Des forces qui vous dépassent [ L'ogre / La banshee]

Armagh- Irlande

Il faisait un temps de chien. Un temps tellement exécrable qu’il refroidissait les os de ceux qui étaient contraints de sortir dehors pour peu qu’ils se prennent ces averses. Une semaine entière de pluie torrentielle avait rendue les routes difficilement praticable pour les chariots.

Et cela tombait pile au moment où le Clan McDougal était signalé se mettre en mouvement avec une cinquantaine d’hommes d’arme a cheval et a pied. Pas de quoi faire peur au clan voisin qui comptait près de deux cent hommes prêts à se battre rien que dans les murs de la cité. Bien plus aux alentours, mais leur venue était compliquée par le temps abominable.

Sur le chemin boueux qui menait à la ville une colonne de soldats s’arrête avec à leur tête leur dirigeante, Siobhan MdDougal. Equipée pour la guerre.

Celle qui disait on effectua une nuit un rituel ancien la liant pour toujours aux forces païennes qui jadis faisaient de ces terres une terre de magie. Cette femme n’aurait jamais du avoir un tel pouvoir, elle aurait du périr dans l’accomplissement de son rituel destiné à lui accorder la direction du Clan dont elle était l’héritière spoliée. Pourtant elle avait survécu et massacrée sa propre famille des hommes vigoureux et rompus au combat. Au petit matin quand elle ressortit de Castle Broen il ne restait qu’elle pour diriger une population apeurée car la nuit du massacre on entendis crier à des lieux de là. Les anciens le dirent alors au plus jeune, ce cris abominable était celui d’une banshee. Et maintenant chacun de ses hommes le sait: S'il pleut avec une telle intensité depuis une semaine c'est à cause d'elle.


“Vous êtes un ogre de parole.”


Lança t’elle à celui à qui elle avait donné rendez vous ici. L’ogre au nord du mur d’Hadrien qu’elle avait rencontré et avec qui elle avait passée un accord, celui qu’il l’aide a faire tomber cette cité qui lui faisait face. Siobhan McDougal a des ambitions, et se donne les moyens de les réaliser.

Lorsque l’Ogre des Brigantes se laissa tomber sur le sol les McDougal sortirent leurs armes et brandirent leurs boucliers comme si ils auraient été d’une quelconque utilité. Revêtu d’une grande peau d’ours sombre le Croquemitaine sauta par dessus un muret pour venir parler avec leur cheffe qui leur fit signe de la main d’abaisser leurs armes. Ils avaient peur, cette créature massive impressionnait et aucun n’avait eu vent de la discussion de Siobhan avec lui en écosse aussi ne s’attendaient ils pas à le découvrir ainsi, se joignant à leurs forces.

“La porte n’est pas encore fermée ni la grille abaissée mais ils le feront en cas d’attaque. La solution la plus sage serait d’attendre la nuit mais j’avais pensée faire plus audacieux. Profiter de la pluie pour les prendre de vitesse car lorsqu'elle est aussi intense elle alourdis les flèches encochées et dévie légèrement les tirs vers le bas, rendant les archers moins précis.”

Elle releva sa lame pour désigner le corps de garde au dessus de l’entrée.

“Si vous escaladez la muraille et attaquez le corps de garde vous devriez pourvoir sécuriser la poulie de fermeture de la herse. Pendant ce temps nous avancerons sur la plaine et nous occuperons des quelques gardes devant la porte. Une fois franchi vous et moi attaquons le donjon tandis que mes hommes occuperons le corps de garde vidé. On s'enferme dans le château, on tue ceux qui résistent et faisons des prisonniers. Ils me sont plus utiles vivants que morts ce château ne se défendra pas tout seul à l'avenir.

Elle proposait, il disposerait. Si cela lui allait il pourrait partir à l’assaut et eux feraient leur part. Le combat s’annonçait rapide et sanglant.

La jeune cheffe de clan écoutât la réponse de l’ogre qui mettait en doute les chances des fantassins McDougal dans cet affrontement. Elle le regarda et perçu la peur, elle entendait assez distinctement les sons qu’ils faisaient malgré le bruit de la pluie. Pour certains c’était a peine si les dents ne claquaient pas. Elle s’approcha du talus et commença a le descendre pour marcher à coté de l’Ogre qui sortait son étrange arme qui ressemblait à la fois à une serpe et à un grapin. Peut être faisait elle les deux à la fois?

“Nous allons prendre cette ville tous les deux.”

Folie. Pure folie pensent beaucoup de ses hommes. Mais si elle veux mourir là bas à la rigueur est ce que ce n’est pas tant mieux pour eux de rester à l’écart?

“Je m’occupe des deux gardes en bas.”

Puis lui faisant signe de la tête que le moment est venu elle s’élance en courant, un sourire aux lèvres. Et elle court vite, plus qu’un cheval au galop. La distance la séparant des gardiens situés en bas est avalée si rapidement dans la pluie torrentielle et avec si peu de bruit par rapport au son que faisait un cheval que le premier garde l’aperçu alors qu’il était déjà trop tard. Passant à coté de lui avec son épée elle lui tranchait la gorge et il s’effondrait au sol les mains jointes pour tenter vainement de ralentir sa mort.

“Hé! Stop! - Hurk!”

Le second subissait le même sort et elle faisait un virage sur l’herbe trempée, manquant de déraper et finir dans la boue. Elle maitrise mal ces pouvoirs nouveaux mais les ressentir lui donnait un sentiment d’ivresse incommensurable. Chaque mort faisait monter cette adrénaline en elle ou était ce autre chose? Quelque chose de plus mystique, une soif de sang qui ne demandait qu'a être étanchée? La lame et l’avant bras droit couvert de sang elle s’élance désormais vers l’entrée en regardant au dessus d’elle pour vérifier si l’Ogre avait bien avancé au dessus des remparts. Elle allait entrer à l’intérieur de la cité et sentait que rien ne lui serait impossible désormais.

Elle était passée et l’Ogre aussi. La herse était sécurisée et les quelques gardes qui avaient tenté de les arrêter ou de sonner l’alarme baignaient dans leur sang ou dans le sable du Seigneur des Rêves. L’agile masse de muscles fait de l’humour et Siobhan hausse les épaules.

“Marrant?”

Peut être pas à ce point pour elle non. Plaisant oui, vivifiant même. C’est déjà trop. Parce qu’ils étaient entré dans la ville des habitantes qui transportaient des paniers lâchent ceux ci pour partir en courant en les apercevant et des hommes qui travaillaient à la construction d’une toiture se figent, n’osant pas crier à l’aide de peur qu’il leur arrive quelque chose. Siobhan les voit et serre la poignée de son épée avant de se tourner vers son compagnon de massacre.

“Armagh ne tardera pas a être au courant que nous sommes entrés et je ne compte pas tuer mes futurs sujets sans raisons valables. Qu’ils portent des armes et cherchent à nous stopper en est une.”

Elle désigna du doigt le château de la ville situé sur une butte.

“Si nous prenons par surprise la demeure du seigneur nous pourrons le capturer.”

Et monnayer sa rançon à quelques riches membres de sa famille, comme elle avait déjà émise l’idée de le faire lors de sa visite dans les marais d'Ecosse. Comme il semblait vouloir plus d’action et de danger elle l’invitât à la suivre et couru dans les ruelles de la cité en évitant les habitants décontenancé par l’attaque surprise de deux individus, ne faisant jaillir sa lame que pour embrocher deux soldats sur sa route.

Les soldats eurent le temps de fermer les lourdes portes du donjon du seigneur à leur approche et une corne de brume sonna sur le toit de celui ci. Ils savent maintenant mais bien tard, ils étaient litteralement aux portes de la plus haute autorité de la région. Une flèche siffla près de Siobhan qui s’approcha d’une maison pour se saisir d'une porte et en faire sauter les gonds juste en la tirant vers elle avant de la maintenir d’une main au dessus d'elle comme un pavois que même les hommes les plus forts ne s’essaierait pas à manipuler tant il était lourd. Tandis que des flèches se plantaient dedans elle s’adressait à l’Ogre.

“Vous pouvez enfoncer cette porte?"

L’ogre avait démoli la porte et tué les gardes derrière celle ci. Dans la salle principale du donjon les cadavres jonchent le sol et d’autres hommes d’armes reculent en entendant tonner la voix de celui contre lequel ils n’avaient aucune chance. Ce fut au tour de Siobhan d’entrer et poser son épée rougie contre un pilier de pierre. Personne ne moufte en face.

“Je prendrais cela pour une reddition implicite."

Elle enleva ensuite les protections de cuir qu’elle portait ainsi que son tabard qu’elle utilisa pour essuyer ses cheveux trempés et le sang sur son bras, vêtue de lin elle attendit alors qu’il arrive. Le seigneur local. A peine entra t’il dans la pièce venteuse qu’il aperçu cet étrange duo, cette…créature musculeuse et cette femme à l’apparence fragile mais aux yeux durs.

“Qui êtes vous?”

“Siobhan McDougal première née de Garett McDougal et cheffe de mon clan.”

Tout s’était passé si vite. La ville avait été prise en quelques minutes et on aurait pas imaginé les McDougal si près de celle ci. C’est ce monstre avec elle et ces pouvoirs qu’on disait qu’elle avait. Le seigneur d’Armagh fait un signe de croix et avance d’un pas.

“Que voulez vous?”

Siobhan marcha jusqu’à lui et passa juste à coté, il cru bien instant qu’elle lui tordrait le cou mais elle n’avait fait que l’effleurer. Au lieu de cela elle s’arrêtait devant les armoiries sur les murs.

“Remplacer ces bannières par celle de mon clan.

Le seigneur ravala sa salive puis tâcha de bomber le torse pour se donner un peu de la prestance qu’il n’avait pas eu jusque là.

“Et de l’or? Vous en voulez?”

Il regardait aussi du coté de l’Ogre et la jeune rousse fit une petite moue en haussant les épaules.

“Moui bien sûr on va prendre l’or aussi. Evidement.”

“Vous n’y pensez pas McDougal. Votre clan n’a pas les moyens de-”

“...Avions nous les moyens de forcer les portes de cette ville et tenir cette discussion dans votre salle? Oubliez tout ce que vous croyez savoir sur la guerre, vous faites face à des forces qui vous dépassent. Acceptez le ou mourrez écrasé comme un cloporte.”

La voix de la jeune femme avait été des plus forte, étrange, comme si elle surgissait de l’au delà. Alors que le regard de la banshee semblait se poser sur lui comme sur l’un de ses sujets les plus dispensable l’homme s’inclina doucement en avant, non sans trembler.

“Bien Milady”

La cité était à elle et L’Ogre qui avait permis de la faire tomber y était pour beaucoup. Elle se tourna donc vers lui et s’en approcha.

“Il semblerait que nous ayons un nouveau lieu ou festoyer ce soir.”

Elle savait qu’il aimait la bonne nourriture et il y aurait certainement dans les réserves du noble de quoi se nourrir plus que convenablement.

Armagh est tombée, et dans la grande salle du château Siobhan et le seigneur local discutent à la même table que l’Ogre de la suite. Il sera prisonnier au donjon mais bien traité pour avoir eu la bonne idée de se rendre sans esclandre quand il ne fut aucun mystère que toute résistance était futile. Les hommes du clan McDougal ont été appelé à l’intérieur du donjon et les murs d’enceinte et ceux d’Armagh invités à rentrer chez eux en laissant leurs armes ici. Viendra le temps où ils seront appelé à porter les couleurs des McDougal mais chaque chose en son temps, pour le moment il fallait acter le changement de main par un banquet celui des vainqueurs.

Parce que l’ogre en avait donné l’ordre la porte fut réparée avant la tombée de la nuit et c’est à la famille du seigneur local femme et enfants compris que Siobhan fit goûter les plats qui seraient servis, les plus petits versant toutes les larmes de leur corps. Ce fut tout transpirant que le seigneur pria dieu qu’aucun de ses hommes n’ai tenté d’empoisonner le repas pour se débarrasser des envahisseurs.

Quand la table fut mise le soir venu des bardes furent “invités” à jouer même s’il ne faisait aucun doute que trois quart des invités auraient bien voulu être ailleurs. Alors que la nourriture était abondante et que l’alcool coulait à flot Siobhan se penchait vers un de ses hommes pour lui parler malgré le bruit ambiant.

“Rendez vous au bordel et ramenez en les plus belles femmes.”

Amusée elle se resservit du vin en se disant qu’ainsi la soirée de l’Ogre serait parfaite, celui ci appréciant tant la bonne chère que la bonne chair. Tout se déroula sans incident et au bout d’un moment même le visage des vaincus changea quelque peu. Ils comprenaient qu’ils allaient survivre, c’était déjà pas mal non? Alors que la soirée touchait à sa fin et que même la banshee ressentait l’ivresse de l’alcool un de ses hommes vint s’adresser à elle.

“Milady un homme demande à vous rencontrer.”

“Il attendra demain, si j’ai le temps et l’envie.”

“Il…il sait se montrer trés convainquant.”

Le visage juvénile pris un air courroucé et elle posa son verre, ne cachant pas son mécontentement. Ils ont gagné oui ou non? Alors qu’on leur foute la paix!

“Et moi je ne suis suis pas convainquante quand je te dis de le virer de là?”

“Si madame! Je dois juste vous en avertir, c’est un Lord anglais.”

Intriguée elle lui fit signe du menton d’aller lui ouvrir et ce fut par la petite porte qu’il entrât. Discret dans toute cette cacophonie de musique et d’hommes saouls son regard perçant scrute la Banshee L’ogre et tout ce qui l’entoure. Siobhan approchant il s’incline pour faire une révérence dénotant des origines de la haute aristocratie.

“Sir Lexington Luthor Duc de Hereford. Navré de vous déranger à ce banquet mais l’attelage qui me transportait s’est embourbé à quelques lieues, m’accorderiez vous l’hospitalité pour la nuit?”

Ivre Siobhan ne sait pas trop quoi lui répondre, ne voyant pas ce gars comme quelqu’un de vraiment menaçant. Quelqu’un devra le faire à sa place sans quoi elle le laissera en plan pour retourner choir sur la chaise du seigneur.

L’Ogre vint “ accueillir” avec de gros guillemets Sir Lexington Luthor, c’est a dire à sa manière: Joviale mais tout sauf mondaine, il est l’antithèse parfaite du lord raffiné en face d’eux. Le duc de Hereford le considère comme de la plus basse extraction et ce n’est pas la cheffe d’un simple clan Irlandais qui lui ferait avoir beaucoup plus de respect. Peut on appeler çà une noble? Chef de clan écossais c’est déjà pas terrible mais Irlandais pouah! Ont ils seulement une âme ces rouquins?

Il n’est pas là par hasard, le problème d’attelage n’est qu’un prétexte. Plus intriguant encore si seulement l’Ogre et la Banshee le savaient mais aucun navire, aucun cheval et aucun moyen d’information ordinaire n’auraient du permettre au Lord d’arriver si vite pour rencontrer les nouveaux maitres des lieux. Soit un des McDougal n’a pas su tenir sa langue et a parlé de l’attaque prévue à un espion de l’anglais bien avant qu'elle ai lieu soit…c’est surnaturel. Il répondit à L’Ogre tandis que Siobhan restait à côté de lui. Tous deux étaient désormais loin des oreilles indiscrètes et il pouvait donner le véritable motif de sa venue, d’autant que la créature du nord l’avait reconnu.

“Ma réputation me précède apparemment. J’essaie d’ordinaire d’agir discrètement mais…il n’est pas étonnant que l’Ogre au nord du Mur d’Hadrien se souvienne de moi.”

Comprenant qu’il connait trop bien ses interlocuteurs pour qu’il soit réellement perdu et en quête d’un refuge Siobhan s’approcha d’un pas en serrant les poings.

“Qui êtes vous au juste, et que venez vous faire ici?”

Un sourire amusé apparu sur le visage du noble qui metait ses mains grandes ouvertes devant lui pour indiquer qu’il était désarmé et ne cherchait pas l’affrontement.

“Doucement Banshee, excusez mon approche cavalière. Cette ruse sur le motif de ma venue n’était destinée qu’a tromper les hommes qui nous entourent mais je ne ferais pas cet affront à vous. Je vous ai dit comment je m’appelle. Je suis riche, un des hommes les plus riche d’Angleterre. Et je…reconnais chez vous des êtres d’une force exceptionnelle, prendre cette ville comme vous l’avez fait à deux…non vraiment.”

Il passa ses mains dans son dos et s’éloigna un peu des bruits de la fête pour marcher sous l’une des voutes sombre du château où il pourrait leur parler à l’écart comme l’intriguant de compétition qu’il était.

“Je veux faire appel à vous pour enlever un enfant sur les terres du roi Wilson de Northumbrie. Je vous couvrirais d’or pour çà.”

Siobhan a un moment de recul. Ca l’intéresse évidement, de l’or il en faudra si elle veux conquérir l'Irlande les soldats ne vont pas se payer tout seul. Mais c’est qui ce gosse?

L’Ogre donnait raison à certaines légendes et acceptait d’ajouter le kidnapping d’enfants à son CV, Siobhan quand a elle se prêtât a une réflexion d’a peine cinq secondes.

“Si c’est bien payé…”

Elle s’approcha de l’une des portes en bois du château et un serviteur s’empressa de l’ouvrir pour elle, laissant entrer les trois conspirateurs. Sir Lexington Luthor s’approcha d’un guéridon pour y déposer ses gants avec un sourire, heureux qu’une telle association entre son intellect, la puissance brute de l’ogre et les cris de la banshee soit possible.

“C’est l’enfant de Cara Sorel duchesse Normande en exil que j’ai eu le déplaisir d’approcher. Un être…angélique diront certains, elle vient du ciel c’est la seule certitude. Je pense qu’il s’agit d’un démon extra-planétaire pour ma part, un démon particulièrement puissant.

J’ai réussi à la faire bannir de la cour du duc mais elle a trouvé refuge chez le roi-mercenaire Slade Wilson, un homme puissant dont même la cour du Roi Jean Constantin aurait des raisons de se méfier. Votre cible s'appelle Wil-El, c'est un bâtard de sa race et humain qui potentiellement héritera du trône de Normandie. Il est le point faible de Cara, c’est pour cela que je veux que vous vous en preniez à lui.”

Même si cet enfant n’était pas le seul point faible de la créature venue des étoiles. Cette roche verte qu’il avait en sa possession en était une autre et il saurait l’utiliser à bon escient…Le moment venu Cara Sorel montrerait son vrai visage et peut importe si l'Ogre et la Banshee y survivent. Seul comptait qu'on voit Sorel comme le danger qu'elle est.

HJ:

Spoiler: