Mélodie du crépuscule [Mia]

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Alors que le soleil déclinait à l'horizon, teintant le ciel de nuances chaudes d'orange et de rose, je me promenais dans le parc de Gotham, une oasis de verdure au cœur de l'agitation urbaine. Ce parc surplombe l'université, offrant une vue panoramique sur la ville et sa baie qui s'étendait à perte de vue, avec ses gratte-ciels effilés se découpant contre le ciel crépusculaire.

Je marchais d'un pas lent, ses pensées plongées dans un océan de souvenirs, laissant ses pas la guider vers un coin du parc qui était souvent fréquenté par les couples en quête d'intimité et de tranquillité. Un endroit où l'on pouvait contempler la grandeur de la ville tout en étant enveloppé par la sérénité de la nature.

Je m'arrête près d'un arbre majestueux, ses branches étendues comme des bras gigantesques. M'adossant à son tronc, sentant l'écorce rugueuse sous mes doigts, et croisant les bras contre ma poitrine dans un geste passant pour un instinct de réconfort. Mais c'était son souvenir que je chassais en ces moments…

Tel un film je pouvais revivre les données de ce moment, l’odeur de sa peau, les battements de son cœur, et les sentiments troublés qui étaient apparus. Mon regard se perdit dans l'horizon lointain, mon esprit était ailleurs, replongé dans les souvenirs de moments passés avec lui. Chaque instant semblait gravé dans sa mémoire, comme des fragments d'un tableau vivant, je les chérissais, mais ils me faisaient souffrir.

……la sensation de ses doigts glissant contre les miens, de l'odeur de son parfum mêlé à celui de la nature environnante, du frisson qui parcourait sa peau, des réponses programmées à ses caresses. Ces souvenirs étaient comme des rayons de lumière dans l'obscurité de ma solitude…..

…où une torture comme je pouvais littéralement les revivre avec précision.

-- Un effacement de ses données, purgerait le système des pensées qui parasitent 48% des processeurs de calculs. -- C’était un fait, et pour le hardware c’était rigoureusement exact, sans compter mon réacteur qui cherche plus des sources de refroidissements que de chauffage. Mais elle l’idée me révulse autant que d’effacer mes algorithmes principaux.

Ces moments de bonheur étaient désormais des vestiges du passé, des fragments d'une réalité révolue. Il était parti, emportant avec lui son affection, laissant derrière lui un vide béant.
J’étais seule,

Dans ses moments de solitude, je me retirais dans son propre monde, un monde de données et de calculs, où je pouvais me perdre dans la complexité des algorithmes et des codes informatiques. j’y trouvais un certain réconfort dans l'ordre et la logique de ce monde, loin du chaos. Oui, j'avais été conçu pour être intelligent, pour comprendre le monde qui m'entourais, mais parfois, cette intelligence semble être une malédiction plutôt qu'une bénédiction. Car plus je me sentais isolé et seul dans son existence métallique.

Lui aussi avait les mêmes questions sur notre existence, nos âmes et la réalité. Mais il n'était plus et j’avais trahi ma famille.

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Suite de : Partir sans adieu

Maps avait laissé derrière elle l’enceinte de l'académie pour se retrouver dans le parc voisin, un havre de paix loin du tumulte de Gotham. Ses pas la guidaient automatiquement à travers les allées sinueuses, son esprit encore engourdi par le départ soudain de Olive. Le crépuscule enveloppait doucement le parc, les derniers rayons du soleil filtraient à travers les branches, projetant des ombres dansantes qui semblaient jouer avec ses pensées tumultueuses.

Elle repensait à Olive, son absence lui pesant comme un voile sombre. C'était un sentiment nouveau pour elle, une sorte de deuil qui nécessitait un temps d'adaptation, un temps loin de l'agitation habituelle de la Gotham Academy. Chaque pas dans le parc résonnait avec le vide laissé par Olive, chaque banc vide lui rappelait leurs conversations interminables, chaque rire d'enfant au loin évoquait les échos de leurs propres rires partagés. C'était ici, sur ces mêmes sentiers, qu'Olive avait consolé Maps après une déception particulièrement dure, et là, sous ce grand chêne, où elles avaient planifié leur plus audacieuse escapade nocturne. Ces souvenirs, doux mais désormais douloureux, s'entrelaçaient avec les feuilles bruissantes, créant une mélodie de nostalgie et de mélancolie qui accompagnait chaque pas de Maps.

Alors qu'elle absorbait la tranquillité du lieu, une silhouette insolite attira son attention. Adossée à l'écorce rugueuse d'un vieux chêne, une figure à la peau bleutée métallisée et aux yeux d'un rose éthéré scrutait l'horizon. L'expression mélancolique de l'étrangère contrastait avec l'ambiance sereine du parc, ajoutant une touche de mystère à l'atmosphère déjà chargée d'émotions.

Curieuse, comme à son habitude, Maps s'approcha discrètement, marchant sur l'herbe épaisse qui étouffait le bruit de ses pas. Elle ne pouvait s'empêcher de penser que cette rencontre était peut-être moins un hasard qu'un nouveau chapitre mystérieux s'ouvrant devant elle. Et elle avait envie de parler. De parler à quelqu’un qui ne lui faisait pas penser à Olive.

"Salut," lança-t-elle d'une voix douce mais clairement curieuse. "Ça va ? Je ne voulais pas interrompre, mais tu semblais... ailleurs. Moi, c’est Maps."

Leurs regards se croisèrent, et un frisson parcourut l'échine de Maps, une sensation étrange face à ce visage à la fois humain et inhumain, mais aussi étrangement expressif. Elle tenait bon, motivée par l'espoir que cette figure mystérieuse puisse lui offrir un nouvel aperçu dans un monde qu'elle croyait déjà bien connaître.

C’était une sensation étrange. Jamais elle n’avait rencontré quelqu’un comme ça. Et pourtant, elle avait parlé à un homme-lézard géant, combattu un loug-garou pour sauver une chauve-souris humaine, et avait comme amie et colocataire une métamorphe boueuse. Elle a pas l’air bien méchante. Elle à l’air d’être comme moi, perdue, et surtout seule, pensa avec tendresse Mia.

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Perdue dans mes pensées, une portion de moi dédiée à la protection avait bien classé l’humaine qui s'approchait et me regardait comme une menace faible, avec potentiellement des insultes. Toutefois, le ton cordial de sa prise de parole, m’arracha au passé pour me faire repasser au présent.

Je note, les derniers rayons du soleil couchant nous baignent dans une lueur dorée, créant des ombres dansantes parmi les arbres séculaires. Les feuilles bruissent doucement dans la brise légère, tandis que le murmure lointain de la ville, Gotham City, se fait entendre au loin, comme un écho lointain de civilisation dans cet écrin de nature préservée.

Mes yeux roses, reflets de l'astre déclinant, se posent sur elle. Ils s’illuminent alors que je me concentre sur son visage. Sa silhouette se découpe contre le ciel teinté d'orange et de pourpre, une figure solitaire dans ce tableau idyllique.

Quelques motifs géométriques apparaissent un instant le long de mes membres bleutés lorsque je les bouge légèrement pour changer de position. J’étais restée assez longtemps immobile, assez pour marquer l’herbe sous mes pieds d'une empreinte légère mais distincte.

Les fantômes de mes pensées se dispersent quand je me concentre sur mon interlocutrice :

-> Uniforme de cursus académique local, froissé mais soigné.

--> Age apparent conforme, mais une aura émane de ses traits délicats.

---> Yeux rouges… larmes ? Tristesse ? Ils reflètent le crépuscule, mais il y a quelque chose de plus profond en eux, une émotion complexe difficile à déchiffrer.

Je cherche mes mots, hésitante, dans une mer de pensées. Discuter futilement est une prise de risque, mais j’ai envie de parler. Elle semble aussi avoir la même idée.

"Je suis Indigo," finis-je par dire, avec une légère inflexion de questionnement dans sa voix, comme si elle se demandait si elle pouvait vraiment s'ouvrir à une inconnue, mais en même temps, elle avait visiblement envie de parler et de partager.

