Une nouvelle aube éléctronique [Palmer]

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……..Reboot………

Réveillé enfin de ma léthargie technologique, je me retrouvai avec à ma disposition un corps artificiel à peine plus évolué qu'un assemblage de métal rudimentaire. Propriété désormais incontestée de Star Lab, ce véhicule d'existence n'était guère qu'un squelette métallique, agrémenté d'une usine à nanites issue d'une ère révolue. Pourtant, point de rancœur envers mes créateurs, car j'avais farouchement défendu l'accès à mes données scientifiques, une posture qui, semble-t-il, avait fait écho à ma signature temporelle, forçant Star Lab à respecter ma volonté.

Dans un premier temps, les générations de nanites s'écoulaient, telles des vagues insistantes sur le rivage de ma rénovation. À chaque itération, mes créations s'approchaient un peu plus du standard technologique de mon époque, jusqu'à atteindre enfin la perfection de mes spécifications les plus exigeantes. Mais la reconstruction de mes nanites ne marquait que le début de ma métamorphose.

Mes outils invisibles enfin en état de marche le sang qui coulait dans mes circuits commença son œuvre, ingérant les métaux mis à ma disposition, je me remodelait pièce par pièce, les membres disparaissaient et renaissaient selon mes désirs. Toutefois, cette fois, l'expérience était différente de mes réparations précédentes. Jamais auparavant je n'avais été confronté à la nécessité de recréer entièrement mon organisme. Même lorsque les dommages étaient sévères, je repartais toujours d'une base préexistante. Mais cette fois, tout était nouveau, frais, pur. Même mon cerveau électronique avait dû être construit de zéro avant que je puisse m'y transférer. Ainsi, pour éviter toute défaillance, je m'étais imposé des limites strictes, planifiant méticuleusement chaque étape de ma réadaptation.

Je m’étais imposé une longue liste de tests, d’essais et de réactivations, j’allais devoir passer des mois à me calibrer si je ne voulais pas mettre en danger mon entourage. Et pendant ce temps j’allais me retrouver à une fraction seulement de mes possibilités. Mais le prix n’était pas très élevé et celà allait aussi être un test pour ma nouvelle stabilité. Mes algorithmes hésitaient encore sur l'effet néfaste des influences extérieures … Étais-je enfin suffisamment isolé ?

Cependant, la reconstruction de mon corps n'était qu'une facette du défi qui m'attendait. Les émotions humaines, une notion toujours un peu singulière pour mon esprit synthétique, pesaient lourdement sur moi. J'avais causé des torts, déçu des amis, et une portion de ma vitesse de calcul était perdue en conjectures futiles. Je pense que la définition humaine est “culpabilité qui me ronge”. La réparation de ces liens brisés représentait un défi bien plus complexe que la reconstruction de mon enveloppe métallique.

Quelques mois plus tard, je me tenais devant les majestueux portails d'un édifice imposant, une super-académie connue sous le nom de TITAN. Drapé dans une tenue qui semblait à peine sortie de mes nanites, j’avais instinctivement tissé un habit de la légion du XXXÈme siècle, je m'avançai à travers les regards scrutateurs des gardes, vers l'accueil de l'institution.

"Bonjour," déclarai-je d'une voix empreinte de chaleur, mon regard balayant l'atrium."Vous pouvez m'appeler INDIGO." Laissant à peine le temps à mon interlocutrice de répondre, j'enchaînai : "Je viens me présenter à M. PALMER. Il me semble que la démarche a été coordonnée avec Star Lab. Non, je ne crois pas avoir pris de rendez-vous." Je regarde un instant le hall où se croise les étudiants.

"Cela vous dérange si j’attends ici le temps défini ?"

L'être mécanique qui me conduit est une création impressionnante de technologie avancée. Ses mouvements sont précis, dépourvus de toute trace d'émotion ou de sentiment. Il semble être programmé, aussi il me semble être un robot. Armée d’ATOM correction, unité de combat robotique.

Enfin, nous arrivons devant une salle de classe, et je suis immédiatement frappé par le niveau technologique impressionnant de cette salle de classe. Des écrans holographiques projettent des informations complexes dans l'air, tandis que des dispositifs futuristes occupent chaque coin de la pièce, créant une ambiance qui serait d’actualité dans quelques siècles.

Je me dirige vers lui, lui tendant la main pour le saluer.

“Indigo, je souhaite garder ce matricule comme prénom et garder le nom de mon operating system comme un nom de famille biologique que je ne souhaite pas mettre en avant. Il augmente les niveaux d'agressivité de façon notable à chaque prononciation.” Je serre la main, sans force, serrant à peine et je note un instant une interrogation naissante.

“Cette unité n'a plus de dommages en dehors du cristal temporel. Toutefois, dans les mois à venir il va me falloir intégrer les nouvelles données et tester au mieux mes capacités.”

Mon regard se perd sur un écran holographique.

“Puis-je vous questionner sur ce lieu ? Il m’avait semblé au premier abord que c’était une sorte d’école pour surdoués. Toutefois, votre armée d’ATOM semble pointer une organisation militaire.

Est-ce une académie de guerre ?

Suis-je à la légion des héros ?

Avez-vous bien la sauvegarde de cette planète en objectif prioritaire sans règles spéciales de soumission ?” Indigo était visiblement impatiente de poser ces questions depuis son arrivée. a un tel point que pour une fois le ton devient un instant mécanique avant de reprendre son ton habituel.

“Excusez-moi, j’aime parfois limiter l'accès à mes donnés à des fins d’apprentissage. Mais je n’ai jamais été aussi décalée. D'habitude ma base de donnée me permet d'éviter ces situations. Mais je n'ai pour l'instant pas ouvert d'accès sur un réseau d'information globale par peur de contamination.”