En enseignant, l'homme apprend [Ray Palmer]

La fête donnée à la JLAcademy battait encore son plein. Robin venait de quitter le groupe de personnes avec qui il avait entamé cette fête pour disparaitre dans la foule. Il savait où il voulait aller et qui il allait voir, et ne désirait pas se faire intercepter par un quelconque importun qui lui ferait perdre du temps avec ses banalités. Il fit donc usage de son impressionnante maitrise de la furtivité pour passer inaperçu parmi les convives. Il se déplaçait d’un pas rapide et sûr, et pourtant silencieux, il esquivait les différents convives et obstacles avec agilité, il n’attirait nullement l’attention envers lui… bien aidé en cela par le spectacle qu’offrait l’Académie. L’entrainement qu’il avait reçut aussi bien au sein de la Ligue qu’auprès de son père lui permettait même de tromper les sens d’individus méta-humain ou alien… la plupart du temps. Il disciplinait ses pensées pour mieux les masquer, il contrôlait son propre corps pour en réduire les battements de son propre cœur, en modifier leur « musique » habituel pour qu’une super-ouïe puisse plus difficilement le localiser… il ne tenait pas à être suivit même par l’un de ses amis.
 
En se déplaçant, Damian observait les alentours. Il continuait à scruter son environnement à la recherche de signe révélateur. Il avait certes passé un agréable moment en compagnie de son équipe, de Beast Boy et de la princesse d’Almerac, mais s’il était ici c’était avant tout pour observer les conséquences de l’attaque… et pas seulement sur les infrastructures. À la réflexion, l’hériter du Batman se dit qu’il aurait put interroger ses camarades pour savoir si, dans les individus étudiants ici, ils avaient repéré des éléments prometteurs… mais cela n’était probablement ni l’endroit ni le moment d’avoir ce genre de discussion. Même si le directeur Palmer tente de se faire discret, de se replier dans les ombres de la salle… les ombres sont le royaume de sa famille, de sa globalité.
 
Depuis le premier jour qu’il a mit les pieds dans cet établissement, Damian ne s’y était jamais sentit à sa place. Le projet éducatif derrière la création d’une telle institution ne correspondait en rien à ce dont il pensait avoir besoin. Parmi les Titans, pendant son bref séjour parmi eux, il avait détesté être en permanence comparé à ses prédécesseurs. Mais au moins il avait eu la sensation que ses talents se révélaient utiles, de faire partie de quelque chose. Ici, il n’était pas aussi souvent confronté à l’héritage de son uniforme… mais il n’avait pas du tout la sensation de faire quoi que ce soit de productif, il pensait même perdre son temps. Le pire restait d’avoir à fréquenté des amateurs se rêvant déjà en la prochaine Ligue des Justiciers et qui l’abordaient juste pour l’interroger sur ce que cela faisait d’être le coéquipier de Batman. Du moins au début de l’année, Damian ayant rapidement mit les points sur les « i » à ce sujet. Mais indépendamment de cela, Damian avait aussi passé pas mal de temps à étudier le fonctionnement de la JLAcademy pour déterminer s’il estimait que cette expérience avait ou non du potentiel pour le futur.
 
Finalement, Damian approcha de la position du professeur Palmer, toujours silencieux. Il se doutait qu’au moins Cassandra, sa sœur adoptive, et Shiva avait dût le repérer, peut-être quelques autres, mais Damian avait fait de son mieux pour éviter d’attirer la moindre attention, notamment parce qu’il doutait que l’affaire qu’il avait à évoquer avec le maitre des lieux soit de nature à arriver aux oreilles de la plupart des personnes présentes. Le regard de Damian s’était un instant attarder sur l’une des caméras de surveillance de l’école, s’interrogeant sur si son père était ne ce moment même en train de les observer via ce moyen… il en était bien capable. Finalement, il signala sa présence à l’ancien Atom, toujours depuis les ombres.
 
-          Il me semble que vous désiriez vous entretenir avec moi, directeur Palmer.
 
Damian gardait un visage neutre en s’adressant à celui qui était, de fait, son directeur d’établissement. Il préférait cacher ses pensées en attendant de connaitre les raisons réelles pour lesquels Ray Palmer l’avait ainsi… convoquer. De sa main gauche, il sortit le composant électronique que l’androïde de l’AtomArmy lui avait remis un peu plus tôt dans la soirée pour le montrer au directeur.

Visiblement, Damian était parvenus à surprendre l’ancien Atom, ce dernier ayant la réaction provoquée habituellement par les apparitions surprises des membres de sa famille. Il aurait pu penser qu’ayant passer quand même un temps certains à avoir côtoyé son père, son interlocuteur aurait été plus familier avec ce genre d’expérience, mais visiblement ce n’était pas le cas. La référence fait au commissaire Gordon amusa grandement l’actuel Robin.
 
-          En ayant prit la décision d’arrêter de fumer pour préserver son cœur, je suppose.
 
En vérité, pour répondre à cette question sérieusement, Barbara serait probablement la mieux placée. Mais le fait qu’il doive gérer une ville remplie de psychopathes devait aider à relativiser. Le fait qu’il rencontrait aussi principalement le Chevalier Noir au commissariat, surtout sur le toit avec un Bat-Signal illuminant le ciel, ou sur les scènes de crimes devait aussi aider à se préparer psychologiquement à l’apparition soudaine du justicier de Gotham.
 
Le directeur de l’établissement signala par la suite qu’il avait lui-même suffisamment profité de la fête et des diverses facettes qu’elle offrait pour pouvoir se concentrer sur leur affaire. Damian observa, avec une certaine surprise, son interlocuteur révéler un passage secret dans les murs même de la salle. Il accepte d’y suivre Palmer sans un mot, ne jetant juste qu’un dernier regard en arrière pour s’assurer que personne ne les observe. Sa dernière pensée avant d’entrer dans le couloir fut de s’interroger sur ce qui pouvait bien mal tourner en laissant dans une même salle une armée de robots et une bande de méta-ados… la réponse était beaucoup de choses.
 
Le jeune garçon garda le silence tout le long du bref trajet, tentant de deviner ce que Palmer avait en tête et où il l’emmenait. Ses sens étaient troublés par ce couloir, il ne saurait dire pourquoi mais il ressentait qu’il y avait quelque chose d’anormal sans arriver à percevoir la cause de ce sentiment. Il remarqua bien plusieurs traces laissé par l’attaque, mais ce n’était clairement pas le seul endroit du bâtiment où il en avait relevé. Finalement, quel ne fut pas sa surprise quand il débouchât dans le repaire de l’Atom. Il ne l’aurait pas placé ici… à la réflexion c’était même peu probable que s’il s’agissait bien du quartier général que le professeur Palmer utilisait au temps de sa carrière héroïque qu’elle se trouve dans l’enceinte de la JLAcademy aux vues du fait que les bâtiments n’étaient en place que depuis peu… et surtout aussi proches des salles de séjours des élèves. Pourtant, Damian était sûr qu’ils n’avaient effectivement marché que quelques mètres et qu’il n’y avait pas eu de téléporteurs de quelques natures que ce soit sur leur route.
 
-          Voici une base des plus acceptable… surtout pour un héros qui dit s’être retiré.

Le jeune homme se perdit un instant en conjectures. Inspectant l’endroit du regard. La technologie de l’endroit ne semblait rien avoir à envier au repaire de son propre père, même si Damian nota certains éléments dans la disposition des lieux qu’il trouvait peu ergonomiques. Mais cela était peut-être simplement dût à la différence de priorités que s’imposaient respectivement les deux hommes. Le Batman était tout entier dédiés à combattre le crime, là où le Professeur Palmer restait avant tout un scientifique. De là, il était normal que la base de ce dernier soit avant tout un laboratoire. Damian prit note du commentaire de Palmer sur le manque d’originalité pour le nom de son repaire. Effectivement, le jeune homme pensait qu’il y avait moyen de trouver quelque chose de plus adéquat au thème de son propriétaire, mais ce dernier était de toute façon loin d’être le seul héros, ou vilains d’ailleurs, à ainsi plagier son père.
 
-          Je suppose que c’est ici qu’est entreposé le fragment de kryptonite que je vous ais remis. J’ose espérer qu’il vous a été utile là-bas.
 
Damian escomptait bien le récupérer. Surtout qu’il l’avait pris dans le coffre de son père sans l’accord de ce dernier et avait déjà perdu au moins l’un des fragments dans la bataille. Il avait remis celui-ci aux androïdes de l’AtomArmy dans le but qu’ils mettent la main sur Jax-Ur pendant la bataille de Métropolis, alors que lui-même n’était plus en mesure de poursuivre le combat.  Mais les paroles de Palmer l’interloquèrent le faisant brusquement se retourner vers son interlocuteur. Damian s’attendait à ce que le directeur de la JLAcademy l’ait convoqué pour évoquer avec lui la Bataille de Métropolis… voir sur le fait qu’il avait probablement mit en danger la vie de plusieurs de ses camarades par ses décisions. Mais à entendre son interlocuteur, le sujet irait plus loin. En lui, une certaine méfiance s’éveilla, il ignorait complètement ce que Palmer avait en tête et il détestait cela, mais en même temps il était intrigué.
 
-          Je présume que vous ne posséder pas un manque de bon sens au point de me nommer comme représentant des élèves. Donc qu’avez-vous en tête ?

Damian observa pendant quelques secondes son interlocuteurs, silencieux, se demandant si son interlocuteur se moquait de lui. Tout d’abord, sur le fait qu’il semblait entendre qu’il ne comptait pas lui rendre la kryptonite… le jeune homme nota dès lors d’éviter de confier un quelconque équipement à l’ancien Atom, SURTOUT s’il l’avait au préalable emprunté à son père. Une partie de lui désirait tenter de reprendre cet élément par la force, mais il calma ses ardeurs. Mais plus que tout, Damian se demandait si le directeur de la JLAcademy lui avait réellement proposé de devenir le représentant des élèves ? Lui, Damian Wayne, unanimement reconnu comme l’un des individus avec le plus mauvais caractère à avoir porter les couleurs de Robin ? Il était bien obligé de reconnaitre que c’était une proposition qu’il n’avait pas du tout vu venir et il lui fallut un peu de temps pour reprendre contenance et répondre.
 
-        Soit vous vous foutez de moi. Soit je suggères que vous preniez quelques minutes pour reconsidérer votre proposition. Même si je pense voir l’idée que vous avez derrière la tête, il me semble que vous ferez pis que bien. Surtout que je suis loin d’être un fervent partisan de votre école. Même si je suis prêt à laisser une chance à votre projet, il ne me convainc nullement.
 
Pour ce qu’il saisissait des dires de son interlocuteur, celui-ci comptait peut-être justement là-dessus. Mais il pensait cependant que l’ancien Atom ne se représentait pas à quel point Damian pouvait se montrer vocalement critique sur l’institution à plus d’un titre… critiques probablement nourrit par le ressentiment d’y avoir été envoyé contre son grés.
 
-        De plus, il me semble que la position de représentant des élèves implique d’être une personne à l’écoute des problèmes des autres élèves. Vous pensez vraiment que je serais la personne vers qui les autres étudiants se tourneraient pour en parler ? Et surtout vous pensez vraiment que je suis le genre d’individu à en avoir quelque chose à faire ?
 
Ne se voyait guère dans ce rôle de soutiens des autres élèves. Certes, il lui arrivait, plus souvent qu’il ne le reconnaitrait lui-même, de se montrer attentionné à sa manière. Mais il restait de manière générale quelqu’un d’assez peu patient ou compréhensif avec les problèmes des autres… d’autant plus si les autres en question ne faisait pas partie de son cercle de proche. Cela était en grande partie la faute à son éducation, Damian ayant grandit pendant la majorité de son existence à l’écart de tout, et n’avait donc pas développer l’empathie qu’il pouvait posséder, certes il n’en était pas dépourvu mais il en était à un point où son approche tenait plus du « Marche ou crève » qu’à une approche compréhensive des problèmes d’autrui. À cela, Damian n’aimait pas l’idée de se voir confier une responsabilité qui l’éloignerait encore davantage du travail sur le terrain, qu’il estimait plus formateur que les cours de cette école. Peut-être qu’inconsciemment, il ne s’estimait pas non plus adéquat pour le rôle.
 
Mais d’un autre côté, Damian voyait bien un avantage dans cette proposition. Cela le mettrait dans une bonne position pour repérer d’éventuels candidats avec qui il pourrait former sa futur équipe. Le jeune homme aspirait bel et bien à un jour, comme deux de ses prédécesseurs avant lui, former son propre groupe de héros. Il avait déjà une bonne base avec les Supersons, mais il ne s’agissait à ses yeux que du noyau de sa futur équipe… une équipe avec laquelle il escomptait bien surpasser les accomplissements des Titans ou de la Young Justice. Ses qualités sociales étant moins… développé que celle de ses prédécesseurs, il risquait d’avoir plus de mal à recruter pour son équipe.
 
-        Mais si vous restez persuader que je suis un bon choix. Qu’attendriez-vous de moi au juste ? Hormis le fait de souligner vos erreurs je veux dires.
 
En réalité, l’expérience de Damian avec le milieu scolaire restant limitée… à la Ligue il bénéficiait de l’enseignements de précepteurs particuliers, et il restât scolarisé à domicile pendant l’essentiel de son temps auprès de son père… il se figurait aussi assez mal ce qu’était réellement un représentant des élèves et ce que cela impliquait.

Damian refusa de se départir de sa méfiance en écoutant les réponses du professeur Palmer. Mais plus il écoutait son interlocuteur, plus il devait reconnaitre que celui-ci avait de bons arguments, même une bonne rhétorique. Palmer l’avait visiblement étudié, il semblait jouer sur son orgueil et sur le souci qu’il avait de se montrer digne de son héritage… de ses héritages. Certes, l’idée de jouer un rôle important dans la constitution de la prochaine génération de héros, de forger l’avenir, avait quelque chose d’alléchant pour le jeune homme, mais cette idée ne faisait qu’alourdir le poids qu’il ressentait sur ses épaules. Instinctivement, une des mains de Damian se porta à l’emplacement de sa cicatrice sur son torse pour la caresser… ou plus exactement caresser l’endroit où il avait été transpercer par l’Hérétique… l’un des rares signes de nervosité que Damian ne pouvait réprimer quand il n’était pas à l’aise.
 
-        Mes arguments ? Ils vous intéressent tant que cela ?
 
Damian n’avait jamais été un partisan de cette Académie, il en avait même fait l’argumentaire à son père dès le jour-même où celui-ci avait suggéré de l’y envoyer. Résultat, non seulement son père avait campé sur ses postions, mais en plus l’avait averti que s’il avait l’impudence de proférer ce genre de paroles parmi les autres étudiants pour saper l’autorité des profs, il passerait les prochains mois en stage comme garçon à tout faire au gymnase de Ted Grant.
 
-        Au niveau personnel, je ne me suis jamais sentis pas à ma place dans cette école. Je n’ai pas de pouvoirs à maitriser et je dispose déjà d’une éducation particulièrement pousser et de plusieurs années d’expérience sur le terrain. Je ne suis donc pas le profil type d’étudiant que vise à aider cet établissement. L’essentiel du temps que je passe ici j’ai l’impression de stagner. 
 
Damian passa cependant sous silence le fait qu’il se sentait un peu humilié d’avoir à passer par une soi-disant « école de Super-Héros » là où aucun de ses prédécesseurs n’avait eut à le faire pour être finalement considéré comme un héros à part entière. Il ne l’avait pas pris comme une opportunité qu’on lui offrait, mais comme un signe de plus qu’on l’estimait inadéquat… qu’on ne lui faisait en définitive pas complètement confiance. S’il était présent, c’était avant tout parce qu’on le lui avait imposé plutôt que par choix personnel.
 
-        Pour mes critiques concernant le projet lui-même, si je suis prêt à entendre que vos attentions soient louables et que nombres de ces amateurs pourraient bénéficier de l’enseignement qui y est prodigué. Je ne pense pas qu’académiser la pratique de l’héroïsme soit une idée judicieuse… qu’importe les entrainements que vous leurs ferez subir, ils devront se faire les dents sur le terrain, se renforcer dans l’épreuve. Les entrainements parfaitement encadrés ne pourront jamais remplacer cela. Et aussi de mon avis l’auto-ségrégation ne constitue jamais une solution crédible à long terme.
 
Autre effet pervers que Damian voyait en la JLAcademy était qu’il séparait les jeunes héros des simples mortels. Les premiers ne grandiraient qu’entre eux, délaissant les liens qu’ils pouvaient posséder avec les personnes qu’ils étaient sensés protéger. Damian savait ce que c’était, s’il protégeait Gotham par devoir, il ne possédait pas le lien que les autres membres de sa famille avaient développé avec leur ville et ses habitants. Damian ignorait beaucoup de chose de la réalité de la vie des personnes qu’il protégeait, mais il n’était pas sûr qu’une perte de contact généralisé des héros opérants depuis leur tour d’ivoire avec les restes de la population soit une bonne chose.
 
-        Enfin, la bataille de Métropolis m’a ouvert les yeux sur d’autres problèmes. Premièrement, l’existence et l’emplacement de votre école sont de notoriété publique. Cela constitue à peine moins une invitation à nos ennemis à nous attaquer que la Tour des Titans ne l’était. Je suis même étonné que cela ait prit si longtemps pour que nous subissions un premier assaut. De plus sa position au cœur de cette ville augmente fortement le risque de dommages collatéraux.
 
Deuxièmement, là où les Titans étaient de jeunes héros en exercices et opérant en équipe, l’essentiels des personnes présentes ici ne sont que des étudiants sensés se trouver dans un sanctuaire pour apprendre. Si l’attaque des Kryptoniens nous démontre quelque chose, c’est que la priorité sera donnée à la protection des étudiants plutôt qu’à essayer de contrecarrer l’attaque elle-même ce qui donne une longueur d’avance à nos ennemis.
 
Troisièmement, la présence d’artefacts, comme la ville de Kandor, dans un lieu sensé être un sanctuaire ne fait que donner des raisons supplémentaires à nos ennemi de mener un assaut, faisant que vous le vouliez ou non chaque personne présente en ces lieux un gardien de facto de ces objets… à la différence avec les autres groupes héroïques que tous ici ne sont pas en mesure de remplir ce rôle. 
 
Du point de vue de Damian, la principale défense de la JLAcademy ne résidait pas dans les mesures de sécurité du professeur Palmer, ni dans la présence de héros confirmé ou d’aspirants héros aguerris (mais n’ayant pas toujours l’habitude de travailler ensemble) mais bel et bien dans la crainte que pouvait inspirer la génération actuelle de héros aux supervilains… malheureusement l’attaque sur Métropolis prouvait que ces mêmes héros ne pouvaient pas en permanence veiller sur l’établissement. Il aurait préféré ne pas parler de Kandor, car il estimait que c’était un coup bas, mais il ignorait si son interlocuteur avait eu la brillante idée d’amener d’autres objets de convoitises en ces murs.
 
-        Pour en revenir à votre proposition… et bien je continue de penser que vous commettez une erreur. Mais vous marquez un point quand vous dites que mes actions comptent en tant que Robin… mais je demeure dubitatif quant au fait qu’être représentant des étudiants soit la meilleure manière d’aider cette génération… je crois que je vais devoir réfléchir à tout cela.
 
Après tout, si Robin constituait bien une source d’inspiration pour les autres aspirants héros, c’était avant tout sur le terrain qu’il agissait, que ce soit en tant que justicier, que coéquipier du Chevalier Noir, que combattant ou que leader. Damian voyait peut-être la justesse du propos de Palmer, mais ne comprenait toujours pas en quoi devenir représentant des élèves contribuait à aider cette génération à se préparer à prendre la relève de l’ancienne. Mais Damian ne pouvait s’empêcher de douter, autant sur la pertinence de le mettre à ce poste que sur la décision qu’il devait prendre pour se montrer digne des héritages qu’il portait… aucun d’eux ne l’ayant préparé à assumer ce genre de fonction. Il s’était certes imaginer devenir un pilier pour l’avènement de la future génération de protecteur de la Terre, mais il l’avait fait en se voyant à la tête d’une équipe qu’il menait en mission, pas en se retrouvant à faire les intermédiaires administratifs pour des étudiants.
 
Dans tous les cas, son esprit essayait quand même d’envisager cette possibilité et le premier point qu’il voyait était qu’il aurait besoin d’assistant pour servir de « filtre à connerie » entre lui et les demandes des étudiants… même dans l’hypothèse où il serait prêt à essayer ce que proposait le directeur de l’établissement, Damian n’avait pas la patience d’endurer les délires puéril de ses camarades… pas plus qu’il ne voulait que cette fonction n’empiète sur ses autres missions.

Si les paroles du jeune Robin avaient eu un impact sur le professeur Palmer, ce dernier sembla plutôt bien encaisser la critique. Même semblait apprécier la brutale sincérité de Damian. Ce dernier écouta alors les réponses qu’avait à donner le directeur de la JLAcademy. Celui-ci assumait le fait que son établissement soit connu du public tout en reconnaissant les dangers de cette politique. Quand il évoqua les Kryptoniens, Damian eut quelques souvenirs de l’attaque sur Métropolis qui lui vinrent à l’esprit. Il ne put s’empêcher de murmurer quelque chose entre ses dents en réaction à l’affirmation du professeur Palmer qu’il n’en avait pas finit avec les Kryptoniens.
 
-        À mon niveau non plus.
 
Bien entendu, Damian ne comptait pas s’étendre sur le sujet… et encore moins mettre l’ancien Atom dans la confidence du projet que lui avait révélé Superman quelque jours auparavant. Mais une chose était sûre, l’hériter des al-Ghul et des Waynes ne comptait pas rester les bras croisés pendant que les Kandoriens faisaient peser une menace permanente sur son monde. Mais déjà le directeur de la JLAcademy poursuivait son contre-argumentaire, expliquant à présent comment il voyait son école et l’intérêt d’académiser la formation des héros. Mais Damian ne put s’empêcher de tiquer à la mention de l’éducation de la Ligue des Ombres.
 
-        Ne parlez pas de ce que vous ignorez, Palmer. Vous n’avez aucune idée de ce qu’implique l’enseignement du savoir dans les Ombres.
 
Bien que son ton aie put être plus menaçant qu’il ne l’aurait souhaité, Damian savait pour sa part ce qu’était la discipline inculquée par les Ombres. Les agents de la Ligue des Ombres subissait une formation parmi les plus exhaustive et efficace au monde, mais aussi l’une des plus exigeante et meurtrière. Les futurs assassins étaient régulièrement confrontés à la mort durant leurs entrainements, et souvent voyaient certains de leurs camarades périr à l’entrainement. La Ligue ne cherchait pas à expurger les plus faibles ou à tuer pour le plaisir, mais estimait qu’il fallait enseigner l’omniprésence de la mort pour forcer leurs hommes à être toujours vigilants, d’écouter son instinct et d’être parfaits dans l’exécutions de leurs actions. Le plus terrible aux yeux de Damian était l’annihilation de toute conscience de soi par laquelle les assassins devaient passer pour devenir un serviteur dévoué de la tête de Démon. Lui-même y avait échappé de part le fait qu’il était l’héritier des al-Ghûl. Cassandra par le fait qu’elle était entrainé directement par David Cain pour faire d’elle une tueuse parfaite. Seuls les candidats montrant un vrai potentiel étaient pris à part pour subir des entrainements particuliers dans le but de faire d’eux de vrais atouts pour la Ligue et non pas de la chaire à canon surentrainée. Damian tout comme Cass et quelques autres avaient eut droit à une éducation sur mesure qui ne laissait rien au hasard. Mais qui était également très exigeante.
 
-        Effectivement, nombres de personnes allant sur le terrain reçoivent une formation académique. Mais que ce soit vos secouristes, vos pompiers, vos policiers ou même vos soldats, il est rare qu’ils soient confrontés à des ennemis qui les étudieront eux en particulier pour s’adapter à sa manière d’agir. La crainte que j’aie dans l’académisation de l’héroïsme est qu’elle ait de paire avec une standardisation de la manière d’agir des héros… ce qui les rendraient beaucoup plus prévisible. Et donc aisé à piéger pour nos ennemis.
 
Lorsque les paroles de Palmer évoquèrent l’attitude de Damian et comment celle-ci avait put lui coûter la vie. L’héritier des al-Ghul explosa. À cette seule pensée, il ressentait la froideur de l’acier de la lame de l’Hérétique le traverser de part en part. Le poing de Damian alla frapper violement la première surface dure qu’il rencontra pour se calmer, les nerfs. Un seul coup donner avec toute la force dont il était capable. Ses muscles étaient tendus, sa mâchoire crispée, la simple évocation de ce souvenir semblait tout droit le faire s’apprêter pour le combat. Son regard se planta dans celui de son interlocuteur qui commençait à dépasser les bornes.
 
-        Je n’ai pas commis d’erreur de jugement contre l’Hérétique !! Je ne pouvais juste pas rester à ne rien faire et voir ma mère massacrer Père et le reste de ma famille sans réagir. Ma place était à leurs côté, et c’est parce que l’Hérétique était concentré sur moi que les miens ont put sécuriser le dispositif que cette aberration était chargée de récupérer. Je n’avais nul désir de mourir, mais ni maintenant ni à l’époque je n’ai craint la mort… et si c’était à refaire je le referai pour protéger les miens sans hésiter un seul instant… qu’importe si le résultat est le même pour moi. M’avez-vous bien compris, Palmer ?
 
Lors de l’attaque du Léviathan sur Gotham, sa mère avait tout fait pour que son père l’écarte de la bataille. Elle savait que son fils était celui qui avait le plus de chance de lui causer des problèmes autant par le fait qu’il savait comment elle réfléchissait mais aussi parce qu’elle aurait hésité à s’en prendre à lui. Damian avait vu le désastre arriver, il avait vu comment le piège de sa mère se refermait sur son père et ses acolytes… et il avait décidé d’intervenir. Il avait contrevenu aux ordres de son père autant pour l’aider que pour lui prouver qu’il était digne de confiance, qu’il n’était pas l’être que les mensonges de sa mère avaient dépeint pour l’avenir de Gotham. Sur place, il s’était donné à fond, mais il y avait l’Hérétique, son clone, le champion de sa mère. Un être monstrueux, inarrêtable… mais obsédé par l’idée de surpasser son modèle original. Damian avait justement joué sur cette obsession pour garder l’attention de l’Hérétique et permettre à d’autre de s’emparer de l’objet que cherchait à se procurer sa mère. Certes, il n’avait pas envisagé que son ennemi le surpasserait à ce point, mais à ce moment il n’avait personne vers qui demander de l’aide. Son père était piégé, Nightwing gisait sans connaissance, les alliés de son père s’étaient fait disperser. Damian avait alors fait de son mieux pour faire gagner le plus de temps possible.
 
Même s’il clamait avoir été prêt à mourir, la vérité était que jusqu’au dernier instant il avait espéré que sa mère aurait rappeler son monstre… mais aujourd’hui il savait que même si elle l’avait fait, son ennemi n’aurait pas arrêté. Talia avait expressément donner l’ordre qu’aucun mal ne lui soit fait, et l’Hérétique avait outrepassé cet ordre sans la moindre hésitation, juste pour prouver sa supériorité, pour éliminer un rival. Ces souvenirs étaient encore douloureux pour Damian, pas tant à cause du fait qu’il avait périt, mais parce que cela lui avait fait douloureusement prendre conscience de ce qu’il aurait put devenir. Mais si cette expérience l’a poussé à se remettre grandement en question, le jeune Wayne ne le considérait en aucun cas comme résultant d’une erreur de jugement de sa part… sur ce point il ne questionnait même pas ses décisions passées, cela lui servait juste de motivation à chercher à s’améliorer encore davantage pour ne plus avoir à se retrouver dans une telle situation.
 
Le jeune homme mit un peu de temps à calmer la colère qui s’était emparé de lui à cause des propos de l’ancien Atom. Il n’aurait pas dû s’emporter ainsi, mais ce qu’il avait perçut comme un coup bas de la part de son interlocuteur l’avait enragé plus que de raison. Mais le coup était bien joué si le but de son interlocuteur avait été de le déstabiliser. Il avait toujours pris Palmer pour un idéaliste, mais il semblait qu’il pouvait se montrer redoutable psychologue. Malheureusement, tout ce qu’il risquait d’obtenir, c’est un Damian d’autant plus braqué et rétif à toutes main tendue.
 
-        Vous dite que vous allez améliorer les sécurités de l’académie ? Faite-le donc, mais gardez à l’esprit que tout vos ennemis ne seront pas aussi peu subtils que ces kryptoniens. Vous avez réuni toute une génération de héros potentiel dans vos murs, combien de temps pensez-vous qu’il s’écoulera avant qu’un des groupes de dégénérés que nous affrontons ne décide que ce serait une bonne occasion pour anéantir toute cette génération d’un seul coup ? Pouvez-vous visualiser une attaque plus dévastatrice porté à notre camp ?
 
Damian commença à se masser le poing avec lequel il avait évacué sa colère. Il lui arrivait encore d’être impulsif, bien que ce genre d’éclat diminuait en opération quand il avait un objectif à atteindre. Mais le ton de Damian n’était plus du tout aussi posé qu’au début de la conversation. Les paroles de Palmer l’avait définitivement atteint… et peut-être pas pour le meilleur.
 
-        Ne vous méprenez pas. Tout le mal que je souhaite à votre petit rêve est qu’il se réalise. Mais mon expérience m’as appris que pour permettre au meilleur d’avoir une chance de se réaliser, il faut se préparer à devoir faire face au pire.

Damian ferma les yeux un instant. Il avait besoin de reprendre son calme, d’évacuer la fureur qui s’était éveiller en lui suite aux paroles de Palmer. Ce dernier était un interlocuteur bien plus rusé que ce que le Garçon Prodige avait anticipé. Cela était frustrant mais à la fois stimulant. Mais il allait devoir garder la tête froide pour ne pas lui laisser l’avantage dans ce débat. L’esprit de compétition de Damian s’était éveillé et ce même si les enjeux de ce débat étaient loin de le nécessiter. Palmer pour sa part semblait puiser dans une source infinie de patience que ses années d’enseignements lui avait permit de développer.
 
Néanmoins, le jeune Wayne éprouvait surtout de la frustration dans le fait que son interlocuteur semblait écarter certains de ses arguments en n’en détournant le sens de manière assez… flagrante, pour ne pas dire en frisant presque la mauvaise foi du point de vue du jeune garçon. Pour chaque chose que Damian avait dit concernant le principe de l’académie, Palmer les retournait en les étendant au reste de la communauté super-héroïque.


-          Ne me prenez pas pour un demeuré, Palmer. Je sais très bien que les rassemblements de héros ont une certaine tendance à attirer des menaces plus importantes. La différence réside dans le fait que, qu’il s’agisse des Titans, de la Ligue des Justiciers ou de la Société de Justice… tout leurs membres sont déjà aguerris et se sont mit ensemble dans le but d’affronter ce genre de menace et en connaissent et assume les risques. La JLAcademy, au contraire, à pour but de permettre aux héros inexpérimentés de s’améliorer à l’abris de ce genre de danger, et avait pour vocation de servir de sanctuaire. Mais nos ennemis auront cure de ce genre de distinction et y verront surtout un rassemblement de proies jugées faciles.
 
Que ce soit les équipes composées de héros confirmé ou d’aspirant héros aguerris, tous avaient pour but de contrecarrer les machinations de ces agents perturbateurs qu’étaient les supers-vilains. Ce combat était, au moins en partie, la raison de d’existence de chacun de ces groupes, là ou la JLAcademy n’avait pas pour objectifs de jeter ses étudiants dans la bataille. Mais Damian avait trop souvent vu que dans les zones de guerre, les sanctuaires, qu’il s’agisse d’écoles, d’hôpitaux ou d’église n’étaient épargné que tant que les belligérants jouaient selon les règles… ce qui n’était certainement pas le cas de la plupart des psychopathes qu’affrontaient les héros.
 
-          Quant au reste. Oui, les criminelles étudient le comportement de la police, les armées adverses s’étudient l’une l’autre, mais eux étudient l’organisation auquel ils font face pas les individus qui la compose. C’est tout l’intérêt des francs-tireurs, ils surprennent l’ennemis. Dans le cas des héros, les membres de la génération actuelle se sont chacun forgé dans les flammes de leurs épreuves et expériences respectives, ce qui fait que ce soit en groupe ou seul, ils représentent tous une force sur laquelle compter. Ils sont bien plus difficiles à anticiper car ils ont chacun développer leur propre manière de penser… et j’espère que votre école ne tombera pas dans le piège d’enseigner une seule façon d’appréhender un problème… après tout, beaucoup de secteur académique ont eut tendance à rejeter les gens dont la façon de penser s’éloignait de leurs canons. Si votre intuition est juste, alors effectivement nous pourront peut-être compter sur une génération bien mieux former que l’ancienne. Si vous vous êtes tromper… j’espère juste ne pas voir l’avènement d’un monde où l’héroïsme ne dépendra plus des qualités intrinsèques d’une personne mais de son diplôme.
 
La vérité de l’hostilité de Damian envers se projet pouvait peut-être aussi se définir par l’approche qu’on avait eut quant à son éducation. Que ce soit avec la Ligue ou son père, Damian avait toujours eut droit à des cours particulier, à une éducation faite sur mesure pour ses besoins et complètement consacrée à son amélioration personnelle. La JLAcademy proposait un système plus proche du système scolaire où l’enseignement se faisait par classe, ce qui allait complètement à l’opposé de l’approche que Damian avait toujours connu et qui lui avait jusque-là parfaitement convenu. De manière général d’ailleurs, le jeune Wayne avait une vision élitiste du monde. Et cela ne cadrait pas avec l’ouverture proposé par la JLAcademy.
 
Vint finalement l’échange d’idée sur la notion de sacrifice. Si, dans un premier temps, Palmer semblait vouloir tranquilliser le jeune prodige quant à son sacrifice, il en vint, dans un second temps, il exposa son point de vue sur le sacrifice et le fait qu’il voyait cela comme un échec. Une notion sur laquelle Damian et lui étaient de nouveaux en désaccord.
 
-          Tst. Objectivement vous dites ? Si vous voulez de l’objectivité, sachez le principe de sacrifice est quelque chose de parfaitement objectif. Il s’agit de sacrifier une vie pour en sauver un bien plus grand nombre. À ce niveau c’est des mathématiques pures. Si vous voulez pousser l’objectivité jusqu’au bout, l’élimination définitive d’élément irrécupérable de la société est aussi une action objective, on prend une vie pour en sauver des centaines voir des milliers. Ce que vous dites n’est pas une question d’objectivité mais de moral et d’idéologie. Ce qui est différents mais pas moins important.
 
Après tout, Damian était un al-Ghul, des individus qui faisaient quantifier le nombre exact de victimes que leurs plans devaient produire dans le but de s’assurer que ce plan n’allait pas trop loin. Mais oui, Damian voyait quelque chose de noble dans la notion de sacrifice tant que celui-ci ne se faisait pas en vain. Il pouvait sauver des vies, il pouvait inspirer des générations. Il n’était pas sûr d’apprécier l’idée qu’un sacrifice représentait simplement un échec, un manque d’imagination de la part de celui qui se sacrifiait. Comme un renoncement. Mais c'est là ou la science et la spiritualité se séparait, la science se concentrait sur la recherche de la vérité matérielle, la spiritualité sur la recherche de réponses aux questions de l'esprit.
 
-          Quant à votre vision du sacrifice, celui-ci n’est pas toujours un choix, mais parfois une nécessité. Vous pouvez réfléchir autant que vous voulez, mais la plupart des systèmes de valeurs de l’humanité mettent le sacrifice de soit comme une vertu sans pour autant cautionner le suicide. Ce sont deux notions très différentes, car celui qui se sacrifie n’aspire pas à mourir, mais il le fait parce que c’est la chose à faire pour le plus grand bien. C’est très différent d’un renoncement ou l’on abandonne simplement le combat. Contre l’Hérétique, je ne désirais nullement mourir, mais si je fuyais d’autres en paierais le prix. Quand père à fait face à Darkseid et été envoyé dans les flots du temps, il ne désirait pas mourir non plus, mais il a couru le risque pour s’assurer que le monde serait sauvé. Quand Superman a affronté Doomsday, il a mis sa propre vie en jeux parce qu’il était le seul qui pouvait s’interposer. Quand Animal Man à offert son propre corps pour bloquer le rayon d’un vaisseau Kryptoniens, pensez-vous qu’il était sûr d’en ressortir vivant ? Considérez vous vraiment que ces sacrifices ont été des échecs ? Des actions stupides et irréfléchies ? Si tel est le cas, alors je crains que vous n’ayez pas encore réalisé malgré votre expérience ce qu’implique d’être un héros, car toute cette existence n’est qu'un sacrifice de soi-même. Et si vous êtes sûr qu’en toute situation, il y a toujours un moyen de sortir victorieux sans avoir à en payer le prix, je vous invite à réfléchir sur cette citation de Frédéric le Grand ; « qui tient à tout défendre, ne défend rien ».
 
Damian défiait une fois de plus du regard le directeur de la JLAcademy. La conviction que le sacrifice faisait partie intégrante de la vie d’un héros était profondément ancrée en lui. C’est ce qu’il avait apprit en observant autour de lui, le comportement de sa famille, les actes des grands héros de jadis, l’abnégation dont faisait preuves de nombreux héros au prix de leur vie, de leur intégrité ou simplement de leur bonheur personnel. Lui-même n’était pas homme à accepter la défaite ou quelque chose de moins que la perfection, mais il savait qu’une victoire totale n’était pas toujours possible, qu’on ne contrôlait pas toujours les évènements autour de soi. Quand il travaillait en équipe, il était extrêmement exigeant envers ses camarades, mais il ne demandait jamais quelque chose qu’il n’était pas près à fournir lui-même… et Damian était prêt à absolument tout pour remplir sa mission.

La discussion tournait en rond, les deux participant campant sur leurs positions, aucun des deux n’étant réellement prêt à céder à l’autre. Cela était surtout vrais en fait pour le Garçon Prodige qui n’avait de fait jamais été porté sur la concession, trop habitué à imposer ses vues aux autres quitte à en venir à la confrontation. Le jeune homme se braquait de plus en plus sur ses positions, frustré d’être sans cesse contredit dans ses arguments. Néanmoins, il devait reconnaitre que Palmer avait marqué plusieurs points…
 
Cependant, Damian doutait toujours des dires de Palmer comme quoi des « novices » seraient admit dans les équipes héroïques. Même concernant les équipes constituées de jeunes héros, lesdits aspirants héros savaient généralement au moins maitriser leurs pouvoirs. Tous n’étaient certes pas familier de la vie héroïque, mais ils n’étaient pas totalement débutant. De manière général, Damian concevait très mal l’idée de travailler avec de complet amateur, son éducation l’avait habitué à voir la constitution d’une équipe sous un jours pragmatique et non émotionnel… et il avait du mal à concevoir qu’il aurait put en être autrement pour ses frères avant lui, même s’il ne voyait pas toujours la logique derrière leurs choix de coéquipier.
 
Mais quelque soit les arguments du directeur de la JLAcademy, Damian restait peu convaincu du système qu’il avait mit en place… mais au moins était-il près à lui laisser une chance. À titre personnel, il pensait toujours que le système de mentor formait des héros plus efficaces, bien que moins nombreux. Un mentor pouvait prendre le temps de former ses disciples de manière extensives au lieu d’avoir à partager et diluer son savoir à plus d’une dizaine d’élèves en même temps. De plus, les disciples dudit mentore pouvaient puiser de l’inspiration dans l’héritage dont ils faisaient parties.
 
Quand le professeur Palmer proposa un accord sur leur désaccord, Damian ne lui répondit que par un simple « Tst » comme forme d’acquiescement. Cela illustrait peut-être le manque flagrant de compétence sociale du jeune homme : fier, orgueilleux, têtu… de manière générale acceptant mal le fait de pouvoir avoir tort. Mais au moins il avait appris à reconnaitre quand une bataille, même oratoire, ne valait pas la peine d’être continuer. Il était évident que la thématique du sacrifice était un thème sur lesquels tout les deux camperont sur leurs positions.
 
L’actuel porteur de l’uniforme de Robin resta silencieux quelques instants, jaugeant son professeur durant sa tentative évidente de le provoquer. Bien qu’il ne saisissait pas dans quel but il faisait cela. Damian aurait besoin de réfléchir à tout cela, à l’Académie et au fait d’en devenir le représentant des élèves. Définitivement, il ne se voyait pas dans le rôle. Mais il était également prêt à admette que son uniforme, son titre, l’héritage qu’il représentait, pouvait avoir un poids et avait même une responsabilité dans le façonnement de la prochaine génération. D’un autre côté, cela le mettait devant des responsabilités qu’il ne souhaitait pas réellement endosser. Des responsabilités qui l’éloignerait davantage d’autres fonction qui lui tenait à cœur. Finalement, après quelque instant de silence, Damian le brisa en posant une question.
 
-        Au juste, sur quelle base accepter vous les candidatures d’élèves ? Vous recruter assez jusqu’à un âge assez jeune et la fonction de Super-héros est probablement dans les rêves de tous les enfants à un moment où l’autre… pourtant tous ne sont pas fait pour cette vie. Loin de là même. Parrainage ? Concours d’entrée ? Candidature libre ? Minerval à acquitter ?
 
Bien qu’en posant la question, un peu de l’agressivité latente de Damian avait encore transparut dans le ton, ce n’était qu’un reste de la discussion animé qu’ils venaient d’avoir. En fait, la question de Damian était mû par une vraie curiosité, car avant d’accepter ou de refuser la proposition de Palmer, Damian devait bien comprendre ce qu’impliquait tout ce projet. Par le parrainage, cela maintenait une forme d’élitisme car seuls les jeunes dans lequel un potentiel serait perçut seraient admis. Mais cela allait un peu à l’encontre de l’idéal professé par son interlocuteur car n’empêchait pas les jeunes héros à se lancer seul dans la bataille. Le concours d’entrée permettait pour sa part de faire un premier tri, mais pouvait s’avérer très discriminatoire, notamment pour les aspirants héros dépourvut de pouvoir, et prenait du temps à être mit en place. Les candidatures libres était ce qui semblait le plus proche de la vision de Palmer, mais dans ce cas l’Académie pourrait très vite être inondé sous les demandes, beaucoup d’enfant rêvaient de devenir des héros… et plus de parents qu’on pourrait le croire avaient des rêves de gloire pour leur progéniture. C’était aussi le plus sûr moyen de courir à la catastrophe car la majorité de la population n’était pas faite pour cette vie. Quant au Minerval… cela impliquerait que surtout les enfants de famille riches ou se voyant attribuer une subvention pourrait venir étudier dans la JLAcademy. Il était aussi possible que la JLAcademy décide elle-même qui contacter et que donc l’entrée se faisait sur invitation seulement, mais cela rejoignait le principe du parrainage.

Damian était pour le moins étonné par la réponse que lui donna Palmer et les explications qui s’en suivirent. Cela avait une certaine cohérence avec l’idéal évoqué par le directeur de la JLAcademy de vouloir une école ouverte à tous, mais Damian n’en restait pas moins surpris d’apprendre l’absence de critères de sélections pour permettre l’entrée dans l’institution. Cela semblait aller à l’encontre de l’objectif de diminuer le nombre de morts parmi les aspirants héros car cela ne créerait que plus de ces aspirants héros qui n’auraient pas tous la maturité nécessaire pour utiliser ce qu’ils apprenaient de manière responsable. Damian s’interrogea sur s’il devait où non suggérer à Palmer de réviser au moins l’âge minimum pour entrer dans l’établissement.
 
