Gotham's Gods & Demons [WW] Jeu 18 Juin 2020 - 11:46
Gotham City. Cité sombre. Cité dangereuse. Cité folle. Si attirante, cependant. Si belle, aussi. Malgré ses menaces ; pour ses menaces, aussi. Mais essentiellement pour une architecture extraordinaire, forgée par des professionnels déments qui ont bénéficié plusieurs fois de fonds illimités.
Pour un résultat indéfinissable. Mais parfait.
Le gothique est voisin du contemporain. Mais c’est bien l’art-déco qui impressionne souvent – pour ses angles, pour son approche révolutionnaire. Pour sa surprise. Pour son ampleur.
Pour sa séduction, aussi. Même si de nombreux bâtiments art-déco ont été anéantis par le tremblement de terre et divers événements terribles, certains demeurent. Certains survivent. Certains plaisent, beaucoup. Et sont, alors, devenus l’apanage des plus riches. Des plus aisés.
Des plus terribles, aussi.
Notamment parce que le pire se cache souvent, hélas, derrière le plus beau. Certains le savent bien. Lui le sait bien.
Lui, oui. Celui qui rôde. Celui qui erre. Celui qui veille. Celui qui revient, toujours. Celui qui se remet, encore. Celui qui survit. Celui qui enquête. Celui qui dépasse les critères humains, pour aller toujours plus haut ; toujours plus loin.
Pour respecter la mission. L’engagement. Le sacerdoce. Le serment. Fait sur les corps encore chauds de ses parents – de son univers, qui s’écroulait. Et qu’il a remplacé par une fureur absolue, tournée contre le mal et toutes ses formes.
Notamment ici. Notamment face à cet immeuble art-déco, accueillant plusieurs appartements spacieux de foyers riches. Dont l’un a été ouvert, récemment. Dont l’un a dû être ouvert, car des odeurs immondes s’en échappaient.
La police y a trouvé le pire. Les corps sans vie de ses occupants, affreusement blessés et tués. Mais aussi… autre chose. Une chambre. Une pièce. Fermée de l’intérieur ; sans personne dedans. Hormis… des choses. Des inscriptions. Des signes.
En grec ancien. Batman le parle, le comprend ; mais il n’en connaît pas toutes les subtilités. Il l’a appelée, alors. Elle. Elle.
Même si ce n’est, au fond, qu’une excuse pour la voir – pour la revoir. Pour lui montrer, en fait. Que ça va. Que ça va toujours, après leur entrevue sur Themyscira ; et la démonstration qu’elle a réalisée face à Gorilla Grodd.
Bruce Wayne a appelé Diana Prince pour mener cette enquête. Il a demandé de l’aide. C’est rare. Mais c’est bien. Même s’il espère qu’elle ne va pas tarder… la nuit débute à peine, et il la pressent longue. Et difficile.
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Re: Gotham's Gods & Demons [WW] Jeu 18 Juin 2020 - 17:37
Gotham's Gods and Demons
Beaucoup de choses s’étaient passées depuis que Diana avait quitté les côtes de Themyscira, quelques heures seulement après ses retrouvailles avec Bruce. Elle était revenue dans le monde des Hommes, munie d’une foi bien à elle et d’une toute nouvelle détermination. Elle avait repris les missions aux côtés de l’A.R.G.U.S et de Steve Trevor, avait parcouru le monde pour combattre les injustices qu’elle abhorrait tant. Elle avait démantelé plusieurs réseaux de braconnage, aidé à porter vivres et soins à des villages reculés et isolés par la maladie, la pauvreté. Elle était retournée en Grèce pour répondre à l’appel d’Arthur Curry et ensemble, ils avaient vécu la plus incroyable des aventures. Et, une nouvelle fois, tout avait changé. Guidée par ses Patrons affaiblis et surtout emprisonnés, Diana s’était aperçue qu’ils n’étaient pas morts comme Lex Luthor l’avait laissé entendre, qu’ils s’étaient préparés à cette attaque, mais leur plan de secours s’était retourné contre eux. Prisonniers dans le Skyland, ils avaient appelé, encore et encore, jusqu’à ce que leur guerrière les entende.
Et maintenant, ils avaient repris la place qui leur était due au centre des prières des Amazones, sur des trônes forgés par une main divine, loin de toute association avec l’humanité. Tout est bien qui finit bien, aurait-on pu dire, mais … non. Diana pressentait quelque chose. De tout nouveaux ennuis en corrélation directe avec la libération des Olympiens. Elle avait guetté, attendant patiemment des réponses à ses questions et finalement, une partie de ces réponses étaient venues jusqu’à elle… sous la forme d’un message de la part de Bruce Wayne. L’A.R.G.U.S se passerait d’elle pendant quelques heures.
Le message était clair, limpide. Bruce lui avait envoyé tout ce dont elle aurait pu avoir besoin. Coordonnées, résumé de la situation, son propre diagnostic sur l’urgence de la situation – tout. Elle s’élança sans hésiter, mit le cap sur Gotham et en fendit les cieux quelques instants plus tard. Du grec ancien, Bruce avait-il dit. Sur les murs d’une pièce fermée de l’intérieur, en plein cœur d’une terrible scène de crime. Il l’avait appelée, et elle répondait. Cela avait toujours fonctionné de la sorte, entre eux.
Elle entendit les battements de son cœur avant de le voir. Ils emplirent ses oreilles l’espace de quelques courtes secondes d’un rythme régulier, mesuré et calme. L’homme qui était entré dans le temple d’Alèthéia sur Themyscira plusieurs semaines plus tôt avait caché le même cœur dans sa poitrine, et ce malgré sa confusion et ses peurs. Elle connaissait ce cœur. Il lui était familier, rassurant. Elle avait cru ne plus jamais l’entendre, et pourtant, il était toujours là, tout aussi solide et posé. Elle chérissait ce cœur.
Elle ne put s’empêcher un sourire quand elle posa finalement les pieds sur le toit, à côté de Bruce.
« Bonsoir. »
Les eaux de Lazare l’avaient rajeuni, mais elle n’attribuait pas les changements physiques qu’elle pouvait voir aux propriétés insidieuses du puits. Elle s’y refusait. Elle l’avait vu avant qu’il ne se relève et le voyait maintenant, debout, droit, et complet. Ce chemin-là, il l’avait fait de son plein grès.
Elle le voyait, elle l’appréciait. Elle en était fière. Il était si bon de le revoir.
« J’ai reçu ton message. J’étais en pleine jungle ceci dit, d’où mon retard. »
Elle hocha doucement la tête, et son sourire s’effaça pour laisser place au sérieux exigé par une telle situation.
« Montre-moi la pièce. »
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Re: Gotham's Gods & Demons [WW] Ven 19 Juin 2020 - 17:19
Diana entend le cœur de Bruce avant de le voir. Il sent son odeur avant son arrivée.
Une odeur indéfinissable, inaccessible. Avec, certes, un peu de transpiration et des traces de passage dans la jungle – mais aussi son odeur. Son essence. Issue de son île ; de ce paradis qu'elle a choisi de quitter pour eux. Pour les Hommes. Qui le lui rendent bien peu son sacrifice. Même si le Chevalier Noir a conscience que ce genre d'offrande à la multitude n'est jamais récompensée.
« Hrm. »
Il grogne, légèrement, et fait quasiment semblant d'être surpris. Quasiment. Semblant. C'est le maximum de politesse que son ego lui permet d'offrir.
« Bonsoir. »
Il tourne lentement les prunelles blanches de son masque vers elle, et hoche doucement la tête.
« Je... me suis permis de suivre ton avancée, depuis la jungle. »
Rien n'échappe à Batman. Rien qu'il n'admette, en tout cas.
« Je... te remercie, d'être venue. »
Un sourire sincère passe sur ses lèvres. Il sourit. Il remercie. Il change. Il continue d'essayer, en tout cas.
« J'espère que... cela ne bloque pas tes autres activités. Tes... autres impératifs. »
Diana est, pour Bruce, une héroïne. Non pas juste une super-héroïne... mais bien une héroïne. Qui ne se contente pas de combattre le crime, d'arrêter les super-vilains ; non. Elle va au-delà. Elle fait plus. Elle ne s'arrête jamais.
Elle aide. Le monde. Et tous ceux qui s'y trouvent. Et tous ceux qui y vivent.
Diana se met littéralement au service de la planète et de l'Humanité. Bruce ne saurait définir l'estime qu'il a pour elle. Même si, évidemment, il a aussi conscience que leurs intérêts... ne se retrouvent pas toujours.
« Suis-moi. »
Mais pas ce soir. Ce soir, ils se retrouvent. Ce soir, ils se rejoignent. Ce soir, ils collaborent. Et... c'est agréable. Bien qu'il n'en dise rien – et ne dise rien tout court, en fait, alors qu'il se projette dans les cieux qui séparent le toit où il l'attendait et l'immeuble visé.
Il est Batman. Il ne s'explique pas ; ou si peu.
L'arrivée de l'autre côté est rapide. L'entrée dans l'immeuble, et le déplacement jusqu'à l'appartement du crime également.
Ils y sont. Et ils rejoignent immédiatement la fameuse pièce secrète, si étrange et troublante.
« Voici. »
Bruce entre – mais reste au début de la pièce. Il la laisse. Il la laisse faire. Il la laisse découvrir ce lieu, si glauque et dérangeant. Il la laisse s'imprégner de cette atmosphère... et lire, et découvrir.
Pour voir. Ce qu'elle trouve, ici. Ce qu'elle apprend. Ce qu'elle peut offrir. Comment elle peut l'aider. Lui ; un des nombreux bénéficiaires de l'aide et des talents de la véritable Wonder Woman.
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Re: Gotham's Gods & Demons [WW] Sam 20 Juin 2020 - 13:54
Gotham's Gods and Demons
« Evidemment, » répliqua Diana, un sourire au coin des lèvres. « Cela va sans dire. »
Elle ne lâcha pas du regard les lentilles blanches opaques qui servaient d’yeux au justicier de Gotham. Elles le débarrassaient de son humanité, effaçaient l’homme dessous pour ne laisser paraître que la créature qui rôdait dans la nuit, mais elle l’avait tellement vu dans cette tenue qu’elle parvenait à y voir… plus. Bien sûr qu’il l’avait suivie dans la jungle. Il avait envoyé son message et il n’avait pas cessé de regarder. Ce n’était pas un manque de confiance, non, elle l’avait appris des années plus tôt et bien que cette obsession du contrôle et du savoir total créaient parfois certaines divergences d’opinions entre, elle lui accordait ce coup-là sans rien dire. Ils s’étaient suffisamment entrechoqués par le passé pour qu’il sache où se trouvaient ses limites à elle, et c’était là que sa confiance résidait : dans la certitude que si elle l’autorisait à aller aussi loin, il saurait exactement où elle attendait de lui qu’il ne s’arrête.
