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L'As de coeur (Libre)

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L'As de coeur (Libre) Dim 19 Avr 2020 - 17:50

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Les docks de Star City, dans un vaste hangar, imaginez-le sombre pour mieux planter l'ambiance de notre prélude.


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Xeen Arrow. Un alien télépathe extra-dimensionnel natif de la Dimension Zéro et grand admirateur de l'archer vert. Immense, en fait.
Plus grand qu'un building. Pourtant, fourré dans un hangar tel une poupée de chiffon dans une boîte à chaussures.
Capturé et mal en point.

Le grand homme blond d'origine extraterrestre qui a loué le hangar, lui, n'est grand que selon les critères terriens. Il n'est d'ailleurs qu'un simple extraterrestre de notre dimension, qui n'a d'admiration que pour son propre profit et ce qui lui en procure.
Il a tout de même un sourire particulièrement éclatant et une paire de sourcils recourbés qui tressautent à chaque mot qu'il prononce. Ce qui est flippant, même dans le cas de n'importe quel simple humain de la Terre, dans n'importe quelle dimension.

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« Je compte sur vous pour satisfaire ma recherche, femelle de la caste des assassins. Je n'ai pas traversé l'Espace et les Dimensions pour revenir à mon coin de rue avec les mains vides. C'est que... J'ai des clients. Sachez néanmoins que si vous échouez, je me contenterai de rentrer avec toute une cargaison de Chocos. Que je vous facturerai, bien entendu. »

La silhouette féminine dans l'ombre dodeline de la tête en un acquiescement silencieux, et quitte ainsi les lieux pour accomplir la mission pour laquelle on l'a engagée.

****

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La porte du cabinet juridique social le City Necessary Resources Initiative (ou CNRI) s'ouvre, soulevant légèrement le coin de la veste savamment décontractée d'Oliver Queen, le bienveillant visiteur qui vient de la pousser.

"Salut salut, j'ai apporté le déjeuner !!"

Oliver passe une mèche frisée derrière l'oreille d'une jeune femme. Et lui fait un clin d'oeil, dispensable.
En apportant le déjeuner, pour tout le bureau.

"Hé, Jo'."

Joanna Tanner, nièce du Président Pierce, conseillère juridique et avocate au CNRI.
Pour qui les affaires passent plutôt bien, de fait. Ce qui fait du bien.

"Il n'y avait pas tout chez le traiteur habituel, alors j'ai pris l'initiative de changer de crèmerie."

Oliver Queen dépose les boîtes en carton du traiteur thaïlandais sur des plateaux en plastique. Une contribution humble, mais adaptée. S'il n'avait pas eu des arrière-pensées pour la jolie juriste.

"Oh, Oliver, c'est vraiment attentionné ! Un bel effort pour la communauté. Et pour mes papilles... Mais je n'aurai pas le temps de les déguster avec vous. Cette nouvelle avocate a débarqué en ville, et elle défend face à nous le dossier Somers Contre les Glades, et... Je n'ai jamais vu personne d'aussi impitoyable que cette Dinah Drake."

Le coeur d'Oliver manque une pulsation.
Une sueur froide lui descend le long de la nuque.
Ce nom. Sans doute une homonyme...
Un pied de nez du destin. Un coup de pied au cul donné pour l'Univers par la jeune femme avec qui il flirte, en lui faisant prononcer le nom de la femme qui lui manque.

"Heu. Oliver ? Mais où est-il passé ?"


****

L'appartement d'Oliver Queen en centre-ville de Star City.

Oliver entre chez lui.
Il est pressé de retrouver son chien, et peut-être de jeter quelques fringues dans le tambour du lave-linge.
Malgré le choc, un peu plus tôt.
Dans un silence relaxant, il passe la porte, jette ses chaussures italiennes n'importe où et son écharpe sur le divan du salon.

Quelque chose ne va pas.
Quelqu'un a déjà nourri le chien.
Quelqu'un a donné ses croquettes à George.

"Si quelqu'un a touché à mes céréales Lucky Charms, je..."

Une forme féminine lui apparaît alors qu'il tourne machinalement les yeux vers la porte ouverte de la cuisine.
Cuir moulant, résille et longs cheveux clairs. Un pétard d'enfer.

Il croit voir Black Canary, alors.
Dinah, son ange, son joli colibri.

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Avec ces cheveux argentés, Oliver rate un battement. Elle ressemble à sa mère, se dit-il. Et, à Dinah. Qu'elle n'est pas.

"Hey. Salut. J'habite ici... J'y vivrai. Maintenant."

Elle a de l'aplomb. Beaucoup, même.
Elle n'est pas gênée, surtout. Du moins, pas tellement.

"J'ai nourri... Sur mon monde, il s'appelle Mort'."

"... George. C'est George, son nom. Il préfère..."

"... Avec une centaine de grammes de nouilles chinoises sur le dessus. Oui. Certaines choses ne changent pas, comme cette tache en forme de i-grec sur..."

"Sur le frigo."

C'était lui qui l'avait faite, cette tache.
C'était son frigo, rien qu'à lui, et au chien.
Il ne comprenait pas.

"Qui... ?"

"Qui êtes-vous."

Elle semblait hésiter.

"Mon nom... Tu peux m'appeler Black Siren."

"Je viens de Terre-3. J'ai profité de l'agitation causée par votre Luthor pour quitter mon monde. Pour fuir... Et m'exiler, ici."

"Pour une raison très... personnelle."

« MAMAAAAAN !!! »

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"Je te présente Robert. Mon fils."

« L'EN EN A PU D'CÉRÉALES !! »

Ça fait mal.
Pas tellement pour les Lucky Charms, en fait.
Parce qu'il y a quasiment perdu un tympan, certes.
Parce qu'il lui ressemble, surtout. Il ressemble à Oliver, enfant.

Oliver s'assied, déboussolé, et Black Siren prend un ton moralisateur, presque maternel. Maternel, assurément.

"Robert, nous en avons déjà parlé. Si nous devons vivre ici, il y a des règles, maintenant. On dit : il n'y a plus de céréales."

Il accuse le choc.
Il digère l'information.
Il comprend que si les versions de Terre-3 sont normalement différentes, plus agressives, elles sont aussi moins auto-destructrices, pour certaines. Moins dysfonctionnelle, pour l'une d'elles qui lui ressemble.
Un fils. La version plus primale et agressive de Green Arrow de Terre-3 a eu un fils avec Black Siren.

****

Toujours dans l'appartement d'Oliver Queen.


Dans la version non-induite dans son esprit par des hallucinations de la réalité.

Où se trouve une forme féminine, oui, qui n'est nulle autre que Cheshire, maîtresse des poisons.
Laquelle est à l'origine des hallucinogènes expérimentés à ce moment par Oliver Queen, dont elle sait pertinemment qu'il est Green Arrow.

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"J'ai aucune idée de ce que tu vois, grand-père, mais endormir ton chien avec mes poisons a été tellement plus difficile que je le pensais !"

Cheshire, l'assassin. La mère de l'enfant de Roy Harper, fils spirituel de Green Arrow.
L'as de coeur, celle qui a enlevé son fils à sa famille - à son clan.

Et en lieu et place de l'enfant supposé de Black Siren, se trouve Joanna Tanner, la nièce du Président Jefferson Pierce, ligotée, manifestement contre son gré.
V.S.
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JSA
Re: L'As de coeur (Libre) Mer 22 Avr 2020 - 16:01

Bon, l’avantage lorsque vous avez une super-ouïe et que vous vous imposez de faire des rondes au dessus de New York et de Washington, c’est que vous savez à peu près tout ce qu’il ne faut pas savoir et ne pouvez décemment pas ignorer la moitié des délires qui s’y passent, des sénateurs pervers aux disputes de couple ; des filatures de services secrets à ce qui se passe dans les ambassades étrangères mais aussi les affaires qui précisément ne regardent pas tout le monde, celles qui se murmurent et que l’on cherche à garder secrètes. Comme, par exemple, la disparition de Joanna Tanner, nièce du président des Etats-Unis.

Je vais être franche, l’affaire aurait dû aller directement entre les mains de la J.S.A., une affaire d’enlèvement ce n’est pas mon rayon, je suis plutôt sur les affaires qui nécessitent plus de force que de patience ou de talents de Sherlock Holmes. Mais notre groupe est déjà sous l’eau, tous les justiciers sont des pompiers en alerte vingt-quatre heures sur vingt-quatre, entre les Dieux morts ; Luthor ; les Darkstars : les présidents qui se font descendre ; des batmen en série qui se disputent ; l’Europe qui brûle et j’en passe. Difficile de toujours bien se répartir les tâches et une femme en danger, ça nécessite d’agir vite, quitte à défoncer un peu de maçonnerie pour avoir des réponses.

Je reste sur un gratte-ciel et je tends l’oreille sur une discussion au sein d’une cellule de crise dans les locaux de ce qui équivaut à la nouvelle maison blanche. Peu de trace, peu de pistes, juste une association de Star City, un véhicule peut-être identifié, loué à New York, j’active ma super-vue et un coup de rayon-X pour essayer de lire les documents mais ils sont déjà passés à autre chose et… rien d’autre. Ils ont affaire à des professionnels, la crainte de Luthor ou d’un de ses disciples pour faire peser une menace sur la famille du Président. Jefferson Pierce n’a pas encore été mis au courant, pas la peine de l’inquiéter...

Je n’avais pas assez d’éléments pour avancer, alors j’attends que l’inspecteur en charge de l’affaire quitte les lieux. Je suis sa voiture jusqu’à un parking un peu minable dans les environs de brooklyn. Il descend et manque de sursauter alors qu’il me voit atterir non loin.

- Vous m’avez fait une de ces peurs, ajoute-t-il en fermant sa voiture. J’imagine que vous venez pas me proposer un verre ?

L’humour est déplaisant, le ton âcre. Visiblement il n’est pas ravi de me voir.

- Joanna Tanner, fis-je simplement.

L’individu soupire, il n’aime pas que l’on se mêle de ses affaires.

– Vous faites dans les enlèvements maintenant ? Je pensais que vous étiez plus sur les affaires cosmiques.

Type désabusé, limite déprimé au dernier degré, ça va être sympa…

- Enfin, ça fait chaud au coeur de voir que de temps en temps vous vous intéressez à nous autres.

- Un problème avec les justiciers ? lui demandai-je finalement.

- Ouais et pas qu’un peu, lâcha-t-il finalement, comme si je lui donnais enfin l’opportunité de dégoupiller une grenade. Regardez autour de vous ! Plus d’un an qu’on a pas entendu parler de vous par exemple, une année entière, à laisser tout ça pourrir ! Vous croyez que Luthor il se paie des années sabbatiques lui ? Vous étiez où quand il a fallu tout reconstruire ? Quand il a fallu gérer les urgences, les listes de disparus après le passage de Darkseid ? Hein ?

“ C’est facile de venir, de croiser les bras et de balancer un nom pour se faire bien voir auprès d’un président, mais quand il a fallu mettre les mains dans la merde pour tous les gens qui sont ici, y’avait personne !”


Tandis qu’il disait cela, il pointait du doigt des immeubles, des murs dont les pieds avaient été un temps recouvert de gerbes de fleur, il jetait des regards méprisants sur des affiches arborants des “D” fascistes.

Pour autant, je ne cillai pas. Je l’écoutais vider son sac. Lorsqu’il s’autorisa à reprendre son souffle, je lui répondis, froidement.

- Pendant que vous faisiez cela, je faisais la même chose à l’autre bout de l’univers pour des peuples et des planètes qui n’ont pas eu la chance de vaincre Darkseid, qui n’avaient plus de mur pour poser des fleurs et uniquement des yeux pour pleurer sur des fosses communes ; qui n’avaient plus de policiers pour faire régner l’ordre ou les aider, mais uniquement de bandes de pillards et des hordes d’envahisseurs.

“ Je n’ai peut-être pas été là, pour vous aider, mais maintenant j’y suis et je ne compte pas laisser une vie en danger, surtout si derrière il peut y avoir bien pire qu’une simple affaire de rançon. Alors vous allez me donner l’adresse de celui qui a loué cette voiture et tout ce qui pourra m’aider à avancer et je vous ramènerai la victime.


- Vous aurez l’adresse, mais ça m’étonnerait qu’il parle, il est protégé par la mafia.

Je n’écoutais que d’une oreille et partis directement voir le concessionnaire en question. Boutique fermée. Mais j’entends des voix, on compte de l’argent. Le type se prénomme Bastian Brendan. Visiblement un jeune homme prometteur dans le milieu. Une des voix est assez jeune pour être la sienne et elle vient d’une gorge au diapason. Son interlocuteur est plus vieux. Trois hommes armés sont avec eux.

Facile.

Porte arrière. La poignée lâche comme si elle était en guimauve, les types s’agitent en entendant le bruit. Super-vitesse. Trois corps sont à terre, leurs armes réduites en petite boules de métal. Les deux qui restent sont sous le choc. Lorsqu’il me voit le plus jeune l’ouvre. Erreur.

- Attend ma jolie on... commence-t-il en levant les mains.

Je le soulève d’un bras, il se tait. Le vieux recule, lui semble me connaître un peu mieux.

- Okay le jeune prodige, lui déclarai-je. Je vais te donner un numéro de voiture et tu vas me donner tout ce que tu sais sur elle. Ça se joue en une manche, le perdant passe trois mois à l’hôpital.

Le jeune jeta un coup d’oeil à celui qui devait être plus gradé que lui dans l’organisation qui hocha de la tête comme pour lui dire d’optempérer.

Braves toutous.

Je laissais ainsi le jeune blême et le vieux à l’air sévère qui avait eu le bon goût de rester silencieux tout le long des recherches de son poulain.

La voiture avait fait un sacré bout de chemin, s’arrêtant, selon les dires d’un bordereau à Star City.

Bon, c’était un début pas très prometteur, une affaire sous couvert et pour seule piste une ville et l’un de ses multiples point de location de véhicule. Heureusement, il existait quelqu’un qui allait pouvoir m’aider à aller plus vite, quelqu’un qui connaissait la ville et ses recoins les plus sombres…

Je partis sans attendre vers l’appartement d’Oliver Queen et m’arrêtais sur le toit de son immeuble, pas de temps à perdre. Je descendis les escaliers, ma cape claquant dans l’air d’une journée qui commençait violemment. J’évitais autant que possible d’utiliser ma vue à rayon-X pour savoir s’il était chez lui, je m’en serais voulu de le trouver en fâcheuse posture, mais un peu de super-ouïe, c’était plus “délicat”.

J’entendis alors les propos de Cheshire et ouvrit la porte sans aucune résistance. J’épinglais la criminelle d’un regard noir.

- Va te falloir plus que du poison maintenant... lui lançai-je.

J'observe rapidement la loque qui était encore quelques minutes plus tôt Oliver, vois la jeune femme.

- Beaucoup plus...

[HRP]
Dis-moi si ça te convient !
[/HRP]
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Re: L'As de coeur (Libre) Jeu 23 Avr 2020 - 9:49

Dans l'esprit d'Oliver, l'hallucination continue.
Plus rien ne retient Black Siren de s'expliquer à quelqu'un, et en tant qu'invention de l'imagination empoisonnée d'Oliver, elle y va à cœur-joie.

"L'instinct maternel n'est pas vraiment valorisé, sur Terre-3.
Et ne me laisse pas commencer à propos du père..."

Le regard d'Oliver se perd sur le visage du petit garçon.
C'est son portrait craché... que son esprit malade a construit, bien qu'il l'ignore.
C'est suffisant pour le mettre en colère, contre lui-même. Un trait d'autodestruction plus terrible que n'importe quelle Trick Arrow.
Tout gâcher sur toutes les terres, voilà une caractéristique d'Oliver Queen en laquelle il est capable de croire.

"Quand Luthor est venu nous offrir d'autres mondes...
Disons que j'ai plus rêvé de sécurité et d'épanouissement que de conquête."

Dans son délire éveillé, Oliver s'arrête un instant.
Qu'une personne de Terre-3, une homologue d'un personnage d'ordinaire héroïque, soit autre chose qu'un simple reflet maléfique, voilà qui était assez pour le stopper sur place.
Pour le faire réfléchir à deux fois...
Comme il l'avait fait confronté à Johnny Quick, qui était un taré mais surtout un junkie. Qui avait besoin de soins, pas de stigmatisations.
Du moins, ç'avait été le réflexe d'Oliver, au Nexus.

Il fut tenté par ce trait de papa ours au mauvais timing de donner un peu d'affection rassurante à la jeune femme.
Il approcha une main d'une mèche de ses cheveux.
Un geste intime, un peu condescendant, adressé à ce qu'il brossait inconsciemment comme une parfaite inconnue inspirée mais différente de Dinah.

Elle le rejetta, un œil exorbité.

"Oh, sois tranquille, ce monde me révulse.
Il est faible.
De faible à complètement barbare et insécuritaire, il y a tout un nuancier.
Mais on doit faire avec la donne qu'on a, pas vrai ?"

Une ombre passa derrière Oliver. Dans la vie comme dans les chimères de son esprit.

« MAMAN, ATTENTION !! »

Oliver se retourne.
Il voit la Kryptonienne.

"Robert, éloigne-toi !"

