The Terminator & The Old Bat [Slade Wilson]

_____ C'est à peine une ombre qui effleure les murs, un souvenir flou à peine atteignable. Les capacités du mercenaire lui avaient permis de se fondre dans la masse. La rumeur venait à peine de se répandre qu’il avait déjà disparu, laissant derrière lui un mystère insaisissable et des questions en suspens. Pour certains, il n’était que l’illusion d’un mort qu’on n’imaginait pas voir disparaître ; pour d’autres, un parasite qui ne voulait pas quitter leur esprit. Au fond, Slade appréciait cette sensation de n’être plus qu’un fantôme qui observe silencieusement ce monde. Malgré les révélations de Palmer, le vieil homme continuait de se sentir étranger dans cet univers. Son esprit étriqué s’était persuadé qu’il n’était pas au bon endroit. Fuyant cette réalité, il s’était retiré de ce monde pour en observer les détails. Il cherchait toutes les hypothèses qui pouvaient aller dans son sens. Malheureusement, à force de chercher l’impossible, on finit par laisser des traces.

Par le passé, il s’était déjà rapproché trop près du feu. C’est un étranger, emmitouflé sous un long manteau, écharpe, casquette et lunettes de soleil, qui vient se reposer auprès de la tombe de Slade Wilson. Une voiture garée juste en face de l’ancienne demeure familiale, une ombre dans leur dos. Il veillait à rester à bonne distance mais parfois, la curiosité lui faisait frôler la discrétion. Depuis plusieurs mois, le mercenaire était parvenu à retourner dans le royaume des morts. La solitude n’est pas un problème pour lui, il arrivait à compenser. Son esprit, embrouillé par mille et une pensées, compensait la perte. Le vieil homme n’avait pas de domicile et profitait de sa liberté d’homme mort pour se déplacer. Tantôt à Ivy Town, quelques jours à Métropolis, le mercenaire cherchait ses réponses et devenait de moins en moins patient.

Gotham City est toujours le trou à rats dans lequel il l’avait laissé, des années auparavant. L’odeur du métro piquait toujours les narines, les malfrats pullulaient les rues, présent dans chaque coin de rues. L’un d’entres eux avaient tenté de volés le portefeuille de Slade. Il l’avait pris pour une proie facile, un vieille homme bouffée par la vieillesse te la maladie. Ces os s’en souvienne encore, broyée par un geste chirurgicale. Le mercenaire s’était déjà noyé dans la foule avant d’entendre le hurlement de cette pauvre âme qui avait choisit la mauvaise personne. En revenant dans le territoire de la chauve-souris, Slade cherchait avant tout à se remettre sur la trace de Lex Luthor. Il était à l’origine de toute cette histoire mais un fantôme ne pouvait pas atteindre l’un des hommes les plus influents de ce pays. Il devait sortir de l’ombre, avec les conséquences qui les accompagnaient.
La nuit appartenait à Batman mais la ville était suffisamment gangrénée pour qu’il se fasse oublier. Du moins, c’est ce qu’il pensait. Il avait rendez-vous avec un ancien employé de Lex Corp qui prétendait avoir des pistes pour localiser l’homme. Slade s’était rendu sur place mais il avait gardé sa prudence. Perché parmi les ombres, il observait de son œil accusateur le vieil homme qui s’était montré un peu trop curieux. En entendant le ton de sa voix, son sang ne fit qu’un tour. Il la reconnaît et pourtant, son esprit avait du mal à accepter que ce corps frêle et fragile appartînt à Batman. Un léger rictus se dessinait sur ses lèvres lorsqu’il entendait les os du héros de Gotham City craqué.

« Tu n’as plus que la parole pour te défendre, vieux débris. » se moqua Slade. Ses paroles sont provocatrices mais le ton de sa voix ne laissait paraître aucune émotion. Les yeux de Bruce ne parvenaient pas à voir ce dernier. Il restait dans l’ombre, surpris de voir ce qu’il se trouvait devant lui, c’est peut-être un piège. « Tu as l’air plus pathétique que dans mes souvenirs. »

_____C’est une ombre planant au-dessus du vieil homme, observant avec fascination la vieillesse consumer un homme qui se pensait plus fort que la corruption de sa ville natale. Slade Wilson patientait, perché au-dessus du toit d’un petit immeuble de trois étages. Il avait encore du mal à réaliser ce qui se trouvait devant son dernier œil valide. Depuis qu’il se faisait passer pour mort, le vieil homme s’était toujours montré solitaire. Il agissait pour lui et ne devait rien à personne et il préférait que ce scénario continue, jusqu’à ce qu’il ait obtenu ce qu’il souhaitait. L’ancien militaire se permet un soufflement de nez lorsque Bruce s’est permit une remarque sur la mort de Slade. Pendant un instant, le mercenaire avait presque oublié qu’il devait jouer les morts. En s’exposant à Gotham, il prenait le risque que les rumeurs reprennent de plus belles.

Slade est redevenu un ombre silencieuse, laissant le vieil homme sénile s’exprimer. La parole, il n’avait plus que ça maintenant que ces poings ne parvenaient même plus à frapper un pickpocket. Batman lançait sa philosophie, essayant de fendre la carapace de Deathstroke avec des mots. Du haut de son perchoir, l’ancien mort pouvait observer de plus près à quel point le héros de cette ville était tombé bien bas. S’il avait eu plus de patience, il aurait bien aimé savoir ce qui pouvait rendre chaque pas si douloureux. Est-ce Bane ? Un autre coup du Joker ? Ses enfants l’ont-ils poussé dans la tombe ? Les derniers mots de l’ancien justicier ont fini par décrocher la curiosité

« Tu parles comme si tu avais la moindre idée de ce qui se passe, mais tu n'es qu'un vieux sénile en panne d'arguments. J’ai l’impression de voir une enclume se débattre au milieu d’un océan. »

Les murs ont des oreilles et Ray Palmer était surement la source de toutes ces rumeurs sur sa résurrection. Slade avait baissé sa garde et maintenant, les informations se rependaient entre justicier comme une trainée de poudre. Bruce savait tout, notamment son ambition de s’attaquer directement au PDG de Lex Corp afin d’obtenir les réponses qu’il attendait depuis plusieurs mois déjà. Le protecteur de Gotham City était peut-être détruit physiquement, mais il n’avait pas perdu son intellect. Il avait rapidement compris où se rendait le mercenaire pour obtenir ses informations supplémentaires.

« Je ne suis redevable envers personne et certainement pas envers toi. »

Slade se sent presque insulter lorsque Bruce a songé que sa discrétion avait seulement pour but dé décharger les justiciers d’un fardeau supplémentaire à porter. Doucement, le mercenaire s’était redressé et s’est finalement décidé à sortir de la pénombre pour faire face au vieil homme, tout en gardant une certaine hauteur. Deathstroke avait l’agréable envie de rappeler à son adversaire d’un temps, qu’il était tombé bien bas.

« Tes informations ne m’intéresse pas et je ne veux pas t’être redevable. Je t’offre donc mon premier et dernier avertissement : reste loin de cette histoire si tu ne veux pas finir six pieds sous terre. Un petit croche-patte suffirait à te faire bouffer le sol, c’est pathétique. »