|
La jouvence aux deux visages (Maggie) | |
Re: La jouvence aux deux visages (Maggie) Jeu 2 Nov 2017 - 12:52 | |
| Le feu est une chose fascinante depuis toujours pour les êtres vivant dès l’instant où ils en ont expurgé la peur dans leur intellect. Les flammes lèchent les friandises môles enfilées sur un bâton en bois et je les tourne doucement pour que le craquant soit continu sur toute leur surface. Maggie s’est volatilisée quelques instant, ais-je vu un papillon traverser les airs et elle à sa suite du coin de l’œil ? Je ne m’en formalise pas plus que cela, je commence à m’habituer à ses facéties et son inconstance en termes de concentration sur l’instant donné, sans doute là un travers de ses origines et des pouvoirs dont ils sont dépositaires, va savoir ? Toujours est-il que je suis moi-même attentif à la bonne cuisson de mes friandises qui commencent à se boursoufler sous l’action de la chaleur intense à laquelle elles sont soumises. Quoique, concentré est un bien grand mot. Mes pensées dérivent et la quantité phénoménale d’informations que j’ai tantôt absorbée en pulvérisant le monolithe noir des nains commence à être traitée par mon cerveau, peu à peu. Si je dormais, cela serait sans doute plus rapide, mais pas plus sain au final. En fait, parler de choses et d’autres et penser sur certains sujets amène son cortège de souvenirs récupérés et de données complémentaires diverses et variées, pas toujours agréables ni facilement assimilables émotionnellement. C’est à peine si je me rends compte qu’elle est revenue de sa petite chasse au Lépidoptère et quelle s’adresse à moi comme si elle avait toujours été là, à mes côtés. Cela pourrais être déroutant pour d’autres, mais comme je disais plus haut, je m’habitue à elle, même curieusement vite et facilement, comme si ce titre virtuel de « Grand-frère » qu’elle m’a attribué était une évidence cosmique inévitable et universellement reconnu depuis toujours. Par contre, le regard fixé sur ma brochette et l’esprit ailleurs à examiner ce qui m’arrivait dessus avec autant de détachement que possible pour éviter de sombrer dans une folie certaine, je mets quelques instants à intégrer le sens de ses paroles. Le temps de prendre connaissance d’une information cataclysmique émotionnellement, de deux plutôt, et qu’elle vienne se blottir contre moi dans une vague de câlins dont elle avait le secret … « NON ! HORS DE QUESTION !… » Fut ma réponse immédiate à sa proposition d’aide sous le coup de ce déferlement qui me retournait de l’intérieur. Ma réaction avait initié une contraction globale de mon corps et une poussée de l’intérieur vers l’extérieur de l’Astro-Force qui fit jaillir de mes orbites une luminosité violette et galber mes mains d’une aura de même nature. Le soubresaut avait agité ma brochette brusquement et un des chamallows s’était rompu et finissait sa carrière sur les braises, irrécupérable tandis que Maggie était brusquement repoussée de moi au point de presque tomber sur le côté. Heureusement, j’arrivais à endiguer la chose, toujours tenant ma brochette en la retirant des flammes, les guimauves commençant à couler piteusement en se distendant. De l’autre main et du bras, je rattrapais la petite et la serrais à nouveau contre moi en reprenant le contrôle de ma personne. « Désolé, je ne voulais pas te faire du mal … Tiens, prends, pour me faire pardonner …» Je lui dis avec toute la repentance dont j’étais empli en lui tendant la brochette le long desquelles les bonbons continuaient à s’allonger dangereusement en se rapprochant de la rupture finale malgré le fait qu’ils ne soient plus soumis à la chaleur du feu. Dans un élan dont je ne me serais pas cru capable quelques instants plus tôt, je l’embrassais sur le haut du crâne. « Tu ne peux pas m’aider, il y a des choses qu’on ne peut pas partager, même à un membre de sa famille, surtout avec un membre de sa famille. Et pardon aussi de t’avoir gâché le plaisir pour ta blague … Je commence à devenir un peu trop, …, raisonnable je crois. C’est sans doute ces cinq années passées chez les humains qui en sont la cause, sans user de mes pouvoirs et en évitant