Pour une raison qu’il ne s’expliquait pas, Damian se rappela une des conversations qu’il avait eut avec son grand-père quand il vivait encore au sein de la Ligue. Pour lui, les Super-héros qui commençaient à apparaitre modifieraient en profondeur la société des hommes, en bien ou en mal. Mais dans tous les cas, la Tête de Démon pensait que si on les laissait faire, l’évolution logique serait que ces Super-Héros finissant par devenir une nouvelle aristocratie, une caste supérieure et à part des simples mortels. Même dans le cas où ils ne brigueraient pas le pouvoir pour eux-mêmes, ce serait vers eux que le peuple tournerait les yeux quand il serait en recherche de repère, c’est eux qui seraient les représentant de l’humanité auprès des autres races de la galaxie, c’est d’eux qu’on attendrait des solutions aux crises que traverseraient ce monde. Damian était vraiment jeune à l’époque, mais il se souvenait avoir demander à son grand-père si c’était une mauvaise chose. La réponse de la Tête de Démon fut que ça pourrait s’avérer désastreux si cette nouvelle aristocratie n’était pas formée adéquatement. Damian savait que son grand-père envisageait mal l’existence des surhumains dans son monde idéale, mais même sans cette considération, ces paroles résonnaient de manière particulière aujourd’hui.
 
-        Je ne vais pas me prononcer sur vos méthodes de recrutement. Mais si vous compter accepter des personnes aussi jeunes que Superboy… j’espère au moins que vous avez travailler votre discours pour faire comprendre aux potentiels candidats et à leurs parents ce qu’implique ce choix de carrière… cette vie à tendance à parfois être fantasmé.
 
Damian, se renfrognait. Il aurait pu une nouvelle fois argué avec son interlocuteur à propos de ce qu’il en pensait, mais cela ne changerait rien. Leurs visions respectives étaient par trop différentes. Les critères de Damian restaient bien trop élitistes pour pouvoir s’accorder avec la vision plus ouverte de Palmer. Le jeune acolyte du Chevalier Noir pensait que la communauté super-héroïque devait être constitué d’une élite parfaitement formée et non se voir ouvrir à la masse, pour lui synonyme de médiocrité. C’était précisément l’une de ses craintes quant au concept « d’école de super-héros » c’est de voir une sorte de production de masse se mettre en place au dépends de la qualité.
 
-        Vous êtes définitivement un idéaliste, Palmer. Pas le genre d’individu avec qui je préfère travailler. Mais indéniablement quelque chose dont notre monde à parfois besoin pour se donner un sens. Pour donner une raison de le défendre. Mais nous ne serons probablement jamais d’accord sur la direction à lui donner.
 
Même si l’ancien Atom avait fait part du fait qu’il appréciait d’échanger avec la nouvelle génération, c’était peut-être pas le plus opportun, ni le plus représentatif, de choisir un individu issu de celle-ci qui avait grandit la plus grande partie de son temps dans une organisation tel que la Ligue des Assassins. Damian n’était pas à proprement parler en phase avec la plupart des valeurs de la société moderne ce qui créait toujours un décalage important entre lui et le monde qu’il essayait de défendre. Il ne le défendait pas pour ce qu’il était, qu’était un monde qu’il estimait peu, mais pour donner une chance à ce qu’il puisse s’améliorer.
 
Malgré tout, un sourire fugace apparut sur le visage de Damian alors qu’une pensée qu’il jugeait… amusante à défaut d’autre terme, lui traversait l’esprit.
 
-        Dans le fond, vous avez de la chance que mère soit une terroriste recherchée. Je crois qu’elle aurait eut encore plus de récriminations à formuler à l’encontre de votre établissement que moi. Elle ne vous aurait pas loupé lors des réunions parents-professeurs.
 
Contrairement à son père, Damian n’avait aucun mal à imaginer sa mère se rendre à ce genre de réunion. Elle avait, et a toujours, très à cœur de veiller sur son éducation. Bien qu’elle n’aurait probablement jamais accepter d’envoyer son fils dans une école de ce style en premier lieu… et le remarques de Damian n’aurait probablement été rien en comparaison de ce dont sa mère aurait été capable. Dans la famille al-Ghul, Damian était probablement le plus accommodant.

Le professeur Palmer admit un bon point concernant la remarque du Garçon Prodige concernant les potentiels élèves les plus jeune pouvant intégrer l’institution. Il était d’ailleurs surpris que cette considération n’ait pas été soulevé auparavant. Certes, malgré son jeune âge, Jon était un cas particulier. Il maitrisait, en grande partie, ses pouvoirs, il avait l’expérience du terrain et surtout il était au courant de ce qu’impliquait la vie de Super-héros. Mais la plupart des jeunes de son âge, avec ou sans pouvoirs, qui aspireraient à intégrer l’école, n’auraient probablement pas cette expérience.
 
À la question de Palmer où ce dernier demandait au jeune acolyte de Batman de comparer cette Atomcave à la Batcave, Damian haussa un sourcil dubitatif. Ce genre de comparaison lui paraissait quelque peu puérile. Mais il se prêta néanmoins au jeu. Pendant quelques secondes, il observa à nouveau le repaire de l’ancien Atom, comparant celle-ci mentalement à celle de son père. À son sens, la Batcave restait plus grande.
 
-        Père envisage bien d’agrandir la cave, mais il s’assure d’abord que cela ne fragilisera pas la structure de l’ensemble. Je suppose que c’est soit pour une salle d’entrainement dédiés aux tactiques d’infiltration, soit c’est pour agrandir la salle des trophées.  Il a aussi été discuté de nouveau moyens de contenir des attaques de types xénos… plus spécifiquement Kandoriens.
 
Ce fut à ce moment que l’alarme se déclencha. Immédiatement, Damian était prêt à intervenir. Son regard observait déjà l’écran où s’affichaient les informations et notaient les renseignements utiles. Nature de la menace, identité de l’ennemi, urgence de la situation. Il envisageait déjà les tactiques à utiliser contre cet adversaire. Instinctivement, Damian chercha du regard la Batmobile avant de se souvenir qu’il n’était pas dans le bon repaire de héros. Il se tourna en direction de Palmer, sa mine décider indiquant qu’il comptait bien passer à l’action.
 
-        Palmer, sommes-nous loin du lieu de cette évasion ?
 
Que l’ancien Atom décide de l’accompagner ou non n’avait que peu d’importance pour le jeune Wayne, il ne permettrait pas qu’un psychotique disparaisse dans la nature s’il pouvait l’empêcher. D’après les données qu’il avait sur cet individu, il s’agissait d’un tueur en série disposant de pouvoir similaire à ceux de l’Atom… au-delà de ça il n’en savait guère plus. L’espace d’un instant, Damian envisagea sérieusement de faire appel à son équipe, les Supersons. Entre les Super-sens de Superboy, les capacités télépathiques de Beacon et la capacité à se rendre invisible de Nobody, chacun d’entre eux avaient des aptitudes qui pourraient s’avérer utile dans la traque d’un individu pouvant changer de taille. Mais Damian n’avait pas envie d’ainsi gâché la soirée de ses amis. Il avait de toute façon de quoi s’en sortir tout seul s’il le fallait.

L’écuyer du Chevalier Noir tiqua un bref instant au ton autoritaire que prit Palmer à son égard. Damian n’était pas du genre à apprécier de recevoir des ordres… même de la part de son propre père. Mais il obtempéra néanmoins et suivit Palmer car il n’avait de toute façon pas le choix s’il voulait pouvoir se rendre rapidement sur place et régler cette crise. De toute façon, ces instructions n’allaient pas à l’encontre de ses propres intentions.
 
Le Garçon Prodige suivit donc le maitre des lieux à travers toute l’Atomcave, se maintenant à son rythme. Il vit se révéler devant lui le véhicule qu’était l’Atomobile. Un design plutôt… intéressant, mais qui semblait assez peu aérodynamique. Mais l’heure n’était pas aux commentaires et aux critiques, ils devaient se dépêcher d’agir. Damian entra dans le sillage du Pionnier du Microverse et s’installa dans le vaisseau. Palmer s’installa lui-même aux commandes et donna quelques explications à Damian sur ce qu’était cette Grande Maison.
 
-        Vous tenez réellement à connaitre mon avis sur ce genre de question ?
 
La question était purement rhétorique. Damian ne partageait probablement pas les valeurs humanistes de plusieurs des membres de sa famille. Pour le jeune Wayne, la priorité restait de maintenir des prisonniers aussi dangereux loin des innocents qui leurs servaient de proies et de victimes. Le respect de leurs droits humains était une donnée qui venait bien après dans ses considérations. Stéphanie tentait bien de convaincre Damian d’adhérer au principe de « réhabilitation », mais le jeune homme continuait d’y être rétif. Si avec le temps, il avait finalement accepté l’idée de seconde chance, il estimait que quand les criminels en question étaient de dangereux multirécidivistes psychopathes responsables de dizaines voir de centaines de morts et de vie brisées, le jeune héros estimait qu’il était parfois temps d’arrêter les frais. Même s’il avait promis de ne plus prendre de vie (du moins tant qu’aucun membre de sa famille n’était en danger), Damian estimait qu’ils étaient encore trop bon avec ces raclures. Mais il s’agissait là de principes qui seraient probablement en contradictions avec les idéaux de son interlocuteur.
 
L’ancien Atom s’excusa également auprès du jeune Wayne de l’avoir entrainé dans cette histoire. Malgré tout, Damian était fière d’être considéré comme un héros à part entière.
 
-        Pas besoin de vous excuser. Je suis un héros par choix et par mon sang. Ce que j’accomplis fais simplement partie de mon devoir.
 
Le vaisseau se projeta dans le Microverse. Damian avait beau en avoir déjà beaucoup vu au cours de sa courte existence, bien plus que la plupart en une vie entière, c’était un spectacle inédit pour lui. Le jeune était impressionné, mais faisait de son mieux pour ne pas le montrer.
 
-        Si vous avez aider à concevoir votre « Guantanamo personnel ». Vous en connaissez donc les mesures de sécurités. Quelles sont-elles pour ce genre de cas de figures ?
 
Il ne fallut pas longtemps pour que le vaisseau émerge dans le monde réel près de la position de la prison. Damian nota que l’emplacement de celle-ci n’était pas présent sur ses cartes… probablement à cause de la petite taille du complexe. Il tendit un petit objet au directeur de la JLAcademy.
 
-        Branchez cela à votre ordinateur et envoyez les plans. Les lentilles de mon masque pourront me donner accès aux données se trouvant sur ce support.
 
Ce fut à ce moment qu’une explosion retentit. Une explosion venant de la prison elle-même. Ce qui aurait dût n’être qu’une simple tentative d’évasion venait de prendre une tournure plus grave. Damian tente d’analyser la situation avec calme, mais il a la conviction que quelque chose de gros s’annonce. Dès l’instant où l’Atomobile se pose, Damian se détache et se dirige vers le sas. Priorité numéro 1 : empêcher toute évasion. Priorité numéro 2 : porter secours aux éventuels blessé.
 
-        Je m’occupe des évadés. Voyez si vous pouvez encore accéder au système de sécurité. Je doute que cette explosion ait été un accident.

Damian s’interrogeait sur la pertinence de remettre la gestion intégrale d’un complexe pénitentiaire à un système automatisé fonctionnant sur circuit fermé. Pas qu’il se souciait qu’il puisse arriver quelque chose aux détenus, mais même les systèmes informatiques les mieux codés étaient sujets aux plantages… que ce serait-il passé si l’un d’entre eux arrivait sans que Palmer ne soit mit au courant dans l’immédiat ? Il supposait que le système était conçu pour envoyer régulièrement des rapports à son concepteur pour qu’il puisse garder à l’œil ce genre de chose.
 
Mais l’heure n’était pas à émettre des hypothèses, l’heure était à l’action. Palmer semblait particulièrement choquer par la vitesse à laquelle la situation avait dégénérée. Déjà les effets de l’explosion se faisait voir et une bonne partie de la Grande Maison commençait à bruler… définitivement peu probable qu’il s’agisse d’un accident, pensa le jeune homme. Palmer confirma immédiatement à Damian son premier plan, il s’occupait des prisonniers pendant que le professeur s’occupait du système de sécurité. Avec néanmoins un petit avertissement en plus.
 
-        Si vous y tenez. Mais je devrais néanmoins être en mesure de gérer Rundine s’il a le malheur de croiser ma route.
 
Sans attendre une éventuelle réponse de son interlocuteur, Damian s’élança dans le complexe. Comme demander, il prit soin de se mettre sur la fréquence de la Ligue des Justiciers pour rester en contact. Plus il s’enfonçait dans le complexe, plus les destructions causées par l’explosion et ses conséquences étaient visibles. L’incendie produit des brasiers incandescents, une chaleur de plus en plus insupportable, mais tout cela n’est rien comparé à la fumée étouffante qui s’en dégage. Mais cela n’arrête pas le fils du Batman. Sa tenue est ignifugée, tout comme sa cape dont il a rabattu le capuchon sur son crâne. Contre la fumée, Damian utilise masque avec respirateur intégré, lui offrant une réserve d’air frais et une protection contre l’inhalation des émanations. Son masque lui offre une protection pour ses yeux et les différentes vues intégré lui permettent de se repérer… de même que les plans du complexe qui s’y affiche ainsi que sa progression en temps réels. Tout cela lui est fort utile pour sa progression dans les couloirs, notamment quand il est nécessaire de trouver des routes alternatives lorsqu’un de ses gadgets ne peut ouvrir la voie.
 
Plus il progresse, plus Damian ne peut que constater le plantage complet du système. Les robots, aussi bien de sécurités que d’entretiens, sont tous inactif ne réagissant pas à la destruction les entourant, se laissant même dévorer par le brasier qui se déchaine. Les systèmes anti-incendie sont désespérément inutiles… même l’éclairage déconnait. Au moins, si ce qu’avait dit Palmer était exact, Damian n’avait pas à se soucier de retrouver d’éventuel membres du personnel qui seraient prit au piège dans cet enfer.
 
Finalement, Damian arriva aux quartiers de détentions. Il pouvait y voir plus d’une douzaine de prisonniers coincés dans leurs cellules, tapants contre les vitres pour en gueulant pour qu’on les fasse sortir d’ici. Le premier réflexe de Damian fut de tenter de prendre le contrôle des commandes d’ouverture des cellules, mais du rapidement se rendre à la raison que cela était inutile. Rien ne répondait, qu’importe les effort tout le système semblait avoir planté. Ce n’était pas seulement une évasion, le système lui-même avait été attaqué.
 
-        Prof, ici Robin. Rapport de statut. Je suis dans le quartier des détenus. Ces ordures sont pour la plupart coincé dans leurs cellules. Il y a-t-il un endroit pour faires évacuer ces saloperies ?
 
Damian était assez aigre dans ses paroles. S’il ne tenait qu’à lui, il laisserait cette vermine livrée à son sort… le monde ne s’en porterait que mieux. C’est même ce que la logique exigeait, mais en ayant choisit la voie de son père, Damian devait accepter le genre de désagrément qu’impliquait de sauver ces tarés. Même si rétrospectivement, l’héritier des al-Ghul se demandait si ces types n’étaient pas plus en sécurité dans leurs cellules. En attendant la réponse de son interlocuteur, Damian observait les environs. Même avec le bruit causer par le crépitement des flammes et autres gênes occasionnées, Damian était alerte sur ce qui l’entourait, comme la Ligue et son père lui avait appris. Il étudiait la conception des cellules pour déterminer le meilleur moyen de les ouvrir. Il observait les environs pour déterminer si d’autres psychotiques étaient dans la nature… et surtout si quelqu’un lui tendait ou non une embuscade. Comme en toute choses, Damian était vigilant et prêt à réagir à la moindre menace. Sa main gauche était déjà prête à dégainer un équipement de sa ceinture au cas où.

Le bruit blanc qui se fit entendre dans les oreillettes du jeune Robin ne fit que confirmer le pressentiment qu’il avait que quelque chose n’allait pas dans cette situation. L’espace d’un battement de cœur, Damian fut tenté d’essayer de contacter la Batcave, mais il s’en garda sachant que ce ne serait pas plus concluant. Entre l’explosion qui avait suivit que de quelques minutes l’évasion de Rundine, la totalité des systèmes automatisés inactif et maintenant cette absence de possibilité de communiqué… définitivement quelque chose clochait. Selon toute probabilité, c’était un piège. Mais peu probable qu’il en soit la cible… selon toutes vraisemblance cela devait être l’ancien Atom qui serait visé. Il réprima un juron avant de se reconcentrer sur la situation.
 
Pendant ce temps, l’excitation est montée du côté des prisonniers. Le jeune homme se prépare à devoir choisir qui servira d’exemple aux autres pour les calmer, lorsque soudainement s’enclencha un système de sécurité anti-mutinerie. Dans le couloir où il se trouve, plusieurs créatures robotiques font leur apparition et se déploient pour pacifier les différents prisonniers, chacun s’occupant de celui qui lui fut désigner. Le jeune homme est intrigué, car ces robots semblent parfaitement fonctionner et apte à accomplir leur besogne alors que tout le reste du système semble être au point mort. Deux conclusions possibles lui viennent à l’esprit. Soit quelqu’un contrôle le système et l’utilise à son gréé. Soit ces robots possèdent leur propre réseau autonome du reste du système informatique.
 
Les prisonniers ont cependant l’air de paniquer à l’approche de ces êtres. Le jeune garçon est pour sa part intrigué, s’interrogeant jusqu’où le professeur Palmer a put mettre de côté ses idéaux humaniste au nom de la sécurité collective. Mais rapidement, une supplique s’élève. L’un des prisonniers, que le fils du Batman identifie comme Bug-Eyed Bandit, l’implore de faire quelque chose pour les protéger de ces êtres. Une de ses paroles fait néanmoins tiquer le jeune homme.


