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Une marche pour rencontrer la Peur et la Folie [PV Crane]

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Une marche pour rencontrer la Peur et la Folie [PV Crane] Dim 20 Mar 2022 - 14:14

Il y a, dans ce monde, des mentors reconnus pour leur pédagogie. Soucieux du bien-être de leurs protégés, ils ont l'œil expert et prennent le temps d'évaluer leurs capacités, au compte-gouttes. Le Monde les aime car ils ont des règles d'or, incontestés mais surtout, incontestables:

-Inculquer patiemment des bases saines à leurs élèves ;
-Féliciter leurs victoires sincèrement ;
-Ne surtout pas brusquer la petite créature que l'on élève au rang d'expert.

Tant d'enseignements stables que la société érige au rang de valeurs fondamentales pour qui ne désire pas choquer l'opinion publique.

Spoiler:

Hélas, Lord Death Man ne fait pas parti de ces mentors. Il a déjà pris plus d'un an à anticiper les progrès de sa protégée et à encaisser ses coups de couteau meurtriers. Dans sa tête, elle est prête. Elle peut mieux faire.

Viser mieux, aussi.
Tuer mieux, surtout.

Il l'a toujours traité sans ménagement car il sait que la jeune fille ne bronchera pas. Elle se contentera d'y voir là une formalité, afin d'éviter de prendre les choses trop à coeur, comme elle le fait si habituellement pour signer chacun de ses assassinats.

Voilà pourquoi il a décidé de lui laisser...un peu d'indépendance.

Après tout, sa protégée doit faire ses propres expériences.


Une marche pour rencontrer la Peur et la Folie [PV Crane] Images10


A Gotham City, Flatline oeuvre pour apprendre à vivre. C'est ainsi qu'avec un sourire noir et serein, elle profite du silence que lui offre le toit de l'un des endroits les plus sinistres de son nouveau lieu de vie : l'asile maudit d'Arkham. Le bâtiment des parias, où l'on écorche à vif le Reclus à défaut de pouvoir guérir la pestilence de sa folie.

Sa présence ne relève pas de la curiosité morbide. Lord Death Man lui a sous entendu qu'il serait bon de récolter toute information utile et relative aux criminels d'Arkham, sans plus d'explications, soupçonneux de voir de grands noms disparaître et certains; réapparaitre. Alors par précaution et pour préparer son infiltration, les doigts de la jeune fille défilent de couteau en couteau pour s'assurer que le tout y est, non sans apprécier la froideur de leurs lames: un, deux, trois...

Parfait.

Son visage se veut sérieux mais son coeur bat tout de même la chamade. Cet avant-goût d'adrénaline, cette sensation de liberté...Après des mois passés à fuir sous la tutelle ferme et stricte du baron japonais, cela n'avait pas de prix ! Si la sécurité de l'Asile n'est pas absente, elle est pour l'instant plus facile à déjouer qu'elle ne l'imaginait : avec un peu d'espoir, la suite se déroulerait également sans plus de difficulté. Mentalement, son cerveau reconstruit sa stratégie, point par point. La présence de conduit d'aération, les caméras absentes, quelques chambres désignées dans la mémoire de l'un de ses détenus qu'elle avait "croisé" -sous entendu au bord de la mort-...L'échec y est finalement peu probable. Ce sera même, sûrement, un jeu d'enfant.

Ni une ni deux, Flatline se redresse et part en direction des conduits d'aérations pour s'y immiscer. Se voulant aussi discrète qu'une souris, elle prend soin d'éviter tous bruits superflus. Ses coudes bien écartées, elle ne met pas longtemps à trouver une première sortie, et tente déjà d'en ouvrir la grille en la secouant de droite à gauche, très légèrement. Grille qui crisse un peu, une seconde; un son désagréable qui lui tire une grimace peu satisfaite sur son visage de fantôme. Hésitante, son corps stoppe tout mouvement, prête à agir en fonction des conséquences... Par chance, rien ne survient : la voie est libre.

Avec agilité, elle se laisse tomber au sol de la pièce abandonnée, prête à s'enfoncer au coeur de l'asile. Elle ne sait que partiellement ce qu'elle va brièvement y rencontrer : des fous, oui. Des criminels, certainement. Mais il existait une autre sorte de mal dans cet asile. Comme une malédiction, déjà dépeinte dans les mythes qui l'entourent. C'est l'atmosphère de mort qui y règne et qui caille ses murs qui met Flatline mal à l'aise. Et plus les couloirs défilent, plus cette sensation de menace est renforcée. Mais dans le fond, n'est-elle pas elle-même l'une de ces potentielles futures menaces ? Dans le miroir un peu crasseux, son reflet ne revoit pas l'image d'une Sainte : avec ses habits en cuir noir, ses cheveux immaculés et son maquillage rappelant un crâne humain...

Dire qu'elle ne ressentait aucune forme de pression serait un mensonge. Mais rien d'insurmontable : Nika est habituée à son étreinte. De quoi se faufiler aisément entre les murs du pénitencier. Pour l'heure, tout du moins.


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Re: Une marche pour rencontrer la Peur et la Folie [PV Crane] Mer 23 Mar 2022 - 12:10

Arkham est sans aucun doute une ville à part entière, et rare sont ses habitants qui diront le contraire. Seul le saint d'esprit pourra rétorquer, mais qu'est-ce qu'une personne douée de raison dans un asile de dingue ? Assurément celle qui a un problème.

Tout y était vivant : remplacez l'East End par les soins intensifs, Amusement Miles par le centre médical, le Bowery par le pénitencier ou encore le manoir Wayne par le manoir Arkham et vous obtenez une ville plus dynamique, plus jouissive et avec bien plus d'ambiance que dans tout Métropolis ! La seule raison pour laquelle les fous internés voulaient s'échapper de là dedans, c'est uniquement parce que Gotham représentait une bien plus grande cour de récréation. La presqu'île disposait de lieux de loisirs, comme les jardins botaniques où le Chapelier prenait en ce moment même le thé avec Humpty Dumpty. Elle recelait de lieux secrets, presque mythologiques, plongeant celui qui voulait en percer les mystères dans une transe qui ferait même frissonner le chevalier noir. Il y avait tant à dire sur l'endroit, qui pour le non initié, pourrait ressentir l'atmosphère noire, angoissante, poisseuse mais qui, pour l'habitué, était absolument tout le sel de l'établissement.

Depuis que Crane en avait pris possession, les tarés avaient plus de temps libre, plus de sorties, tandis que les moins fous étaient bien plus brutalisés. Mais l'île était également plus attentive. Déjà présente, la pègre dirigée par Warren White, le grand requin blanc, était désormais bien plus productive et active. Crane manquait de sécurité pour réguler tout ce trafic ... Mais il comptait bien changer la donne pour que celui qui était son souffre douleur il n'y a pas si longtemps reste dans les clous. L'endroit était à la fois plus vivant ... Et plus silencieux, car il savait reconnaître quand un intrus pénétrait ses portes. L'ambiance changeait. L'atmosphère n'était plus la même. Les gens se sentaient épiés, comprenait que leur espace avait été foulé. C'était comme un sixième sens, une intuition. L'intrusion n'était pas spécialement mal perçue : cela pouvait être le Batman, et une nouvelle fête allait commencer pour certains, tandis que d'autres se feraient casser la figure. Cela pouvait être un nouveau, et là c'est lui qui allait passer un sale quart d'heure. Mais ça pouvait être un autre justicier, ce qui apportait les mêmes effets que pour une intrusion de Batman ... Mais avec plus de surprises. Plus d'inconnues à l'équation.

Ce qui n'avait jamais été fait, c'était un vilain qui y entre de lui même. En théorie, Scarecrow avait pris l'asile de l'intérieur, et ne s'en était pas échappé. Ce qui pouvait s'apparenter à une première. Mais ce n'était toujours pas un vilain qui y entrait de lui même pour le fun, ou quoi que ce soit d'autre. Ce serait vraiment également inédit.

Mais en réalité, lorsqu'on dit que l'île comprend qu'il y a un intrus, ce n'est pas spécialement les personnes qui y habitent, mais bien l'île elle même. Comme pour n'importe où, l'espion ressentirait une paranoïa. Mais ici ... Elle serait croissante, pour n'importe qui. A cause de l'ambiance hystérique qui pouvait se dégager de l'île, oui, mais également à cause de sa renommée. Non pas à cause des fous qui arpentaient l'asile, mais aussi à cause des histoires de meurtres, des rumeurs de magie noire, de mythes cachés ou de contes de fantômes.

L'île était vivante, malgré son calme plat du soir, grâce à tout les récits qui l'habitait. Malgré sa petite taille, comparé à d'autres villes ... Arkham était la cité qui avait le moins révélé ses secrets. Malgré toute les fouilles et les aventures en son sein. Et avec toute cette frayeur accumulée, toute cette terreur émanant de l'angoisse imposée par l'asile ... Crane vivait. Crane accueillait toute cette tension et s'en nourrissait. Autant sur les patients que sur le personnel.

Dans le manoir Arkham actuellement, c'était un agent d'entretien qu'il martyrisait. Le pauvre homme n'avait en réalité rien fait de mal. Mais l'épouvantail avait besoin de mener des expériences à bien. Et cela voulait dire que certaines personnes devaient souffrir.

A l'heure où tout les psychopathes, sauf lui même, étaient enfermés ... Il pouvait se donner à coeur joie de faire ce qui lui plaisait. En tenue de criminel, le coude posé sur la manche de sa faux, dont la lame était accrochée au sol, il contemplait son oeuvre.

"La tête dans l'eau mon ami ... Car l'air au dehors est impur."

Mais l'homme n'en pouvait plus. Le visage baignant dans l'évier, il ne pouvait plus respirer. Relevant sa tête, Crane ne tenta pas de lui remettre, il ne devait pas le contraindre. En revanche, il utilisa sa faux pour planter le pied du pauvre bougre, qui remis instantanément sa tête là où elle était quelques minutes auparavant.

"L'air rentre par toute les issues possibles de la peau. L'air est nauséabond ... Piquant, étouffant. Seule l'océan peut répondre à la problématique. Seul l'océan est pur. Plonges-y."

L'homme ne trouvait un réconfort que dans l'absorption de l'eau, ce qui était bien sûr mortel pour son corps. Alors il aspira, aspira ... Jusqu'à ce que son corps n'en puisse plus. Même par réflexe, il ne tenta pas de s'échapper de la dangereuse emprise de l'eau. Au dernier moment, Jonathan constata que c'était bien trop triste de priver son patient de la peur qui l'attendait en dehors de son confort. Alors il lui retira la tête de l'eau, et l'homme se mit à hurler. Ce qui était bien avec le sérum, c'est que Crane n'avait même plus à lui planter la peau pour que sa victime comprenne tout de même que l'air était extrêmement nocif. Il devait s'imaginer une peau déchiqueté, en train de fondre ... Ou dieu sait quoi.

Crane se dirigea alors vers l'ordinateur, jetant à peine un coup d'oeil aux seules caméras qui marchaient, tapant sur son clavier le résultat de ses recherches, bercés par les cris du pauvre diable qui se tortillaient.

Des cris qui pourraient montrer le chemins aux âmes perdues ...




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