"Martha Kent est morte." [LIBRE] Dim 2 Oct 2022 - 20:15
Aussi vieille que New York. Fondée sur la Côte Est et établie initialement par des Francs-Maçons britanniques sous opium. Etendue par des architectes locaux rongés par l'absinthe. Par principe inapte à l'habitation humaine...
Gotham City.
Qui, cependant, essaye de s'améliorer – commence à s'améliorer. Grâce à de bonnes âmes. Grâce à des cœurs inspirés. Grâce à des héros inspirants. Ceux en collants ; et ceux qui n'en ont pas, aussi.
Il y a encore des gens bons, à Gotham. Il y a encore de bonnes personnes, qui osent réagir quand quelque chose ne va pas – quand quelqu'un ne va pas bien. Même dans les quartiers périphériques. Comme ici.
Où une femme est tombée, en pleine rue. Où une femme errait, pour essayer de se faire à cette ville ; cette nouvelle ville, si différente de la sienne. Si différente de Smallville.
Une femme est tombée, victime d'un malaise – et une autre femme l'a aidée. L'a amenée chez elle, pour qu'elle souffle. Ça n'a pas aidé. Alors... alors celle qui fait office de Bon Samaritain a appelé les secours – puis le numéro d'urgence, de la femme en souffrance.
Elle l'appelle. Elle le contacte. Elle contacte... Clark.
Il se change. Il entre. Il voit, la femme ; il l'entend. Il avance. Il s'avance. Vers elle. … vers elle.
Elle. Qui ne bouge plus. Qui ne réagit plus. Qui... ne respire plus.
Sa mère. Martha Kent. Sa mère. Martha. Sa mère.
Sa mère... est morte.
Martha Kent... est morte.
Et Clark se fige. Et Clark s'arrête. Et Clark s'agenouille. Et Clark ne bouge plus.
Pendant des secondes. Pendant des minutes. Pendant des heures.
Tandis que... la nouvelle se diffuse. Dans toute la ville. Dans tout le pays. Dans tout le monde. Martha Kent... est morte. Martha Kent est morte.
La mère de Superman... est morte.
Une foule se réunit, de manière improvisée, devant la maison de la femme qui a voulu aider – et qui s'en veut, d'avoir donné l'information à des proches ; qui l'ont diffusée. Une foule se réunit.
En silence. Sans bouger. Sans un mot. Une foule se réunit. Martha Kent est morte. Et Clark... Clark ne bouge... toujours pas de son chevet...
(HJ/ Bonjour à tous ! Un RP qui n'a pas vocation à être lourd ou long, malgré le thème. Il est Libre, mais plus pour y donner des réactions ou un passage. Merci d'avance aux intéressés /HJ)
Situation : Sur le point de fêter son 18ème anniversaire
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Re: "Martha Kent est morte." [LIBRE] Lun 3 Oct 2022 - 1:48
Mais si Clark ne bouge pas de son chevet, des gens de bien viendront à lui. Pour lui offrir ce que personne d'autre ne peut lui offrir: une main compatissante, des mots tendres, une épaule sur laquelle pleurer, peut-être. Ce qu'il mérite, ce dont il a besoin.
Je l'espère de tout cœur, car pour le moment, il n'y a que moi. Moi qui suis arrivé dès les premiers partages. Moi qui ait eu l'honneur de connaître cette grande dame ses dernières semaines. Moi qui n'ait rien pu faire pour prévenir ce drame. Un drame naturel, normal quelque part, mais un drame tout de même.
Alors en attendant que les choses aillent mieux, que le soleil repointe le bout de son nez, je suis là, empêtré dans un fatras d'émotions et de souvenirs. Perdre sa mère, perdre le dernier de ses parents, je l'ai vécu, moi aussi, il y a des années. Mon deuil a pris du temps à se faire, mais je suis capable d'affronter ce chagrin, cette perte, ce feu glacial, ce froid brûlant, les larmes qui dévorent les joues alors qu'elles remontent jusqu'à sortir, l'impression qu'il n'y aura plus jamais de havre de paix en ce monde.
Devenir orphelin, quel que soit l'âge, ça arrache un bout de soi, ça ébranle son monde. Un pilier ressenti comme inaltérable tombe, forçant à trouver un nouvel équilibre, et à tanguer jusqu'à y arriver. Mais les choses vont mieux quand des amis viennent soutenir son monde avec le leur. Et... même si lui et moi ne sommes pas vraiment amis... je n'oserais pas me considérer ainsi... c'est ce que j'essaie de faire. Un peu. Avec mes moyens.
Voilà pourquoi je n'ai pas hésité à entrer dans la demeure de cette citoyenne bienveillante. Voilà pourquoi, masqué mais le visage quand même à nu, humide sous le tissu, je me suis avancé jusqu'à Clark et Martha, pour m'agenouiller. Avec respect. Avec affection. Souhaiter un dernier bon voyage, c'est le minimum que je pouvais faire pour la maman qui a donné au monde Superman, qui m'a redonné l'impression d'avoir des parents, quand elle logeait chez moi.
Je n'insiste pas, cependant. Je ne force pas ma présence plus que de mesure. Cette histoire n'est pas la mienne. Le respect passe aussi par l'effort de ne pas s'approprier l'effort, par l'art de mesurer son empathie. Alors, après un bref instant de recueillement, et une main tendre posée sur l'épaule si fragile de l'Homme d'Acier, je me recule, je le laisse seul avec sa mère, avec ses émotions, car c'est ainsi que doivent être les choses, je crois.
Avec l'accord de la propriétaire du lieu, dont j'ai sauvé le cousin pas plus tard que la semaine dernière tiens, Sideways retourne dans l'ombre. Discrètement, sans un bruit, comme à son habitude.
A portée de voix. A portée de main. Prêt à bondir en cas de besoin.
Pour l'homme. Pour le fils. Pour Clark Kent. Et pour lui seul.
Silver Banshee
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Re: "Martha Kent est morte." [LIBRE] Lun 3 Oct 2022 - 12:27
Spoiler:
La silhouette d’une femme en robe noire et à la chevelure blanche descend du ciel pour se poser sur l’immeuble en face de la maison autour de laquelle une foule silencieuse s’est rassemblée. Si dans les récits médiévaux la manifestation d’une banshee avait des aspects guerriers car était associé à l’annonce des morts durant la bataille et à leur passage dans L’Autre Monde cela était perçu différemment à l’époque moderne et dans une société en paix. Pour ceux qui y croient la banshee annonce la mort de cause naturelle au sein d’une famille ou d’une maisonnée. Dans tous les cas pour ceux qui s’intéressaient à la légende sa présence était prise comme celle d’une messagère de la mort, violente ou paisible selon son implication dans celle ci. La mort faisait partie du cycle de la vie et n'était ni bonne ni mauvaise et c’était un peu ce que Siobhan devenait au fil des années au contact de celui qui avait été son ennemi puis son mentor et enfin son ami. Superman, Clark Kent l’avait elle apprise depuis peu.
Il y a quelques jours a peine Clark s’était confié à elle pour lui parler de la mort de son père adoptif Jonathan et c’était maintenant Martha qui le quittait. Sachant qu'il serait atteint par ce décès celle qui avait presque oubliée ce que cela faisait d’avoir des parents après tous ces siècles fait ce que font les banshee dans cette situation. Elle pleure et se lamente. Puis parce qu'il faut qu'elle réussisse à transmettre les émotions qu'elle ressent pour la douleur de celui qui perdait sa mère elle entonne depuis le bord du toit Amazing Grace, un quantique chrétien écrit par le capitaine d’un navire négrier, un homme sans aucune morale qui rechapé in extrémis d’une tempête où il avait failli périr trouva dieu et la foi. Cherchant à absoudre ses péchés il devint alors militant de la cause abolitionniste et écrivit cette chanson. Interprété d’une voix cristalline par celle qui cherchait elle aussi la rédemption elle fut vite reprise par la foule.
Re: "Martha Kent est morte." [LIBRE] Lun 3 Oct 2022 - 16:15
Deux ombres fendent la foule qui se presse aux abords de l'appartement où repose Martha Kent. L'une est élancée, porte un large chapeau sombre, un imperméable tout aussi foncé. L'autre est plus petite, plus menue, presque comme si elle était transparente, son ample cape noire flottant à peine à la mesure de ses pas.
Car Rachel n'est pas venue seule aujourd'hui. Elle l'a appelée dès qu'elle a perçu la détresse de son frère. De son grand frère de coeur. Celui qui a toujours été là pour elle. Alors... se doit elle d'être là pour lui, de faire quelque chose pour lui. Alors elle l'a appelée. Elle. Pour qu'elle brise le silence, qu'elle annihile la distance, même si elle est de son fait à lui. Il a besoin d'elle, particulièrement aujourd'hui. Alors est-elle venue. Sans l'ombre d'une hésitation.
Ce genre de situation... c'est le pire qu'il peut arriver à une empathe de la facture de Rachel. Le chagrin qui enserre les coeurs, les remords qui vont souvent avec, les regrets... parfois l'amertume, l'incompréhension, la frustration... Elle le perçoit, ce chant qui résonne au dessus de leur tête. Il est beau, il est doux, mais il est aussi profondément mélancolique. Un bel hommage. Mais un hommage qui lui rend la tache encore plus ardue. Alors Rachel presse le pas.
Elles passent entre les gens sans même les frôler, alors que Rachel la guide à travers la foule. On a l'habitude de ne pas la voir, on n'a l'habitude de l'éviter, même sans le vouloir. Alors... il est plus simple pour elles deux que ce soit l'ancienne Teen Titans qui ouvre la marche.
La bâtiment ne lui offre pas plus de sérénité que l'extérieur, et c'est à pas lents qu'elle pénètre dans la petite chambre. L'ombre qui l'accompagne choisit de rester en retrait, le temps pour Rachel de dire aurevoir. De faire ses adieux à celle qui prenait encore soin d'elle, il n'y a que quelques jours à peine... Se dirigeant vers le lit où elle repose, elle déglutit plus fort qu'elle ne l'aurait souhaité. Les émotions sont si fortes... Celles de Clark, mais aussi celles de... Derek. Elle veut être forte. Pour lui. Elle n'aspire qu'à prendre sur elle. Pour lui. Mais elle en est incapable. Alors... est-ce un visage ruisselant de larmes qui se présente devant Martha et son fils.
Délicatement, elle dépose une rose aux pétales écarlates près de la défunte. Fermant doucement les paupières, les lieux sont alors baignés d'une douce magie, une sorcellerie authentique, réelle et bienveillante. Une multitude de petites flammes apparaissent peu à peu, lévitant avec légèreté, plongeant la pièce dans une étrange atmosphère, à la fois douce et presque chaleureuse étant donné les circonstances. La rose se cristallise, comme si une fine couche de verre venait recouvrir le moindre pétale. Ainsi jamais elle ne s'altèrera, jamais elle ne se fanera. Elle restera aux côtés de Martha... pour l'éternité.
