Red Alert [Razer]

Red Fight [Razer]

Metropolis.
La Ville de Demain. La Cité du Futur. Une mégalopole immense, puissante, qui a fait jadis le pari de la technologie… et a fait le bon choix, au vu de la puissance réelle qui se dégage de ces tours, de ces rues, de ces ponts et de cette vie grouillante.

Si Gotham est le visage sombre de l’Amérique, Metropolis est clairement sa face lumineuse – pleine d’espoir, et d’optimisme.

Tout n’y est pas parfait, bien sûr. Il y a des crimes. Il y a des drames. Il y a des endroits difficiles.
Les Suicide Slums, notamment, sont une marque difficile à évacuer de la face de la ville, et incarnent clairement sa mauvaise conscience.
Cela demeure cependant un phénomène limité… restreint. L’essentiel de Metropolis demeure brillante, puissante ; et positive.

Bien entendu, l’influence de Superman y est pour beaucoup.
L’Homme d’Acier a jadis décidé de s’installer ici… et la ville a grandement profité de cette présence, de son effet d’entraînement.
Des problèmes ont suivi, évidemment. Des drames, aussi. Mais… mais les habitants préfèrent voir le verre à moitié plein ; malgré les attaques récentes de Kryptoniens rebelles.

Metropolis va de l’avant, cependant. Et bénéficie même d’un nouvel ajout au mythe du Dernier Fils de Krypton.
La Maison Superman.

Un building immense, massif, imposant. Niché au cœur de Metropolis.
Construit en quelques jours. Formé en quelques heures.
Forgé par l’esprit de Superman… mais aussi par les meilleurs architectes qui existent. Un ensemble de pointe, particulièrement doté en technologie et en structures d’aides. D’où son existence.

La Maison Superman est là pour aider.
Elle accueille quiconque a besoin d’aide, dans n’importe quel domaine. Technologique, scientifique, médical, social, juridique… tout.
Superman a rassemblé des spécialistes dans tous les domaines, toutes les possibilités. Des bénévoles, mais aussi des salariés.

La Maison Superman débute – mais est déjà lancée ; et fonctionne bien. Elle a des résultats.
C’est la raison de la venue ici de John Stewart.

Le Green Lantern a parcouru les kilomètres séparant Ivy Town de Metropolis rapidement ; très rapidement. Avec l’espoir que la Maison Superman puisse l’aider.
Razer, surtout.
John transporte en effet le corps brisé, blessé et marqué d’un Red Lantern qui a rejeté l’influence de son anneau – mais a fusionné avec ; pour sauver des vies. Un acte noble et fort, qui justifie que Stewart tente tout pour lui.

Il a ainsi accéléré la cadence et la vitesse de son vol… mais aussi alerté à distance la Maison Superman.
Les équipes sont prêtes, déjà. Les portes s’ouvrent à son arrivée.
Tout le bâtiment est en effervescence.

Les gens restent polis et calmes – mais ils s’interpellent, ils s’appellent. Ils s’activent.
C’est un défi. C’est un gros défi.
Ils veulent assurer. Ils doivent assurer. Ils doivent aider… et sauver ce Red Lantern surprenant ; tout en ayant l’opportunité de l’étudier. Un peu.

« Hem… bonjour ? »

John s’est posé, et confie Razer à des infirmières. Il est un peu troublé ; gêné.

« Est-ce que… est-ce qu’il y a… quelqu’un, en charge de tout ceci ? »

Il se doute que oui. Il aimerait bien la découvrir, cette personne.
Notamment parce que… Superman n’est pas là. Pas encore ? A voir. Il aimerait bien revoir le boy-scout, quand même.

« Je suis là, Monsieur Stewart. »

Une voix directe et féminine s’élève, alors qu’une femme arrive ; les yeux fixés sur un écran, tandis que les premières analyses sur Razer sont réalisées.