de me battre pour un « oui » ou un « non »… Tu as raison, si c’est pas spontané, c’est déjà tout le plaisir qui est perdu. » Je la serre un peu contre moi et je lui souris bêtement en lui approchant le bâton garni de la bouche. «Allez, à toi l’honneur ! Je mange la deuxième …» Mais un plis soucieux, contrarié plutôt, barre encore mon front et j’ai un besoin urgent et impératif de parler de ce que je viens de découvrir, du moins d’une des choses qui viennent de me pulvériser l’entendement : «je viens de savoir quelque chose, quelque chose qui change tout, ou rien en fait…» Je sens une pâleur extrême me gagner, un désordre total m’envahir, et je me remets à contempler les flammes, l’esprit plein de questions et de contradictions … Puis je souris encore aux anges et j’éclate de rire, un peu ironique envers moi-même. «Sur Terre, j’ai vu un film, plusieurs fois, un film où le fils est opposé à son père qui sert les ténèbres … A un moment, il lui dit « Je suis ton père, Luke » et c’est devenu une tirade culte dans le monde entier … Et bien Darkseid n’avait aucune raison de me dire ça à moi, ma mère a trompé tout le monde, même le plus puissant de l’Univers …J’ai vécu jusqu’à aujourd’hui dans le mensonge et au final, j’ai encore moins de famille que je ne pensais … Je n’ai que toi en fait …» Et j’embrassais à nouveau sa touffe ébouriffée … Le cœur serré et à la fois soulagé quelque part … - Spoiler:
HRP : « 2215 visites à ce jour : yoooh ! …»
|
| | Re: La jouvence aux deux visages (Maggie) Jeu 2 Nov 2017 - 20:56 | |
| Il va vraiment falloir qu’il fasse quelque chose pour régler ce problème de colère parce que sérieusement là! Il m’a fait peur! Je suis tombée à la renverse dans un « IIIIIH » strident à vous faire exploser les tympans ainsi que ceux de votre descendance. J’ai juste proposé de l’aider, je ne pensais pas qu’il réagirait si violemment! Je me relève en me frottant le postérieur et en lui jetant un regard accusateur. Est-ce que tu penses vraiment pouvoir m’acheter avec ce rameau d’olivier qui est en fait une branche avec des guimauves grillées? Ah! Je ris, monsieur! Je me gausse, monsieur et je… Sucre… Zut alors. Trahie par mon estomac. Je lui demanderais bien s’il a honte mais je sais très bien que non. Lui il est content, on lui donne à manger. Il ne se soucie pas de mon postérieur aussi meurtri que mon pauvre ego. Égoïste! Profiteur!
Mais je ne lui en veux pas. À Anthony, j’entends. Mon estomac… Je me chargerai de lui plus tard. Il ne paie rien pour attendre. Savoure ces guimauves, infâme traitre car je te… Nous prive de dessert pour une semaine! Ça t’apprendra. Et ça me fera plus mal qu’à toi, je peux te l’assurer. Tous ces trucs sucrés que je ne pourrai pas manger… Mais bon. C’est de mon grand frère adopté dont il est question en ce moment. Il a besoin de moi. Il a besoin de réconfort. Ça tombe bien, je suis là pour ça et… NOOOOON! C’est pas vrai? Il vient vraiment de faire une référence à Star Wars là? C’est que je commence à vraiment l’adorer là! Après bon, il faut se concentrer sur le reste de tout ce qu’il a dit parce que bondir dans tous les sens avec un sabre laser alors qu’il vient de confesser que je suis à peu près sa seule famille… Ce serait vraiment de très, très, très mauvais goût.
Je sais ce que c’est de se sentir seul et ironiquement, moi, j’ai une famille. Sauf que souvent, ma famille a été absente. Entre un père obsédé par Superman et tous les tours qu’il peut lui jouer et une mère froide comme le vide spatial qui tente d’avoir l’attention de son mari au détriment de sa fille… Vous vous doutez bien que j’ai appris bien vite à m’occuper toute seule. Pas le choix, en fait. Je ne leur en veux pas vraiment, je veux dire, c’est presque culturel par chez nous. Les problèmes d’attention ou les troubles obsessionnels compulsifs c’est presque une marque de commerce tellement on en rencontre, dans la Cinquième Dimension. Sauf que ce n’est pas le cas d’Orion qui lui s’est retrouvé vraiment tout seul. Mouais, vu ainsi, je comprends mieux pourquoi il a des accès de colère. Ce n’est pas bon pour le moral de n’avoir personne avec qui partager.