Les prunelles azurées de Rachel se posent avec douceur sur Clark, alors qu'elle fait le tour du lit. Tendrement, elle enlace ses épaules et dépose un baiser sur sa joue. Puis elle se détourne, non sans lui avoir adressé un regard empli de compassion, et se dirige vers le fond de la pièce, là où se trouve Derek. Sans un mot, elle se glisse dans son ombre, dans l'ombre qu'il a volontairement faite naître. Sa main vient chercher la sienne et ses doigts s'entrelacent aux siens alors qu'elle pleure en silence. Dans un silence absolu. Sans rien dire de plus. Sans faire un geste de plus.
C'est à ce moment qu'elle approche. Son chapeau a rejoint la patère de l'entrée, ainsi que son imperméable sombre. Une longue cascade de cheveux brun accompagne un mouvement léger, alors que Lois Lane traverse la faible distance qui la sépare de son époux. Il a fuit. Il les a fuis. Car plus que de l'abandonner elle, il a surtout abandonné leur enfant, qui n'a pas revu son père depuis près de deux mois. Lui en veut-elle pour cela ? Bien entendu. Mais est-ce le moment de le lui reprocher ? Evidemment que non. Ils auront une discussion, cela est une évidence. Mais certainement pas maintenant, certainement pas aujourd'hui ni dans ceux à venir.
Alors elle s'assoit à ses côtés, sans un mot, dans un silence presque religieux. Sa main vient chercher la sienne. Le geste est doux, tendre, alors que sa main enveloppe la sienne et qu'elle pose la tête sur son épaule.
Localisations : Vous voyez un garçon vert ? C'est sans doute moi.
Inventaire : -Boite-Adolescente offerte par Mister Miracle. Elle détient une connaissance encyclopédique sur tout l'univers.
Lui permet de survivre dans des conditions extrêmes. L'aide à se diriger dans des endroits inconnus.
Elle lui permet également de communiquer avec Mister Miracle ou d'autres porteurs de Boites crées par des New-God.
La Boite-Adolescente est cachée.
-Crocs de Famine offerts par le héros Shazam
Re: "Martha Kent est morte." [LIBRE] Lun 3 Oct 2022 - 22:02
Une silhouette violette aux oreilles de chauves-souris sautent sur les toits de Gotham. Stéphanie Brown, troisième Batgirl et unique Spoiler de cette ville rongée jusqu'à la moelle par le crime tentait de faire son travail de super-héroïne. Ce qui revenait souvent à décaniller des truands lambdas dont les crimes étaient tout de même bien au-dessus que du simple vol de son sac à main à une pauvre mère-grand sans défense. Et en parlant d'une mère-grand, l'une d'elle était récemment au cœur des actualités de Gotham. Martha Kent est morte. Les informations fusaient sur les réseaux sociaux à une vitesse hallucinante, d'autant plus que 'grâce' aux Kandoriens, l'on savait que cette adorable habitante de Smallville était la mère adoptive de Superman. Superman qui avait encore une certaine côte de popularité sur Terre malgré tout ce qu'il s'était passé à Métropolis dernièrement.
Stephanie se rend à l'endroit où se trouvait le corps de la malheureuse lorsqu'une boule verte surgit d'un Tunnel-Boom qui apparu juste au-dessus d'elle. Beast Boy venait d'arriver à Gotham sous la forme d'un chat atterrit souplement sur ses quatre pattes et grimpa sur un muret en face duquel se trouvait la maison où reposait la dépouille de Martha Kent. -Tu as appris aussi Gar ?
-Oui ! C'est horrible pour Clark et Jon. D'ailleurs... je ne sais même pas où il est lui.
Tout à leur tristesse pour la mère de Superman, beaucoup devaient laisser de côté le petit Superboy qui venait de perdre sa grand-mère. Comme il était introuvable, ses amis ne pouvaient qu'espérer qu'il soit chez lui, ou au moins auprès de gens qui l'aime. Pour l'instant, les deux héros descendirent du toit où il étaient perchés pendant que non loin d'eux, une Banshee entonnait un chant funèbre beau et triste qui toucha le cœur des deux jeunes personnes. Ils arrivent finalement dans la pièce où Martha gisait, et Beast Boy repris sa forme humaine. Sa forme véritable. Parce qu'une personne comme celle ayant élevé un héros tel que Superman méritait qu'il lui rende hommage sous cette apparence.
Il y avait beaucoup de tristesse ambiante, des gens pleuraient. Garfield aperçu Rachel et Derek repliés dans leur coin d'ombre, mais n'alla pas vers eux. Il s'agenouille devant le corps tandis que Steph' s'était rapproché de Clark et Loïs. Elle ne savait pas trop quoi dire ou faire et présenta ses condoléances à la famille. Beast Boy rejoignit le groupe à son tour.
-Mes condoléances aussi. Vous savez, moi aussi je sais ce que c'est... De perdre sa mère comme ça. Je suis vraiment désolé... Sa voix commença à se briser.
-Gar... Lui souffla l'héroïne blonde pour le rappeler à l'ordre.
-Ah, pardon. Si vous avez besoin, ou si Jon a besoin aussi on est là. Steph' et moi. Il peut venir nous voir s'il a besoin de parler.
Il sourit... Un peu. Parce qu'il était toujours ce héros qui essaie de sourire même lorsque les choses ne vont pas. Pour essayer de chasser un peu la tristesse qui pesait si lourdement dans cette maison. Et aussi parce que... Peut-être que Martha Kent ne voudrait pas voir qu'elle ne laissait que tristesse et malheur derrière elle. Non, pas elle. Pas la mère de Superman.