D'un bras, il protège le jeune garçon (il place sa main devant Joanna) de l'autre, il attrape un flacon à épices sur le comptoir.

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Comment Oliver voit Kara, littéralement.

Avec son adresse inchangée, il propulse le petit pot de verre rempli de piment de Cayenne en plein dans le visage de la femme forte et indépendante.

"Reste en-dehors de ça, Superwoman !
Cette femme et son enfant ont le droit à une vie meilleure, même s'il y a encore des points à régler.
Retourne dans ta dimension et fiche-leur la paix !"


Il attrape une grande casserole et une grande poêle, s'emploie à les abattre de part et d'autre du visage de sa surpuissante assaillante, visant à les claquer contre ses tempes et ses oreilles.

S'interposant entre Superwoman (Power Girl) et Black Siren (Cheshire), il ne voit pas cette dernière détacher de ses paupières une paire de faux-cils. Qu'elle écrase entre ses doigts, avant d'effectuer un bond par-dessus Green Arrow et de frotter la pulpe de son index contre le nez de l'alien américaine, avant d'effectuer une pirouette de haute voltige afin de se retrouver derrière elle.

"Pistils d'une rare fleur bleue des montagnes tibétaines.
Courtoisie de la Ligue des Assassins !"
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JSA
Re: L'As de coeur (Libre) Sam 25 Avr 2020 - 15:35

Robert ? Pas très élégant pour la pauvre fille, elle manquait peut-être un peu de féminité, mais de là à lui donner pareil surnom... Je vois son bras protéger Joanna sans même prendre garde à la présence de l'empoisonneuse et à peine ai-je fini de froncer les sourcils que cet abruti me balance un flacon de piment qui explose au contact de mon visage.

Je ne suis jamais contre la découverte de nouvelle saveur, mais là son truc brûle juste horriblement. Je ne retiens pas un juron qui remet en cause sa vertu et entend son discours halluciné. "Superwoman" ? Franchement, costume blanc, pas de symbole et on m'accolait encore ce truc sur le dos ? Le coup de la dimension, ça fait mal par contre, même s'il est sous les produits de l'autre timbrée qui va prendre pour ça aussi.

La casserole me frappe et se tord mais l'un de mes bras arrive à parer la poêle sur laquel j'imprimais le revers de ma main. Lorsque vous avez une super-ouïe et une bonne résistance, ce genre de truc fait tout de suite mal. Les gens s'imaginent souvent que l'on est invincible, et c'est sûr qu'imaginer Superman vaincu par un quincailler ça le fait pas trop, mais Oliver frappe fort et sait où frapper.

J'ai à peine le temps de me remettre, de voir que la criminelle est maintenant protégée par sa victime, qu'elle me balance un nouveau truc. Je sais maintenant que j'aurais dû rentrer là dedans, la ligoter ou lui encastrer la tête dans le four avant de l'ouvrir. Son produit pue salement. Donc, yeux qui larmoient un peu, un sifflement à l'oreille et le nez qui brûle... Elle va finir à l'hôpital, c'est certain... En plus, elle est de la Ligue des Assassins ? Je le note, l'organisation prendra aussi lorsque j'aurais fini de broyer les os de celle-là...

Bon, Oliver devant, la tarée derrière. Je devais choisir rapidement ce que je faisais. Les options étaient légions : je récupérais la cible et je partais en abandonnant l'archer à cette folle ? J'assommais Guillaume Tell, je poutrais Cheshire et j'exfiltrais la donzelle ? J'allais déjà commencer par m'échapper de l'inconfortable position de la tenaille, me décalant à super-vitesse. Mon coeur se mit à battre plus fort, de la sueur commença à perler de mon front et les choses se troublèrent.

Le produit qu'elle m'avait balancé commençait à faire son office... Je devais essayer de gagner du temps... J'inspire et je balançai un souffle froid pour les ralentir et les écarter. J'entends la vaisselle qui ne m'avait pas encore été projetée à la figure trembler et des flacons de ce qui ne m'avaient pas encore assaisonnés tomber.

Ma respiration devint un peu compliquée et se coupa lorsque les trois silhouettes qui me faisaient face devinrent des Green Lantern. Je savais pourquoi ils étaient là... les éviers se remplirent lentement d'une eau rougeoyante, les meubles prirent des allures granitiques. Les décorations devinrent arbres, fleurs et cristaux d'une planète lointaine. Le sol se troubla... Des éléments, indistincts, ajoutaient au malaise. Rien n'était très clair, ni les visages, ni les détails de la pierre ou des végétaux. Tout semblait être affaire de sensations. Et elles n'étaient pas agréables.

Le problème de mon rapport à la peur était que je n'avais jamais appris à les fuir. L'on m'avait jadis sauvé en me faisant fuir de Krypton et depuis lors je n'avais connu qu'une solitude rarement ébranlée, souvent oubliée ou mise à l'écart le temps d'une rencontre, d'une discussion, d'une mission mais jamais plus. Une dérobade au prix d'une telle vie... Autant dire que la fuite et moi n'avions pas d'excellents rapports. En outre, en fuyant on ne faisait que reporter à plus tard ses problèmes et je n'avais pas le luxe de planifier ma vie alors tout devait être réglé de suite. C'est en tout cas le raisonnement que j'eus plus tard dans ma vie. Sur le moment, tout n'avait été qu'un pur réflexe.

Les trois policiers galactiques - ou ce qui essayait d'en faire office dans le chaos généralisé du cosmos -, venaient pour m'arrêter, quoi qu'il leurs en coûte. Leurs anneaux brillaient déjà ; je n'entendais pas me laisser faire, pas maintenant que j'essayais de reconstruire quelque chose. Je n'avais pas une foi aussi inébranlable que d'autres envers la justice des Green Lantern, surtout pas maintenant et avec l'état de l'Univers. Je serrais donc mes poings qui tremblaient légèrement.

- Désolée, mais ça ne va pas être possible, articulai-je entre mes dents tandis que je sentais mon corps et mon esprit se disputer le contrôle.

Mes yeux rougeoyèrent.

C'était eux ou moi.

J'avais fait mon choix.

Un premier rayon chercha à percuter le Lantern-Oliver, celui qui était au centre de la formation, pour mieux les déstabiliser.

Je passais à super-vitesse vers celle qui se situait le plus à droite, - celle qui devait s'avérer être la pauvre Joanna - qui reçut un coup de pied comparable à un coup de barre à mine avant de foncer vers le dernier plus à gauche et lui délivrer un coup de tête.

Il fallait maintenant que je gagne du temps. Je levai les yeux vers le plafond minéral. Mes yeux rougirent et un puissant rayon vint éventrer les voûtes pour faire pleuvoir une salvatrice pluie de roche...

Vu de l'extérieur, un puissant laser rouge se refléta par les fenêtres de deux étages entiers. Il y eut des cris, notamment de la gorge d'un pauvre vieux qui voyait son salon s'effondrer en emportant ses meubles et ses souvenirs tandis qu'un incendie se déclenchait...
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Re: L'As de coeur (Libre) Mer 29 Avr 2020 - 12:49

À l'instar de Karen Starr, Oliver Queen voit des images bien différentes de ce qui se déroule réellement autour de lui.

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Power Girl envoie son souffle réfrigérant tout autour.


"Huff !"

Oliver est sonné par le souffle. Il croit avoir pris une onde de choc liée à la percussion des bracelets amazones de Superwoman.
La vaisselle se fissure, et les épices rencontrent le dallage au sol en un sort funeste.
Il aurait eu le temps de s'en montrer outré, si Joanna Tanner, qu'il prend toujours pour un jeune fils de la Dinah Drake de Terre Trois, ne s'était pris un coup capable de desceller un tombeau.


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Power Girl gratifie Oliver d'une rafale optique.

"Gyaaaah !"

Oliver balance son plan de travail sur la trajectoire.
Un plan de travail en marbre pas vraiment bon marché, d'autant qu'il était rarement utilisé - mais pour faire des chilis d'enfer.


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Un éclair de rayon thermique ravage l'immeuble sur deux étages.

"..."

Oliver est impressionné.
Éberlué même, puisque la puissance de l'attaque le conduit à voir le Lasso de Soumission de la vilaine d'Earth-3 être transmuté en dragon.

Joanna Tanner, ligotée, bâillonnée et inconsciente, est à l'opposé de la tueuse Jade Nguyen, qui elle est relativement paisible malgré la tourmente. Consciente, mobile et en parfait contrôle d'elle-même.
D'abord ralentie par l'attaque d'air froid, Cheshire compte dans sa tête pour le temps de réaction de la kryptonienne à la toxine. Elle évacuera ses effets sans doute plus vite qu'un humain, bien plus vite.
Elle observe les réactions aux stimuli internes et externes, pas loin d'être en train de prendre des notes mentales.
Elle ondoie, évitant le choc des rafales et des attaques.
Elle pressent, anticipe, évite.
Même la chute d'un divan.
Toujours placide.
Puis, Cheshire reprend la main.

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La ninja vietnamienne se remonte les manches.

Elle jauge la kryptonienne, d'un oeil mauvais.

"Bien. Maintenant, c'est mon tour."

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Une prise de Cheshire met PG au tapis.

Pour peu de temps, évidemment.
Assez pour se saisir de son otage et tenter de décamper en vitesse.
Pour être couverte par Oliver, surtout.
Qui, dans un moulinet de torchon de cuisine, soulève et envoie au visage d'une adversaire innervée et injectée de sang, un nuage de sel et de piments en poudre, plus forts les uns que les autres.

Heureusement, il voit le dragon réintégrer sa forme de lariat... Ce qui est peu ou prou une bonne nouvelle, vu l'incendie sauvage qui menace de démolir l'immeuble en tuant ses habitants. Vu, aussi, que c'est une arme mortelle - en réalité, le pouvoir de la rafale calorifique.

Il prend quelques fractions de seconde pour considérer les flammes, bien réelles, qui dévorent l'appartement au plafond.
Il s'empare alors de son présentoir à couteaux et d'une paire de packs d'eau.
Qu'il éventre, pour jeter les bouteilles en haut, dans l'espace de vie menacé du voisin. Suivies de jets de couteaux de cuisine aiguisés pour briser la membrane de plastique et donner de l'effet au premier jet.
Pour stopper les plus petits foyers.

Mais, de derrière son plan de travail retourné, il n'est pas parti gagnant.
Surtout s'il croit encore devoir défendre le fort face à une Superwoman despotique qui voudrait priver un gosse de son enfance.


De l'autre côté de la ville, sur les quais.

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« Hum, il semble qu'elle s'est mise en difficulté. Voilà ce que ça me rapporte d'engager des coupe-jarrets locaux.
Il est temps d'employer la bonne vieille méthode, alors. »


Plutôt que de chercher à soutenir les actions de la mercenaire, le lointain commanditaire s'avise plutôt de se tourner vers l'une de ses propres ressources.

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Un martien.
D'abord un client.
Que le fournisseur spatial a gavé de Chocos.
Un accro, alors. Désargenté. Déraisonnable. Mort à l'intérieur.
Qui fera, de ce fait, un excellent chien d'attaque.
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JSA
Re: L'As de coeur (Libre) Jeu 30 Avr 2020 - 14:14

Les Green Lantern se défendaient à leur manière : désordonnée et incohérente. Jamais leur corps n'avait été entraîné pour mener des actions coordonnées, remplis de tant de volontés qu'il devenait difficile de les faire ployer sous une stratégie unique. Hal était un cas d'école pour eux, tête brûlé, toujours sûr de lui. Pas étonnant que leur mission ait lamentablement échoué dans l'univers.

Mon tir thermique défonça la plaque de marbre que je voyais semblable à une constrution de volonté verte et ma piètre tentative de gagner du temps se révéla vaine, le troisième lantern me faisant une prise qui m'envoya dans le décor. Les produits chimiques se mélangeaient à du désespoir et de la rage. Une rage qui commençait à monter dangereusement. Le temps de faire claquer ma cape, de retrouver un champ de vision sur la situation que le Lantern-Arrow me balançait un cocktail d'épices à vous déchirer les yeux.

Je portais mes gants à mon visage en hurlant.

TUE

C'était absolument insupportable. Ma vue était trouble. Mes yeux pleuraient abondamment. Ma respiration brûla lorsque j'aspirais une bonne goulée de ces épices. Mes ennemis n'auraient aucun mal à me contraindre dans cette situation. Je devais reprendre le contrôle.

TUE

Je tentais de retrouver des repères visuels mais aucun ne m'aidaient... C'était flou et tout fonctionnait par flash. La colère grandissait. Cette voix devenait de plus en plus impérieuse à mesure que les larmes coulaient. Mon coeur battait plus fort. Mes mains se fermaient d'elles-mêmes.

- STOP ! hurlai-je alors.

J'écartais alors les bras et frappais mes deux poings l'un contre l'autre, provoquant une puissante onde. Les flammes entamées par l'eau d'Oliver furent soufflées comme des bougies d'anniversaire, les fenêtres explosèrent, des tableaux tombèrent et des meubles allèrent s'abîmer contre les murs.

Je fis quelques pas en arrière, tâchant de déceler dans ce décor dévasté la présence de mes ennemis. Deux semblaient avoir pris la fuite. Bien je... Il y eut une ondulation, comme si l'on avait essayé de dissiper de mes yeux une illusion. Il y eut l'image fugace d'un appartement détruit. La grotte revint, en partie. Bon sang... que... Joanna. Joanna...

Un de mes gants vint soutenir ma tête tandis que les choses tournoyaient. J'essayais alors de me concentrer, de prendre ma respiration. Il restait encore quelqu'un, je l'entendais respirer. Ennemi... ami ?

J'usais de ma super-vitesse pour le rejoindre et le soulever de terre. Un Lantern ? Non... Oliver... Non... un Lantern et... il y avait une histoire de poison... Les choses peinaient encore à s'assembler. Je devais savoir cependant... Je décidai alors d'infliger à celui que j'avais sous la main une première droite maîtrisée pour qu'il tienne un peu.

- Qu'est-ce que qui se passe ici ? Je...

Je sentis mon estomac se tordre, ma gorge devenir pâteuse. Le sol parut un instant pencher et je titubais avec mon adversaire toujours empoigné. Mon cerveau me donna l'impression de vouloir descendre directement dans ma gorge, comme siphonné. J'allais réclamer de nouvelles explications lorsque le contenu de mon estomac décida de faire le travail à la place. Je lâchai ma proie alors que la réalité cherchait à reprendre le dessus dans un torrent de bile.

Oliver... Cheshire... Joanna... Maintenant j'étais en rogne. Ligue des Assassins... Superwoman... cette illusion. J'en connaissais une qui allait finir en réanimation.

Je m'écartai alors d'Oliver, cherchant avec ma vision à rayon-X la présence d'eau et de moutarde. Dans le frigo à moitié défoncé je trouvais à super-vitesse un pot fêlé et une bouteille d'eau encore intacte. Le monde autour de moi fonctionnait en ralenti pendant que je mélangeai les ingrédients de la recette-spéciale-gueule-de-bois de Wildcat. Ne buvant pas d'alcool moi-même - imaginez le carnage- je n'avais pu qu'être spectatrice des effets de son truc. Il n'y avait qu'à espérer que la toxine se trouve dans son estomac ou en tout cas soit moins efficace après ça. Allez, ça le calmerait un peu ? Je secouai le cocktail, cherchant rapidement ma "cible". C'était parti pour le biberon.

Je l'attrapais de nouveau et lui plaquai la tête contre son plan de travail fendu.

- Allez, cul sec trésor... Normalement suffit d'une gorgée, mais là...

Je lui fourrais la bouteille dans la bouche et tendais du mieux que je pouvais sa gorge pour l'empêcher de tout recracher...
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Re: L'As de coeur (Libre) Lun 4 Mai 2020 - 12:36

Oliver voit, impuissant, Black Siren et son fils de Terre-3 - en fait Cheshire et son otage Joanna Tanner - prendre la tangente à travers les murs de fumée, mis en fuite. Par Superwoman venue les traquer - en réalité Power Girl déterminée à secourir la nièce du Président.

Il les voit s'éloigner, puis disparaître de sa vue. De sa vie, sans doute. Menaçant d'être exterminés.

L'archer indompté crie, alors. Il jure.

"Merde, NON !"

Il chope des morceaux de marbre complètement dégommés.
Il les jette par poignées avec l'ardeur du désespoir sur la kryptonienne.

"Elle était... Elle aurait pu... !"

Il a le souffle court, après s'être mangé une nouvelle onde de chocs, qui a étouffé les flammes.
Ses yeux exorbités. Injectés de sang. Larmoyants.
L'effet des épices, sûrement.

"Elle aurait dû être en sécurité, ici !"

Il hurle sur celle qu'il prend sincèrement pour une envoyée de Terre-3.
En grande partie, pour lui-même, en fait.

"Ils l'auraient été !"

Il se sent soulevé par le col.
Ça fait mal. Surtout parce qu'il ne se relâche pas.

"En... sécurité..."

Il sent sa gorge se resserrer.
Les larmes affluer, de plus en plus.
Sa voix se briser.

"... avec moi."

Puis, sa gorge se remplit d'une mixture infâme. Sous l'action de Power Girl.
Il croit perdre un oeil et cracher la quasi-totalité de ses poumons.

Ses mains se resserrent comme pour se saisir de quelque chose.
Comme pour capturer de l'air.
Comme pour voler du temps.
Comme pour retenir une femme et un enfant, au moins une fois dans sa vie.

Il cogne plusieurs fois sur le plan de travail accidenté. Violemment et des deux poings.
Pour souffrir et pour frapper.
Parce que son coeur de père de famille raté l'a trompé, piégé, malmené.
Il cogne jusqu'à ne plus reconnaître ses poings, ni à la vue, ni au toucher.
Les projections d'éclats et lui repeignent littéralement le portrait.

Dans un grand râle, il lève enfin les yeux vers sa bienfaitrice.
Ses épaules se relâchent, et son diaphragme.
Il se rattrape à la cape pour ne pas trébucher.

"Merci, Power Girl."

Goûtant le métal dans sa bouche, il passe sa langue sur les dents comme si cela allait l'en débarrasser.
Oliver soulève difficilement un sourcil.

"Peux-tu m'indiquer ce que tu fais chez moi, et où sont les toilettes ? J'ai l'impression que je t'en dois une. On.. On est où, déjà ?"

Rarement le justicier de jade a-t-il eu l'oeil aussi hagard.

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Dans l'appartement voisin éventré à travers la cuisine d'Oliver Queen, une autre forme pantelante se fait jour. Elle attrape vieux monsieur et le balance à travers un meuble, avant de fouiller et farfouiller à la recherche de quelque chose.

La bête, un martien enragé, jette un regard rouge comme une braise quand le regard de Power Girl se pose sur elle.
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JSA
Re: L'As de coeur (Libre) Lun 11 Mai 2020 - 14:34

Ce n'était jamais beau d'entendre un collègue hurler un désespoir sincère, même dans un vécu imaginaire. La voix, l'intonation, le corps, tout concoure à la création d'une émotion vive et cruelle. Le désespoir ne guérit rien, c'est une émotion qui s'ancre et qui s'enfonce dans la chair et l'esprit, qui s'enracine et étouffe le reste. Parfois persiste la rage, celle qui permet de détruire les chaînes lancinantes de l'abattement et Oliver donne toute la mesure de celle qui l'anime.

Epuisé certes, fatigué, usé par un combat qu'il ne pouvait décemment remporter face à moi, mais plein de rage et de morgue. Je devrais l'empêcher de se blesser, l'empêcher de s'user d'avantage, mais il faut parfois en passer par là. Combien de fois ne l'ai-je moi-même pas fait ? C'était le signe qu'il revenait lentement dans la réalité, celle qui fait mal et que l'on aimerait souvent laisser derrière soi. Je m'éloignais juste de quelques pas, ne lui offrant de l'aide qu'au moment où ses mains ensanglantée vinrent chercher ma cape. Il me remercie et je pouffe en regardant les alentours. Vive les justiciers qui se font avoir comme des bleus, songeai-je.

- Attend d'avoir l'avis de ton architecte d'intérieur, lui répondis-je en tapant doucement sur son épaule.

Je passe un de ses bras derrière ma nuque et cale une main sous un aiselle pour l'aider à avancer vers ses toilettes qui, miracle, sont encore intactes. Il est déboussollé, ce qui est totalement compréhensible, après tout, l'empoisonneuse devait lui avoir donné une sacrée dose.

- Vu ton état, on va faire dans l'ordre et simplement d'accord ? commençai-je en ouvrant la porte de ses cabinets. Alors, un, on est chez toi, dis bonjour à la cuvette. Deux, je t'ai trouvé évanoui avec une fille qui parlait de poisons. Trois, elle m'a balancé un truc qu'elle va regretter dans la soirée. Quatre, j'étais à la base sur la piste de Joanna Tanner et...

Une bruit qui n'augurait rien de bon me coupa. Rayon-X... Rien dans la cuisine d'Oliver, rien dans le reste de l'appartement. J'ajuste mon écoute. Ça gratte et ça remue. Un animal de compagnie ? Je lève la tête pour voir au travers du plafond et découvre une forme qui n'a rien de sympathique, ça ressemble vaguement à un martien. Je mentirais à dire que j'étais au mieux de ma forme mais entre un Guillaume Tell comotionné et une kryptionnienne encore un peu dans le gaz avec les yeux d'un lapin atteint de mixomatose, on allait pas faire la fine bouche.

Je laissai alors Green Arrow, lui indiquant simplement :

- Y'a un truc louche en haut, je vais voir.

Je lui aurais volontier proposer de s'équiper, mais il faisait encore peine à voir et je crois qu'il aurait été plus dangereux pour lui que pour notre adversaire. Je repars donc dans la cuisine en me disant que je n'avais pas vraiment de couverture sur ce coup là et m'élance dans la crevasse dont je suis - ahem - la cause. Première découverte : le cadavre d'un homme qui a visiblement été projeté avec force sur un vaisselier qui en porte les stigmates malgré sa robustesse. En résumé, martien dangereux et costaud. J'active ma vision à rayon-X et m'avance vers la pièce où se trouve l'alien, prenant soin de continuer à léviter. Il tourne d'un seul coup son visage vers moi. Yeux incandescents, attitude agressive.

- T'as mal choisi ton jour déclarai-je.

Et de crainte de recommencer un manège identique à celui de Cheshire, je m'élançai contre lui pour le mettre hors d'état de nuire. C'était un martien, donc costaud et s'il avait la moitié des capacités de J'onn, j'allais souffrir pour vaincre.

Le mieux était de jouer la "finesse" en premier. Super-vitesse, crochet du droit, crochet du gauche, enchaînement classique pour déstabiliser en espérant que les coups portent. Garder les jambes actives, même si j'ai encore des larmoiements incontrôlables et que mes réflexes sont diminués par les drogues de l'autre folle. J'aurais sans doute dû prendre la tagente avec Oliver... en fait, maintenant que j'étais proche de la bestiasse, je me dis que j'aurais totalement dû fuir avec Green Arrow et revenir plus tard, ou à défaut suivre ce truc de loin...

Encore une mauvaise décision ma grande... et au fait, ta vision thermique ç'aurait pas été mieux contre un martien ?

Je déteste quand mon cerveau me juge pour une décision qu'il n'a pas prise...
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Re: L'As de coeur (Libre) Mar 12 Mai 2020 - 15:51

Même sonné, le fils chéri de Star City goûte à l'humour de Power Girl.
Qui, manifestement, est chez lui.
Ce qui, manifestement, est un concept à redéfinir, comme elle tient à lui rappeler.
Il répond, pâlot mais pince-sans-rire.

"J'ai... Jamais aimé cette cuisine. Elle était dûe pour une explovion de toute manière... L'avais promis... à Mia.
?"


Ollie sent quelque chose de moelleux sous sa main.
Karen a calé le bras du grand garçon sous son aisselle, et ses doigts ont agrippé ce qu'ils ont pu.
Bingo...
Ou.
Pas.
Il laisse ses phalanges glisser loin de la proverbiale zone de danger.

Et un tour aux toilettes plus tard, il se fait briefer sur la situation par celle qui a débarqué pourtant tout récemment.

"Hnn... arghlib..., oui, pour fûr... Ch... Chesh...? Euh... Jo' ?!..."

Forcément, une femme utilisant des poisons dans sa vie, il pensa immédiatement à Cheshire.
Un jour, il allait la buter...
Mais si Power Girl était à la recherche de Joanna, Cheshire avait déjà commencé à déclencher des conneries.

"F'il... f'il arrivait quoi que ce foit à Jojo, Pierce va me tuer."

Pierce, comme dans Président Jefferson Pierce. Médaillé Olympique, ex-Ministre de l'Éducation et leader en second des Outsiders. Le seul et unique Black Lightning.
Et l'oncle de la jolie Joanna, qui n'a que 26 ans.
Oliver Queen a beau respecter le justicier Noir et son parcours, là il fait dans son froc.

Clark et Barry sont motivés par leur espoir.
Carter et Diana, par l'amour.
Hal et Bruce par la force de leur volonté.
Là, Oliver Queen est entièrement dirigé par sa frousse sans nom des foudres de Jefferson Pierce.

Ignorant par son obstination ce qui détourne de lui Power Girl, il court s'affairer. S'équiper.
Et redevenir... Green Arrow.

L'As de coeur (Libre)  Greenarrow

"Ce foir, Jade Nguyen doit mourir."

Pour que vive Joanna Tanner.

Oliver bande ses poings. Il avale une poignée de pilules. Il mord dans un coton imbibé d'éthanol.
Il essuie sa barbe souillée.
Et se met en route, afin de traquer la piste d'une assassin ninja maîtresse dans l'art du chausse-trape.

Bien sûr, de son côté, les coups de Karen Starr portent.
Même s'il n'a pas d'articulations à proprement parler. Même s'il n'a pas de véritables muscles à déchirer.
Le féroce martien s'en prend plein le museau, et il n'apprécie pas du tout cela.
Il enrage, encore plus.

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Il devient plus monstrueux.
La bave coule de ses nombreuses gueules, dans laquelle Kara peut détecter des traces de la recette des infâmes biscuits Chocos.

Il arme son mouvement, puis bondit tel un monstre mythique sur la pauvre Kara, toutes gueules dehors.
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JSA
Re: L'As de coeur (Libre) Mer 13 Mai 2020 - 16:21

Un martien, c'est gros, techniquement rare, agressif dans l'ensemble et doté de capacités plutôt désagréables si elles se retournent contre vous. L'une d'elles c'est leur capacité à modifier leur physique et celui-là, s'il a gentiment joué les punching ball jusqu'ici a décidé de se reprendre et d'ajouter quelques bouches supplémentaires à son corps.

Créature affamée et en colère, qu'est-ce qui peut mal se passer ? J'ai laissé Green Arrow en bas alors qu'il divaguait sur le président Pierce et l'entend encore un peu alors qu'il solliloque, mais j'avoue que mon attention est plutôt portée sur les dents senteur chocolat que je tente de retenir de mes mains. Déjà une protubérance cherche à me mordre, je tente une esquive... et je hurle. Parce que des crocs de ces bestioles, ça fait rudement mal, surtout lorsqu'elle vous attappe une jambe pas assez rapide.

Et il pue ma parole... derrière les restes d'odeur d'épices je sens ce chocolat qui... le CHOCOLAT ! Après l'affaire de la JLI, j'aurais dû m'en souvenir plus tôt !

Le moment était venu de passer à une autre stratégie, visiblement le corps-à-corps s'annonçait mal... très mal, surtout avec les traitements que cette "Cheshire" m'avait réservé. Je n'entendais pas finir en plat de résistance, aussi allais-je devoir trouver une dessert plus appétissant. Ma jambe tirait atrocement alors que les crocs s'écartaient et les étoiles qui dansaient devant mes yeux n'allaient pas beaucoup m'aider.

Mes deux mains tremblaient tellement le martien forçait de son autre gueule. Pas le choix, il allait avoir droit à une épilation laser. Mes yeux envoient deux court rayon pour repousser mon agresseur et prendre un peu de distance. L'avantage, c'est qu'avec une vue directe sur l'une de ses glottes, viser devenait superflu.

C'était parti pour un quadrille avec une jambe en sang et une botte déchirée. Je détourne rapidement le regard, essaie d'utiliser ma vision à rayon-X et ma super-vitesse pour éviter de me faire attraper par l'autre horreur. A mon tour, je cherche dans l'appartement un...

Un violent coup de griffe vient m'envoyer dans le décors et je traverse un mur comme si c'était du carton. Le lit qui se trouve dans la pièce d'à côté se brise sous mon impact et j'ai à peine le temps de rouler sur le côté pour éviter une gueule qui vient se repaître d'un drap de soie.

- Désolé mon grand, jamais le premier soir, déclarai-je en incendiant la literie.

Voilà qui allait me faire gagner du temps. Je me propulse ventre à terre par la porte de la pièce et scrute le reste de l'appartement. Rien dans la cuisine, pas de cagibi ou de garde manger improvisé. Rien dans la salle de bain... évidemment pauvre gourde. Je scrute l'étage du dessus et je trouve ce que je cherche !

J'entend l'extraterrestre se dépêtrer de son piège de flammes ; pas une minute à perdre. Je m'envole et défonce le plafond pour attérir dans un appartement vidé de ses occupants, les bruits et les cris ont certainement dû les alerter. Je fonce vers la cuisine alors que j'entend des cris inhumains surgir de l'étage du dessous. Une vrille martienne défonce le sol, je l'esquive. Déstabilisée je traverse un mur sur lequel étaient fixés les placards de vaiselle, le bruit est juste infernal.

Je me reprends comme je peux avec une jambe qui me hurle de trouver une chaise, et mon poursuivant renverse des choses en dessous de moi. Mes oreilles me transmettent le bruit caractéristiques d'un sol (ou d'un plafond selon le point de vue) qui était allègrement labouré. Je clopine vers le placard qui m'intéresse. Ma tête commence à me faire souffrir entre les odeurs, les bruits et les chocs. Ma main arrache la porte du meuble. J'entends un truc s'affaisser de cet appartement dans celui du dessous. Alleluia ! Un paquet qui ressemble au graal.

Je l'ouvre, dedans des sachets de biscuits s'alignent, j'en éventre un pour que l'odeur se répande et reviens vers la brèche que la bestiole vient de passer.

Je secoue devant moi le sachet et le paquet avec un large sourire qui se veut amical.

- Hey mon grand ! C'est pour qui les bons chocos ? C'est pour qui ?

Je n'en ferais certainement pas un animal de compagnie ou un ami, mais ça m'éviterait de finir maĉhouillée ou de devoir le tuer en cramant ses viscères.

- Ouiiiii mon beau, tu en veux un hein ? On fait la paix ? Qu'est-ce que t'en dis ?

Et Oliver qui s'est barré tout seul pour retrouver l'autre folle... lorsqu'on sait comment je l'ai déjà retrouvé, je n'ose pas imaginer dans son état ce qui va se passer. Entendons-nous bien, s'il la tue... je serais un peu déçue parce que j'espérais bien pouvoir le faire avant lui...

Je secoue de plus belle mes meilleures armes, à savoir de fichus biscuits au chocolat...
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Re: L'As de coeur (Libre) Jeu 14 Mai 2020 - 15:34

Au prix de terribles efforts, d'une ascension et d'une chute aussi brutales que littérales de l'immobilier, la fille de Krypton parvient à tenir à bout de bras le vagabond de Mars. Mieux, elle identifie ce dont il se sent en manque, ce qu'il manifeste par des élans de bestialité, et le lui donne ; des biscuits, l'un des péchés mignons les plus dangereux de l'univers en ce qui concerne les enfants de Ma’aleca’andra.

La créature se calme, alors.
Avidement, méthodiquement dans sa folie, le martien dévore la moindre miette des biscuits Choco.
Et reprend une apparence sinon normale du moins nettement réduite en agressivité.

L'As de coeur (Libre)  211px-Doctor-Death

La bête en oublie jusqu'au feu qui l'a dévoré.
Même si ses yeux sont irrités par le nuage d'épices qui voltige autour de Power Girl au niveau microscopique.
Même si une part non négligeable de ses entrailles a été fondue ou calcinée.
Il est en paix, comme un animal qui se nourrit, face à un festin de l'objet de son addiction.

Un locataire a payé le prix de sa folie de chocoholique. Définitivement.

Il ne serait guère évident de savoir quoi faire d'un addict aussi sauvage, dangereux et imprévisible.
Pour le moment, il se niche simplement dans un recoin d'appartement, le plus loin possible des odeurs de brûlé, à lécher frénétiquement ses ongles et cuticules pour récupérer la moindre trace. Ce qui lui tient lieu de pupille se relaxe en un climax qui devrait lui tenir un moment.
Ses longs bras filiformes se relâchent également. Il semble se détendre, quoique sa prochaine dose finira par devoir venir.

Green Arrow est loin de se préoccuper de son immeuble ou de ses occupants, à l'instant T.
Il est déterminé à suivre la piste de Jade Nguyen, l'assassin reconnue maître des poisons.
Il se doit de sauver Joanna Tanner, car même s'il ne l'a pas cherché, elle est en danger à cause de lui.
La licence de justice poétique oblige à ce qu'il ait une flèche avec le nom de Cheshire gravé dessus.
Cela tombe bien, il a enfilé son carquois à cet effet.
Même si ses yeux ne sont pas ce qu'ils devraient.
Même si ses membres, particulièrement ses mains, sont en feu, de douleur. Son âme l'est plus encore.

Il la traque, alors.
Arrow suit la piste laissée par Cheshire. Traces de sang, passants agités, la somme de toutes les traces.
Et c'est facile. Même dans son état diminué.
Trop facile, même pour un Oliver piqué, en mode chasseur.

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Il ne lâche rien, concentré. Déterminé.
Il ne s'arrête pour aucun piéton circulant en-dehors des clous.
Green Arrow ne ralentit pas, ni pour rassurer, ni pour désamorcer les incivilités usuelles.
Il n'interrompt sa course pour aucune des raisons habituelles liées à son sens affûté des responsabilités.

Il la trouve, alors. Il les retrouve.
Jade, la meurtrière, l'ex-belle-fille, la preneuse d'otage, a trouvé refuge dans un restaurant de la ville.
Elle s'est laissée trouver, en fait.
Elle a seulement gagné du terrain et la poignée de seconde d'avance dont elle a eu besoin.
A l'intérieur, la jeune juriste a le visage à quelques centimètres d'une cuve d'huile bouillante.
La scène n'est en rien adoucie par le sourire malsain qu'Nguyen adresse au justicier.

"Ton chili, Arrow. Son visage contre la recette de ton chili."

Il avait une flèche pour elle.
L'intégralité d'un carquois, en fait. Quoi qui puisse être nécessaire pour la stopper dans ses bottes.
Mais aucune stratégie.
Aucune solution pour sortir de là Joanna Tanner, son coup de cœur et la nièce du Président.

S'il était désarmé, c'était surtout pour réaliser que Jade risquait un incident à l'échelle du pays.
Pour.
Du.
Chili.

Mais pas plus qu'il n'était à poil en terme de plan de bataille pour la sortir de là indemne.

Il avait envie de crier, de gesticuler, de se prendre la tête dans les mains, et celle de Cheshire entre ses griffes. De se battre. De dénoncer l'absurdité des motivations de la jeune femme. De rouler des yeux, un peu. De se gonfler d'orgueil qu'on fasse tout cela pour voler sa recette - et il ferait sûrement, après ; c'était trop tôt. Il ne pouvait pas.
Il était paralysé.

Le fier-à-bras, la grande gueule, l'artiste accompli de cape et d'épée se trouvait impuissant.
Muet. Figé. Complètement submergé.
Adoubé, autant qu'il était piégé. Acculé dans un coin par son secret le plus farouchement gardé.
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JSA
Re: L'As de coeur (Libre) Lun 18 Mai 2020 - 13:28

Plutôt soulagée de voir la créature être réceptive malgré nos... débuts houleux, je soupire un bon coup en me posant contre l'encadrement d'une porte encore intacte. Trois appartements ravagés, un cadavre et je n'ai toujours pas récupéré la victime. Une main légèrement tremblante du départ de l'adrénaline passe dans mes cheveux.

Bon, je dois encore gérer le "après", parce que si la bestiole redevient comme avant ce n'est pas qu'une seule victime que l'on va déplorer... Je ne connais qu'une personne qui puisse m'aider sur ce coup là. Je prends le téléphone fixe qui est installé près de l'entrée et qui a survécu à notre irruption. Le martien est plutôt calme pendant que je compose le numéro de la Justice League... Le standard automatique de la ligue de parle. Mon regard se pose sur une affichette d'une pizzeria, ça me donne faim.

- Martian Manhunter, dis-je à la boîte vocale qui me redirige vers le bon téléphone...

Enfin, répondeur serait plus exact. Je déteste m'adresser à ces boîtes...

- Salut, c'est Power Girl au téléphone. Désolée de t'appeler pour une mauvaise nouvelle mais un martien addict au chocolat est chez le voisin du dessus de Green Arrow à Star City. Il faudrait venir l'aider parce que là je ne peux pas le surveiller, je dois traquer une tueuse qui a enlevé une femme et GA est parti seul face à elle et ça risque de mal tourner. Merci, je te revaudrais ça, déclarai-je avec la voix complètement fausse que l'on prend en s'adressant à quelqu'un qui n'est pas là.

Puis je raccroche, farfouille rapidement dans la cuisine et trouve quelques restes de biscuits au chocolat et des tablettes. Pas top, mais mieux que rien pour le retenir ici. Je pose le tout sur les restes d'une table basse et m'envole par une fenêtre.

L'air frais est un délice après cette incartade. Je sens mes battements de coeur dans la plaie de ma jambe, mais les rayons du Soleil me donnent de quoi tenir. J'essuie rapidement la sueur qui perle sur mon front. Maintenant, il faut que je trouve Oliver... J'active ma super-vue pour essayer de traquer quelque chose dans la rue. Et tout comme pour Green Arrow, la piste est plutôt simple, ma super-ouïe m'indique que les gens parlent du héros de leur ville, des enfants sont heureux, des parents inquiets, certains se plaignent de ses manières et des badauds échangent sur une femme qui ressemblerait à la fameuse "Cheshire".

Les gens semblent agités et sans doute faudrait-il les rassurer, mais ce n'est pas mon travail, ça c'est le travail du reste de l'équipe normalement. Avoir une gentille parole, faire la police, dire qu'il n'y a rien à voir, ce n'est pas mon rayon et franchement... je suis pas en état d'être rassurante. Je passe au dessus de la foule qui pointe d'un seul coup des index vers moi. Super, j'ai une partie de mon costume d'assombri par le feu, voir déchiré - ce qui explique certains airs ravis que j'entraperçois -, des morceaux de cartons, de bois et de la poussière de plâtre dans les cheveux, une jambe en sang et les yeux défoncés. Star City je t'aime déjà...

Je ne parviens ni à sourire ni à réagir à leurs appels ou cris ébaubis, je suis trop à ma traque, mon ouïe allant plus loin que ma vue et j'entends à peine le dernier "chili" prononcé par cette tueuse. Je tourne la tête vers l'endroit et regarde au travers de la matière pour voir la situation.

Je ne sais pas ce qu'ils se disent, mais j'ai bien l'intention de récupérer Joanna Tanner. Le reste attendra. Je pars en super-vitesse vers le restaurant. Je préfère passer par l'arrière du bâtiment pour éviter de percuter un innocent, la ruelle qui donne sur les cuisines contient deux types affolés qui sont en pleine course, je les passe sans peine, la porte qui donne sur les couloirs de service est sur le point de se fermer, je la percute sans ménagement, le propriétaire la changera. Je passe une pièce avec les réserves de nourriture, un serveur se planque, les deux mains sur la tête. Une lumière vive indique les cuisines. Tout paraît figé, des cuisiniers sont dans un coin, comme des aides qui se demandent quoi faire. Joanna est en très mauvaise posture.

C'est l'heure de renverser la table de jeu et je suis douée pour ça. J'agrippe l'îlot sur lequel est installé la cuve et la tire loin de Cheshire. Bon, le propriétaire allait aussi devoir réaménager les lieux. Les meubles en métal se tordent, leurs pieds fixés au sol se tordent, les casseroles volent, les poêles glissent par terre dans un vacarme assourdissant, la cuve d'huile suit le reste et se renverse, un coup de souffle glacial pour éviter les incidents bêtes et je m'élance vers la victime que j'arrache des mains de la tueuse en lui filant un petit coup de coude dans les côtes pour qu'elle lâche plus facilement.

Je me rends ensuite aux côtés d'Oliver qui a l'air aussi figé que le reste.

Lorsque je m'arrête, Joanna enfin entre les bras, je me laisse tomber contre un plan de travail. Tout ça m'a fatigué... et en plus de la jambe j'ai maintenant un mal de crâne. Devant moi, une cuisine ravagée et une Cheshire qui se rend compte qu'elle n'a plus de monnaie de négociation ; à côté, un justicier à qui je donne un léger coup de pied pour le reconnecter à la situation.

- C'est à toi là... soupirai-je bruyamment.
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Re: L'As de coeur (Libre) Lun 18 Mai 2020 - 23:22

Green Arrow voyait rouge.
Il avait eu peur, surtout.
Oliver était fâché contre Cheshire de lui avoir fait rêver d'un ailleurs, d'une vie où il commencerait de se reconstruire.
Il avait presque perdu un fils aujourd'hui, dans la réalité des hallucinations.

Il voyait Power Girl régler la situation pour lui. Pour Joanna.
Il la vit débarquer et tout gicler, tout stabiliser.
Une seconde de plus et il aurait sans doute commencé à prier - à quel Dieu, nul ne le sait.

Lorsque Karen lui fait signe de se reprendre, il se reprend. Complètement.
Son visage se ferme et son regard se verrouille.
Il sait ce qu'il lui reste à faire, même s'il doit pour cela se faire violence.
Il élève la voix, s'adressant à la preneuse d'otage privée de tout levier.

"Jade Chaumont Nguyen Musenda, alias Cheshire, vous êtes en état d'arrestation citoyenne. Notamment, mais pas exclusivement, pour le rapt de Joanna Pierce-Tanner."

Il arme une flèche. Une seule. Une flèche-menottes.

L'As de coeur (Libre)  Hdr-handcuffarr400

Une de ses flèches préférées, d'ailleurs.
Parce qu'elle permet de menotter un coupable à une distance improbable.
Parce qu'elle affirme quelque chose.
Elle réaffirme la place de chacun. Sans permettre au suspect de résister à son arrestation.
Et, ce qui ne gâche rien, elle fait mal.
Imaginez la violence d'une paire de menottes propulsée ainsi.
Les bleus qui en résultent sont légendaires, et font parfois rêver certains officiers zélés.

Il poursuit, inflexible.
Il récite.

"Tout ce que vous direz pourra et sera utilisé contre vous. Vous avez donc le droit de conserver le silence..."

Il projette la flèche gadget aux poignets de la maîtresse des poisons.
Il a voulu la tuer, c'est vrai.
Il a voulu se venger. Venger un monde imaginaire qu'elle avait encouragé dans son esprit.
Il s'était repris.
Il n'était pas un vengeur. Mais un justicier.

"Sauf..."

Il marqua un arrêt.
S'il fallait bien faire les choses, il allait devoir mordre sa langue.
Rien de tout cela n'avait de sens, et rarement ces choses-là se révélaient toutes seules.
On n'a pas tous Batman dans son camp pour solutionner toute la menace dans l'heure.
Le monologue machiavélique de vilains à moustaches avait du bon, dans des temps plus simples.

Il poursuit, alors. Son idée. Ce que la situation requiert.

"... Sauf si vous collaborez pleinement à en éclaircir les tenants et les aboutissants."

Cela lui brise le coeur.
Oliver déteste lui offrir cette porte de sortie. Ce compromis.

"Lian a besoin de sa mère. Aide-nous. Je t'en prie."

Lian Harper.
La fille de Roy.
La fille de Cheshire et Roy Harper, le pupille d'Oliver Queen.
L'enfant de la meurtrière, et la petite-fille de Green Arrow. Qui avait, en effet, besoin de sa mère.
Ce qui changeait le sens de la situation, pour en faire un chantage - mais de qui envers qui ?
Il osait espérer que Cheshire n'aurait jamais utiliser sa propre fille pour faire pression sur lui.
Elle ne l'avait pas fait. Bien qu'en un sens elle le faisait en permanence, en étant la mère de sa petite-fille.

"Des paroles vides venant d'un des plus mauvais parents que j'aie connu."

Ça fait mal.
Même si ça vient d'une pourriture. Elle reste une mère, et elle fut la confidente de Roy, son fils à bien des égards.

"Il se fait appeler Aftermath."

Cheshire prend un air étonnamment grave.
Après tout, elle balance son commanditaire. Un homme prêt à laisser Joanna mourir pour une recette.

"C'est un baron de la drogue d'envergure galactique.
Miraclo, Tar, Velocity-9, Venom... La totale. Si ça existe, il en a.
C'est aussi simple que ça.
Toutes les substances les plus dangereuses et les plus addictives de la Création."

Des sentiments partagés glissent dans le regard de Jade Nguyen, l'assassin connue sous le nom de Cheshire.
L'opinion d'Arrow est bien plus tranchée. Ses envies de meurtre sont encore fraîches.

Rendu là Cheshire n'a même pas besoin de préciser que les caïds de Star City ne sont sûrement pas loin de lui manger dans la main.
Une raison supplémentaire pour mettre un terme aux plans de ce voleur de chili.
D'autant qu'il y a une autre personne d'ampleur cosmique dans la pièce tout aussi remontée que lui.
Ça lui rappellerait presque le bon vieux temps avec Hal, s'il n'était pas en train d'imaginer ce salaud en train de tuer son garçon avec ses cochonneries.

La maîtresse des poisons ne se démonte pas.
Elle sourit, en fait.
Cheshire toise Ollie et Kara de toute leur hauteur.

"Quant à mon arrestation... Je ne compterais pas là-dessus.
Pas si vous voulez l'antidote au cocktail de poison que j'ai injecté à Mademoiselle Tanner.
Ce serait une très mauvaise presse, qu'elle décède malgré sa libération par deux héros publiquement reconnus, non ?"

Du bluff ?
Karen pourrait probablement le vérifier, avec un taux élevé de certitude.
En cas d'empoisonnement avéré, elle pourrait même isoler et identifier certaines des molécules responsables.
Rien ne garantissait qu'elle dise vrai. Mais le risque était simplement trop grand.
La respiration de Green Arrow se fit lourde, brutale. Celle d'un homme en rage. Frustré de devoir concéder.

Oliver était écoeuré.
Ses bras tremblent de colère, sa corde tendue prête à décocher une flèche en pleine poitrine.
Il n'en fait rien, et abaisse son arme.

Durant tout l'échange, il a à peine adressé un regard à la nièce de Jefferson Pierce.
Elle a les deux pieds dans son monde, là. Mais ce n'est pas le sien. Elle n'y a pas sa place.
Il regrette que Joanna ait été traînée là-dedans. Elle devra vivre en sachant qui il est.
Mais, là, il est Green Arrow, et aucune demoiselle en détresse ne le retiendra d'abattre sa justice sur le responsable.
V.S.
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JSA
Re: L'As de coeur (Libre) Lun 25 Mai 2020 - 15:51

Oliver se reprend et plutôt bien, il parle comme un vrai flic, c'est à s'y méprendre ; jusqu'au moment où il dérive un peu et qu'il offre une chance à sa cible de se carapater. Mon regard va alors de l'un à l'autre. S'ajouta une "Lian" sur la table. Bon, une histoire se cachait derrière tout ça, on parle maternité et le ton se fait plus doux, encore une chose avec laquelle je ne suis pas à l'aise, la famille, tout ça, c'est mignon, mais un Alien déchaîné, trois personnes droguées et les dégâts, ça ne s'excusait pas si facilement.

Puis ils dialoguent à deux, un peu comme si je n'étais plus là, que Joanna s'était évaporée et que toute l'histoire était réglée. Mais si elle balançait bien le nom - enfin, surnom - de son commenditaire et ce qu'il faisait, où il était et pourquoi il avait provoqué tout ça restait un parfait mystère. Cette traque commençait à me prendre trop de temps et d'énergie. Mon mal de crâne prenait un malain plaisir à s'intensifier... Ma jambe me hurlait de trouver un petit coin au Soleil pour que l'on se remette tranquillement, de la sueur coulait dans ma nuque, c'était désagréable.

Lorsque l'on est fatigué, on laisse faire sa Granny...

Oh non, pas maintenant... Pitié... pas maintenant...

C'est alors que Cheshire changea de posture. Elle... elle nous méprisa ? Hautaine, sûre d'elle, souriante. J'eus alors une folle envie de lui monter ce que ressentait une bouteille de champagne au moment d'être sabrée. Quelque chose disjoncta littéralement en moi. Cette pimbêche allait avoir... non, je devais rester calme. Sereine. Oliver maîtrisait la situation et...

Personne ne prend de haut les chéris de Granny mes chéris ! Celui qui essaie doit être réduit à celui qui ne peut que lever la tête...

Encore une chantage de la part de cette... super... génial... Je serrais les dents.

Tout ce qui te résiste peut être broyé mon choux.

Son ton, son air, sa dégaine, son discours... c'était trop.

- Mais c'est pas vrai ! hurlai-je soudainement en donnant un coup de poing sur une table qui vola en éclat. MAIS C'EST PAS VRAI ! Tu peux pas juste dire que t'as perdu ?! Non ? C'est trop compliqué ? T'as peur des conséquences ? Fallait peut-être y réfléchir avant d'enlever une innoncente ! T'es juste heureuse d'être une espèce de sale gamine qui pourrit la vie des autres ?! Tu trouves pas que le monde est déjà assez misérable ? NON ? Faut que tu rajoutes ton grain de sel parce qu'au lieu d'aider le autres tu préfères juste penser à ta petite personne ?! Ça t'amuse te tuer les gens et les torturer ? J'en ai ras le bol de tout ça !!! De toutes ces imbécilités ! Ces incartades sans queue ni tête !

Oui, la colère est une source inépuisable de force ! Sois toujours rage et tempête !

Mes mains tremblaient de colère. Un morceau de table qui restait dans l'une d'elle se broya sous mon poing. Je sentais bien aussi que je parlais avec quelques décibels de trop, mais je n'en pouvais littéralement plus ! J'étais épuisée de nuits sans sommeil, de ma précédente confrontation, de cette course débile et de cette espèce de... Mes yeux commençaient à rougeoyer alors que l'écume me montait aux lèvres. Le monde se teintait lentement de carmin, comme si de lourds rideaux de velours cherchaient à brouiller ma vue.

- Alors franchement ma grande, tu espères quoi ?! Qu'on se dise qu'une vie vaut une vie ?! MAIS SI JE TE LAISSE PARTIR TU VAS EN TUER COMBIEN DERRIÈRE HEIN ?! ALORS JE TE LAISSE CINQ MINUTES POUR SAUVER LA VIE DE JOANNA TANNER !

Je me redressai, sentant ma colonne vertébrale crépiter. Ma jambe tirait, augmentant encore cette rage déchirante. Ma peau brûlait littéralement. Et cette voix qui n'arrêtait pas...

Granny sait comment faire avec ces enfants trop gâtés...
Il faut prendre leurs sucreries pour qu'ils comprennent combien elles sont précieuses !

- Parce que je te fais une promesse, facile à tenir dans mon cas. Si Tanner meurt, je te fais découvrir l'envers du décors. ma voix devint lointaine, comme venant d'une autre gorge, une gorge qui paraissait gorgée de sang. La fille de Granny t'attrapera séance tenante et broiera toutes les articulations de ta vulgaire carcasse... Les poignets, les coudes, les épaules, puis tes tendons d'Achille, les chevilles, les genoux et ton bassin fendu comme une vasque de porcelaine ! On verra si tu continueras longtemps tes cabrioles et si tu continuera à me narguer ! les accents qui prirent le relais étaient terribles, comme forgé par le marteau de la violence. Ensuite la chérie de Granny te jettera dans une rue perdue d'un pays bien paumé pour que tu puisses avoir le temps de pleurer et de comprendre ton erreur...

Je sentais la peau de mes yeux sous la chaleur de ma vision thermique qui générait des flammes crépitantes.

- L'orpheline que tu laisseras derrière toi n'arrêtera pas de se demander pourquoi sa mère n'est plus là ! Et promesse sacrée : elle se posera la question longtemps parce que les services sociaux auront au moins le privilège de lui éviter ton exemple...

Mon ton se faisait plus dur à mesure que j'avançai vers elle. Les discours se mélangeaient, ni mes pilules ni mon contrôle si chèrement travaillé ne semblaient capable de me stopper dans cette loggorhée infâme. Un feu que j'espérais éteint se rallumait et m'embrasait tout entier. Elle. devait. mourrir. Mon coeur frappait si fort que j'en était presque à pleurer de douleur.

- Voilà un accompte chérie...

Un rayon rouge traversa la pièce et vint lui percuter le pied droit.

- D'abord Tanner et ensuite tu vas nous dire où trouver cet "Aftermath". Je lui ferai mériter son surnom...

Mes deux pieds se mirent alors à quitter le sol pour mieux toiser à mon tour cette vile créature.

Des mois de travail et d'efforts, réduits à néant en seulement quelques heures. Au fond de moi pleurait une Kara qui se demandait ce qui allait se passer...
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Re: L'As de coeur (Libre) Mer 27 Mai 2020 - 15:12

Karen nous jouait la version hardcore kryptonienne de bon flic / mauvais flic.
C'était simplement flippant, et Oliver manqua d'avaler sa moustache.
Elle usa d'une violence verbale pour le moins importante, puis sortit clairement de son personnage. Le nom de Granny fut lâché... Granny Goodness était la seule que Green Arrow connaisse de nom, et c'était plutôt en contexte ce qui était suggéré par la dame.
C'était inquiétant.
Très inquiétant.
Tout ce qui concerne Darkseid l'est.
Ollie voulait mettre ça sur le compte des toxines injectées par Cheshire.

"Hé... Du calme, 'Girl. Tu devrais peut-être t'asseoir un peu ? C'est... Garde ça pour le Joker, okay... ? Elle a... Sa vie a pas été facile..."

La maîtresse des poisons ne ferait pas montre d'une telle sollicitude.
A son tour, Jade Nguyen voit rouge.
Power Girl a menacé sa fille. Elle a menacé de briser le lien entre elle et Lian.

"Alors toi... !"

La rage est aveugle. La rage est sourde.
La rage est une chose curieuse, qui se manifeste selon des déclencheurs.
Elle va faire de la personne la plus calme et mesurée l'incarnation de la tempête.
Elle change les cadres et employés placides en butors violents ; elle transforme les assassins avec une mission en créatures de fiel et de cendre.
Il importe peu alors à Cheshire que son pied soit brûlé, brisé. PeeGee a abîmé son outil de travail, mais ce n'est pas le plus important. Tout indigne qu'elle puisse être, la tueuse est et demeure une mère.
Le feu et la fureur l'emportent sur la souffrance, alors.

"Oh, pu... Jade, non !!"

Elle bondit.
Il apparaît évident que les menottes ne sont pas un problème, pour elle.
Sans que celles-ci ne viennent impacter la fluidité de ses mouvements, elle vient les briser sur Karen.
Elle enfonce ses griffes acérées dans la peau de la Kryptonienne.
Chacun de ses ongles contient plus de poison qu'elle n'en porte sur le reste sa personne.
Ils sont acérés, et délivrent chacun un poison mortel différent.
Mais, elle a eu de la chance la première fois.
Ses armes mortelles se brisent sur la peau hyper-dense de la super-héroïne en colère.

L'As de coeur (Libre)  4a05d6f569a17d71e1c6ff71a214d672

Elle tombe, alors.
Une boule de nerfs qui s'est brisé contre un mur indestructible.
La douleur cette fois s'enfonce jusque dans ses os.
Cheshire tombe.
Consciente, mais physiquement chamboulée. Elle est allé plus loin que sa seule morgue lui permettait.
Trop loin, cette fois.
Oliver hèle un policier qui entre avec précautions sur le lieu des faits.

"Qu'on lui fournisse un labo et les meilleurs soins, s'il-vous-plaît ! Aujourd'hui, cette jeune femme sauve une vie. Tu as compris ??"

Cette dernière phrase est adressée à Cheshire. Pour qu'elle arrête d'aller contre les faits.
Même si à la dernière seconde, le regard de Green Arrow dévie en direction de Power Girl.

"Il est... sur les docks. Je m'occupe de Joanna. De... la bonne façon. Vous avez gagné. Je vous crois."

Ollie continue de faire face à tout le monde sauf Joanna.
Il serre les dents.

"On aura gagné..."

Jamais.
Quand on arrêtera de perdre les pédales.
Jamais, donc.
Et quand bien même, la lutte ne serait pas terminée.


"... une fois que ce salopard aura une empreinte de poing là où je pense."

Le manque de considération brise le cœur de la jeune avocate. S'il était besoin, après être allé de frayeur en frayeur, pour autant qu'il reste un cœur fonctionnel après tout ça.
Elle passe une mèche trempée de sueur et de vapeurs d'huile derrière sa jolie oreille.
Essayant vainement de ne pas trahir ce qu'elle ressent, elle fixe les deux héros.

"Allez-y. Je pense qu'elle dit la vérité."

Green Arrow ne parvient pas à soutenir son regard.
Comme par hasard, une dernière idée fuse, qui n'est en rien destinée à la jolie juriste.

"Dernière question, Mme Nguyen. Pourquoi une sous-merde de dealer pseudo-cosmique en aurait après mon chili ?"

En tentant de se relever seule, tandis que Green Arrow retient le fonctionnaire de police de la toucher, Cheshire affiche un visage médusé.

"Aucune idée, héros. Ce monde est devenu bien trop grand pour mon petit cerveau, et comme tu sais il est programmé pour une seule chose..."

Voilà, c'est tout pour lui.
L'archer indompté laisse derrière lui le restaurant où s'était barricadé la vilaine défaite.

Il resserre ses bandages.
Il jette un regard en biais à son inflexible collègue justicière :

"Tu veux en parler ?"

Il croit connaître la réponse. Celle qu'il donnerait lui, en tout cas.
Il attend un peu, mais ne retient pas sa respiration.
Le justicier de jade claque alors une flèche carte holographique, dont il envoie d'ici l'extrémité sensible en plein cœur de la zone portuaire de Star City.
La partie réceptrice montre alors la configuration de l'endroit, ainsi que notamment l'immense forme que représente Xeen Arrow, le géant télépathe other-dimensionnel, fourré à l'intérieur d'un hangar.
D'autres points lumineux s'y présentent, notamment une seconde signature clairement extra-terrestre.

A ce moment, il lève les yeux de sa map en direction de Karen Starr.
Bien qu'il s'attende à ce qu'elle lui fasse un coup à la Batman.
V.S.
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JSA
Re: L'As de coeur (Libre) Jeu 28 Mai 2020 - 8:18

Cheshire me défiait encore du regard et mon discours l'avait visiblement touchée. Green Arrow tenta de clamer le jeu en essayant de la défendre. Des vies difficiles il y en avait plein les rues et pourtant tout le monde ne se tournait pas vers le crime et le meurtre. Il m'invitait à m'asseoir. Comment osait-il ? Il voulait finir avec elle sur une civière ?

Oui, assieds-toi donc sur les cadavres de ces deux arrogants...

La voix s'interrompt au moment où la criminelle siffle quelques paroles et bondit sur moi dans la plus grande improvisation. Je vois la scène au ralenti, Oliver qui comprend mais n'est pas assez vif pour l'interrompre et cette empoisonneuse qui pense pouvoir me blesser de ses petites mains manucurées. Je bloque ma respiration et bande mes muscle pour ajouter à la densité qu'elle allait percuter.

Un moustique sur un pare-brise n'aurait pas fait plus bel effet. Je la vois se briser comme la minable créature qu'elle est et mon mépris ne fait que... que... non, ce n'est pas du mépris... enfin, il y en a mais... ce n'est pas moi. Alors que j'entends son corps subir le coup de sa propre fureur, comme un triste reflet de ma condition, je... Mes yeux se calment en même temps qu'une partie de moi. Oh, il y a toujours une pointe haineuse quelque part qui me transperce, mais je la considère enfin comme une intrusion.

Cette violence, certes, est en moi, ce n'est cependant pas moi, pas Power Girl. Oliver prend la direction des choses. Mes pieds retouchent le sol et mon mal de crâne revient en force. Ce qu'il dit au policier, il espère que je l'entende et je l'entends. Je ne puis hélas retenir de pouffer d'ironie lorsqu'il parle d'elle. Cheshire, sauver une vie ? La belle affaire. Je préfère me détourner du sinistre tableau sur lequel mon propre pinceau avait dessiné de tragiques perspectives.

Gagner... je m'éloigne de ce groupe en rejoignant une table encore intacte. Gagner... dans cette lutte sans fin ? Une bouteille d'eau en verre repose devant moi. Je la prends d'une main tremblante, elle craquèle légèrement. Le goulot cassé d'un geste sec, j'avale une grande gorgée. Elle est glacée et je baisse ma sensibilité pour me laisser porter par cette fraîcheur. Mon front est en sueur, l'utilisation de ma vision thermique n'a rien arrangé. Je colle le verre contre ma peau.

Je ne sais pas pourquoi mais à ce moment je me perds dans un vieux souvenir. Le première fois que j'ai employé cette capacité à changer la sensibilité de mon corps. Mon métabolisme gérait la plupart du temps la chose tout seul. En super-vitesse, selon l'atmosphère, il modifiait sa réception nerveuse, pratique lorsque vous traversez une atmosphère. Ce n'est que lorsque je compris comment diminuer ou renforcer consciemment cette capacité que je pus profiter de certains plaisirs, comme boire de l'eau froide... avant tout me paraissait tiède, même les glaces - quel crime....

La bouteille roulait contre mon front alors que mon oreille essayait de se concentrer sur Oliver et son "amie". C'est lorsque j'entendis la voix de Joanna Tanner que je me retournai. Elle était consciente et... faisait confiance à cette folle furieuse ? C'était une blague ? Je reposai l'eau sur la table sur laquelle son contenant se brisa définitivement.

Et juste après j'apprends enfin pourquoi toute cette histoire : pour. du. chili !

Moi qui pensais avoir certains criminels les plus tordus à mes trousses... Je serre les poings et préfère me tourner vers Joanna Tanner. Kal saurait quoi dire. Pas moi.

- Bon courage.

A ce titre, sans doute aurait-il mieux valu que je me taise. Puis un regard rapide vers Cheshire, je ne dis rien, ma mâchoire se serre, je vois ses bras et son pied. Bravo l'héroïne, tu es un bel exemple, songeai-je.

Pour ta Granny, broies-lui un dernier petit os, juste pour le plaisir.

Le policier me regarde, attendant sans doute que je dise quelque chose. Je me penche vers l'oreille de la criminelle et lui murmure.

- Je ne te pardonnerai jamais de ce que tu as réveillé...

Je suivis ensuite Oliver à l'extérieur. Au passage je saisis un nouveau litre d'eau, déjà ouvert celui-là et m'aspergeai le visage avec. Ca fouettait le sang et fit taire un peu cette exécrable litanie qui me transpercait le crâne.

Green Arrow s'immobilise et m'interroge. Légitime. Hélas pour lui, mon humeur est encore exécrable.

- De la mère de l'année que l'on vient de rencontrer ou du fait que toute cette histoire tourne autour d'un chili ? répliquai-je, massacrante.

Consciente de ne pas être celle qui méritait de nous deux de la ramener, je m'adoucis - légèrement.

- Plus tard, lâchai-je finalement. pour le moment on a des quais à déverminer.

Je ne connaissais pas Star City et allai décoller pour en avoir une vue d'ensemble lorsqu'Oliver tira une flèche. C'était sa ville, sa responsabilité... je me fis souffrance et essayais de m'encourager à faire les choses à sa façon... parce que jusqu'à présent ma méthode obtenait des résultats plutôt mitigés - comprendre "désastreux dans l'ensemble". Je projetais donc mon regard dans la direction du projectile. Bon, je me serai bien passé des vestiaires de la piscine de la ville sur le passage mais ce n'était pas le moment de se plaindre de pouvoir jouer à Big Brother. Les quais, des caisses, des débardeurs, des trans-palettes, des hommes, un type en tenue bizarre et... un Green Arrow géant.

Assez nombreux pour que le massacre porte le nom d'entraînement...

Je me passais une main devant les yeux. Le soleil commençait à me faire le plus grand bien et ma jambe me faisait moins souffrir. Lorsqu'Oliver tourna la tête vers ma position, j'étais toujours là. Mes yeux disaient clairement que j'avais eu envie de le laisser en plan mais...

- Ta ville, tes règles, commentai-je pour éviter de dire que si j'y allais seule ça pouvait facilement dégénérer et que quelque chose en moi en avait trèèèèèès envie. Par contre avant qu'on y aille, tu m'as caché un jumeau de quinze étages ?

Sa vie prenait des airs de cour des miracles...
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Re: L'As de coeur (Libre) Mer 3 Juin 2020 - 9:56

Karen, Power Girl, noie le poisson.
Green Arrow ne peut lui en vouloir, lui qui est une véritable cocotte-minute lorsqu'il s'agit de canaliser ce qu'il ressent. 
Aujourd'hui, autant que n'importe quel autre jour. 
Il ne commentera pas en ce qui concerne la probité et les qualités humaines éventuelles de Cheshire. 
Ce sujet l'a suffisamment frustré déjà. 
Elle le dévie le sujet avec adresse et aucune subtilité vers la joie et la fierté d'Oliver : son chili. 

"Je mentirais en disant que je n'en tire aucune gloire. Aussi stupide que soit toute cette situation."

Il soupire plus qu'il ne glousse réellement, avant de conclure, sarcastique :

"Qui l'eût cru ? Il s'avère qu'un grand chili implique aussi une lourde responsabilité."

Le vilain sourire d'expression de son orgueil, que la frayeur, la colère et la maîtrise de soi de l'archer d'émeraude avaient empêché de se manifester jusque-là, finit à ce moment par fissurer son visage sérieux. 
En parlant de sérieux, même si la nièce du Président échappait au pire, il restait la question de l'immeuble que Cheshire avait conduit la kryptonienne à dégommer sévère. Il brava le besoin de cette dernière à ne pas en parler afin de sonder l'état du bâtiment, et accessoirement écumer la surface de ce qu'en ressentait Power Girl. Il s'y risqua, donc. 

"Au fait... Qu'est-ce qui t'a retenu à l'appart' ?"

L'héroïne scanna la zone des quais avec une efficacité bien supérieure à celle de la flèche-holocarte, et lui brossa rapidement la description d'un justicier de jade d'une tout autre envergure. 
Ce qui ne manque pas de susciter la surprise chez le protecteur de Star City. 
Ses yeux s'arrondirent. 

"Nom de... XEEN ARROW?! Ne me dis pas que ce bon gros géant a mis le grappin sur Aftermath avant nous ?!"

Oliver raisonna que Power Girl ne connaissait pas le larron et qu'elle méritait bien de ne pas se jeter dans la bataille sans savoir. 

"C'est... un allié. Un frère d'armes venu tout droit de la Dimension Zéro. Télépathe, aussi. Ce qui ne l'empêche pas d'être un archer et concepteur de gadgets hors pair."

Il digressait quelque peu.
Green Arrow arme une flèche-propulseur, couplée à un câble auto-rétracteur et une flèche-deltaplane avec un harnais.
Il s'élance alors dans les airs en toute sécurité, mais non sans connaître le frisson de la vitesse.

L'indomptable archer, tout en volant vers le site choisi par Aftermath pour commanditer ses opérations, répond à l'invitation de PG à prendre les rênes pour la partie finale. 
Son ton est dur, tranchant. 

"Ma seule règle, c'est d'y mettre fin avant qu'il n'ait eu le temps d'agir. 
Un seul plan : tu scannes sa physiologie, ses protections éventuelles. Puis tu frappes. Une seule fois. Pas de spectacle, pas de parlotte ni rien. Un coup. Assez fort pour qu'il reste à terre le temps de démêler la juridiction et de le mettre au frais pour très longtemps."


Il amorce progressivement sa descente sur le port de fret. 

"Je me charge des cafards que ce chien n'aura pas manqué d'attirer."
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JSA
Re: L'As de coeur (Libre) Ven 5 Juin 2020 - 8:26

Nous arrivions vers la résolution de cette affaire absurde au diable. Estropiés et fatigués, nous formions un pathétique duo qui ne tenait qu'à l'adrénaline et la rage de vaincre, autant dire que nous ne tiendrions pas deux rounds de plus. Je prends une profonde inspiration alors qu'il se répand sur son fichu chili. Je sentais la colère et la rage évacuer lentement. L'eau froide, l'air frais, tout ça aidait bien. Je devais reprendre le contrôle.

Mes traits se détendirent légèrement alors que je songeais à autre chose, à une simple parole que j'avais patiemment forgée pour reprendre mon calme. Méthode de sophrologie comme une autre... J'essayai de passer outre mes échecs complets face à Cheshire et au martien. Étais-je à ce point rouillée ? Je tournai mon regard vers le rictus qui dévisageait Oliver.

- Hilarant. S'il n'y avait pas de cadavres, une femme qui va sans doute souffrir de son rétablissement et une meurtrière que j'ai failli réduire en bouilli je suis sûr que j'y trouverais de quoi me tenir les côtes, rétorquai-je avec une soudaine froideur.

Cette froideur que j'avais acquise malgré moi dans mes récents déboires galactiques, cette froideur qui me protégeait autant du monde qu'elle m'en isolait, mais présentement, alors que notre ennemi était identifié et localisé, il fallait surtout que je sois apte à me contrôler pour le combat à venir. Inspiration.

Le Soleil me rechargeait lentement, trop lentement mais j'allais devoir faire avec. Ma jambe tirait toujours même si la plaie commençait à cicatriser. Oliver s'interroge alors sur ce qui s'est passé à l'appartement pendant qu'il se barrait tout seul à la recherche de l'autre folle. Expiration. Ce qui s'est passé ? Du bordel, encore et toujours. Inspiration.

- Un martien accroc au chocolat cherchait sa dose. J'ai débarqué, il a réagi, on s'est battu, je lui ai filé un paquet de chocos, j'ai appelé Martian Manhunter mais pas sûr qu'il ait reçu le message et... je t'ai rejoint.

Expiration.

- Maintenant que je cerne un peu cet Aftermath, ça ne m'étonne pas trop d'avoir trouvé un drogué de ce genre. Par contre on a laissé un cadavre ou deux derrière nous et deux appartements en ruine...

Ça ne m'enchantait guère d'avoir un tel bilan derrière moi. Inspiration. Je fis craquer mes cervicales alors qu'il me parlait de Xeen Arrow. Un type d'une autre dimension, carrément. Expiration. Je préférais ignorer comment les deux types avaient pu se connaître et encore moins comment le mafieux lui avait mis le grappin dessus. Inspiration.

- Je note. Mais vue sa posture, c'est plutôt Aftermath qui lui a mis le grappin dessus.

Expiration. Je plante mon regard désormais sévère dans celui d'Oliver.

- Le mafioso serait résistant à la télépathie ?

Détail qui pouvait être insignifiant, mais quelqu'un de résistant pouvait tout aussi bien être télépathe également. Inspiration. Maintenant, on allait passer au plan. Je vois Green Arrow qui s'arme et s'envole à sa façon. Je décolle à mon tour. La vitesse et le vent sont un vrai délice. Expiration. Mon but, si j'en croyais le "plan" d'Oliver consistait à foncer dans le tas en un coup gagnant et faire le tri ensuite. Inspiration.

- Un plan que je peux suivre, commentai-je.

Mon grand moment de subtilité diplomatique était donc arrivé. Voler faisait le plus grand bien. Je scrutai un peu l'entrepôt pour avoir plus de détails : poutres métalliques, toit minable, deux trois chariot-élévateurs à fourches, des caisses éparses. Je notais également la position relative du géant vert. Expiration. Je pris de l'altitude, plus que Green Arrow qui se proposait de nettoyer le terrain.

L'heure était venue de jouer à one-punch man, mais avec quelle puissance ? S'il était un "simple" mortel, trop de force le réduirait en poussière, mais s'il était aussi résistant que son drogué de service, je lui ferais juste voir quelques étoiles. Inspiration. Un entre-deux ? Au pire je peux encore le geler juste après et ma super-vitesse serait un bel avantage... enfin... j'espérais.

Expiration.

Je plonge alors à pleine vitesse sur l'entrepôt. Je passe le toit comme s'il n'était que de la mousse, laissant le bruit de la tôle rouillée loin derrière moi. La scène figée par ma super-vitesse me laisse le soin de voir celui qui est le chef. On ne peut pas le rater avec sa cape et sa tenue d'Alexandre le Grand cosmique.

Mon poing droit vient s'écraser contre son visage. Un flash lumineux rouge flamboie quelques instants. Aftermath est propulsé par l'impact malgré sa protection, quant à moi, aussi surprise que lui, je me retrouve sur le dos plus loin, le dos enfoncé dans le béton du sol. Mes cheveux crépitent encore d'énergie alors que je me relève. Ma tête bourdonne un peu mais je ne veux pas lui laisser une seule minute. Ce n'est pas un gadget qui va me faire peur.

Je me précipite de nouveau vers son corps qui se relève. Les muscles de mes jambes s'activent, mes bras vont et viennent tandis que le monde paraît piégé dans la lenteur. Soudainement, l'une des attaches de la tenue de mon adversaire brille et une illumination jaune épaissie l'air. Mon corps sent une résistance et tout parait reprendre une vitesse normale. Je vois distinctement son visage, souriant malgré son récent vol plané et l'ecchymose que je lui ai offerte. Certaines caisses autour de lui paraissent s'écraser sous leurs propre poids. Ok, il joue avec la gravité. Je m'arrête et il peut à son tour me voir de pied en cap. L'armature métallique du hangar grince alors que son bijoux continue de briller.

Je n'aime pas ses grands airs et le regard qui me jauge de bas en haut - avec un arrêt stratégique pour sa libido - encore moins. J'ai envie de prendre une douche...

Pas le temps de discuter. Une rafale calorifère traverse l'espace qui nous sépare. Surpris, il voit la rafale être absorbée par son bouclier et fait un pas en arrière. Je fonce dans un coin, part dans un autre, un virage sec derrière des caisses. La gravité rend mes déplacements plus lents et je sens qu'il peut me suivre de ses yeux sadiques.

L'option "corps-à-corps" devient compliquée, la gravité augmente à mesure que l'on se rapproche de lui. Bon, j'ai donc un gars avec un bouclier et un bidule qui augmente sa masse.

Il tire de sa ceinture un truc qui ressemble à un pistolet laser. Super... donc à distance il va aussi m'agacer. Nouvelle rafale thermique pour le distraire, je m'envole pour le contourner. Une fois dans son dos, un peu de souffle glacé pour jouer avec sa jolie cape et le désorienter. Bon, je vais devoir jouer avec ses propres avantages. Alors qu'il se dépêtre en râlant, je lève les yeux vers le plafond et l'éventre de deux tirs rouges puis je frappe violemment des mains pour générer une petite onde de choc.

Pendant ce court laps de temps, son bras s'est tendu et son arme tire deux rayons dans ma direction. Le premier glisse à côté et le deuxième me touche. Laser ? Plasma ? Arme chimique ? Mon corps ne ressent pas son tir. C'était bien la peine... Je me mets en position de répliquer alors que le toit, attiré par l'effet gravitationnel de son artefact se plie et ploie pour s'effondrer sur lui.

Le criminel saute pour esquiver la première chute de métal.

J'entends en profiter mais soudainement une douleur déchirante me traverse le ventre. Son arme semble être plus qu'un simple pétard. Aftermath tente alors de s'enfuir dans un coin. Une main sur l'endroit qui me fait souffrir alors qu'aucune blessure n'est apparente, je me jette à sa poursuite. Mes jambes paraissaient traversées par des milliers d'aiguilles. Arme à impulsion nerveuse, le genre qui ne fait pas de dégât en surface mais qui active douloureusement votre système nerveux. Si il est aussi rapide que le mien, imaginez l'effet...

La gravité rend l'approche compliquée et le moindre mouvement me fait maintenant souffrir, que se soit ma respiration ou un simple clignement d'yeux. Hors de question de le laisser partir !

Inspiration... douloureuse.

J'ai l'impression que l'air devient aussi compliqué à traverser qu'un lac de guimauve. Je vois la nuque de ce salopard se rapprocher malgré tout. Il se tourne légèrement pour voir si quelqu'un le suit et je lis dans son visage un mélange de délectation sadique et - beaucoup mieux - de doute.

... ExpirationInspiration...

Mon souffle est palpable. Pour calmer cette douleur qui me transperce j'ai instinctivement activé mon souffle froid.

Tout à coup, alors que je peux voir dans ses yeux mon reflet rageur soufflant comme un taureau en pleine charge...

Expiration... INSPIRATION.

... mon bras droit s'élance, et j'attrape sa cape. Le contact du tissu avec ma peau est douloureux, comme s'il frottait directement mes muscles à vif. Ma mâchoire s'ouvre à peine pour laisser l'air passer. Mon expiration siffle entre mes dents sous le coup de cette torture.

Pourtant je bande mes muscle et tire un grand coup. J'entends les fermoirs de sa cape se tordre, le tissu se craque légèrement et il est coupé dans sa course. Tombant sur le dos, il lâche son arme. Autour de nous, son équipement semble s'intensifier et les caisses autour s'aplatissent.

Son bouclier est toujours là, je peux encore le voir avec ma super vue. Ins... pira... tion. Il sourit moins. Beaucoup. Moins. Je porte une main sur son armure. Son bouclier émet des grésillement menaçants mais la douleur électrique n'est rien à côté des effets de son arme qui commence à me faire littéralement trembler. Ex...pi...ra...tion...

Mon poing se ferme et le métal qui le protège grince et se plie. J'ai l'impression d'ouvrir une simple boîte de conserve. Il balbutie un truc, mais je ne l'écoute plus. Mes yeux s'illuminent et frappent son jouet gravitationnel. Le bouclier absorbe mais commence à faiblir. J'intensifie ma vision calorifère alors que mon crâne siffle et bourdonne de douleur.

Puis enfin j'entends le bruit caractéristique d'une armure énergétique qui lâche avec l'odeur grillée qui suit. Mes rayons poursuivent alors leur chemin et son bijoux vole en éclat.

Aussitôt j'ai l'impression de perdre quinze kilos ; l'air redevient plus facilement respirable.

Le mafieux tente une vaine négociation.

Mon poing droit s'arme et frappe. Sa tête cogne contre le sol et son corps tout entier se détend. Bienvenue dans les vapes...

Inspiration. Je laisse mon corps s'asseoir sur cette pourriture comateuse. Expiration.

Les effets de son arme se dissipent peu à peu, mais la douleur persiste encore. Je porte une main à mon visage. Je sens alors pour la première fois les larmes qui ont nerveusement coulé pendant mon affrontement.

Je regarde aux alentours, alors que ma conscience me rappelle qu'il reste Xeen et Green Arrow. J'espère qu'ils s'en sortent mieux que moi...
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Re: L'As de coeur (Libre) Dim 7 Juin 2020 - 23:37

En chemin, Power Girl dresse brièvement un premier bilan, un premier retour sur ce qu'il s'est passé.
Oliver sourit à l'évocation de Martian Manhunter, qu'elle a appelé pour gérer la suite. Il ne pense pas assez à demander de l'aide. Il est content que d'autres n'aient pas ce problème.

"Des chocos, hein ? Ne t'en fais pas, je suis sûr que J'Onn est déjà en route. Espérons qu'il n'ait pas une petite fringale à l'arrivée !"

En effet, trop souvent l'archer prépare le meilleur et redoute le pire.
Sauf que le pire arrive toujours, sans que la notion d'échelle ait d'importance.

"Nous enterrerons les morts plus tard. Comme il se doit. Ensuite, il faudra reconstruire..."

Oliver a l'avantage de sa fortune pour envisager facilement la reconstruction, et la consolidation de la communauté.
Il vit dans cette ville. C'était son immeuble.
Il y vivait, sporadiquement.
D'autres en avaient payé le prix.
Justement, son admirateur et ami Xeen Arrow était visible dans la zone. PG l'avait répéré.

"En vie ? Est-ce que Xeen Arrow est en vie ?"

Il avait amorcé sa descente.
Lorsque la kryptonienne crée une ouverture à travers le toit de l'entrepôt, l'archer ouvrit grand ses mirettes.
Outre celui qu'il identifie comme Aftermath, pris d'assaut par Power Girl, il distingue une armada d'hommes de main... et trois visages tristement familiers.

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Kraken
Récemment passé maître des quais de Star City

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Brick
Gangster et édile auto-proclamé de la ville

L'As de coeur (Libre)  450?cb=20141014190936
Comte Vertigo
Nuisance internationale et perpétuelle cible mouvante

"La fête est finie, les gros bonnets !!"

Une flèche-collante vient entraver les voies respiratoires de Danny Brickwell, le roi des rues à la peau invulnérable.
Une flèche électrifiée s'abat sur Werner Vertigo et fait défaillir les systèmes qui rendent son ouïe gérable.
Pour finir, une flèche coup de poing assomme le soi-disant Kraken de la zone portuaire.
Le lanceur se balance à l'extrémité d'une poulie qu'il a fixée sur la structure en se débarrassant de son planeur à harnais.

Leurs hommes respectifs ne détalent pas.
Au contraire, habités qu'ils sont par le charisme et la morgue propres à leurs maîtres, ils contre-attaquent.
Une pluie de plomb darde dans la direction du maître-archer.
Il l'évite, bien sûr.
Green Arrow esquive chaque salve de balles.
Tous croient prendre part à une exécution, et se trompent.

Le justicier de jade décoche volée après volée de carreaux à pointe acérée.
Ses projectiles parlent le langage du danger et du sang.
Il s'arrête un instant, se laisse tomber d'une corde tendue à une poutre de plafond.
Ollie dégaine son katana, alors.
Le sang aux lèvres et la violence dans le regard.

Soudain, l'environnement devient plus lourd.
La force nécessaire pour se mouvoir, bien supérieure.
Contrairement aux porte-flingues des trois barons locaux, Oliver a l'entraînement et les ressources sous le capot pour tirer parti d'un tel environnement.
Il sent ses veines rouler sous ses gants couleur émeraude.
Il force, d'abord, pour rester l'initiateur.
Puis, il se contente de suivre le flux de l'affrontement contre la légion de petites frappes.
Il combine coups portés de son sabre et prises utilisant le poids de ses adversaires.
Il roule avec la marée. Il épouse la puissance des vagues humaines.
Il utilise les criminels contre eux-mêmes. Avec force.

Puis, d'un coup, l'atmosphère reprend sa densité normale.
Alors, les revanchards reviennent à la charge.
L'archer indompté agite son sabre pour les faire reculer.
Il s'élève ensuite à l'aide d'un nouveau câble et projette une flashbang, suivie de près par une marée de mousse à durcissement rapide, qui immobilise l'ensemble des soldats de la drogue.

Il bondit à terre, avant de relever les yeux vers Xeen Arrow, qu'il s'autorise enfin à remarquer.
Son regard s'attarde à peine sur Aftermath terrassé par Power Girl.

"Green Arrow... Power Girl de la Terre. "


La voix de Xeen Arrow sort venteuse et caverneuse de sa gorge immense.
Le silence retombe dans le hangar défiguré, et la respiration fiévreuse déplace des volumes d'air inquantifiables.
L'odeur de son haleine est détestable et emplit la pièce.

"Dé...solé. D'avoir... conduit Aftermath... ici."


"C'est toi qui l'as mené à Star City ? Il t'a forcé ?! Tu n'as pas pu utiliser ta télépathie ou tes flèches pour l'en empêcher ?"


"Il... est sorti de nulle part. Il m'a... drogué... empoisonné. Pour... le plaisir. J'ai fini par lui demander... de ton chili, Green Arrow. Pour... éliminer les toxines. Mais... il... n'avait pas l'intention... Il a décidé quand même... pour... faire du mal. Fièvre... Brûlures... Psychose de H'ronmeer..."


"Mon ami, il va te falloir un très, très gros centre de désintox."

Le protecteur de Star City se tourne enfin vers Power Girl.

"Tu devrais parler à J'Onn de tes problèmes, PG. Je doute qu'un simple professionnel suffise."

Il est souriant, mais pas à l'aise.
Ni avec le sujet de la psychothérapie, ni à donner un conseil dur à entendre.
Surtout, face à une kryptonienne sur les nerfs, et à qui il doit une fière chandelle.
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JSA
Re: L'As de coeur (Libre) Lun 8 Juin 2020 - 11:07

De mon siège improvisé qui respirait difficilement, je pouvais voir la fin de l'intervention d'Oliver. Difficile de croire que cet homme était encore à moitié en lambeau dans son appartement moins d'une heure auparavant. Son équipement était impressionnant autant qu'efficace. L'opération finale se déroula sans grand encombre, Cheshire nous avait eu par surprise et il était presque rassurant de voir qu'en anticipant nous étions moins mauvais.

L'archer vert se tourna vers Xeen Arrow, cette improbable créature d'une autre dimension qui avait copié à sa façon les oripeaux du Robin des Bois américain. Il était vivant, comme je l'avais souligné à Green Arrow avant que nous ne fondions sur cet entrepôt.

Le géant vert se mit alors à parler d'une voix aussi lourde que la puissance des cordes vocales qui s'activaient le permettait. Ça et l'haleine, ça vous réveillait façon bain dans les égouts - ce que je déconseille d'expérience. J'aurais préféré qu'il use de sa télépathie. Il me connaissait, voilà qui flattait. Power Girl de la Terre... plus ou moins juste, plus ou moins vrai...

Je laissai Oliver et son copy-cat discuter un peu et s'échanger le fin mot de cette histoire de fous. Un chili désintoxiquant. Docteur Midnite et Mister Terrific seraient soit stupéfaits soit à moitié pliés de rire. J'avais encore quelques difficulté à savoir si tout ceci était sérieux, le résultat des drogues que l'on m'avait faites respirer ou encore si c'était le discours d'un toxico malgré lui qui ne faisait plus le lien entre la réalité et la fiction. Aftermath définitivement enregistré dans la catégorie "mafieux sadique" après l'explication de sa dernière victime eut un léger spasme et je lui donnai un petit coup de poing pour le garder au calme.

Lorsque le géant acheva son étrange et triste repentir, l'archer vert lui lança une réponse à sa façon et eut l'impudence de s'adresser ensuite à moi pour m'affliger d'un conseil. Lui ? Sérieusement ? Ses manières abruptes me prirent de court, ce qui rajouta à mon incapacité à accepter de bon cœur ce qui devait être sans doute pour lui un acte de bonté. J'en oubliai même de demander à Xeen ce qu'était la "psychose de H'ronmeer".

Ma mâchoire se serre même si ça me lance encore des décharges désagréable, cela évite au moins que je l'envoie bouler. Je me lève, dans un silence électrique et soulève le corps inanimé d'Aftermath.

Je devais hélas, quelque part dans mon orgueil déplacé me faire une raison, j'avais failli dégommer une criminelle sans procès, j'avais parlé de Granny Goodness... d'un autre côté, venant d'un si extraordinaire et merveilleux parangon de vertu qui louvoyait dans des eaux troubles, ça donnait envie de rire plutôt que de l'écouter. Mais faire la part des choses me réclamait plus d'énergie que je n'en pouvais dépenser pour l'heure.

- Je ramène ce gus aux Green Lantern, ils sauront quoi en faire, déclarai-je avec la chaleur d'un iceberg en me tournant vers eux.

Sans doute aurais-je pu me dispenser de lancer un regard sombre à Oliver, nous venions tous les deux de passer une sale journée, mais j'avais tellement envie de l'envoyer dans la stratosphère que c'était encore mon réflexe le moins violent.

- Profite de ton chili...

C'était un coup bas ma grande...

Je commençai alors à décoller, pressée de quitter Star City, d'autant qu'il y avait un policier qui attendait des nouvelles à Washington sur l'état de Joanna Tanner. Il ne serait pas déçu par l'explication de cette affaire... Malgré mon empressement apparent, je fis un premier "bond" sur les quais, m'arrêtant sur le sommet d'une grue proche. J'avais besoin de faire une petite pause au Soleil avant d'aller me promener dans l'espace pour trouver le premier Lantern qui passe. Mes dents peinaient à se déserrer alors que les sirènes de police retentissaient au loin, que des débardeurs pointaient l'entrepôt d'où je venais et que les navires allaient et venaient dans leur balais indifférent dans les eaux de la cité de Green Arrow. La vie continuait... pour le reste du monde.
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Re: L'As de coeur (Libre) Mer 10 Juin 2020 - 0:13

Plus tard, résidence du lieutenant Lucas Hilton.

Green Arrow, le lieutenant Lucas Hilton du SCPD, l'inspecteur Andrew Lopez du SCPD et la Marshall fédéral Haley Donovan sont réunis dans le salon de Hilton.
Le justicier masqué ayant relaté son histoire aux membres de confiance des forces de l'ordre réunis, il est temps de prendre les mesures nécessaires - collégiales et bien entendu, illégales.
Les mains sur les hanches, un oeil sur la chambre du petit dans le couloir, Lucas Hilton affiche un air médusé.

"Donc, tout ça pour une histoire de chili ?"

Son subalterne Andrew Lopez, incrédule, soulève la question à un million.

"Il est si exceptionnel que ça, ce chili ?"

Leur hôte roule les yeux au plafond.

"Pas vraiment le sujet, Lopez, mais... G.A. ?"

Le justicier de jade, en uniforme dans le living de son collaborateur de la police, se tortille un peu dans le fauteuil en velours côtelé.

"Bon, disons que cette histoire ne m'inspire pas tellement le meilleur droit de vantardise mais... Peut-être bien que Green Lantern et Martian Manhunter en parlent jusqu'aux confins de la Galaxie. Au-delà, sûrement. Ces types ont tendance à voyager léger, alors, tout ce qu'ils ont ce sont des histoires."

Délibérément ou non, il ne tente pas de prétendre que ces histoires soient déformées ou amplifiées. À chacun d'en tirer ce qu'il voudra.
Néanmoins, le Lieutenant en pantalon de pyjama demeure sceptique. Et amusé.

"Et je suis le premier à aimer raconter des histoires, surtout à mon gosse qui est fan de Green Arrow, mais... du chili ? Vous êtes pas Aztek, alors pourquoi du chili ?"

Il reçoit un coup de coude d'Andrew Lopez.

"Hey, Hilton. Vous pouvez dire, avouez qu'il vous intrigue aussi ce chili."

Chacun paraît un peu gêné par ce point qui a pris beaucoup trop d'importance.
Green Arrow ne fait guère exception.
Il n'a pas ce genre de relations habituellement avec ses collaborateurs représentants de l'ordre et du gouvernement.
C'est même la première fois qu'il se trouve chez l'un d'entre eux.
Ils ne connaissent pas la folie bigarrée du monde restreint des justiciers.
Cette extravagance leur est peu familière, comparée à la vision plus simple d'un redresseur de torts urbain et mortellement armé.

"Hum. Si je n'avais pas dû réquisitionner toute une cantine municipale pour le préparer à Xeen Arrow, je vous en ferais goûter... Même avec tout le garde-manger, c'était juste-juste pour le gentil géant."

Pour la première fois, Haley Donovan prend la parole.
Elle connaît peu les autres.
Elle a très peu collaboré avec l'archer, comparée aux deux officiers de police.

"Hey, hum. Je fais quoi de Ms. Nguyen alors ? Et les trois autres qui sont dans les cellules de la ville ?"

Le métier d'un Marshall fédéral est d'escorter les criminels et s'assurer qu'une fois capturés ceux-ci demeurent sous contrôle.
Hilton l'en remercie sobrement.

"Merci d'être venue, Marshal."

"J'étais dans le coin de toutes façons. Alors ? On va vraiment les remettre aux Green Lantern ? À des super-héros en costume assorti plutôt qu'à de vraies autorités ?"

Cela la gêne. Évidemment.
Remettre un suspect à des personnes dont l'autorité ne relève d'aucune loi de ce pays peut choquer.

"Eh bien... Un trafiquant de drogue intergalactique... On ne peut pas franchement dire que c'est notre juridiction."

"Sans vouloir jeter la pierre, dès que l'un ou l'autre des archers débarque, la juridiction est un cauchemar. Soit c'est tout le monde, soit c'est personne qui en veut. Selon la proximité des élections..."

"C'est l'heure. Nous devrions y aller. Je vous assure que si vous faites attendre un Green Lantern, vous entendrez parler de lui !"

Chacun des quatre défenseurs de la loi et l'ordre attrape un prévenu : Cheshire, Kraken, Brick et Vertigo.
Après les avoir tenus à l'oeil au sein du domicile du lieutenant, ils les conduisent sur le toit.
En tant que complices ou témoins à charge, ils pourront être entendus par un officier des Green Lantern.
Le principal prévenu a été confié à Power Girl pour des raisons évidentes. C'est son arrestation.

Ce cirque était pour Arrow la seule manière de faire coopérer des membres des forces de l'ordre.
Et pas seulement pour que la plainte soit enregistrée en bonne et due forme pour son assurance logement.
Parce qu'il tenait à ce que toute résurgence de crimes et délits soit jugée et si possible arrêtée, par toutes les autorités nécessaires.
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JSA
Re: L'As de coeur (Libre) Mar 16 Juin 2020 - 8:52

Les Green Lantern étaient organisés pour filtrer les allers et venues sur Terre, même si les interventions de Sinestro et d'autres entités interstellaires laissaient penser que le dispositif avait quelques failles, aussi ne fut-il pas compliqué de trouver une sémillante luciole smaragdine dans l'espace proche de la planète pour lui remettre le premier coupable de la récente pagaïe qui avait secoué Star City. Pour. Du. Chili. J'avais encore du mal à m'y faire.

Aftermath fut rapidement pris en charge dans un satellite proche et le cours résumé que je fis de l'opération de "neutralisation", comme ils le disaient si bien, engagea le Corps à vouloir interroger les autres criminels qui avaient décidé de rejoindre ce mafieux galactique. Je profitai d'une courte pose dans l'espace pour reprendre un peu de force à la lumière du Soleil Jaune tandis que les Lantern se synchronisaient avec leurs "responsables" pour décider des poursuites et réunir un "dossier" sur le criminel. Son arrestation n'allait être qu'un début pour eux, son réseau paraissait, aux sous-entendus des policiers verts, beaucoup plus important que celui de Luthor même, c'est dire.

Spoiler:

Accompagnée d'un lantern du nom de Bareer Wot, je repris donc la direction de Star City - qui ne me manquait pas tant que ça vu comment je l'avais quitté - afin de rejoindre un immeuble où attendait des policiers - terriens ceux-là - ; les trois affreux qui avaient subit notre attaque éclair et... Green Arrow, évidemment.

Le lantern atterrit paisiblement devant le groupe. Il se montra souriant, bienveillant et affable.

- Je vous remercie de faire confiance au Corps des Green Lantern pour mener cette enquête à son terme. Aftermath était une menace pour la stabilité de certaines régions de notre galaxie. Les Gardiens souhaitent cependant qu'un ou plusieurs policiers de votre Terre puissent venir afin que votre planète puisse participer à l'interrogatoire qui attendent ces criminels de votre juridiction locale.

Les Lantern n'étaient pas un corps administratif et ils ne s'embêtaient guère avec les procédures qui pouvaient à l'inverse étouffer la planète Terre. Pour lui, c'était une simple demande, "vous avez une plaque, vous avec prêté serment, génial, venez faire votre devoir et on règlera la paperasse après", d'un autre côté avec un anneau qui enregistrait tout et était relié à l'équivalent d'un méga-ordinateur qui pouvait vous sortir des croisements de données - et les mensonges - aussi vite que la pensée, le rapport à l'information et sa collecte était plus désinvolte. Suivant la même logique, il se tourna vers Green Arrow.

- Green Arrow, le corps vous remercie également. Power Girl nous a parlé de votre intervention. Nous souhaiterions que vous participiez également à l'enquête. Votre témoignage nous serait précieux, il y a un passage sur un Chili que je n'ai pas bien saisi.

- Si tu étais le seul, commentai-je froidement.

Le Green Lantern enroba alors le groupe, policiers, prisonniers et Oliver dans une sphère verdâtre en leur demandant de ne pas paniquer et que tout allait bien se passer.

Nous filâmes ainsi au travers de l'atmosphère, sans doute une grande première pour les agents de l'ordre qui avaient plus l'habitude de la voiture que de la navette spatiale. Traversant d'abord les nuages, nous passâmes la ionosphère si électrique, pour enfin subir les échauffements, passer outre la ceinture de satellites artificiels et enfin atteindre le calme paisible de l'espace.

J'avais oublié depuis longtemps l'émerveillement que l'on peut avoir à observer, aussi naturellement qu'un paysage de la planète Terre, cette immensité et ses astres flamboyants. D'ici, le Soleil paraissait plus tangible, les planètes si proches et les ceinture d'astéroïdes si paisibles.

Nous nous approchâmes du satellite et nous comprîmes immédiatement que quelque chose était anormal. Une partie de la structure était éventrée et l'installation si lumineuse de notre départ se nimbait de ténèbres. Je filais en avant, notre Green Lantern trop encombré par ses passagers.

A l'intérieur, les corps inanimés d'autres sentinelles vertes, des traces de combats... A super-vitesse j'explorais le moindre recoin, à la recherche d'un homme que je ne trouvais pas. Il y avait des lézards qui ressemblaient aux forces de la citadelle, divers anthropomorphes, mais pas la parodie d'Alexandre le Grand de la drogue.

Lorsque je revins auprès de Bareer, je ne pris pas de détour.

- Aftermath s'est enfui...

Mes poings serrés blanchissaient mes phalanges sous mes épais gants. Le Green Lantern alla poser le groupe de terrien dans une salle non endommagée où l'air était respirable et la gravité encore opérationnelle.

Il pointa ensuite son anneau vers un étrange dispositif et une projection holographique de scènes de combat apparut devant notre groupe. Kaléidoscope d'images et de situations diverses, j'usais de ma super-vision pour essayer de tout détailler. Visiblement le truand avait plus d'un tour dans son sac. Soudainement, une silhouette se démarqua et même le Lantern fit une pause. Barg, pirate interstellaire, nous détailla l'anneau, mercenaire de talent, aussi retors qu'une armée de singes.

Spoiler:

Puis, après les combats et l'évasion visiblement réussi du delear, un véhicule improbable apparut dans la station, sur lui une silhouette que je reconnus...

- Oh non... soupirai-je de dépit.

La forme massive d'une brute épaisse aussi mal éduquée qu'importune, le genre de type que l'on aimait loin de soi et qui donnait, après le premier mot sortit de sa bouche envie de s'éplucher la peau... Large moustache, larges épaules, tenue de cuir de multiples planètes, le sourire amusé de l'égoïsme incarné...

- Lobo, identifia Bareer.

Spoiler:

Cette histoire allait encore me donner mal à la tête...
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Re: L'As de coeur (Libre) Lun 29 Juin 2020 - 18:36

Oliver Queen commençait à avoir l'habitude de voyager à l'intérieur de bulles d'émeraude, avec Hal et Kyle notamment. Il esquissa un sourire de vieux briscard en élevant la voix à l'intention de l'agent fédéral et des deux membres de la loi locale.

"Tenez vos sacs à vomi à portée, officiers. Ça n'est pas toujours évident, ils simulent les éléments d'équilibre et d'atmosphère qui leur sont naturels. Avec le temps, ils deviennent bons... mais oublient le besoin de plein de petits paramètres."

Donovan, qui avait l'habitude d'être sur la route et dans les airs, ne sourcilla pas. Hilton nous dessina une magnifique ride du lion visible depuis la lune, et Lopez regarda un rien soucieux vers l'appartement en-dessous, où il avait dû laisser le sien négligemment.

Habitué ou non, Arrow eut brièvement le souffle coupé en voyant débarquer Bareer Wot en uniforme illuminé, accompagné de Power Girl.
C'était toujours quelque chose. D'autant plus à Star City, où l'on avait guère besoin de regarder vers le haut.

L'As de coeur (Libre)  Green-Arrow-DC-Heroes-Who-Have-Done-Nothing-1

Il attendit que l'alien fut à portée et ait exprimé les premières courtoisies pour lâcher ses premières réflexions de pince-sans-rire désabusé du système, avec un léger rire un rien rocailleux porté par son système de modulation vocale.

"C'est moi ou quelqu'un veut retirer quelque chose de cette commission ? On déplace beaucoup de petits pour un crime qui, dans le casier de ce gros poisson n'aura que l'air d'actes mineurs, j'imagine ?"

Aftermath avait tout de même fait enlever la nièce du président du monde libre, elle-même représentante d'une certaine part de fonctions juridiques. Il avait attrapé en route un être à l'effigie de l'archer d'émeraude venu d'une tout autre dimension et engagé une tueuse d'envergure quasi-planétaire - pour une vieille boule de boue comme notre vieille Terre - et commencé quasiment à installer un comptoir commercial sur notre planète, avec trois criminels assez virulents comme nouveaux contacts sur son répertoire. Ces derniers n'étaient d'ailleurs pas bien vivaces pour le moments. Il s'était attendu à moult reproches de leurs parts, des menaces de charges d'arrestation abusives et tutti quanti, mais pour le moment c'était le calme plat de la part de Kraken, Vertigo, Brick et même Cheshire. A croire qu'eux aussi avaient autre chose en tête pour les suites de cette histoire, et attendaient de voir se dessiner les opportunités, économisant leurs forces comme de bons prédateurs intelligents.

Ollie dissimula un sourire en voyant le marshal, l'inspecteur et le lieutenant passer par toutes les couleurs - lui-même n'était pas exempt de réactions antagonistes de son oreille interne dans cet environnement simulé par un extra-terrestre peu connaisseur de l'atmosphère terrestre et des sensations qui sont intégrées sans réfléchir à chaque instant par les autochtones.
Il sentit Jade Nguyen s'agiter un tant soit peu au bout de sa laisse (façon de parler... enfin presque) et lui laissa un peu de mou à ses fers. Elle lâcha une grosse quiche qui traversa la structure vert translucide comme si la régurgitation n'avait jamais eu lieu - si ce n'était pour les bruits peu ragoûtants émis par la gorge de la tueuse.

Le groupe et la Kryptonienne furent approchés par la volonté de Bareer Wot jusqu'à ce que les GL appellent une Sector House.
Une immense lanterne en forme de quartier général, ou peut-être l'inverse.

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Pas en très bon état, elle était supposée abriter des cellules, des quartiers, un arsenal en cas de besoin et toutes sortes de salles et d'emplacements à la convenance des membres et officiels de passage ou assignés pour la durée d'un mandat ou d'une mission.
Oliver constata rapidement que l'état de la cabane de commodité n'était pas habituel.
Même si les feux ne brûlaient pas dans l'espace de même manière que sur un monde habité, certains marqueurs de violences récentes commençaient à se faire remarquer en approchant l'intérieur de la structure.

Filant comme le vent, Power Girl revint rapidement annoncer ce qui sembla finalement logique... et rallonger des événements que l'on avait définitivement trouvé un moyen de faire traîner jusqu'à cette conclusion inévitable.
Aftermath s'était fait la malle.
Soit qu'on avait organisé son évasion, soit qu'un cartel avait ses propres projets pour lui mort ou vif.
Oliver n'exprima pas d'expression de sa surprise. Les quatre criminels, bien que devenant de plus en plus nerveux, y allèrent chacun de son rictus ou de son éclat de rire nettement plus franc. Les trois agents de l'ordre terrien eurent tous le même rideau de sueur qui perlait par-dessus le malaise précédent de traverser l'espace, bien loin de leur zone de confort ; imaginer les suites de tels événements dans ce qui devait leur paraître comme un vide juridique plus immense encore que celui de l'espace devait leur être particulièrement insurmontable.

"Bon. Si la matrice de traduction universelle fonctionne encore, on va pouvoir..."

Il eut droit à trois acquiescements.
Hilton embraya du côté de l'armurerie, un peu guidé par ses rêves de gosses d'être un héros américain comme on en voyait au cinéma.
Lopez se fraya un chemin à travers les décombres en direction des registres, pas certain d'y entendre grand-chose mais prêt à y déceler quelque chose grâce à l'outil multifonctions du détective : ses tripes.
Haley Donovan se mit en tête de trouver l'équivalent dans ce souk en miettes d'une machine à café, pour mettre à l'aise leurs quatre invités avant de leur présenter l'ensemble de bouilles cassées qu'avaient accueilli les lieux grâce à registre qu'apporterait le collègue.
De drôles de duos furent formés, avec les gentils flics Andrew Lopez et Donovan dans la salle de repos interrogeant les vilains terriens qui semblaient franchement hors de leur petite mare. Et l'archer indompté accompagné du lieutenant "papa ours" Lucas Hilton armé de drôles de pétoires cosmiques, prêts à secouer quelque peu les témoins et survivants des cellules d'émeraude tandis que Wot et Karen passaient en revue les images de sécurité.

Hilton et Arrow secouèrent pas mal notamment un Gordanien - reconnu en qualité de son espèce grâce à un fichier tenu à jour par Roy Harper, Oliver le remercierait pour ce morceau d'info assez inutile en fin de compte - qui semblait s'appeler Negaar, ou Neegarr.

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"Quoi ? Vous n'sentez pas l'odeur de fennec et de lubrifiant moteur, les singes sans poil ?"


Ça finissait par pénétrer à travers l'épaisse caboche d'Oliver ; le sentiment d'être dépassé.
Il laisserait le lieutenant Hilton s'amuser un peu avec son flingue géant de l'espace et son bavard plus ou moins coopératif à casque et écailles.
Il croyait comprendre, et après un signe évasif à son contact devenu habituel dans la police, il partit retrouver l'officier Green Lantern et la super-héroïne, qui justement confirmaient ce qu'il commençait à craindre : Lobo était venu là.

"Tout le monde va pas saisir la référence, mais... On est à deux têtes de reformer les Douze Salopards, là... Ce qui ne saura être de trop si l'on doit dénicher ce foutu métalleux alcoolo et ses plans foireux à travers l'univers, afin d'exfiltrer Aftermath... Je n'sais pas si je dois avoir mal à la tête ou sentir l'appel de l'aventure dans mon estomac."

Il leva alors le visage en direction du Green Lantern, avec une pensée du coin de l'oeil pour Power Girl, qui connaissait le loufoque des relations terre-espace-comploteurs fous sans jamais s'être résignée à s'y habituer.

Il hésitait franchement à priver Xeen Arrow de sa cure forcée de désintoxication pour le faire venir les rejoindre. Il garda cette carte dans la manche, sans savoir s'ils pourraient la jouer par lui suite.
Cependant il tenta un mime maladroit et simpliste à l'intention de PG pour lui signer ce qu'il estimait représenter le géant télépathe à son image et l'hésitation à le recontacter.

"Le lieutenant Hilton interroge un Gordanien," tout de même, il remercierait Arsenal pour lui avoir permis de placer ce petit élément de culture du cosmos, "... le marshal Donovan et l'enquêteur Lopez ont l'air d'essayer de sonder nos suspects un peu plus habituels avec du café et un trombinoscope... Je crois que ces gens aiment leur job. On leur dit que c'est pas la peine parce que l'anneau va nous donner toutes les réponses... pas vrai ?"

Oliver Queen se doutait que ce n'était jamais aussi simple.
Même si la plupart du temps avec Hal, c'est surtout lui qui lui disait de laisser le protocole et son historique de navigation officiel en-dehors de leurs affaires.
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JSA
Re: L'As de coeur (Libre) Lun 13 Juil 2020 - 9:36

- Avec les menaces de Luthor nous devons déterminer s'il s'est associé à lui ou non, commenta Barrer Wot à la remarque désinvolte d'Oliver. C'est, comme vous dites, un "gros poisson", mais reste à savoir jusqu'où il est récemment allé, surtout avec le réseau qu'il a essayé de mettre en place sur Terre.

Une fois le triste constat partagé, chacun y alla de sa petite activité sur les lieux avant qu'Oliver ne nous rejoigne et fasse du Green Arrow. Je commençais à comprendre pourquoi lui et Hal Jordan s'entendaient si bien... Il comptait visiblement sur le nombre pour nous permettre de retrouver Lobo, Barg et Aftermath.

- "Pas de trop" ? Moi je compte sept personnes (voire huit) qui ne sont pas vraiment taillées pour l'espace, d'autant qu'il y en a quatre qui ne seront pas du genre coopératif, rétorquai-je.

Déjà que si Green Arrow voulait suivre on allait devoir aviser, s'encombrer des autres allait rendre l'opération plus qu'hasardeuse.

Oliver fit ensuite des gesticulations dans ma direction. Je fronçai les sourcils alors qu'il semblait proposer de grandir ? De s'agrandir ? Qu'est-ce qu'il a son chapeau... Ah non, Xeen Arrow ! C'était déjà une proposition moins débile. Je hochai de la tête pour signifier que c'était une idée avec laquelle j'étais déjà plus en phase.

- On va commencer par mettre le Corps au courant de cette évasion et ce qu'elle implique au niveau de le Lobo et de Barg, lança Barrer, sentant que la conversion se tendait, il se tourna ensuite vers l'Archer émeuraude. L'anneau va pouvoir les sonder un peu, mais avoir toutes les réponses parait illusoire.

Le Green Lantern s'élança pour trouver les criminels tandis que son anneau transmettait un rapport complet à ses supérieurs.

Les bras croisées, je regardai encore un peu la projection de Lobo et de Barg avant de me retourner vers Oliver. Il y eut un blanc. Nous n'avions finalement pas grand chose à dire, ou en tout cas moi de mon côté.

- Un "gordanien". Ils viennent de quelle planète ? demandai-je pour "alimenter" une conversation morte-née.

Je finis par prendre la direction du Green Lantern pour assister à l'éventuel interrogatoire.

Les criminels avaient une posture qui laissait croire qu'ils maîtrisaient la situation. Avoir des informations qui intéressaient leur interlocuteur semblait nourrir l'illusion de leur inviolabilité. De son côté, le Gordanien palabrait sans mal. Il ne disait pas grand chose sur Aftermath étant une brute à la solde de Barg et de sa petite troupe, mais il était volubile, gouailleur, vaniteux, jouant clairement avec le terrien. Il n'avait pas travaillé avec Lobo qui faisait cavalier seul sur cette opération. Barg, par contre semblait avoir tout intérêt à récupérer Aftermath en un seul morceau, c'était en tout cas les ordres qu'il avait donné à grand renforts d'insultes et de menaces.

Donc, au pire, trois camps : Aftermath ; Barg (s'il n'était pas associé au précédent) et Lobo. Au milieu de tout cela, un Chili et Xeen Arrow (éléments collatéraux ?).

L'anneau scannait les criminels qui commencèrent à parler de leurs droits bafoués.

Kraken s'agitait mal à l'aise, Vertigo paraissait prit dans une forme de méditation. Brick vociférait le plus fort. Cheshire, elle, semblait s'amuser de cette situation.

- Intéressant, murmura Wot, Aftermath aurait apparemment beaucoup parlé du Remote Sector.

- Traduction ?, fis-je.

- Ce n'est pas le secteur le plus lointain de l'univers connu mais presque, indiqua Wot, très isolé et sans Green Lantern, à la différence du Far Sector. C'est une zone très...

La Sector House fut alors secouée. Barrer eut une hésitation. Mauvais signe. Des projections holographiques du terrible Barg nous entourèrent.

"Petit avertissement..." commença l'enregistrement.

De plusieurs points de la pièce, des rayons verdâtres frappèrent Wot qui hurla de douleur. Je visais un premier dispositif de ma vision thermique pour le faire sauter, mais il y en avait encore trop.

"... pour éviter que vous ne fassiez la bêtise de me suivre..."

" Charge 0%" indiqua l'anneau du Green Lantern alors qu'il s'éffondrait inerte et que les rayons se coupaient tous.

La Sector House trembla de plus belle. Je me mis à léviter dans la pièce pour éviter d'être dérangée par les secousses. Je scannais le bâtiment...

Puis nous entrâmes, sans ménagement, dans un tunnel hyper-espace.

Où nous réapparûmes ? Nul ne pourrait le dire de suite. Toujours est-il que criminels comme policiers se sentaient mal de ce voyage inopiné. Wot était dans les vapes, le Gordanien secoué.

- Je vais voir ce qui se passe à l'extérieur, soyez sages, indiquai-je au groupe hétéroclite, même si je n'entendais pas les laisser trop longtemps seuls. Trop de criminels/mercenaires et pas assez de gens de bien.

Je quittai les installations et scrutai les alentours. Un Soleil Jaune (ouf), des astéroïdes, mais surtout, des planètes habitées par des civilisations avancées non anthropomorphes. Des vaisseaux arrivèrent. Scan rapide. Un symbole... Blackfire !

Pas le temps de faire du tourisme. Je revenais sur place, mon visage montrait clairement que les choses n'allaient pas bien.

- On a des troupes de Blackfire sur le dos, je ne sais pas où on est, mais au milieu d'une lantern verte avec Barrer hors service, on va pas avoir le choix, faut partir.

J'allais vers un communicateur en espérant qu'il fonctionne et tapais un numéro. Le genre que l'on apprend par coeur après sa première virée dans l'espace, pas vraiment un numéro d'urgence, pas vraiment le numéro d'une ligne super-héroïque, mais le genre de numéro qui vous sauve la vie.

Quelques secondes plus tard, la chose la plus incongrue apparut devant les yeux médusés des non-initiés : un taxi. D'un jaune rutillant, doté de roues superflues mais délicieusement rétros. Les lignes chromées brillaient de mille feu tandis que l'enseigne envoyait une lumière jaune, douce et réconfortante qui disait "Don't Panic". Le Space Cabbie était là.

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Le Space Cabbie !

Gentleman devant l'éternel, il sortit de son véhicule, son uniforme vert parfaitement entretenu, pour s'incliner en enlevant sa casquette. Il considéra le groupe, sans préjugé. Il avait conduit tant de personnes illustres et de moins illustres qu'une course n'était à ses yeux qu'une course, quoiqu'avec le taux de costume dans la troupe, il se doutait qu'elle serait intéressante.

- M'sieurs dames, pas que je veuille vous presser, mais y'a une armada qui vient vers vous et...

Le bâtiment trembla. On lui tirait dessus.

- Tout le monde à bord ! hurlai-je en décollant.

- Y'a pas de place pour tout le monde là-dedans ! grogna le Gordanien.

- Tu as le choix entre une place comprimée et un rendez-vous avec Blackfire, répliquai-je. Je n'oblige personne.

La créature se précipita pour avoir une place. Le Space Cabbie décida de reculer sa banquette arrière pour que les gens puissent avoir un "minimum de confort".

- Destination ? demanda-t-il alors qu'il aidait à faire rentrer le Green Lantern dans le coffre.

Je regardais Oliver.

- Vous, vous repartez sur Terre... lançai-je.

Un nouveau tir fit sauter toute l'électricité de la station.
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Re: L'As de coeur (Libre) Jeu 1 Oct 2020 - 13:28

La Sector House meurt.
Assassinée par Blarg et Lobo, du moins semble-t-il pour ceux qui vivent ses derniers instants de charge.

La station autonome Green Lantern perd de plus en plus sa superbe.
Elle est même déplacée avec ses passagers par un tunnel quantique.
L'oeuvre d'un Barg apparemment très satisfait de lui-même.

D'un coup, ils deviennent les envahisseurs dans un espace sous protection de la tamarienne, Blackfire.
D'un coup, la charge du Lantern Bareer Wot est descendue à zéro.
Le reste du système d'alimentation de la lanterne d'hébergement suit.

Puis, une image macule les parois.

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Lorsque l'électricité disparaît, une forme énigmatique s'affiche sur les murs.
Est-elle liée aux événements ?
Une répartie vient immédiatement y répondre dans un crépitement.

"Hrm... La loi de Mmmurphy... Bien connue de nos lumières de Wall Szzzstreet ! Czzzc'est pas grave, puissszque je szzuis là !"

Le bourdonnement vocal voyage à la vitesse de la lumière d'étincelles en arcs électriques jusqu'aux dernières lumières. Celles de l'anneau vert.
Prenant possession de la lumière verte de volonté qui en émane, une silhouette se forme.
Aveuglante, lumineuse.

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Une forme d'énergie qui transcende le spectre de la volonté.
Et qui parle, stabilisant sa voix sur les systèmes de l'anneau.

"Daniel Brickwell de la Terre
- oh, c'est quoi ce baratin -
Brick, l'argent des éminences sombres de la finance m'a payé pour ta caution !
Cheshire aussi, allez, rise and shine!
Vos actions sont plafonnées à la sphère terrestre à vous de les faire fructifier."

À ces derniers mots, un nouvel éclat de lumière se fait.
Plus éblouissant encore.
Accompagné d'un phénomène d'implosion dans l'air.

L'As de coeur (Libre)  5

Lorsque les sens s'habituent de nouveau à la pénombre, il devient évident que Cheshire et Brickwell ont disparu.

"Heeey ! ET MOI ?!"

Récrimination de Werner Vertigo, le maître de la désorientation.
Aucune réponse.
L'être qui a téléporté Daniel Brickwell et Jade Nguyen est parti.

"Tous des enfoirés !"

Le nationaliste Vlatavien donne un coup de poing rageur dans le fuselage.
Le sourire de Green Arrow qui en résulte ne dissimule en rien sa propre mine contrariée.

"Messieurs-dames, Power Girl, je crois qu'à un moment ou un autre nous devrons retrouver nos filles de l'air sur Terre."

Le visage courroucé de la Marshall Donovan et celui carrément perdu de l'officier Lopez demeurent fermés.
Ils sont habitués à suivre des pistes, mais aussi des ordres.
Trop de chefs dans la cuisine, alors il faut prendre une décision.

"Réglons un problème à la fois."

Ollie se glisse entre Neegarr-truc et le Lieutenant Hilton, chacun plutôt large d'épaules.
Puis, une fois logé dans l'habitacle, il pose une paume derrière le siège de Space Cabbie.

"Taxi, on a un gros poisson à capturer, dans le Remote Sector !!"

Oliver et sa passion de l'esprit de contradiction.
Il refuse simplement une course pour la Terre.
Green Arrow rejette l'injonction de Power Girl, pour intimer au Cabbie de les conduire aux confins de l'espace.

Il choisit clairement l'aventure spatiale, pour lui-même, pour Hilton qu'il commence à connaître, incidemment pour Lopez et Donovan, le Gordanien ainsi que Kraken, et surtout pour laisser bouillir le Comte Vertigo dans son jus jusqu'à l'échéance où sa vengeance contre les téléportés et leur téléporteur le conduirait à les vendre tout simplement aux autorités américaines.
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