Les comics que vous lisez en ce moment

Clap de fin pour la saga sur Mojoworld, où Kelly Thompson a réussi le double exploit de rendre Mojo moins insupportable que d'habitude, et surtout d'en profiter pour régler le problème des pouvoirs de Malicia. Avec douceur, efficacité et talent.
Ce dernier numéro vise à ranger les jouets, et donc on assiste à l'ultime combat. L'objet volé par Gambit se révèle non pas être un enfant mais une part d'âme de Spyral, qui devient enfin complète et veut s'enfuir ; mais elle aide le couple à échapper à Mojo, lui-même affaibli par la nouvelle version des pouvoirs de Malicia. Le duo rentre chez eux, ils profitent ensemble, avant que Malicia soit appelée à l'aide par Captain Marvel... et Gambit par son père.
Encore un numéro efficace et dynamique. Thompson finalise sa saga exotique, mais surtout acte les avancées du couple ; ici Malicia, qui règle enfin son problème de contrôle des pouvoirs. L'ensemble reste efficace, l'alchimie entre les époux est parfaite, et la gestion de Spyral est bonne. Mojoworld est cependant un peu "vite vu", on n'en voit pas grand-chose, c'est plutôt dommage ; mais la caractérisation et les dialogues rattrapent idéalement les quelques moments survolés. Tout fonctionne définitivement, et Oscar Bazaldua croque encore très bien ses héros ; même s'il faut en effet avouer qu'il y a un gros manque sur les décors, absents ici. On peut excuser ça en évoquant Mojoworld, mais bon, ça reste une gêne.
Encore une lecture très agréable. Dommage que j'ai l'impression qu'on approche de la fin du titre, absent des annonces de juillet.

La nouvelle série Marvel Comics Presents se poursuit, toujours dans son aspect d'anthologie ; de qualité irrégulière, même si la fournée est plutôt bonne, là.
Oh, Charles Soule continue sa saga sur le démon qui réapparaît tous les dix ans, avec Logan qui l'en empêche avec une sorcière. On est sur la même voie qu'avant, c'est donc joli car Paulo Siqueira livre de belles planches, mais complètement creux et convenu. Il y a encore une attaque, Wolverine intervient encore (avec des belles erreurs de continuité : Logan a son adamantium mais se souvient des fois passées ? mmh ?!), la sorcière est sacrifiée ; bouh, c'est triste. Blague à part, ça se lit, mais ça s'oublie très vite.
Daniel Kibblesmith enchaîne avec un petit récit rigolo sur les difficultés pour Peter Parker d'assister à une séance de Star Wars en 1977. C'est léger, sympathique, prévisible mais gentillet ; ça ne fait de mal à personne, mais ça fait sourire. Pere Perez offre des planches agréables, et s'immerge bien dans l'époque et son style. Rigolo, oui, le moment de lecture est bon, même si là aussi ça s'oubliera rapidement.
Enfin, Benjamin Percy achève le numéro sur une enquête rapide et musclée de Moon Knight, dans une version "à la Ellis", pour un phénomène étrange lié aux croyances égyptiennes. Simple, mais efficace. Le récit est très bien aidé par la vista d'un Juan Ferreyra, très en forme et très appliqué ; même si reprendre les gimmicks de la version Ellis peut faire sourire. Ca ne bouleversera pas le personnage, mais c'est agréable, nerveux et bon.
Une bonne cuvée, donc. Rien de notable, mais des petits récits sympathiques, qui font sourire ou immergent bien dans la lecture ; c'est ce que je demande, ici.