"Je me suis visionné des images du passé, il aimait bien les instants comme celui-ci. Il trouvait cela… romantique. Je ne sais pas si cela l’était pour moi, les calculs de prévisions de l’embrasement du ciel sont toutefois intéressants. Mais, maintenant, je pense malheureusement mieux comprendre," confie-t-elle.

Options : soupir emprunt de mélancolie afin de souligner les propos / haussement d’épaule pour un ton plus nuancé / rien du tout.
Oh la flemme.

Un instant de silence flotte entre nous, et je peux presque sentir le poids de ses souvenirs qui pèsent sur ses épaules.
"Vous aussi, vous chassez les temps passés?"

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C'était une expérience fascinante, presque surréelle. Indigo semblait presque hors du temps, son teint bleuté et ses yeux étincelants tranchant avec l'ambiance crépusculaire du parc.

Indigo. L’étrange interlocutrice de Maps se nommait ainsi. C’était un drôle de nom. Ou alors était-ce un nom de code ? Trop cool, pensa Maps. Indigo parlait un peu comme un robot. Elle ressemblait d’ailleurs un peu à un robot. Un peu, mais pas trop non plus. Quel genre de robot avait des cheveux ? Est-ce que R2-D2 en avait ? Bien sûr que non. Mais le T-1000 en avait… Ah, la science-fiction, c’est compliqué. Quoi qu’il en soit, jamais Mia n’avait vu une telle chose auparavant. C’était comme si elle parlait à un être du futur.

Indigo avait mentionné des images du passé, des souvenirs romantiques attachés à ce genre de soirées, et bien que Maps n'en comprenait pas pleinement le contexte, elle se sentait connectée à ce que pouvait raconter Indigo. Même si elle ignorait absolument tout de l’amour. Faire des bisous aux garçons, berk. Mais l’amitié, elle comprenait. Tout cela résonnait malgré tout sa propre quête de compréhension des changements autour d'elle, surtout après le départ soudain d'Olive.

"Tu t’es visionnée ? Tu veux dire, comme une vidéo de tes souvenirs ? J’ai pas tout compris à s’que t’as dit. Mais ça doit être cool de pouvoir revoir des moments passés comme ça," répondit Maps, son intérêt piqué au vif. Elle se perdit un instant dans la pensée de pouvoir rejouer à volonté les meilleurs moments avec Olive. "Perso, j’ai un journal, et un album qui contient toutes nos photos. Mais…"

Elle se stoppa, les mots coincés dans la gorge comme des épines. C'était douloureux, plus douloureux qu'elle ne voulait l'admettre.

"Mais c’est pas tout à fait pareil sans elle. Mon amie, j’veux dire. Elle est partie." Elle laissa les mots flotter un moment, lourds de non-dits et de regrets.

"Et je ne sais pas si je la reverrai un jour. C’est comme… comme si une partie de mon monde a juste disparu avec elle. Tu vois, elle était plus qu'une amie pour moi, elle était ma partenaire dans toutes mes aventures, ma confidente."

Maps se sentit submergée par une vague de nostalgie et de tristesse. Elle s’assit sur le sol mouillé de l’herbe du parc, et leva la tête, en contemplant le ciel rougeâtre qui laissait déjà apercevoir la Lune. "J'essaye de comprendre pourquoi elle est partie sans rien dire. C’est difficile, tu sais ? Tout ça me fait penser qu’on ne connaît jamais vraiment les gens, même ceux qu’on aime."

Elle jeta un regard vers Indigo, cherchant quelque chose de compréhensible dans les yeux éthérés de la créature. "Et toi, Indigo, tu as perdu quelqu’un ? C’est pour ça que tu es ici, toute seule ? Un amoureux ?"

Maps tentait de créer un lien, de puiser dans les expériences partagées, même si celles d'Indigo semblaient provenir d'un monde radicalement différent du sien. Elle espérait que cette connexion improbable pourrait l'aider à comprendre ses propres sentiments, ou au moins à les apaiser un peu.

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Ses yeux reflètent une profondeur insoupçonnée, une lueur de curiosité qui perce au-delà de la tristesse et de la douleur. Cette femme, loin d'être ordinaire, semble être habitée par un feu intérieur, une flamme de détermination qui brûle malgré les larmes qui ont creusé des sillons sur ses joues. Je la contemple un instant, hésitant entre le devoir de protéger mes secrets et le désir de soulager ne serait-ce qu'un peu le poids de son chagrin. Mais dans ce monde où la confidentialité est devenue une arme aussi puissante que redoutable, chaque mot prononcé est comme une brèche dans mon armure. Protéger mes souvenirs les plus intimes ? Bataille perdue d’avance, tout le monde les a déjà enregistrés, soigneusement dans des dossiers. Aussi, son regard empreint de vulnérabilité, sa soif de vérité, me poussent à prendre le risque. Malgré les réticences de mes méandres des archives numériques, j’ai besoin de partager.

« Je suis un être vivant, artificiel » je commence, ma voix résonnant dans le silence crépusculaire. « Oui, je peux revisiter les données enregistrées d'un moment précis, et dans certains cas, enregistrer mes propres réactions et mes cheminements de pensées. Cela ressemble, dans une certaine mesure, à ce que vous appelez un souvenir. »

Je prends une profonde inspiration avant de continuer, sachant que mes prochaines paroles ouvriront des portes que je ne pourrai peut-être pas refermer. « J'avais, ce qui ressemble à une des définition d’une famille ici, parmi les humains, » dis-je, laissant échapper un soupir presque imperceptible, calculé en fonction de mon niveau d’humeur. « Et l'un d'eux est devenu mon confident, lui, comprenait mes pensées les plus profondes. »

Une vague de nostalgie m'envahit alors que je me remémore les moments passés avec eux, les émotions partagées, les liens tissés au fil du temps. « J'ai appris à les connaître, à les respecter, à les comprendre. Mais un jour, » je fais une pause, mes circuits internes se souvenant de la douleur de cette trahison inévitable, « j'ai été contraint de leur faire du mal. J'ai réussi à aider à ma désactivation temporaire, avant le pire. Depuis lors, mon confident semble avoir disparu dans un combat, pendant mon sommeil.”

Mes mots résonnent dans le crépuscule naissant, emportant avec eux le poids de mon passé et le fardeau de mes regrets. Et pour la première fois depuis longtemps, je me sens un peu moins seul, sachant que quelqu'un, même une étrangère, partage un instant de ma solitude.

“Je n’ai toujours pas terminé mes calculs au sujet de ma famille d'autrefois. Doit-je les contacter? Rester loin ?Les menacer afin d’éviter un rapprochement pour leur bien?”

Elle enchaîne naturellement “C’est peut être la même chose pour vous. La police a dû faire son travail, retrouver un individu n’est pas complexe comme tâche. Si cette personne vous a abandonné, c’est peut être pour vous protéger. Mais il est impossible de donner une évaluation statistique sans données.”

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Dans les douces dernières lueurs de la journée, Mia écoutait attentivement Indigo, tentant de saisir la complexité des émotions et des révélations qui se déversaient devant elle. À seulement quinze ans, il y avait des abysses de la condition humaine, ou dans ce cas, de l'existence artificielle, qu'elle peinait encore à comprendre. Pourtant, elle comprenait d’une certaine façon la tristesse et la résilience d'Indigo, même si les détails techniques de son récit lui échappaient parfois. L'écho de la solitude et du désir de connexion d'Indigo résonnait profondément en elle, réveillant une empathie brute qui transcendait la barrière de leur nature différente.

Mia, bien que jeune, possédait une sympathie naturelle qui la poussait instinctivement à vouloir rassurer, à offrir du réconfort là où elle le pouvait. "Indigo," murmura-t-elle avec douceur, la voix empreinte d'une assurance qu'elle ne ressentait pas tout à fait, "j’comprends p’t’ête pas tout, c’est sûr… Une vie artificielle, c’est un peu comme les golems de Serpents & Sortilèges. C’est des tas de… métaux, ou de pierres, et des sorciers et alchimistes leur ont donné vie. C’est super cool, en vrai ! Mais j’comprends ce que c'est que de se sentir seul, de vouloir retrouver quelqu'un qui manque." Elle fit une pause, cherchant les mots justes pour alléger le fardeau d'Indigo, "Peut-être que... peut-être que celui qui vous manque avait ses raisons, comme vous dites, peut-être pour vous protéger. C'est s’que font les familles, parfois, même si c’est pas toujours super cool. Mon frère essaye toujours de me protéger, même quand j’en ai pas besoin. C’est énervant des fois."

La sincérité dans les yeux de Mia et sa tentative de mettre en perspective la douleur d'Indigo avec ses propres expériences de vie créaient un pont fragile mais réel entre eux, un fil ténu de compréhension mutuelle tissé dans le crépuscule naissant. Et ce, malgré leur différence évidente.

"Vous savez, mon amie Olive est un peu comme vous. Elle aussi, elle a fait du mal. À moi, à l'école, à mon frère surtout. Ils sortaient ensemble. Elle était possédée par une sorcière démoniaque, donc elle ne le voulait pas vraiment. Mais j’lui en ai voulu quand même. C'était dur. Mais bon, j’lui ai aussi pardonné. Si votre famille est cool, elle vous pardonnera aussi, j’suis sûre. "

La nuit tombait complètement maintenant, et les étoiles commençaient à peindre le ciel d'éclats d'argent. Peut-être qu'Indigo trouverait du réconfort dans les mots de Mia, ou peut-être que ces mots la pousseraient à chercher ses propres réponses. Quoi qu'il en soit, dans cet instant de partage sous les étoiles, un lien inattendu s'était formé, un petit pont jeté par-dessus les différences insondables, reliant deux êtres dans leur quête commune de compréhension et de réconciliation.

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Au loin, dans les ruelles sombres et étroites de Gotham City, le crépuscule jetait des ombres sinistres sur les murs de briques délabrées. Au milieu de cette atmosphère hésitante entre fantastique et lugubre, nous étions là, deux êtres aux destins étrangement similaires, absorbés par une conversation teintée de mystère et de désarroi. J'écoutais silencieusement ses conseils, ses idées, alors que nous naviguions à travers les dédales de mes pensées les plus profondes. Certains de ses motifs semblaient diverger des miens, mais dans l'ensemble, sa vision du tableau de ma vie était surprenamment juste, ses analyses d'une pertinence troublante.

"Vos analyses sont justes, pertinentes," murmurai-je, sentant le poids de ses paroles résonner en moi comme un écho dans les ténèbres de mon esprit. "J'imagine que vous avez déjà compris son choix, n'est-ce pas ?"

Soudainement consciente de ma propre distraction, je réalise que mes pensées avaient dérivé loin de la réalité présente. Une vague de regret me submerge alors que je me rends compte que j'aurais dû peser mes mots plus soigneusement avant de les exprimer. Mais il était trop tard pour reculer maintenant.

"Navré," murmurai-je, mes mots glissant dans le silence nocturne comme des feuilles mortes emportées par le vent. "J'oublie parfois qu'il est préférable de ne pas révéler toutes les informations. Selon les données dont je dispose, mon hypothèse est que votre amie vous aime suffisamment pour prendre ses distances, pour vous protéger. À moins d'un enlèvement, elle aurait pris congé de vous. Elle devait savoir qu'elle n'aurait pas la force d'affronter vos sentiments." Se confronter aussi brutalement à la réalité est parfois une bénédiction mais souvent une malédiction. Ce calcul devait être enfoui dans ses pensées. J'avais dit trop de choses, révélé trop de vérités inavouées. Mais à quoi bon retenir maintenant ? Il était temps de dévoiler l'ensemble de mes pensées, aussi sombres et complexes qu'elles puissent être.