Les bons moments, les mauvais moments, si on ne peut pas se confier à quelqu’un, comment voulez-vous parvenir à ramener de l’ordre dans votre pauvre caboche? Et puis bon, je suis la petite sœur, ce n’est pas à moi d’être sage. Mon rôle c’est d’être mignonne et affectueuse. Vous parlez à la machine à câlin la plus efficace de ce côté-ci de la Cinquième Dimension, quand même. J’aime avoir de l’attention, c’est vrai mais je préfère encore plus un peu d’affection. Si vous saviez le bien fou que peut faire une petite tape d’encouragement dans le dos… Tu m’as moi maintenant, Anthony. Tu n’es plus seul. Enfin si, quand il ne sera pas avec moi mais… Je veux dire que s’il veut parler, il pourra venir me visiter. Ce n’est pas comme si j’avais vraiment fait l’effort de planquer ma bulle dimensionnelle non plus. Je suis globalement inoffensive donc…
« Tu sais, toi tu n’avais personne et moi j’ai des parents qui ne se soucient en général que peu de moi. Ce n’est pas exactement leur faute c’est… Compliqué. Mon père est obsédé par Superman. Il se prend pour son troll dédié et passe le plus clair de son temps à tenter de lui faire des farces. Ma mère, considérablement plus froide, veut avoir son attention et moi… Bah… Je passe en dernier plan. »
Je regarde les flammes qui dansent en me demandant ce qui est pire : ne rien avoir ou avoir et de ne pas pouvoir en profiter. En fait c’est plutôt con de se poser une telle question parce que maintenant, j’ai Anthony. Et comme il m’a foutu une de ses trouilles, je me vengerai. Chaque fois qu’il approche sa branche du feu, elle se tord dans tous les sens, refusant de rester tranquille au-dessus des flammes. Comme si c’était en caoutchouc. Je me retiens de ne pas pouffer de rire mais éventuellement c’est plus fort que moi, j’éclate de rire avant de me jeter dans ses bras et de lâcher un « OUCH » bien sonore quand je manque de me fracasser le crâne (j’exagère) contre son poitrail musclé. Mais c’est un mur de brique, bon sang, il aurait pu prévenir! En espérant que je ne me retrouve pas avec une bosse… Ce serait bien le comble! Oh que si! |
| | Re: La jouvence aux deux visages (Maggie) Ven 3 Nov 2017 - 14:00 | |
| « Le second plan est parfois préférable que l’estrade, surtout lorsque c’est celle qui précède ton exécution …» Je glisse tout en enfilant mes guimauves sur un autre bâton méticuleusement, comme si le parfait alignement de celles-ci était impératif et vital pour une cuisson harmonieuse.
De fait, après une certaine agitation, Maggie est scotchée devant les flammes à se mettre plein de ces trucs collants tout autour de la bouche. Ma brochette est prête et je fais le mouvement pour la rôtir, enfin pour la présenter au feu, mais, à quelques centimètres des flammes, le bâton pourtant bien rigide et solide se courbe au fur et à mesure. Jusqu’à la limite de mes doigts où je m’arrête finalement, étonné de ce phénomène.
« Mais ! …»
Je reviens en arrière et la courbure disparaît d’elle-même pour en définitive aboutir sur un redressement absolu de l’ensemble. Je le représente à nouveau, même punition, je le retire, à nouveau retour à la normale qui me laisse perplexe au point que je tâte la pointe du pique du bout du doigt pour en éprouver la résistance qui s’avère tout à fait normale.
J’émets un grognement, sachant du coup que cette anormalité n’est que le fruit de ma voisine immédiate, mais je n’ai pas le temps de lui faire un soupçon de reproche. Elle éclate de rire et l’instant d’après, il y a un grand /CLONG/ puis un /OUCH/ et c’est moi qui éclate de rire. Encore une attaque aux câlins déjouée cette fois.
« Oups ! Attention, soeurette, c’est une armure que j’ai là, même si elle est intelligente, elle n’en est pas moins plus coriace que ma propre peau en surface !…» Que j’arrive à dire en lui frottant le front de ma main libre, profitant de cette distraction pour de l’autre, mettre à roussir enfin ma brochette.
D’un ordre mental, je fais se dissocier mon harnais et il s’envole puis se pose de l’autre côté du feu, bien sagement prenant la forme approchant celle d'une motte de beurre brute. C’est alors que je prends conscience qu’il a changé plus que je ne l’avais constaté jusque-là. Sa forme un peu, quoique globalement la même, mais surtout sa coloration. De l’or uniforme, il est maintenant veiné d’un réseau de lignes grises et noires, comme un système circulatoire qu’on devine au travers de la peau.
En absorbant et détruisant la pierre des nains, nous avions tous deux reçu quelque chose en échange, et lui plus encore du fait qu’il englobait maintenant aussi mes boîtes mères presque totalement, les formes restantes de ces dernières étant des composants passifs et inactifs. Ajoutez à cela les reliquats de notre combat passé de l’autre côté du mur qui nous amena à la limite de l’extinction totale, lui comme moi, mais pendant lequel il avait piraté et observé beaucoup de notre, de nos ennemis, et ce cocktail juteux à souhaits même si grandement indigeste, nous a fait grandir tous deux d’une certaine façon tout en nous affaiblissant aussi, temporairement.