Et pendant ce temps, juste en face de l'être mythique qui honorait toujours l'âme de Martha Kent de ses lamentations, se tient un autre être appartenant au registre de la science-fiction. Martian Manhunter invisible aux yeux de tous écoutait. Plus que la litanie de Siobhan, il entendait celles de ces pauvres âmes qui pleuraient la mort qui reposait dans ces lieux. Et parmi elles, c'était bien celle de Clark qui ressortait le plus. Alors, l'esprit du martien alla frôler celui du kryptonien, emportant dans son sillage un peu de la tristesse de Superman. J'Onn ne se permettrait pas de transformer l'âme d'une personne, pas même celle d'un ami. Mais il pouvait compatir et prendre sur lui un peu de sa peine. Parce que le Limier aussi savait... Il savait ce que cela faisait de tout perdre. Et de se sentir seul au monde. Alors il était là. Invisible, mais présent. Et compatissant. Il partageait cette peine qu'il ne comprenait que trop bien.
Cassandra Cain
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Re: "Martha Kent est morte." [LIBRE] Mar 4 Oct 2022 - 2:18
Cassandra Cain a un historique avec Gotham City. Elle l'a vu grandir, au moins durant son adolescence. Une ville de crimes, de vices, de violence. Une cité de Chauves-Souris. Ses frères et sœurs, ses compagnons, son père adoptif.
Il y a eu des frictions. Beaucoup de frictions. Elle a préféré partir. Cela valait mieux. Pour eux. Pour elle.
Aujourd'hui, elle n'est pas venue par gaieté de cœur. Elle est venue pour le travail. Pour un boulot qu'elle trouve de plus en plus difficile à effectuer. L'ARGUS n'est plus ce qu'il était ... si tant est qu'elle ait été un jour convaincu de ce que l'institution portait comme idéaux.
Elle était à Gotham parce qu'une station d'écoute était à Gotham, spécialement pour surveiller les proches de Clark Kent. Superman.
Cassandra avait déjà dû combattre très violemment les ressources humaines de l'Agence quand on avait appris que son rôle d'agente de liaison avec Conner Kent - le Superman d'alors - dépassait le cadre strictement professionnel. Elle avait dû combattre les auditeurs internes quand ils avaient essayé de lui arracher sa véritable identité et celle de ses proches. Des Kent, notamment. Ils avaient échoué.
Et maintenant, le secret était éventé. Clark Kent était Superman. Le monde entier le savait ; et elle ne devait le maintien de son poste qu'à la disparition de Conner Kent et à ses états de service exceptionnels.
Et Cassandra, acrobate de génie en équilibre sur la corde raide, venait probablement d'envoyer tout cela voler comme un château de cartes.
Déjà, parce qu'elle avait désobéi à l'ordre direct de son supérieur de ne pas se rendre sur les lieux, en menaçant au passage de tuer quiconque la retiendrait - et on la connaissait trop bien au sein des services pour ne pas essayer de vérifier si elle était sérieuse -.
Ensuite, parce qu'elle avait pris un SUV d'intervention banalisé pour remonter les boulevards de la ville à toute allure, sirènes hurlantes. Au mépris de toutes les règles de discrétion. Au mépris des checkpoints militaires qui avaient commencé à apparaître comme partout ailleurs depuis que le Général Lane avait été déclaré "gouverneur" de la Terre. Au mépris des forces de police qui tentaient de maintenir un semblant de normalité dans une cité qui semblait toujours à une étincelle de l'embrasement. Au mépris du code la route et de simple bienséance, même, quand elle se fraya agressivement un chemin à travers l'attroupement à coups de klaxons et de sirènes.
Martha Kent était morte.
Elle l'avait connu, un peu. Pour être la chose la plus proche que Conner avait eu d'une mère, probablement. Une belle-mère beaucoup plus supportable que les clichés... Une femme admirable, toujours gentille, ouverte et à l'écoute. Une personne qui ne l'avait jamais jugé, qui avait toujours été heureuse de l'accueillir et de les voir ensemble avec Conner. Véritablement heureuse.
L'une des trop rares personnes qui n'essayait pas de mentir. Qui n'avait rien à prouver.
Une personne détentrice d'un vrai superpouvoir : son Humanité.
Celle qui permettait de comprendre, au moins en partie, d'où pouvait venait cette bonne volonté parfois ... insupportable, de Superman ... Et dieu savait qu'en tant que Batgirl et au regard de son héritage, elle l'avait subi, cette bonne volonté !
Conner avait disparu.
C'était maintenant au tour de Martha Kent.
Cassandra n'avait aucune raison de venir. Elle n'avait aucun lien avec cette femme. Elle ne l'avait vu qu'une poignée de fois. Et elle supportait mal son apple pie, en plus.
Elle était venue quand même. Pour elle-même, pour Conner. Pour le symbole. Parce qu'elle aimait bien Martha... Parce qu'elle ne méritait pas ce qui lui était arrivé. Certainement pas.
Elle aurait au moins mérité de mourir sur sa ferme. Sur ses terres. A Smallville.
Avant de descendre, Cassandra laisse ses armes dans la voiture. Elle prend une grande inspiration, ensuite, et plonge dans la foule. Dans le contact. Dans le chaos, qu'elle n'est pas parvenu à fendre entièrement. On l'admoneste, on la chahute, on lui demande de quel droit elle se comporte ainsi, à forcer le passage.
Elle n'y prête pas attention.
Contrairement aux photographes. Les photographes, qui mitraillent, qui canardent sans relâche. La mère de Superman est morte ! Le gros titre est là ! Regardez donc, n'est-ce pas Silver Banshee, là-haut, à entonner une oraison funèbre ? Oh, voilà les ventes assurées ! Ils arrosent de flashs à tout va la maison, la foule, ceux qui sont venus, ceux qui entrent ... elle-même. Cassandra est dégoûtée. Elle fait une embardée.
Pour leur parler. Non, pour hurler à leur adresse :
" Il est où votre respect ? "
Ils continuent, ils la sermonnent eux aussi. Liberté de la presse. Liberté d'expression. Cassandra a envie de faire un massacre. Elle se retient. Elle essaye, au moins. Ça ne suffit pas. Elle attrape un appareil photo hors-de-prix à la volée, l'éclate au sol. Le journaliste l'apostrophe, la menace, l'agrippe.
Cassandra craque. Une paume ouverte fuse.
Il s'effondre par terre, le visage terriblement ensanglanté, il ne bouge plus.
Il est inconscient. Ils ne le savent pas. Un vent de terreur s'empare des journalistes.
Bien. Ils sont à Gotham, autant qu'ils découvrent la tradition locale.
" D'autres volontaires ? " demande-t-elle, balayant agressivement les reporters d'un regard assassin, jaugeant les plus entreprenants. Ils sont encore sous le choc.
" Cassez-vous maintenant ! Et appelez le 911 pour ce crétin ! " conclut-elle en désignant l'homme inconscient.
Elle les quitte. Rejoint la maison. On l'injurie de nouveau. Elle répond par un majeur brandi par-dessus l'épaule.
Elle rentre. S'arrête sur le perron. Regarde la locataire, celle qui a voulu aider, celle qui a vendu la mèche. Elle l'a vu. Elle a peur, elle aussi. Ou bien est-ce de l'incompréhension ? Les émotions s'embrouillent, et l'état d'esprit de Cassandra n'aide pas. Elle lui demande si elle fait partie de la famille. Cassandra secoue la tête. La locataire lui dit que d'autres sont déjà rentrés.
" Ah. "
Pas la peine d'élaborer plus. Cassandra n'a jamais été la plus brillante détective de la Batfamily, mais il faudrait être particulièrement stupide pour ne pas savoir qui était au chevet de Martha Kent. Au chevet de sa mère.
Oh, elle voit Derek James, depuis l'encadrement de la porte. Elle voit la figure encapuchonnée de Raven. Elle reconnaît aussi et surtout les cheveux blonds et l'expression irradiante de Stephanie Brown, sa meilleure amie. Affectée mais digne, en compagnie de Beast Boy.
Et c'est en la voyant qu'elle se sentit sale. Mauvaise.
Alors elle trouva plutôt un tabouret sur lequel s'asseoir dans la cuisine, pour ruminer l'absurdité de son coup d'éclat. Ce n'était pas à elle de faire ça. Elle s'était précipité alors que ce n'était même pas sa mère ... Ni même sa belle-mère, d'ailleurs. Elle avait surréagi ... Elle s'était dit qu'en l'absence de Conner, peut-être que quelqu'un devrait être là pour ..? Non, elle ... ne savait pas. Elle n'avait pas été là pour lui. Peut-être qu'elle voulait faire amende honorable ? Peut-être pourrait-elle rattraper tout ce qu'elle avait manqué ?..
Etait-ce pour Conner, qui ne pourrait pas venir ? Etait-ce pour Superman, qu'elle ne connaissait finalement que peu ?
Comment pouvait-elle ruiner tout ce qu'elle approchait à ce point ?
" ... Sacrée journée, hein ?.. " adressa-t-elle à la propriétaire, seule miroir à la portée duquel elle pouvait faire rebondir ses pensées creuses, d'un air désespérément pataud.
La vérité, c'était qu'elle ne savait pas comment dire au revoir ... Car ce n'était pas parce qu'elle savait tuer les autres, qu'elle en avait pour autant appris à accepter la Mort.
Re: "Martha Kent est morte." [LIBRE] Mer 5 Oct 2022 - 1:20
La foule est dense... de plus en plus dense. S'il n'y avait que des amicaux envers Clark, ou des badauds à la limite... cela irait encore. Mais plus la nouvelle se répand, et plus les journalistes de tous bords affluent. Lorsque nous parvenons aux abords de la maison, les camions de toutes les plus grandes chaînes télévisées du pays se pressent dans la rue. C'est presque le capharnaüm dehors. Comme si... comme si il avait besoin de ça en ce moment.
J'extirpe un soupir alors que la foule s'écarte sur notre passage. Certains parce qu'ils me reconnaissent, d'autres sans doute impressionnés par la stature et la mine sévère des deux soeurs qui m'encadrent. Mes doigts se referment sur le col de la chemise d'un homme s'apprêtant à pénétrer dans la maison.
- Vous n'avez rien à faire ici. Dis-je d'une voix douce, mais qui ne saurait tolérer le moindre refus.
Le journaliste se tourne vivement vers moi, semblant manquer de me répondre sur un ton qui aurait été relativement inapproprié à cet instant. Mais, comme tout bon journaliste qui se respecte, dès que son regard se pose sur la tiare qui orne mon front, il se retient in-extremis.
- Il n'y a aucun scoop que vous ne connaissiez déjà ici. Alors, soyez assez aimable de laisser cette maison et ceux qui l'occupent en paix.
Le ton reste courtois, mais il est sans appel et ne souffrira d'aucun manque de retenu s'il s'entête, ce qui ne semble pas être le cas car, haussant les épaules comme un enfant pris en flagrant délit de la bêtise à venir, il se détourne et file vers la ruelle adjacente, son appareil photo en main. Qu'il tente toujours de passer par un autre chemin si le coeur lui en dit... Deux autres Amazones sont déjà postées dans la rue qui jouxte la maison pour empêcher les curieux d'approcher de trop près.
Adressant un regard entendu aux deux soeurs qui m'accompagnent, vêtues de leur tenue de cuir brune, elles acquiescent en silence alors que je passe la porte de la maison. Tant qu'elles seront présentes, aucun indésirable ne franchira cette porte. Aucun.
S'il y a bien une occasion où je me dois d'apparaître telle la Princesse que je suis censée être, c'est bien aujourd'hui. Parce qu'elle le mérite. Parce que lorsque l'on honore une reine défunte, on se pare des atours qui sont à la hauteur de ce qu'elle était de son vivant, de ce qu'elle restera par delà la mort. Alors, la longue robe diaphane que je porte flotte-t-elle discrètement dans mon sillage, tandis que je passe la porte de la chambre où sont déjà rassemblés plusieurs personnes. Les délicates lueurs qui flottent dans l'air comme autant de petites flammes, symboles de celle, ardente, qui habitait le coeur de Martha jusqu'à il y a si peu de temps, se reflètent sur ma tiare et le collier d'or que je porte autour du cou.
La Princesse est en ce jour venue rendre hommage à la Reine. Une grande Reine. Une mère. Sa mère.
J'ai cru perdre la mienne à deux reprises. Par deux fois, je l'ai pleurée, j'ai tenté de faire mon deuil, jusqu'à avoir la chance de finalement la retrouver. Alors... si je ne connais pas la perte définitive de l'être aimé, j'ai suffisamment cru avoir perdu ma propre mère, que je chéris plus que tout, pour savoir ce que Clark est en train de vivre.
Je salue les personnes présentes dans la pièce d'un léger mouvement de tête. Les anciens Teen Titans sont là, certains d'entre eux du moins. Ainsi que Derek, que j'ai brièvement rencontré. Et... Lois. Un doux sourire se dessine sur mon visage. Je ne doutais pas réellement qu'elle ne serait pas venue. Elle n'aurait pas pu l'abandonner, pas dans ces circonstances. Mais il est bien de constater qu'elle est là. Qu'elle est déjà là.
Je m'approche à pas feutrés du lit où repose Martha et je me positionne à sa tête. Plaçant délicatement les mains sur ses joues, je me penche pour déposer un baiser sur son front, alors que je murmure à son intention.
- Reçois la bénédiction des Dieux, ma chère Martha. Athéna veillera sur ton âme jusqu'à ce que tu accèdes à la paix éternelle. Je m'en suis assurée.
Et à ces mots, je glisse une pièce d'or frappée du sceau des Amazones dans sa main, avant de refermer délicatement ses doigts pour qu'elle reste dans sa paume. Cette dame là... ne traversera pas les limbes. Ni celles d'Hadès, ni celles nouvellement acquises d'Arès. Non. Cela... n'arrivera pas.
Je l'observe quelques instants, posant sur elle un regard très doux, avant de détourner les yeux. Je salue sa compagne d'un bref mouvement de tête, tout en lui adressant un frêle sourire, puis je m'avance vers mon ami. Mon ami qui est en si grande souffrance.
- Clark.
Mes mains se posent sur ses joues et je dépose un baiser sur son front.
- Je partage ton chagrin et toute mon affection t'accompagne. Elle t'accompagnera toujours. Ou que tu sois et quoi que tu fasses.
Oui. Quoi que tu fasses. Je l'ai déjà prouvé auparavant, je le prouverai de nouveau si nécessaire.
Re: "Martha Kent est morte." [LIBRE] Mer 5 Oct 2022 - 16:12
Il écoute. Il les écoute ; tous. En silence. Immobile. Figé. Les yeux fermés.
Il ne peut pas. Il ne peut pas les ouvrir. Il ne peut pas échapper aux ténèbres de ses paupières. Il ne peut pas. Il ne veut pas. Il n’y arrive pas.
… car elle est là.
Immobile. Figée. Allongée. Sur un lit. Toute habillée ! Impossible. Inacceptable. Jamais. Jamais elle ne ferait cela. Jamais elle n’aurait commis un tel impair. Jamais elle n’aurait souillé des draps, un lit avec ses chaussures ; même si elles étaient toujours propres. Non. Impossible. C’est…
Cela le confirme. Cela l’affirme. Elle… elle est…
Si elle ne l’était pas, elle ne serait pas ainsi. Et la voir… va le confirmer ; le confirmera. Donc… non. Non. Non, non, non, non. Non.
Le déni. Le refus. Le rejet. La fuite. … l’évasion. Dans les sons. Dans les bruits. Dans les réactions. Dans les mots. … qui le ramènent. Ici. Avec elle. A elle. A… à sa…
Il souffle. Il soupire. Il écoute.
Derek James, qui confirme sa maturité tant personnelle que professionnelle, en se tenant à distance tout en étant proche. Touchant et sincère. Siobhan, qui livre le plus bel hommage qu’elle puisse donner à une défunte. Clark le sait, et le valorise ; même si l’admettre est une torture, car cela implique d’accepter… l’inacceptable. Stephanie Brown, Garfield Logan qui, maladroits mais bien intentionnés, viennent dire quelques mots tendres et beaux. Tandis que, plus loin, J’Onn J’Onzz se recueille en paix et en silence. Cassandra Cain, qui exprime des émotions contrariées, contrariantes, par la seule manière qu’elle connaisse ; en rendant justice, en forçant l’ordre. Par les poings. La Princesse Diana intervient en juge de paix, évidemment, mais aussi avec grâce, douceur et respect. Touchant le fils, pour le consoler ; au moins un peu. Offrant à une femme que l’on pourrait considérer de peu, de rien, de commun un honneur… qui lui est dû, pour ce qu’elle a été en secret pour le monde. Et… Rachel, aussi. Rachel, avant. Rachel, que Clark a jadis sauvé, et pour qui il a désormais une responsabilité réelle, intense ; fraternelle. Rachel l’empathe, happée par l’émotion, rongée par les sentiments – mais quand même là. Mais quand même présente. Et…
Oui. Elle. Aussi. Elle. Evidemment. Elle.
