Medicine is it's own drug addiction [PV Joey]

7 février 2022, 21h56

L'hiver à Gotham avait quelque chose de presque réconfortant, de presque inédit, qui faisait office de rupture de la monotonie des habitants. Comment pouvait-il en être autrement, sachant que Gotham City était connue pour avoir une météo capricieuse, avec des précipitations élevées et régulières, une ambiance lugubre et presque autant de brouillard que Boston ? Voir la cité dormir doucement sous la neige qui tombait, la poudre blanche recouvrant la ville entière, c'était beau. Beau et intimidant. Car dans un lieu où rien ne changeait vraiment, il y avait là une différence imposée.

Frottant ses mains gantées l'une contre l'autre, Jace tourna à l'angle de la rue et s'avança en direction de la pharmacie Walgreens du coin. Il s'assura que la cagoule protégeait correctement son visage, masquant jusqu'à la couleur de sa peau, puis fit quelques pas de plus, arrivant devant la devanture.

Merde.

Comme il l'avait craint, le braquage avait déjà eu lieu. La vitrine principale avait été cassée, les mannequins dépouillés et jetés au sol, et les premiers rayons avaient eux aussi été vidés. Il arrivait trop tard, encore une fois... mais il devait forcément y avoir quelque chose pour remonter la piste des voleurs. Ses rangers crissant sur les éclats de verre, Jace entra dans la pharmacie.

« Okay... porte fermée, alarme neutralisée. Les mecs ont du réussir à la couper avant de venir, mais ils ont préféré ouvrir en grand. »

Il se retourna, pointant une lampe torche sur le trottoir. Des traces de pneus, signe qu'un véhicule s'était garé coffre face à la vitrine. Les types venus faire leur casse avaient sans doute pris des gros sacs, histoire de fourrer un max de biens dedans, avant de les jeter directement dans le véhicule. Rapide, et efficace. Les médias avaient parlé de cambriolage, ces derniers jours, mais un cambriolage se faisait sans violence. Là, on avait saccagé les lieux. Il y avait un motif de colère... et une expression de cette rage.

Toute la pharmacie n'était pas vidée, mais il devait facilement y avoir la moitié du stock parti.

Il lui vint l'idée de demander de l'aide à son père, pour retrouver la trace de ces gars. Mais il renonça bien vite ; il n'était pas Batman, alors il ne recevrait aucune aide. Et connaissant les opinions de sa mère concernant les super-héros masqués, il valait mieux ne rien dire.

Un fracas l'immobilisa, et il éteignit sa lampe dans la foulée. Ça venait du fond, de la réserve. Un des criminels, resté en arrière pour s'offrir un peu plus ? Une victime laissée pour compte ? Ou un autre curieux, comme lui ? Il s'avança, pas à pas, se faisant le plus silencieux possible. Quand il arriva devant la porte de la réserve, déjà ouverte, il se força à inspirer et expirer doucement pour calmer son rythme cardiaque. Il n'avait pas peur.

Il n'avait pas peur.

Il voulait devenir Batman, alors il ne craignait rien, ne ressentait pas la peur.

« J'ignore qui vous êtes, mais je vous conseille de sortir de là et d'allumer la lumière. Je ne vous veux aucun mal ! »

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« Medicine is it's own drug addiction »

ft. Jace Fox

_____Gotham City, il y a bien un moment que je n’y avais pas mis les pieds. J’étais déjà passé en coup de vent en fuyant les autorités américaines, à mon retour au pays. La rumeur de mon retour s’était répandu très rapidement, j’ai rapidement dû fuir la ville pour errer dans d’autres villes beaucoup moins peuplé. J’ai fini par trouver un refuge aux côtés de John Constantine. Mes sorties étaient limités, ma tête était mise à prix et je savais que si je prenais trop de risque, le scénario allait se répéter. Tant que je ne pouvais pas prouver mon innocence, je devais la jouer profil bas. Ma situation divisait, certains croyait ma version des faits, d’autres pensaient juste que j’étais un taré qui n’aurait jamais dû revenir à la vie. Je n’en veux pas aux personnes qui m’ont tourné le dos.
Vivre avec un démon n’a rien de facile. Si j’étais encore en vie, c’était surtout grâce à mes dons qui arrivaient à contenir la force surpuissance d’un esprit supérieur. Avec quelques séances de méditation, j’arrivais à contrôler cet être bourré de colère et de malice. Il était là, au fond de ma tête, je pouvais le sentir. John était persuadé que je pouvais être beaucoup plus fort que lui et que mes capacités psychiques me permettraient de le maîtriser, avec un peu d’apprentissage.

Aujourd’hui, j’ai quitté la Maison des Mystères pour la soirée. Ce n’est pas pour boire un verre avec des amis, encore moins pour traîner dans les rues. Combattre le démon qui me bouffait de l’intérieur n’avait rien d’agréable. Chaque jour, il prenait un malin plaisir à me détruire physiquement. Je me réveillais régulièrement avec des courbatures, hématomes, et fracture. Ma régénération me permettait de me remettre plus rapidement de ce type de blessure au bout de quelques heures.
Pour combler la souffrance physique, je m’étais mis à prendre des traitements à base d’antidouleur et de neuroleptique. Les antalgiques me permettaient de palier aux effets secondaires physique du démon, les neuroleptiques me permettaient de ne pas entendre sa voix tenter de m’influencer. C’était un traitement quotidien, des gélules. J’en prenais beaucoup. J’étais mon propre pharmacien, je les prenais quand j’en ressentais la vie, quand je sentais que je n’aurais pas les épaules pour le maîtriser.

Certaines personnes avaient déjà tenter de réguler mon traitement, mais je trouvais toujours un moyen de récupérer ma dose, même si on cherchait à m’en priver. Ils ne pouvaient pas comprendre le mal qui me rongeait. Si on ne voulait pas me donner mon traitement, alors j’irais le chercher seul. Pour éviter de me faire repérer, je ne prenais jamais le même établissement pour refaire mon stock.
Cette nuit, j’avais ciblé la pharmacie Walgreens. Dissimulant mon visage sous la capuche de ma veste, cachant les quelques signes distinctifs qui auraient pu me trahir. J’ai accéléré la cadence pour passer le moins de temps possible dans les rues. A cause du manque, je commençais à avoir la sensation d’être épié, un mauvais pressentiment qui commençait à me ronger de l’intérieur.

En voyant l’état désastreux dans lequel se trouvait la pharmacie, j’ai vite compris que je suis arrivé au pire moment. J’aurais pu faire demi-tour et aller acheter mes médicaments dans une boutique concurrente où j’avais déjà mis les pieds. Mais je n’ai pas bougé, je suis immobile. Est-ce mon instinct d’ancien héros qui me dit qu’il y avait encore quelque chose à sauver dans cette pharmacie ? Bon, je me suis laissé deux minutes pour observer les alentours. Comme d’habitude, la police de Gotham était bien trop submergé pour intervenir face à cette petite anecdote.

J’enjambais la baie vitrée, mes semelles piétinaient les morceaux de verre. Tout avait été saccagé et les caisses avaient été vidé. Des boites de médicaments avaient été volés et, au fond de la pièce qui semblait être la réserve, je pouvais voir deux ombres. L’un semblait vouloir arrêté l’autre, je n’étais pas certaine de ce que j’étais en train de voir.
L’homme qui se trouvait le plus au fond arrêta ce qu’il était en train de faire. Il prit tout son temps pour se retourner légèrement vers le premier homme. Moi, j’avais gardé mes distances dans le doute, ils ne pouvaient pas me voir. L’inconnu glissa sa main en direction de son manteau pour en sortir le pire, une arme à feu. Il le pointa en direction du second individu, me confirmant qu’ils n’étaient pas alliés, loin de là.

Mon instinct a senti le pire arrivé. Très vite, mon bras s’est tendu en direction des deux hommes. Sous la capuche qui dissimulait une partie de mon visage, mes yeux d’une couleur émeraude irréelle arrivaient à se distinguer malgré la pénombre. Avant que le voleur n’appuie sur la détente, un bouclier psychique apparut entre les deux hommes. Un reflet de la même couleur de mes yeux protégea celui qui avait interrompu le voleur. La balle s’arrêta net. Je pouvais remercier mes réflexes, mais est-ce qu’il venait pas de m’amener à ma propre perte ? Déboussolé, l’homme se tourna vers une silhouette qui s’était démarqué derrière le premier homme, moi.

« HEY. T’es… T’ES QUOI TOI ? » Je descends ma main, mon cœur rate un battement. Je pouvais voir les traits de son visage se défigurer, comme s’il m’avait reconnu, ou il émettait un doute sur mon identité. Le bouclier psychique que je venais de générer m’avait probablement trahi, lui laissant un gros indice. « BOUGEZ PAS. TOUS LES DEUX. » Le canon de l’arme s’orienta vers moi, car mes bras commençaient à trembler par le manque. Je suis resté immobile, pris par le doute, mon bras à moitié levé. Pourquoi n’arrivais-je pas à générer un autre bouclier ?

Tout se passe tellement vite qu'en y repensant, Jace n'était pas certain d'avoir tout compris à ce moment-là. Il n'avait jamais eu affaire à la magie, mais il était à peu près certain que le bouclier d'énergie qui l'avait protégé en était. Son visage surpris se tourna de chaque côté, apercevant la silhouette sombre d'une autre personne, avant de revenir vers le gars dans la réserve avec lui.

Panique. Il connaît l'autre, ou du moins en a entendu parler. Il va tirer.

Les réflexes de Jace restaient bons, et son coup bien placé fit tomber le bras du malfrat. Ce dernier poussa un grognement de douleur, avant d'essayer de reculer. Il trébucha sur une boîte de médicaments, avant d'essayer de se rattraper à une étagère. Le futur Batman le saisit par le col, avant de lui asséner son poing droit sur le nez. Le sang gicla, et l'autre tomba mollement.

Facile. Mais il était seul, isolé. Il avait été surpris et apeuré. Ce n'était pas un exploit, d'autant plus que Jace avait reçu, involontairement, de l'aide de quelqu'un d'autre. Il devait agir mieux, devait être plus vif et plus direct.

Il se tourna vers son « aide », braquant la torche vers lui.

« Merci pour l'intervention. Sympa, ce truc avec le bouclier d'énergie ou je sais pas quoi. Ça m'a sans doute sauvé la vie. »

Batman remerciait-il les gens qui l'aidaient ? Ou était-il un solitaire qui s'isolait ? Luke et son père n'en parlaient jamais, et il n'avait jamais abordé la question avec eux. Mais il n'était pas encore le Chevalier Noir, et ses questions allaient devoir attendre encore un peu. La pharmacie était dans un état déplorable, et il fallait encore analyser tout ça pour savoir ce qu'il s'était passé... et retrouver les coupables.

Sa torche balaya les lieux, jusqu'à trouver l'interrupteur de la réserve. Il l'actionna... mais rien ne se passa. Pas de lumière, pas de son, rien.

Ils avaient neutralisé le courant, pour être sûrs d'eux. Rudimentaire, mais efficace. Aucune chance qu'une alarme secondaire s'active, comme ça.

« Tu viens faire quoi, ici, du coup ? Toi aussi, tu traques ces voleurs ? C'est la cinquième pharmacie Walgreens qui se fait braquer en trois semaines. J'espérais trouver un moyen de les arrêter... mais c'est compliqué sans gadgets. Cela dit... avec ce type, on aura peut-être de la chance. Et il y a des traces sûrement dans la boutique. »

De l'aide.

Dans sa vie, Jace avait toujours voulu agir en solo. Il refusait l'aide, il ne la demandait pas. Mais là, il était dans une impasse. Luke lui avait dit que Batman était solitaire, mais sans en dire davantage. Peut-être qu'un peu d'aide ne pouvait pas faire de mal. Après tout, ils ne seraient pas de deux pour réussir à retrouver des braqueurs de pharmacie.

« Tu... ça te dit, d'aider ? »

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ft. Jace Fox

_____J’ai paniqué, parce que j’avais l’intime sensation qu’il m’avait reconnu. Il faut dire que je ne passais pas réellement inaperçu et que j’étais devenu un ennemi public. Lorsque je commence à perdre le contrôle de mes émotions, comme un stress soudain, mes pouvoirs devenaient plus difficile à maîtriser. Heureusement, je pouvais compter sur les réflexes de l’homme que je venais de sauver. J’ai reculé d’un pas, par instinct de survie plus que par lucidité. Je ne voulais pas qu’on voit mon visage, m’éloigner était la seule solution.

Le voleur fut rapidement maîtriser, l’homme se tourna vers moi pour me remercier pour mon geste. Je crois qu’il m’avait également sauver la vie donc je ne pouvais pas vraiment me jeter des fleurs. Je détournais légèrement la tête, remettant ma capuche en place pour éviter que mon visage soit trop à découvert. La pénombre me permettait de me protéger un peu, j’ai simplement hoché de la tête en guide de réponse. Lorsque sa lampe torche se promenait, je faisais en sorte à ce que la lumière ne parvienne pas jusqu’à mon visage. C’était pas mon genre de me la jouer mystérieux, c’était surtout une question de survie pour moi.
A mon tour, je me suis mis à explorer les environs. Je pouvais très bien récupérer ce que j’étais venu chercher et repartir comme si de rien n’était. On allait accuser le voleur, n’est-ce pas ? Les portes étaient grandes ouvertes, je n’avais qu’à me servir. Lorsque l’homme est venu me poser la question, je n’avais pas immédiatement répondu. Est-ce que j’aurais réellement osé lui dire la vérité ? Pas vraiment, toutes informations que je pouvais dévoiler pourrais m’handicaper lourdement.

Pour répondre à sa question je finis simplement par pointer du doigt l’une des étagères qui n’avait pas été entièrement pillé, pour expliquer que j’étais passer par là uniquement pour récupérer mon traitement, à la base. S’il y a bien une caractéristique que je ne pouvais pas cacher, c’est bien mon mutisme. Je pouvais toujours activer mon téléphone pour qu’il interprète mes paroles mais je craignais que ça donne l’indice de trop.
Je me suis avancé vers cette même étagère, dans la réserve, pour récupérer mon traitement en question. Je connaissais la plupart des médicaments antalgiques, je les avais tous tester, je connaissais ma sélection de choix. J’ai attrapé les boites qui m’intéressaient pour les isoler dans un coin. Honnêtement, le simple fait de les voler me mettait un peu mal à l’aise. Je n’étais pas aussi désespérer pour faire une chose pareille, je vaux mieux que ça non ? Je n’allais quand même pas partir comme ça.

J’ai hésité, je me suis décalé et éloigner de ma petite sélection pour me tourner vers l’homme qui me proposait de lui venir en aide concernant la série de vol. Cela faisait bien longtemps, je n’avais pas joué au super-héros, encore moins à l’enquêteur, depuis que j’étais revenu d’entre les morts. En gros, depuis que je n’étais plus membre des Titans, je ne portais ma combinaison uniquement pour me défendre. Bon sang, comment est-ce que j’ai pu tombé aussi bas ?
La proposition était alléchante. Au fond de moi, j’avais besoin de me prouver que je n’étais pas le collaborateur du régime fasciste. Même si mes pouvoirs et mon corps avaient commis des crimes contre l’humanité dont j’ignorais les détails et la gravité, alors que mon esprit était ailleurs. Mon démon avait collaboré, pas moi. Toutefois, j’avais besoin de me racheter et venir en aide aux habitants de Gotham, même anonymement, pourrais me permettre de me sentir… un peu mieux ?

« Besoin d’aide ? » Je me suis mis à signer calmement. Rare sont les personnes qui connaissaient le langage des signes mais c’était ma seule façon de communiquer, pour l’instant. J’espérais qu’il est un peu de connaissances, les questions sur moi n’allaient pas tarder à s’enchaîner, il fallait que j’oriente la conversation sur le principal problème. « Tu es un justicier ? » J’avais remarqué qu’il avait une gestuelle similaire à ceux qui collaborait avec Batman, avec Dick. C’est peut-être pour cela que je ne m’étais pas tout de suite enfuit en courant en le croisant. Je finis par pointer du doigt la personne qui avait été assommé. « Il fait parti d’un gang ? Utile de l’interroger ? » Je ne prenais pas le temps de faire des phrases, car je ne savais même pas s’il me comprenait. « Police ne viendra pas ici. »

Jace fixa un instant le gars à la capuche qui était avec lui. Vite soupçonneux, le trentenaire ne mit pas longtemps à comprendre que son nouvel interlocuteur n'avait pas été là pour le braquage... mais pour son propre intérêt. Il ne semblait pas hostile, toutefois, juste distant et un peu perdu. En tout cas, il ne parlait pas. Peut-être un grand timide, comme beaucoup de gens qui pénètrent sans autorisation dans un lieu comme ça ? Il enregistra aussi le geste faits vers les médicaments, le rangeant dans un coin de sa tête.

La torche balaya l'ensemble de la réserve, cherchant d'autres indices, mais il n'y avait sûrement rien de plus. Il fallait fouiller le malfrat assommé, puis l'interroger si possible. Jace se tourna vers l'autre inconnu.

« Je... oh. »

Il s'interrompit en voyant le langage des signes.

Un muet avec des pouvoirs magiques. Je ferais mieux de garder ça en tête.

« Je peux te comprendre, mais pas si tu fais de trop grandes phrases. Je suis un peu rouillé. »

Il eut un petit sourire d'excuse, qui s'effaça bien vite avec le reste des paroles du magicien muet. Il ne répondit pas immédiatement, cherchant ses mots pour mieux les formuler. Il ne voulait pas se dévoiler complètement, ne sachant pas à qui il avait affaire ; et il ne savait pas très bien comment expliquer qui il était. Se dévoiler plus que de raison était une mauvaise idée, et un risque inutile.

Il opta, finalement, pour un entre-deux :

« Je suis un justicier, en quelques sortes. J'espérais ne pas avoir à l'interroger, en toute honnêteté, car ça prends du temps et on ne sait jamais s'il y a pas moyen pour ses copains de nous retrouver ou quelque chose du genre. Et je ne pense pas non plus que la police viendra. Pas dans l'immédiat en tout cas, vu comment ils sont débordés. »

Il fit la moue, sous sa cagoule. Avant de pointer sa torche sur une des poches du malfrat.

Jace se pencha, mettant prestement la main à l'intérieur pour y trouver un trousseau de clés. Il y en avait trois, dont deux qui devaient servir à ouvrir une porte, et la troisième un garage ou un truc du genre. Il y avait également une étiquette, typique d'un jeu de rechange, indiquant un garage automobile situé à quelques pâtés de maison d'ici.

La planque des braqueurs ?

Ça semblait tellement facile... et pourtant, pourquoi pas ? Il montra les clés à son équipier.

« J'ai trouvé ça. Ça te dit quelque chose, ce garage ? »

Un bruit provint alors de l'extérieur : un crissement de pneus, suivi du chuintement étouffé d'un moteur qu'on éteint. Jace ne perdit pas de temps. Il se redressa rapidement, fit signe à son comparse de se cacher, avant de reculer lui-même dans l'obscurité de la réserve en éteignant sa torche. Sa respiration s'était accélérée, alors il se força à se calmer. Ce n'était pas le moment de tout faire foirer.

Il fallait plus espérer qu'une chose : que le gars assommé ne se réveillerait pas, si c'était ses potes.

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ft. Jace Fox

_____Il semblerait que mon intuition avait raison. Cet homme disposait de quelques compétences en langage des signes, cela facilitera les choses, même si je devais faire quelques efforts pour signer doucement. Pour l’instant, mon identité n’avait pas été corrompu, ou alors j’étais trop naïf pour le voir. J’étais resté plutôt méfiant envers lui, ce n’était pas le moment de me faire griller. Il m’avait confirmé qu’il faisait un peu partie de ses justiciers de Gotham. Vu son accoutrement, ça doit être un débutant, encore un qui veut prendre le rôle de Dick et devenir Robin ? Il est un peu trop vieux pour avoir les collants et les couleurs.

Le justicier amateur s’était penché vers la personne assommée. Il n’avait pas réellement le temps de l’interroger alors il espérait que les poches de sa veste et de son jean répondraient à ces questions. Je m’étais légèrement éloigné pour observer les alentours. On aurait pu penser que j’étais à la recherche d’indice, sur le moment c’était un peu vrai. Mon regard s’est ensuite attardé sur la pile de boite de médicaments que j’avais laissé de côté. Si je devais partir en mission improvisé, j’en aurais forcément besoin ? Est-ce qu’il va me faire du mal ? Je ne l’entendais pas parler pour l’instant, peut-être parce que j’avais pris un léger traitement à base de neuroleptique. Cela pouvait l’empêcher de m’influencer, mais je pouvais perdre mes capacités psychiques. C’était peut-être pour ça que je n’étais pas parvenu à générer de nouveau mon bouclier.

Je le sais, j’en suis certains, j’ai besoin de ce traitement. Je n’ai pas pris tant de risques à Gotham pour revenir les mains vides. Même si j’acceptais d’aider ce pseudo justicier, je n’oubliais pas mon principal objectif. J’ai attrapé chaque boite de médicament pour les enfoncer un par un dans mon sac à dos. Bien évidemment, je n’étais pas un voleur. J’ai déposé les quelques billets prévus pour leur achat dans une des caisses qui n’avaient pas été endommagé, histoire de me donner bonne conscience. Très vite, je suis revenu au côté du justicier qui était toujours en plein investigation.

« Je ne veux pas te vexer mais ton costume de justicier laisse à désirer. Si les policiers de Gotham te voyaient, il te prendrait clairement pour un voleur avec ta cagoule. »

Une petite réflexion moqueuse de ma part. j’avais probablement signé trop vite pour qu’il comprenne que je me foutais de lui. Ça n’avait rien de méchant, c’était dans mes habitudes de taquiner le monde qui m’entourait. L’homme finit par me montrer des clés, je me suis rapproché pour les observer de plus près. Je finis par hocher négativement de la tête, Gotham n’était pas ma ville natale. Je l’avais déjà fréquenté plusieurs fois aux côtés de Dick mais je n’en connaissais pas tous les recoins.
Le bruit m’avait également alerté, j’ai reculé d’un pas et mon regard à basculer vers les baies vitrés brisées de la pharmacie. J’observais quelques secondes mon partenaire d’une nuit qui m’invita à me cacher. J’ai immédiatement collé ma colonne vertébrale contre le mur le plus proche afin de ne faire qu’un avec la pénombre. Je pouvais entendre des voix venant de l’extérieur, se rapprochant dangereusement de notre position. Je n’avais pas encore osé poser les yeux sur la scène, mais je pouvais déjà déduire que ce n’était pas la police de Gotham. Deux, peut-être trois hommes étaient en train de s’approcher de la pharmacie, pensant que leur collègue s’était barré avec le butin.

J’ai serré mes poings, prêt à intervenir dès qu’ils auront pénétré dans le bâtiment. Malheureusement, je crois que j’avais sous-estimé le nombre d’individu. Ils étaient cinq, peut-être six et l’un d’eux venait de pointer son arme sur moi. Le canon d’une de leur arme se colla quasiment sur ma joue, trois hommes firent de même avec le justicier amateur.

« Bouge pas fils de chien. » ordonna l’homme qui était en face de moi. Je levai doucement les mains pour montrer que je me rendais. Mon cœur s’accéléra, mais il ne fallait pas que je panique. « Vous avez essayez de nous doubler, c’est ça ? HEIN ? » J’aurais bien aimé lui raconter un mensonge, mais je ne pouvais rien faire pour qu’il me comprenne. « Tu fais moins le malin hein ? » Il fit bouger son arme vers le justicier, puis vers moi. « Ta cagoule, ta capuche, retirez-les. »

Non, je ne pouvais pas la retirer, c’était une question de vie ou de mort. Si je me laissais marché sur les pieds, les conséquences seraient terribles. J’entrainerais probablement ce pauvre homme dans ma chute, ça il en était hors de question. Je ne laisserais plus des innocents payés à cause de mes problèmes, à cause de moi. Mon regard à basculer vers mon collègue, il était temps d’agir.
D’un coup, une onde psychique fit trembler tout le bâtiment, déstabilisant les voleurs. C’était le signal pour intervenir. J’ai attrapé le canon de l’arme qui me menaçait pour l’orienter vers le plafond. Par réflex, son porteur tira, trouant à de multiple reprise le toit au-dessus de notre tête. Je l’ai envoyé voler en direction de son autre pote pour les faire trébucher tous les deux. J’ai échangé quelques coups de poing, désarmé les personnes qui étaient proches de moi, des astuces que m’avait enseigné ma mère, quelques techniques d’autodéfense. Je n’aimais pas me battre mais, je devais survivre.

Malheureusement, au cours de l’attaque, mon attention était portée sur un homme. Ma rotule venait de s’abattre dans sa cage thoracique pour lui couper le souffle quelques secondes. Pour l’achever, j’étais sous le poing d’écraser mon poing sur son visage pour le plonger dans l’inconscience mais son collègue tenta de lui venir en aide. Il avait saisi ma veste, le haut, ma capuche pour la tirer en arrière. Il était parvenu à me faire reculer de quelques pas avec sa force brute, mais il était surtout parvenu à dévoiler ma tête. Mon visage, mes yeux, la cicatrice qui se dessinait sur le haut de mon cou, mon cœur rata un battement, mon corps se tétanisa, j’étais à découvert.

« Mais PUTAIN T’ES QUI ? »