Lui n’était pas au mieux de sa forme, la preuve, il ne pouvait localiser Miracle ni Superman, moi, j’avais la cafetière dans la mouture la plus complète et les choses revenaient ou s’activaient à la vitesse du goutte à goutte dans la tasse avant un détartrage …
« Là ! Comme ça tu ne t’assommeras plus, mais n’en profites pas trop, hein ? ! Ma combinaison est aussi spécialement conçue pour amortir les chocs et change de texture en cas de danger, donc gaffe aux brutalités Twilightiennes…» Je lui glisse en tournant la tête et en lui faisant un clin d’œil complice alors que d’une main je lui ébouriffais encore sa tignasse et que de l’autre je tournais ma broche lentement mais régulièrement, profitant qu’elle ne la pliait plus.
Je soupirais en voyant mes guimauves s’écouler vers le haut et non vers le bas comme il se doit, mais bon, d’un autre côté, il y avait moins de risque de perte dans ce sens là et la cuisson étant finie, je les retirais du feu et mangeais la première, tendant en signe de paix le bâton à Maggie.
« Pax ? »
Je ne dirais pas que j’étais calmé, la rage était là, bien présente, prête à surgir et détruire, mais elle était maintenant aussi froide que la morsure du gel le plus absolu. Une partie de moi élaborait une stratégie que l’ancien Moi n’aurait envisagé que plus tardivement pendant que d’un autre côté j’absorbais encore des infos qui me venaient peu à peu et que la plus consciente de mes parties passait un bon moment avec cette petite ressortissante de la cinquième dimension qui m’avait adopté contre toute attente et toute logique. Quoique question logique, déjà être de la cinquième était antagoniste à cette notion, du moins dans son sens commun.
« Si ton père était là, je ne pourrais que le féliciter et l’encourager à em…bêter l’homme d’acier. Quant à ta mère, désolé pour toi, mais la mienne m’étant quasi inconnue et ayant été une des plus ferventes servantes et guerrières, je suis plutôt mal placé pour donner un avis sur la conduite à tenir. Depuis mon plus jeune âge, depuis qu’on nous a échangé mon cousin et moi, j’ai été toujours considéré comme une anomalie, une tache dans le paysage de New-Genesis, un monstre de par ma forme, mon caractère et mon , pardon correction, ma soit disant ascendance. »
La dernière guimauve m’interrompit le temps que je la savoure et que je me débarrasse avec ma langue de ce qui adhérait à ma bouche.
«J’aime bien cet endroit, j’y reviendrai bien après si je peux, mais je dois le quitter bientôt pour accomplir mon devoir et empêcher que ce fameux cousin ne fasse d’autres dégâts, d’autres erreurs. Et aussi pour protéger la nouvelle génération et les humains … Tout doit se payer et je suis son principal créancier.»
J’étais sérieux, trop peut-être pour ce moment de convivialité avec une personne aussi éloignée de mes problèmes qu’on peut l’être.
«Je finirais bien avec une glace et une tarte au citron moi. Tiens, au fait. De combien est le décalage entre ici et la Terre ? Quel est le taux de conversion temporel ?» Demandais-je en suçant consciencieusement mes doigts tous collants après avoir jeté le bâtonnet de bois dans les braises.
|
| | Re: La jouvence aux deux visages (Maggie) Ven 3 Nov 2017 - 16:22 | |
| La prochaine fois, je change son armure en quelque chose de moelleux et duveteux, comme un oreiller. D’abord le nez chez les nains et maintenant mon pauvre front. Si ça continue, je serai couverte de bosses et de bleus avant la fin de la journée, c’est affreux! Pauvre moi! Mais je survivrai pour revenir à la charge avec encore PLUS de câlins et encore PLUS d’affection. Et il a eu l’air malin avec sa branche à guimauves rebelle! Personne ne contrarie la grande Maggie Marzena sans devenir la victime de ses farces. MOUAHAHA! Tremblez pauvre mortels devant ma toute puissance! Oh bon ça va, c’est surtout pour rigoler que je dis ça. Je l’aime bien mon grand frère adopté, malgré ses défauts et son histoire familiale compliquée. En tout cas il semble encourager mon père dans sa quête de troller Superman. Cool, je suppose?
