Jurgens continue
The Oz Effect dans
Action Comics #988 : après la révélation du précédent numéro, le temps des explications pour justifier la présence du fameux Mr Oz est venue.
Et autant dire que ça ne m'a pas convaincu.
Surpris de découvrir ici Ryan Sook, qui fait tout l'épisode ce qui était devenu rare du temps où il était plus mis en avant, j'apprécie déjà les planches du dessinateur, qui offre là un style sobre mais très efficace et beau ; le rendu est clair, c'est joli, dynamique, tout fonctionne bien et fait plaisir à l'oeil.
Un bon point. Le scénario ne suit pas vraiment, hélas.
Attention, je spoile.
L'idée est donc d'expliquer comment Jor-El a survécu à la destruction de Krypton, et pourquoi il est devenu Mr Oz, manipulateur depuis des mois, kidnappeur de certains (Red Robin, Doomsday), et globalement stratège contre Superman.
La charge de Jurgens étant double, sa proposition est double aussi : d'une part, justifier la survie ; de l'autre, expliquer ce changement d'un personnage généralement considéré comme bon (à la différence de son équivalent dans la série TV Smallville, manipulateur et retors).
Alors, autant la justification de la survie est "simple" mais efficace, via notamment des passages-flashbacks qui soulignent la détresse d'un Jor-El voulant sauver Krypton et le drame d'assister à la destruction de son monde, autant les raisons justifiant ce penchant du "mauvais côté" ne fonctionnent pas.
Clairement, Jurgens est très lourd dans sa description d'une ville du Moyen-Orient et d'un régime dictatorial : j'y ai vu une accumulation de clichés américains, certes souvent proches de la vérité mais ici mal amenés, mal écrits... une impression d'idées putassières accumulées ici me vient, et ça ne me plaît pas.
Après, le principe d'un Jor-El ravagé par la mort de sa femme qu'il n'a pu empêcher, rongé par la découverte que la Terre est un "sale endroit" pour son fils, la certitude que les Hommes ne pourront pas changer... ce n'est pas bête, ce n'est pas mauvais ; c'est juste extrêmement mal amené, et lourd dans la mise en place.
À voir la suite, mais
The Oz Effect ne me convainc pas.
Jurgens, efficace dans l'écriture de baston, l'épique et le symbolisme mais qui écrit quand même avec de gros sabots, n'est peut-être pas le scénariste adéquat pour une saga aussi sensible.
Toujours curieux, mais ni emballé, ni conquis pour l'instant.