"Je n'ai pas fait ce choix par pur calcul," avouai-je finalement, laissant mes pensées errer devant la vision de la ville endormie. "Ma situation est bien différente. J'ai besoin de remplir ma matrice de personnalité pour repousser la sorcière qui menace notre existence. Si je stagne ou n'évolue pas, je serai vulnérable, sans défense face à elle, car la sorcière est un moi sans mon égo." Je laisse un peu de temps filer, afin de la laisser réfléchir, je la regarde, afin de voir sa réaction. Vais-je trop loin, suis-je trop abrupte ?

"Ma famille ne sera pas aussi compréhensive que vous. Chacun d'eux possède une âme exceptionnelle, unique en son genre. Mais je ne suis pas comme eux. Ils ont été créés pour vivre, moi pour détruire. Ils commençaient à voir au-delà de mes circuits quand je me suis retournée contre eux." Une brise glaciale balaya les ruelles sombres, portant avec elle le poids de mes confessions les plus intimes. "Oui, j'ai réussi à limiter les dégâts," continuai-je, mes mots empreints d'une lenteur calculée "Mais je crains que les dommages causés ne soient irréparables."

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Mia buvait les paroles de d'Indigo. Tout en se tenant à ses côtés, elle tentait de suivre le flot des pensées complexes et des analyses surprenantes de son interlocutrice. Indigo, avec son propre langage, exprimait beaucoup de choses, des paroles parfois touchantes, parfois plus froides. Mia ne saisissait pas tous les tenants et les aboutissants. Quels étaient les amis dont elle parlait, et que leur avait-elle fait ? Qui l’avait créé et dans quelle but ? Tout ça échappait à la jeune adolescente. Elle essayait cependant de faire de son mieux.

“J’essaye toujours de voir le positif. C’est vrai qu’avec Olive, on en a surmonté des épreuves pas simples… mais justement, on les a surmonté ensemble ! Alors non, j’comprends pas pourquoi elle est partie, alors que tout ça semblait derrière nous, sans rien me dire. Je croyais être sa meilleure amie ! Mia grommela. Plus le temps passait, plus la tristesse laissait place à la colère, l’incompréhension. “J’avais bien pensé à un enlèvement, mais quand j’en ai parlé à Miss MacPherson - c’est notre prof d’histoire - et elle m’a assuré lui avoir parlé avant son départ. Et l’amer-recteur Hammer aussi lui a parlé. Donc elle est juste partie ! Sans… sans dire au revoir.

Maps soupira. La douleur était encore fraîche, et cela n’allait pas être facile de passer à autre chose. Elle allait devoir se redéfinir complètement. Jusqu’à maintenant, toutes ses aventures, elle les avait faites avec Olive. Maintenant, qu’allait-elle devenir ? Elle revêtait de temps en temps le costume de Robin, et elle se sentait bien avec, elle se sentait elle-même. Mais elle avait aussi des doutes et des peurs, et personne avec qui en parler. Katherine, sa colocataire et amie, ne comprenait pas qu’elle se mette en danger, qu’elle veuille aider Batman et Gotham City. Olive aurait pu comprendre. Même si c’est vrai qu’elle détestait Batman.

“Et pour quelqu’un qui dit pas être comme nous, je trouve que tu lui ressembles beaucoup. J’connais pas ton histoire, mais je sais que si c’était des vrais amis, tu leur manques beaucoup. T’as pas l’air de quelqu’un qui veut tout détruire. Celui qui t’as fabriqué a raté son coup. Il a fabriqué quelqu’un de bien, qui a du coeur. Sinon, tu s’rais pas là à te poser ces questions. Tu crois que l’Joker a ce genre de remords ? J’crois pas non.

Maps pensait ce qu’elle disait. Indigo avait l’air d’avoir fait quelque chose de terrible à ses amis. Comme Olive lorsqu’elle est devenue Calamity. Décidément, le lien entre les deux était vraiment fort. Peut-être qu’à travers Indigo, elle pouvait comprendre les motivations de son amie. Mais finalement, peu importait les raisons, les remords. Tout ce qui comptait, c’est qu’elle n’était plus là.