En tout cas moi je ne le considère pas comme une anomalie. Il y a peu de choses que je considère comme une anomalie, en fait. Je viens de la Cinquième Dimension, vous avez oublié? Le simple fait de savoir qu’il a quelqu’un qui tient à lui et qui ne le vois pas comme un problème devrait au moins partiellement lui remonter le moral. Enfin. J’espère. Sinon il va falloir que je lui fasse une thérapie, le pauvre. Une thérapie avec le docteur Maggie. Oh la la. Il est mieux d’avoir des nerfs d’acier! Et encore, il va falloir plus solide, bien plus solide. Je réfléchis à ce qu’il a dit. À ce qu’il me dit. Et je réfléchirais à ce qu’il va me dire si je le pouvais. Je ne peux m’empêcher de me dire qu’il s’en va affronter un péril mortel et même s’il a été plus que catégorique sur la question… Je reste convaincue qu’il va avoir besoin d’aide. Appelez ça l’instinct si vous voulez.
Seulement voilà. Je ne peux pas m’imposer. Ce ne serait pas bien. Ce serait même profondément irrespectueux. Alors au lieu de poursuivre sur un terrain glissant, je fais apparaitre une clé à partir de rien. C’est purement symbolique, en fait. Juste qu’il ait quelque chose pour se dire que s’il le désire, il a une petite sœur qui l’attend à la maison et qu’il a un endroit où revenir dans les bons coups comme dans les coups durs. À mes yeux c’est important et de toute façon, si quelqu’un la lui volait, bonne chance, elle ferait juste disparaitre pour réapparaitre dans ses affaires. Quand Maggie donne à quelqu’un, ça RESTE avec ce quelqu’un. Demandez à John Constantine et à son beau téléphone rose style « Dream Phone », ce vieux jeu de société d’un siècle révolu… Il pourrait vous en dire long sur la question, lui. Enfin bon, c’est une simple anecdote comique.
« Ce n’est pas un grand frère adopté, c’est un estomac sur pattes adopté! Tu la veux à quoi ta glace, le temps que je nous conjure tout ça? Et pour ce qui est du décalage… Là, maintenant, tout de suite, quand tu vas retourner sur Terre, à peine quelques minutes se seront passées, tout au plus. Une heure ici c’est comme une minute chez vous mais en sortant de toute façon, ton différentiel temporel s’annule.
Tu imagines bien le bordel sinon? Au pire, ça pourrait mélanger l’horloge de ton armure mais je t’assure que tu ne ressortiras pas avec une longue barbe blanche à la Gandalf. Quoi que… Peut-être que ça t’irait en fait. Il faudrait regarder ça pour Halloween, un de ces jours… OH OUI! Toi déguisé en Gandalf et moi en Galadriel, ce serait trop, trop, trop cool! Et puis franchement, qui pourrait être CONTRE le fait d’avoir des bonbons GRATUITEMENT! » |
| | Re: La jouvence aux deux visages (Maggie) Jeu 9 Nov 2017 - 11:31 | |
| Maggie me tend une clef, la clef de la maison d’après elle, de ce lieu.
«Tu sais, j’en avais pas vraiment besoin, mon harnais t’a reniflé tout à l’heure et maintenant, s’il a retrouvé au moins totalement ces fonctions là, il peut te localiser où que tu sois et m’y transporter. Comme de revenir ici en ouvrant un Boom-Tube dès l’instant où les coordonnées sont encore valides. Mais je suis flatté de cette confiance.» Je dis en la lui prenant et en la rangeant dans ma ceinture aux poches invisibles. De vraies petites sœurs du sac de Marie Pop.
J’éclatais ensuite de rire à la mention de mon appétit gargantuesque, surtout en matière de sucreries.
« Ouaip ! Vanille pistache pour moi avec Chantilly, petite ombrelle et cigarette russe s’il vous plaît !» J’avais vu qu’on faisait ça lors d’un passage à Paris. Irrésistible !
Je haussais pourtant le sourcil à l’évocation de ce Gandalf et laissais mon esprit dériver à imaginer Maggie en Galadriel avant de me souvenir qu’elle pouvait devenir la copie fidèle de ce personnage en un claquement de doigts.
« Il me faudra un postiche parce que ça fait plus de mille années humaines que je ne me suis pas rasé …» je continue en me frottant le menton qui est lisse comme une peau de bébé, de bébé d’Apokolips évidemment, et que des favoris en cour de repousse mangent mes joues. N’oublions pas qu’un lance-flamme naturel et supra-naturel sont passés par là, ça laisse des traces.
«Je vois pas ce qui t’empêche de créer un océan de bonbons et d’y plonger comme Picsou dans l’or de ses coffres !? Et pour Halloween, tu pourrais endosser la panoplie de la sorcière d’Hansel et Gretel sans problème avec une maison en pain d’épice et tout le reste ! Moi je n’aime pas beaucoup cette fête depuis la dernière fois …» J’ajoute en repensant à ce tour pendable qu’on m’avait joué, qu’on nous avait joué à moi et quelques autres lors de cette fête où les monstres, les revenants et les sorcières étaient rois.