« Je n’étais pas en mission spéciale, » ajouta-t-elle, même s’il le savait déjà. « J’ai fait une promesse à Barbara Ann Minerva, et je cherchais un moyen de la tenir. » Elle marqua une pause. « Je trouverai. »
Le regard toujours rivé sur lui, elle lui rendit son sourire avec sincérité, mais aussi avec plaisir. Ils n’avaient que peu échangés quand Cheetah avait attaqué Gotham, quelques semaines plus tôt, mais déjà, elle avait vu les changements qui s’opéraient chez Bruce. Le sourire était un peu étrange avec le haut de son visage figé par le masque, mais… Non. Elle aimait bien.
Elle hocha simplement la tête quand il lui somma de la suivre et s’élança immédiatement après lui. Il la guida avec l’agilité d’un homme qui a appris à voler de l’autre côté de la rue, puis dans le bâtiment qui les intéressait. Toujours dans un silence total à peine dérangé par les quelques bruissement de cape, ils entrèrent finalement dans l’appartement qui les intéressait, puis dans la pièce qui avait poussé Bruce à l’appeler. Les lentilles blanches se tournèrent vers elle quand elle passa le seuil et ne la quittèrent pas une seule seconde.
Cela va sans dire pensa-t-elle, vaguement, avant de reporter toute son attention sur ce qu’elle voyait autour d’elle.
Elle s’avança vers la couchette de fortune fixée à un des murs et attrapa une poignée de feuillets laissés à l’abandon sur la couverture en mauvais état. Les caractères qui en recouvraient les pages n’étaient pas différents de ceux qui étaient gravés dans le mur. Le grec ancien exigeait un certain ordre et surtout une main assurée quand on voulait le graver sur de la pierre, mais ce qui avait été inscrit sur ses murs n’avait pas été fait avec attention, pas plus que ce qui avait été écrit sur les pages volantes. Les traits étaient épais, repassés à plusieurs reprises, les lettres étaient difformes, brisées. La forme importait tout autant que le fond dans ce cas-là.
Elle prit encore quelques instants pour parcourir les inscriptions sur les murs, pivotant pour faciliter sa lecture jusqu’à ce qu’enfin, ses yeux ne rencontrent ceux, si intenses, du Chevalier Noir.
« C’est un très vieux dialecte, » expliqua-t-elle finalement. « C’est pour cela que ta lecture s’est avérée difficile. C’est bien du grec ancien, mais à ses premiers jours. »
Elle s’avança vers un des murs et posa la main sur un des caractères les plus larges gravés dans la pierre. Les sillons étaient si profonds, comme si la main qui en était responsable avait frappé plutôt que travaillé la pierre.
« C’est… c’est un message empli de colère. Cette pièce est pleine de rage. »
Elle baissa les yeux vers les feuillets, toujours dans ses mains, et se retourna vers Bruce.
« Je t’ai dit avoir libéré mes Patrons, n’est-ce pas ? Ils ont survécu au plan de Luthor par un subterfuge. Affaiblis et pressentant ce qui leur arriverait, ils ont fui en laissant derrière eux des images, des restes de leurs présences. Luthor n’a tué que des fantômes. »
Elle marqua une pause puis tendit les feuillets à Bruce.
« Tu as bien fait de m’appeler. C’est une déclaration de guerre. Un manifeste plein de fureur qui indique que la guerre est ouverte. Le Divin contre l’Humain. »
Son regard fouilla les lentilles blanches au-delà de la technologie et du masque. Les souvenirs étaient virulents, intenses. Le sang, le sentiment d’impuissance… la peur, aussi. Elle avait cédé, elle avait plié ce jour-là, pour une seule et unique raison. Bruce.
« Les gens dans cet appartement… Ils se sont entretués, c’est ça ? »
Batman ne dit rien, quand Wonder Woman réagit à ses premières annonces. Il sait. Il sait… qu’elle sait.
Diana n’est pas dupe, et a conscience que Bruce la suit ; souvent. Comme il suit Clark, Barry, J’Onn, Arthur, Hal. Bien que les deux derniers soient plus difficiles à repérer, en ce moment. Le Bolide semble plus enclin à rester sur les radars, depuis son retour de la Speed Force ; mais il sait que cela ne durera pas.
Il ne les surveille pas, en fait. Enfin. Non. Il ne les surveille pas. Il surveille leur environnement. Il surveille leurs activités – car il surveille ceux qui peuvent y réagir ; ceux qui peuvent s’en prendre à eux.
Bruce… tient à eux. Même s’il a du mal à le montrer. Encore plus à le dire. Il tient à eux ; ses proches. Ses amis.
Il les suit, alors. Il les suit à la trace. En espérant… qu’ils comprennent ; qu’ils savent. Avec toujours ce doute d’être mal compris – sauf avec elle.
Diana. Wonder Woman. Icone de la vérité. Qui sait, toujours. En un regard. En une parole. Elle sait. Et ça ne lui déplaît pas entièrement.
« Hrm. »
Il grogne, cependant, alors qu’ils pénètrent dans la pièce cachée. Dans l’horreur.
Le Chevalier Noir a l’habitude de maîtriser la situation, dans ces moments-là. De gérer, de s’emparer des événements et de les maîtriser. Il est le détective, après tout. Le plus grand détective du monde, pour beaucoup. Il laisse dire ; un peu par ego, oui.