« Je suis Lori Carmichael ; bonjour. Ancienne de S.T.A.R. Labs, désormais à la Maison Superman. Je vois ce qu’il se passe… et bé. Est-ce que vous avez quelque chose d’autre à dire ? Nous allons tenter de toucher l’anneau… pouvez-vous vous reculer, un peu ? Par sécurité. »

John sourit devant le côté bravache de la scientifique. Tandis que des robots et des pinces approchent, pour à peine frôler l’anneau Rouge.
A voir ce que ça peut donner…

Razer est a peine conscient quand il est emmené dans la salle d’examen stérile de la Maison Superman a Metropilis. Il respire de manière trop rapide et superficielle, mais il respire toujours… pour le moment. Son signe vital ne cesse de diminuer lentement mais surement.

Presque comme si le Red lantern avait sereinement accepté la mort et s’y laissait guider…

Au grand dam des médecins et spécialistes qui l’entouraient. Qui faisaient tout leur possible pour le stabiliser, sauver sa vie, le ramener vers les vivants.

Pour le moment sans succès. La tentative semble sans espoir. Si le patient a déjà accepté qu’il était mort… le ramener n’en est que plus difficile.

Le corps ravagé de Razer est prêt à jeter l’éponge. Son esprit finalement apaisé, calmé, purifié par le feu intense qu’il a plus tôt absorbé, puis expulsé dans une tentative désespérée de sauver la ville d’Ivy Town ainsi que la planète entière.

Illana lui sourit, les bras ouverts, accueillante.

Malgré tout, il a sur les lèvres – la partie qui n’est pas presque dévorée par les brûlures – un sourire calme. Il n’a clairement pas peur, l’Issue ne l’inquiète en rien.

Il est tranquille. Il est en paix. Il est-

« NYYYAAAAAAARGH!!! »

Soudainement, l’anneau qui vient d’être effleuré, qui a fusionné avec son corps, réagit violement, et il réagit mal. Très mal. Il perçoit être entouré d'inconnus, aux intentions nébuleuses... L'anneau entre en mode protection automatiquement et passe a l'action.

Des flammes et des lames rouge brûlantes explose hors et autour de lui comme une barrière protective infranchissable, et au centre, Razer semble aux prises a une violente crise. Il spasme, fait des soubresauts qui n’ont rien de naturels et se cambre en un arc qui semble près a le casser en deux, et vue l’état fragile et a moitié détruit de son corps… Ça ne serait même pas surprenant.

Ses yeux son maintenant grand ouverts et brillent comme des braises ardentes, et sa bouche est béante, un cris guttural primitif de douleur et de rage primaire s’en échappant.

Le cri semble durer des heures, assourdissants et glaçant.

Puis soudainement il se calme et des mots s’y insinue. Un langage inconnu de la terre, la langue natale de Razer sans l’ombre d’un doute.

Les seuls mots reconnaissables sont le nom de sa défunte épouse, et celui d’Atrocitus… Le premier dit d’un ton suppliant, le second… dans un sifflement de pure haine.

Le cocon rouge hérissé de lames d’où des flammes menantes sont a intervalle éjectées en avertissement de ne pas se rapprocher l’entoure toujours… Il semble impossible de l’approcher.

L’arrivée d’une présence connue, d’un visage familier, a un effet… intéressant, et immédiat.

D’une chose, Razer tourne un regard brûlant, plein de douleur et de colère, mais aussi de tristesse et d’angoisse, vers Superman dans un mouvement brusque qui fait presque craquer les os de son cou. Il cligne des yeux – l’œil car l’un des deux a vu sa paupière brûlée presque entièrement - une fois, deux fois.

Puis la reconnaissance y apparait, la lumière rouge intense diminue, et la forme jusque là tendue et crispée semble relaxer.