La seule qui, par sa présence, le fait frissonner ; le fait bouger, légèrement. La seule qui l’anime. Sans rien dire. Juste par sa présence, cette aura qu’il sent – qu’il sentira toujours. Qu’il détectera, toujours.
Elle. Vers qui il se tourne – pour qui il rouvre les yeux. Et figer, sur elle, un visage déchirant ; et déchiré.
Une larme coule lentement de sa joue, alors qu’il la fixe – il la regarde. Il soupire.
Il tremble, encore. Il tremble. Il sait. Il sait ce qu’elle pense. Il sait ce qu’il a fait ; mal fait. Et ce qu’il n’a pas fait. Surtout.
Il les a abandonnés ; Jon et elle. Leur fils… et sa femme. Son épouse. Lois. Il tremble, encore. Et il sent sa main le rejoindre, le toucher – monter, vers sa joue.
Il soupire. Un souffle lourd. Un souffle long. Un souffle intense. Un souffle déchirant. Un souffle… qui libère. Un souffle qui le libère ; un peu. Au moins un peu.
Il la regarde, alors. Il la regarde, longuement. Il la regarde. Il acquiesce. Il hoche la tête ; et se redresse.
Il se relève. Il serre les poings. Il serre les dents. Il baisse les yeux. Il ose. Il force. Il se force. Il…
Il la regarde.
Un sanglot s’échappe de sa gorge. Un frisson s’empare encore de lui ; il ne le refuse pas. Il l’accepte. Il… y plonge. Il s’y plonge.
« Ma… man… »
Il s’y reprend, pour dire ce mot ; ce simple mot. Ce nom. Qui compte tant. Qui est… qui a été tout ; pour lui. Longtemps.
Maman. Sa maman. Elle… Elle n’est… plus.
Il souffle. Il acquiesce. Il… se penche. Il s’avance ; vers elle. Il ferme les yeux. Il pose son front sur le sien. Un instant. Un instant seulement – mais quel instant.
Un instant qui ne peut durer ; et qui ne dure pas. Il se relève, alors. Il se relève, il se détourne. Il s’arrête, soudain. Il se retourne. Il tend son bras. Il tremble – mais il réussit.
Il ferme les paupières de sa mère. Puis inspire. Puis se détourne.
Il s’avance. Il marche, un peu. Il sourit, à ceux qu’il croise. Il fait un signe, à la pauvre dame qui les accueille ici. Il devra la remercier, vraiment. Il sort.
Il ose sortir. Il ose se placer, dans l’entrée ; devant la foule. Il la fixe. Il les fixe.
Il laisse son regard glisser, sur eux ; sur eux tous. Il les fixe. Il les regarde. Il hoche la tête, encore.
Il soupire – et parle.
« … merci. »
Pas plus. Pas moins. Il n’a guère la force pour plus – mais il ne pouvait pas faire moins. Il doit être poli. Il a été bien élevé. Et… il est hors de question de lui faire défaut ; de ne pas suivre ses préceptes. De ne pas respecter… sa maman.
Inventaire : 1 Paire d'aérodisques
2 Bâtons d'eskrima
Re: "Martha Kent est morte." [LIBRE] Mer 5 Oct 2022 - 21:06
Martha Kent est morteLibre
La triste nouvelle, Dick l'apprend par les infos et des messages d'autres héros. Il s'en veut d'avoir retenu Clark, mais pourtant, il n'était pas fautif, c'était la faute de Despero. Cette distraction avait empêché Clark d'entendre la détresse de sa mère. La mort des parents de Grayson fut une chose terrible, il pouvait ressentir ce que Clark était en train de vivre. C'est évidemment avec le cœur lourd qu'il se rend au domicile où se trouvait Martha. Habillé sobrement, il arrive sur place. Une foule de curieux se masse devant la demeure. Grayson se fraie un chemin et pénètre dans ce mieux chargé d'émotions. Il salue d'un signe de tête les héros qu'il connaissait et arrive à la hauteur de Clark. Ce dernier est au chevet de sa mère. Dick n'était pas insensible à cette situation et avance vers Kent. Il ne connaissait pas Martha plus que ça, mais la moindre des choses était de soutenir et d'apporter l'amour que sa famille avait besoin.
Dans un simple geste, il pose sa main sur l'épaule de son ami.
« Clark je...je suis désolé... Je serais là pour toi et Jon.»
Il regarde quelques minutes la défunte, baisse la tête en signe de respect et fait demi-tour pour rejoindre le reste du groupe. Au passage il salue celle qu'il admirait beaucoup, Diana. Elle répond d'un signe de tête également.
Jon apparut alors discrètement, son regard croise celui de Dick. Grayson avance vers lui pour le prendre dans ses bras. Jon s'effondre de chagrin.
« Je suis désolé mon grand, tellement désolé....Je suis là si tu as besoin..Je serais toujours là.»
Pour Dick, Jon était comme un fils, il l'estimait beaucoup et le voir dans cet état lui rappeler la peine qu'il avait eu dans le passé. C'est la voix non sans émotion que Dick trouve le courage de formuler une nouvelle phrase.
« Vas voir ton père, il a besoin de toi. Nous sommes tous avec vous.»
Inventaire : Gants d'Atlas (prêtés par la reine des amazones), décuple la force de leur porteur.