Gene Luen Yang prend la suite de Jeff Lemire sur cette série, initialement un ersatz des Fantastic Four de Marvel, mais qui a finalement réussi à trouver sa voix en assumant l'hommage et en pariant sur la caractérisation de ses personnages. Lourde charge pour le scénariste, donc, car The Terrifics demeure la seule série "à succès" du New Age of DC Heroes, qui ne cesse d'annuler ses titres.
Bon. Ca commence pas mal, ça, même si la fougue des derniers numéros de Lemire est loin.
Yang se lance sur plusieurs sujets, mais se concentre encore sur la caractérisation de ses personnages : ça fonctionne, encore. Il parvient à garder l'alchimie entre Metamorpho et Plastic Man, Phantom Girl est en retrait mais sympathique, et Mr Terrific reste assez froid ; malgré la présence de Mrs Terrific, sa femme venue d'un autre Univers (où lui est mort, alors que pour Mr Terrific c'est bien son épouse qui a disparu). Le fait de ne pas en faire un couple parfait est une bonne idée, les dissensions sont bonnes, et l'équilibre est intéressant.
Bon, je reste un peu circonspect devant les menaces évoquées, et notamment ce que je soupçonne être un futur Galactus made in DC ; j'ai un peu peur qu'il soit trop facile de chercher des ersatz des ennemis ou personnages des Fantastic Four. A voir, mais la lecture est agréable, bien que moins dynamique ou prenante que sous Lemire ; mais il faut avouer qu'il avait enclenché beaucoup, et il faut donc tout relancer, là. Stephen Segovia livre des planches correctes, je ne suis pas pleinement fan du style, mais... bon, ça se laisse lire, ça fonctionne bien, c'est agréable et ça fonctionne.
Une bonne reprise, donc ; solide. Je reste curieux de la suite.

C'est l'explication ou l'identité qui te gênent ?

Le Dr. Strange en héraut de Galactus ? Le retour de Clea avec un nouveau look ? Oo ! Je dois admettre que je ne suis plus du tout Marvel depuis des années mais que j'ai toujours autant de plaisir à lire tes chroniques ^^

Pour ma part, après "La Ballade de Halo Jones", je n'ai pu m'empêcher de relire pour la 1.000.000ème fois...


... un excellent space-opera, d'abord auto-publié par l'auteure elle-même - Teri S. Wood - puis par l'éditeur indépendant Sirius (qui a également publié dans les années 90 "Poison Elves" et la série des "Dawn" de J.M. Linsner).


Je dois admettre que ce comics qui ne fait l'objet d'aucune VF (et c'est bien dommage !) est relativement obscur. Il a été publié à l'époque du boom sur l'auto-édition (où tout un tas de jeunes gens talentueux et sans le sou [et sans expérience] ont fini par se prendre pour Dave Sim et ont voulu - à l'exemple de "Cerebus" dont les 300 numéros ont été auto-publiés - réaliser de A à Z leur oeuvre...

... beaucoup ont échoué ("Greymatter" des cousins Harwell, "Hepcats" de Martin Wagner... deux comics dont on peut réellement regretter qu'il n'existe aucune fin ^^), d'autres ont pu aller au bout de leur démarche, quitte à cesser de s'éditer pour rejoindre une "écurie" (à l'instar de Colleen Doran et de son "A Distant Soil", d'abord auto-édité puis chez Image). Teri S. Wood est de celle-là et on ne peut qu'applaudir son choix (elle a du certainement en avoir marre de perdre tout son temps à essayer de vendre son comics plutôt qu'à le dessiner ^^) tant "Wandering Star" est une série d'exception.


D'exception, tout d'abord en raison de son graphisme : recherché et sympathique, il a de légers airs cartoonesque mais il convient parfaitement à la poésie spatiale de la série (d'où le rapprochement mental que j'ai pu faire avec "Halo Jones"). Ce n'est pas réellement quelque chose que l'on a trop l'habitude de voir chez les "majors" (DC, Marvel, Image) et ça fait du bien !

D'exception, ensuite, en raison du style narratif. 21 comics, ça fait quand même 420 pages, 420 pages qui - finalement - ne sont consacrés qu'à une guerre spatiale (où il ne se passe pas grand chose) vu par les yeux de l'héroïne, Casandra Andrews, une jeune fille qui n'était pas initialement taillée pour la baston !

Bref, c'est lent, c'est méticuleux, les pages s'enchaînent sans comporter réellement d'action ou de gros blocs textuels... un peu à la manière d'un manga ? Ou du "Cerebus" susnommé dont il faudra que je reparle un jour tant ce comics a eu une influence majeure tant sur mon imaginaire (mais ça on s'en fout !) que sur celui de bon nombre de créateurs américains et anglo-saxons passionnants !