« C-Clark?... »

Sa voix est râpeuse et rauque, a peine au-dessus d’un murmure. Ses cordes vocales ne semblent pas avoir été épargnées… Il lève une main tremblante – la gauche car la droite ne vaut guère mieux qu’un moignon carbonisé. Sauf l’anneau, qui demeure intact fusionné au doigt squelettique…

Elle retombe vite sur la table, les forces du Red Lantern apparemment épuisées. Mais ce qui est le plus intéressant a voir, c’est la reconnaissance, l’espoir même qui s’allume dans ce regard rouge. Teinté d’inquiétude, et d’une confiance vacillante.

« Tu… es venu. »

Razer semble ne pas y croire, peut-être penses-t-il qu’il hallucine. Dans son état ce ne serait guère surprenant. L’un pourrait se demander, en le regardant, comment il peut encore être en vie…

Simultanément, le seconde chose qui se passe, est que le cocon, bien que demeurant menaçant et hostile envers les inconnus a l’extérieur, s’étend et s’adoucit a l’intérieur pour accueillir le nouveau venu. Clairement, il fait confiance a l’Homme d’Acier a un niveau subconscient que son anneau de pouvoir enregistre et inclut dans son protocole de protection automatique.

La question de Superman est sans doute rhétorique, en grande partie. Il ne s’attend certainement pas a une réponse cohérente de la part d’un moribond sur ce qui est d’apparence son lit de mort.

Cependant, razer le surprendra encore en formulant une réponse, sous la forme d’une bien surprenante question, pleine d’espoir et d’inquiétude.

« Ais-je… bien fait? Illana… est-ce… est-ce qu’elle… pourra enfin me… pardonner? ... »

La réponse à cette question, lui seule la connait. Et en cette instant, en cette minute, alors qu’il est aux portes de la mort, c’est la seule chose qui lui importe. La seule chose qui a de la valeur encore a ses yeux.

Il a besoin de l’absolution de son amour, de son épouse… de sa lumière.

Razer entend. Il entend, et il ferme les yeux. Une larme, unique, échappe de son bon œil et coule le long de sa joue. Il ne bouge pas et ne fait rien pour le contenir ou l’arrêter.

L’Absolution.

C’est ce qu’il souhaite recevoir, ce qu’il espère se montrer digne d’acquérir, mais la seule personne, l’unique individu dans tout l’Univers qui pourrait la lui accorder… n’est plus.

Et Razer le sait, son esprit conscient, rationnel, en est bien conscient.

Cependant, en cet instant précis, dévoré de douleur, de colère, d’angoisse et d’un espoir presque si grand qu’il en est douloureux… il doit faire un choix.

IL a un choix a faire, maintenant, dans cet instant, alors que sa vie est dans la balance et que les seconde s’écoulent, marquant l’extinction de celle-ci.

Combien de temps lui reste-t-il? Des minutes, des secondes?

Razer… pleure.

Il est incapable de contenir les émotions nouvelles et presque étrangères qui l’assaillent depuis des semaines, maintenant, depuis Shard, et Atrocitus, et puis…

Sa rencontre subséquente avec cet homme qui a réussi l’impossible. L’a convaincu que, peut-être, il y avait une autre voie que la colère, un autre chemin que la vengeance.

Et cet homme se tiens là, a ses côtés, maintenant, et il doit faire un choix.

Attendre l’absolution de sa défunte épouse dans la mort… ou accepter l’absolution de son nouvel ami, allié, peut-être sauveur et continuer le vivre.

« Suis-je… pardonné? »

La question est enfin posée. Pardonné de quoi, quelqu’un pourrait demander, mais si Clark, Superman, a aussi bien cerné le personnage, le caractère, de Razer qu’il le croit, il comprendra.

Il demande l’Absolution, pour acpeter de continuer a vivre, et donner une chance aux spécialistes de faire leur travail. Jusque-là, le cocon tiendra, aussi fort et impénétrable, sans faille.