Re: "Martha Kent est morte." [LIBRE] Jeu 13 Oct 2022 - 12:45
Wonder Woman fendit la foule comme une paire de ciseaux dans de la soie. Du haut de mon perchoir, j'avais une vue imprenable sur cette rue, sur cette maison où Martha Kent reposait, sur les allers et venues. La mère adoptive de Kal El, qui, par la force d'une énergie que l'on ne connaît qu'aux parents, en avait fait Clark Kent, un homme bon, probablement trop pour cette planète, gisait désormais dans un lit. Sans cérémonial, portant encore sur elle tout d'une vivante. Tenue de ville fonctionnelle, un visage pas encore marqué par le trépas si ce n'était cette détente des traits et la rigidité qui commençait à toucher ses muscles.
J'allais devoir m'approcher.
Dans mon gant noir droit, une fleur. Un Lys barbu pour être tout à fait exacte.
Dans le salon des Kent, lorsqu'il était encore entier, il y avait toujours eu une étagère avec les photographies de différents voyages et souvenirs de famille mais également et aussi étrangement que cela paraisse, une peinture très détaillée d'un lys barbu. Martha avait un jour remarqué mon regard interrogatif sur cette incongruité dans leur décoration et elle s'était expliquée avec un petit sourire. Son époux, ou plutôt celui qui était à l'époque son futur époux, n'avait pas trois sous en poche et ne put pas lui acheter de rose pour un bal à Smallville. Les fleuristes avaient tous été dévalisés et il s'était rabattu sur le genre de fleurs que l'on n'offrait à personne : des lys, à cause du pollen qui tâchait particulièrement. Pas porté sur les fleurs et ne voulant pas arriver les mains vides, il lui avait acheté celle-ci qu'il avait trouvé jolie.
C'était effectivement une belle fleur, elle plaisantait ensuite avec une certaine espièglerie qu'elle avait passé le bal le plus fabuleux de sa vie avec une robe tachée de pollen ocre.
Un souvenir incarné dans cette simple fleur.
Krypton, celle de "Terre-2" en tout cas, était une nation fière et intellectuelle qui ne voyait pas dans la mort plus qu'un arrêt des fonctions vitales, une fin biologique que la reproduction permettait d'euphémiser. On ne pleurait pas les morts, on les saluait et on transmettait dans leur sépulture des cadeaux, des symboles. Aucun paganisme, juste une forme intellectualisée où plus le symbole était personnel et alambiqué et plus le lien avec l'individu était fort. J'aurais pu apporter un épis de blé, pour le symbole puissant qu'il était, mais ce lys m'était apparu plus parlant. Plus personnel aussi.
De même on venait aux veillées avec un vêtement adéquat, je n'avais hélas que mes bottes pleine de boues, ma cape poussiéreuse et une armure qui n'était guère de meilleure présentation. Tant pis. J'avais dû aider un barrage à tenir pendant trois heures en Afrique avant de venir ici en apprenant la nouvelle. Autant dire que j'espérai un peu de compréhension sur ce point.
Je décollai de la gargouille qui me servait de point d'observation et atterrissai devant la porte ouverte. Je m'y glissai. Le visage aussi froid que du marbre et aussi fermé qu'un gisant, j'approchai. Chacun avait rendu son hommage, à sa manière, avec sa délicatesse ou son handicap. Mes bottes émettaient un bruit mat avec ce sol parfaitement ordinaire. Mon armure émettait des cliquetis qui fendaient le silence de recueillement.
Aucun regard pour l'assistance que j'avais déjà détaillée de ma super-vue au travers des murs. Tête haute, yeux dirigés vers le corps allongé, je ne regardait ni Derek, ni Cassandra, ni Garfield, encore moins John ou Stéphanie ou Richard. Pas même Loïs ou Clark.
Je déposai la fleur à coté de celle de Rachel, sans un mot.
Mon visage était inexpressif, dur même. Voir Martha Kent allongée sans vie n'allumait en moi ni rage, ni tristesse, ni colère, ni regret. La mort était notre lot à tous et tous nous tomberions un jour. ça ne rendait pas cette confrontation plus simple mais cela évitait de trop se laisser aller.
Je vis plus loin Kal/Clark dans les bras de Loïs. Effondré, laissant libre court, lui, à ses émotions.
Lui qui avait longtemps été un mythe incarné en Superman, un homme incarné en Clark, un kryptonien incarné en Kal El allait, pour le meilleur comme pour le pire, devoir accepter d'être un peu moins Superman, Clark ou Kal, de cesser de dissocier ses trois vies pour devenir un symbole nouveau, plus équilibré peut-être, un amalgame meilleur sans doute. Il en sortirait probablement grandi, pas sans difficulté, pas sans heurt ou douleur. Le temps résoudrait tous les problèmes. Il n'avait pas le choix.
Porter une main sur son épaule aurait été un geste appréciable, peut-être. Une parole, quelque chose, un signe amicale ou fraternel. J'offris cependant le silence comme dernier hommage à cette femme morte. Aucune marque de proximité. Aucune affection envers Clark. Il était assez entouré et certaines présences sonnent faux.
La douleur étreignait l'assistance.
Dans des moments comme celui-ci, il fallait que certains tiennent bon. Diana tenait avec sa grandeur habituelle, d'autres se laissaient aller à larmoyer.
Ici n'était pas ma place.
Ma présence n'excéda donc pas deux minutes. Le temps de venir jusqu'au corps, déposer la fleur et faire demi-tour, dans un silence minéral que seule ma tenue perturbait.
J'avais encore beaucoup à faire... regretter les morts n'en faisait pas partie.
Et je m'envolai pour je ne sais où... certainement là où ma place était...
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