Un engagement pour la vie [PV Barbara Gordon]

Autant dire que je ne suis pas vraiment de très bonne compagnie durant le vol. Je ne sais pas si c'est à cause de cette histoire de message laissé par Bruce ou de stress de prendre l'avion mais à peine nous atteignons l'altitude de vol que déjà, je tombe dans un profond sommeil. En tout cas, le sommeil est sans interruption puisque lorsque j'ouvre enfin les yeux, c'est parce que Dick vient doucement me réveiller. Je me redresse rapidement, étouffe un bâillement et le fixe, désolée.

- Ne me dis pas que je viens de dormir durant tout le vol ?

Je le fixe, un peu dépitée et légèrement déçue tout de même. Ce voyage aurait été une très bonne occasion de discuter... J'esquisse un sourire et sans attendre, je suis Dick hors de l'avion. L'aéroport est petit, bien plus que celui de Gotham et nous ne mettons pas bien longtemps avant de récupérer nos bagages. Une fois chose faite, alors que nous sortons dehors, je réprime un frisson tandis que le froid mordant vient me caresser le visage. Je remonte le col de mon manteau et hausse un sourcil alors que Dick s'approche d'une voiture. Nos bagages déposées dans le coffre, on s'approche de la personne prés de la voiture et en l'entendant nous saluer, je tourne mon visage vers Richard, sourire amusé sur le visage.

- Dis donc, je ne savais pas que l'organisation faisait partie de tes capacités.

Je glisse ma main dans la sienne et me tourne vers la demoiselle que je salue avec un grand sourire et finalement, nous montons dans la voiture. Encore une fois, durant le trajet, ma main ne quitte pas celle de Dick alors que mon regard observe le paysage. Rien à voir avec Gotham.... et une partie de moi se demande même si ici, il y a le même taux de criminalité que là-bas. Probablement pas... Le trajet n'est pas si long que ça et lorsque nous arrivons à destination, je ne peux pas m'empêcher de rester, quelques secondes, bouche bée, le regard posé sur le chalet qui nous est attribué.

Près d'un lac gelée, à l'écart des autres, non loin de la forêt... Je prends une profonde inspiration, pas d'air pollué, pas d'odeur de produits chimiques, pas de cris... Je ferme les yeux quelques secondes pour m'assurer que je ne suis pas en train de rêver et lorsque je les ouvre de nouveau, je me tourne vers Dick, sourire aux lèvres.

- Si tu me fais des surprises comme ça à chaque fois, j'en veux tous les jours.

Et sans rien dire de plus, je suis la femme qui entre pour nous faire visiter l'endroit où nous serons le temps de notre séjour. A chaque fois qu'on entre dans une pièce, mon regard s'illumine et je ne peux pas m'empêcher de sourire un peu plus.

Il n'y a pas à dire, ça change vraiment du Beffroi...

Doucement, je laisse tomber mon sac à mes pieds alors que mon regard observe les alentours. Tout ça, juste pour nous deux, pendant quelques jours. Je ne suis pas adepte des surprises en temps normal mais là, autant avouer que celle-ci me fait plaisir et puis elle tombe à pic... lui comme moi nous avions tous les deux besoin de repos à n'en point douter. A chaque pièce qu'on nous fait visiter, je ne peux retenir des petits cris enthousiastes, ravie d'être ici. Je jette un rapide coup d'oeil par une fenêtre et constate que le premier chalet n'est pas à côté et que nous, mis à part le lac et les sapins, il n'y a pas grand monde pour venir nous déranger et c'est absolument parfait.

Je reviens à la réalité lorsque la voix de l'organisatrice se fait entendre pour nous dire qu'elle a fini et qu'on ne doit pas oublier nos affaire dans la voiture. Je souris à Dick, trépigne d'impatience et sans attendre, je quitte le chalet pour aller prendre mes affaires dans le coffre mais je suis devancée par Dick qui prend les devants et revient au bout de quelques secondes avec toutes nos affaires. Je lui adresse un sourire et dépose un baiser sur sa joue avant de me tourner vers la femme pour la saluer et la remercier d'un signe de la tête.

Debout dans le hall, je regarde la femme partir tandis que Dick retire sa veste. En quelques secondes, je fais la même chose et je frémis alors que je sens le jeune homme venir se glisser tout contre moi. Je pousse un soupir se satisfaction et lève le visage vers lui, frottant le bout de son nez avec le mien.

- C'est... parfait.

Même si dans un coin de ma tête, je ne peux pas m'empêcher de penser à Gotham... J'ai confiance en ma famille et en leurs capacités mais j'ai ce côté perfectionniste qui ne me quitte jamais et je dois avouer que j'aime avoir le contrôle sur ce qu'il se passe. Je me tourne ensuite vers Dick qui vient déposer un baiser sur mon front.

- N'oublie pas que je suis probablement bien trop accro au travail...

Mon sourire ne quitte pas mon visage et lorsque Dick me fait savoir que ce soir, c'est lui qui cuisine, je ne peux pas retenir un petit "oh" de surprise.

- Et bien, j'ai hâte de voir ce que tes améliorations vont te permettre de faire.

Nouveau sourire taquin, je me hisse sur la pointe des pieds pour déposer un baiser sur sa joue. Les mains dans le dos, je regarde autour de moi quelques secondes avant de répondre.

- Tu sais quoi, je te laisse le plaisir des courses pendants que moi je range.