La vie de Razer, dans cet instant, est donc littéralement dans les mains de Superman, et de la réponse qu’il donnera a cette unique, d’apparence très simple, question.

Ça n’avait jamais été de sa faute…

Depuis si longtemps il vit dans un purgatoire de sa propre construction, fait de haine, de rage et de culpabilité. Est-ce sain, logique ou même acceptable?

La plupart des gens diraient non. Non, ça ne l’est pas.

Cependant, et pour aussi longtemps que cet anneau a été a son doigt… Razer s’y est accroché comme a une bouée de sauvetage. Il s’est accroché a ses sentiments car s’étaient les seuls que la rage générée par l’anneau permettait… aucune émotion positive ne pouvait survivre dans un tel environnement.

Ou du moins, c’est ce qu’il a toujours été endoctriné a croire. Alors il n’essayait même pas.

À quoi bon?

Il méritait tout fragment, toute nuance de souffrance qui l’habitait, augmenté et encouragé par l’anneau. Il le méritait. Le méritait…

Ou non?

Sur cette table d’examen, aux portes de la mort, le Red Lantern est en pleine crise. Il ouvre la bouche suite aux paroles de Superman, pour répondre, dénier, rejeter mais… il se rends comte qu’il ne le peut pas.

Il pense vouloir l’absolution, de sa femme, de tout ceux qu’il a blessé, tué, mutilé mais en fait… Il pense en avoir besoin pour vivre mais en fait…

En fait…

« Pas… de ma faute… »

Le murmure est faible et encore une fois, la seconde fois depuis son arrivée sur Terre, une larme coule le long de sa joue, échappée de son bon œil. Dans son œil intérieur, il voit Illana lui sourire, tenant par la main l’enfant qu’il n’aura jamais connu, sans visage mais quand même souriant. Elle hoche la tête d’encouragement, elle lui fait signe, elle…

Elle lui aurait pardonné, il le sait déjà.

« Merci… » Un léger sourire étire le coin intact de sa bouche alors qu’il parle, presque un râle. « Pour tout… mon ami… »

Plusieurs choses se passent alors simultanément. Le dôme autour de Razer et Superman tombe et les médecins et scientifiques peuvent enfin atteindre leur patient. Et ils ne tardent pas a le faire, lançant ordres et instructions, et entourant le mourant en un instant.

Sur la table, Razer est entré en convulsions, violentes, douloureuses, et un râle plus qu’inquiétant sort de sa bouche. Seul le blanc de ses yeux révulsés est visible et il semble aux prises avec une agonie intense. L’anneau a son doigt clignote de plus en plus faiblement, et une légère vapeur, une sorte de fumée brûlante, s’élève de son corps ravagé.

Ça a déjà commencé. Son sang corrosif, acidique, a déjà commencé à le tuer et le brûler de l’intérieur, alors qu’il coule de plus en plus vers l’oubli.

Tel est le destin d’un red Lantern qui est agonisant, quand leur corps décide de lâcher, l’anneau se retourne contre eux et les détruit, puis retourne au créateur avant d’être donné a un nouveau porteur.

***Quelques part dans les limbes…***

Pendant un long moment, Razer flotte dans des limbes glauques, l’obscurité totale l’entoure.

Une éternité semble passer. Puis lentement, une douce lueur blanche commence a s’élever, et une présence qu’il n’a pas sentie depuis des années l’enveloppe.

« Razer? Réveille-toi mon amour. »

Il ne veut pas se réveiller. Être conscient signifie souffrir. Il en a assez de souffrir. Il ne veut plus souffrir. Il est… tellement fatigué de la souffrance, de la Rage, de la haine…

Il veut le repos, il l’a mérité, non? Il a sauvé la ville de Skallox. Il a sauvé la planète entière… Il a mérité le repos et la paix. Il le sait maintenant, rien n’est de sa faute, ça n’a jamais été sa faute, sa culpabilité… est apaisée.