-          Qu’est-ce qui te fait dire que je suis là pour lui ?
 
En soit, ce n’est pas difficile à deviner. À condition de savoir que l’individu en question s’est échappé… et donc d’avoir probablement soit assister à l’évasion, soit d’avoir été au courant qu’elle aurait lieu. Mais même sans cela, il aurait été obligé d’intervenir quand il constat les traitements que subissaient les prisonniers à cause de la promesse qu’il avait fait à son père. Mais si cela pouvait lui donner des informations, au moins il avait une vraie motivation à sauver la vie de tout ces types qu’il aurait mieux valut noyer à la naissance.
 
Sans perdre un instant, Damian sortit une bombe collante de sa poche et la jeta aux pieds du robots le plus proche, celui qui s’approchait de la cellule de Bug-Eyed Bandit. Cela entrava le déplacement de la machine et permit à Damian de l’approcher. Il était probablement désormais fiché en tant qu’ennemi dans le système, mais pas comme une menace suffisante pour nécessité l’envois de plusieurs robots contre lui. Damian esquiva lestement les attaques de la boite de conserve pour arriver au contact… et brancher un appareil au robot. Il s’éloigna immédiatement ensuite et sortit un autre outil. Le premier lui permettait d’obtenir une connexion aux systèmes du robot, le second de le pirater. Cette action n’était pas si simple que cela, les sécurités implémenter par Palmer étant solide, mais pas assez pour résister aux programmes d’intrusions conçut par Oracle.
 
D’emblée, Damian savait que pour permettre la coordination des différentes unités dans la répression des révoltes de prisonniers, ceux-ci devaient fonctionner en un même réseau. Il était donc possible de tous les pirater à partir d’un seul de leur semblable comme Damian était occupé à le faire. Il espérait prendre le contrôle de tous les robots, mais si cela s’avérait impossible il se contenterait de les neutraliser… en les désactivant ou les court-circuitant. Il espérait également pouvoir par après remonter leur signale pour déterminer la provenance de leurs ordres. Il se tourna ensuite, après que les différents robots aient cesser de fonctionner.
 
-          Tu vas me dire tout ce que tu sais. Et ne t’avises même pas de penser à tenter quelque chose d’irréfléchis. Un simple geste de ma part et vos souffrances reprendront dans l’instant. Et elles seront bien pires s’il s’avère que tu m’as fais perdre mon temps.
 
Comme pour illustrer son propos, Damian laissa sortir les lames de ses gantelets. C’était tout autant de l’intimidation que pour se préparer à une éventuelle trahison ou embuscade. Concernant les robots, peut-être Damian bluffait-il, peut-être que non. Mais dans tous les cas, il était prêt à malmener son interlocuteur ou ses semblables pour comprendre ce qui se passait. Surtout que s’il devait choisir entre la vie d’un homme comme Palmer ou les leurs, il n’hésiterait pas un instant. Autour de lui, les incendies continuaient à faire rage et Damian n’avait pour l’instant cure de cela. Ce qui lui importait c’était de savoir qui était derrière ce chaos.

Bug-Eyed Bandit se montra rapidement très loquace faces aux menaces de l’Héritier du Démon, la simple idée de se faire brutaliser semblait suffire à venir à bout de ses éventuelles réticences. Mais Damian note également autre chose. Quelque soit la branche de sa famille, elle est passée maitre dans l’art d’utiliser et d’inspirer la peur chez ses ennemis, et Damian possède également ce don. Et il voit bien que la vermine lui faisant face est tout aussi terrorisé par autre chose que lui, une autre menace qu’il craint mais qui lui pose juste un problème moins immédiat.
 
Damian écoute les paroles de son interlocuteur qui confirme ce qu’il soupçonnait déjà. Dwarfstar n’est pas à l’origine de cette évasion, qu’un autre acteur est à l’œuvre. Dès l’instant où le jeune homme avait pénétré dans le complexe, il avait soupçonné qu’une autre force était à l’œuvre. Rundine était peut-être un psychopathe tueur en série très efficace et consciencieux, mais il n’avait définitivement pas les compétences pour à ce point détraquer le système. D’après les dires de Bertram Larvan, il semblait qu’une action préemptive avait plonger les prisonniers dans l’inconscience et que Sylbert Rundine, alias Dwarfstar, ne fut pas épargné. Confirmant donc le fait qu’il n’était pas à l’origine de l’évasion.
 
Ce qui fut révélé ensuite fut encore plus intéressant car il semblait que le fugitif avait reçut l’aide d’individu de taille minuscule… alors qu’ils étaient déjà en un lieu ou la taille des résidents était réduite. Ennemis de Palmer, cela était à peu près certain, mais étaient-ils issus du Microverse ou alors avaient-t-ils accès à la même technologie que l’Ancien Atom. Damian ne pouvait se prononcer sur la question à cause de ses connaissances parcellaire sur le sujet, mais son instinct penchait pour la deuxième option. Il aurait peut-être pu en savoir plus si la discussion n’avait pas été brutalement interrompue.
 
Damian ne perçut la présence qu’une fraction de seconde avant l’impact. Il n’avait pas vu le couteau arrivé, mais avait sentit le mouvement dans l’air, entendu le sifflement causé par le déplacement de la lame. En temps normale, il aurait certainement été capable de l’intercepter sans effort en plein vol, mais la chaleur du brasier qui faisait rage modifiait la densité de l’atmosphère environnante, le bruit qu’il créait ainsi que l’équipement que Damian portait réduisait et parasitait la sensibilité de ses sens. À cause de cela, son temps de réaction fut trop lent pour pouvoir empêcher la lame de se planter dans la clavicule de Bug-Eyed Bandit.
 
Immédiatement, les réflexes de Damian prirent le dessus. Avant même que le corps de son interlocuteur ne touche le sol, le fils du Batman s’était déjà retourné pour faire face à l’auteur de cette attaque. Dwarfstar en personne. Ce dernier se tenait là, de manière bien insouciante aux vues de la situation général du complexe et du fait qu’il avait un adversaire devant lui. Rien de tout cela ne semblait avoir d’importance pour son ennemi. Damian ne prit même pas la peine de relever la phrase moqueuse que celui-ci avait formulé à propos de sa victime. En fait, Damian se concentrait sur le combat, jaugeant son ennemi. Il n’avait pas prêté un seul regard à l’état de Bug-Eyed Bandit, s’il était encore vivant. La situation actuelle ne lui permettrait de toute façon pas de s’en préoccuper, ne serait-ce que pour lui administrer les premiers soins. Concernant Dwarfstar lui-même, il semblait prêt à en découdre et était en possessions de ses armes, des couteaux aux lames aiguisées. Par contre, Damian ne relevait nulle part de trace de la Bio-ceinture qui lui permettait de moduler sa taille. Le jeune assassin rendit alors le sourire mauvais à son ennemi, bien que tout cela était dissimuler par le masque qu’il portait pour se protéger des émanations de fumées. Il n’allait pas avoir à se retenir. Et il savourait déjà la raclée qu’il allait lui administrer.
 
Dans la seconde qui suivit, Damian passa à l’action. Il n’engagea pas le dialogue avec son adversaire, il ne fit même pas de tour de chauffe pour le combat à venir. D’un mouvement fluide, Damian mit la main à sa ceinture et jeta une bombe flash devant son adversaire pour l’aveugler, pendant que de son autre main, il utilisait sa cape pour se protéger les yeux. Dès le flash dissipé, Damian se jeta à l’attaque, profitant de la brève cécité de son adversaire pour lui jeter plusieurs batarangs en vues de les planter dans ses bras et ainsi l’empêcher de riposter efficacement. Il eut néanmoins à éviter un autre jet de couteau, mais l’actuel acolyte du Chevalier noir eut tôt fait d’arriver au contact. Damian n’escomptait ne laisser aucune chance à son adversaire, mais avait néanmoins besoin de lui en vie. Évitant la lame de son ennemi qui balayait la zone devant lui, Damian prit appuis sur ses jambes pour sauter contre l’un des murs et passer par-dessus son adversaire. Alors qu’il le survolait, il en profita pour frapper son ennemi avec les lames intégré à l’un de ses gantelets, visant les tendons faisant la jonction entre l’épaule et le bras droit de Dwarfstar.
 
Quand Damian atterrit au sol, il rentra ses lames et directement reprit l’attaque. Il déployait les années d’apprentissage et de pratique qu’il avait acquis dans l’art du combat au sein de la Ligue et avec sa famille. Il frappait de manière précise, là où cela ferait le plus mal : à la trachée, dans le plexus solaire, aux articulations. Chacun de ses coups était brutale, mais précis. Toujours il restait mobile, empêchant son ennemi d’avoir une cible facile à blessé, restant vigilants aux mouvements de son adversaire. Il ne ménageait pas son adversaire, mais surtout il tenait à ce que celui-ci se rende compte du fossé les séparant.