«De toutes façons, quand ça sera fini et si j’en reviens, comme je n’ai nulle part où retourner et personne qui m’attend, je reviendrais sans doute ici pour prendre des vacances. Même si mon père ou une quelconque super menace s’en prenait aux humains et à l’Univers, je ne m’en mêlerai pas à moins d’y être forcé ! Mais en attendant, faut que je me mette bientôt en route. Il va être l’heure …» Cet intermède prenait fin, il s’en fallait de quelques minutes, pas besoin d’une machine pour compter le temps chez nous, notre horloge biologique sait parfaitement gérer ça toute seule.
Par contre, pour la première fois depuis que j’avais sur le dos ma combi-armure, je me rendis compte que mon casque manquait à l’appel. Où était-il ? Mystère … J’en touchais psioniquement un mot à mon A5, mais sa réponse fut immédiate, de l’autre côté du mur et en miettes ou sous forme de métal liquide. En reconstruire un de toutes pièces demanderait du temps et serait à priori inutile, c’était pour lui un objet de déco plutôt qu’autre chose. Il me proposa en combinant ses possibilités et celles de la boite-mère dont il avait absorbé les principes et copié les fonctionnalités, de me confectionner une sorte de gangue lumineuse qui aurait les mêmes fonctions.
«Pourquoi pas ? Essaye …» Je lui répondais tout haut par habitude sans me soucier qu’une personne était à mes côtés et laissait traîner ses oreilles.
«Pardon, j’avais un problème d’armure à régler immédiatement, mon casque est … OH ! Parfait !J’y vois bien et je crois qu’on ne peut me reconnaître dans cette flamme …Qu’est ce que tu en dit Maggie ?» Il venait de mettre sa proposition en pratique. Ma tête et mon cou jusqu'au ras du col de ma combinaison sont masqués par un boule lumineuse évoquant des flammes enfermées dans un espace clos parcourues d’étincelles de pourpre et d’Améthyste. Une vraie vision d'un démon de l'Enfer tel que les imaginent les Terriens et qui en fait habitent un coin perdu d'une galaxie dont l'existence leur est absolument inconnue.
|
| | Re: La jouvence aux deux visages (Maggie) Jeu 9 Nov 2017 - 15:31 | |
| Mon grand frère adopté a parlé! Maintenant que je sais quoi préparer, je me mets au travail! Faire apparaitre des choses est facile. S’assurer qu’elles ont les bonnes propriétés, c’est une toute autre histoire. Si on veut que ce soit goûteux, savoureux, il faut y mettre du cœur. Quoi, vous pensez que je claque des doigts et c’est fini? La réponse est non. Ça risquerait de donner un truc comestible mais loin d’être savoureux. Vraiment vous les gens de la troisième dimension, vous avez de curieuses attentes de la vie et du monde en général quand il s’agit de choses dépassant votre compréhension. Enfin bon, vous avez deux dimensions de retard, je suppose qu’on peut vous pardonner cette ignorance. Je disais quoi? Ah oui, conjuration de nourriture par la pensée avec tout mon amour pour mon grand frère adopté. Un amour fraternel, hein.
J’aime son idée pour Halloween mais je suis trop gentille pour faire la méchante sorcière. Ce n’est pas mon truc, vous comprenez? Quoi qu’en fait non c’est une terrible idée. Laisser des sucreries à la portée d’une Maggie gourmande, ce n’est vraiment pas une bonne idée. Les gens vont arriver et il va ne rester que des miettes de maison en pain d’épice. Que puis-je y faire, parfois, je suis ma pire ennemie. Je ne fais pas exprès, je le jure! Ça fait partie de ma nature chaotique. Il y a du bon comme du mauvais à qui je suis, plus qu’on peut le penser car « aléatoire » devrait figurer quelque part comme deuxième prénom je dirais. Enfin bon, ce n’est pas si grave. Je conjure de la nourriture, j’écoute des idées, je profite de la vie et… AAAAAH! La tête d’Anthony vient de prendre en feu! Vive comme l’éclair, je fais apparaitre un extincteur et hop, je l’utilise généreusement…
Négligeant de ce fait deux choses importantes : un, la tête des gens ne prend pas soudainement feu, surtout dans un environnement dont vous contrôlez toutes les variables et deux… Ça doit avoir un goût absolument immonde, ce truc. Non, je ne pense pas aux risques d’empoisonnement ou de réactions cutanées diverses. C’est trop poussé pour une Maggie paniquée. En tout cas une chose est sûre : pour l’Halloween, c’est un super truc. Pas mon genre de truc mais un truc quand même. Une fois un calme relatif revenu en moi, l’hyperactive de service, je commence à rigoler en me disant qu’avec toute cette mousse, ça lui ferait presque une barbe de père Noël. Avouez que c’est drôle, quoi! Surtout pour moi, en fait. Lui… Je ne sais pas s’il trouve ça drôle. Avec un peu de chance, ça n’a pas touché son visage mais une sorte de champ protecteur.
