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Libérée de ses chaînes

Koriand'r
Super-Héros
Koriand'r
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Localisations : Tour des Titans
Libérée de ses chaînes Mer 21 Aoû 2024 - 23:55


Le navire grinçait à chaque balancement des vagues, et l’air lourd d’humidité pénétrait dans la cale, où l’odeur de la mer se mêlait à celle du bois pourri et des corps fatigués. Korin était enchaînée, assise dans l'obscurité, sa peau brûlée par le contact des fers runiques, qui étouffaient chaque vestige de son pouvoir. Sa respiration était lente, presque douloureuse, et chaque souffle lui rappelait qu'elle n'était plus qu'une ombre de ce qu'elle avait été. La Citadel l'avait réduite à une chose, un simple objet, un morceau de chair à vendre.

Les jours en mer étaient longs et cruels. Le roulis incessant du navire l'empêchait de trouver le sommeil, et les rares moments où elle fermait les yeux, les souvenirs de son village picte en flammes la hantaient. Elle pouvait encore entendre les cris de son peuple, la fumée des toits brûlés, et ressentir la terreur alors que les Vikings saccageaient tout sur leur passage. Chaque nuit, elle se revoyait arrachée à sa terre, vendue par son propre père pour éviter un massacre plus grand. Elle se haïssait de ne pas avoir pu défendre les siens, et cette honte pesait sur son âme.


Mia is Robin


Le capitaine du navire, un homme brutal à la barbe rousse tressée, venait souvent la voir dans la cale. Son regard dur la fixait avec une lueur de sadisme mal dissimulée. Il la traitait comme un trophée, une proie. Chaque jour, il la forçait à manger un peu de nourriture rance, la maintenant juste assez en vie pour ne pas que sa valeur diminue avant d’être vendue. Ses mains calleuses serraient parfois son menton de manière cruelle, la forçant à lever la tête pour qu'il puisse contempler ses yeux brillants, ces yeux qu’il considérait comme une "curiosité exotique."

Il se délectait de sa faiblesse, et Korin, bien que pleine de rage, se retenait de réagir. Elle savait que sa puissance était contenue, et que toute tentative de résistance n'apporterait que plus de douleur. Elle s’était forgée une carapace intérieure, une armure de volonté et de silence. Chaque humiliation, chaque coup subi était un pas de plus vers un futur qu'elle n'avait pas encore entrevu, mais auquel elle s’accrochait désespérément

Un jour, l’un des hommes de l’équipage s’avisa de la frapper violemment lorsqu'elle tomba sous le poids de ses chaînes alors qu'on la forçait à nettoyer les ponts. Korin avait tenté de se relever, mais ses jambes engourdies par des semaines d’immobilité tremblaient. Le marin lui asséna un coup de pied dans les côtes, la laissant haletante et à bout de forces sur le pont glissant. Un autre homme rit en l'observant, comme si la scène lui apportait un quelconque plaisir grotesque. Les autres esclaves ne pouvaient qu’observer, impuissants, espérant que ce sort ne leur serait pas réservé à leur tour.

Et en plus de ce genre d’humiliation et de violence, en plus de la faim constante qui rongeait ses entrailles et de la soif qui asséchait sa gorge, il y avait les regards des hommes, ces yeux avides qui la suivaient à chaque mouvement, guettant une faiblesse, une occasion. L’un d’eux, un soldat robuste et brutal, semblait prendre un plaisir particulier à tester sa résistance. Il s’amusait à l’isoler des autres esclaves, la forçant à s’éloigner, prétextant vouloir l'examiner avant la vente.

La manière dont il l’empoignait était dégradante. Ses doigts épais et crasseux s’enfonçaient dans sa chair, tirant violemment sur ses chaînes, la forçant à se plier à sa volonté. Parfois, il lui enfonçait son genou dans le dos, la maintenant à terre, humiliée, pour prouver sa domination. Les contacts qu’il lui faisait, et les mots qu’il murmurait, emplissait Korin d’une rage qu’elle devait réprimer sous peine de souffrir davantage.

Les sévices étaient variés et pervers, allant au-delà des simples coups. Parfois, ils la forçaient à se dévêtir partiellement, ou totalement. Leurs mains sales parcouraient sa peau nue, la marquant de leur mépris. Ils la maintenaient contre les parois rugueuses du navire, leur souffle puant d’alcool et de violence. Ils la traitaient comme une bête à l'abattoir, sans aucun respect pour son corps ou son humanité.

Dans ces moments d'humiliation, Korin trouvait une étrange forme de réconfort dans ses souvenirs d’enfance : elle se rappelait des chants mystiques de sa mère, des légendes racontées au coin du feu sur les dieux de lumière qui descendaient des cieux pour bénir les Pictes. Ces pensées l’apaisaient, même si l’ombre de sa sœur, Komannead'ra, la hantait. Elle se demandait ce qu'il était advenu d'elle, si elle s'était tournée davantage vers les ténèbres ou si un mince espoir de réconciliation existait encore.


Mia is Robin


La mer était cruelle, tout comme ses ravisseurs. Le froid de l’aube s’infiltrait dans la cale, rendant ses nuits d’autant plus difficiles. Les vagues frappaient le navire, et chaque secousse ramenait avec elle la nausée et la douleur. Les gardes se moquaient parfois de son état, se réjouissant de voir celle qu'ils appelaient la "fille du soleil" se flétrir dans les ténèbres. Pourtant, malgré leur cruauté, Korin refusait de se briser.

Elle serrait les poings, les ongles enfoncés dans ses paumes, jusqu'à ce que la douleur devienne une source de force. Son esprit restait aussi indomptable que les cieux d’où provenait son héritage. Elle se promettait que, tôt ou tard, ces mêmes mains qui la retenaient enchaînée seraient réduites en cendres sous la lumière du soleil.

À mesure qu'ils approchaient du port de Bristol, l'atmosphère devenait de plus en plus tendue. Les bruits du port remplissaient l’air, et même dans la cale, elle pouvait entendre les cris des marchands, le chant des mouettes et les cliquetis métalliques des chaînes et des armes. Chaque son lui rappelait que l'inévitable s'approchait : elle serait bientôt vendue, exposée devant une foule d'hommes avides, traitée comme une simple bête.

Mais Korin, bien que physiquement affaiblie, sentait en elle une colère grandissante, une force qui ne demandait qu'à éclater. Elle pressentait que son heure viendrait. Pas encore, mais bientôt. Les runes sur ses chaînes avaient beau la contenir, la lumière en elle ne pouvait être complètement étouffée. Elle savait que lorsque le moment serait venu, elle se lèverait, telle une étoile renaissante au milieu de la nuit la plus noire.

Et jusqu'à ce jour, elle souffrirait en silence, résistant aux ténèbres qui l’entouraient, attendant que le soleil brille à nouveau sur elle.

La brume s’élevait lentement au-dessus des eaux grises du port de Bristol, enveloppant les quais d’une lourdeur moite et oppressante. Le navire fendit les eaux calmes du matin comme un prédateur silencieux, et avec lui arrivait sa cargaison humaine, marquée par la douleur et l’oubli. Korin pouvait sentir l’odeur du port avant même de poser les yeux dessus : une puanteur d’humidité, de poisson pourri et de sueur. L’air salé lui piquait la gorge, mais ce n’était rien comparé au goût amer de la servitude qui lui rappelait constamment son statut de captive.

Le navire accosta dans un grincement sinistre, ses amarres craquant sous la pression. Korin, affaiblie mais toujours alerte, sentit le sol sous elle s’arrêter de rouler. Après tant de jours en mer, elle en était presque venue à accepter ce mouvement perpétuel des vagues, comme si son corps s’était adapté malgré elle à ce balancement infernal. Mais là, une nouvelle réalité se présenta à elle. Le voyage maritime prenait fin, mais un nouveau cauchemar commençait.

Les hommes de la Citadel descendirent les esclaves avec toute l’indifférence de ceux habitués à traiter les corps comme des marchandises. Les coups de pied, les insultes et les ordres brutaux pleuvaient tandis qu'ils déchargeaient leur cargaison. Korin fut tirée de la cale, ses chaînes cliquetant sous le poids de son corps fatigué. Ses pieds nus, couverts de plaies et de saleté, rencontrèrent les planches du quai avec un choc douloureux, mais elle ne montra rien. Pas un son ne franchit ses lèvres. Elle avait appris à masquer la douleur, à ne rien offrir à ses ravisseurs.

Les autres esclaves, tous autant marqués par des semaines de captivité, furent alignés à ses côtés. Leurs visages, creusés par la faim et la peur, ne reflétaient plus qu'une ombre d'humanité. Les hommes de la Citadel leur criaient dessus, les poussant avec la crosse de leurs lances, tandis que le maître de la vente observait d’un air froid et calculateur. Ils n’étaient plus des hommes pour lui, mais des biens à marchander.

Korin sentit le regard de plusieurs marchands se poser sur elle, certains avec une fascination malsaine, d’autres avec une curiosité détachée. Ses cheveux, malgré la crasse, gardaient une teinte singulière, reflétant encore faiblement la lumière du matin. Ses yeux, d’un vert profond, étaient peut-être ce qui attirait le plus l'attention, ces mêmes yeux que ses ravisseurs considéraient comme une anomalie.

L'un des hommes de la Citadel, celui qui avait souvent abusé d’elle, s’approcha d’elle avec un sourire cruel. Il tira brusquement sur ses chaînes, la forçant à trébucher vers lui. Son regard brillait de la satisfaction de celui qui sait que la proie est définitivement à sa merci.

« Voici la fameuse ‘fille du soleil’ », annonça-t-il d’une voix forte, destinée à attirer l’attention des acheteurs potentiels. « Une créature rare, une véritable curiosité ! Voyez ses yeux, cette lumière qui brille encore malgré la souffrance ! Ceux qui l’acquerront auront non seulement une esclave, mais un être de légende. »

Korin serra les dents, étouffant une envie de révolte qui bouillonnait en elle. Mais elle savait que ce n’était ni le lieu ni le moment pour se battre. Pas encore. Ses chaînes, gravées de runes antiques, absorbaient toujours sa force, la laissant faible et incapable de libérer la puissance solaire qu’elle sentait battre au fond d’elle.


