The science of today is the technology of tomorrow. ~ Ft Ray Palmer

« Je sais qu'il est naturel que je sois celui qui propose les bonnes idées … Mais actuellement, je trouve cette volonté de simplement sonner à la porte de la Justice Academy particulièrement stupide. » La voix de T.O. Morrow résonne dans une oreillette, communiquant avec son actuel associé. Hsin Zhao sent un léger sourire contre ses lèvres. Une idée stupide ? Peut-être. Mais elle n'est pas dénuée de sens. Elle est simplement composée de variables particulières. Illogiques, sans doute – et le scientifique est sans doute allergique à ce concept. Mais, après tout … Il n'est pas celui qui prend un quelconque risque dans cette histoire. Lui n'est qu'un inventeur. Un inventeur de génie. Qui travaille pour ce qu'il désigne comme un « homme dénué de tout sens logique ».

Faux. Il le sait, bien entendu.
Après tout, la solution la plus logique pour profiter de l'intelligence de T.O. Morrow était de le libérer.
Ce qu'il a fait. Efficacement.
Mais si T.O. Morrow peut rappeler à quel point il est celui qui comprend le mieux la logique d'une situation, il le rappellera.

Mais l'erreur de T.O. Morrow est de croire que Hsin Zhao vient aujourd'hui en tant qu'activiste. Non. Ce n'est pas une combinaison qui recouvre son corps. Mais un costume. Une chemise d'un violet pâle, qui accompagne un costume sombre. Aucune cravate. Un simple col déboutonné. Non. Ce n'est pas un masque artificiel qui recouvre son visage. Mais un masque de chair. Un masque de communication. D'homme d'affaires. D'ingénieur, aussi. Après tout, la gestion n'est pas la seule chose qui fait partie du cursus universitaire de Hsin Zhao. Là était le talent de son père et de ses ancêtres : considérer que le dirigeant du groupe industriel devait comprendre autant les situations économiques que les situations plus logiques, concrètes. C'est pour cela qu'ils ne se sont jamais refusés de financer leur service recherche et développement.

Vendez autant que vous le souhaitez. Si vous n'avez rien à vendre de nouveau, vous ne serez que des pathétiques marionettes désarticulées.

Le chef d'entreprise. L'ingénieur. Celui qui a rencontré Théodore Kord dans un restaurant tranquille, intime, loin de tout regard. Pour parler affaires. Pour négocier. Qui en ce moment approche, alors que le soleil cogne légèrement sur Ivy Town. Qui approche, oui. Du bâtiment qui perce à travers la ville. Celui de la Justice Academy. Une mallette à la main. Précieux contenu. Il approche, accompagné d'une chinoise. Garde du corps. Armée. Sans doute devront-ils retirer leurs armes s'ils réussissent à recevoir le droit d'entrer. Elle apprécie peu cette idée. Mais elle sait se défendre – et surtout défendre son employeur. Même s'il ne compte pas avoir besoin de ses services. Attaquer une prison ? Oui. Attaquer un centre qui pourrait contenir une vaste menace ? Non.

Après tout. Hsin Zhao est utile en liberté.
Et vivant.

L'oligarque chinois retire son oreillette. Plus besoin de communiquer avec son associé – lui-même semble avoir repris son travail. Il la range, dans sa poche, après l'avoir désactivée. Il approche. De l'entrée. Ses yeux se lèvent en direction de la caméra. Il reconnaît une technologie avancée. Il imagine – peut-être à tort, peut-être à raison – qu'un quelconque programme fait déjà le rapprochement entre les traits de son visage et celui des photographies liées à son identité. Hsin Zhao. Fils de Hsin Feng. Unique héritier de l'empire industriel. Cursus universitaire. En administration et gestion des entreprises. En ingénierie. Un cursus suivi non pas en Chine mais bien dans ce pays. Un emprise industriel. Basé sur le développement et la recherche en armement et en sécurité. Un pilier de l'économie chinoise. Un pilier qui a de bons rapports avec le gouvernement – car telle est la loi dans le pays Chinois.

Une mention. Sur le fait qu'il ait suivi certains cours en auditeur libre à Ivy Town il y a plusieurs années. Chimie. Physique. Physique quantique. Des cours officiés par le Professeur Palmer.

Rien d'illogique. Dans cette présentation. La seule question, sans doute. Pourquoi est-il ici ?

Une voix. « Monsieur. En quoi puis-je vous aider ? » Une voix. Dans un interphone. Ne voix à laquelle il répond. Cordialement. « Je souhaite rencontrer votre directeur. Le Professeur Raymond Palmer. Je n'ai malheureusement pris aucun rendez-vous. Mais si vous avez quelques minutes à m'accorder pour au moins m'en donner un … » Ou peut-être pour le rencontrer personnellement ?

La loi dans la rencontre de personnes d'importances est simple : adaptez vous. Et peut-être que la chance – ou les grands nombres – vous offrira ce que vous désirez.
Silence, à nouveau. Et il imagine. La personne de l'autre côté, qui regarde un quelconque agenda électronique. Des données quelconques. Mais importante pour ne serait-ce qu'envisager une rencontre.

Voilà un monde qui plaît. Un monde à l'intérieur d'un autre. Celui qui peut transformer un souhait en une idée concrète. Celui qui réalise. Le monde du Professeur Palmer. Un monde d'éducation. Et d'évolution. Un monde qui plaît. Oui. Car il est capable d'imaginer ce que certains ne peuvent encore concevoir. C'est un monde où la science, l'étude, d'aujourd'hui … Peut réellement devenir la technologie, la réalité, de demain. Qu'elle soit violente ou non. Qu'elle soit productive ou non.
Sans doute s'attendait-il à voir ce monde en action. Mais pas aussi directement. Terriens. Vous devenez encore plus intéressant. À quel point votre monde peut-il s'ouvrir à cet avenir ? À quel point êtes-vous prêt à le voir fleurir ?

Une surprise. Donc. Mais un léger sourire. Devant cette mécanique. Cette existence artificielle. Qui sait qui il est. Qui combine le titre de Monsieur et son prénom. Une originalité dans la façon de faire. Mais une originalité qui ne le dérange guère. En fait, l'homme est plus fasciné qu'il ne pourrait le montrer ou le dire. T.O. Morrow a raison : cet endroit est un nexus. Une porte non pas seulement vers le microvers. Mais vers une image de l'avenir terrestre. Et en cela, le scientifique comme l'oligarque respectent le directeur de cette académie héroïque. Celui qui fait entendre sa voix. Alors qu'il s'apprêtait à répondre. Un mouvement de tête, donc. En direction de l'hologramme du Professeur Palmer. Véritable architecte de ce monde.

« Certaines de mes habitudes ont dû être changées sous la pression de certains administrateurs. » Dans la mémoire parasitée de Hsin Zhao, cette chose l'a souvent frustrée. Oui, bien entendu, la science des statistiques, l'administration, la gestion, sont des éléments essentiels à tout souverain d'un empire industriel. Mais sans doute ce cerveau préférait-il la conception et l'imagination que ces voies plus bureaucrates. Mais qu'importe. Cela plaît. Aussi. Car cela ouvre des portes. D'une manière ou d'une autre. Car cela permet de faire des bénéfices. Et de mieux gérer ses objectifs. Son temps.
Le temps. Hsin Zhao a toujours couru après. Bien plus intéressé par les sciences appliquées et théoriques que par la gestion des entreprises, il avait cumulé un nombre de cours important. Un cerveau affamé. De connaissances. De savoir. Savoir est pouvoir. Oui. Il voyait le monde qu'il voulait construire – ou plutôt, il voyait la place dans le monde qui évoluait.

Maintenant sa place n'est plus réellement la sienne. Tout en étant toujours la sienne.
En fait. Sans doute n'aurait-il pu trouver mieux.

Il écoute. Donc. Sourire léger toujours aux lèvres. « Je suis honoré que vous vous souveniez de moi, que mon passage ait été négatif ou non. Je me souviens aussi du plus jeune professeur de l'Université d'Ivy Town. J'ai suivi plusieurs de vos cours en auditeur libre. Je ne le regrette aucunement. » Les savoirs accumulés ont été utile. Une bibliothèque qui attend d'être utilisée et qui, maintenant, rejoint d'autres connaissances. Plus poussées. Plus vastes. Il écoute. Toujours. L'emploi du temps de cet homme d'exception. De cet homme qui réalise. Administre. Puni. Il écoute. Ce ton claquant. Autoritaire. Le même que dans les souvenirs de Hsin Zhao. Intéressant personnage. Intéressant esprit. Habile. Passionné. Brillant.

« Le Temps est toujours précieux, Professeur. Ne vous inquiétez pas. Je ne chercherai pas à vous en faire perdre. » D'un mouvement il approche. Il fait signe, à son garde du corps, de sortir. Elle hoche la tête. Déjà à l'époque cette femme était présente. Visage envoyé par Hsin Feng. Car ce qu'il possédait, il le protégeait. D'une façon ou d'une autre. Mais aujourd'hui, Hsin Zhao n'a véritablement plus besoin d'être protégé. Et aujourd'hui, il souhaite parler. Comme avec Théodore Kord. Il souhaite s'installer et parler de futur. « C'est par nostalgie que je viens. Moi aussi. C'est aussi par respect et par intérêt scientifique. Vous connaissez sûrement mon parcours. Et mes fonctions. Mais ce n'est pas pour cela que je viens. » Il observe. Un instant. L'environnement. Cette boîte ouverte. Deux mondes qui se superposent. Schrödinger serait sans doute fier. Il observe. Donc. Puis reprend.

« Je viens vous demander votre aide. Votre expertise. Vos connaissances. » Silence. Un court instant. « Crise du pétrole. Crise environnementale. Nous exploitons de façon chaotique notre planète. Vous le savez. Je le sais. Si je retire de l'équation certaines entreprises, une grande partie des productions industrielles de ce monde sont des gouffres de dépenses énergétiques. » Nouveau silence. Il observe.

« Votre académie est un exemple à suivre. L'évolution en matière de mécanique, de technologie. Le tout, semble-t-il, en respectant au mieux l'environnement et en optimisant les énergies utilisées. Sans doute, même, avez-vous accès à d'autres énergies ? Sans doute avez-vous développé de quoi subvenir aux besoins énergétiques de ce bâtiment et de son personnel sans être dépendant de certaine sources peu viable ? » Il regarde cet hologramme. Il le fixe. Il n'est pas chez lui, bien entendu. Là, il est face à un autre esprit. Qui a sans doute réfléchi à de nombreuses interprétations de la réalité énergétique.

« Je connais votre parcours. Je sais que vous être un expert en chimie, en physique, et même dans les questions de physique et mécanique quantique. Et j'ai besoin de votre expertise. Dans la compréhension de la situation actuelle. Car je pense que nous avons un choix à faire aujourd'hui. Celui de laisser les choses telles qu'elles sont … Ou de pousser une porte que certains n'osent pas ouvrir. » Il fixe. Une lueur dans le regard. Détermination. Inspiration. « Celle que vous avez ouverte. Celle du progrès. Plus efficace. »

Hsin Zhao écoute. Les mains dans son dos. L'Ombre derrière ses gestes, derrière son visage, écoute. Aussi. Les deux apprécient – même s'ils ne forment qu'un. Au final, le plus important est ce que cet homme a à dire. Et ce qu'il dit est intéressant – faux, par certains points, mais intéressant. Oui. Il existe de la flatterie. Dans tous les milieux. Et sans doute est-elle présente, par certains, dans cette musique que forment les paroles de l'Ingénieur et Directeur. Mais là n'est pas le plus intéressant.
Le plus intéressant est la perspective. La perspective du point de vue de cet homme de science. D'éducation. Qui a raison, bien entendu : son art se doit d'être mondial et non gouvernemental. Son art se doit d'être … uni. Et cette unité est ce qui est recherché.

C'est ce qui rendra la difficile équation que les héros et les gouvernements n'ont jamais réussi à résoudre, malgré leur talent.
L'unité. Est ce qui doit naître des recherches de cet homme. Tout comme les développements technologiques des entreprises telles que Kord Industries. Et la place du conglomérat Hsin ? La sécurité et l'armement dépendra de beaucoup de choses. Dont les découvertes de ces deux génies. Et d'autres. Et là encore … cela doit être fait par le biais de l'unité.

Mais chaque chose en son temps. Pour créer l'unité, il faut déjà argumenter. Des faits. Précis. Des faits que personne ne pourrait chercher à briser. Car ils ne peuvent l'être. C'est ainsi que cette planète pourra exploiter son plein potentiel. Sans s'autodétruire. Et ils sont nombreux à faire entendre cette voix. Dans n'importe quel pays. Et à n'importe quel niveau de la société. Même ces dieux de l'humanité. Superman, qui réussie à tendre une main à un de ses ennemis. Atomic-Skull … qui trouve un chemin vers lequel marcher. Le chemin montré par Superman. Un chemin difficile. Mais vers un véritable objectif. Et non une lutte dans le vent. Les groupes d'écoterroristes. Qui réussissent à bloquer une grande partie des trafics maritimes et aériens par leurs actions.

Et d'autres.
D'autres ficelles.
D'autres pensées.
D'autres envies.

Hsin Zhao expire doucement. Après l'argumentaire de cet ancien professeur – toujours en fonction, mais dans un autre établissement. « Je vois que vous êtes toujours aussi perspicace. Bien que j'ai peur que votre perspective soit fausse, Professeur. » Sourire poli. « Je reconnais les efforts pour permettre à des métahumains et autres êtres incroyables à contrôler ce qu'ils sont, mais aussi à leur donner des objectifs. Et des connaissances. Vous voyez, il n'y a aucune flatterie – ou peu – dans ces mots. C'est un fait. Cette construction n'est pas … qu'un symbole. » Il tape légèrement du pied sur le sol, désignant cette université, mais aussi tout ce qu'elle représente. « C'est une donnée importante dans l'évolution de notre perception des choses et dans notre manière d'appréhender l'avenir. Nous avons tous et toutes manqués de lucidité, ces dernières années. Gouvernements, Officiels, ou même Scientifiques - du moins, une partie d'entre eux, qui préféraient voir en certains êtres de simples cobayes. Maintenant que cette porte est ouverte, il est précieux qu'elle le reste. Qu'importe le pays qui observera vos prochains mouvements. Car ils voient votre construction comme une machine. Une nouvelle machine. Certains en ont peur. Alors ils attendent. De voir ce qui se passera. » Un regard. Vers une fenêtre.

« Ce n'est pas mon cas. Je connais déjà vos faits. Et je reconnais votre savoir et vos capacités. Ce qui me mène à la prochaine petite erreur. Les faits. Rien que les faits. Je suis d'accord. Je suis amplement d'accord. Mais encore faut-il qu'ils soient prouvés. Et je peux vous l'assurer … »

Il approche. D'un pas. Pour mieux observer cette technologie holographique. Mais aussi pour mieux capter le regard de la caméra qui doit dévoiler son visage. Qui doit observer le mouvement de ses yeux. De ses pupilles. La psychologie. Une autre science. Plus humaine. Mais qui dit que le corps laisse des marques, lorsque l'on ment.

« Le gouvernement chinois désapprouverait réellement ma démarche s'il venait à l'apprendre. Je ne suis pas envoyé par eux. Et c'est une chose que vous pouvez, j'imagine, rapidement découvrir par vos connaissances … relationnelles et technologiques. » Une vérité. Il lui laisse même le choix. De vérifier ou non. Si cela est un fait. « Et oui. J'ai contacté Mr. Kord. Et je n'en ai pas honte. Je pense réellement que son entreprise peut être un acteur important dans le développement de nouveaux moyens de subvenir à nos besoins énergétiques, médicaux, technologiques. » Puis, un pas en arrière.

Alors que son interlocuteur décide de retourner à des affaires, plus concrètes.
Calculs importants. Expériences essentielles. L'exploration du Multivers.
Une recherche importante. Qui pourrait ouvrir de nouvelles portes.

Alors, Hsin Zhao regarde l'androïde. Un léger rire s'extrait de ses lèvres – sans doute, au loin, une autre existence laisse entendre un léger rire. Impertinence. Audace. Des qualités. Oui. Mais attention à ne ce qu'elles ne deviennent pas un défaut. Approchant alors de cette interprétation technologique de la secrétaire, le chinois sort une carte de sa poche intérieure. « Disons que pour le moment, cela me convient parfaitement. » Serrant la main du robot – sans hésitation – puis donnant sa carte, un numéro inscrit dessus. L'une de ses lignes. Un hochement de tête.

« Bonne continuation à vous et à votre directeur. Rappelez-lui mon bon souvenir. »

Puis, lentement, il s'y dirige. Vers l'extérieur. La garde du corps le rejoint dès qu'ils sont à l'air libre. La fraîcheur hivernale est bien là. Bien présente. Remontant légèrement le col de son manteau, l'oligarque retourne jusqu'à sa voiture, s'installant derrière. Une voix. Celle de la femme qui l'accompagne. « Alors monsieur ? » Puis. Un rire. À nouveau. Celui de Zhao.

« Il semble que l'agenda de ce cher directeur soit complet. Mais … espérons que cela change rapidement. »