Elle est apaisée. Il se sent… bien, en paix, complet.

« Razer. »

La voix est plus ferme, mais toujours douce et invitante. Il se rappelle lentement. Il ne peut pas s’en empêcher, il craque un œil ouvert… et la voie.

Illanna.

Telle qu’elle était lors de leur dernière rencontre. SI belle, resplendissante, blanche et pure dans cette robe qui semble presque éthérée. Et cette lumière iridescente derrière elle… est-ce des ailes, ou juste le soleil brillant derrière sa forme?

Il cligne des yeux une fois, deux… puis se jette dans ses bras et la serre contre lui de toute sa force. Elle est si réelle, si chaude, si… présente! Il pleure, il ait qu’il pleure, des larmes coulent sur ses joues.

Elle retourne l’étreinte mais seulement brièvement, puis le repousse gentiment pour pouvoir voir son visage. Son expression est calme et résolue, déterminée.

« Tu ne peux pas rester ici, Razer. Tu dois repartir. Ta mission… tu n’est pas prêt à nous rejoindre encore. »

« Illana? Mais de quoi parles-tu? Nous sommes ensemble, je ne comprends pas… »

Sa confusion et sa douleur sont claires, et de la tristesse s’insinue dans le regard doux de sa douce épouse. Sa lumière… Sa lumière qui porte maintenant ce titre a sa juste valeur.

Elle prend sa main droite et caresse doucement le doigt sur lequel il porte l’anneau des Red Lantern. Elle le tapote presque gentiment, avec un air de léger reproche.

« Il est en train de te tuer. Il te dévore. Tu dois l’alimenter, pour rester en vie. Tu ne peux l’enlever, mais tu peux le contrôler, mon amour. »

Elle prend son visage entre ses mains, le regarde dans les yeux et ajoute, d’une voix dont le sérieux et la fermeté ne laisse aucun doute.

« Je ne t’en ai JAMAIS voulu pour ce qui est arrivé. Jamais. Atrocitus m’a tué pour te contrôler. Il nous a TOUS LES DEUX manipulés. SI tu dois encore en vouloir a quelqu’un pour alimenter cet anneau que tu portes… alors ce ne seras pas toi-même, tu m’entends? Tu. N’est. Pas. Responsable! »

Elle l’embrase alors, et Razer, dont les joues sont humides de ses larmes, retourne le baiser telle une flamme ardente. Elle est la première a briser le baiser et reculer, une expression a la fois intense, fervente et aimante dans le regard… mais aussi peinée et douloureuse.

« Je suis désolée de devoir te faire ça mais… tu dois vivre. Tu dois vivre. Je ne cesserai jamais de t’attendre. »

Et puis elle devient floue pendant une seconde, et il se retrouve dans leur ancienne maison, juste a temps pour voir…

« NON!!! »

Atrocitus qui lâche le corps sans vie de sa femme a qui il vient de briser la nuque. Razer ne peut tout simplement pas l’empêcher. Il se jette sur lui, mais ce n’est qu’une image, comme un filme qui joue en boucle, encore et encore…

***Temps normal***

Tout cela se passe en quelques secondes alors que les médecins, scientifiques, Superman et John Stewart discute la situation de Razer, agonisant sur la table. Alors que Superman s’apprête a raviver le cœur défaillant de Razer, les machines auxquelles il est attaché se mettent toutes a émettre des sons et devenir folles!

Sur la table, Razer stoppe ses convulsions et ses yeux, qui brillent de nouveau comme des novas écarlates, pleins de rage… s’ouvrent en grand et un hurlement presque inhumain s’échappe de sa gorge déjà bien mutilée.

A son doigt l’anneau brille de plus en plus fort, de plus en plus puissant, avant de sembler se stabiliser dans une lueur qui semble normale pour un être tel que lui.

Il est toujours terriblement brûlé, terriblement faible mais… i ne meurt plus activement. Il n’est plus dévoré, il semble stable et bien que dans un état toujours critique dut a des brûlures si importantes… sa vie ne devrait plus être menacée a chaque instant.

Si pendant cette minute, une main fantomatique, apaisante, touche délicatement le visage de Razer, qu’un visage triste mais souriant regarde le corps inerte mais bien vivant avec douleur mais détermination avant de rencontrer le regard de l'homme d'Acier…

Si des lèvres translucides forment les mots…

« Merci. Ne le laisse pas de perdre à nouveau. »

Vers l’homme qui tente tout pour aider, pour guider et offrir une main amicale a Razer…

Qui pourrait la dire?

Avant que Superman ne puisse toucher Razer, une autre main, éthérée, semi-transparente, se pose doucement sur la sienne, comme une brise légère. Elle le stoppe, et le fixe d’un regard ferme, mais si, si triste. Elle parle alors, mais sa voix semble lointaine et faible, comme un murmure dans le vent.

« Il a tant souffert… Mais il doit encore souffrir… Il n’a pas à le faire seul. Aide-le, mon ami. »

La présence fantomatique s’attarde quelques instants de plus, un sourire triste sur les lèvres, avant de se dissiper lentement, ne laissant derrière qu’une sensation de peine et d’espoir mélangé.

Sur la table Razer gémit maintenant de douleur, a nouveau conscient. Il a les yeux exorbités et le regard sauvage d’un animal blessé. Son œil sans paupière roule comme une balle de pingpong, frénétiquement, l’autre se ferme et son expression ravagée montre juste a quel point être conscient est une torture. Un râle sort de sa gorge mais aucuns mots…

« I-Il…-Ilan-na… »

Un mot enfin, brisé, presque inaudible. Une main se lève dans la direction ou se trouvait l’apparition juste un moment plus tôt. Puis retombe sur la table en constatant la disparition. Il n’y a pas de colère en lui, juste une infinie tristesse. L’anneau, cependant, ne tente plus de le tuer activement, il est stabilisé… Par miracle, il est stabilisé et Razer a une chance de s’en sortir.

Il se rends aussi compte que… Il n’est pas seul. Son regard cherche et semble passer au-dessus des autres personnes présentes dans la salle autour de lui sans les voir. Il cligne furieusement de l’œil plusieurs fois, forçant sa vision a s’éclaircir, la douleur a devenir un grondement distant, pour comprendre ou il est et ce qui se passe.

Il arrête enfin son regard sur Superman, et semble se calmer, bien que son expression ne devienne encore plus peinée, tourmentée.

« Encore… ici? Je… ? Oui? »

Ces quelques mots semblent le vider de ses forces et il semble retourner dans un état inconscient, pendant quelques instants. Il lève lentement la main droite. Celle qui porte l’anneau rouge…

L’anneau qu’il ne peut apparemment pas retirer.

A-t-il enduré tout cela pour rien? Mais quelle ironie… Alors que toute une équipe de docteurs et h.rs tente de lui sauver la vie… Il ne peut être sauvé en fin de compte. Il ne peut…

Mais..

« Non… Elle a dit… Je peux… l-le con-control-contrôler… »

Mais son amour… elle n’a pas dit comment. Il retombe silencieux, sa poitrine se soulevant par intermittence, il n’est pas hors de danger encore a en croire toutes les machines auxquelles il est attaché.

Il rencontre une fois de plus le regard a la fois choqué et empathique de… de son seul ami, en fin de compte. Il a un allié. Il va y arriver… une fois qu’il sera remis sur pieds…

Se débarrasser de la Rage ne semble pas être chose possible, pour le moment, et Razer commence a en prendre conscience alors qu’il passe un terrible moment entre la vie et la mort, l’amour et la souffrance, sur cette table d’examen médical de Metropolis.