Accord est fait. Pendant que Dick va faire les courses pour le dîner de ce soir, moi je vais m'occuper de ranger et faire en sorte que nous soyons bien installés. Comme dit, Dick met en route la cheminée et quitte le chalet pour aller faire ses achats tandis que moi, je grimpe à l'étage avec les sacs, à la recherche de la meilleure chambre et il ne me faut pas bien longtemps pour la trouver.

Elle n'est pas très grande, juste ce qu'il faut pour la taille mais la meilleure partie c'est qu'elle a une immense fenêtre qui donne vue sur la forêt et le lac gelé. Je pose les sacs sur le lit, allume la guirlande lumineuse qui donne tout de suite un aspect chaleureux à la pièce et sors mon portable que je dépose tout prés, musique en route. Il me faut une bonne quinzaine de minutes pour que tout soit parfaitement rangé et une fois chose faite, je décide de quitter la chambre pour rejoindre la salle de bain attenante et prendre une looooooooongue douche chaude... qui me fait immédiatement oublier mes douleurs... Rien de tel après un long voyage et je crois que si je n'avais pas entendu la porte d'entrée s'ouvrir, j'y serais restée encore un long moment. Rapidement, je sors, me sèche et enfile des vêtements chauds avant de descendre pour retrouver Dick, les cheveux pleins de neige, des sacs dans les mains.

- Ravie de voir que tu as survécu.

Je souris, un grand sourire franc et amusé.

Appuyée contre l'encadrement de l'arche qui mène à la cuisine, je le fixe, sourire au coin des lèvres, bras croisés sous la poitrine. Il est plein de neige, ses joues rosies donnent l'impression qu'il vient de faire un marathon. Il semble groggy par le froid et le voir comme ça montre ce petit côté de lui qu'il ne laisse pas voir souvent. L'espace d'un instant, j'ai presque l'impression que lui et moi, nous ne sommes rien de plus qu'un couple normal...

Dick finit par déposer les sacs sur le plan de travail et retire son blouson mouillé.

- Seraient-ce des menaces Monsieur Grayson ?

Je fronce les sourcils quelques secondes avant de m'écarter pour le laisser passer. D'ailleurs, lorsqu'il passe prés de moi, je viens déposer un baiser sur sa joue avant de m'écarter de nouveau.

- Oui, ça serait dommage que tu sois malade pour le reste du séjour...

Je ne dis rien d'autre et après lui avoir indiqué dans quelle chambre je nous ai installés, je retourne à la cuisine pour ranger les courses et surtout nous servir deux verres de vin rouge. Je reste assise sur un des tabourets et pianote rapidement sur mon téléphone, le temps qu'il redescende. Heureusement, je n'ai pas à attendre trop longtemps et lorsqu'il revient dans la cuisine, sec de la tête aux pieds, je tourne le visage vers lui et descends de mon tabouret. Je prends les deux verres de vin et lui en tends un.

- Et si on cuisinait ensemble ?

Lorsqu'il a pris son verre, je tends le mien pour qu'on porte un toast.

- A ces petites vacances qui, je le promets, se dérouleront sans que je travaille une seule fois.

Joignant le geste à la parole, de ma main libre, je dessine le signe de la croix, toujours en souriant.

Moi ? laisser brûler le repas ? J'affiche une mine outrée, verre à la main, un sourcil arqué. Je fixe Dick droit dans les yeux et esquisse un sourire avant de lui donner un léger coup dans le bras.

- La bonne question à se poser est plutôt "à cause de qui j'ai tout laissé brûler ?"

Je laisse échapper un léger rire avant de trinquer avec Dick, à nos vacances. Je porte le verre à mes lèvres et le repose doucement sur le plan de travail alors que Dick s'approche de moi, remettant, au passage, une mèche de cheveux derrière mon oreille. Je frémis à ce contact et lève les yeux vers lui. Ses mots résonnent en moi et j'ai ce sourire qui ne s'efface pas de mon visage alors que je viens frotter le bout de mon nez au sien.

- Et j'aime te l'entendre dire plus d'une centaine de fois.

Le baiser se fait, tendre et délicat puis nous nous mettons au travail. Je frotte mes mains, prête à faire ce que le cuisinier du soir me demandera de faire. Et comme pour le travail, on est tout aussi efficace tous les deux en cuisine. Tout se fait simplement, naturellement et malgré quelques attaques de sauce tomate, on s'en sort plutôt bien. Preuve en est, nous sommes capables de discuter tout en cuisinant.

- Le froid ne me fait pas peur et puis, je crois qu'après avoir affronté un Mr Freeze énervé, on est immunisé contre le froid de la montagne non ? Je souris et grimace presqu'aussitôt. - Oups, on avait dit pas parler du travail.

Je lui adresse un clin d'oeil, souris et bois une nouvelle gorgée de vin alors que Dick finit son verre. Du regard, je le suis tandis qu'il récupère mon téléphone. Sans rien dire, silencieuse et dans l'observation, je hausse un sourcil et repose le vers alors que Dick lance une musique et s'approche de moi, une main tendue. Agréablement surprise par sa proposition, je prends sa main et m'approche de lui.

Blottie tout contre lui, la tête posée contre son torse, je ferme les yeux et le laisse guider. Je me serre un peu plus contre lui, appréciant vraiment ce moment et ayant la sensation que là, dans ses bras, je suis invincible, qu'il ne peut rien m'arriver.