« HI HI HI! Je suis tellement désolée, j’ai réagi instinctivement… Je veux dire, une seconde tout va bien, la seconde tu commences à te parler tout seul et tu te retrouves avec la tête en feu! Et non, personne ne va te reconnaitre, ça c’est certain, pas même ta petite sœur qui t’arrose la tête à l’extincteur. Pour me faire pardonner, tu auras droit à une autre part de tarte. Ça te va comme compromis? Moi ça me va! »
Je n’ai pas envie qu’il reparte. Je ne suis pas idiote, je sais que c’est inévitable mais j’ai rarement de la compagnie et Raven, souvent, hélas, est occupée à protéger le monde de menaces futures ou à le sauver quand, comme elle ne peut pas être partout à la fois, les ennuis se présentent. Moi? J’ai bien assez de responsabilités comme c’est le cas en ce moment, avec des super pouvoirs dépassant l’entendement. Alors pouvoir souffler cinq minutes avec quelqu’un qui vous apprécie pour qui vous êtes et non pas pour vos capacités spéciales, ça fait un bien fou. La plupart des gens se mettent à paniquer quand je finis par révéler ma vraie nature. Est-ce que c’est si difficile que ça à croire, considérant le nombre de cas bizarres qui se passent sur cette planète? Bon sang, un de vos plus grands héros est incapable de mettre ses sous-vêtements correctement! |
| | Re: La jouvence aux deux visages (Maggie) Mer 15 Nov 2017 - 16:08 | |
| «HEY ! MAIS !?! » Je dois ressembler à un cornet de glace avec toute cette mousse sur le haut du corps ! Mon harnais a immédiatement réagi, ouvrant le compartiment cylindrique d’où jaillissent ses tirs énergétiques, et s’élevant du même coup dans les airs, prêt à éliminer toute menace. Mais cette réaction instinctive, alimentée par ma propre surprise, s’éteint presque immédiatement et il retombe comme une masse de gelée, balançant de droite à gauche. J’en étais presque à croire qu’il se moquait lui aussi de ce qu’il venait d’advenir … J’éclate de rire à mon tour.
«Au moins je suis maintenant sur du résultat. D’autres que toi auraient utilisé l’extincteur directement.» J’arrive à hoqueter. Une légère suractivité des flammes plus tard et me voilà débarrassé de cette pellicule de neige carbonique comme ils disent.
«Et tout à fait d’accord pour une double ration en compensation ! Mais plutôt que ce truc, je veux de la chantilly ! J’insiste !»
Le casque de flamme disparaît dès que j’en donne l’ordre et elle peut voir la moue malicieuse que je lui fais. Maggie est pleine de surprises et me rappelle une certaine déesse grecque de mes connaissances qui aime aussi à faire des blagues de potache.
« En tous cas, j’implore ta pitié, pas de Gandalf ni de Dumeleblendorre ! J’ai encore quelques millénaire devant moi avant de leur ressembler et vu les ragots qui courent sur leurs mœurs, je suis pas vraiment partant … En plus le « vous ne passerez pas » est d’un surfait, autant que l’autre avec son « des grands pouvoirs amènent de grandes responsabilités » … Ils sont d’un triste ces vieux là, comme mon père adoptif en fait … Non ! Je veux pas leur ressembler ! Jamais ! De grandes baffes et des Tumble Roll ok, mais pas des viocs !»
Je me lève et m’époussette, ôtant les restes de fine poussière de mes bras et de mon torse. En me rasseyant, je choppe au passage une assiette qui vient d’apparaître et je commence à croquer à belles dents dans la part d’une tarte meringué au citron dont je ne vous dis pas le bonheur.
« C’est bon mais c’est chaud ! Tu me donneras la recette ?!» Cette réflexion me donne tout à coup la nostalgie de ma cuisine et de cette vie simple que j’avais construit sur Terre, alors que je me cachais des armées et des espions de mon père. Mais du coup, cela me remis à l’esprit tout ce qui s’était passé depuis le jour où je les avais quittées et même avant d’y arriver. Le pourquoi, le comment, le reste.
Encore une fois je suçais mes doigts par pur délice et récupérais jusqu’à la dernière miette restée dans mon assiette que finalement je posais à côté de moi avant de me lever.
« Faut que j’y aille Maggie, sinon je n’aurais plus aucun courage … Mets moi une part de côté au frigo pour quand je reviendrai.» « Si je reviens » j’ajoutais en moi-même. Mon harnais, sur mon appel, vient entourer mon torse de sa masse et je me penche sur elle pour lui tenir le menton et l’embrasser sur le front.