L'histoire est donc celle de Casandra Andrews. Nous sommes en 2200 et cette femme d'une quarantaine d'années bien tassées est une légende. Une légende sur laquelle, un extra-terrestre, Aldar (vu que l'action se déroule dans une fédération intergalactique) veut interviewer pour son livre, ayant trait à l'équipage d'un vaisseau spatial légendaire - le "Wandering Star" - qui a contribué à mettre un terme à la terrible guerre ayant opposé plus de 20 ans plus tôt la fédération à l'empire Bono Kirien, des extra-terrestres belliqueux qui ne vivent que pour se battre...

... et toute la narration se vivra sous forme de flashbacks : on y découvre le jeune Casandra - fille du Président de la Terre, d'une Terre dévastée par des sinistres écologiques et méprisée par le reste de la fédération - qui commence son premier jour à l'Académie Galactique, une école visant à former les enfants des leaders galactiques...

Les premiers épisodes suivent les premiers pas difficiles de Casandra, ouvertement ostracisée car terrienne (et donc "arriérée"), notamment par l'infâme Mekon, un jeune ultra-terrestre qui jouera un grand rôle par la suite... heureusement pour notre héroïne, elle sera aidée par un jeune empathe handicapé, Madison, qui lui présentera le reste de ses amis, Graikor une sorte de félin géant et Elli une créature de pure énergie... ils travaillent ensemble sur la construction d'un vaisseau, le "Wandering Star"...

... et d'ailleurs, quand l'Académie est attaquée - inopinément par l'empire Bono Kirien - Casandra et ses amis sont en vadrouille avec leur vaisseau, ce qui leur permettra d'être épargnés, de rejoindre la résistance et... de mener l'action dans cette superbe série !


Sans vouloir plus spoiler un comics qui a été récemment réédité en intégrale (disponible sur les sites marchands... et ça vaut le détour !), "Wandering Star" nous montrera pèle-mêle notre héroïne rebelle, puis captive des Bono Kirien, puis dévastée par la catastrophe qui aura anéanti la Terre... bref, une héroïne avec ses faiblesses et ses sautes d'humeur ! Une héroïne aussi qui peut se faire un brin philosophe (rien de prise de tête), notamment dans ses discussions quant à la conception de la vie qu'elle a avec le chef des Bono Kiriens, le Commandant Narz.

Et puis, surtout, c'est une série où l'on ressent la solitude du grand espace... au fond, c'est une série pour rêver et laisser errer (d'ailleurs le titre, en VF, c'est "l'Etoile errante") son esprit...

Vous l'aurez compris. C'est de la très, très bonne came. Dommage qu'il n'y ait pas de VF ^^

C'est surtout anéantir l'Espoir de Rebirth.

C'est vrai que la révélation du coupable dans HiC #8 à fait bcp crisper les gens.

Un vrai déferlement de mécontentement. Rien que sur le forum de DCP tous le monde à détesté le numéro et limite désormais leurs achats de comics chez DC ^^

Perso moi ça me dérange moins, car je suis moins attaché à Wally par rapport à bcp de personnes. Et vu que pour moi c'est plutôt justifié comment il en est arriver là ça me convient.

Mais bon, pour bcp de lecteurs ça dérange car ce qu'il fait le rapproche plus d'un psychopathe froid que d'un type mentalement instable.

Donc voilà, vu la situation j'imagine que DC va rectonner tous ça

A terme, peut-être.
Hal Jordan est bien revenu du massacre du GLC.

Toujours dans ma phase space-opera, après "La Ballade de Halo Jones" et "Wandering Star", j'ai lu...


... soit le prologue publié en bonus du n°16 de l'excellent comics canadien "Thieves & Kings" (auto-édité) et le début (partiel, il me manque le 2) de "Galaxion", un comics également canadien, également auto-édité, et franchement bien fichu !


Bon, celui la, je suis VRAIMENT tombée par hasard dessus. A la base, "Thieves & Kings" de Mark Oakley (également auteur de "Stardrop", déjà chroniqué dans ces pages), j'avais découvert ça dans un recueil publicitaire présentant 5/6 pages d'un paquet de comics indépendants ("Strangers in Paradise", "THB", "Greymatter", ...) que j'avais acheté alors ado, attirée par la couverture et intriguée par le contenu de l'anthologie (et le prix ultra-ultra-soldé de cette dernière)...

... bien sur, tout cela était nettement introuvable en France et il était hors de question, à l'époque, de commander quoi que ce soit via un internet dont le foyer parental n'était - de toutes manières - par équipé !


Bref, c'est seulement plus tard quand vint le développement des sites marchands et - concomitamment - le développement de mon compte en banque que je m'aperçus : 1) qu'on pouvait commander directement aux States et que 2) contrairement à une idée reçue c'était pas plus cher qu'en comic-shop en France.

C'est ainsi que j'ai pu lire "Thieves & Kings", très bonne BD d'heroic-fantasy que je chroniquerai un jour ici. C'est également - et incidemment - que j'ai pu découvrir "Galaxion". En effet, la scénariste et dessinatrice de la série, Tara Jenkins, était également - à l'époque de la publication en question - la colloc' de Mark Oakley qui lui préta ainsi quelques pages de sa BD pour publier les balbutiements de sa série à elle...

... et il faut admettre qu'en à peine quelques pages, Jenkins sait appâter le lecteur ! Le dessin, tout d'abord, est impeccable. Il y a une forte inspiration manga (à la Robotech ou à la Patlabor, ce qui n'est pas dégueu, loin s'en faut) qui va bien à l'ambiance futuriste-vintage de la série. On y suit l'équipage d'un vaisseau spatial, le Pathfinder, qui va faire son premier vol d'essai en hyperespace et... une panne va clouer l'appareil dans les premières secondes de l'essai... sauf que quelques secondes-lumière ont déjà été parcourues...

... et damned, ça s'arrête déjà là !


Par un coup de chance, j'ai pu choper les numéros 1 et 3 du comics en question, dans lequel le Pathfinder est déjà remisé à la casse et remplacé par un nouveau vaisseau - le Galaxion (d'où le titre de la série) - et un équipage complété par deux consultantes, deux copines, Fusella (qui a fabriqué le vaisseau et est dégoûtée qu'il ait été préempté par des militaires) et Aria (une géologue qui est l'héroïne de la série). Ce que l'on sait également, c'est que le Galaxion sera le troisième appareil a tenter le passage en hyperespace après le Pathfinder (dans le prologue) et un autre vaisseau, commandé par un certain Nelson... mari de la Générale Nelson, commandante du Galaxion !

Bref, on a une héroïne plutôt sympathique (Aria), un commencement de romance avec l'un des physiciens de bord, une commandante en quête de son mari disparu, des voyages en hyper-espace et...

... un troisième vol qui ne se déroule pas non plus comme il faut : car si l'appareil - en fonction de la position des étoiles - ne semble pas avoir bougé dans l'espace... il paraît s'être égaré dans le temps, vu la gueule que la Terre a dorénavant !

Quand je me suis arrêtée dans la lecture, une équipe avait été envoyée au sol pour tenter de comprendre ce qu'il se passe et... j'ai pas la suite ! Damned !

On l'aura compris, "Galaxion" est un comics sympa, au rythme lent et soigné, au graphisme agréable, qui traite de thèmes que j'affectionne et qui est en plus - pour une fois - pas étasunien mais canadien !

11 numéros sont sortis ainsi que 2 numéros spéciaux. J'ignore en revanche si tout cela se termine ^^

Bien sur, pas de VF !

Et c'est dommage, ça a l'air bien !