Mais. Mais il a aussi conscience que, malgré toutes ses qualités, ses réussites et ses immenses connaissances… certains sont plus compétents, dans certains domaines. Comme ici. Comme maintenant. Comme elle.
« J’ai eu… vent du retour de tes Patrons. »
Bruce est derrière Diana. Il la laisse. Il la laisse faire. Il la laisse gérer. Il la laisse mener les investigations. Un privilège, le connaissant. Rare, dans ce domaine d’expertise.
« J’avais identifié le… risque que ce retour s’accompagne d’une phase de violence. Divine. »
Les dieux sont par nature égocentriques, arrogants, vindicatifs et brutaux. Les dieux olympiens sont… particulièrement représentatifs des divinités, sur ces points précis. Hélas.
« J’ai également identifié ce… manifeste. Cette déclaration de guerre. »
Particulièrement horrible et terrible. Même pour les standards de Gotham City.
« Mais… la cible me surprend. »
Il lève légèrement les mains, pour désigner la zone derrière lui ; derrière eux. Un appartement. De luxe. De très grand luxe.
« Tes Patrons… seraient-ils si remplis de rage qu’ils s’en prennent à des mortels, sans lien apparent avec Lex Luthor ? J’ai vérifié. Les victimes ne sont pas proches des cercles de Lex. Mais… est-ce que ces marques, ces mots viennent d’eux ? Ou des dieux ? »
Bruce souffle, lourdement.
« Les cadavres… sont dans un état tel qu’il est difficile d’identifier la chronologie des faits. Certains se sont entretués. D’autres… ont été massacrés. Avec une force et une sauvagerie… que j’ai rarement vues. »
Alors que Batman a vu le pire de l’Humanité, ici. Ce qui en dit long. Hélas.
« Diana. »
Ses pupilles blanches se figent sur la jeune femme. Sa voix est plus lourde.
« Je… sais la portée de ton engagement envers Minerva. Je le respecte, je l’admire. Mais. Mais j’ai… besoin de toi, ici. Gotham City n’a aucun lien avec tes divinités – hormis l’attaque d’Arès. »
Qui l’a tué. Littéralement.
« Et… un autre. Maxie Zeus. Un… illuminé qui se croit réincarnation de Zeus. Je… ne trouve pas de piste à suivre, ici. Peux-tu… m’aider ? »
C’est énorme, pour lui, d’agir ainsi. Il le sait. Mais. Mais cela paraît simple… et fluide, avec elle. Diana. Wonder Woman. Héroïne de la vérité.
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Re: Gotham's Gods & Demons [WW] Mer 24 Juin 2020 - 18:33
Gotham's Gods and Demons
Diana se tenait au centre de la pièce, les yeux levés vers les symboles devant elle qu’elle déchiffrait l’un après l’autre. Elle sentait Bruce dans son dos, elle sentait l’espace qu’il lui laissait pour lui permettre de mieux appréhender ce qu’il se passait, mais elle appréciait encore plus sa présence. Les conclusions qu’elle tirait, les unes après les autres, n’étaient pas bonnes. Tout remontait encore à ce qu’elle avait fait dans le Skyland, à la libération des Olympiens. Ce qu’il s’était passé ici était une conséquence directe de ce qu’Arthur et elle avait fait. Ce qu’elle avait fait.
Elle ferma brièvement les yeux.
« J’ai moi aussi crains la vengeance des Dieux, » souffla-t-elle. Elle se retourna finalement vers Bruce et le dévisagea un instant. « Il semblerait que nous avions tous les deux raisons de l’envisager. »
Elle pivota complètement vers lui sans le lâcher du regard, et malgré la dureté de la situation, malgré le sérieux et l’horreur qui les entouraient, elle s’autorisa un léger sourire avant de le rejoindre de quelques pas. Elle hésita un instant – un instant à peine, un instant bref – puis leva la main pour la poser sur son épaule. Elle ne pouvait ni sentir sa peau ni la chaleur qui s’en dégageait à travers les couches de son costume puis de la cape, si longue, qui l’entourait, mais elle savait qu’il sentirait sans peine la chaleur qu’elle voulait lui transmettre. Elle était... touchée qu'il le lui demande ainsi. Touchée qu'il fasse cet effort pour elle. Elle voulait qu'il le sache.
« Tu m’as appelée, » lui dit-elle. « Et je suis venue. Je ne partirai pas tant que cette affaire ne sera pas réglée. Je t’ai déjà promis mon aide, et je tiendrai ma promesse. » Elle hésita un bref instant puis reprit, d’une voix plus chargée. « D’autant plus qu’il me semble désormais évident que j’ai une part de responsabilité dans ce qu’il s’est passé ici… »
Elle écarta sa main avec un petit soupir et leva les feuillets à hauteur de leurs visages.
« Ceci a été écrit par Arès. Je le sens dans ces mots. Je sens son feu dans ces phrases. » Elle désigna ensuite le reste des murs. « Mais ces symboles-là ne viennent pas de lui. Pas plus que le massacre qui a eu lieu dans cet appartement. »
Elle marqua une pause, le regard perdu sur les murs, tandis qu’elle réfléchissait. Qu’elle prenait en considération tout ce qu’elle savait, tout ce qui était possible, et tout ce qu’elle avait craint.
