« Old Family Business » ft. Ray Palmer

_____Slade Wilson n’est pas connu pour sa patience légendaire encore moins lorsque son temps est compté. L’effet du poison s’était atténué un temps, le temps pour le vieil homme de rentrer dans son pays, la queue entre les jambes en laissant derrière lui, les choses les plus importantes de sa vie. Cette désagréable expérience l’avait plongé dans un bain de rancœur et d’aigreur et voir son corps se dégrader de semaine en semaine ne faisait que renforcer ses émotions négatives.
Ces derniers mois, le mercenaire n’avait fait que très peu parler de lui. Une fois rentré au pays après avoir permis au gouvernement américain de bénéficier d’informations importante sur le régime de Degaton, Deathstroke s’était vu offrir le pardon, lui permettant de vivre sa vie paisiblement sans crainte de représailles ou de passer les derniers jours qu’il lui restait en prison, malgré son choix plus que compromettant d’avoir laissé Constantine, malheureusement décédé, entres les mains du gouvernement européen. Les raisons de ce choix sont encore un éternel mystère, personne n’a osé lui poser la question. Plus tard, il avait finalement accepté de rejoindre la Justice League et de faire table rase de son passé de criminel.

Malheureusement, il ne pourra jouer les héros bien longtemps. Sa santé s’est dégradée et les médicaments qu’on lui prescrivait n’avait qu’un piètre effet placebo. Dans le meilleur des cas, elle ne faisait que retardé l’inévitable. Slade ne s’était jamais réellement voilé la face sur son état de santé, il savait qu’il était plus proche de la mort qu’il ne l’avait été. Pourtant, cela ne semblait pas réellement l’effrayer. Il souhaitait seulement finir deux trois choses avant de quitter ce monde.
Slade avait plus d’un tour dans son sac pour parvenir à ces fins. Malgré ses différents avec Ray Palmer, notamment à cause de son passé de mercenaire qui avait laissé quelques cadavres, et des souvenirs difficiles à digérer pour ses victimes.

Ray Palmer faisait partie de sa longue liste des victimes de Deathstroke. Un beau jour, Slade s’était permis de rentrer dans les locaux du professeur pour solliciter son aide. Ce dernier avait surement moins de rancune que le vieil homme et avait miraculeusement accepter de l’aider pour faire un point sur son état de santé.
L’aide de Ray avait été beaucoup plus bénéfique que l’ancien mercenaire aurait pu le penser, il avait fini par le mettre sur la piste d’Arthur Villain, son ancien médecin. Autrefois, il était le médecin de la famille Wilson, veillant surtout sur les membres de la famille méta-humain. Il était devenu un spécialiste, s’occupant des blessures de Rose, surveillant les activités cérébrales de Joseph lorsque ces pouvoirs se sont révélés. Slade l’avait connu à ses débuts en tant que Deathstroke. Très vite, une confiance s’est installée entre les deux hommes. Le lien a commencé à se dissoudre à la mort de Jericho.

Arthur et Slade n’ont jamais reprit contact depuis, mais le médecin bénéficiait toujours d’informations importante concernant la santé des Wilson, des infos qui auraient été très utile pour l’empoisonner et lui retirer une partie de ces facultés. L’homme était devenu le suspect numéro un, soupçonné d’avoir vendu des informations sur lui et peut-être même d’autres informations concernant ses enfants. Si Slade ne peut pas faire tomber le chancelier, principale responsable de son état de santé, il aura la satisfaction d’éliminer les complices.

Le vieil homme avait mené sa petite enquête de son côté avec l’aide de Wintergreen qui l’avait mené vers un centre hospitalier de Los Angeles, Arthur en était devenu le directeur, mais avait-il réellement raccroché ces ambitions criminelles ? Slade avait retrouvé sa trace et il n’était pas question de le laisser filer, encore moins d’attendre Ray Palmer. Il allait gérer cette affaire seule, une affaire personnelle bourré d’arrogance et de fierté à récupérer.

La veille, Slade avait pris le premier avion pour se rendre sur les lieux sans traîner. Il avait tous les éléments et ne manquait pas d’imagination pour pénétrer dans l’établissement. Un œil factif, un faux badge et un magnifique uniforme d’infirmier suffira. L’ancien mercenaire n’a eu aucune difficulté pour entrer dans leur base de données, une véritable promenade de santé pour l’homme compétent qu’était Deathstroke. Parcourant l’espace des employés sans attirer le moindre soupçon, il atterrit dans le bureau du directeur, vide mais la situation allait très vite évoluer.

Arthur Villain est entré dans son bureau une dizaine de minutes plus tard, ouvrant grand la porte, le nez collé au dossier qu’il tenait dans les mains. Son attention était ailleurs, mais son instinct avait très vite compris que quelque d’anormale s’était produite. Doucement, il s’est arrêté après quelques pas dans la pièce, redressa doucement sa tête pour n’apercevoir qu’un bureau vide car l’élément perturbateur se trouvait juste derrière lui, adosser contre le mur, près de la porte d’entrée.

« J’ai entendu dire que la famille Wilson était partie faire un petit séjour en Europe » le cliquetis de l’arme à feu et le canon pointé à l’arrière de son crâne ne semblait pas l’effrayer plus que ça. « Les vacances se sont mal passées. »

« En quelques sortes. As-tu quelque chose sur la conscience pour me poser cette question ? » Malgré toute la haine qu’il éprouvait envers cet homme, Slade restait relativement calme pour l’instant. Il savait qu’en s’énervant, il n’aura pas les réponses à ces questions.

« Pas vraiment, j’ai simplement entendu parler des exploits de la famille Wilson dans les médias. Impressionnant n’est-ce pas ? » Slade essayait de se contenir, mais lui tirer une balle dans la tête était réellement tentant.

_____Le canon present à l’arrière du crâne d’Arthur Villain ne semblait pas le paniquer. Il ne s’était même pas permis de détourner le regard pour observer son agresseur, sa voix avait finit par lui mettre la puce à l’oreille. Les deux hommes se sont échangé quelques mots, engendrant une ambiance glaçante. L’ancien mercenaire était certain, Arthur était le principal suspect, c’est avec lui que son cauchemar à débuter et il comptait bien lui faire payer.
Un moustique vient lui bourdonner à ces oreilles, le déconcentrant légèrement. Il tenta de le chasser d’un revers de la main mais il comprit très vite que cet élément perturbateur était loin d’être un innocent. Ce dernier à finit par grandir en quelques secondes pour finalement mettre la puce à l’oreille de Slade. Ray Palmer était toujours à l’affut pour mettre des bâtons dans les roues du comportement parfois impulsif de Slade Wilson. Arthur était l’homme le plus surpris dans la pièce.

« Monsieur Palmer, ravi de faire votre connaissance. Est-ce notre ami commun qui vous a invité à cette réunion ou avez-vous penser que ma vie serait en danger sans votre présence parmi nous ? »

Le directeur de la Justice Academy répondit plus ou moins à la question du médecin en précisant les raisons de sa venue. Ce dernier s’était pointé pour tenter de régler les nombreux problèmes de la famille Wilson, surtout ceux qui concernait Joseph Wilson. Ce garçon, il y a bien longtemps qu’Arthur ne l’avait pas vu. Machinalement, en sentant bien que Slade Wilson n’allait pas l’abattre en présence de Ray, il se rapprocha de son bureau pour venir y déposer ses affaires, comme si de rien n’était.

« Dois-je vous laisser débattre de tout cela seul ? Vous n’étiez pas réellement prévu dans mon planning. » affirma presque froidement le vieil homme dont les cheveux étaient assortis à sa blouse.

« Je ne t’ai pas invité à sortir. » répliqua froidement Deathstroke avant de rabaisser son arme. L’exécution attendra. « Jusqu’à preuve du contraire, je ne t’ai rien promis, Palmer. Je vois que tu t’es passionné pour le métier d’assistant social pour Joseph. »

« Que devrais-je dire à cet homme qui a essayé de me tuer quelques minutes auparavant ? »

« Tu as vendu des informations sur ma famille. Tu étais le seul à avoir ces informations et tu les as généreusement donnés à ce cher Degaton qui s’en est copieusement servi. Ose me dire que c’est une coïncidence. Je t’écoute. »

« Je ne te dois plus rien, Slade. Il est loin, le temps où je travaillais avec toi. Ces informations, je les ai effectivement vendues à un informateur américain. Je ne m’attendais pas à ce qu’elles atterrissent en Europe, mais je n’irais pas jusqu’à m’excuser. Ce retour de karma a dû te faire un bien fou, il paraît que tu as rejoint la Justice League. Félicitation, saint-homme. » Il se tourna vers Palmer. « Voilà la vérité. »

« Ne prends pas la confiance, la présence de Palmer ne m’empêchera pas de mettre fin à ton existence. »

« Allons, tu n’aurais pas fait tous ces efforts pour les ruiner à cet instant T. Je te connais bien. » Il haussa les épaules et finit par s’adosser à son bureau, comme s’il recroisait des vieux amis d’enfance. Son regard s’orienta en direction de Palmer. « Comment va l’un de mes patients préférés ? J’ai connu ce gamin quand il était encore petit. »

« Rends-lui service. Reste loin de lui. » cracha froidement Slade, l’instinct paternel du vieil homme commençait enfin à se réveiller. Il finit par oublier ces intentions égoïstes pour s’attarder sur ce qui semblait plus important. « Ces pouvoirs t’intéressaient, pas sa personne. Ne te fais passer pour un homme charitable, ça ne te va pas. »

« Je prends au moins de ces nouvelles, moi. Le métagène produit des choses… merveilleuse. »

« Bien, maintenant que tu as mis ton grain de sel, Palmer, tu attends quoi de ma part, des conseils sur comment élever mon fils ? Je peux déjà te donner un conseil, c’est d’arrêter de le foutre sous les projecteurs avec ta petite académie. Tu crois qu’il faudra combien de semaine pour que Waller lui tombe dessus. Tu es naïf, naïf de croire qu’un de tes petits élèves n’est pas capable de le dénoncer. Tu sais qui il est, tu sais ce qu’il a fait, alors arrête de penser que tu vis dans le monde des bisounours dans ta Justice Academy. » Un ange passa. « Tu aurais dû me donner sa localisation quand je te l’ai demandé, je l’aurais aidé, à ma façon. »

« Dois-je vous laisser un peu d'intimité ? »

_____Arthur Villain ne craignait pas la fureur de son ancien employeur, même après avoir effectué la pire des trahisons. Il connaissait l’esprit meurtrier de Slade Wilson, mais il connaissait surtout son égocentrisme. Le vieil homme ne tombera pas aussi bas, pas après tout ces efforts. Suite aux remarques de l’ancien héros, Arthur croisa les bras et laissa le bas de son dos se coller contre son bureau.

« Sauf votre respect, Monsieur Palmer ou quelque soit votre surnom préféré d’héros à la retraite, je connais bien Slade Wilson, j’ai travaillé avec lui pendant plus de vingt ans. J’ai veillé sur lui, sur ses pouvoirs, sur sa progéniture, je le connais très bien. Je sais que lorsque Slade Wilson décide de jouer les héros, c’est par simple décision égoïste. »

« Ne te prends pas pour un saint. Tu veux peut-être lui montrer les nombreuses recherches que tu effectuais dans notre dos sur Rose et Joseph ? Dois-je parler de l’autopsie que tu as effectué sur le corps de mon fils ? »

« Je n’ai jamais maltraité tes enfants. Ces échantillons et tests étaient indispensable pour en connaître davantage sur l’effet du mutagène sur leur corps et les soigner. J’ai toujours pris soin d’eux, contrairem… »

« Putain, arrête de me prendre pour un con. » cracha froidement Slade. « Tu t’es barré au moment où j’ai appris que tu faisais des recherches sur Grant. Elles ne l’ont pas sauvé, elles n’ont pas sauvé la santé mentale de Joseph. Tout ce que tu as fait, tu l’as fait pour ton plaisir intellectuel égoïste et tu t’es caché derrière Amanda Waller et son équipe. »

« Cet informateur travaillait pour elle. J’ai simplement pensé avoir confier ces informations à une personne de confiance, quelqu’un qui voulait obtenir des informations sur les points faibles de Deathstroke au cas où sa volonté de devenir un héros ne soit que le fruit de son jeu d’acteur. Je ne pensais pas que cette personne vendrait ces informations à Degaton. Je n’ai pas à me reprocher les erreurs d’un homme corrompu, probablement mort maintenant. »

C’est probablement les paroles de Ray qui l’empêchait de tuer Arthur. Son poing s’est serré, quelques secondes supplémentaires sur la crosse de son arme de point avant de finalement renoncer. L’arme est rangée dans son étui. Son visage, d’abord rempli de haine et de mépris finit par retrouver sa froideur, laissant échapper un soupir pour faire sortir toute cette colère. Il se tourna finalement vers la poche de son pantalon pour en sortir un morceau de papier blanc chiffonné qu’il tendit à son ancien médecin.

« A défaut d’être intelligent, tu peux au moins rendre service et aller chercher ces traitements. » cracha Slade avant d’écraser le morceau de papier sur le torse d’Arthur en manquant de lui décoller les poumons de ses côtes. Le médecin prit le temps de le déchiffrer son contenu.

« Tu penses raisonnablement que tu arriveras à te soigner avec de puissants antidouleurs ? Je ne veux pas te désespérer mai… »

« Ce n’est pas pour moi. » il se tourna mécaniquement vers Ray. « C’est pour Joseph. Tu préfères peut-être que je me permette de me service… moi-même ? »

« Comment va-t-il ? Pourquoi a-t-il besoin d’un traitement aussi fort. A-t-il quelque chose sur la conscience à dissimuler ? »

« La santé de mon gosse ne te concerne plus. Ne te permets plus jamais te poser des questions à son sujet. » répondit sèchement Slade, à deux doigts de reprendre son arme pour enfoncer son canon dans la gorge de son ancien médecin.

Arthur a rapidement compris qu’il ferait mieux de courber l’échine pour cette fois. Il donna un dernier coup d’œil en direction d’Atom avant de quitter le bureau pour aller chercher les médicaments après avoir rendu le papier au père de famille. Très rapidement, Slade et Ray se retrouvèrent seuls dans le bureau le temps de quelques minutes. Le vieil homme finit par tendre le papier à Ray.

« Ce sont des antidouleurs que je prenais lorsque j’étais à l’armée… à l’époque où j’ai accepté ce traitement expérimental. Ils sont puissants, efficace mais très addictifs. Je connais Joseph, je connais ses problèmes d’addiction. Je te les confis pour les moments plus difficiles. » Son visage se ferme. Malgré tout, les affirmations de Ray Palmer sur la solidité de son académie n’avaient pas réellement convaincu l’ancien mercenaire. « Si j’apprends qu’il a été mis en danger par ta garderie, tu devras tirer un trait sur cet homme utopique. » Un ange passa. « Profitons que cet idiot ne soit pas là, qu’est ce que tu veux ? »

_____L’ancien mercenaire montrait au professeur son inquiétude envers son fils cadet. Toutefois, le vieil homme restait fidèle à ses plus vieilles habitudes en confiant la responsabilité à quelqu’un d’autre. Il avait quelques solutions en tête, mais préférait déléguer plutôt que d’assumer sa responsabilité de père. Il y avait peut-être quelque chose qui l’empêchait de jouer son rôle. Toutefois, il confia cette tâche à quelqu’un de confiance qui, il est certain, ne fera pas de mal à Joseph.

« Je connais les tourments de Joseph. Je ne suis pas un sorcier occulte mais j’ai vu ce que ses créatures sont capable de faire sur son corps. Je ne peux pas l’aider sur ce mal, mais ces médicaments seront assez puissants pour l’apaiser. »

Derrière ses airs égocentriques se cachait probablement quelqu’un de bon. Les derniers instants de son existence ont peut-être fissuré cette carapace qu’il s’était construite toute son enfance. Malheureusement, ce n’est pas aussi simple de détruire une enfance désastreuse. Slade s’était plutôt décidé à changer de sujet pour comprendre la raison principale de l’intervention de Ray Palmer, à savoir régler les nombreux problèmes de Joseph. L’histoire du garçon, son passé en Europe comportait beaucoup d’énigme, des morceaux du puzzle égarés que Ray souhaitait récupérer.

« Je sais qu’on lui a fait du mal. » grogna Slade, le simple fait que ce dernier lui rappelle que Joseph avait souffert avait glacé le timbre de sa voix. « Il n’aurait pas fait tout ce mal sans une contrainte. »

Son visage s’est fermé car il savait qu’il était en partie responsable de la souffrance de son enfant, que ce dernier avait payé pour sa trahison et sur bien d’autre chose qu’il ne veut pas encore avouer pour l’instant. Tôt ou tard, il fera payer à Degaton le mal qu’il a fait à sa famille. Chaque chose en son temps et, heureusement pour Ray, il semblerait que Slade possédait quelques éléments du puzzle incomplet de Ray.

« Arcane est l’un des responsables des maux de Joseph, il a été son tortionnaire, mais Joseph ne les intéressait pas, il aurait été incapable de faire autant de mal, même sous la contrainte. C’était le mal qui l’habitait qui les intéressait, alors ils l’ont détruit mentalement. » Il orienta son dernier œil valide sur Ray. « Arcane avait une disciple, une adolescente, Lori Zechlin, je ne sais pas quel rôle elle a joué sur le sort de Joseph. »

Slade Wilson avait été écarté du régime quelques jours à peine après l’enlèvement de son fils, mais il avait quelques éléments qui pourraient servir pour Ray. S’il ne peut pas venger le mal que Joseph avait pu vivre en Europe, il pouvait toujours donner les bonnes cartes au directeur de l’académie pour résoudre une partie du mystère. Son visage se rapprocha de lui.

« Tu veux aider Joseph ? Tu veux vraiment le soigner de ces maux ? Bien, commence déjà à te débarrasser de ce John Constantine. Cet homme n’a rien de bon, il n’aidera pas Joey, il n’a fait que le plonger dans cet enfer. » Il fronça les sourcils. « Réfléchis deux minutes, Joseph avait déjà fait appelle à cet homme quand ses troubles se sont manifestés. Arcane cherchait des démons à domestiquer. Qui d’autres auraient pu savoir pour Joseph ? Il était le seul, il a dénoncé Joseph et maintenant, il se le met dans sa poche, parce qu’il veut se venger. Cet homme est dangereux pour lui, alors fait en sorte qu’il arrête de tourner autour de mon fils. » Un ange passa. « Si c’est pour aider mon fils, tu sais que je ne reculerais devant rien. T’as une autre piste sérieuse ou tu me fais juste tourné ? »

La porte du bureau s’ouvrit, laissant apparaître le véritable propriétaire des lieux. Arthur était revenu avec la marchandise demandée par l’ancien mercenaire. Il s’était montré plutôt radin en ne leur offrant que deux boites d’antidouleur. Slade lui arracha pratiquement des mains les médicaments pour les confier à Ray.

« Ce sont des médicaments puissants. » rappela Arthur. « Bien évidemment, tu connais les dérives toxicomanes de ton fils. Il ne va absolument pas essayer de se les procurer par lui-même une fois qu’il aura appris son existence. »

« Oh tu me donnes des leçons de paternité maintenant ? Va te faire. » Il se tourna vers Ray. « Parlons-en dehors, loin des collabos de Waller. Je meurs d’envie de lui tirer une balle à celui-là. »

_____Slade Wilson était ressortit du bâtiment juste après le directeur de l’académie. Cette haine qu’il n’était pas parvenu à sortir en exécutant son ancien collègue, il était parvenu à la contenir au fond de ses tripes, jusqu’à s’éloigner assez loin pour ne pas risquer de faire demi-tour pour coller une balle entre les deux yeux de l’ancien médecin. Au moment où le mercenaire avait rejoint Palmer, ce dernier était déjà en train d’enregistrer les informations à l’aide de sa technologie. Les premières réponses de Ray aux paroles de Slade ne semblait pas réellement lui plaire.

« Va te faire, Ray. Ne me compare pas à Constantine. Je ne cherche pas à me cacher derrière lui pour m’éviter des problèmes, je suis son père. Alors ne prends pas des raccourcis de merde à ce sujet. » grogna le vieil homme.

Il aurait pu continuer sur les reproches si Ray n’était pas intervenu par un geste que l’ancien mercenaire n’avait pas vu venir. Il lui tend une clé USB contenant toutes les informations qu’il avait rassemblé jusqu’à maintenant, une preuve de confiance assez surprenante. Slade a hésité quelques secondes avant de s’emparer de cette micro USB et d’observer chaque angle de l’objet à la recherche du traquenard. Pourtant, il n’y avait rien, seulement le fruit de l’honnêteté de l’ancien héros. Avant que ce dernier ne change d’avis, Slade avait glissé l’objet dans la poche de son pantalon.
Ray finit par dévoiler son plan, celle de récupérer les dossiers conservés par le régime européen concernant le fils de Slade. Ces derniers étaient susceptibles d’apporter des informations complémentaires sur la situation de Joseph et bien plus. Ayant déjà travaillé sous les ordres de Degaton, Slade avait probablement une idée de comment avoir accès à ses informations.

Malheureusement, la mission ne s’effectuera pas seul. L’ancien héros est prêt à agir immédiatement et à accompagner Deathstroke qui n’était pas très enthousiaste à se retrouver à faire de nouveau équipe avec Ray. Toutefois, Slade finit par rejoindre son partenaire et monter, au dernier moment à l’intérieur de l’appareil.

« Et donc, tu as besoin de moi pour récupérer les données stockées par le régime de Degaton. Tu espères quoi avec tout ça ? Innocenter Joseph ? Le gouvernement américain a su que Joseph était une menace quand il a commencé à foutre le bordel à San Francisco. Son nom de famille est maudit, et il a travaillé pour Degaton. Peu importe combien il a souffert avec Arcane, il leur faut un coupable. Qu'espère-tu en récupérant tout ces informations ? Dans le meilleur des cas, ils finiront par l’interner à Arkham, dans le pire, ils ne prendront pas en compte ces documents. La possession démoniaque n'est pas une excuse pour eux. »

Malgré son aspect plutôt défaitiste, Slade semblait malgré tout vouloir poursuivre la mission que lui avait confié l’ancien Atom. Malgré ses paroles, peut-être il y avait un semblant d’espoir. Ray avait beaucoup de ressources, des idées plein la tête. Il ne pouvait pas confier son fils à un manipulateur comme John Constantine, mais l’ancien héros avait beaucoup plus de bienveillance pour que le père de famille lui fasse confiance, les yeux fermés.

« Arthur Villain bosse donc désormais pour le gouvernement. S’il apprend que Joseph bosse dans ton académie, et c'est une question de temps, il n’hésitera pas à le dénoncer, en espérant récupérer et reprendre ses recherches sur mon fils. J’espère que tu es prêt à affronter ça, car il est hors de questions qu'il pose sa main sur lui, de nouveau. » Il marqua un temps de pause. « Je vais t’aider à trouver ces dossiers. J’espère que refoutre les pieds dans ce foutu continent vaudra la peine. Il faudra d'abord passer prendre mes affaires et ne compte pas sur moi pour épargner ces crétins. pas question que je me trimballe un boulet qui vient me faire la morale. »

Malheureusement, le fait que Ray rappelle au père de famille que ce dernier est responsable d’une grande partie de la souffrance de Joseph l’avait légèrement énervé. Dans ce genre de situation, le déni de Slade Wilson était particulièrement important et son principal objectif était de retourner la faute sur un coupable bien trouvé. Cet homme de paille, il le connaissait déjà, John Constantine. Il rapprocha son visage de celui de Ray.

« Que les choses soit bien claire. Si la lâcheté de ce cher Constantine n’avait pas été aussi grande, mon fils n’aurait pas souffert. Oui, je suis bien conscient de sa souffrance, mais elle est dû un seul homme qui payera tôt ou tard pour ce qu’il a provoqué. » Un ange passa, le mercenaire recula d’un pas et détourna le regard. « Ces dossiers seront surement stockées aux archives du pole mystique. C’est à Bruxelles. J’espère que ton machin a assez de carburant. »

_____Ray Palmer aurait pu insulter Slade Wilson de bien des façons, mais il a préféré piquer à un endroit stratégique, là où il était certain que la réaction serait la plus forte, là où ses émotions le trahissent. Le comparer à John Constantine, un manipulateur en plus d’un charlatan pouvait facilement le mettre hors de lui. Il ne fallut que quelques secondes pour observer les rides de son visage laisser entrevoir une colère qu’il tentait tant bien que mal de contenir.

« De l’amour ? C’est ça que tu vois ? Oh bon sang Palmer, tu es encore plus stupide que je ne l’aurais pensé. Joseph est mon fils, je l’aime comme un père aime son fils. Constantine aime Joseph comme le chasseur aime l’appât qui l’aidera à chopper sa proie. Il ne l’aide pas, il se contente de lui dire ce qu’il a envie d’entendre, pour le garder avec lui, jusqu’à avoir obtenue ce qu’il attendait. Il conforte Joseph dans cette histoire de possession mais c’est des conneries. Mon fils n’est pas possédé, mon fils est malade et ce qu’il a vécu en Europe n’a fait que détruire sa santé mentale, une aubène pour ce cher british. Une fois qu’il aura ce qu’il veut, il le chassera ou il trouvera un prétexte pour l’abandonner comme un chien qu’on abandonne sur une aire d’autoroute. » La colère lui déformait davantage le visage. « Alors ose me comparer encore une fois à ce crétin, et les hommes de Degaton seront le cadet de tes soucis. » Un ange passa, la colère était trop forte. Ses poings se resserrèrent, prêt à s’acharner sur sa victime mais au dernier moment, Slade détourna sa colère sur les parois du vaisseau. « Alors VA TE FAIRE FOUTRE PALMER. »

Il tourna le dos à son allié sans pour autant quitter le vaisseau. Malheureusement, il sait qu’il aura encore besoin des services de cet homme, aussi désagréable soit-il. Il s’était réfugié au fond du véhicule, le temps que la tempête qui le bouillonnait de l’intérieur daigne se calmer. Il ne manqua pas de s’accrocher à la paroi pour éviter d’être emporté.
Le voyage ne sera que de courte durée et ne fera pas entièrement retomber la pression chez le vieux mercenaire. Une fois la vitesse du vaisseau miniature réduite, Slade s’avança doucement pour se rapprocher du pilote en question. Même si la colère n’était pas complètement évaporée, il était assez mature pour oublier sa rancœur envers Ray le temps d’une mission. Il s’était installé à côté du pilote pour observer la ville et essayer de localiser le bâtiment où se trouvait les informations recherchées.

« Hmmm…. Si mes souvenirs sont bons, le pôle mystique du régime se trouve dans ce bâtiment, près de la mairie » Sa voix était relativement calme. Il parlait avec Ray comme si rien ne s’était passé quelques minutes auparavant. « Les archives sont situés plutôt situer dans les étages souterrains, à l’abris des regards et des employés civils dont la foi envers le régime est encore douteuse. Si tu réussi à me trouver des plans du bâtiment, on peut peut-être passer par les conduits d’aérations avec tes talents. » Slade fut coupé dans son élan par quelques raclements de gorge douloureux qu’il préférait ignorer car il commençait à en avoir l’habitude. « Les dossiers qu’on recherche ne sont probablement pas numérique, ils préfèrent limiter les risques de piratage. L’accès à ces étages est très limité… »

Les raclements de gorge sont devenus des quintes de toux de plus en plus rauque. Le mercenaire détourna la tête pour ne pas se donner en spectacle et posa sa main sur le bas de son visage pour cacher les quelques goutes de sang qui s’échappaient de sa gorge. Sa peau devenait aussi pâle que ces cheveux mais il ne se laissa pas perturber par ce petit défaut. Il attrapa son masque pour compléter son uniforme de Deathstroke avant de se tourner vers Ray.

« Mes méthodes, tes règles. Tu espères que je vais laisser ces gens respirés après tout le mal qu’ils ont fait à ma famille ? Allons Palmer, tu as conscience du mal qu’ils ont pu faire à mon fils et à d’autres, te voile pas la face comme ces crétins de héros, tu sais qu’ils ne méritent aucune clémence de notre part. » Un ange passa, l’ancien soldat observa le paysage de Bruxelles défilé à travers la vitre. « Alors Professeur Palmer, allons-nous jouer les cafards dans les bouches d’aérations ou as-tu une autre idée en tête ? »

_____Le mercenaire s’était partiellement calmé mais ses paroles étaient particulièrement cru et avait titillé le pilote du vaisseau. Slade avait remit en question les symptômes de son fils, doutant de la possession démoniaque dont il était victime. Cette remise en question avait eu le don de mettre Ray en colère et malgré l’état de santé dégradante de son interlocuteur, il n’y va pas de main morte pour l’insulter. Le mercenaire observa quelques secondes le traitement que Ray lui avait préparé avant de s’en saisir pour finalement se lever de son siège.
Il aurait pu partir, tourner le dos à Palmer après que ce dernier l’est engueulé comme un gosse mais il n’en fit rien. Il demeura silencieux pendant les prochaines minutes après avoir retirer son masque pour avaler ces médicaments confectionné sur mesure. Il se retourna vers lui pour le dévisager à travers son masque.

« C’est mon fils Palmer, je le connais mieux que quiconque et je sais de quoi il est capable et ce qu’on est capable de faire pour l’avoir dans sa poche. Je remets en cause la possession démoniaque parce que J’AI des éléments qui peuvent me faire dire que MON fils est atteint de démence. Le conforter dans ses idées ne fera qu’accroître sa maladie. » La voix de Slade était relativement calme mais toujours aussi froide, comme s’il déblatérait un discours sur une personne qui lui était complètement étrangère. « T’as rencontré son double maléfique ? Bien, qu’est ce qui t’as prouvé que c’était réellement un être mystique ? Sa voix ? Ce n’est pas de la ventriloquie, mais de la télépathie. Joseph peut te duper facilement consciemment ou non. Fate et Jason Blood ont confirmé ça ? Bien, alors pourquoi ne pas lui avoir retiré sa responsabilité sur ce qu’il s’est passé en Europe ? Pourquoi n’ont-ils pas réussi à exorciser Joey ? C’est pourtant simple, ils doivent en avoir l’habitude nan ? C’est pas Satan qui vit dans son corps, ça devrait être facile. Mais y’a rien, rien hormis des gens qui le confortent dans cette idée sans se remettre en question. Ces pouvoirs sont puissants, ils sont capable de duper beaucoup de monde, toi, les magiciens et même Joey. Et c’est justement parce que je sais avec quels personnages traînent Degaton que je remet en question le mal qui le ronge. Il est si facile de laver le cerveau d'un homme qui a été torturé et le persuader qu'un hôte l'habite. Ne me fais pas croire le contraire. »

Slade Wilson remettait beaucoup de chose en question, jusqu’aux causes du mal de Joey. Pour autant, il n’avait pas abandonner Ray et semblait toujours décidé à l’aider en restant à l’intérieur du vaisseau. L’ancien mercenaire avait laissé le temps pour son partenaire de mission de se calmer avant de reprendre calmement.

« Je ne peux pas répondre à mes interrogations parce que mon fils me fuit comme la peste, grâce à son ange gardien. Je ne te demande pas de traiter mon fils de cinglé je te demande de prendre ça en considération et d’obtenir toi-même les réponses à ces questions. Si tu veux le sauver, tu dois prendre en contre chaque hypothèse, dont celle du mensonge et d'un trouble dissociatif de l'identité.. Tu comprends ? Ou tu es encore trop émotif pour ne pas remettre en question ce que tu as vu ? »

L’ancien mercenaire est incroyablement calme dans ses propos, même s’il demeure toujours aussi peu émotif contrairement à Ray qui semblait atteint par la situation. Slade prit une grande inspiration.

« On verra si ton traitement est efficace, merci. » Il regarda derrière lui. « On y va où est-ce qu’on perd encore du temps à essayer de se mettre sur la même longueur d’onde Palmer ? »

_____L’ancien mercenaire a un langage bien à lui. Ces paroles pouvaient être très froides, presque dévalorisante pour son interlocuteur, une illusion qui masquait les véritables émotions du vieil homme. Slade Wilson avait dissimulé ce qu’il était réellement derrière une carapace qu’il s’était forgé derrière le pseudo de Deathstroke. Sa réputation, ses années de carrière et son comportement habituel ne l’aidait pas réellement à briser ce bloc de glace. Prendre de l’âge ne l’avait pourtant assagit, mais peut-être pas assez au goût de Ray Palmer.
Même en remerciant le scientifique pour son traitement thérapeutique, le comportement de Slade et ses paroles sont devenus insupportables pour son partenaire d’un jour. Il trahit son partenaire en lui tirant dans le dos. Même l’esprit le plus stratège ne peut pas s’attendre à une attaque surprise. Les jambes de l’ancien mercenaire se dérobèrent, il s’écroula sur le ventre et manqua de se fracasser le menton sur ce même sol froid.

« Putain… » Les poings se sont serrés, difficile pour Slade de contrôler ses émotions. Sa tête est orienté sur le sol pour camoufler la colère qui était en train de défigurer son visage déjà marqué par l’âge et les cicatrices. « Putain Palmer… REVIENS ICI. »

Ray était déjà loin lorsque le soldat était parvenu à se relever. Le coup avait été violent, la maladie l’affaiblissait même s’il faisait son maximum pour ne pas le montrer. Le traitement qu’on lui avait donné mettra sûrement quelques minutes de plus avant de montrer des signes d’améliorations. Une fois de nouveau sur ses deux jambes, l’ancien mercenaire se sert de son communicateur intégré à sa combinaison pour tenter de reprendre contact avec son ancien allié. L’envie de lui exploser toutes les dents se faisait sentir, mais il n’était pas venu ici pour se confronter à l’un de ces nombreux ennemis sur ta liste.

« Tu veux la vérité Palmer ? Il ne s’agit pas de ton égo ou du mien, il s’agit de la vie de mon gosse. Tu veux quoi ? Que je me mette à genoux devant toi ? Que je t’avoue que j’ai commis des erreurs, que j’ai laissé ce gamin souffrir et que je suis plus ou moins responsable d’une partie de ce drame ? J’ai perdu Grant parce que je l’avais laissé prendre de mauvaises décisions, il a finit entre de mauvaises mains et est mort à cause de ça. Je me suis voilé la face trop longtemps sur ce qu’il s’était passé avec lui. J’ai vu le scénario se répéter avec Joseph, ne me dit pas que tu n’aurais pas fais la même chose. » Il laissa échapper un soupir. « J’te demande pas de pardonner mes fautes, ni même d’accepter mes excuses sur tout le mal que j’ai pu te faire. Je meurs, je ne sais pas combien de temps il me reste et ça serait prétentieux de dire que je peux rattraper mes fautes pour tout le monde. Je te demanderais simplement un service Palmer, ne m’empêche pas de rattraper mes fautes lorsqu’il s’agit de Joseph. » Il est difficile pour l’ancien mercenaire de mettre de côté son égo et laisser parler son cœur. « Alors putain, fais demi-tour, parce que j’ai besoin de toi pour ça. MAINTENANT, Tu n’as pas le droit de me voler ça, et tu l’sais. »

_____Slade Wilson n’a pas l’habitude d’assumer ses torts, même lorsqu’il a conscience d’avoir commis des erreurs. Le comportement égocentrique de l’ancien mercenaire faisait qu’il pouvait imaginer n’importe quoi, manipuler la personne en face de lui pour le persuader que la faute reviens à une seule personne et ce n’est clairement pas lui. Le vieil homme était bon pour les paroles, Ray le savait. Au bord de la mort, Slade a libéré une partie de sa carapace en sachant qu’il était aller trop loin dans son discours. Ce sont des choses que le vieil homme préfère garder au fond de lui, dans sa tombe. Montrer ses émotions est synonyme de faiblesse, une triste habitude. A vieillir, la carapace du mercenaire commençait à fissurer progressivement.

Il n’attendait pas l’empathie de Ray Palmer, mais il avait besoin de lui. Pourtant, le soldat n’avait pas attendu l’approbation de son partenaire d’un jour pour continuer sa route. Qu’il accepte ou non sa présence, Slade allait continuer sa route et entrer dans le bâtiment. Le mercenaire était venu aidé son fils, ce n’était pas pour faire demi-tour à cause des caprices d’un ancien héros.

« Tu es surtout susceptible, Palmer. » rétorqua Slade. Une personne qui ne connaîtrait pas le langage du vieil homme penserait que cette affirmation était sincère mais il s’agissait de l’humour du vieil homme, très particulier. « Tu as raison, ton véhicule me ralentirais. Reste là à bouder dans ton coin. »

L’humour de Slade Wilson est aussi difficile à cerner que ses émotions. Pendant qu’il répondait à son interlocuteur par le biais de son communicateur, Slade avait déjà un plan B en tête. Il n’avait pas traîné pour détecter qu’un employé avait décidé de s’accorder une pause cigarette à l’arrière du bâtiment. Il n’en avait que pour quelques minutes et n’avait pas trouvé nécessaire de rejoindre la rue principale, une cible facile. Dos à lui, l’ancien mercenaire n’a pas traîné pour enrouler son bras autour de sa gorge, l’invitant à perdre connaissance. Il avait tenté de se débattre vainement, mais ses cordes vocales étouffés ne lui permettaient pas de crier à l’aide.
Slade lui emprunta ses vêtements qu’il enfila par dessus sa combinaison. Son masque était retiré, il camoufla son œil éborgné derrière des lunettes de soleil. Le badge de l’employé était le plus important et permettait au vieil homme d’entrer dans le bâtiment sans attirer l’attention des vigiles qui gardaient l’entrée principal et le rez-de chaussée.

Deathstroke emprunta l’entrée des employés pour limiter ses interactions avec les vigiles. Il pouvait peut-être faire illusion quelques temps avec sa tenue de civil en costard, mais son visage n’est pas étranger du régime de Degaton. Les caméras de surveillance et les quelques vigiles vont commencé à se poser des questions. En attendant, Slade continuait sa route, passa l’épreuve du rez-de-chaussée sans la moindre difficulté pour emprunter les escaliers qui le mènera probablement à la salle des archives. Durant ces quelques mois dans l’armée de Degaton, il n’avait jamais eu l’occasion d’entrer dans ce bâtiment. Il avançait donc à l’aveugle, tout comme Ray qui s’aventurait par les bouches d’aération.

« Pour Joseph ? Ouais, tu peux compter sur moi, Palmer. » Malgré sa petite dispute avec Ray, Slade avait gardé son communicateur pour rester en contact avec son partenaire. « Je suis rentré, je progresse. T’en es où ? »

Du côté de Ray Palmer, celui-ci avait eu plus de temps pour progresser dans le bâtiment et avait réussit à atteindre les bas-fonds du bâtiment administratif. Même si, tout comme le mercenaire, le scientifique se déplaçait à l’aveugle, il avait atteint le bout du tunnel. Le sous-sol était tout aussi lugubre que les bouches d’aérations qu’il avait précédemment emprunté. Dehors, pas un bruit, une légère lumière vient éclairer les murs bétonnés.
A première vue, l’endroit semblait désert, dépourvu de vie humaine et abandonné depuis des lustres. Quelques secondes s’écoulent et seul l’odeur d’humidité vient tenir compagnie au petit homme de science. Ce lourd silence ne sera que de courte durée.

« Tu peux tromper les caméras de surveillance, tu peux tromper l’oeil humain… mais tu ne peux pas tromper les capteurs thermiques, petit homme. » Dr Light aveugla directement sa victime avec un puissant flash lumineux avant de refermer sa main sur le véhicule d’Atom, l’emprisonnant dans sa poigne. « Qu’essayais-tu de faire en pénétrant dans ces lieux ? Affronter un géant à toi tout seul ? C’est prétentieux, mais surtout stupide. »

_____Si le mercenaire avait réussi à atteindre les sous-sol sans la moindre difficulté, il n’allait pas tarder à croiser du monde. Jusqu’ici, il était parvenu à échapper au caméra de surveillance. Ces lunettes de soleil lui permettait de dissimuler la partie de son visage qui permettaient à l’ennemi de reconnaître facilement Deathstroke. Avec son communicateur, il tenta de prendre des nouvelles de son partenaire qui avait décidé de lui tourner le dos pour continuer son exploration dans les bouches d’aérations. En réponse, il n’eut le droit qu’à un cris de stupeur et quelques grognements supplémentaires faisant comprendre à Slade que l’ancien héros avait été repéré.


« Je te tourne le dos cinq minutes et tu arrives à te foutre dans la merde en si peu de temps. C’est pathétique, tu sais, Palmer. » Une voix sérieuse et froide, presque cynique. Slade a encore beaucoup à apprendre sur les codes de l’humour. « Essaye de pas cracher mon nom quand ils t’auront torturé à mort. »

En franchissant un dernier couloir, après ses sages paroles, il fut interpelé par un individu à l’accent très désagréable. Dans un premier temps, l’esprit de Slade était ailleurs, focalisé sur son partenaire qui se trouvait dans une situation délicate. Il lui fallut quelques secondes avant de prendre conscience que la personne s’adressait à lui, fier employé d’un régime dictatorial à la moralité extrêmement douteuse. Slade poussa un gémissement interrogatif avant de lever son dernier œil valide sur l’être humain, du moins ce qu’il en restait. Toujours professionnel, il retenu sans problème cette grimace de dégoût avant de s’avancer vers l’araignée mécanique à tête de bocal.

Immédiatement, la bestiole humaine envoya Slade récupérer de futurs sujets d’expérience. Ce dernier se retourna vers le couloir désigner. Il ne se posa aucune question pour éviter d’attirer les soupçons et se rapprocha des sujets d’expériences. Avec un virage de quatre-vingt dix degrés, il put observer les sujets en questions, des femmes complètement apeuré qui luttaient pour leur survie face à des disciples de Degaton. Pour avoir travaillé avec le régime dictatorial quelques temps, il avait déjà vécu ce type de scène. A l’époque, il n’avait pas été capable d’intervenir, sous peine d’être démasqué par le leader. Aujourd’hui, c’était différent.

Il profita d’être complètement de dos pour assommer le premier soldat d’un coup violent de coude à l’arrière du crâne. Le deuxième soldat n’eut pas le temps de répliquer qu’il reçu de nombreux coups de poings en plein visage. Il ne fallut que quelques secondes au vieil homme pour neutraliser l’ennemi, pas de quoi éveiller les soupçons de la part du nazi mécanique. Lorsqu’il redressa la tête, il vit des jeunes femmes enchaînées, le visage défiguré par la peur. Elles avaient l’âge de Rose, à peine, un détail qui toucha davantage le vieux mercenaire, même si ce dernier ne laissait rien paraître en apparence. Si ces personnes sont capables de faire ça à de pauvres femmes, qu’est ce que Joseph a bien pu vivre entre leurs mains ? Le simple fait d’imaginer cette possibilité ne faisait que croître la haine de Slade à l’égard de ce régime. Bientôt, il sera difficile pour lui de retenir ces coups.

Il passa ses lèvres devant son index pour demander au groupe de jeune filles de ne pas paniquer. Sa main glissa en direction des poches d’un des soldats pour récupérer la clé des chaînes et libérer une première femme, il confia les clés à la seconde pour qu’elle libère ses congénères. Très vite, le mercenaire se tourna vers la précédente femme qui semblait être la plus solide psychologiquement de tout le lot et lui confia son arme blanche ainsi que le badge réservé aux employés.

« Ca va ? » question rhétorique, elle semblait au bord de la crise d’angoisse. « Respire, reste calme, je suis pas de leur côté. Quand je te ferais signe, tu vas courir, elles vont te suivre, tu vas remonter les escaliers et prendre la sortie au fond à droite pour échapper aux vigiles. T’as compris ? » Elle hocha la tête, entre deux respirations fortes et paniqué. « Là, c’est le cran de sécurité, six balles, tu tires là-dessus, tu vises, et tu tires si on s’approche de trop » La formation était peut-être brève, mais elle avait désormais les connaissances pour se défendre avec cette arme. « Je serais derrière vous, je couvre vos arrières. Restez caché. »

Slade n’avait pas plus de temps à accorder aux prisonnières. Il tourna les talons pour retrouver son vieil ami l’arachnoïde. Il s’avança d’un pas actif, sans les sujets d’expérience qu’il avait demandé. Sa démarche était déterminé, ses lunettes de soleil ont disparu et son costume est ouvert, laissant apparaître sa combinaison bicolore ainsi que le pommeau de sa lame qui n’attendait plus que son porteur pour casser du fasciste.

« J’attends ce moment depuis si longtemps. » rétorqua le mercenaire qui avait cumulé sa colère pendant des mois. « Je vais prendre un malin plaisir à rendre ce que tu as fait subir au centuple. »


Le Dr Light s’était attaqué à l’intrus sans réellement savoir à qui il avait à faire. Il espérait que le flash lumineux, aussi puissant soit-il aurait suffit pour mettre son adversaire hors d’état de nuire. Malheureusement, la seule chose qu’il avait réussit à détruire, c’était l’AtomMobile. Avait-il réellement conscience de ce qu’il venait de faire ? Pas vraiment, même s’il était parvenu à aveugler l’intrus, il était lui-aussi, d’une certaine manière, aveugle.
Il aura finalement la réponse à sa question, quelques secondes plus tard, lorsque l’intrus a commencé par s’agrandir pour attaquer directement l’ennemi de la Justice League par un revers du droit. La surprise fut-elle qu’il a été incapable de voir le coup arriver. L’attaque était si forte qu’il fut contraint de reculer de quelques mètres pour ne pas tomber sur les fesses. Sa main glissa, par reflex, sous son nez pour limiter le flux de sang qui commençait à échapper de ses narines. Il lui fallut quelques secondes supplémentaires pour identifier l’intrus.

« Toi… C’EST TOI ? Atom » Il n’était probablement pas à la page. « Tu n’étais pas en train de croupir en prison ? »

Il avait raté quelques chapitres, mais son visage témoignait d’une certaine colère à l’égard de l’ancien héros. Arthur se redressa, en continuant de faire barrage face à son adversaire qui était venu avec une idée en tête, mais laquelle ?

« Si tu étais venu pour t’en prendre à Degaton, tu ne serais pas ici. » Il est interrogatif, penchant légèrement sa tête sur le côté. « Tu viens voler des informations ? J’ai le regret de t’informer que tu es au mauvais endroit. Tu ne trouveras rien d’intéressant. Mais… rassure-toi. »

Il profita de son petit monologue pour anticiper une attaque surprise, de nouveau. Un flash lumineux, toujours aussi puissant. Il espérait bien que cette attaque soit aussi efficace que la première fois avant de rendre les coups à son adversaire.

« ...Les généraux de Degaton sauront te soutirer les informations dont ils ont besoin. Tu leur a juste facilité la tâche, petit homme. »

_____Slade Wilson aurait pris un malin plaisir à détruire le scientifique fous. Il aurait d’abord briser ses jambes mécaniques, une par une pour laisser sa victime observer à petit feu sa défaite ultime. Il s’occuperait ensuite du bocal et laisserait le liquide qui maintenait sa tête en vie s’écouler lentement , jusqu’à l’étouffement et la mort. L’ancien mercenaire était conscient qu’il ne pourra pas le faire autant souffrir que ce qu’il a pu faire à l’ensemble des victimes qui sont passés sous son scalpel. Le vieil estimait tout de même en tirer une certaine satisfaction, à l’idée de venger ces personnes qu’il n’avait pas pu sauver lorsqu’il faisait partie du régime.
Malheureusement, il n’aura pas l’occasion de lever la main sur le scientifique, son châtiment est retardé par des grognements. Il avait à peine pris le temps de se retourner qu’il avait déjà compris ce qui venait de se passer. La femme qu’il avait aidé s’était transformé en une créature hideuse et féroce. Elle se rapprocha de Slade tel un zombie à la recherche de chair humaine. Le vieil homme s’était contenté de légèrement pivoter la tête vers elle pour analyser son comportement.

A première vue, elle n’avait rien de menaçant, jusqu’à ce que la mémoire de Slade le rappelle à l’ordre, il lui avait confié son arme. Le temps qu’il en prenne conscience, il était déjà trop tard. Un premier coup de feu retentit, atteignant l’épaule de l’ancien mercenaire. Il pouvait secrètement s’estimer heureux de ne pas lui avoir appris à viser. La balle atteignit la combinaison du mercenaire qui faisait office de gilet par balles. Fort heureusement, Slade ne bénéficiera que d’un bleu en souvenir.
Il n’avait aucune envie de s’en prendre à elle, elle était innocente, un bouclier humain derrière laquelle se cachait fièrement le scientifique, un scénario qui lui rappelait bien un certain britannique. Alors qu’elle bondissait sur lui, Slade eu le premier reflex de la désarmer avec son bras droit et la repousser vivement du plat de la main de son autre bras.

« Putain, contrôle-toi. Je ne suis pas venu là pour te faire du mal. » cracha le mercenaire, comme si la jeune femme était seule fautive de sa triste situation et qu’elle pouvait encore être maîtriser son corps. « Bordel, Palmer, j’espère que tu as une solution contre la transformation en loup-garou dans ta ceinture. » marmonna Slade.

Même la puissante agressivité de la bestiole ne poussera pas le soldat à lever la main sur cette femme. A une époque, Deathstroke l’aurait abattu pour abréger ses souffrances, sans prendre le temps de trouver une solution. Essayez de trouver une autre échappatoire était synonyme de perte de temps pour l’ancien Slade, et le temps était source de souffrance pour cette femme. Malgré tout, en vieillissant, il était prêt à donner une chance à Palmer. La créature ne lui arrivait pas à la cheville, il frappa le crâne de cette pauvre femme avec la crosse de son arme à feu qu’il avait précédemment arraché de ses mains. Un geste net et précis qui avait pour but d’assommer son adversaire en espérant qu’elle s’évanouira pendant quelques heures.

« C’est tout ce que tu as à m’envoyer ? » pesta le mercenaire, accompagnant la créature dans sa chute pour lui éviter une autre blessure. « Des pauvres femmes en détresse enragées ? Je vois que le régime a perdu de sa superbe. » Slade pointa son arme vers l’arachnoïde et tira deux balles sur le bocal qui protégeait la tête de son ennemi. « J’aurais préféré vous détruire moi-même. »


Le Dr Light n’est pas un grand combattant. Il espérait bien que ces coups soit efficace et que ses pouvoirs suffisent pour affaiblir sa proie. Cette fois, Ray était prêt à affronter les flashs lumineux. Lorsque la lumière s’estompa, il se retrouva avec un adversaire armé jusqu’aux dents. Ces yeux s’écarquillèrent et son visage se retrouva défigurer par une certaine crainte, celle de ne pas pouvoir esquiver l’inesquivable. Il se retrouva à se prendre un puissant rayon en plein poitrine.
Cette fois, il ne put retenir sa chute. Il tomba à la reverse pour heurter violemment sa colonne vertébrale sur le sol, un choc dont il ne put se relever.

« Tu… Arf, tu n’arriveras pas à détruire... » Arthur tentait de reprendre son souffle, avec grande difficulté, les doigts de ses mains tremblaient de douleur, avant de se faire écraser par un homme passant par là.

« Pathétique. » grogna l’inconnu avant de sortir de la pénombre pour se dévoiler. Felix Faust désarma Ray Palmer d’un revers de la main. « Le professeur Ray Palmer, où est donc passer les poussins de ta garderie ? Non, tu as préféré revenir avec un homme qui ne tient même plus debout. Allons, qu’est ce qui peut bien amené deux ennemis à travailler ensemble, infiltré un bâtiment administratif du régime ? Une bataille d’égo ? Non, ce n’est pas ton genre. Oh, ne dis rien… je crois savoir... » Sa main s’étincela, des flammes surgir de sa peau pour venir danser autour d’un objet éclairé par les braises, un dossier. La lumière du feu permettait à Ray de distinguer quelques lettres familières. « Je me trompe ? »

_____La première femme n’était pas la seule victime des expériences du scientifique fou. Après avoir mis cette pauvre personne hors d’état de nuire, Slade comptait bien s’en prendre au principal responsable de ces horreurs. Malheureusement, ce dernier avait plus d’une irépugnance dans son sac et lorsque le vieux mercenaire entendit des grognements, beaucoup plus féroce, dans son dos, il comprit que d’autres femmes avaient été victimes de ses expériences et qu’il devra les contrôler à leur tour. En faisant face à ces deux loup-garou, il se rendit rapidement contre qu’il aurait beaucoup plus de difficulté à neutraliser sans violence ces créatures. En effet, ces dernières semblaient beaucoup plus féroce et redoutable que la précédente.

Toutefois, malgré la menace, l’ancien soldat ne semblait toujours pas prêt à oublier qu’elles étaient avant tout des femmes innocentes. Même si une balle dans la tête aurait grandement facilité la tâche de Deathstroke ce n’était pas son code moral, contrairement à ce que certains pouvait penser. En attendant une idée de génie qui pourrait sauver ces pauvres femmes, Slade les avait laissé attaquer les premières avec leurs griffes acérées. Sa combinaison était assez solide pour supporter les attaques, mais les vêtements du civil furent, en quelques secondes, réduit en lambeaux. Il positionna ses bras devant son visage pour protéger ce dernier, déjà mutilé par le temps. C’était la seule partie du corps qui n’était pas insensible à leurs armes naturelles.

Le mercenaire bouscula violemment le premier loup-garou qui se tenait en face de lui avant de se retourner vivement vers le second pour s’attaquer à lui en premier. Il rétorqua rapidement quelques coups à des endroits stratégiques. La bestiole avait beau être puissante avec une force probablement supérieure à la sienne, leurs faiblesses restaient les mêmes. Il s’attaqua au pliure des membres en les frappant avec la crosse de son arme. Il s’attaqua ensuite à la rotule de cette même créature pour la forcer à mettre un genou à terre et lui envoyer un coup de pied en pleine tête. Il espérait que le coup soit assez violent pour sonner la première femme métamorphosé.

La seconde se jeta au dos de l’ancien mercenaire pour essayer de passer à travers la technologie de sa combinaison et transpercer cette dernière avec ces crocs. La pression de ses dents étaient assez fortes pour provoquer de violents hématomes au niveau de l’épaule de Slade. Son visage s’était défiguré par la douleur. Il attrapa la nuque de son adversaire à deux mains pour prendre une impulsion et glisser sous ses jambes.
Une fois derrière lui, Deathstroke profita de cette occasion pour attraper une mini-grenade présente dans sa ceinture pour l’enfoncer dans la gueule de la créature humanoïde. Au bout de quelques secondes la grenade libéra une bonne quantité de gaz anesthésiant. Le vieux soldat recula vivement pour ne pas inhaler la fumée.

« C’est fini. Tu ne pourras plus leur faire de mal. » grogna Slade.


Felix Faust laissa échapper un rire amusé. La flamme continuait de danser au dessus de sa paume pour venir lécher l’une des extrémités du dossier qui avaient poussé les deux hommes à entrer en terrain ennemi en leur âme et conscience. Ray s’était lancé dans un jeu de dupe avec le magicien, essayant de faire croire à ce dernier qu’il n’était pas réellement venu pour les archives, mais pour détruire le régime de l’intérieur. C’était un objectif bien prétentieux pour un héros à la retraite, mais c’était suffisamment convainquant pour mettre le doute au magicien.

« Vraiment ? Je te trouve bien prétentieux pour prétendre pouvoir arrêter Degaton à toi tout seul. C’est votre truc à vous, les héros, les longs discours et les paroles en l’air. »

La flamme finit par doucement s’éteindre, le poing de Felix se referma pour attraper le dossier de Jericho avec ces deux mains. Il fit quelques pas pour se promener, gardant une distance de sécurité avec l’ancien héros, comme s’il se doutait de quelques chose.

« Tu ne peux pas cacher… Que c’est quand même un curieux hasard que tu es décidé, toi, comme un grand garçon, d’entrer dans ce bâtiment en même temps Deathstroke lui-même. Le hasard fait bien les choses ? Oh je sais pourquoi ce vieux rabougrit est venu jusqu’ici, mais je ne pensais pas que tu aurais les mêmes objectifs que lui… Je me trompe ? »

_____Au moment où le mercenaire s’était tourné vers le responsable de tout ce massacre. Ce dernier avait profité de la distraction pour tourner les talons et fuir, une preuve de lâcheté. L’ancien mercenaire s’arrêta net pour observer rapidement les alentours avec son dernier œil valide. Il sentait que quelque chose allait lui tomber dessus. Le bâtiment est beaucoup trop bien gardé pour laisser le champ libre à Deathstroke pour voler des informations confidentielles.

Slade s’avança d’un pas avant d’être stopper nette par une forme se détachant de l’ombre pour lui bloquer le passage. Le vieux soldat était encore loin de la salle des archives mais il stoppa son début d’avancement. A ce rythme-là, il n’était pas prêt d’atteindre son objectif. Un grognement de frustration s’échappa entre ses dents, mais ce n’est pas ça le plus embêtant.
Sa gorge a commencé à l’irriter de nouveau, provoquant une quinte de toux que Slade Wilson ne pouvait pas retenir. Il passa sa main devant ses lèvres avant de laisser échapper les caillots de sang qui se promenaient au fond de sa gorge. Les effets du traitement de Ray était en train de montrer leurs faiblesses et bientôt, son état continuera à se dégénérer.

« C’est pas le moment... » marmonna Slade. Il chassa d’un mouvement de main, le sang qui s’était échapper de sa boucher pour venir se coller à sa chair.

Peu importe, le vieil homme fera avec, comme il le fait depuis plusieurs mois maintenant. Avec le temps, cela devenait de plus en plus compliqué de maintenir la légende. Mais ce n’était qu’un ennemi de plus à abattre, un homme du régime de Degaton à éliminer. Il laissa son adversaire parler avant de s’approcher, d’un pas déterminé pour venir s’en prendre à un énième adversaire.
Slade n’est pas armée d’arme blanche contrairement à son ennemi mais il saura se débrouiller. Il se jeta sur ce dernier, sans craindre l’issue de ce combat.
Il esquivait chacun de ses mouvements, son adversaire cherchait à trancher son corps. La combinaison pouvait tenir à quelques coups de lame si son porteur n’était pas assez vigilent, mais Slade ne laissera pas l’occasion à son ennemi de lui trancher sa chair. A chaque attaque, il rétorquait avec de puissant coups de poings en plein visage.

« Je vous enterrerais tous un par un, toi et tes petits copains, avant de finir au trou. » cracha Deathstroke en s’acharnant, espérant pouvoir détruire ce masque qui protégeait le visage de son ennemi.


De l’autre côté, dans la salle d’archive, Felix Faust cherchait à connaître la véritable raison de la venue de Ray Palmer, ou alors il cherchait à lui faire avouer ce qu’il savait déjà. Même si le scientifique niait tout en bloc au sujet de sa collaboration avec l’ancien mercenaire Deathstroke, la coïncidence était trop lourde à avaler. Les yeux du mage s’arrêtèrent quelques secondes sur le dossier qu’il tenait dans sa main. Il finit par hausser les épaules avant de le dossier tomber sur le sol pour l’écraser sous la semelle de ses chaussures. Il aurait pu réduire la paperasse d’un simple claquement de doigts, mais il semblerait que ses archives est plus de valeur qu’on ne le pensait.

« Bien, alors je n’ai plus besoin de ça. Quel dommage. »

Ray n’était plus qu’un civil, un homme qui tentait de former des enfants incompétents, mais il n’avait pas perdu sa technologie. Felix se retourna avant d’affronter des drones. Un maigre sourire se forma sur son visage. Ce ne sont que des petits gadgets, il a affronté pire. Un coup de botte, il chassa le dossier qu’il tenait précédemment dans les bras, et s’en éloigna pour générer un bouclier de terre entre lui et les drones, d’un simple mouvement de bras.

« Allons, c’est tout ce que tu as dans ton sac ? Tu confirmes bien ce que je pensais, tu es rouillé Palmer et en plus de ça, tu mens comme tu respires. C'est tout ce que tu as ? »