Razer… est fatigué. Mais il se bat. Il se bat de toute ses forces pour rester en vie et pour assimiler…

Pour assimiler sa nouvelle relation, ou plutôt l’évolution, de sa relation avec l’Anneau qu’il porte.

Qui, a cause d’un combat terrible et mortel contre un autre Red lantern, s’est fusionné a lui et ne peut être retiré.

Il a joué les Héros, et il doit en payer le prix.

Mais la voix de Superman, ses paroles, perce le brouillard qui entoure son esprit.

La Rage… qui nourrit l’anneau…

Elle peut prendre bien des formes, et demeurer tout aussi efficace comme combustible pour son Pouvoir. Il aurait souhait. S’en débarrasser définitivement, s’en départir et s’alléger l’esprit et l’âme de cette manière mais le destin en a décidé autrement.

L’Anneau rouge fait parti de lui, et demeurera avec lui jusqu’à…

Qui sait?

La rage doit donc continuer d’être alimentée. Les images grotesques emmené au front par Illana se dissipe, l’image d’atrocitus tuant sa femme disparait dans le néant et…

Razer se réveille encore une fois, brusquement, et tente de s’asseoir d’une seule poussée avec un cri… mais ne le peut pas car il est toujours trop amoché, trop blessé, et immobilisé par tout cet équipement qui l’entoure.

Il retombe et prends une inspiration rauque et saccadée, difficile à entendre et douloureuse. Il rencontre le regard de Superman. Il a entendu ses paroles, il comprend, ses poings se serre a ses côté. L’anneau brille d’une flamme rouge constante a son doigt, sa main carbonisée se crispe encore plus, une serre toujours mutilée et inutile.

« L’injustice… »

Il murmure faiblement, tousse un peu, quelques gouttes de sang s’échappe, mais il continue.

« D-de ma situation… d’autres… comme moi. Il faut… il faut… aider, dépasser, aller… plus loin. J’y suis… arrivé. Mieux. Calme… »

Il sourit, plutôt comme une grimace qui semble lui tordre le visage ravagé.

« Une Rage… salvatrice... Positive. Je… je comprends… Construire… plutôt que détruire. »

Il attrappe le poingnet le plus proche de sa main non-mutilée et serre autant qu’il le peut.

« J’aurai… Besoin d’aide… mon ami. »

Spoiler:

Il s'accroche.
De toutes ses forces. De tout son être. De toute son essence. De toute son âme.
Razer s'accroche. Il refuse de céder. Il refuse d'abandonner. Il refuse de laisser... autant gagner Atrocitus, au cœur de ses déboires et drames, que la mémoire d'Illana, qui s'éroderait s'il venait à disparaître.

Razer s'accroche, et s'empare du poignet de Superman.
Pour tenir. Pour résister.
Pour... demander de l'aide, afin de réussir l'impossible défi de réorienter sa Rage pour survivre.

"Oh."

Clark est présent, bien sûr. Et son visage, devant une telle force, exprime le choc bienheureux qu'il ressent en le voyant ainsi.


"Je... oui. Oui, bien sûr. Oui, bien sûr, je... serais là. Je ne t'abandonne pas.
Personne ne t'abandonne !"

Il accepte le contact physique et acquiesce, avant de former un sourire qu'il veut doux et rassurant.
Autour d'eux, les techniciens et soignants continuent d'agir. Lori Carmichael multiplie les interventions et suit les données. John Stewart poursuit sa manipulation d'énergie.
Razer n'abandonne pas ? Eux non plus, alors.

Clark reprend d'une voix chaude et tendre.


"Tu mènes une bataille terrible, Razer, et d'autres suivront. Tu te lances sur un chemin ardu, une redéfinition de soi-même et une révolution dans ton Corps.
Tu ne seras pas seul pour cela. D'autres suivront et... oui. Oui, bien sûr. Je serais là."

Il se penche en avant, malgré les énergies qui demeurent ; et les risques.
Son ton se fait plus bas, devient presque un murmure.