« Nous manquons d’informations. Mais, tu as raison, cet appartement et Gotham ont été choisis, de toute évidence. Ceci dit, le pourquoi m’échappe encore. J’ai surveillé Metropolis et Luthor de loin, craignant que les Dieux n’envoient sur lui un essaim d’esprits vengeurs, et pendant que je surveillais ce fou, les esprits vengeurs étaient ici. » Elle reporta son regard sur Bruce. « Pourquoi ? »
C’était une question qu’il ne pouvait pas répondre. Pas encore. Ni lui, ni elle. Mais si elle ne se trompait pas, il y avait plus que la colère d’Arès en œuvre. Les esprits vengeurs, les Kérès, filles de Nyx, qu’elle avait guettées, étaient normalement dans une prison d’éclairs, résultat des efforts communs de Zeus et d’Héphaïstos. Si elles étaient libres, alors Arès n’agissait pas seul.
Elle fronça un peu plus les sourcils alors que les derniers mots de Bruce lui revenaient.
« Attends… Maxie Zeus ? » Elle baissa le manifeste, perplexe. « Une réincarnation de Zeus ? Par Héra. Bruce, dis-moi tout ce que tu sais sur cet homme. Non, mieux, encore. Il faut que nous allions le voir. »
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Re: Gotham's Gods & Demons [WW] Jeu 25 Juin 2020 - 12:20
« Hrm. »
Batman grogne. Parce qu’il ne sait pas faire autrement. Parce que c’est instinctif. Parce que c’est son habitude. Parce que c’est ce qu’il fait… quand il ne sait pas comment réagir.
Notamment quand Wonder Woman se rapproche ; le touche. Il apprécie. Et le geste. Et sa signification.
Ils sont proches, évidemment. Ils ont partagé tant et tant souvent… qu’ils disposent d’un lien à nul autre pareil. Fait de peines, de douleurs, de drames ; de pertes. Mais de joies, aussi. De réussites. De victoires. D’unions. De rapprochements. D’assistances. D’aides. De l’un envers l’autre ; de l’autre envers l’un. Encore et encore.
Bien sûr que Diana accepte. Elle le fait naturellement. Comme lui le ferait, en position inverse. C’est ainsi. C’est comme ça. C’est eux.
« Arès. Donc. »
Il reprend la parole. Lentement. Doucement. Regrettant, bien sûr, que Diana enlève sa main ; mais appréciant le geste et la signification. Pour se replonger dans ce qui les occupe, les interroge. L’obsède lui, en tout cas. Déjà.
« J’ai… conscience d’avoir une certaine inclinaison à l’égoïsme et à l’égocentrisme. »
Sans blague, répliquerait Dick Grayson. Qui n’est pas présent. Heureusement, d’ailleurs.
« Mais… tu t’interroges sur la raison d’une intervention divine, pleine de rage, de fureur et de destruction ? En lien avec Arès ? A Gotham City ? »
Il souffle, lourdement.
« Tu… connais mieux tes patrons que moi, indubitablement. Mais… Arès. Ces mots… viennent d’Arès. Arès. Celui… qui m’a tué, oui. Mais celui… dont j’ai précipité la chute. »
Rappeler ces souvenirs est étrange. Pas désagréable ni douloureux, malgré sa mise à mort et les épreuves rencontrées pour devenir un Héros Grec, digne de rentrer sur l’Olympe pour défier et combattre Arès. Dans un combat certes perdu d’avance, mais dédié à Zeus… comme un sacrifice. Suffisamment fort pour permettre au Dieu des Dieux de retrouver sa grandeur – et de châtier son fils.
Le rappel mémoriel est étrange, oui. Car, après tout cela, après les épreuves qui ont suivi… ces souvenirs semblent presque bons. Et… heureux, surtout. Etonnamment.
« Il pourrait être légitime que Arès souhaite s’en prendre à Gotham City, pour… décharger sa fureur après notre dernière rencontre. Cela… doit être confirmé, cependant. Et la piste Maxie Zeus… a du sens. »
Bruce acquiesce, prenant conscience que celui qu’il considère comme un dément parfois rigolo peut abriter pire menace, finalement. Une part de lui s’en veut déjà de ne pas en avoir pris conscience. Une autre tempère sa fougue, et l’invite à patienter avant de se punir. Au moins un peu.
« Allons-y. »
Quelques pas suffisent pour quitter la pièce cachée et terrible, et rejoindre le salon. Les profils tracés à la craie actent l’emplacement des corps, mais le Chevalier Noir ne s’en soucie pas. Le Batcomputer a déjà tout.
Il ouvre une porte-fenêtre, et se retrouve à l’extérieur. Sur un balcon, devant Gotham City. Il pleut. L’orage éclate.
Bruce aime cela. La pluie. Les éclairs. Le tonnerre. La fureur. Le hurlement de colère de la ville, pour lui. De la ville elle-même, qui rage et enrage contre un destin contraire ; le crime. L’infamie. Le Mal.
Gotham hurle pour lui, alors. Il entend répondre. Ici. Maintenant. Toujours.
« Maxie Zeus… a installé une sorte d’Olympe artificielle au-dessus de son immeuble. C’est un businessman qui se pense réincarnation de Zeus ; ses illusions de grandeur sont évidentes. Il a multiplié les échecs et débâcles, mais a pu conserver la bâtisse. Nous l’y trouverons là-bas. Suis-moi… ce n’est pas loin. »
Ils pourraient y aller en Batmobile. Il pourrait venir le Batplane. Ils pourraient être discrets et prudents. Mais. Mais… ce ne serait pas eux. Ce ne serait pas lui.