Mia is Robin



Elle ferma les yeux une seconde, sentant à nouveau la chaleur de ses terres natales dans ses souvenirs, les chants anciens de son peuple résonnant encore dans ses oreilles. Elle se promit que, quelle que soit la situation, elle resterait indomptable. Elle savait que la lumière en elle ne s’éteindrait jamais complètement. Elle était une fille du soleil, descendante des anciens dieux, et rien ne pourrait lui enlever cela, pas même ces chaînes gravées de runes.

Alors qu’elle rouvrait les yeux, la lueur pâle du soleil perça enfin les nuages gris de Bristol, tombant sur ses traits épuisés mais déterminés. Un jour, elle retrouverait sa liberté. Mais pour l’instant, elle devait survivre, attendre, et se préparer à la tempête qui viendrait.
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Re: Libérée de ses chaînes Mar 27 Aoû 2024 - 9:13

Cela faisait un peu plus d'une semaine que l'Edling* du Clan Wayne était sur les routes. Quelque temps après la collaboration avec le chevalier Harold et tout ce qui s'en était suivit, l'écuyer du Sheriff** de Liegeraceaster***avait fait une découverte troublante.
 
Alors qu'il patrouillait en compagnie de son mentor sur le territoire dont il avait la charge, il avait aperçu un groupe d'esclaves travaillant dans les champs d'un riche propriétaire terrien. L'esclavages étant chose courante sur l'archipel, malgré les efforts de l'église pour en décourager la pratique, il n'y avait là pas grand-chose de surprenant. Gaël, pictes, Irlandais, Saxons… tous utilisaient des esclaves et tous pouvaient finir privés de leur liberté au grés des raids, des défaites militaires ou simplement des incapacités de paiements… c'était là en sommes choses très banal.
 
Mais l'un des hommes travaillant dans les champs attira le regard du jeune guerrier, au point de le faire arrêter nette sa monture et de mettre pied à terre pour s'en assurer. C'était un picte, un de ces hommes vivants selon des traditions antédiluvienne très loin au nord, en Alba. Son propre descendait des l'un des derniers grand souverain Pictes, le roi Loth****, et avait conservé quelques pratiques de ce lignage. Mais les tatouages que cet homme avait sur le corps ne trompait pas, il faisait partie d'une des tribus ayant juré fidélité au clan Wayne… c'était donc l'un des sujets de son père.
 
Dire que Damian était opposé à ce genre de pratique serait exagéré, il avait après tout eut une jeunesse où des esclaves et serviteurs l'avaient servit. Mais son père était plus réservé à ce sujet. Pour lui, un esclave ne pouvait pas offrir sa loyauté car il était asservit. Le Mormaer***** du clan Wayne avait donc souvent l'habitude de libérer les esclaves au bout de quelques années, leur offrant le choix entre recommencer une nouvelle vie sur ses terres, ou partir tenter de rejoindre leur terre natale. Damian se souvenait d'avoir été circonspect face à ce genre de pratique, mais avait finit par y voir l'avantage de la loyauté d'un sujet sur la servilité d'un captif.
 
En parlant avec le sujet de son père, il apprit que leurs terres avaient été sujette à une série de raids vikings qui avaient tiré partis du fait que l'attention du Clan Wayne s'était concentré sur le sud dans les raids qu'ils avaient mené contre le Roi-Mercenaire. De nombreux villages avaient été la cible des pillards venus des mers qui avaient ensuite emmené les captifs avant de les revendre à des gens étranges, habillés dans des tissus qu'il n'avait jamais vu et possédant le plus grands navire qu'il ait pût voir de ses yeux. Il avait ensuite été vendu il y a une grosse semaine dans un petit port de la côté au nord ouest et avait été amené ici. Le reste des siens avaient été emmené… il se souvenait vaguement qu'ils espéraient atteindre Bristol.
 
Les choses avaient par la suite été compliqué. Le jeune écuyer se disputant avec son mentor sur la suite à donner à cette affaire, et sur la façon de libérer cet homme. Au retour de leur patrouille, la décision de Damian était prise, il était de son devoir de retrouver ce navire pour libérer les sujets de son père, qu'importait ce qu'en pensait Sir Oliver. Confiant la garde de Rose à Gar, Damian s'éclipsa dans la nuit avec sa monture et de l'équipement. Il comptait sur la période des tempête qui agitait la mer d'Irlande durant cette saison pour prendre de l'avance, car une longue route l'attendait.
 
Durant toute une semaine, il chevaucha avec sa monture à travers le pays pour tenter de prendre de vitesse les esclavagistes. Mais si ces derniers devaient composer avec le mauvais temps qui les forceraient d'attendre des accalmies pour poursuivre leur voyage, c'était aussi son lot à lui. L'aspirant chevalier dût subir toute le courroux du ciel dans son avancée, le vents, les pluies diluvienne, les orages… rien de tout cela n'émoussa sa détermination. Bien sûr, il dût aussi composer avec les bandits et même une rencontre avec le petit peuples… autant de désagrément qui le ralentirent de même que les temps de repos qu'il devait accorder à lui-même et sa monture. Il était trempé jusqu'aux os, il peinait à dormir à l'idée de rater sa fenêtre d'action et il ne devait se contenter que du minimum en termes de confort.
 
Finalement, il arriva en vue du port de Bristol et de son marché aux esclaves. Quelque soit l'entité supérieur qui veillait sur lui, qu'il s'agisse du Dieu Unique et de ses anges, des anciens dieux de son peuple, des esprits de ses ancêtres ou d'autre chose, elle avait répondue à ses prières car il était arrivé une journée avant sa cible. Cela lui laissa le temps de prendre un peu de repos et d'explorer la bourgade.
 
Bristol, ou Brycg stowe, comme l'appelait ses parents, étaient une petite ville disposant d'un port assez important pour sa taille. Séparé en deux par la rivière Alon, le pont romain était une des traces de l'ancienne présence de la civilisation sur ces terres. Les bannières de la ville flottaient au vent, aux côté de l'oriflamme du earl****** de Herefordshire. Bien que Bristol se soit situé hors de ses possession, l'influence du Earl Luthor y était importante du fait des intérêts économique qu'il avait dans cette cité. Des marchands de toutes l'iles, et même de plus loin, étaient présents : locaux anglo-saxon, marin nordiques, commerçants irlandais, et même quelque gens du royaume de Francie. Tous attendaient avec impatience l'arrivée prochaine de ces "Citadelliens" et de leur marchandise. Il était notamment question d'une certaine "fille du soleil" qui ferait partie des esclaves mis en vente.
 
Le fils du Mormaer des Orcades avait déjà entendu parler de ces "Citadelliens", des gens étranges, venant du Sud et ayant bâtit une, ou plusieurs, citadelles côtières d'où ils supervisaient le commerce d'esclaves à travers le continent. Certaines rumeurs disaient qu'ils étaient intéressé par tout ce qui touchait les arts ésotériques, d'autres qu'ils cherchaient à étendre leur domination économique sur toutes les terres qui avaient jadis appartenues à l'empire de Rome. Peut importait en définitive, tout ce qui comptait, c'est qu'eux et leurs mercenaires s'en étaient prit aux sujets de son père, et qu'ils allaient le payer.
 
Passant la première nuit depuis longtemps au sec, le jeune homme se laissa bercer par la brise nocturne alors qu'il observait le tapis d'étoiles constellant le ciel. Son grand-père lui avait toujours dit qu'il existait une sagesse dans ce firmament dont seule les esprits ouverts pouvaient bénéficier de leurs conseils… et dont seuls les plus grand héros pouvaient se voir accorder une place parmi elles. Parfois, le jeune guerrier se demandaient s'il aurait un jours ce privilège.
 
Le lendemain, ce fût le son d'une corne de brume qui le tira de son sommeil, celle-ci annonçant l'arrivée d'un navire. Dans la brume du matin, le jeune prince pût voir une ombre massive se découper, flottant sur les flots et ridiculisant tout les navires alentours par son gabarits. Haute comme une maison, disposant d'un bélier sur sa proue, propulsé par plusieurs rangées de rameurs tandis trois mâts s'élevaient fièrement vers le ciel, cette embarcation avait tout du navire de légendes pour impressionner les habitants de l'archipels.
 
Libérée de ses chaînes Gallea10
 
Mais ce n'était pas le cas de Damian. Ce dernier avait passé son enfance au sein de l'empire byzantin, découvert les merveilles de l'orient, visité des cités tels que Constantinople, Jérusalem, Antioche, Alexandrie, Baghdâd ou Rome. Il connaissait bien ces galéasses marchande pour les être monté dessus durant ces voyages sur la méditerranée… bien que c'était la première fois qu'il en voyait une d'un gabarit aussi massif. Ce genre de vaisseau n'étaient d'ailleurs définitivement pas conçu pour affronter les fureurs des mers du nord et préférait usuellement les eaux calme de la Mare Nostrum.
 
Une partie de lui bouillait d'attaquer dès qu'ils mettraient pieds à terres, mais un assaut frontale n'était pas envisageable. Même dans le cas où il serait en mesure de vaincre seule toutes la troupes d'esclavagiste, il aurait probablement aussi à compter avec la garde de la ville… et il ne pourrait pas libérer les sujets de son père avec autant de monde à leurs trousses.
 
"Si ce n'est pas malheureux." Crachat de dépit un moine en bure se trouvant à côté de Damian.

Ce dernier s'était installé près de l'église pour avoir une vue d'ensemble, voyant les "citadelliens" faire sortir sans ménagements leurs captifs enchainés pour les exposer au regard du public. Il tourna la tête vers le vieux moine.
 
"Il y a quelque chose qui vous dérange ?" l'interrogea-t-il.
 
"Notre mère l'église à toujours condamner ce genre de pratiques. Les enfants de Dieu sont sensés être libres, pas être enchainer comme des bêtes. Et ces païens sont également des enfants de notre seigneurs, qu'ils ne le veuillent ou non. Et voir mes paroissiens s'avilirent dans ce genre de pratique me répugne. Regarder ces pauvres hères… arracher à leur foyer pour être vendu comme du bétails. S'il n'y avait pas quelques bonnes gens dans ce troupeau, je prierais le ciel pour qu'il lâche sur nous les eaux du déluges et nous engloutissent tous pour nos pêchés." Clama-t-il.
 
Damian laissa le vieille homme à sa diatribe pour se diriger vers le lieu de la vente. Dissimuler sous sa capuche et sa cape, utilisant la foule à son avantage pour passer inaperçu, il s'approcha des captifs pour pouvoir mieux les observer. Il pouvait bien reconnaitre les tatouages de plusieurs clans ayant juré fidélité à son père, d'autres par contre lui étaient complètements inconnus. Il n'eut cependant aucune peine à deviner les mauvais traitements qu'ils avaient eût à subir, ce qui ne fit que raviver la fureur froide qu'il ressentait en son âme. L'espace d'un bref instant, ses yeux semblèrent luirent d'une flamme intérieur sous l'effet de sa colère contenue. Sa main était posée sur le manche de son sgian dubh*******. Deux pas, un geste, et il pouvait abattre le garde le plus proche avant qu'il ne se rende compte de quoi que ce soit. Mais ça ne résoudrait rien, au contraire, cela révélerait sa présence. Il ne pouvait pas plus tenté de d'interpeller un des esclaves en lui parlant pictes pour lui insuffler un espoir, il risquerait de se faire remarquer. Il ne pouvait que ronger son frein et attendre le bon moment pour frapper.
 
Lorsque soudainement, le responsable de la vente héla les acheteurs potentiel, cela sorti le jeune homme de ses réflexions. Son regard se posa alors sur celle qui était sensée être le produit phare de la vente qui se préparait, l'esclave qui attirerait les acheteurs pour espérer l'avoir. Il fût un instant frapper par l'air indomptable et la beauté sauvage se dégageant de la malheureuse, qui refusait pourtant de céder. Concentré qu'il était à trouver la traces des sujets de son père, il ne s'était guère attarder sur l'attraction principale de ce triste spectacle.
 
Une nouvelle fois, ses yeux se mirent à luire, brièvement. Il percevait la présence de magie dans les chaines de la prisonnière et la magie du Lazare coulant dans ses veines y réagissait, comme pour l'avertir. Il ignorait la raison de leur présence, mais cela marquait bien que cette esclave possédait un statut particulier. L'espace d'un bref instant, il eut un contact visuel avec la prisonnière, leurs deux regards se croisant.
 
Et comme le disait le "citadellien", elle semblait avoir souffert, bien plus que le reste du lot d'esclaves. Des marques étaient présentes sur son corps et même son bref contact visuel lui avait laissé entrevoir la souffrance qu'elle ressentait en ce moment même… et pourtant elle semblait rester fier, refusant de céder face à ses tourmenteurs. L'Edling du clan Wayne se tourna alors vers l'un des acheteurs l'entourant.
 
"Qui est au juste cette "Fille du Soleil" ?" l'interrogea-t-il intrigué.
 
L'homme sembla surpris d'être ainsi abordé. Damian ne ressemblait pas réellement à un participant typique de ce genre de transaction, il pourrait davantage passer pour un mercenaire qu'un commerçant. Pourtant, il y avait quelque chose dans l'attitude et le regard du jeune guerrier qui trahissait qu'il était plus que ça.
 
"De nombreuses rumeurs cours à son sujet. Certains prétendent qu'elle est une créatures du beau peuple que les Citadelliens sont parvenus à soumettre, d'autre qu'il s'agirait d'une princesse de ces barbares venus d'au-delà du mur." Expliqua-t-il d'un ton circonspect. "Comptez vous réellement vous en porter acquéreur de cette sublime créature ? " l'interrogea-t-il d'un air amusé, comme assumant que son interlocuteur n'était pas probablement pas un concurrent sérieux.
 
Damian affecta de ne pas le remarquer le ton sur lequel il lui parlait et répondit avec un sourire amusé. Camouflant ainsi le profond mépris que lui inspirait ce personnage bedonnant et affichant ostensiblement sa richesse. 
  
" Ne craigniez rien. Je ne suis ici qu'en mission pour remettre quelque chose à un ami de mon employeur. Mais il s'avère que j'ai devancé mon contact, donc je m'occupe en attendant son arrivé." Expliqua-t-il d'un ton détaché.
 
L'homme gras parti d'un rire reflétant sa personne. Il avait visiblement une tout autre vision de la chose que l'aspirant-chevalier.
 
"Il claire qu'elle serait un excellent moyen de "passer le temps" mon cher." Éructa-t-il, ne cachant absolument ses intentions pour la "Fille du Soleil" si elle venait en sa possession. "Hélas, qui que soit l'heureux élus, il devra attendre la fin des enchères. Là, ils se contentent de nous appâter, les véritables vente ne commenceront que demain et ce ne sera qu'un fois que leur stock sera suffisamment vidé qu'ils la vendront, comme point d'orgue de ce marché."
 
"Attention, même attachée, une louve à toujours ses dents pour mordre." L'averti l'écuyer d'un ton sombre avant de se désintéressé des propos de son interlocuteur.
 
Damian n'en dit pas plus, laissant son interlocuteur lui détaillé les éléments à tenir en compte dans l'achat d'un esclave et comment la prisonnière au cheveux roux les respectaient ou non. Son esprit était tout entier tourné vers ce qu'il allait devoir accomplir cette nuit… car il était hors de question qu'il laisse un seul de ces malheureux devenir la propriété d'un de ces hommes. Il allait devoir agir dès la nuit tombé.
 
Le jeune guerrier observa le navire, il allait être lourdement gardé, mais offrait aussi nombre d'opportunité d'infiltration pour une personne ayant été formé par la Confrérie des Ombres comme lui. Tout ce dont il avait besoin c'est de trouver un moyen de faire quitter la ville aux esclaves dès que possible… et il avait une idée de à qui il devrait s'adresser pour cela.
 




Edling : Terme utiliser en bretagne celtique insulaire pour désigner l’héritier d’un titre (usuellement, pour un titre de roi ou autre seigneur souverain)
** Shérif : officier royal de l'Angleterre anglo-saxonne et Normande dont le rôle est de faire respecter la justice de son suzerain dans une ville ou une région qui lui est attribué. Il n'est pas le propriétaire de ce fief, mais agit au nom de celui-ci. Il est généralement issu soit de la petite noblesse, soit des notables de la ville qu'il préside.
*** Aujourd’hui, Leicester.
**** roi Loth: souverain légendaire, père de Gauvain et un ardent opposant au roi Arthur dans plusieurs légendes. La région du Lothian est nommée d'après lui et le Château d'Edimbourg est supposé avoir été le sien.
***** Mormaer : un titre écossais désignant un seigneur régional souverain.
******Earl : il s'agit d'un titre de la noblesse de l'Angleterre anglo-saxonne puis normande, usuellement d'un rang équivalent à celui d'un comte.
*******Sgian Dubh = signifie littéralement "lame noir" en gaélique. Les guerriers écossais avaient l'habitudes de se battre, durant l'antiquité et le début du moyen-âge, avec des lames non-polie leur donnant un aspect noir sources de crainte auprès de leurs ennemis. Par la suite, le terme fût utilisé pour désigner un couteau faisant partie intégrante des tenues traditionnel écossaises.
Koriand'r
Super-Héros
Koriand'r
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Re: Libérée de ses chaînes Mer 28 Aoû 2024 - 22:57

Le marché de Bristol avait été particulièrement cruel en cette journée. Korin, la "vedette" de la vente, avait passé des heures exposée devant la foule, ses chaînes scintillant sous le soleil faiblissant. Les esclavagistes l'avaient placée au centre de leur étal, un emplacement de choix conçu pour attirer l'attention des marchands, des nobles et des aventuriers curieux. Ses poignets et chevilles étaient enchaînés avec des fers gravés de runes qui semblaient presque brûler contre sa peau, emprisonnant sa force solaire. Elle se tenait là, presque nue, vêtue de quelques haillons et de sa dignité, tout du moins celle qui lui en restait.


Mia is Robin


Soudain, au milieu de ce chaos oppressant, quelque chose changea. Son regard fatigué croisa celui d’un homme dans la foule. Il se tenait à l’écart, plus en retrait que les autres, observant la scène d’un œil vif. C’était un jeune homme, aux traits marqués mais fins, ses cheveux sombres dissimulé sous une capuche et tombant sur son front de manière négligée. Ses vêtements, bien que simples et en cuir usé, indiquaient un homme habitué au combat. Un air de mercenaire, dangereux mais maîtrisé, émanait de lui. Pourtant, ce n’était pas cela qui frappa Korin, loin de là. En réalité, s’il n’y avait eu que ça, il serait même passé inaperçu, tant les regards tournés vers elle, la lorgnant comme du bétail ou pire, lui était insupportable.

Ses yeux. Des yeux d’un vert brillant, perçants comme des lames. Pendant un bref instant, leurs regards se verrouillèrent, et Korin sentit quelque chose d’étrange. Un éclat lumineux traversa ses pupilles, presque imperceptible, comme un mirage dans la brume, mais assez puissant pour la faire douter de la réalité. Ce n’était pas un simple homme comme les autres acheteurs ou marchands avides. Quelque chose en lui était différent. Pendant une fraction de seconde, elle crut voir dans ses yeux une lueur familière, une lumière qui semblait presque écho à la sienne, à cette puissance solaire qu’elle portait en elle. Mais cette lueur disparut presque aussi vite qu’elle était arrivée.

Aussi vite que ce lien s’était formé, il disparut. Le jeune homme détourna le regard, peut-être pour ne pas éveiller de soupçons, discuta avec d’autres, et disparut dans la foule, comme un mirage s'évanouissant dans la brume. Korin cligna des yeux, troublée. L’avait-elle imaginé ? Avait-elle juste projeté son propre désespoir sur un étranger ? Pourtant, elle ne pouvait ignorer ce qu’elle avait vu dans ses yeux. Elle n’avait jamais rien vu de tel depuis des années.

Il était différent.

La journée avait été longue. Le soleil s'était lentement déplacé dans le ciel, projetant ses ombres changeantes sur la foule amassée. Les regards posés sur elle étaient comme des lames invisibles, certains remplis de curiosité malsaine, d'autres pleins de cupidité et de désir. Chaque minute d'exposition était un supplice, pas seulement à cause des regards indécents ou des rires vulgaires, mais à cause de l'humiliation de voir son corps traité comme une simple marchandise. Elle n’était plus maître d'elle-même. Depuis longtemps maintenant. Se souvenait-elle encore de ses instants de libertés où elle s’amusait avec sa sœur aînée dans les prairies verdoyantes de sa terre ? Les esclavagistes la désignaient à leurs clients potentiels comme s'ils vendaient une bête rare, soulignant sa force, sa beauté sauvage et la mystérieuse lueur de ses yeux verts.

Tout autour d'elle, d'autres esclaves étaient alignés, tous dans un état de détresse similaire. La plupart avaient été enlevés de leurs terres et de leurs familles, tout comme Korin, et avaient subi de multiples humiliations avant d'être amenés ici. Ils portaient également les marques de la captivité : chaînes lourdes, haillons crasseux et blessures non soignées. Certains avaient tenté de dissimuler leur peur, tandis que d'autres, brisés, fixaient le sol, désespérés, résignés à leur sort. Mais Korin, bien qu'éprouvée, refusait de plier. Elle tenait la tête haute, se forçant à ignorer la douleur constante qui pulsait dans ses membres fatigués. Ses yeux devenaient encore plus lumineux, plus intenses, que lors de la traversée maritime depuis le sud.

La journée avançait, et les esclavagistes devenaient de plus en plus impatients. Ils tiraient parfois violemment sur les chaînes, ordonnant aux captifs de se tenir droits, d'afficher une apparence plus "présentable" pour les acheteurs potentiels. Un noble, vêtu d'une cape brodée, s'approcha à un moment donné de Korin, son visage marqué par l'arrogance. Il la scruta de haut en bas avec un sourire narquois avant de toucher la chaîne qui l'enserrait, comme s'il jaugeait la force de la créature qu'il envisageait d'acheter. Korin sentait son souffle devenir plus lourd sous l'effort de ne pas réagir, mais à l'intérieur, une colère sourde montait en elle. Les runes sur les chaînes continuaient à étouffer sa lumière, mais la flamme de sa détermination brûlait toujours.

Finalement, le soleil commença à disparaître à l’horizon, laissant place à une nuit fraîche et humide. Korin détestait la nuit. Elle haïssait l'obscurité. Pas seulement à cause de la nuit du raid viking qui l’avait arraché à sa tribu, à sa famille. Mais elle se sentait encore plus faible et vulnérable. La Lune refusait de lui offrir la même force que le Soleil. Le marché commençait à se disperser, les clients rentraient dans leurs demeures, et les cris des marchands se faisaient moins nombreux. Les esclavagistes rassemblèrent leurs "marchandises", les traînant de nouveau vers le navire pour la nuit. Korin sentit ses jambes faiblir sous elle, non pas par faiblesse de volonté, mais à cause de l’épuisement physique. Elle avait passé toute la journée sous les regards incessants, exposée à la pluie fine qui avait commencé à tomber à la mi-journée, et à l’humidité qui s’infiltrait sous ses haillons.


Mia is Robin


Les esclavagistes de la Citadelle s’échangeaient des plaisanteries vulgaires en les ramenant à bord. Le navire se dressait comme une silhouette sinistre dans l'obscurité naissante, ses voiles inertes et ses cordages grinçant sous la brise nocturne. Une fois dans la cale, l'air devenait plus étouffant, plus moite, empli de l'odeur de la sueur, du bois humide et de la peur. On jeta Korin sans ménagement sur le sol de bois dur, ses chaînes cliquetant contre les planches.

La cale du navire était froide et sombre, éclairée seulement par quelques lanternes accrochées aux poutres. Les esclavagistes verrouillèrent chaque captif à leurs anneaux respectifs, empêchant toute tentative d'évasion durant la nuit. Korin, allongée sur le sol sale, pouvait sentir les vibrations du navire se répercuter à travers ses os. Elle tourna la tête pour voir les autres captifs autour d'elle, tous dans des positions similaires : épuisés, leurs visages marqués par la résignation.

Mais Korin refusait toujours de céder à cette même résignation. Elle savait que son héritage ne laissait pas de place à la soumission totale. Dans l'obscurité, alors que les bruits de pas des esclavagistes s’éloignaient, elle ferma les yeux, non pas pour se reposer, mais pour puiser dans ses souvenirs, cherchant la force en elle-même. Les étoiles, même invisibles derrière les nuages épais, étaient toujours là, quelque part au-dessus d'elle. Ses ancêtres, ces êtres de lumière qu’on disait descendre des cieux, n’auraient jamais abandonné.

Elle serra les poings, ses doigts saignant légèrement sous la pression des chaînes, et fit une promesse silencieuse : un jour, elle se lèverait, et ces liens, ainsi que les hommes qui les portaient, seraient réduits en cendres. Mais pour l’instant, elle devait survivre une nuit de plus, en silence, dans cette cale sinistre.

Alors qu’elle s’apprêtait à trouver un peu de repos, un garde à l'air bourru descendit la rampe du navire, une lanterne dans une main et une clé dans l'autre. Ses pas lourds et déterminés résonnaient dans la cale sombre. Il s'arrêta devant Korin, et sans un mot, déverrouilla les chaînes qui la maintenaient dans la cale avec un regard aussi vide que sa conscience.

"Le maître veut te voir", grogna le garde en lui donnant un coup sec pour la faire avancer. "Ne fais pas de vagues, fille du soleil, ou ça ira mal pour toi."

Le "maître" était Marcellus, un notable mystérieux et influent à bord du navire, membre éminent de l'Ordre des Psions, une société d'alchimistes et de mystiques de la Citadelle. Marcellus avait consacré sa vie à l'étude des forces occultes, et il était obsédé par la maîtrise des énergies ésotériques et divines. Depuis sa capture, Marcellus s'était particulièrement intéressé à Korin, fasciné par ses pouvoirs solaires et ses origines célestes. Pendant des années, avec parfois d’autres de son ordre, il avait mené des expériences sur elle, cherchant à comprendre la source de sa puissance et à trouver un moyen de la contrôler, voire de la reproduire. Il l’avait chargé en énergie, jusqu’à ce que son corps soit au bord de l’explosion. Jamais elle n’avait ressenti de telle douleur qu’entre ses mains. Comme s'il avait embrasé tous ses organes, tous le sang qui était en elle. Cela avait aussi éveillé certaine chose, mais ses chaînes runiques avaient canalisé toute ses puissances.

Guidée par les gardes, Korin fut traînée à travers le navire jusqu'à la cabine du Psion, une pièce exiguë mais richement décorée de symboles alchimiques et mystiques. Des étagères débordaient de grimoires anciens, de fioles remplies de substances mystérieuses, et des instruments alchimiques brillaient faiblement sous la lueur des bougies. L'air était chargé d'encens et de l'odeur métallique du sang et des herbes.

Assis dans un fauteuil imposant se trouvait Marcellus, un homme mince au visage anguleux et aux yeux sombres et perçants. Ses cheveux noirs étaient soigneusement attachés en arrière, et il portait une longue tunique noire brodée de runes argentées, symbole de son appartenance à l'Ordre des Psions. Son sourire était froid et calculateur, celui d'un homme qui jouait avec des vies comme s'il s'agissait de simples rats.


Mia is Robin


"Ah, Korinnead'ra," murmura-t-il d'une voix douce et traînante en la voyant entrer. Il parlait une langue exotique, dont Korin elle-même ignorait la provenance, mais avait appris à comprendre par à coup au fil des années... "Ou devrais-je dire... Fille du Soleil." Il se leva lentement, son mouvement empreint d'une grâce sinistre. "Tu vas bientôt être vendue, n'est-ce pas ? Tu as été riche en enseignement, depuis ses années. Et ta vente permettra de financer bien d’autres expérimentations. Mais avant cela, je voulais... profiter de ta présence une dernière fois."

Les yeux de Korin s’enflammèrent de haine et de défi, mais elle savait que toute résistance serait vaine. Ses pouvoirs étaient toujours contenus par les runes gravées sur ses chaînes, et Marcellus avait passé des mois à s'assurer qu'elle ne puisse pas s'en libérer. Il s'approcha lentement d'elle, ses mains fines caressant presque ses chaînes comme s'il admirait une œuvre d'art qu'il avait forgée lui-même.

"Tu es une créature fascinante," murmura-t-il, sa voix empreinte de curiosité morbide. Il effleura ses cheveux roux emmêlés, ses doigts longs et froids glissant sur ses épaules nues. "Ces yeux... cette énergie solaire qui émane de toi. Si seulement je pouvais l'extraire, je pourrais détenir un pouvoir digne des dieux eux-mêmes."

Marcellus la fit avancer vers une table d'expérimentation couverte de parchemins anciens et d'instruments alchimiques. Il fit signe à un garde de lui apporter une dague noire, sa lame gravée de symboles ésotériques et mystérieux. La dague luisait faiblement, imprégnée d'une sombre énergie.

"Je pourrais t'extraire cette lumière..., au prix de ta vie… mais ce n’est pas ce que mes supérieurs ont convenu. Le seigneur de ses terres à promis une fortune digne d’un roi pour t’avoir." murmura-t-il d'une voix obsédée, "mais pourquoi ne pas te laisser partir avec un dernier souvenir de moi ?"

Il leva la dague, l’approchant dangereusement de la peau dorée de Korin. Elle sentit la froideur de la lame effleurer son abdomen, mais malgré la terreur qui aurait dû l’envahir, elle fixa Marcellus avec un regard de défi, silencieux mais puissant.
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Re: Libérée de ses chaînes Sam 14 Sep 2024 - 17:53

Après avoir quitté la foule, l'Edling du Clan Wayne était allé effectuer quelques achats auprès des commerçants locaux en vue de ce qu'il s'apprêtait à entreprendre. C'était une action dangereuse qui, s'il échouait, ni son titre, ni son lien de parenté avec le puissant Mormaer des Orcades ne le sauverait. Mais il ne comptait nullement échouer, c'était aussi simple que cela. Certains des sujets de son père avaient été capturé par ces esclavagistes et, en tant que leur prince, son devoir était de tout faire pour les libérer.

Une fois cela fait, une fois que tout les éléments nécessaire à l'accomplissement de son plan mit en place, l'aspirant chevalier alla se trouver un point d'observation, suffisamment éloigné, lui permettant d'observer le port et le marché aux esclaves. De là, il avait une vue imprenable sur ses différents objectifs: les esclaves qu'il comptait libérer, leurs gardes dont il pouvait étudier l'équipement et l'attitude et le navire qu'il allait devoir aborder et dont il pouvait observer l'emplacement des gardes et les différents points d'entrées qu'il pourrait utiliser. L'entrainement par lequel son grand-père l'avait fait passer allait pouvoir porter ses fruits.

Pour palier à la distance qui le séparait, le jeune homme avait sortit de ses sacoche un morceau de verre par lequel il pouvait observer la scène de loin. Il ne s'agissait pas, bien entendu, d'un morceau de verre comme les autres, celui-ci avait la propriété de grossir les objets qu'on observait à travers lui. Il avait ramené cette lentille avec lui d'Orient. Là-bas, le savoir des anciens érudits de Rome était préservé, et même enrichit par la contributions des savants du monde arabes. Là bas, ils étaient utilisez pour aider à l'observation des astres, poursuivant l'œuvre du grand Claude Ptolémé*. La Confrérie leur avait trouvé un usage différents, leur permettant de grossir les images pour observer de loin.

Depuis sa cachette, dissimulé à la vue de tous, il pût observer ces mystérieux citadelliens et leurs hommes. Si ces derniers n'étaient rien d'autres que des mercenaires irlandais et scandinaves, les rares marchands citadelliens qu'il pût voir étaient habillé richement dans des étoffes qui lui rappelait son enfance. Il se souvenait encore de la manière dont les notables s'habillaient dans les cours de méditerranée, leurs vêtement aux couleurs éclatants emplie de brodures dorées pour souligner leur richesse et leur importance sociales. Ces hommes venaient définitivement du sud, mais Damian était incapable de deviner ce qu'ils venaient chercher dans cet archipel oublié et décidément bien loin pour un simple commerce d'esclaves.

Son attention fût ramenée du côté de la mystérieuse "Fille du Soleil" qui avait déjà attiré son attention plus tôt. Elle se tenait toujours là, fière et indomptable, refusant de montrer le moindre signe de faiblesses faces à ces hommes qui désiraient devenir ses maitres. Mais si cette espèce de noblesse rustre avait déjà retenu son attention, ce qui l'avait davantage interpellé cette fois, ce fût la personne qui semblait s'intéresser à elle. Lexington Luthor, Earl du Herrefordshire et du Duc officieux de Normandie… lui ou l'un de ses représentants du moins. Mais s'il avait bien deviné, le prince du Lothian pouvait enfin mettre un visage sur l'homme qui avait voulut la chute de son mentor et dont la monté en puissance alimentait beaucoup de spéculation.

S'il se souvenait bien des rumeurs qu'il avait entendu en chemin, le Earl** était de retour sur ses terres à la frontières des royaumes Cymri*** pour inspecter le bon fonctionnement de ses mines. Celles-ci, et la richesse qui en découlait, avaient constitué la base de sa marche vers le pouvoirs. Non seulement, le Earl Lexington les avait exploité intelligemment, mais il était parvenu à remettre les méthodes de minage de l'ancien empire en fonctionnement, décuplant leur rendement au passage. Si c'était bien le cas, il était des plus envisageable qu'il soit ici pour trouver de la mains d'œuvre serviles à faire travailler au fond de ses mines. Bien que son intérêt manifeste pour la captive à la chevelure de flammes ne semblait pas être de cet ordre.

D'une certaine façon, tant mieux. L'idée de mettre des bâtons dans les roues de cet homme avait de quoi ravir l'écuyer. Finalement, alors que la journée tirait à sa fin, la marchandise fût ramené dans le navire après avoir été exposée toutes la journée durant.

***
La nuit ne tarda pas à tombé. La mer était agitée alors que la rude caresse des vent agitaient en surface la respiration de la marée. Damian huma l'air quelques instant, inquiet. Il savait reconnaitre les caprices météorologique et savait qu'une nouvelle tempête était en préparation. Il avait une heure, peut-être deux, avant que celle-ci ne tombe sur eux.

Profitant de la pénombre, le jeune guerrier se déplaça silencieux, invisibles aux yeux des gardes. Il avait dû laisser une bonne partie de son équipement avec sa monture et n'emporté que le stricte nécessaire. Si estimations étaient exacte, il devait y avoir une bonne septantaines d'esclaves, peut-être plus avec les rameurs, présent sur le navire. Quand à l'équipage, il ne devait pas dépasser la cinquantaine de membres… et de nuit seulement une dizaines devaient être de quart.

De part et d'autre du bâtiment se trouvaient des lanternes attachées, permettant aux gardes de pouvoirs repéré l'avant de l'arrière durant leurs patrouilles et d'ainsi, ne pas passer inopinément par dessus bord. Sortant son arc, l'Héritier des Ombres encocha une flèche et bandit son arme. Prenant le temps de viser soigneusement, prenant en compte le vent qui se levait, il finit par retenir son souffle avant de décocher sa flèche. Celle-ci traversa la distance la séparant de sa cible et cisailla la corde à laquelle la lanterne de l'arrière du navire était fixé. Le but de la manœuvre étant simplement de diminuer la luminosité auxquels ses ennemis auraient droit tout en lui offrant une diversion au moment où la lanterne tomberait dans l'eau… attirant l'attention des gardes.

Après avoir ranger son arme, prenant soins de ranger la ficelle dans un compartiment étanche et emballant le tout dans un tissu imperméabiliser par l'application d'une graisse de porc. Le jeune homme se glissa dans l'eau. Celle-ci était sombre, et froide, Damian sentait sa température interne chuter alors qu'il entamait sa nage d'approche. Il s'agissait là d'une opération demandant patience et endurance. Si le vaisseau des Citadelliens n'était pas si éloigné, mais une nage trop énergique pourrait être entendue par les sentinelles.

Avançant à une rythme constant, les mains de l'Edling s'accrochèrent finalement à la coque du navire. Prenant le temps de reprendre son souffle, la chute de la lanterne lui servit de signale. Utilisant des griffes d'escalades, un outils très utiles pour grimper murs et parois pour les hommes de la Confrérie des Ombres, Damian entreprit de gravir le flanc du navire prestement et avec agilité.

Trois gardes patrouillaient sur le pont, au milieu, une dizaines d'esclaves étaient blottis les uns contre les autres en tentant de se protéger mutuellement du froid dans leur cage. Tendant ses muscles, le jeune guerrier attendit l'instant idéal. Dès que l'un des gardes passa devant lui, il se hissa derrière lui et, d'un seul geste précis, l'assassinat. Sa main gauche avait entreprit de l'empêcher d'émettre le moindre cri, tandis que de la main gauche, il planta son poignard dans la gorge de sa proies, le laissant s'étouffer dans son sang. S'emparant de la hache de son ennemi. Il s'avança lentement vers les deux cibles restantes. Il abattit la première en jetant sa lame plein en son cœur, puis fracassa le crâne du troisième d'un coup de hache bien sentie.

Cette agitation avait bien entendu réveillé les prisonniers qui commencèrent à s'agiter. S'approchant calmement d'eux, Damian entreprit d'utiliser sa hache pou faire sauter le cadenas, permettant l'ouverture de la porte de la cage.

"N'ayez crainte, je suis Damian ap**** Bruce, mormaer du Clan Wayne. Je suis venu pour vous libérer." Leur murmura-t-il en picte.

D'un seul coup, l'agitation sembla cesser. Les prisonniers semblaient décontenancé, comme craignant un piège. Une femme finit cependant par se lever.

"Prince Damian ?" dit-elle d'un ton surpris dans lequel semblait mourir un sanglot. "Est-ce bien vous ? On vous croyais mort, tuer des mains du roi Slade." Répondit-elle

"J'ai survécu, et je suis venu dès que j'ai appris que des sujets de père étaient asservit. Je vais aller libérer les autres, fouiller les cadavres des gardes et tâcher de trouver les clés, ou n'importe quoi pour vous libérer de vos chaine. " Intima-t-il à voix basse. "Quand ce sera fait, faites en sorte d'atteindre la terre ferme et de rejoindre l'église. Le prêtre locale est d'accord de vous y dissimuler. Je vous rejoindrai là-bas."

Damian resta encore quelques instants pour laisser aux sujets de son père le temps de le reconnaitre. Tous ne venaient pas de là, d'autres étaient des Irlandais, d'autres venaient de tribus étrangères, certains étaient même des anglo-saxon. Puis, laissant le soin à ces hommes et femmes de se prendre en charges, Damian s'infiltra dans les tréfonds du navire. Il dût utiliser toutes ses compétences pour passer inaperçu, il dût agir promptement pour éliminer tel ou tel gardes, mais il y parvint.

Exécutant un garde endormis, il pût mettre la mains sur, une clé qui lui fût d'un grand secours pour accélérer le mouvement. Il dût utiliser toutes son autorité pour que les esclaves qu'il libérait ne se lance pas dans une tentative de prise de contrôle du navire. Cela aurait été dangereux pour eux, affaiblit, mal équipé, face à des hommes entrainé et maniant leurs armes avec professionnalisme. Mais il reconnu certains parmi les victimes des esclavagistes comme étant des guerriers, de par leur stature et leurs tatouages. Leurs confiants des armes, il les instruisit de veiller sur leurs groupes et, surtout, de conserver le silence tant qu'ils seraient sur le navire.

Poursuivant sa route pour tenter de libérer autant d'esclaves qu'il le pourrait, il sentait déjà le tangage du navire sous ses pieds progressivement s'intensifier. Les choses risquaient de se compliquer s'il n'en terminait pas rapidement. Mais alors qu'il avançait, une voix attira son attention… en fait, ce n'était pas tant la voix que le langage qui était parlé à savoir du grec. L'aspirant chevalier connaissait cette langue mais, hormis de quelques érudits, elle était désormais peu pratiquée sur l'archipel des braves. Progressant dans les ombres, ne libérant pas même un souffle pouvant trahir sa présence, il vit une salle fermée mais éclairée.

Ses réflexes prirent soudainement le contrôle de son corps, dès l'instant où il entraperçu une ombre se dessiner dans l'embrasure de la porte. Se dissimulant derrière un tonneau d'eau douce, il échappa tout juste à la vision de l'impressionnant guerrier qui en sortit. Ce dernier se dirigeant dans la direction du lieux où les esclaves qu'il venait de libérer se trouvait, il ne pouvait le laisser continuer.

Les pas lourd de son ennemi faisaient grincer les planches en bois devant supporter le poids du guerrier. Ce colosse était impressionnant et vigilant. Damian éclaircit son esprit, chassant toutes pensées parasites en prévision du combat qui s'annonçait. Resserrant ses mains sur les poignées des ses armes, l'Edling du clan Wayne surgit des ombres et frappa. Hélas, la lame du jeune homme fût repousser par l'épaisse cotte de maille que son massif adversaire portait sous ses vêtements.

Se remettant de la surprise, Damian dégaina son épée, la Rouge-Gorge, qui sembla étinceler une instant dans les ténèbres. Mais son ennemi s'avéra plus vif qu'il ne l'aurait pensé. Effectuant un violent revers de la main, il parvint à arracher à la poigne de Damian son coutela, puis intercepta l'assaut de l'écuyer en attrapant son poignet et le piégeant dans sa propre main. Damian eût juste le temps de frapper son ennemi avec sa main libre, faisant mourir le cri d'alerte de son adverse dans la gorge en frappant directement dans sa pomme d'Adam.

Pour la peine, son adversaire lui administra un violent coup de poing l'envoyant s'effondrer contre les tonneaux qu'il renversa dans la foulée. Crachant le sang qui envahissait sa bouche, Damian eut à peine le temps de se relever pour éviter un coup de l'épée de son ennemi. D'un geste ample, grâcieux, il frappa à son tour. Un seul mouvement, du tranchant de son épée, et la tête de son ennemi se désolidarisa du reste de son corps, qui ne tarda pas à s'effondrer. Encore couvert de sang, Damian se baissa agissant à l'instinct plus que par réflexion. Tout ce ramdam avait probablement alerté du monde, il n'avait plus le temps. Ramassant son couteau, s'emparant du trousseau de clé pendu à la ceinture, il défonça ensuite la porte pour pénétrer dans la salle.

Il ne lui fallut qu'une fraction de seconde pour prendre la mesure de ce qu'il se passait. L'homme pointant son poignard sur la fille, les alambiques, grimoires et autres outils de tortures utilisés pour disséqués des animaux à la recherches de composants alchimiques… il comprenait vaguement dans quel genre d'endroit il était. Encore couverte du sang de sa dernière victime, Rouge-Gorge frappa une nouvelle fois, sectionnant la dextre de l'alchimiste. Il le repoussa d'un coup de pied dans un coin du laboratoire avant de mettre sa lame sous la gorge de son ennemi.

"Il suffit !" clama-t-il d'une voix forte.

Son regard fût immédiatement attiré par un pendentif d'ambre, sculpté pour donner la forme d'une tête de dragon. Un symbole que Damian connaissait de réputation.

"Psion. Qu'est-ce que votre confrérie maudite peut vouloir à ces îles ?" interrogea-t-il en grec.

Son interlocuteur dû être surpris de voir le jeune prince surgir ainsi, et encore plus de voir le guerrier torse nu, montrant l'un ou l'autre tatouages tribaux, qu'on pouvait clairement identifier comme provenant d'au-delà du mur, et qui s'exprimait pourtant dans un grec de Constantinople impeccable. Si les hommes de la Confrérie du Psion se targuaient de pouvoir trouver réponses en toutes choses, celui qui lui faisait face devait se trouver face à une énigme qu'il aurait bien du mal à résoudre de lui-même.

Les alchimistes de la Confrérie du Psion étaient une organisation secrète qui recherchait des connaissances mystiques. Né en orient, déviant des cultes hermétistes****, ils voulaient pousser leurs connaissances bien plus loin, et étaient prêt à nombre d'horreurs pour s'approprier de la puissance, symbolique ou littérales en fonction de à qui on le demandait, des anciens dragons. Ces créatures symbolisant les puissances primordiales de ce monde.

Son grand-père avait un temps traité avec cette confrérie, mais il en était vite venu à les mépriser. Son avertissement à son petit-fils à leur sujet était sans équivoque… ne jamais leur accorder la moindre confiance, car leurs paroles sont aussi venimeuses que celle que le Serpent à utiliser pour tenter les premiers hommes et leur attirer le Courroux Divin.

Mais il n'avait pas le temps de l'interroger plus avant. Il percevait déjà l'agitation causée par son combat. Il allait devoir partir au plus vite. Se tournant vers la "Fille du Soleil", il sortit le trousseau de clé et s'approcha calmement tentant de la rassurer. Il pouvait confirmer ce qu'il avait déjà vu, le jeune femme était belle et, même dans cette situation, elle était fière.

"Tout vas bien." déclara-t-il d'un ton calme, serein. "Je vais te détacher." Dit-il en montrant la clé.

Le jeune homme s'était exprimé en picte, avec le lourd accents des Orcades où il avait apprit cette langue. Il existait des centaines de dialectes différents, chaque tribu possédant le sien, et il n'avait aucun moyen de savoir si son interlocutrice comprenait ce qu'il disait. Mais il n'avait plus le temps de s'en inquiéter. Il échangea un regard compatissant avec la prisonnière.

"Ils ne te feront plus de mal. Par mon sang, je te le promet." Affirma-t-il en insérant la clé dans la serrure pour libérer son interlocutrice.

Déjà, il entendait des cris, et des pas se rapprocher. Ils allaient probablement avoir besoin de se battre pour sortir.




*Claude Ptolémé: célèbres astronome et mathématicien gréco-égyptien. Il est à l'origine de la plus ancienne carte du monde connue en occident et de nombreuses avancées dans les domaines de l'optique, de l'astronomie et des mathématiques.


** Earl: terme de noblesse saxon pour désigner un noble. Usuellement, le rang est considéré comme équivalent à comte, mais dans l'Angleterre Anglo-saxonne, il sert surtout à désigner un personnage noble possédant un fief.


*** Cymri: Nom que se donnaient les bretons, et que ce donnent encore les gallois.


****ap : terme gaélique pour signifier un lien de parenté. Ici, Damian fils de Bruce.


*****Hermétiste : tradition de pensée philosophique et alchimique attribué à Hermès Trismégiste. Personnage légendaire qui est en fait un mélanges des dieux Thot et Hermès qui seraient auteurs de nombreux traités de philosophie, de médecines et d'alchimies, et aurait créé la table d'émeraude (artefact regroupant toutes les formules alchimiques sous formes allégorique). Le courant hermétistes se veut souvent comme ayant une approche "scientifique" du surnaturelle.
Koriand'r
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Re: Libérée de ses chaînes Mar 24 Sep 2024 - 15:10

L'obscurité dans la cabine de Marcellus était étouffante. Le peu de lumière émanant des bougies faisait vaciller les ombres sur les murs, tordant la réalité dans une danse perverse et oppressante. Korin, enchaînée, sentait la terreur grandir en elle. Marcellus, un homme qui n'était plus qu'une coquille brisée par ses obsessions et ses pratiques malsaines, tournait lentement autour d'elle. Ses doigts osseux jouaient avec une dague, tandis que son regard vorace s'attardait sur elle, froid et calculateur.

"Korin, ma chère petite catin..." murmura-t-il avec un sourire sinistre, "tes pouvoirs m'échappent encore... mais je crois qu'il est temps d'explorer d'autres voies. D'autres plaisirs." Sa voix, douce et perverse, coulait dans la pièce comme un venin lent. Il savourait l’instant, sachant que Korin ne pouvait rien faire, ses pouvoirs retenus par les runes gravées sur les chaînes qui liaient ses poignets et ses chevilles.

Elle tremblait, son corps trop souvent soumis à ses tortures et ses expériences alchimiques. Elle ne savait que trop bien ce qui l’attendait, encore une fois. C’était une menace qui transcendait la douleur physique, une menace d'humiliation et de domination. Son corps n’était plus sien depuis des années, et depuis lors les hommes n’avaient cessés de se l’approprier. Korin ferma les yeux, cherchant à rassembler le peu de force qu'il lui restait, mais tout espoir semblait glisser entre ses doigts, tout comme la lumière de son héritage stellaire.

Marcellus s’approcha d’elle, sa dague froide et tranchante comme une lame de rasoir glissant le long de sa joue, pendant que son autre main déchirait les haillons qui gardait la dignité de la jeune femme, son souffle fétide contre sa peau. "Je vais te briser, petit à petit," murmura-t-il. "Et lorsque tu seras mienne, entièrement, et même si tu n'appartiendra plus aux Pions. A jamais, je te marquerais." Ses doigts commencèrent à descendre lentement, sa respiration devenant plus saccadée, marquée par une perversion si viscérale qu'elle glaça Korin jusqu’à l’âme.

Le cœur de Korin battait à tout rompre, la panique la saisissant. Elle se sentait piégée, prise au piège d'un cauchemar éveillé, et pourtant, dans un recoin de son esprit, quelque chose se battait encore. Une lueur, une petite étincelle d'espoir qu’elle s’était juré de ne jamais laisser mourir.

Et soudain, alors que Marcellus semblait sur le point de commettre l'irréparable, la porte de la cabine éclata sous l'impact d'un coup puissant. Le bruit d'une lame fendant l'air résonna dans la pièce, suivi d'un hurlement déchirant.

Marcellus tomba en arrière, criant de douleur, sa main droite tranchée net. Il fixait avec horreur le moignon ensanglanté où sa main avait été, ses yeux écarquillés d'incrédulité et de terreur.

Korin, sous le choc, cligna des yeux, tentant de comprendre ce qui se passait. Un jeune homme venait d'apparaître dans l'encadrement de la porte, torse nu, son corps sculpté et marqué de tatouages tribaux. Pas ceux de sa tribu, elle en était sûre, malgré toutes ses années, mais ils venaient clairement d’Alba, sa terre emeraude natale. Son visage était déterminé, ses actes précis et puissants, et dans sa main droite, il tenait une lame encore tachée du sang de Marcellus.

La pièce était envahie d'une tension nouvelle, mais Korin ne pouvait détourner les yeux du jeune homme. Elle reconnut immédiatement ces yeux verts, étranges, presque comme un reflet des siens. Le jeune homme du marché aux esclaves. Étaient-ils venus pour la voler ? Pour profiter d’elle, comme tant d'autres ? C’était les pensées réflexes teintés de craintes qui viennent immédiatement à l’esprit de Korin, mais ces dernières s’apaisèrent très vite. Elle ressentit une étrange émotion, une vague de chaleur envahissante, et apaisante, comme elle n’en avait jamais ressenti, ou elle n’en avait plus le souvenir.. Elle ne savait pas pourquoi, ni comment, mais elle su immédiatement que cet homme ne lui ferait aucun mal.

Le Psion gémissait au sol, son arrogance et son sadisme réduits en cendres par l’horreur de sa blessure. Le regard fou, il tentait désespérément de contenir le flot de sang s’échappant de son poignet mutilé, balbutiant des malédictions, mais son pouvoir semblait l'abandonner. Son règne de terreur touchait à sa fin.

Puis, le jeune homme se tourna vers Korin, sa colère se dissipant doucement, remplacée par une expression de tendresse inattendue. Il s’agenouilla devant elle, sa main libre se posant avec douceur sur son bras. Elle le regardait, pétrifiée, incapable de comprendre ce qui venait de se passer. Elle était là, au sol, nue, ses haillons déchirés au sol, et humiliée, impuissante, mais digne malgré tout.

Le choc émotionnel de cet instant la frappa comme une vague. La peur, la douleur, l'humiliation, tout ce qu'elle avait refoulé éclata à la surface. Elle ne savait pas si elle devait pleurer ou crier. Ses mains, encore liées, tremblaient légèrement alors que l’homme commençait à défaire les chaînes qui l’entravaient.

Il la regarda avec des yeux emplis de compassion, et Korin sentit une chaleur étrange s’éveiller en elle, un mélange de soulagement et de gratitude, mais aussi une vulnérabilité qu’elle n’avait pas ressentie depuis des années. Les larmes qu’elle avait retenues trop longtemps menacèrent de couler, mais elle les ravala, refusant de paraître faible même en cet instant de libération.

Le regard de Korin plongea dans ses yeux verts du jeune homme, brillants d'une force tranquille. Elle n'avait plus rien à perdre, et en cet instant, elle choisit de croire en lui. Pour la première fois depuis des années, elle sentit qu'une main tendue pouvait l'arracher à l'abîme dans lequel elle avait sombré.

Derrière eux, Marcellus continuait de gémir faiblement, le sol sous lui saturé de sang. Mais Korin détourna les yeux de cet homme brisé. Le pouvoir de Marcellus avait été anéanti, et elle, enfin, était libre.

Les chaînes qui liaient Korin tombèrent lourdement au sol, le bruit métallique résonnant dans la cabine comme un écho lointain. Le jeune homme, toujours à genoux devant elle, venait de lui offrir ce qu’elle n’avait plus osé espérer : sa liberté. Ses poignets, marqués par les runes gravées, étaient enfin libérés de l’emprise des fers. Mais ce n’était pas seulement ses membres qui se retrouvaient affranchis.

Korin se redressa lentement, son corps encore engourdi par les jours de torture et d’humiliation. Mais au fur et à mesure que son esprit se reconnectait à sa liberté, une autre force s’éveillait en elle. Ce pouvoir qu’elle avait toujours porté en elle, mais qui avait été enchaîné avec son corps, se déchaînait enfin. La lumière solaire, qu’elle tenait depuis si longtemps enfouie, pulsait à travers ses veines comme une tempête prête à exploser.


Mia is Robin


Tout ce qu’elle avait refoulé pendant des années – la rage, la peur, la douleur – éclata dans un cri primal. Elle laissa échapper un hurlement de colère et de terreur qui déchira l'air. Son corps, parcouru de lumière solaire intense, commença à émettre une chaleur insupportable. Ses yeux verts s'illuminèrent, devenant des braises incandescentes, et sa peau dorée se mit à briller d’une intensité aveuglante.

Marcellus, toujours au sol, agrippait son moignon ensanglanté, haletant, sa respiration saccadée. Il leva des yeux terrifiés vers elle. La terreur dans son regard était là, elle avait changé de camp, enfin. Mais il était trop faible pour fuir. Il savait ce qui allait arriver, et pour la première fois, le Psion perdit tout contrôle sur la situation. Lui, qui avait infligé tant de souffrances, était maintenant à la merci d'une puissance qu’il avait tenté de dompter.

Korin leva les bras, et une déflagration solaire éclata depuis ses mains, une vague d’énergie brûlante et pure jaillissant de son corps. Marcellus n'eut même pas le temps de crier. La lumière solaire le consuma en une fraction de seconde, son corps se réduisant à une silhouette incandescente avant de se dissiper en cendres. Sa voix, ses cris de douleur, s'évaporèrent dans l'air avec le reste de lui. La cabine, autrefois sombre et sinistre, se retrouva éclairée d'une lumière éclatante, brûlant tout ce qui se trouvait à portée. Seul resta au sol sa main droite, noircie cependant, orné de la bague des Psions, encore brûlantes/

Les murs de la cabine tremblèrent sous l’impact, le bois craquant, se carbonisant au contact de la chaleur dévorante de Korin. La structure du navire flancha, mais ne céda pas. Pas encore. Les objets alchimiques de Marcellus, ses grimoires, ses artefacts sinistres, tout fut anéanti par la fureur de l'explosion solaire. Une vague de lumière brûlante se répandit dans la pièce, léchant les murs et les plafonds, transformant tout en poussière.

Le jeune homme a ses côtés fut protégée par l'instinct de la fille du Soleil. Sans s'en rendre compte elle-même, aucun de ses terribles rayonnements n'atteint le garçon, qui ne ressenti qu'une douce chaleur réconfortantes, amicales, comme un doux lever de soleil sur un visage frigorifier par la nuit glaciale.

Mais elle ne s'arrêta pas là.

Le fracas des pas lourds résonna dans les couloirs du navire. Des soldats de la Citadelle, alertés par les cris de Marcellus, se précipitèrent vers la cabine. Ils franchirent la porte avec leurs armes brandies, mais à peine avaient-ils franchi le seuil que la lumière de Korin les atteignit. Leurs armures et leurs corps fondirent instantanément sous l'intensité de son pouvoir. Leurs silhouettes disparurent en un éclair, réduites à des cendres avant même qu’ils ne puissent comprendre ce qui leur arrivait.

Korin, enragée, ne pouvait plus se retenir. Toute la souffrance qu’elle avait accumulée s’exprimait maintenant dans une tempête solaire inarrêtable. Son corps brillait comme un soleil miniature au milieu de la cabine ravagée. Chaque onde de chaleur incandescente détruisait tout sur son passage, ne laissant que des fragments calcinés et une cabine en ruines.

Finalement, Korin laissa échapper un dernier cri, une onde de lumière ultime qui fit trembler tout le navire. Puis, peu à peu, la lumière s'éteignit, comme une flamme qui meurt lentement. Elle tomba à genoux, son corps tremblant, vidé de son énergie, mais libérée de son fardeau. Le pouvoir l'avait consumée, mais il l’avait aussi libérée. Les cendres de Marcellus, ainsi que celles de ses geôliers, flottaient autour d'elle, se mêlant à l’air lourd de la cabine détruite.

Le silence revint.

Elle était libre. Libérée de ses chaînes.

Tout à coup, une énorme vague de fatigue l’envahit. Sa vision se troubla, de plus en plus. Puis tout devint noir. Elle se laissa tomber sur le sol, inconsciente, épuisée. Mais libre.


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Re: Libérée de ses chaînes Dim 27 Oct 2024 - 7:29

Lorsqu'il avait libéré la jeune femme, Damian avait déjà comprit qu'elle n'était pas comme les autres. Le surnom qui lui était donné de "Fille du Soleil", sa peau dorée qui différait tellement de tout ce qu'il avait pût voir chez les habitants de ces iles, les chaînes runiques et le traitement particulier qu'on lui faisait subir… tout pointait vers le fait qu'elle devait posséder certains traits particulier que les Citadelliens et leurs alliés Psions cherchaient à exploiter.

Mais a aucun moment il ne s'était attendu à ce spectacle. Le regard de la jeune femme brillait désormais d'une flamme intérieur… à un niveau que lui-même n'avait jamais vu, son corps s'illuminait comme une étoile au point que l'Edling du clan Wayne se vit obligé de protéger ses yeux de l'éclat insoutenable qui envahissait la pièce. C'était un spectacle tout à la fois magnifique et terrifiant. Instinctivement, le jeune homme recula de quelques pas.

Le premier à subir la colère de la Fille du Soleil fût le Psion lui-même. Damian l'avait gardé en vie en espérant pouvoir l'interroger… peut-être même l'utiliser comme otage même si ce plan aurait eut bien peu de chances de fonctionner. Mais il n'eut guère le temps de s'interposer, ni d'esquisser le moindre geste ou la moindre parole avant que l'être de lumière ne réduise en cendre son tortionnaire. Et il ne fût que le premier.

Pendant un instant, Damian se demanda ce qu'il avait pût libérer. Cette femme était-elle une créature semblable aux Effrits* des légendes qu'on lui avait conter dans son enfance ? Ces êtres né des flammes et vivant à travers elles ? Toute la pièce autour de lui semblait avoir été la proie des flammes, le corps du Psions n'était plus qu'un tas de cendres d'où seul quelques os carbonisé subsistait encore… ça et la main qu'il lui avait tranché bien qu'elle fût elle-même bien endommager. Le bois semblait avoir été la proie des flammes, les substance alchimiques avaient été soumises à une température telle qu'elles ne purent pas même s'enflammer avant de s'évaporer. Tout indiquait le passage d'une tempête d'une chaleur incandescente qui aurait dût l'emporter également… et pourtant, il était toujours là.

Il n'avait pas été prit dans le brasier et la seule chaleur qu'il avait pût ressentir avait été plutôt un contact agréable… presque réconfortant comme le soleil de son enfance qui caressait sa peau. Une sensation qu'il n'avait plus ressenti aussi pleinement depuis qu'il avait débarqué sur cette ile pour rejoindre son père et accomplir la mission qu'on lui avait confié. Dans une certaine mesure, la comparaison avec la chaleur émanant d'un foyer lors des froides et interminables nuits d'hivers pouvaient également convenir.

Quelques instants plus tard, lui et son alliée purent entendre le fracas des bottes d'un groupe important de guerrier en arme. Instinctivement, l'écuyer se prépara à se battre, à devoir se frayer un chemin à la force des armes. Mais la Fille du Soleil n'en avait pas terminé avec le brasier de son courroux qui la consumait encore. En un instant, tout fût terminé. Les guerriers en armes et armures furent annihilé par le pouvoir déchainé de la jeune femme. De l'extérieur, le bateau tout entier avait dû s'illuminer dans la nuit, au cœur de la tempête, pendant quelques instants. Une odeur insoutenable de chaire brûlée et de métal fondu envahit rapidement les lieux.

Mais c'était fini. Ces hommes ne pourraient plus jamais exercer leur activités, la femme qu'ils avaient tourmenté tant et tant d'année les avait fait payer. Mais elle semblait en avoir dû s'acquitter d'un bien lourd tribut également. Épuisée par l'énergie qu'elle avait libéré, son corps s'affaissa. Damian la soutenu un instant alors qu'elle était sur ses genoux, il pût voir la lumière qui l'habitait s'évanouir peu à peu jusqu'à sembler disparaitre.

"Qu'est-ce que tu es ?" ne pût-il s'empêcher de demander tandis que la jeune femme perdait connaissance dans ses bras.

Il s'était exprimé dans sa langue natale, une langue venu du monde orientale, probablement que personne dans ces iles ne la pratiquait… et sûrement pas son interlocutrice avec qui il risquait d'avoir bien du mal à communiquer pour comprendre le fin mot de cette histoire. Mais le choc qu'il avait ressentit en voyant ce déchainement de puissance l'avait poussé à s'exprimer dans sa propre langue.

Il observa longuement la femme. Bien qu'elle soit magnifique, ce n'était pas ce qui préoccupait l'esprit du fils du mormaer des orcades et du Lothian. Il ne comprenait pas ce à quoi il avait assisté, il n'arrivait pas à saisir ce qu'était réellement la jeune femme qui gisait inconsciente sur le sol de la cabine. Et pourtant, la Confrérie des Ombres l'avait initié à nombres de secrets caché de ce monde, et les légendes et archives des exploits du clan Wayne lui en avait révélé beaucoup sur le genre de créature vivants dans cet archipel. Et malgré cela… Damian était incapable de comprendre ce spectacle auquel il venait d'assister.

Ce qu'il comprenait, en revanche, c'est que cette femme n'était pas comme les autres… et également qu'elle avait déjà énormément souffert aux mains de ses tourmenteurs. Agenouillé près du corps de la "Fille du Soleil", l'écuyer vérifia si cette dernière était encore vivante, notamment en vérifiant son rythme cardiaque au niveau de l'artère faciale passant à côté du menton. Celui-ci était cependant calme, régulier, bien que légèrement faible. Damian ne pouvait pas détecter une quelconque entropie dans les battements du cœurs de la jeune femme et elle semblait respirer. Ses jours n'étaient donc pas en danger.

Son regard fût attiré par la mains du Psion, celle-ci disposait encore d'une bague arborant le symbole de cette sinistre confrérie. Cela pourrait peut-être lui être utile pour retrouver leur trace si d'aventure il en avait besoin. Tendant la main, il entreprit de s'en emparer… il grimaça néanmoins en sentant la forte chaleur du métal contre sa peau, reste de la fureur de l'esclave à la chevelure rousse.

Enfouissant la bague dans l'une de ses sacoche, il estima que le temps était venu de partir. Il pouvait sentir sous ses pieds les roulis provoquer par la tempête qui prenait en force… et les craquements qu'il entendait à travers la structure du vaisseau n'étaient pas pour le rassurer, qui pouvait savoir l'étendue des dégâts qu'avaient provoqué le déchainement des pouvoirs de la Fille du Soleil ?

La soulevant dans ses bras, Damian entreprit de la transporter à travers le navire. Il ne leur restait plus guère de temps. La tempête était sur eux et il était probable que sur la côte, certain ait vu ces lueurs étranges s'échapper de l'imposant navire des Citadelliens. Pourtant, en cour de route, le jeune guerrier fit de son mieux pour libérer les esclaves encore présent qu'il croisait, les encourageants à quitter le navire et à tenter de rejoindre l'église de la localité.

Une fois sur le pont, l'edling du clan Wayne pût constater la gravité de la situation. La pluie tombait avec force, le tonnerre grondait au loin et la mer était déchainée… et le pire restait à venir car ce n'était que les prémices. Au loin, il pût voir des lueur des torches sur la côte. La cité était en alerte et déjà se pressait des badauds autant que des gardes sur le rivages, essayant de comprendre ce qui se passait.

En y réfléchissant, même si la tempête allait rendre le nage bien plus dangereuse, c'était peut-être une chance au final. Le champ de visions des gardes allait s'en voir très réduits et le nombres de personnes qui traineraient dans les rues serait des plus réduits tant ceux-ci iraient se mettre à l'abris.  Il restait cependant le problème d'arriver jusqu'à la côte avec cette fille qu'il transportait. Prenant le temps d'emballer son matériel dans un tissu étanche, il entreprit ensuite d'attacher solidement la "Fille du Soleil" à lui avec une corde. Il n'arrivait pas à lui faire reprendre connaissance, il allait donc devoir nager avec elle en prenant soin de garder sa tête hors le l'eau.

Damian d'eut recourir à toutes ses forces pour ne pas se faire emporter par le courant. Les eaux étaient sombres, froides et agité… mais même à travers cela, il pouvait sentir la chaleur du corps de sa passagère contre le sien… et cette chaleur ne semblait nullement affectée par cette baignade nocturne. Armant sa volonté et serrant les dents, Damian nagea, cherchant à garder le cape malgré les vagues. Tout cela lui parût être un exercice interminable et, jusqu'au bout, il craint de perdre sa passagère ou de voir des adversaires se trouver près de l'endroit où il émergerait des eaux.

Grâce à la volonté des esprits de ses ancêtres, il n'en fût rien. Il parvint à atteindre la plage et à s'y trainer, à bout de souffle. Malgré le vent et la pluie qui s'abattait sur lui, Damian s'autorisa quelques minutes pour reprendre son souffle. Il était gelé, trempé jusqu'aux os et épuisé. Il n'avait aucune idée du nombres d'esclaves qui étaient parvenu jusqu'à la sécurité relative du monastère… mais espérait qu'au moins les sujets de son père y soit arrivé.

Retrouvant le lieu où il avait dissimulé une partie de ses habits, il tâcha de les revêtir. L'idée étant moins de se protéger de quelques façon contre les éléments, que de ne pas paraitre trop suspect en se baladant torse nu dans les rues de la ville. Sa compagne d'infortune n'ayant toujours pas retrouvé conscience, il l'a revêtit de sa cape à capuche. L'ancienne esclave disposait d'un corp que l'on remarque, même dans la pénombre. Il n'y avait aucune chance qu'elle ne soit pas reconnue s'ils croisaient qui que ce soit en route, au moins la cape la recouvrant pourrait permettre une certaine discrétion.

Soutenant la "Fille du Soleil", comme s'il s'agissait d'un compagnon de beuverie qui avait roulé sous la table, le Fils du Mormaer des Orcades s'avança en titubant dans les ruelles. Faisant de son mieux pour éviter les patrouilles, il dût hélas constater qu'un certains nombres des esclaves avaient été recapturé. Il ne pouvait plus rien faire pour eux, à son grand dame. Il poursuivit sa progression laborieuse, chaque croisement était le risque d'une mauvaise rencontre, chaque lueur de torche représentait la possibilité d'être repéré. Le sol sous ses pieds était humide, complètement boueux où se mélangeait l'eau, la terre et les déchets de la ville. En au moins une occasion, il avait dût se dissimuler du regard des gardes dans un lieu trop exigu à son goût. Sur la dernière partie, il avait même dût se résoudre à la porter pour gagner du temps.

Finalement, alors que le cœur de la tempête commençait à s'abattre sur eux, Damian atteignit les portes du monastère. Se faisant reconnaitre auprès du prêtre qu'il avait rencontré plus tôt dans la journée, il pénétra avec la jeune femme qu'il confia immédiatement aux bon soins des ecclésiastiques.

"Je vais rechercher ma monture." Les informa-t-il, une bonne partie de son équipement étant encore avec. "Si vous avez quelques problèmes de communications que ce soit avec ces pauvres hères, prévenez moi. Je parles leur langue, ou en tout cas un dialecte que j'espère qu'ils comprennent." Ajouta-t-il avant de repartir dans la pluie.

À dire vrais, il aspirait uniquement à trouver un endroit sec où se reposer, mais il y allait encore se passer une bonne heure avant qu'il ne puisse le laisser glisser contre un mur et s'endormir. Car, non seulement il avait dût faire l'aller et le retour jusqu'à l'auberge pour récupérer ses affaires, mais en plus il avait dût rassurer plusieurs des anciens esclaves sur les intentions de leurs hôtes et sur le fait qu'ils étaient en sécurité, ainsi qu'accueillir les derniers arrivants.




*Effrit : créature du folklore musulman. Il s'agit d'un sorte de génie (souvent malfaisant) qui est souvent associé au feu.
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