Je sais qu'on a traversé pas mal de choses tous les deux, que je n'ai jamais vraiment cru que nous deux ça serait pour la vie mais depuis qu'il est revenu, depuis qu'il m'a fait comprendre ce qu'il ressentait et qu'il a joué franc jeu avec moi, j'ai envie de croire que finalement, je me suis peut-être trompée... Parce que oui, Bruce a raison... Dick et moi, on n'est pas fait pour rester longtemps séparé...

Les bras autour de son cou, je lève les yeux vers lui pour l'observer alors qu'il prend une nouvelle fois la parole. J'esquisse un sourire quand il avoue que travailler de nouveau avec moi lui fait plaisir. Je ne dis rien, je me contente de rester là, toujours contre lui. Mes yeux n'arrivent pas à se détacher de lui et finis par les fermer lorsque son nez vient frotter le mien. Je sais déjà où il veut en venir en parlant de se faire du soucis pour moi mais une partie de moi préfère croire que non, que la discussion ne va pas aboutir sur mon état de santé général de ces dernières semaines. Je me serre un peu plus contre lui une nouvelle fois et mon enthousiasme semble disparaître tandis que Dick améne le sujet que j'appréhendais. Je me mords les lèvres et baisse les yeux quelques secondes, écoutant toujours ce qu'il a à me dire.

Immédiatement, mon corps se temps, il se crispe tout entier et je m'écarte doucement de lui, jusqu'à laisser quelques centimètres entre lui et moi. Je croise les bras autour de ma taille et détourne le regard, cherchant absolument à fuir le sien. Dick finit par revenir vers moi, ses deux mains prenant mon visage et plonge ainsi son regard dans le mien. Il s'inquiéte pour moi, difficile de ne pas voir ça dans son regard... Je prends une profonde inspiration et ferme les yeux quelques secondes, restant toujours silencieuse.

Ses lèvres viennent se poser sur mon front, là encore je ne dis rien, me laissant simplement faire. Il finit par prendre ma main et m'entraîne avec lui, vers un des deux fauteuils qui ont une vue sur le lac. Je m'assois sur ses genoux et reste encore silencieuse, du moins quelques secondes de plus. Après un léger soupir, je finis par briser le silence à mon tour.

- Je ne voulais pas t'inquiéter, je suis désolée... Mais j'ai la trouille. Je m'enfonce un peu plus contre lui, sans pour autant le regarder. - Je suis inquiète parce que plus les jours passent, plus j'ai la sensation que tout mon corps est en train de me lâcher...

Rapidement, d'un geste de la main j'essuie une larme et prends une nouvelle inspiration avant de reprendre.

- Aller voir un médecin n'y changera rien, tu le sais aussi bien que moi... Le soin des Lanterns est tout simplement en train de s'estomper et je ne sais pas pour combien de temps j'en ai... et retourner dans ce fauteuil roulant n'est pas une option pour moi...

Certes, lorsque je ne pouvais plus être Batgirl, j'avais trouvé une solution, un second et nouveau rôle, celui d'Oracle et même si je semblais me contenter de ça, ça ne me suffisait pas... Je suis faite pour le terrain et pas pour rester assise, à parler dans un communicateur...

- Je ne veux pas retourner dans un fauteuil... j'en aurais pas la force.

Assise sur ses genoux, je regarde la lune qui se reflète sur la surface gelée du lac et essaie tant bien que mal de ne pas céder, de ne pas me laisser aller aux pleurs... Après tout, je crois, je suis sûre même que toute cette histoire m'a déjà assez faite pleurer et je veux avancer, je veux profiter de chaque seconde, je veux faire tout ce que je peux faire, juste au cas où... Je sais que je ne dois pas penser au pire pourtant, c'est plus fort que moi et la peur de me retrouver, une nouvelle fois, en fauteuil, me ronge les entrailles. Je sens les bras de Dick se serrer un peu plus autour de moi et je me laisse faire, me blottissant un peu plus contre lui... De nouveau, rapidement, d'un revers de la main, j'essuie les larmes pour ne pas qu'il les voit mais lorsqu'il prend mon menton pour tourner ma tête vers lui, c'est lui qui vient essuyer les traces sur mon visage.

Je plonge mon regard dans le sien et je l'écoute parler... Je l'écoute me dire ce qu'il a à dire et l'entendre dire toutes ces choses me fait du bien même si oui, il n'a pas été le plus génial des petits copains à cet instant de ma vie. J'avais besoin de lui et il a choisi de fuir... Je lui en ai voulu, longtemps et j'ai mis un moment avant de passer à autre chose... mais maintenant qu'il est là, qu'il est revenu, j'espère, je suis sûre que c'est pour de bon...

A mon tour, je pose une main sur sa joue et la caresse doucement. Il me fait des promesses, des promesses qu'il compte bien tenir et même si certaines demandent plus d'effort que d'autres, il me fait savoir que si jamais je dois retourner dans un fauteuil, ça ne sera pas pour longtemps et il fera tout pour faire en sorte que les choses redeviennent normales, que je puisse remarcher, pour de bon cette fois.

Les yeux posés sur lui, je vois bien qu'il est touché lui aussi par la discussion et délicatement, du bout des doigts, je viens essuyer la larme qui coule sur sa joue. A sa remarque, je ne peux pas m'empêcher de sourire, laissant échapper un léger rire, me blottissant un peu plus contre lui.

- Promis... c'est notre petit secret...

Le visage enfoui dans son cou, je prends une profonde inspiration et laisse échapper un léger soupir. Oui, on va profiter des vacances, faire tout ce qu'on peut et tout ira bien... j'ai envie de croire en ce qu'il me dit... j'ai envie de croire en lui...

- Je t'aime...

Ses bras m'entourent, je frissonne et esquisse un nouveau sourire... Finalement, la conversation est déviée et Dick me demande si j'ai encore faim ou si je préfère qu'on passe au dessert, devant la cheminée. Je me redresse, fais mine de réfléchir quelques secondes puis souris une nouvelle fois.

- Va pour le dessert devant la cheminée, seulement si tu me fais un chocolat chaud...

Mon sourire s'agrandit tandis que je me redresse pour me lever et le laisser se redresser à son tour. Une fois debout, je lui tends la main pour qu'il se lève du fauteuil.

- Tu crois qu'ils font des balades en traineau dans le coin ?

Cette discussion devait arriver, je m'en doutais un peu. Dick est loin d'être stupide et il faut dire que les signes se faisaient de moins en moins discrets. Une partie de moi s'en veut de l'avoir inquiété mais l'autre partie est soulagée qu'il soit enfin au courant.... Même si au fond, je ne peux pas m'empêcher d'appréhender la suite... Après tout, on sait comment les choses se sont terminées la dernière fois et s'il y a bien une chose dont je n'ai pas envie, c'est qu'il parte de nouveau... Je sais, il m'a déjà dit plusieurs fois qu'il ne recommencerait pas mais c'est plus fort que moi... j'ai toujours cette crainte qui me ronge les entrailles. Heureusement, le sujet est rapidement mis de côté et lorsque je me lève du fauteuil, l'aidant par la même occasion à se lever, il me demande d'aller nous installer un nid douillet devant le feu de la cheminée. Je souris et alors qu'il se dirige vers la cuisine pour nous faire les chocolats chauds, je m'empresse de nous installer un petit endroit, bien douillet, non loin de la cheminée. Dehors, la nuit est tombée et on peut même voir qu'il a commencé à neiger.

Sans attendre, je m'installe sur la couverture au sol et m'enfonce dans les coussins avant de m'emmitoufler dans un plaid. Mes yeux sont rivés sur la fenêtre... Au bout de quelques minutes, Dick revient, chocolats chauds dans les mains et s'approche de moi pour me tendre ma tasse. Doucement, des deux mains, je m'en empare et lui adresse un nouveau sourire tandis qu'il m'indique aller chercher le dessert. Je hausse un sourcil et ne peux pas m'empêcher de laisser échapper un rire tandis que je le vois revenir avec un énorme gâteau au chocolat.

- Je vois que tu as gardé tes petites habitudes...

Je prends la cuillère qu'il me tend et la plante dans le gâteau, prête à savourer cette petite merveille. Bon, contrairement à Dick, je m'arrête bien avant lui et c'est avec amusement que je l'observe tandis qu'il dévore littéralement la pâtisserie.

Finalement, il finit par s'arrêter et vient s'allonger sur la couverture, les yeux rivés sur le plafond. A mon tour, je viens m'allonger prés de lui, main sur le ventre et regarde dans la même direction que lui. Il me demande si je me souviens de cette fois où, en fauteuil, je lui ai demandé de me montrer le trapèze. J'esquisse un sourire, rapide, tandis que les images continuent de défiler dans ma tête.

- Je me souviens aussi que tu as eu du mal à me laisser faire...

Nouveau sourire qui vient à disparaître alors qu'il fait savoir que je ne me laisse jamais abattre. Je ferme les yeux quelques secondes et essaie de ne pas penser au fait que si ça venait à recommencer, je ne serais peut-être pas aussi patiente, aussi forte. Le silence s'installe de nouveau et au bout de quelques minutes, Dick me fait savoir qu'il tombe de fatigue. Sans rien dire, je viens me blottir contre lui, remontant le plaid sur nous et sans m'en apercevoir, je finis par fermer les yeux pour sombrer dans un sommeil profond...

***

Au petit matin, lorsque je me réveille, Dick est toujours là, prés de moi, dormant paisiblement. Je me frotte les yeux, étouffe un bâillement et après avoir déposé un baiser sur sa joue, je finis par me lever. Dans la cheminée, il n'y a plus de feu mais les braises sont toujours là, attendant juste d'être ravivées.

Le plus discrètement possible, je me dirige vers la cuisine pour nous préparer le petit déjeuner. C'est seulement une fois prêt que je retourne près de Dick pour le réveiller.

- Bonjour la marmotte...

Doucement, je lui caresse les cheveux pour le faire se réveiller, sans le brusquer.

- Le petit déjeuner est prêt...

Réveil tout en douceur pour Mr Grayson... Après avoir passé quelques minutes tout de même à lui caresser les cheveux, il finit par se réveiller et prononce quelques mots qui m'arrachent un éclat de rire.

- Je sais que je suis parfaite.

Je viens déposer un baiser sur son front et alors que je m'apprête à me lever, il m'attire tout contre lui et m'embrasse doucement, je me laisse faire, laissant de nouveau échapper un petit rire.

- Une femme ne dévoile jamais ses secrets Mr Grayson.

Cette fois, je me redresse et finis par me relever pour repartir à la cuisine mais je n'en ai pas le temps. Alors que je m'apprête à faire demi-tour pour prendre la direction de la cuisine, je sens qu'il vient me soulever au niveau des jambes et je ne peux retenir un cri, surprise par ce geste. Je me crispe, quelques secondes, simple réflexe et finis par me laisser faire alors qu'il m'amène tout droit vers la cuisine où il me dépose sur la table. Je souris, les cheveux tout ébouriffés. J'éclate de rire et pour la première fois depuis longtemps, je me sens soulagée d'un poids. Est-ce que c'est parce que nous avons parlé hier soir ? Sûrement... En tout cas, je suis heureuse d'être là avec lui et je compte bien savourer chaque minute de ces vacances.

Silencieux, se jetant de temps en temps quelques coups d'oei, se dévorant presque totalement du regard, on déjeune histoire de pouvoir attaquer la journée comme il faut. Rapidement, alors que Dick téléphone pour réserver notre petite escapade en traineau, j'en profite pour envoyer un message à Alfred et ainsi lui faire savoir que tout va bien, espérant qu'il me donne quelques petites informations en retour mais le majordome se contente d'un "vous avez le droit de vous reposer Mlle Gordon alors profitez en" et ça me fait souffler bien que je sois amusée par sa réponse... Cela ne m'étonnerait même pas qu'il ait reçu l'ordre de ne rien me dire sur la situation à Gotham...

Finalement, Dick me fait savoir qu'il nous a réservé une balade en traineau ce qui augmente un peu plus mon bonheur. Seulement voilà, il est 9h et on doit être dans le centre ville d'ici une heure. J'attrape un dernier croissant, le mets dans ma bouche, croque un morceau et regarde Dick se rendre à l'étage, perplexe. Au bout de quelques minutes, il revient pour me fait savoir que c'est à mon tour d'y aller maintenant. Je fronce les sourcils, pose mon portable sur le comptoir et lance le chronomètre.

- Je vais faire aussi vite !

Et sans attendre de réponse, je m'élance en direction de l'étage, à vive allure, manquant même de glisser sur le tapis au pied des escaliers. Rapidement, je prépare mes affaires, quelque chose de confortable, de chaud et tout aussi vite, je file à la salle de bain, histoire de prendre une douche rapide avec la ferme intention de ne pas lui laisser la victoire. Une fois lavée, coiffée, habillée, je retourne à la cuisine, essoufflée.

- Alors ?

Je souris et enfile mon bonnet sur mes cheveux détachés... à noter que c'est assez rare chez moi.

- On y va !

Je suis surexcitée, ravie par ce programme de la matinée et il ne me faut pas beaucoup plus pour me précipiter vers la voiture. Le trajet se passe dans la joie et la bonne humeur et lorsque nous arrivons au point de rendez-vous, voir les chiens m'arrache un nouveau sourire.

- Il sont tellement beaux !

Sans attendre, je m'avance vers eux, bien décidée à faire connaissance, le temps que Dick s'occupe de régler les derniers détails de la réservation.

Je me sens bien... vraiment bien et pour la première fois depuis longtemps, j'ai la sensation que tout va bien, que tout se passe à merveille dans ma vie. Contrairement à ce que je pensais, Gotham ne me manque pas tant que ça et même si je sais que cette ville a besoin d'anges gardiens, je n'éprouve aucun remord à laisser ce rôle aux autres pour quelques jours. A genoux prés des chiens, je profite de ce moment de tranquillité et de paix pour les caresser, prendre leur museau dans mes mains... juste profiter.... Ils sont là, impatients, prêts à nous entraîner à la découverte de fabuleux paysages et je dois avouer que c'est pleine d'impatience que j'essaie d'attendre bien sagement.

Un peu plus loin, j'entends la voix de Dick en discussion avec le responsable de cette petite randonnée en traineau mais n'y prête pas vraiment attention. D'ailleurs, je suis tellement occupée par les caresses et par les échanges avec les chiens que je n'entends même pas Dick qui revient prés de moi. Je souris, finis par me redresser alors que le guide s'avance pour nous donner les consignes. En entendant la proposition de Dick, j'esquisse un sourire et lui fais signe de se taire en montrant l'homme d'un geste de la tête.

Une fois les consignes données, on grimpe tous sur notre petit traineau et c'est avec attention, précaution que je donne ordre aux deux chiens de partir. Ils ne se font pas prier et la sensation est tout simplement superbe. Je ferme les yeux quelques secondes, juste pour profiter de l'air qui vient fouetter mon visage et je pousse même un cri, ravie, lorsque le traineau passe à vive allure sur une petite butée.

Je suis dans ma bulle, tout le long de la ballade et alors qu'on vient de reprendre après un nouvel arrêt, les chiens derrière moi se mettent à japper et au lieu de s'arrêter comme tout le monde, ils filent, à toute vitesse, dans le virage qui mène au point de retour. J'ai à peine le temps de me rendre compte qu'il s'agit du traineau de Dick qu'il est déjà au sol, les fesses dans la neige, le guide prés de lui. Je laisse échapper un rire et une fois sûre que les chiens de mon traineau ne risquent pas de partir, je le rejoins, amusée. Heureusement, Dick n'a rien et on finit tous par terminer notre promenade au point de départ. Après avoir remercié le guide, je me tourne vers Dick.

Je m'apprête à dire quelque chose mais il prend les devants ce qui me fait rire encore un peu plus. Je lève les deux mains en signe de paix.

- Tu vois, quand je te disais d'écouter toute à l'heure... Au moins, tu ne pourras pas dire qu'on ne t'avait pas prévenu.

Sa réflexion sur la nourriture me fait lever les yeux au ciel et sourire un peu plus. Je ramasse de la neige, la roule en boule et lui balance dessus alors qu'il se dirige vers un restaurant. Je le rattrape rapidement et mon bras glisse autour du sien.

- Et si on leur demander de nous préparer un panier repas ? Comme ça on va manger un peu plus loin, j'ai repéré un endroit avec une belle vue....

Je souris, mon nez rosi par le froid se retrousse légèrement.

- Enfin, c'est comme tu veux, c'est toi qui a tout organisé alors je te laisse choisir.

Je me serre un peut plus contre lui et prends une nouvelle bouffée d'air frais.

- Merci... vraiment... pour cette coupure.

Je suis heureuse et ça se voit. Depuis ce matin, j'ai ce sourire niais sur le visage qui ne semble plus vouloir me quitter. Je me sens bien, vraiment et puis pour la première fois depuis bien longtemps, je ne me suis pas du tout levée avec l'envie de savoir ce qu'il s'est passé à Gotham durant la nuit... J'ai confiance, je sais que les autres vont y arriver alors autant en profiter et puis je me dis aussi que s'il y a vraiment une urgence, ils sauront où nous trouver et d'un côté, ça me rassure un peu. Alors oui, je montre que je suis contente, je passe mon temps à rire, je lance même quelques boules de neige dans le dos de Dick et lorsqu'il me demande, amusé, ce qu'il a bien pu faire pour mériter ça, je ne peux pas m'empêcher de rire un peu plus.

- C'est pour t'être affaler dans la neige.

Je lui adresse un clin d'oeil et viens prendre son bras avec le mien. Alors qu'on avance vers le restaurant où nous comptons commander de quoi déjeuner dehors, Dick s'arrête face à moi et me prend dans ses bras. Je lève les yeux vers lui, sourire au coin des lèvres et je reste silencieuse, repoussant juste délicatement une mèche de ses cheveux.

Puis nous partons en direction du restaurant et nous commandons ce qu'il nous faut pour le déjeuner. On ne met pas bien longtemps pour tout nous préparer et une fois que nous avons tout ce qu'il faut, nous quittons les lieux, le village pour nous écarter un peu plus. Au bout de quelques minutes de marche, on se retrouve en hauteur, sur une sorte de petite colline et la vue que cette dernière nous offre est à couper le souffle. Devant nous, en contrebas, le village entouré des montagnes et si on regard un peu plus loin, on peut même voir une cascade.

- Oui... c'est parfait.

On finit par s'installer, comme on peut, tout en essayant de ne pas avoir trop froid et on trinque à nos vacances, juste à nous et c'est tout. Durant le déjeuner, on parle de tout, sans tabous, sans filtre et je suis amusée d'avoir ses versions, ses points de vue sur certaines situations qu'on a pu vivre tout les deux.

Une fois le repas terminé, on quitte les lieux, mains dans la mains et on se dirige tout naturellement vers la cascade qu'on a repérée un peu plus loin. Très vite, peut-être trop, on finit par arriver près d'elle et alors qu'on est là, depuis quelques minutes à la regarder sans rien dire, Dick brise le silence après m'avoir lâché la main. Je le fixe, le sourcil haussé, ne sachant pas trop ce qu'il se passe puis lorsqu'il commence à parler, je l'écoute avec attention Ses mots sont doux, francs et surtout pleins de vérité... Mais je vois bien que quelque chose semble le travailler et ça m'inquiète un peu. Je ne dis rien et lorsqu'il me dit qu'il veut que je sois celle avec qui il va construire sa vie, mon coeur se serre. Je mords les lèvres, je comprends ce qu'il se passe mais je ne dis rien, je ne veux pas le couper dans son élan. Je penche légèrement la tête sur le côté, l'observe et lorsque je le vois qui pose un genou à terre, une boîte dans la main, je fais un pas en arrière.

«Barbara Gordon, voudrais tu devenir ma femme ?»

Tout se bouscule dans ma tête, j'entends sa question, comme un écho et je le vois là, devant moi, un genou dans la neige, prêt à prendre froid si je ne donne pas une réponse rapidement.

- Je...

Et là, je ne sais pas si ce sont les nerfs ou pas mais j'éclate de rire... Un rire nerveux. Il me faut quelques secondes pour me calmer alors qu'à mon tour, je glisse une main dans la poche de mon manteau pour en sortir une boîte, identique à celle de Dick. Mon rire se calme, je fixe Dick quelques secondes, pose les yeux sur son écrin puis le mien et viens me mettre à genoux, dans la neige. Devant lui, au même niveau que lui, j'ouvre la boîte qui laisse apparaître un anneau.

- Je n'avais pas prévu ça... Nouveau rire avant de reprendre mon sérieux. Puis sans rien dire, je sors mon téléphone, mes écouteurs et en tends un à Dick avant de placer l'autre dans mon oreille. Une fois qu'il a mis le sien, je lance la musique et reste là, sans bouger, à le fixer. J'esquisse un sourire en coin avant de rajouter, la voix tremblante. - Je crois que ça veut dire oui....

Nouveau silence...

- Et toi ? Enfin je veux dire ... est-ce que tu veux devenir mon mari ? pas ma femme hein ? oula je galère un peu là non ? pfiou...

A genoux, tous les deux face à face, nos boîtes dans les mains, on reste là à se fixer alors que la neige recommence à tomber doucement. J'ai un sourire sur le visage qui ne semble pas vouloir s'en aller et la musique dans l'oreille qui donne une intensité différente à l'instant. Mes yeux sont plongés dans ceux de Dick alors qu'il répond, qu'il donne une réponse à ma question, avec de l'humour comme à son habitude. Je ne dis rien alors qu'il me passe la bague au doigt et mes mains tremblent légèrement lorsque je viens mettre l'anneau à son doigt. Mais s'il me demande, je dirai probablement que c'est le froid et rien d'autre même si en réalité, je me suis tellement laissée submerger par les émotions.

On s'aide pour se relever et immédiatement, je vais me blottir dans les bras de Dick. Je ferme les yeux quelques secondes, prends une profonde inspiration et finis par lever la tête vers lui. Ses mots résonnent dans mes oreilles et je viens déposer un baiser sur le coin de ses lèvres. Notre écouteur dans l'oreille, on s'installe alors sur la couverture et Dick nous sert un nouveau verre. Cette fois, le toast qu'on porte a une saveur particulière et je ne peux pas m'empêcher de jeter quelques coups d'oeil sur la bague que j'ai au doigt. S'il y a quelques années on m'avait dit que j'en serais là, prête à me marier, je crois que je ne l'aurais pas cru. Lorsque Dick s'excuse pour la bague, je ne peux pas m'empêcher de le regarder, les yeux grand ouverts.

- Tu rigoles ? Elle est parfaite !

Je lui adresse un clin d'oeil et viens prendre son bras avec le mien. Alors qu'on avance vers le restaurant où nous comptons commander de quoi déjeuner dehors, Dick s'arrête face à moi et me prend dans ses bras. Je lève les yeux vers lui, sourire au coin des lèvres et je reste silencieuse, repoussant juste délicatement une mèche de ses cheveux.

Puis nous partons en direction du restaurant et nous commandons ce qu'il nous faut pour le déjeuner. On ne met pas bien longtemps pour tout nous préparer et une fois que nous avons tout ce qu'il faut, nous quittons les lieux, le village pour nous écarter un peu plus. Au bout de quelques minutes de marche, on se retrouve en hauteur, sur une sorte de petite colline et la vue que cette dernière nous offre est à couper le souffle. Devant nous, en contrebas, le village entouré des montagnes et si on regard un peu plus loin, on peut même voir une cascade.

- Oui... c'est parfait.

Mon euphorie retombe un peu lorsqu'il m'avoue que cette bague c'est celle de sa mère et que cette dernière voulait qu'il l'offre à la femme qui finirait par partager la vie de son fils. Je ne peux pas m'empêcher au fait que pour ça, je n'ai pas vraiment eu d'exemple puisque je n'ai jamais vraiment connu ma mère... Ma famille se résume tout simplement à Oncle Jim et aux membres de la Bat'family... Mais je n'ai pas plus le temps que ça de m'apitoyer sur mon sort puisque Dick me coupe tout simplement dans mes pensées en venant m'embrasser. Je souris une nouvelle fois et passe une main sur sa joue.

- Moi aussi...

Rapidement, le froid de la réalité nous fait redescendre de notre petit nuage et la musique à présent terminée, je range le tout dans ma poche alors que Dick m'annonce qu'il a prévu une autre surprise pour ce soir et ce, même si j'avais dis non.

- Tu pensais vraiment que j'allais dire non ?

Je souris et lui donne un coup d'épaule, secouant la tête avant de me mettre en route vers la voiture. Au bout de quelques minutes, on arrive prés du véhicule et il nous faut quelques minutes de plus pour arriver au chalet. Une fois à l'intérieur, je ne peux pas m'empêcher de pousse un soupir de soulagement, tellement ravie de retrouver la chaleur de la maison. Je retire mon manteau, frotte mes mains et souffle dessus histoire de les réchauffer. Alors que je m'apprête à grimper à l'étage pour préparer mes affaires pour ce soir, Dick m'arrête et me demande depuis quand je comptais lui faire la demande. Debout sur la deuxième marche de l'escalier, je souris et hausse les épaules avant de répondre.

- J'attendais juste le bon moment je crois... Je n'avais rien préparé...

Je me penche vers lui et dépose un baiser sur son front avant de faire demi-tour pour monter dans la chambre. Il ne me faut pas longtemps pour préparer un petit sac et une fois chose faite, je rejoins rapidement le rez de chaussée pour y attendre Dick.

Une fois en bas des escaliers, mon petit sac dans la main, ce dernier m'est retiré par Dick qui s'en empare. Je fronce les sourcils quelques secondes puis souris avant de descendre les dernières marches. Une fois au pied des escaliers, je suis Dick qui sort déjà du chalet. Une fois dans la voiture, toujours dans la bonne humeur, je n'ai pas d'autre choix que de me laisser guider et pour une addict au contrôle, ça commence à devenir compliqué de ne pas savoir où on va et surtout ce qu'il a bien pu préparer pour la suite...

Le trajet n'est pas si long que ça finalement mais ce qui me surprend le plus, c'est probablement la localisation. Le visage presque collé à la vitre de la voiture, j'observe tout les environs à la recherche de quelque chose, un petit indice qui pourrait m'indiquer où est-ce que nous nous rendons. Entrée sécurisée, chalet isolé dans les bois... je tourne mon visage vers Dick et fronce les sourcils quelques secondes.

- Avoue que tu as déjà envie de me tuer.

Je ne peux pas m'empêcher de sourire alors qu'il arrête la voiture devant la porte. Sans attendre, je quitte l'habitacle et reste là, immobile, à fixer le chalet sans un mot. Je ne comprends pas trop ce qu'il peut avoir de différent par rapport à l'autre mais je lui fais confiance et je le suis à l'intérieur. Immédiatement, je suis saisie par la chaleur de l'endroit et mes joues prennent de nouveau une teinte rougie. Je retire mon bonnet et suis Dick alors qu'il me demande de le suivre dans la chambre. Lorsque je rentre, il dépose le sac au pied du lit et s'assoit dessus, face à une immense baie vitrée.

- Oh... ben... ça... alors...

Sans quitter la baie vitrée des yeux, je viens prendre place près de Dick sur le bord du lit. Il est en train de me parler mais moi, pour l'instant, je n'ai d'yeux que pour la baie vitrée et la vue qu'elle peut proposer. D'ailleurs, au bout de quelques secondes et à seulement quelques petits mètres de nous, une famille d'élans vient traverser juste sous nos yeux... Mon coeur s'arrête quelques secondes puis lorsque les animaux finissent par quitter notre champ de vision, je tourne mon visage vers celui de Dick.

- Je veux des surprises comme ça tous les jours Mr Grayson....

Nouveau sourire et du regard, je suis la direction qu'il me montre du bout des doigts. Un peu plus loin, une porte et quand il me fait savoir que c'est là-bas que je pourrai aller si j'en ai marre de lui, je souris de plus belle.

- Moi qui pensais que tu allais me proposer qu'on y aille tous les deux.

Je me jette sur lui, heureuse et s'en vient une bataille de coussins digne des plus grands combats. Au bout de quelques minutes, cheveux en bataille, coussin dans la main, je m'arrête et je le fixe quelques secondes.

- Tu en avais parlé à quelqu'un de tout ça ?

Normal que je lui demande ça puisque j'aimerais savoir qui est au courant ou pas et surtout, comment on va s'y prendre pour leur dire. Je n'appréhende pas du tout, loin de là, mais j'ai envie que les choses soient faites correctement alors oui, j'ai besoin de savoir s'il en avait déjà parlé à quelqu'un ou pas.

Allongés sur le lit après notre bataille de coussin, Dick me prend dans ses bras pour répondre à ma question. Personne est au courant de ce qu'il s'est passé... J'esquisse un sourire mais je ne peux pas m'empêcher de me sentir un peu nerveuse quand même. Ce n'est pas une nouvelle banale que nous allons leur annoncer et même si je suis presque sûre que tous vont nous sortir quelque chose du genre "enfin" ou "il était temps", je n'ai juste pas envie que ça se passe mal. Dick voit bien que tout ça m'inquiète puisqu'il vient passer une mèche de cheveux derrière mon oreille en me faisant savoir que tous les deux, on pense la même chose, à savoir comment allons nous leur en parler. Il rajoute ensuite que quoi je décide, il sera là avec moi. Au bout de quelques secondes, le menton posé sur son torse, je hausse les épaules.

- Quoi de mieux qu'un dîner alors ?

Dans cette famille et comme dans la plupart, lorsqu'on annonce quelque chose avec un bon repas, la nouvelle passe beaucoup mieux. Je souris à mon tour et me laisse tomber sur le lit, sur le dos, les yeux rivés sur le plafond. Dehors, il fait déjà nuit et le paysage ç l'extérieur prend une autre allure. Perdue dans mes pensées, c'est lorsque j'entends la voix de Dick que je me tourne vers lui pour le regarder quitter la chambre quelques minutes et revenir un peu plus tard, une bouteille de champagne dans une main et deux coupes dans l'autre.

Au même moment, je quitte la chambre pour me rendre à la salle de bain et disparaître rapidement dans le jacuzzi. Dick ne met pas longtemps à suivre et une fois tous les deux installés, il nous serre le champagne en me faisant savoir que la seule nourriture qu'il a trouvé ce sont des chocolats.

- Et bien ce soir, nourrissons nous exclusivement de chocolats et de champagne, c'est parfait.

Je souris, dépose un baiser sur sa joue et prends la coupe. Lorsqu'il me fait savoir que finalement, il n'est pas aussi parfait, je laisse échapper un petit rire.

- Bah, maintenant tu as beaucoup de temps pour l'être, ça devrait aller...

Je le taquine, comme d'habitude et ne peux pas m'empêcher de lui donner un petit coup d'épaule avant de venir me blottir dans ses bras.

- Tout est parfait... Crois moi...

Je ferme les yeux quelques secondes prenant une profonde inspiration. Dans quelques jours, il faudra rejoindre la réalité et même si je suis impatiente de tous les revoir, il faut bien avouer qu'ici, on est plutôt bien et que le temps maussade de Gotham ne manque pas vraiment...

- Barbara Gordon-Grayson ou Barbara Grayson ?

Je laisse échapper un léger petit rire, amusée par ma question qui, je sais, va le faire sortir de ses pensées à lui aussi.