Corps inanimé détecté.

Identification : Red Lantern.

État : Inconscient.

Activation du protocole de sauvetage.

La programmation mit au placard les sentiments et toutes pensées et/ou sensations irrationnelles résident en elle. Elle se hissa sur ses jambes, s'approcha du corps inanimé et vérifia qu'il était encore en vie. Le pouls était lent, mais bien présent. Elle n'aurait pas à déclarer de victime dans son rapport. D'une main, elle scanna le corps qui ne montra aucune réaction de réveil.

Analyse en cours…

État : Vivant. Inconscient.

Motif : Fatigue dû à une sur-concentration.

Détection d'armes : anneau Red Lantern chargé, anneau Blue Lantern déchargé, armure non identifié.

Gênes identifiés : Kryptonien et Terrestre.

Détection de fractures et blessures passées guéries.

Bilan : En l'état actuel : Pas une menace.

Repos conseillé. Nutriments terrestres conseillés.

Analyse terminé.

La Green Lantern cligna des yeux et secoua sa main dans l'air. Venait enfin la question épineuse. Sans en avoir conscience, elle boucla à quadruple tour la partie d'elle-même qui surgissait de façon impromptue et l'empêcher d'être efficace. La partie vivante en elle ne devait pas avoir accès à ce qui allait survenir comme option, au risque de répéter l'état de panique de tout à l'heure.

Probabilité pour qu'un Green Lantern abandonne inconscient une créature vivante mais épuisé en partie à cause dudit Green Lantern sur une lune ?

Estimation : 0.3%.

Probabilité pour qu'un Green Lantern abandonne inconscient un Red Lantern vivant mais épuisé en partie à cause dudit Green Lantern sur une lune ?

Estimation : 4.9%.

Probabilité pour qu'un Green Lantern emprisonne un Red Lantern et le livre à la justice Green Lantern ?

Estimation : 95,1%.

Probabilité pour qu'un Green Lantern emmène et soigne une créature vivante mais épuisé en partie à cause dudit Green Lantern sur une lune ?

Estimation : 99,7%.

L'androïde fixa l'être qui ne bougeait toujours pas. Devait-elle le livré à la justice Green Lantern ? C'était ce qu'il y avait de mieux à faire. N'importe quel Green Lantern agirait de même. Bon peut-être pas Hal Jordan. Elle ne pouvait pas le laisser ici, si ?

Elle avait détecté un anneau Blue Lantern. Un Red Lantern assoiffé de sang n'aurait jamais eu un anneau bleu, sauf s'il l'avait volé. Mais là encore, comment pouvait-elle savoir s'il l'avait volé ? Mieux valait garder une attitude détachée et laissé une place au doute.

Sa décision était prise.

Elle les téléporta au sein du vaisseau, eux ainsi que l'équipement qu'elle avait malencontreusement laissé tombe au sol.

Par précaution elle déposa l'inconnu dans la cellule du vaisseau, celle-ci étant équipé pour neutraliser les énergies Lantern et résisté aux pires attaques. Bien que le terme de cellule était plutôt péjoratif au vu de la pièce blanche équipée d'un endroit où dormir. Elle activa le faisceau fermant la cellule, prévu pour qu'aucuns êtres vivants ne puissent le franchir et alla chercher des vivres non abimées et une nouvelle tenue propre qu'elle poussa à travers le faisceau.

Comment allait-elle décrire tout cela dans son rapport ? Elle avait jusqu'à son réveil pour y songer. Elle s'installa au sol en face de la cellule dans un état de profonde réflexion.

Démarrage du système.

Destination : Mogo.

Décollage.

Lancement du protocole de passage en vitesse lumière.

Estimation du temps de voyage : 7 jours.