Ce ne serait pas Gotham. Une nuit d’orage. Si électrique. Si… grisante.
Batman se lance, alors. Dans les airs. Il se jette, puis utilise son lance-grappin ; se retient au dernier moment. Se balance. Et enchaîne. Pas aussi parfaitement que Nightwing ; mais avec calme et assurance.
Il adore cela. Il vit pour cela. Même s’il ne se l’avoue pas ; encore.
Ils partent, ainsi. Ils quittent le lieu du crime. Ils rejoignent leur cible. L’Olympe de Maxie Zeus. Un rêve de dément devenu réalité.
A voir, alors, s’il demeure un dément… ou s’il est plutôt prophète fou de divinités encore plus incontrôlables…
Diana dévisagea Bruce tandis qu’elle réfléchissait à ce qu’il venait de lui dire. Il n’avait pas tort, bien sûr. Il y aurait une certaine signification à ce qu’Arès provoque sa nouvelle guerre là où il avait perdu l’ancienne. Mais cela l’emplit d’un sentiment d’impuissance, sentiment qu’elle n’avait jamais vraiment apprécié. Elle avait surveillé Luthor de si près, elle avait essayé de prévoir ce que l’Olympe pourrait lâcher sur ce dernier en guise de vengeance, mais si Bruce disait vrai, si Arès avait fait de Gotham le point de départ de toute cette rage divine, alors toutes les précautions qu’elle avait prises ne seraient d’aucune utilité. Elle n’avait aucun moyen de prévoir, de savoir quand les Dieux abatteraient leur colère sur le monde des Hommes. Tout pouvait arriver, et n’importe où. Et elle se sentait bien trop petite face à cela. Ce n’était pas ce qu’elle avait voulu.
« Tu as raison, » finit-elle par dire. « Il y aurait de la logique dans un tel plan. Une logique qui me répugne, » ajouta-t-elle dans un grognement.
Elle adressa un léger sourire à Bruce pour adoucir l’amertume de ses derniers mots, mais aussi … Et bien, pour le reste, en quelque sorte. Pour la piste qui lui offrait, l’aide qu’il lui apportait, et les souvenirs qu’il invoquait, avec une douceur qui n’avait pu être acquise que grâce au temps qui s’était écoulé depuis ces moments parfois terribles, parfois sacrés. Si ce Maxie Zeus s’avérait être plus qu’un dément, elle lui devrait un nouveau flot d’excuses pour ce que ses Patrons tentaient de faire à Gotham City. Elle les avait libérés d’un sort néfaste certain, avait restauré l’équilibre dans le monde des Amazones, et sa foi, de nouveau, avait un réceptacle. Mais cela restait des eaux bien sombres dans lesquelles elle devait naviguer.
Diana suivit donc Bruce jusqu’au salon, et enfin la porte vitrée qu’ils utiliseraient pour sortir. Quand il l’ouvrit et que la première bourrasque de vent s’engouffra dans l’appartement, apportant quelques gouttes d’eau et un air chargé d’électricité avec elle, Diana ne put s’empêcher un léger grognement, à l’image de ceux que Bruce faisait souvent. Elle jeta un regard vers ce dernier pour s’assurer qu’il ne l’avait pas entendue maintenant que le fracas du tonnerre résonnait tout autour d’eux, mais sa méfiance se dissipa d’elle-même quand elle le vit s’apprêter à plonger. Il était Batman, pour tous ceux qui le verraient de près pour la première fois – ou même pour la centième fois. Mais elle voyait bien plus.
« Une Olympe artificielle ? » releva-t-elle. Comment avait-elle fait pour louper ça ? « Me voilà intriguée. »
Elle laissa s’élancer dans le vide sans la moindre inquiétude. Elle l’avait vu danser avec la gravité un trop grand nombre de fois pour s’en inquiéter après tout ce temps, mais elle haussa un sourcil quand un nouvel éclair illumina les cieux à l’instant même où Bruce plongeait. Elle leva les yeux vers les nuages noirs camouflés par la nuit et regarda les nombreuses branches de l’éclair s’effacer, leurs souvenirs brûlant encore sur la rétine de ses yeux.
« Je comprends votre colère, » dit-elle « Mais ce ne serait pas juste. Il n’y aurait aucune justice dans ces actions. »
Elle resta un bref instant devant la balustrade du balcon, le visage levé vers le ciel, mais la pluie ne redoubla pas d’intensité et l’orage continua tel qu’il avait commencé. L’avait-on entendue ? Ou même écoutée ? Les questions à ses réponses se faisaient de plus en plus éparses. Elle esquissa un bref sourire vide de toute joie puis monta sur la balustrade avant de s’envoler à la suite de Bruce.
Elle le rejoignit rapidement, et elle évolua à ses côtés à travers la ville, calquant sa vitesse à la sienne, jusqu’à ce que finalement, il ne se pose sur un bâtiment qui faisait directement face à celui qui les intéressait. Diana prit place juste à côté de lui.
« Hum, » dit-elle simplement. C’était… c’était étrange de voir une telle architecture au milieu de celle, si particulière de Gotham. Mais Bruce ne s’était pas trompé (évidemment). Il s’agissait là d’une Olympe de poche. « Par Héra. C’est vraiment … »
Elle jeta un regard à Bruce, les sourcils plissés.
« Allons-y. Je dois parler à cet homme. »
Cette fois-ci, c’est elle qui s’élança la première. Elle fila droit vers les ouvertures qu’elle voyait à travers le rideau de pluie, droit vers les fenêtres. Le bâtiment était décoré de colonnes de marbres délicates, orné comme les temples l’étaient sur Themyscira, comme ils l’étaient aussi sur les flancs de la véritable Olympe. Encore une fois, elle fut traversée par un éclat de culpabilité. Elle aurait dû être plus vigilante. Sa négligence avait peut-être coûté la vie aux victimes du massacre de l’appartement.
Elle atteignit finalement le bâtiment et se rendit compte qu’à l’image des temples qu’il cherchait à copier, il disposait d’une large ouverture. L’arche était droite, parfaite. Quand elle posa les pieds sur la pierre, la semelle de ses chaussures firent exactement le même bruit que lorsqu’elle marchait sur Themyscira. Elle fronça un peu plus les sourcils.
« Maxie Zeus ! » appela-t-elle dans l’obscurité qui les entourait.
Il y avait des portes à l’intérieur, bien plus modernes que celles qu’on pouvait trouver dans la vraie Olympe, et Diana soupçonnait l’entrée de n’être qu’une scène de théâtre, une reproduction censée impressionner les nouveaux arrivants, et les persuader de l’identité de leur hôte – qu’elle soit réelle ou pas. Quelque chose lui disait qu’elle n’aurait pas besoin d’attendre longtemps, ou même de défoncer les portes pour entrer plus en profondeur dans les quartiers de ce Maxie Zeus. S’il était là, il sortirait de lui-même. Pour quelqu’un qui se disait être la réincarnation de Zeus, elle était l’appât parfait.
Elle se retourna vers l’ombre qui la suivait – et qu’elle avait suivie plus tôt. Elle n’aimait pas cet endroit et rien ne la ferait changer d’avis. Mais elle n’y était pas seule, au moins.
« L’architecture est impressionnante, » avoua-t-elle avant de jeter un nouveau regard, bref, autour d’elle. « Mais cela ne confirme en rien les propos qu’il tient. J’ai connu des spécialistes capables de recréer avec une justesse déstabilisante l’organisation de la vie sur Themyscira. Il aurait pu acheter les services de n’importe quel érudit, » conclut-elle.
Conclusions que Bruce avait certainement déjà faites dans les dossiers qu’il avait sûrement sur Maxie Zeus. Elle se mettait à jour, elle le suivait sur cette piste, présentait ses opinions et s’assurait qu’elles concordaient.
Ils y arrivent. Wonder Woman et Batman rejoignent l’Olympe artificielle construite par des artisans et architectes surpris, mais fidélisés par l’argent de Maxie Zeus. Lui-même dirigé par une folie qui l’a rongé, qui l’a hanté, et qui a finalement par le submerger. Complètement.
« Hrm. »
Bruce grogne, alors que Diana est arrivée sur place, et a appelé le maître des lieux. En vain, bien sûr.
L’Amazone se laisse aller à quelques commentaires légitimes et pertinents, alors que le Chevalier Noir reste en arrière ; de côté. Il la laisse faire. Il la laisse s’enfoncer au cœur de l’étonnante terrasse de cette Olympe étrange, troublante.
Impressionnante, aussi.
L’orage cesse, enfin. Il s’apaise. Les dieux ont écouté Diana. Au moins un peu.
Les éclairs s’arrêtent. La pluie se raréfie. Le ciel devient un peu plus visible ; surtout entre les colonnes, entre ces reproductions superbes d’un passé glorieux… et si éloigné de Gotham City.
« Oui. »
Bruce acquiesce lentement.
« Entrons. »
Au coeur de l’Olympe artificielle. Dans ces pièces étranges qu’il devine derrière la porte, visée par Diana. Ils l’empruntent ; ensemble. Et débouchent… ailleurs. Dans un autre espace.
Bien impressionnant.
Une allée. Une véritable allée, remplie de trésors antiques – qui n’ont rien à faire dans une collection privée, assurément.
« Humf. »
Un soupir lourd s’échappe des lèvres de Batman, alors qu’il s’approche d’une amphore impressionnante – mais qui ne rayonne que devant trop peu de public.
« Sa place… est dans un musée. »
Jason Todd s’étranglerait certainement d’entendre Bruce Wayne énoncer une réplique d’Indiana Jones ; mais Red Hood n’est pas ici. Et le Chevalier Noir doute que Diana connaisse la référence… même si, par habitude, il tend à ne jamais la sous-estimer. Jamais, non.
« En eff… »
Une voix se fait entendre, dans leur dos. Bruce réagit, immédiatement. Instinctivement. … brutalement.
Un Batarang est extrait de sa ceinture et envoyé directement. Il fend l’air, et vient sèchement se ficher dans sa cible.
SCHTONK
Une des colonnes qui entourent cette allée magnifique. A quelques centimètres de la propriétaire de la voix, qui a déclenché une telle réaction.
« J… je… j… »
« Où. Est. Il. »
Sa voix est terrible. Déformée. Troublante. Terrifiante. A peine humaine. Totalement Batman.
« Parlez, Clio. Maintenant. »
Une femme se tient face à l’Amazone et au Chevalier Noir. Elle tremble. Elle se crispe. Elle a peur ; mais pas d’eux.
Clio, oui. La compagne et assistante de Maxie Zeus, qui a tenté de limiter les dégâts de sa folie ; en vain.
« Je… je ne… je ne sais pas ! Il… il est devenu fou ! En… encore plus qu’avant ! Je… ne sais… Il parle… il dit qu’il parle aux dieux ! Il ne m’écoute même plus ! Il… il parle aux dieux ! Et… seigneur… et je… je crois qu’ils… qu’ils lui… répondent… »
Bruce ne bouge pas. Il reste en arrière ; de côté. Il étudie. Il analyse. Il se tourne – vers Diana.
Maxie Zeus parle aux dieux, ce n’est pas étonnant. Qu’il obtienne une réponse… l’est plus. Et devient même terriblement inquiétant, vu les événements récents…
Diana rejoignit Bruce devant l’amphore. L’endroit la plongeait dans un état confus, la laissant victime de montées de colère, de poussées de tristesse et de perplexité qui lui ôtaient les mots de la bouche. La présence de toutes ces œuvres d’art, si loin du regard public, si loin de la culture à laquelle ils appartenaient lui faisait mal au cœur, et tout cela ne faisait que se rajouter à l’ouragan d’émotions qu’elle ressentait depuis qu’elle avait libérés ses Dieux du Chaos avec l’aide d’Arthur. Son contrôle sur les conséquences était sur le point de lui échapper, et elle n’aimait pas cela du tout. A voir tout ce qui était si soigneusement placé dans cette pièce, elle sut qu’ils étaient sur la bonne piste. Bruce l’avait dit lui-même : Gotham n’était pas dépourvu de symbolisme pour les Olympiens, et ce Maxie Zeus avait de toute évidence érigé un tel autel en l’honneur de Zeus lui-même que ce dernier ne pouvait pas ne pas l’avoir entendu.
Elle n’aimait vraiment pas ça.
La remarque de Bruce la sortit de ses pensées. Oh, elle connaissait ça ! Un film… Oui, elle l’avait vu dans un film. Qui lui avait montré ? Steve, peut-être ? Non, la jeune Ellie qu’elle avait sauvée d’un glissement de terrain il y avait quelques années de cela. Elle leva les yeux vers Bruce et lui sourit, mais elle ne put jamais répondre, car quelqu’un fit son apparition dans la pièce.
Diana fit volte-face, mais Bruce fut le seul à réagir. Son batarang vola à toute vitesse et se ficha dans la pierre d’une des magnifiques colonnes qui ornaient la pièce. Bien stupide aurait été celui qui en aurait conclu qu’il avait raté son tir, car l’objectif de Batman avait été de toute évidence atteint avec brio. Le regard de la jeune femme à l’entrée de la pièce se voila un peu plus, ses prunelles tremblantes de peur. Elle eut un léger mouvement de recul, mais quand Bruce s’adressa directement à elle d’une voix forte et profonde, terrible, elle tint tête sans vaciller. Elle avait peur, oui, mais pas seulement du Chevalier Noir de Gotham.
Diana s’écarta de l’ombre imposante de Bruce pour se placer aux côtés de ce dernier tandis que la dénommée Clio tentait de s’expliquer. Clio. La coïncidence, si cela en était une, était terrible.
« C’est endroit relève de la pure et simple folie, » dit-elle quand la jeune femme eut fini de bafouiller. Elle semblait encore plus terrifiée qu’elle ne l’avait été avant de prendre la parole. Diana poussa un léger soupir. « Quand l’avez-vous pour la dernière fois ? »
A l’extérieur, les cieux de Gotham s’assombrissaient de nouveau. Un roulement de tonnerre traversa toute la vile, soudain et suffisamment violent pour faire trembler les vitres des gratte-ciels en centre-ville. Diana échangea un bref regard avec Bruce. Si il y avait divinité dans cet orage, elle avait bien fait d’y voir une menace. Il se pourrait seulement qu’elle se soit trompée sur le destinataire de la dite menace.
Encore une fois, tout cela n’était que supposition, car les preuves étaient rares, et le temps continuait de filer. Elle avait la terrible impression que Bruce et elle représentaient deux pions sur un plateau de jeu divin dont elle ignorait tout, même les règles. Cela ne serait pas la première fois.
« Vous tenez à lui, » reprit-elle en reportant son regard sur Clio. « Je le vois. S’il s’avère qu’il dit vrai, si les Dieux lui répondent réellement, votre compagnon est en danger de mort. Où va-t-il pour communiquer avec eux ? Vous ne savez pas où il est, mais si vous deviez deviner, quelle serait votre réponse ? »
Un bruit de torrent lointain leur annonça qu’il s’était remis à pleuvoir. Les hautes fenêtres de la pièce s’illuminèrent brusquement et le tonnerre rugit immédiatement, avec tant de force qu’il chargea l’air d’électricité. La foudre était tombée sur le toit, où sur celui d’un bâtiment voisin. La lumière vive de l’éclair s’était imprimée sur les rétines de Diana. Elle cligna des yeux plusieurs fois en dégainant son épée, tâchant de se débarrasser des tâches blanchâtres qui occupaient son champ de vision alors que ses sens se mettaient en alerte.
« Quelque chose approche, » dit-elle à Bruce.
A peine eut-elle finit sa phrase que quelque chose tapa avec force contre la porte qu’ils avaient prise pour arriver dans la pièce. Diana fit volte-face, mais le tambourinement s’arrêta. Elle entendit plusieurs rires lointain.
Elle jeta un regard vers Clio puis reporta de nouveau son attention sur Bruce.
« Nous devons sortir d’ici et trouver Maxie Zeus. »
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