La (trop) longue saga Knightmares est terminée : Batman n'est plus figé dans ses illusions et cauchemars. Il a réussi à s'en échapper grâce à son entraînement et ses propres réflexes inconscients (comme ce que Grant Morrison avait évoqué il y a des années, oui, durant Final Crisis). Il est maintenant temps de sortir de l'Asile d'Arkham, pour préparer la revanche ; même s'il faut passer sur les corps de toute l'armée de Bane.
Un épisode orienté "action" et "punchlines", donc. Batman s'échappe de la machine où il a été coincé, il est fâché et tape ; en lançant de jolies phrases. Bon, clairement, ce n'est pas un épisode très constructif, mais agréable pour quiconque aime voir un Batman badass qui se débarrasse de ses ennemis ; et ça fonctionne bien.
Oh, très clairement, ça va un peu vite, et on a là un über-Batman (ce principe du Batman invincible, indestructible) assez classique. Mais après tant d'épisodes surprenants, irréguliers et assez frustrants (pour le peu qu'ils en disaient, pour la lassitude d'un principe utilisé trop longtemps sur trop de numéros), c'est plutôt réjouissant de voir ça. Notamment parce que Mikel Janin et Jorge Fornes livrent de jolies planches, bien qu'il soit dommage que le second ait à aider le premier à terminer le numéro ; d'autant plus que Fornes est surtout un excellent copycat, mais qui paraît un peu fade à côté de Janin.
Bref. Je suis curieux de la suite, même si j'espère surtout que Tom King saura moins décompresser à l'avenir ; Knightmares, c'est terminé, le temps de la revanche arrive... mais les annonces de DC ont déjà révélé que Gotham va devenir la "City of Bane". Le moment de la vraie vengeance va donc se faire attendre, mais on verra !

Hal Jordan est coincé dans son anneau, à court d'énergie. Il y découvre une créature coincée à l'intérieur, qui a tellement peur de disparaître qu'elle s'enfonce dans des chimères, qui menacent l'intelligence artificielle de l'anneau ; heureusement, Hal a assez de volonté pour aller au-delà de son amnésie, et trouver une solution.
Voilà le résumé de ce numéro, essentiellement en prose et bien plus onirique que ces quelques mots l'indiquent ; et ce fut très agréable. La comparaison avec le fameux épisode en prose de Morrison sur Batman il y a quelques années est évidente, oui, mais l'Ecossais s'en sort mieux ici. Moins lourd, moins complexe, moins arrogant et moins poseur aussi, il s'attache à cette forme d'onirisme mais sans perdre le lecteur. Les révélations sont là, arrivent assez vite, et l'ensemble se laisse bien comprendre sur la fin ; c'est bien.
Oh, l'épisode n'apporte rien à la grande saga de Morrison, mais est un beau petit moment. Liam Sharp livre une nouvelle fois un travail formidable, avec des couleurs superbes, mais c'est bien Morrison qui est très bon, ici. L'ensemble est poétique, agréable, je me suis laissé porter et emporter, et ça m'a plu.
C'est beau. C'est onirique, poétique, mais simple. C'est agréable, et efficace. Un beau moment, tout simplement.

Grant Morrison sur GL ça donne envie... Et le "résumé" de cet épisode y contribue bien !

Oui, ce qu'il fait depuis le début est très bien ! Même s'il y a une grande saga, chaque épisode a un thème et une approche différents.

Surprenant épisode, surprenante saga. Après que James Tynion IV nous ait expliqué les origines de l'ordre cosmique prévu par Scott Snyder, ce dernier reprend la gestion de son équipe dans la 6e Dimension, où ils rencontrent le fameux World Forger qui prévoit de remplacer le Multivers DC par un autre, afin d'éviter une sanction cosmique ; soit. Sauf qu'il a enfermé Superman pour ça, la JL aussi, et Batman doit décider s'il s'oppose à tout ça... ou s'il laisse faire, en pensant au bien du plus grand nombre promis par cette entité cosmique.
Bon. Encore une fois, Scott Snyder s'enfonce dans ses propres fixettes, glisse Batman au premier plan, et s'acharne à créer un nouveau moment de drame cosmique ; mais ça fonctionne plutôt bien. Il est agréable d'avoir enfin des réponses, même si elles ne sont pas complètes, plutôt que de découvrir constamment des secrets dans d'autres secrets. Cette saga est en outre plutôt dynamique, avec des rebondissements, et j'ai toujours aimé les univers parallèles ; ça m'amuse bien, et ça fonctionne, là. Bon, Snyder force un peu le trait avec les vannes et les références, mais ça se laisse lire.
Jorge Jimenez livre des planches très fortes, très jolies aussi, avec une nervosité qui convient très bien au propos ; ça fonctionne. Je ne suis pas dupe du cliffhanger, mais l'ensemble se tient bien, et Snyder n'est pas trop lourd dans la gestion des émotions et des événements. Je suis curieux de la suite !

C'est en un sens surprenant que ça soit dans cette mini-série que l'un des secrets de cet Age of X-Man soit révélé ; mais, au fond, pas vraiment. Car même si cette saga vise à évoquer les destins de Bishop, pas le plus connu des X-Men, et d'autres prisonniers pas tous parmi le casting de premier plan de la franchise, cette histoire montre surtout les dessous de l'Age of X-Man. Au-delà de l'unité en public, au-delà de l'utopie mutante, il y a cette prison où ceux qui n'acceptent pas ce monde sont enfermés... et oubliés.
Il apparaît alors légitime que le gros secret de l'Age of X-Man soit révélé ici ; même si, il faut bien l'avouer, quiconque a suivi (avec déplaisir) la saga Disassembled des 10 premiers numéros de la récente relance d'Uncanny X-Men ne sera pas surpris par l'identité de "celui derrière tout ça".

Spoiler:

Rien de surprenant, donc, mais de l'efficace. Même si la voix off utilisée par Vita Ayala est un peu lourde, elle a du sens, et les rebondissements sont bons. German Peralta livre des planches très correctes, appliquées et jolies ; même si on peut quand même regretter qu'une saga sur une prison soit encore plus soft que Prison Break. Mais soit.
L'ensemble se tient, la lecture est agréable, la révélation a du sens et est pertinente. Une nouvelle fois, je n'ai rien à demander de plus pour cet événement qui ne cesse de me surprendre par sa qualité.

Nouveau numéro. Nouveau dessinateur. Nouveau concert d'éléments additionnés ensemble sans beaucoup de sens, et encore moins de cohérence avec ce qui y est raconté ou ce qui a été envoyé avant. Major X demeure un comics "conceptuel", où Rob Liefeld semble constamment improviser et régulièrement changer d'avis.
C'est surprenant, et ça en devient passionnant de voir ce "truc". Mais ça ne rend pas pour autant la lecture agréable, en fait.
Rob Liefeld demeure un "nom" des comics, et il sera sûrement l'un des "grands noms", dans le sens où il vend beaucoup et ne laisse personne indifférent ; mais ce n'est pas pour autant un bon scénariste. L'ennui est un bon résumé de mon état d'esprit après cette lecture, si longue à cause d'une incapacité crasse à savoir raconter cette histoire, et à la dialoguer. C'est long, c'est chiant, les rebondissements sont un peu nazes, et le cliffhanger est risible.
M'enfin. Reste cependant ce qu'on appelle les "Liefelderies", des moments WTF assez réguliers, incohérents avec le reste ; "juste comme ça". Si le personnage M'koy était montré jusque-là comme une brute un peu neuneu, voilà qu'il semble bien plus intelligent et fin, avec même le doute qu'il soit véritablement le Fauve, dans le futur ! Aucun sens. Comme le fait de placer The X-stential (le futur gourou de la dimension X-istence) dans un phare, sans aucune raison. Avec encore Dreadpool, et une légion de mercenaires débiles, comme dans les années 90. Avec Major X qui échappe à tout sans raison, et sans le justifier : il est bloqué dans une case, mais est à 1m de là et tape l'ennemi dans celle d'après ; super.
On arrive là à l'aspect graphique. Bon. Whilce Portacio a eu du succès, il a des fans ; je n'en fais pas partie, mais je dois lui laisser un style, une génération. Enfin, avant. Il n'est que l'ombre de lui-même. C'est moche. C'est anti-dynamique. La narration est nulle.
Major X continue, et s'enfonce. J'en serais pour la suite, mais plus pour voir jusqu'où Liefeld et ses sbires vont pouvoir s'enfoncer. Quand on regarde l'abîme, l'abîme nous regarde... et j'ai du mal à détacher les yeux !

Punaise, Liefeld, Portacio... C'est le retour des années 90 dans toute leur horreur !

N'empêche que Major X (rien que le titre), ça donne presque envie de lire pour voir si c'est plus mauvais que Youngblood !

Review rapide de 2 comics qui retiennent mon attention ce mois-ci :

- Deathstroke #43 :

Conclusion du crossover "Terminus Agenda" avec le titre Teen Titans avec un numéro assez surprenant. La majorité de ce numéro est consacré à l'évasion des Super-Vilains de la prison de Robin et de l’affrontement entre Robin et Deathstroke. Un affrontement psychologique mais aussi comportant de la bagarre. Tous cela se finit sur une conclusion inattendue avec

Spoiler:

- DC's Year of the Villain #1 :

Un numéro plus classique qui a la même fonction que le DC Nation #0 de l'année dernière. A savoir teaser les événements à venir cet été pour l'éditeur, mais aussi pour lancer ce qui va chambouler l'univers DC pour les mois à venir l’acensions des Vilains. Vu ce qui se prépare les Super-Héros vont prendre cher cet année.

On a 3 petites histoires qui nous tease ce qui va venir : l'offre que Lex Luthor va faire, Leviathan, City of Bane, le plan de Batman Who Laughs.... C'est assez efficace et ça peut être potentiellement bon.
Le fait l'univers DC arrête d'attendre la fin de Doomsday Clock (qui n'en finit pas de prendre du retard malheureusement) pour pouvoir lancer une relance de l'univers est plutôt une bonne chose je trouve.

A attendre que Doom Clock finisse risquait de créer un problème avec des séries qui attendait la fin de l'event. On a déjà vu avec l'année dernière où beaucoup de série on subit des changements d'équipes créatives ou de directions, s'éloignant par la même occasion de l'intrigue de Doom Clcok.

L'autre point positif je trouve, c'est que l'univers DC semble suivre une ligne directrice dans les mois à venir avec les Vilains qui mettent à mal l'univers DC. Ce qui est plutôt rassurant là où il y a encore quelque mois on avait pas de ligne directrice pour le DCU qui partait dans plusieurs directions avec King, Snyder, Bendis et Johns. Là ça semble être moins disparate.

Voilà mes avis, courage pour ceux qui réussiront à lire cela ^^

Merci à toi.
Je prépare un avis sur DC YEAR OF THE VILLAIN sur le site où j'interviens, mais je suis assez d'accord. C'est sympa', très beau, cohérent, mais... bon, ça n'apporte rien pour ceux qui lisent déjà les séries.

Sympa tes reviews Jackson ! Quant à Doomsday Clock... va falloir que je chronique tout ça très prochainement ^^

En fait, cette mini-série est une réécriture des débuts du 4e Monde de Jack Kirby, sous le point de vue des Female Furies. Avec une écriture dans l'ère du temps, en accentuant la barbarie en faisant un focus sur la misogynie et la cruauté d'Apokolips envers les Furies.
Le projet est pertinent en 2019, et les réécritures sont plutôt bonnes ; elles n'entachent pas le matériel original, elles rajoutent des éléments intéressants.
Mais quel dommage que ça soit fait avec lourdeur et maladresse.
Cecil Castellucci alterne entre moments beaux et brillants (la discussion Barda/Scott avant son départ), moments un peu moyens mais avec du sens (Barda qui ne suit pas la destinée d'Aurelie, assume pour rejeter l'abuseur, et gagne la direction des Furies avec cette attitude), mais d'énormes lourdeurs pour le reste. Les relations entre les Furies sont très mal écrites, la caractérisation de Granny est bonne, mais trop lourde, trop appuyée dans la majorité de ses apparitions ; les effets sont plombés, s'écroulent.
Idem pour Adriana Melo, qui livre quelques jolies planches (encore Barda/Scott), mais s'abandonne à des facilités de narration et d'illustration assez rapidement. C'est dommage, car plusieurs images sont jolies, mais beaucoup d'autres flirtent avec la laideur.
Sincèrement, le projet me surprend mais me plaît : le fond est pertinent, et les réécritures sont bonnes. Mais quel dommage que la forme prise par le duo d'auteures soit si lourde et maladroite !

Quelle réussite. Robbie Thompson continue d'animer cette mini-série qui ne paye pas de mine, mais livre un très bon récit d'espionnage et d'une famille brisée par une mission impossible, et les failles des parents ; passionnant.
Alors que la plus "faible" des filles du couple Skrull s'est révélée intraitable pour vaincre le fameux tueur de Skrulls vu jusque-là ; l'effet sur la famille est terrible. Cela ne créé pas une explosion de joie, mais révèle les crispations du clan. Le moment est mal choisi pour la suite de la mission, pénétrer au coeur du projet humain pour trouver des Skrulls. La famille s'y rend, découvre finalement les dessous de ce projet... mais si l'espoir d'une fin heureuse pour ces personnages fracassés se laisse entrevoir, si on revoit l'enfant qu'on a cru mort mais en fait torturé et utilisé par les Humains, le cliffhanger est d'un cynisme terrible et brutal. Un choc.
Oh, ça n'est en rien surprenant dans un récit d'espionnage, mais ça fonctionne parfaitement. Robbie Thompson gère parfaitement les caractérisations de ses personnages, et les rebondissements ont une précision clinique complètement adaptée. Je suis fan, je suis pris par les moments et les émotions, notamment parce que Niko Henrichon continue de livrer des planches superbement adaptées à la saga, à ses ombres, à ses troubles.
C'est fort, c'est simple mais efficace, c'est touchant et dur ; vivement la suite !

Bon sang, ça fonctionne bien, tout ça. Même si je tente de limiter mon enthousiasme, car les événements DC et Marvel ont tendance à s'essouffler malgré de bons lancements, je dois avouer que Jason Aaron continue de très bien gérer sa saga, ses personnages, ses rebondissements et son intensité.
On continue d'être dans le "dur", avec les forces de Malekith qui ne cessent d'avancer ; et les héros ne cessent de reculer. La tentative de contre-attaque est lancée, ça ne fonctionne pas vraiment. Le groupe composé par Freyja, Miss Hulk, Ghost Rider, Blade et Punisher tente de détruire le Black Bifrost, puis de le défendre quand le "bon" Bifrost, que Daredevil a pu relancer, est détruit par les Elfes Noirs, malgré la défense de Jane Foster et de quelques autres. En parallèle, les F.F. défendent New York, alors que l'Europe tombe (Union Jack, Spitfire et mon chouchou Black Knight sont maltraités ; Malekith récupère même l'Epée d'Ebène), malgré l'intervention des War Avengers de Captain Marvel. Enfin, le groupe de Cap', Luke Cage, Iron Fist, Spider-Man et Wolverine retrouve Thor... mais il est dans une telle fureur qu'il sera difficile de le ramener !
Les rebondissements sont bons et intenses. Les caractérisations sont très bonnes, alternant entre humour bienvenu et agréable (Daredevil et Heimdall, Spider-Man, Stark & Shuri avec les Nains), mais aussi moments de noirceur et de brutalité ; c'est équilibré, en fait. Le Punisher est un très bon ajout à l'univers de Thor, et même si, objectivement, on peut s'attendre à ce qui arrive, la narration est nerveuse et on a une vraie sensation d'apocalypse. Et de guerre, vraiment.
Bien évidemment, Russell Dauterman continue d'être un élément fort de cette saga, avec des planches magnifiques et puissantes. C'est beau, c'est fort, c'est profond, et ça participe complètement à l'intensité générale. Vivement la suite, je ne pensais pas plonger avec autant de plaisir là-dedans !