"Souffle. Respire. Laisse... la fatigue l'emporter. Laisse le sommeil te prendre. Tu en as besoin et nous pourrons mieux agir pour te soigner.
Dors. Je... serais là à ton réveil. C'est une promesse."

Superman sourit encore, puis adresse un... clin d'œil à Razer.

Il s'engage. Il promet. Il le fera.
Il sera là.
Il ne le laisse pas... oh non !


Plus tard.
Plusieurs heures plus tard. Plus d'un jour plus tard.
Razer s'éveille.

Il a dormi. Il s'est effondré sans un sommeil sans rêve.
Il s'en réveille - différent.
Son corps va mieux. Son bras est touché, marqué et difficilement utilisable, mais il guérira. Son organisme est usé et ralenti, mais il se reprendra.
Il vit. Il vivra. Il a besoin de repos... et il en a, là.

Dans la Maison Superman.

Celle-ci a retrouvé son calme.
Les techniciens sont moins nombreux et moins actifs. Les soins à Razer ont été donnés et il est sous surveillance.
L'urgence est passée. C'est bien.

Razer s'éveille ainsi... mais pas seul.

"Hey. Bonjour !"

Une voix joyeuse s'élève à ses cotés et un sourire se révèle aussi.
Il est là. Il est resté là.

Superman a tenu sa promesse et est resté à ses côtés. Jusqu'à son réveil !

(HJ/ Je me permets une avancée temporelle et sur ton état pour Razer vu ton message, n'hésite pas si tu veux que je modifie /HJ)

Alors qu’il est lentement tiré vers le sommeil, un sommeil qui l’aideras a guérir de toutes ses blessures, Razer a l’ombre d’un sourire, qui étire le coin intact de sa bouche.

« Merci… Pour tout… »

Ce sont les dernières paroles qu’il exprime avant de succomber a la fatigue de son corps ravagé.

Et pour une fois, son sommeil est tranquille et sans rêves ni cauchemars. Il n’en aura aucun souvenir quand il reprendra conscience... bien des heures plus tard.

*
* *

Razer ouvre les yeux lentement.

Du moins, l’un de ses yeux s’ouvre, l’autre étant caché par une couche de bandages qui couvre la moitié de son visage. Et le reste de son corps n’est guère mieux.

Tout le côté droit de son corps est couverts de bandages et de pensements, mit en place pour couvrir et stabiliser ses brûlures. Il a été brûlé au dernier degré sur plus de 70% de son corps, ce qu’il apprendra un peu plus tard, et pendant un moment, il ne fut par certain que son bras droit, sa main spécialement, puisse être sauvée.

Étant carbonisé presque au-delà de toute reconnaissance, il semblerait que ce ne soit que par le pouvoir de l’anneau qu’il porte a cette main qu’elle tiens encore en un seul morceau. De ce côté, le membre entier est dans une sorte de tube rempli de liquide qui le maintiens a une température et hydratation adéquate tout en reformant lentement les tissus détruits. Le processus sera long et difficile, mais a la fin, son bras devrait être revenu presque a la normale.

Il tourne la tête en entendant la voix de Superman et une vague de reconnaissance le rempli. Il est resté, tel que promis, a son chevet pour l’aider.

« Bonjour… »

Il tente de se redresser mais découvre vite que tous les appareils et fils attachés a son corps rende la tâche impossible. Alors il laisse retomber la tête sur l’oreiller avec un grognement vaguement irrité.

« Pourquoi… être resté? Tu pouvais rentrer une fois la crise passée. »

Il en reste cependant très reconnaissant. Il se sent engourdis et se doute que le manque de toute douleur est dû à une dose massive d’antidouleurs dans son système. Il n’a pas été difficile de le comprendre, après s’être regardé et avoir vu son état.

Razer… est bien amoché. Ça prendra sans doute des mois pour qu’il soit de nouveau sur pieds.