« Merci Maggie, si il y en avait plus des comme toi dans l’Univers, je me demande si il ne tournerait pas mieux. Ne change surtout pas.» Je n’aime pas les adieux, pas plus que les « au revoir », et je me redresse et fais volte-face, me dirigeant vers une déchirure de l’espace et du temps qui vient de s’ouvrir dans son monde-bulle personnel. Je passe un pied dans l’anomalie et me retourne une dernière fois avant de m’y jeter.
« Ne t’inquiètes pas, nous nous retrouverons, où que tu sois ! Bye !.»
|
| | Re: La jouvence aux deux visages (Maggie) Mer 15 Nov 2017 - 18:05 | |
| Ah bah ça alors… Elle est bizarre son armure. C’est supposé réagir comme ça quand on essaie de l’éteindre? Je pense que je préfèrerais tenter de donner un susucre à un dinosaure tiens, ce serait sans doute moins dangereux. Non mais c’est vrai, il se passe quoi s’il se met à pleuvoir? Ça tire aussi dans tous les sens? Ne me tentez pas, je serais capable de déclencher une averse, juste pour voir! Vous me connaissez, après tout. Ne venez pas me faire une leçon de morale. Je suis comme je suis et ça s’arrête là. C’est dans ma nature d’être curieuse. D’être farceuse. Et de savoir conjurer du néant la meilleure bouffe de ce côté-ci de l’univers. OH YEAH! Quoi, vous ne voudriez quand même pas que j’utilise mes pouvoirs pour dominer le monde! Alors je les utilise d’une façon que je trouve soit constructive, soit amusante. C’est mon choix.
Je rigole aux paroles d’Anthony. Il y a vraiment quelque chose entre nous, un beau lien de complicité. On dirait vraiment un grand frère avec sa petite sœur. C’est pour ça que j’essaie de faire durer le moment au maximum. Je ne veux pas me retrouver seule à nouveau. Je sais bien que c’est égoïste. Mais c’est quand même comme ça. Je suis bien là, à m’amuser, à discuter, à profiter de la vie. L’existence en tant que tel devrait toujours être comme ça. Plus ou moins paisible, promettant une belle journée et donnant envie de sortir de son lit et de faire quelque chose. Où est la motivation à faire quoi que ce soit sinon? La réponse est simple : il n’y en a pas. Ah non n’insistez pas, je sais parfaitement de quoi je parle! Quand même… Ce n’est pas parce que j’agis parfois (souvent) comme une gamine que je n’ai aucune maturité ou capacité de réflexion plus poussée!
Mais il me confirme ce que je ne veux pas entendre. Il doit vraiment partir et ce qui m’embête c’est que quelque part dans son ton, j’ai l’impression que peut-être que je ne le reverrai pas. Une éventualité qui ne me tente pas du tout. Je viens de l’adopter comme grand frère, ce n’est pas pour le perdre quasiment aussitôt! Ce serait… Pas cool. Et des trucs pas cools, il y en a bien assez comme ça dans la vie sans avoir besoin d’en rajouter. Il faut plus de choses sympas. Plus de belles choses. Plus de raisons de quitter son lit le matin. Le truc c’est que je ne peux pas vraiment l’empêcher de partir. Parce que là, c’est moi qui ferais quelque chose de pas cool et personne ne veut devenir le problème dans une situation donnée. Allez Maggie. Montre que tu peux agir comme une grande personne et… Accepte le fait que peut-être que c’est adieu et pas au revoir. Eurf…
Alors évidemment, je lui saute au cou, qu’est-ce que vous croyez, avant de le regarder partir. Juste avant, je lui dis qu’il a déjà la clé pour venir alors s’il veut faire un tour… Qu’il ne se gêne pas. Il s’écoule de longues minutes après son départ pour que je cesse de fixer l’endroit où le portail le ramenant sur Terre était apparu. Mouais. C’est officiel. J’ai besoin d’un pot de crème glacée et d’une bonne comédie. Mais pas une comédie romantique, ça jamais. Du vrai de vrai rire sans baisers et mignoneries. Le monde au complet se transforme, devenant plus futuriste et je m’installe en me disant que la prochaine fois qu’il vient avec son casque à flammes, je lui fais tomber sur la tête une pluie diluvienne, juste pour rigoler un bon coup. Oh quoi? Le mandat numéro un d’une petite sœur… C’est encore d’embêter son grand frère! Il faut faire honneur à la tradition! Fin. |
| | Re: La jouvence aux deux visages (Maggie) | |
| |
| | |
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |