« Until the last breath » ft. Ray Palmer

_____Depuis sa dernière venue à l'académie de Ray, les choses ont évolué. Rose avait intégré ‘école depuis deux semaines déjà et Slade n'avait pas cherché à prendre directement des nouvelles. Il se contentait des nouvelles indirectes qu'il pouvait prendre grâce à Wintergreen ou en fouillant le téléphone de sa fille. Wintergreen ne comprenait pas réellement pourquoi son ami cherchait tant que ça à garder une distance avec ses enfants. Depuis qu'il avait tenté, une énième fois de ramener son fils aîné, Grant sur le bon chemin, il avait installé cette barrière entre lui et ses enfants, surtout avec Joey.
AU fond, il ne voulait pas que sa famille le voit dans cet état. Plus les jours passaient et plus le souvenir que lui avait laissé Degaton le rongeait de l'intérieur. Sa peau était devenue plus pâle qu'un cadavre, ses joues s'étaient creusées. Le sclère de son dernier œil était devenu rouge, ses lèvres étaient teintes de sang. Chacun de ses muscles le faisait souffrir, son endurance avait drastiquement diminuée et sa tension se montrait très instable. Difficile d'imaginer que Slade Wilson arrivait encore à tenir debout dans cet état. Personne ne l'avait encore vu à ce stade de la maladie et il était assez borné pour que cela dure, jusqu'à son dernier souffle.

Lorsque Slade décidait de se pointer à l'académie pour prendre des nouvelles, Ray le forçait à le prévenir à l'avance, pour éviter de se faire avoir par le système de sécurité, qui le considérait toujours comme un ennemi. Cette nuit, e vieil homme s'était décidé de se rendre là-bas, sans l'accord du directeur de l'académie. Il s'était emparé du dispositif de sa fille pour gérer un tunnel Boom jusqu'à l'académie. Il avait demandé à son expert informatique, et ami de Rose, Hosun de pirater les systèmes de sécurité de Palmer pour ne pas se faire remarquer. Même si le jeune homme était un génie dans son domaine, il n'arrivait pas à la cheville de Ray. Il n'était pas parvenu à pirater les caméras de surveillance. Toutefois, ces compétences ont permis à Deathstroke de se frayer un passage jusqu'à a chambre de Joseph.

La nuit était tombée lorsqu'il était parvenu jusqu'à son objectif. La porte n'était pas fermée, mais un verrou mystique empêchait Amy de s'enfuir, lorsqu'il prenait le contrôle de Joey. D'après ce que disait Rose, la santé mentale de son grand frère s'était considérablement améliorée, depuis la soirée mouvementée avec Ray et Fate. Le parasite qui rongeait son esprit se manifestait de moins en moins souvent et Joseph avait récupéré le contrôle de ses souvenirs les plus traumatisants.
En rentrant dans la chambre, Slade pouvait remarquer sous ses chaussures, des traces de sang oubliés sur le parquet, des traces d'une nuit mouvementée. Joseph était dans son lit, il s'était paisiblement endormi, dans un sommeil profond. Les cauchemars avaient cessé et la journée avait été très intense en termes d'entrainement psychique. Son père aurait pu faire exploser une grenade sous son lit qu'il n'aurait pas bronché. Peu importe, Slade n'avait pas l'intention de le réveiller, au contraire, il voulait avoir la preuve formelle que tout allait bien pour lui.

Il était resté de longues minutes à l’observer dormir un comportement un peu malsain s’il ne s’agissait pas de Slade Wilson. Même si Joey a l’air de mieux se porter psychologiquement, son père n’a pas oublié ce qu’il s’est passé avec Amanda Waller. Les autorités s’étaient montrées plutôt clément envers l’accusé en l’autorisant à rester dans ces quartiers sous la responsabilité de Ray, en attente de son procès. Tous les signaux semblaient être au vert pour que Joseph Wilson soit débarrassé de son titre de complice de Degaton et du mauvais caractère de son parasite, mais Slade Wilson avait un tout autre projet pour eux.
Au bout d'une vingtaine de minutes, Joey se mit à légèrement s'agiter dans son lit. Même si les souvenirs de son séjour en Europe, ne sont pas remontés à la surface, il restait encore à gérer le stress post-traumatique qu'elle générait. Slade eu un léger mouvement de recul, restant simple spectateur de ces soudains mouvements brusques. En détachant son œil de son fils, le vieil homme remarqua rapidement les caméras présentes dans la chambre de son fils. Ce détail ne semblait pas lui plaire, il foudroya du regard celle qui se trouvait au-dessus de sa tête. Malheureusement, était resté trop longtemps à l'académie pour que sa présence passe inaperçu.

Deathstroke tourna les talons pour sortir de la chambre. Il était venu avec sa combinaison et tout son équipement, comme s’il préparait un assaut, le visage camouflé derrière ce masque bicolore iconique. En ramenant tout son matériel, il ne faisait que renforcer son comportement suspect. Le soldat prit le temps de refermer doucement la porte de l’appartement de son fils qui donnait sur un couloir semi-ouvert. Il resta immobile quelques secondes avant de lever le regard vers la première caméra que son œil avait détecté.

« Je sais que tu me vois, Palmer. Je sais que tu m’observes depuis que je suis rentré chez toi, dans ta petite secte. Tu te demandes ce que je viens foutre ici ? Pourquoi je n’ai pas seulement envoyé un message comme tu as l’habitude de le faire quand t’as besoin d’aide. » Il marqua un temps de pause. « C’est simple, je suis venu récupérer mes gosses, les emmener loin de toi. Les autorités ont eu tort de te faire confiance pour veiller sur Joseph. Je trouverais de meilleurs professeurs à Rose. Mes oreilles ont sifflé Palmer, je suis au courant de tout ce qu’il s’est passé avec Joey. Je me débrouillerais très bien… sans toi. » Même si les autorités traduiraient le départ de l’accusé comme une évasion, Slade semblait assez borné et prêt à tout pour éloigner ses enfants de cette académie. « Sors de ta cachette, j’en ai assez de parler à un lâche. Inutile de m’envoer tes élèves, c’est à toi que je veux parler, Palmer. »

_____Slade Wilson se tenait au milieu de la cour, mais il n’avait pas besoin de sortir de l’ombre pour attirer l’attention du propriétaire des lieux. L’ancien Atom avait retracé le chemin de l’imposteur depuis qu’il avait franchi les pas de sa ville. Le mercenaire avait senti quelque chose l’épier jusqu’à son arrivée dans la chambre de son fils. Cette présence, il s’en moquait bien, ce n’était pas celle qu’elle cherchait. Cette visite surprise avait au moins attiré l’attention du propriétaire des lieux. Il n‘avait pas besoin de se mettre au milieu de la cour sous la lumière des projecteurs, pour l’attirer vers lui.

Le vieil homme se redressa légèrement, droit et fier, remplis de détermination. Il était venu équiper, avec une bonne partie de ses armes, le visage recouvert par son masque bicolore iconique. D’habitude, lorsqu’il se permet de rendre visite à Joseph, il se présentait avec une tenue civile en tant que père et non en tant que Deathstroke. Cette attitude inhabituelle pouvait surprendre, mais ce n’était pas la priorité d’Atom. Agacé par la situation et le comportement méprisant de Slade, il ne répondait pas à ces provocations et l’invita à le suivre. Juste avant de l’inviter à suivre sa technologie, il se permit une petite remarque sur son état de santé. Il n’avait pas besoin d’un examen plus poussé pour savoir que son état se dégradait et qu’un homme normalement constitué ne serait plus de ce monde à l’heure actuelle.

« Tout va bien. » rétorqua froidement le mercenaire derrière son masque. Difficile de faire la différence à travers sa combinaison. Il fallait avoir l’œil vif pour distinguer les signes de faiblesse de Slade Wilson.

Malgré l’agacement à travers sa voix, le vieil homme rangea son arme. Il jeta un dernier coup d’œil derrière lui, un dernier regard sur la porte fermée de l’appartement de son fils avant de se laisser guider par les androïdes jusqu’au bureau d’Atom. Jusqu'à son arrivée, l’ancien mercenaire était resté silencieux. Ray lui fait part de son agacement, le menace, mais cela ne semblait pas le faire réagir davantage.

Son état de santé était rapidement rentré dans la discussion. La pitié, c’est tout ce qu’il entendait à travers la voix de Ray, la manière dont il le regardait, comme un chiot qui a besoin qu’on s’occupe de lui. Ce sentiment de faiblesse est agaçant, et Slade refuse qu’on le compare à quelque chose d’aussi faible. Il croisa les bras avant de redresser son regard froid en direction de Palmer.

« Je vais bien, je n’ai jamais été aussi bien. » mentit le mercenaire, un mensonge inutile pour le scientifique qui voyait presque clair dans son jeu. « Et je n'ai jamais eu les idées aussi claires que maintenant. » Il posa ces deux mains sur le bureau. « Je me suis laissé aveuglé par ce mal, en confiant mes gosses à n’importe qui. Je pensais cet endroit sûr, mais Waller n’a eu besoin que de trente secondes pour rentrer dans ce bâtiment. Tu penses réellement que ce procès résoudra le problème ? Même si on a les preuves suffisantes pour innocenter Joseph, elle fera tout pour le foutre dans son p’tit groupe suicidaire. Je préfère encore qu’il cavale toute sa vie plutôt qu’il se batte pour elle et ses ambitions, encore une fois. »

Seul un bureau empêchait Deathstroke de s’approcher de Ray. Ce n’était pas le seul reproche qu’il pouvait faire. Ces forces physiques diminuaient mais il refusait de montrer la moindre faiblesse. Son propre système immunitaire était en train de se retourner contre lui. En plus des muscles, il semblerait que les neurones commençaient à être atteint. La fin était proche et il le savait.

« Je veux pas de ta pitié, ni de ton expertise, Palmer. J’ai vu les caméras de surveillance dans sa chambre. Je t’ai demandé de veiller sur eux, pas de les épier comme de vulgaires criminels. » cracha Slade. « J’ai eu tort de faire confiance à la première personne qui semblait avoir un minimum de sympathie pour eux. » marmonna-t-il en secouant légèrement la tête avant de tourner son œil vers Ray. « J’ai eu tort de faire confiance à la première personne qui semblait avoir un minimum de sympathie pour eux. » Ces poings se serrent, comme s’il se préparait à l’inévitable, l’ultime provocation. « J'ai été aveugle de te les confier, toi qui n’as même pas su protéger Ryan il fut un temps. Comment peux-tu être à la hauteur pour veiller sur eux ? C’est fini, ils rentrent avec moi. »

_____Le patriarche de la famille Wilson remuait le couteau dans la plaie. Ss paroles étaient crues, provoquantes. Il ciblait les failles de son adversaire, comme s’il l’invitait à réagir brusquement. Il connaissait Ray Palmer et sa principale faiblesse qui le poussait à se méfier de Slade. Deathstroke avait tué Ryan, un contrat parmi tant d’autres qui avaient brisé la vie de l’ancien Atom. Le mercenaire n’avait jamais réellement fait part de son regret à Ray, en avait-il réellement ? Personne n’y mettrait sa main à couper.
Son comportement change du tout au tout et à travers son masque, son œil défiait également celui de Ray qui n’appréciait guère les provocations de Slade dans son bureau. Il disait vouloir rompre les liens avec le scientifique, emporter les deux enfants qu’il lui avait confié loin de lui, dans un endroit sûr. Cette décision soudaine n’était pas au gout de son interlocuteur, pas après tout le mal qu’il s’était donné, sans copter la réputation désastreuse de Slade en tant que père.

« Ce procès n’est qu’une foutue mascarade. T’es conscient des condamnations qu’il se trimballe sur le dos ? Il ne s’en sortira jamais et il est hors de question qu’il s’accroche à l’infime espoir que le jury ne soit pas corrompu par Waller. Nombreux sont ceux qui veulent l’avoir dans leur poche, même toi, et je ne laisserais pas le scénario se reproduire. »

Slade continuait de provoquer. Quoi que Ray puisse dire, il aurait toujours tort à ces yeux. A ce stade, Il est impossible de le convaincre que son raisonnement le mènera à sa perte et à celles de ces enfants. Ray finit par perdre patience avec le vieil homme et l’invita à sortir de la manière la plus polie qu’il le pouvait mais Slade demeurait immobile. Un ordre ne le fera pas tourner les talons, il est bien trop borné pour ça.

« Je donnerais à ces gamins ce qu’ils n’ont pas eu, un endroit sûr. Waller pourra remuer ciel et terre, elle ne trouvera rien. J’offrirais à Rose l’entrainement qu’elle mérite pour devenir plus forte. Je saurais la convaincre, cette gamine n’a jamais pu s’empêcher de me coller aux basques. Quant à Joseph, son addiction pour les gélules m’aidera à le garder avec moi, le temps que je l’envoie consulter des vrais médecins, pas de charlatan ou des mages qui prennent un malin plaisir à lui faire du mal. »

Ray continue dans les provocations jusqu’à vouloir remplacer le patriarche Wilson dans son rôle de père. La nouvelle ne semblait pas réellement plaire, c’était l’ultime provocation. La main de Slade fit un geste brusque pour dégainer un poignard. En une fraction de secondes, la lame se planta directement sur le bureau de Ray, séparant deux camps rivaux qu’un n’attendait qu’un faux pas de l’autre pour passer à l‘action.

« Tu ne seras rien pour eux, encore moins un père. Je dégage Palmer, avec mes gosses. Tu veux être un tuteur pour eux ? Comment oses-tu te croire à la hauteur alors que Ryan git six pieds sous terre parce que tu n’as pas su le protéger de moi ? »

Sur se dernières paroles, Deathstroke met sa menace à exécution. Il se permet de tourner les talons pour disparaître de ce bureau. Il comptait bel et bien récupérer ses enfants, à commencer par celui qui était le plus proche de lui. Joey dormait toujours profondément, ce qui était un peu moins le cas de Rose qui favorisait les entrainements nocturnes, au moment où les salles étaient désertes. Slade était encore loin d’avoir atteint la sortie du bureau, mais il semblait déterminé dans sa tâche. Il se tourna vers le long couloir qui l’avait précédemment conduit dans le bureau de Ray pour l’emprunter et espérer retrouver le chemin vers la chambre de son fils.

« Ne me dit pas que Ray Palmer va se laisser piétiner aussi facilement ? » marmonna Slade avec un dernier regard provocateur.

_____Deathstroke comptait bien mettre son plan à exécution, du moins c’est ce qu’il laissait croire. Il était sur le point de retourner voir son fils, Jericho, qu’il avait laissé dormir encore quelques heures. Comme il avait pu s’y attendre, Ray n’allait pas lui faciliter la tâche. La porte qui se trouvait en fac de lui ne s’ouvrait pas et il avait remarqué que ce couloir était bien différent que celui qu’il avait emprunté quelques minutes auparavant.
Ray n’était pas réellement près à affronter Slade. Il préférait s’en prendre indirectement à lui, retournant ses paroles contre lui.
Le patriarche ne réagissait pas, il se tenait toujours immobile devant la porte qui refusait d’obéir face à son imposante carrure. Le haut de son crâne pivota légèrement pour observer derrière lui, à travers son dernier œil valide. Ray continuait de menacer le vieil homme, sans scrupule. Les deux hommes se retrouvèrent isolés dans cette pièce. Sur les dernières paroles de Slade, qui malgré toutes les horribles paroles qu’il avait pu lui dire, continuait de vouloir soigner un homme qu’il avait considéré comme son ami. Ls poings du vieil homme se resserrent pour contenir quelque chose ces émotions.

« Tu ne comprends pas… Tu ne comprends vraiment pas. » rétorqua Slade en se retournant vers Ray. « Tu veux vraiment que je te force la main, n’est-ce pas ? Tu ne veux vraiment pas porter le premier coup ? »

Slade se retourna vers Ray. Son regard fusillait toujours celui de Ray l’espace de quelques secondes. Même s’il se forçait, il n’arrivait pas à en vouloir à cet homme de vouloir protéger ces enfants. Il aurait préféré ne pas avoir à lui forcer la main. L’ancien soldat espérait que de simples paroles, viser là où ça faisait mal en espérant que la colère prendrait le dessus. Malheureusement, ces nombreuses provocations n’avait pas fait réagir Ray comme il le voulait. Bien, il fallait passer à la vitesse supérieure et passer au plan B.

« Tu ne me laisses pas vraiment le choix. » marmonna Slade avant de se rapprocher de son vieil ami, qui devient soudainement son adversaire. « J’offrirais un meilleur chemin pour mes enfants, quoi qu’il arrive, et ça ne se fera pas en croupissant en prison. »

Le poignard planté dans le bureau de Palmer se mit soudainement à émettre u clignotement désagréable, comme une bombe à retardement prêt à exploser. Elle laissa seulement quelques secondes avant d’exploser, offrant une voie à Slade pour lui permettre de faire face à Ray. La fumée de l’impact s’évapora pour dévoiler un Deathstroke armé le sabre à la main. Il semblait remonter à bloc, déterminer à affronter la personne qui lui fait barrage.

« Ça aurait pu être si facile, si tu avais simplement fermé les yeux. » Le mercenaire fit danser sa lame, fendant l’air en essayant d’atteindre sa cible. « Je sais que tu me hais, j’ai détruit une partie de ton existence alors, vas-y. Lâche tout. Défends-toi bordel de merde !! »

_____Face au manque de réactivité de Ray à l’égard du comportement hautain et agressif de Slade, il se devait de faire le premier pas, même si cela ne lui plaisait pas. Il s’agissait d’un plan de secours, forcer la main du scientifique. Il ne faisait pas cela de gaité de cœur mais ne laissait rien paraître derrière son visage fermé. Ray Palmer se montrait beaucoup moins agressif que l’ancien mercenaire. Slade manqua de détruire son bureau, lui hurlant des ordres, lui rappelant tout e mal qu’il lui avait causé, à lui comme à beaucoup d’autres. Suite à cet enchaînement de violence, Ray est resté figé, mais ses yeux le trahissaient.

« Je sais qu’il y a encore de la haine en toi, à mon égard. » rétorqua Slade en laissant le bout de sa lame pointé son adversaire. « Je l’ai vu, je l’ai senti, ne te voile pas la face, nous ne serons jamais amis, pas après ce qu’il s’est passé. Je te laisse une occasion d’exprimer toute la rage que tu as contre moi, alors vas-y. »

Pourtant, Ray Palmer ne fait rien, hormis insulter Slade sans lui donner ce qu’il veut. Slade a pourtant accepté son destin et veut le contrer dans une mort honorable, mais le scientifique s’obstinait. Il init par se détourner de Slade, toujours immobile, pour laisser apparaitre un laboratoire. Le vieil homme avait déjà tourné le dos à la médecine depuis plusieurs jours déjà.
Le mercenaire s’approcha doucement dans le petit laboratoire avec Ray qui lui suppliait de s’allonger là pour espérer trouver une lueur d’espoir. Malheureusement, même s’il devait beaucoup à Ray Palmer, le père Wilson avait déjà prit sa décision à ce sujet. Il secoua légèrement sa tête.

« Ce n’est pas une décision que tu dois prendre, c’est mon choix et je ne laisserais pas ce pison me laisser pourrir comme une âme en peine. Je ne me laisserais pas dépérir, hors de question. Je ne suis pas faible. »

Slade le regarde se détourner de lui pour se concentrer sur ces machines. Tout comme lui, il s’obstinait sur sa technologie et ses connaissances scientifiques. Le vieil homme se rapprocha d’un pas actif en direction du directeur pour saisir l’u de ses poignets en pleine action. Avec les dernières forces qu’il lui restait, il repoussa rapidement Ray. Ce simple geste semblait l’avoir essoufflé, Deathstroke était à bout de force mais il ne voulait pas que l’on remarque cette faiblesse, difficile à dissimuler.

« Garde tes paroles de scientifique pour soigner Joseph, je n’ai pas besoin de discours sur les espoirs impossibles. » grogna froidement Slade. « Tu savais bien avant moi qu’il n’y aurait qu’une seule issue face à ça. » Son poing s’écrasa sur le visage de Ray un effort de plus. « Alors, pour la dernière fois Palmer, avant que je ne brise tout tes os avec ce qu’il me reste. DEFEND TOI. »

_____Slade n’avait pas l’intention de lâcher prise. Le vieil homme était monté d’un cran en termes d’agressivité et avait directement frapper le directeur de l’académie. Il s’attendait à ce que Ray réplique. Il savait qu’au fond de lui, il avait encore un peu de colère envers l’ancien mercenaire. Il fallait toucher les points sensibles pour arriver à ses fins. Malheureusement, ces paroles n’avaient pas encore été assez violent pour que Ray cède à la tentation. L’ancien soldat avait pourtant observé des failles dans la tentative de self-contrôle de son ancien ami. Il était resté immobile pendant que Ray s’acharnait sur autre chose que son interlocuteur, sur son propre bureau. Quelques objets avaient vrillé hors de la table, sans faire réagir le vieil homme qui restait immobile.

« Estime toi heureux, je te facilite la tâche. » rétorqua le mercenaire sans laisser échapper la moindre émotion malgré de violentes paroles. « Je sais, au fond de toi, que tu en crève d’envie. »

Sur ces mots, le vieil homme restait complètement immobile et insensible face aux nombreuses insultes qu’il recevait de la part de Ray. Il pouvait le traiter de tous les noms, son choix était déjà fait. Tout était déjà organisé dans sa cervelle et il n’était pas question de faire le moindre compromis. Lorsque Ray termina sa crise de colère, quelques secondes s’écoulèrent, Slade posa ses deux mains sur le bord de la table, levant brutalement ces deux bras pour renverser le meuble, pourtant bien lourd, en guise de protestation. A cette heure, Ray aurait déjà dû se battre contre lui et il restait passif, beaucoup trop au gout de Slade.

« Degaton savait une chose qui ne t’es pas passé par la tête. Il savait que la seule personne capable de me tuer, c’est moi et personne d’autres. » Slade avait le doigt pointé en direction de Palmer. « Cette maladie me tuera peut-être, ou peut-être pas mais elle m’a déjà retiré toute ma dignité. Je ne lui offrirais pas ce qu’il veut. »

L’ancien mercenaire s’avança doucement en direction Palmer, d’un pas quasiment menaçant. Slade porta un nouveau coup dans les côtes de Palmer, avec un geste suffisamment lent pour permettre au directeur de l’académie d’esquiver facilement. Il enchaina avec un deuxième coup, tout aussi lent pour les capacités de Deathstroke en direction de sa mâchoire. Il provoquait, mais plus le temps passait, plus il doutait du choix qu’il avait pris.

« Si tu veux réellement me chasser de cet endroit, il va te falloir utiliser bien plus que tes mots, Palmer. » affirma l’ancien mercenaire de manière menaçante. « Je ne me laisserais pas traiter comme un rat de laboratoire. Je les tuerais tous autant qu’ils sont, je les embarquerais avec moi en enfer. Epargne-toi la culpabilité d’avoir entrainer la mort de vies innocentes. »

L’ancien mercenaire attaque de nouveau. Cette fois, il était équipé de son épée, qui n’était là que pour donner des petits coups ou se tenir prêt à se défendre. Même si Slade Wilson était prêt pour affronter la mort, il n’était pas prêt à se laisser trancher la gorge aussi simplement. Il lui fallait du combat, un peu de résistance pour partir sereinement.

_____Slade en demandait beaucoup trop à son ancien adversaire. Tuer un homme n’est pas dans ses habitudes, le vieil homme le sait, mais il pensait quand le poussant à bout, il pourrait faire des miracles. Les mouvements de l’ancien mercenaire était beaucoup plus lent qu’à l’habitude. Ces muscles faiblissaient, chaque mouvement lui offrait une douleur indescriptible qu’il tentait tant bien que mal de cacher. Il provoquait, tentait d’attaquer directement Ray sans parvenir à le toucher, pour l’instant. Le directeur de l’académie était resté sous le choc, ne comprenant pas pourquoi Deathstroke le poussait à faire une chose aussi horrible, pourquoi lui.

Lorsque Ray lui posa sa dernière question, Slade se redressa légèrement et finit par arrêter son combat. Sa colonne vertébrale le faisait souffrir, mais il se tenait bien droit, observant son adversaire de haut, quelques secondes avant d’abaisser son arme. Pourquoi n’attaque-t-il pas ? Pourquoi est-il aussi borné ? Slade s’était probablement compté sur son compte, peut-être n’avait-il pas suffisamment de haine envers l’ancien mercenaire pour s’en prendre à lui. Non, c’est impossible, Slade ne peut pas se tromper là-dessus. Elle est encore là, cette haine, probablement enfoui au plus profond de lui. Il avait simplement besoin d’un petit coup de pouce pour réveiller cette violence.
Il resta silencieux pendant les premières secondes, comme s’il cherchait une réelle justification à cette attaque soudaine. Non, il avait besoin de reprendre son souffle, son cœur frappant sa poitrine à un rythme beaucoup trop élevé pour pouvoir recharger correctement son organisme en oxygène. Slade était fatigué et son état ne faisait que le rendre plus agressif.

« Arrête de te voiler la face. Tu me détestes. Tu essayes d’avoir une sympathie pour moi, mais au fond de toi, tu n’éprouves que de la haine et du mépris. Accepte-le. » Slade finit par se mouvoir pour graviter autour de Ray, d’un pas lent. « J'ai détruit ta vie, j’ai détruit la vie de mes enfants, Grant, Rose, Joseph, ils n’ont pas été épargné. Tu me détestes parce que j’ai tout pour être heureux, mais je ne peux pas m’empêcher de tout foutre en l’air. »

Dans l’état actuel, Slade ne parviendra pas à vaincre Ray, ni lui porter le moindre coup. Il savait que son état allait se dégrader de plus en plus. Il avait un plan B, des shots d’adrénaline présent dans sa ceinture qui pourraient lui apporter l’énergie suffisant pour pousser son adversaire dans ces derniers retranchements. Il n’en est pas encore rendu là, mais ces doigts se rapprochaient dangereusement de la sacoche contenant les produits.

« Je veux que tu réveilles cette colère, que tu me montres qui tu es réellement. Ce n’est pas une demande, c’est un ordre. »

Slade ne répondra pas aux interrogations de Ray, sa fierté l’en empêchera toujours. Il ne pourra pas dire qu’il s’est attaché à ce petit surdoué imparfait prétentieux. Il souhaite lui offrir ce qu’il n’avait pas pu lui accorder lorsqu’il était encore mercenaire. Il ne peut pas le demander à ses enfants, ni à Wintergreen et ses amis sont limités. Il refusait d’accorder le coup de grâce à ses ennemis, par égo. Slade s’était alors tourné vers le seul ami à qu’il avait suffisamment causé de tort, qui avait stocké suffisamment de haine pour réaliser l’acte, sans trop de remords.

« Ils ne peuvent pas se venger seul, alors venge toi pour eux. »

L’ancien mercenaire attrapa un premier shot d’adrénaline pour enfoncer l’aiguille dans sa cuisse. Il n’a besoin que d’une fraction de seconde pour que le produit parcoure ses veines et fasse effet. Il sent soudainement un regain d’énergie, mais la douleur est encore là. Il saisit l’opportunité pour agresser de nouveau Ray. Sa légendaire épée le frappa avec le plat de sa lame, son poing s’écrase sous son menton, il était beaucoup plus vif, mais il souffrait.

« Fais-le ou c’est moi qui te tuerais Palmer. Je suis certains que quelqu’un paierait pour que je ramène ta tête. »

_____Frustré par sa perte de capacité, Slade avait joué le tout pour le tout. Une injection d’adrénaline l’aida à ignorer la douleur et à se montrer beaucoup plus rapide face à son adversaire. Maintenant, l’ancien mercenaire parvenait à porter les premiers coups sur Ray. Malheureusement, il sentait au fond que ce dernier ne faisait pas d’effort pour esquiver. Il était bien plus puissant que ça, il ne pouvait pas tromper le vieux soldat. Sa mâchoire était endolorie. Frustré par le manque de réaction de son adversaire, Slade finit par stopper, reculant d’un pas.
Ray n’est finalement pas décidé à laisser parler sa colère. Il sait qu’elle est là, au fond de lui mais le directeur de l’académie n’a pas cédé. Il n’arriverait probablement à rien avec Palmer, pour l’instant, il devait l’accepter. Pendant quelques secondes, le vieil homme n’était pas revenu à la charge. Il demeurait immobile, son dernier œil fixant froidement les yeux de Ray.

« Je te prends pour ce que tu es, Palmer. Je sais qui tu es, je sais ce qu’il y a au fond de toi. Tu as juste besoin d’un petit coup de main pour exploser. Ne te surestime pas. »

Ray s’est approché de lui pour se tenir derrière lui et se rapprocher d’une table. Contrairement à tout attente, Slade était resté immobile de la tête au pied. Il ne s’était même pas permit de le suivre du regard. Seul sa voix était parvenue jusqu’aux oreilles de l’ancien soldat. C’est finalement le directeur qui prit le relais et donnait des ordres à son ami. Les tympans du borgne sifflèrent, il serra les dents, sans se retourner.
Le directeur de l’académie lui ordonna de s’asseoir, d’arrêter de s’emballer. Cette rage et cette agressivité qu’il avait laissé sortir n’avait rien de naturel ou de volontaire. Il laissa échapper un grognement de frustration, un reflex qu’il n’avait pas su dissimuler.

« Me parler de lâcheté et de faiblesse quand on se cache les trois quarts du temps derrière un bureau. Je te trouve très mal placé pour parler de ces choses-là. »

Son épée était toujours entre ces mains, mais le bout de la lame visait le sol. Il resta quelques secondes, immobile, comme s’il réfléchissait à son prochain mouvement. Il pourrait très bien prendre son adversaire par surprise et l’attaquer de nouveau. Malheureusement, il craignait de voir le scénario se répéter.
Le vieil homme entendu le bruit d’un verre glisser sur la table qui lui tournait le dos. Il bascula légèrement sa tête pour observer, du coin de l’œil, Ray Palmer s’installer sur cette dite table en premier, suggérant à son vieil ami de faire de même. Il hésita de nouveau, quelques secondes supplémentaires avant de ranger son épée dans sa garde. Il ne comptait pas renoncer à son combat, mais l’appel de l’alcool était probablement bien trop fort.

Slade s’est retourné, poussant une chaise près de lui en saisissant le dos de cette dernière pour s’installer. Malgré les nombreuses questions de Ray, le vieil homme était resté muet quelques minutes supplémentaires. Il attendit que son verre se remplisse d’alcool pour en vider le contenu en une seule gorgée, sans réfléchir.
Avec le shot d’adrénaline qu’il avait pris et la baisse de ces capacités, l’une des jambes de Deathstroke se mit à trembler. Slade essaya tant bien que mal de l’ignorer, mais son regard était fixé sur elle. Son coude se posa sur la table, sa main retenait sa tête par la tempe. Il attendit un long moment avant de se permettre de donner une réponse concrète à Ray, ou presque.

« J’ai fait ma petite liste. Tu étais probablement le seul qui méritait une petite raclée avant mon trépas. Un dernier souvenir. » rétorqua simplement le mercenaire. Ce n’était surement pas la réponse qu’il attendait, mais cela lui permettait d’énerver un peu Ray

_____Slade n’avait pas traîné pour vider son verre. De son côté, Ray avait un peu plus de difficulté pour suivre le rythme de son ami. Le vieil homme jeta un rapide coup d’œil en direction de la bouteille de whisky. Le directeur n’avait clairement pas le niveau pour boire un verre d’alcool supplémentaire. L’ancien mercenaire ne s’est donc pas privé pour saisir la bouteille pour l’entamer directement, sans prendre la peine de se resservir un verre. Slade ne regardait pas Palmer, son regard était vide, tourné vers le bureau en désordre, foutu en bordel par Deathstroke lui-même.
Même si le vieux soldat ne regardait pas Palmer dans l’œil, il pouvait encore entendre son sermon. Slade leva son dernier œil valide au ciel avant de reprendre une nouvelle gorgée de whisky. Elle anesthésiait sa gorge, il ne sentait plus rien à l’intérieur de sa gorge. Au fond de lui, il savait peut-être que Ray n’avait pas le cran pour jouer avec la mort de quelqu’un. Ray était capable de contrôler sa colère, des pulsions de haine.

« Tout le monde craque un jour ou l’autre, Palmer. C’est simplement une question de temps, cibler vos points faibles. » rétorqua le vieil homme avec une voix froide et calculateur. « Je sais qui tu es, Ray, et je sais très bien que tu peux céder à mes provocations. Si tu n’avais pas été aussi pitoyable, j’aurais probablement continué à te faire mordre la poussière. »

Ce sont des paroles dures, loin de reflété les véritables pensées de Slade Wilson, une carapace en béton armée qui ne pouvait être détruite aussi facilement. Malgré cela, Ray insistait pour que son vieil ami s’ouvre davantage, à l’approche de sa fin. Demandez à Deathstroke de laisser parler ses émotions était mission impossible. Les émotions de Slade sont terrés six pieds sous terre et laisser s’exprimer de telle chose était un signe de faiblesse aux yeux du mercenaire. C’était un exercice difficile, impossible pour Wintergreen de faire parler le fond de la pensée de son vieil ami. Alors, pour palier à l’incapacité de Slade de ravaler son égo, il avait fini par apprendre son code, sa langue. Rose avait déjà essayé de comprendre son père, comme lui avait enseigné Wintergreen. Joey avait abandonné depuis longtemps, il savait seulement que derrière ses paroles froides, il y avait probablement des sentiments d’amour paternel. Il y croyait et cela lui suffisait. Rose était encore trop jeune pour avoir la patience de comprendre son père.

Doucement, Slade Wilson reposa la bouteille à moitié entamé sur le bureau de Ray. Sa main se promena sur son verre vide. En installant ce lourd silence, l’ancien mercenaire était en pleine réflexion. Peut-être que Ray méritait un minimum de respect, mais ce qu’il en demandait beaucoup trop. Après quelques minutes d’absence, le vieil homme laissa échapper un soupir avant de baisser les yeux, comme s’il cherchait ses mots.

« Les choix que j’ai fait, au cours de ma vie, m’ont poussé à fuir mon rôle de père. Je n’ai pas su offrir à Grant ce dont il avait vraiment besoin. J’ai eu la chance de le récupérer mais j’ai l’impression de l’avoir encore plus perdu depuis qu’il est revenu d’entres les morts. Joseph n’est pas comme son frère, il est différent. Il a toujours été le fils de sa mère, je n’ai pas réussi à le regarder autrement. Je ne méritais pas ce gamin mais lui, mérite de se sortir de ce foutoir. Rose, je l’ai fui comme la peste lorsque j’ai appris son existence. Je me suis éloigné d’elle pour qu’elle est le droit à un autre avenir, c’était à la fois ma meilleure et ma pire décision. » Il leva son dernier œil valide en direction de Ray, un visage sincère qui laissait échapper un air triste. « Je ne veux plus enterrer mes enfants. »

_____Dévoiler ses émotions étaient un exercice difficile pour l’ancien mercenaire. Il pouvait escalader des montagnes sans équipement, affronter plusieurs adversaires armés de ses poings, surpasser les plus grands combattants, malheureusement parler de ses sentiments étaient une mission impossible. Slade est resté renfermé sur lui-même pendant toute son enfance, toute sa vie jusqu’à se retrouver dos au mur. Il aurait eu besoin que Ray le supplie des dizaines de fois pour que le vieil homme daigne s’ouvrir un peu.
Après s’être ouvert, Slade n’avait pas osé regarder Palmer, il détournait le regard silencieusement, son bras se reposait sur la table qui les séparait et le soldat n’observait que l’horizon devant lui, comme s’il attendait quelque chose, une réaction de la part de Ray. Après ces déclarations, il était resté muet pendant plusieurs secondes.

Ray se montrait peu reconnaissant de voir Slade s’ouvrir, à raison, il avait été un véritable salopard avant de daigner reprendre un semblant de calme. Deathstroke pivota son dernier œil valide en direction de la bouteille de Scotch. A ce moment-là, il n’avait plus réellement envie de partager la bouteille d’alcool, surtout lorsque Ray l’invitait à s’ouvrir une dernière fois pour ses enfants. Nerveusement, Slade Wilson attrapa la bouteille de Scotch pour venir boire directement à la bouteille deux grosses gorgées d’alcool en espérant faire passer les paroles de Palmer.

« Ce n’est pas nécessaire, il est déjà trop tard. » affirma directement Slade. « Je ne peux pas. » sa voix était un peu plus froide. Il marqua un long temps de pause, conscient que ses paroles pouvaient agacer son interlocuteur. « Je ne peux pas réparer le mal que j’ai fait en quelques paroles. »

Parce qu’il sait qu’au fond de lui, il ne méritait pas ce dernier moment. Slade Wilson a brisé son fils aîné, le transformant en véritable bombe à retardement, une boule de haine qui n’est jamais parvenu à contrôler sa colère. Il était complètement détruit mentalement et refusait l’aide qu’on essayait de lui apporter, Slade l’avait condamné. Joseph a vécu dans un environnement violent aussi bien physiquement que psychologiquement. Il avait toujours essayé de voir le bon en chaque membre de sa famille et se retrouvait très souvent déçu. Par son absence et sa violence, Joey est incapable de contrôler ses émotions, positive comme négative, impulsif, un défaut qu’il lui collera à la peau probablement toute sa vie. Slade n’a jamais assumé Rose lorsqu’il a compris d’où elle venait. Il l’a rejeté, Wintergreen l’a ramassé et a décidé de l’élever comme sa fille. William a plus l’étoffe d’un père aux yeux de Rose que Slade, il le sait et ce choix l’a rendu jaloux.
Au fond de lui, il savait qu’il ne méritait pas ce privilège et il ne voulait pas se l’accorder, se punissant lui-même du mal qu’il avait pu faire à ses enfants, de la personne qu’il était devenu et qu’il sera toujours.

« Je suis allé voir Joseph avant que tu n’interviennes, il dormait. C’était la première fois, depuis longtemps que je ne l’avais pas vu dormir aussi paisiblement. Rose est loin de mon influence et je veux qu’elle le reste. Grant ne veut plus me voir. » Un ange passa, il éloigna son regard un peu plus loin. « J’ai fait ma part. Je suis venu pour partir en tant que guerrier, pas comme un chien battu qui attend sa fin, la queue entre les jambes. »

_____Slade a la fâcheuse tendance à installer un lourd silence après des paroles glaciale qu’aucun autres êtres humains aurait prononcé, ou presque. Il n’était pas comme les autres et il ne le serait jamais, malgré tous les efforts qu’il avait pu faire pour être un meilleur père, un meilleur ami, une meilleure personne tout simplement. L’ancien soldat estimait qu’il avait déjà brûlé sa deuxième chance avec ses enfants et qu’il ne pouvait plus faire machine arrière après avoir sollicité Palmer. Il ne se le permettrait pas.
Il sait que ce dernier avait besoin de temps pour avaler ses paroles mais surtout, pour les comprendre. Sa main tenait encore la bouteille d’alcool vide qu’il avait entamé. Jusqu’à aujourd’hui, la régénération lui permettait de ne pas ressentir les effets de l’alcool. Il pouvait encaisser les boissons fortes sans aucune difficulté, il sentait simplement sa gorge s’anesthésier. Ne bénéficiant plus de ses capacités hors du commun, le vieil homme n’allait pas tarder à ressentir les effets négatifs de ces boissons, des effets qu’il n’avait pas connu depuis des années.

Les silences se sont enchainés entre quelques gorgées supplémentaires d’alcool fort. Même si le vieux mercenaire ne laissait rien paraître à travers son visage fermé. Au fond de lui, mille pensées lui avaient déjà traversé l’esprit pendant que Ray cherchait encore les bons mots pour répondre à Slade Wilson. Alors que ces dernières forces étaient en train de quitter son corps, l’ancien soldat venait à se demander s’il n’était pas en train de perdre son temps, s’il n’était pas en train d’essayer de convaincre l’incorruptible.
Le regarde de Slade basculait légèrement en direction de Ray Palmer. Il était froid, comme à son habitude mais le blanc de son dernier œil semblait vouloir dire autre chose. Une petite voix s’était mêlée au brouhaha de son esprit qu’il en avait probablement trop demander à Ray. Même si ce dernier avait déjà fait preuve de pulsion meurtrière, il ne semblait pas haïr Deathstroke à ce point. Ces réflexions le transformaient en espèce de boule de nerf, brûlant de l’intérieur à travers le mur de glace qu’était Slade Wilson.

« Raah… Je suis en train de perdre mon temps avec toi. » marmonna Slade avant de se lever de sa chaise, emportée par une colère soudaine qu’il avait laissé s’échapper de sa carapace d’acier.

Il s’est rapproché de la porte de sortie du bureau avant d’être interrompu par une voix, celle de Ray. Après une longue discussion avec lui-même, le directeur de l’académie avait fini par céder au caprice de Slade Wilson. Ce dernier s’est arrêté devant la porte fermé avant de se retourner doucement pour faire face à Ray. Stupéfait par son changement d’avis, ce dernier est resté silencieux quelques secondes avant de réagir, juste pour être certains que ses paroles étaient sincères et qu’il ne s’agissait pas là d’un jeu de dupe.
Slade ne savait pas ce qui lui avait fait changer d’avis et il ne préférait pas le savoir de peur que Ray ne se remette en question. Même s’il acceptait la volonté impossible de son ancien ami, le petit génie avait directement posé ses conditions sur le lieu. Le vieil homme pouvait se montrer capricieux quand il prenait une décision mais il pouvait également se montrer un peu plus souple quand la situation lui obligeait. Il comprenait.

« Ouais. » Sa voix est un peu plus calme, presque douce. C’était si étrange. « Il ne faudrait pas attirer trop l’attention. » Slade ne voulait probablement pas que ses enfants soient témoins de la scène également. « On doit faire vite, je n’aurais plus assez de force pour me battre. Il est hors de question que je rampe à tes pieds. » Il réfléchit rapidement à un endroit plus calme, son épaule se laissa tomber contre le pan du mur le plus proche de lui, comme si tenir debout semblait être de plus en plus difficile pour lui. « Le parc d’Ivy Town est désert à cette heure-là. Qu’en penses-tu ? Tu viens ? » Son œil bascula quelques instants sur la petite ouverture de la porte qui donnait une vue sur l’extérieur de l’académie. Ses lèvres tremblèrent mais il parvenait quand même à sortir un mot à peine audible. « Merci. »

_____Slade a réussi à faire céder un vieil ami et il n’en était pas peu fier. A l’extérieur, il ne laissait rien paraître, comme à son habitude. Même au bord de la mort, l’ancien mercenaire est pudique concernant ses émotions. Son dernier œil s’est tourné vers Ray pour ne plus le lâcher jusqu’à ces dernières paroles. Le directeur de l’académie n’est pas très bavard, démontrant qu’il agissait à contre cœur plus qu’autre chose. Pousser ses amis à faire ce qu’il exigeait ne semblait pas le déranger. Quand Slade Wilson avait décidé quelque chose, ils ne pouvaient pas faire machine arrière, encore moins le contredire, il aurait toujours le dernier mot. Pourtant, même si le vieil homme était parvenu à obtenir ce qu’il voulait, il ne semblait pas en tirer une si grande satisfaction qu’il aurait pensé.

« Bien. » répondit-il froidement dans un souffle, comme un parent satisfait d’être parvenu à faire entendre raison son enfant.

Il n’a pas cherché à enchérir cette conversation et Ray non plus. Le ton figé de ce dernier lui fit comprendre qu’il était inutile d’en rajouter. Slade a tourné les talons pour disparaitre du bureau du directeur et de l’académie sans se faire voir. Heureusement pour lui, Rose était occupé ailleurs et Joseph était rentré dans un sommeil bien trop profond pour avoir senti la présence de son père. Amy aurait probablement trouvé un malin plaisir de rappeler au géniteur qu’il avait échoué dans tous les sens du terme. Malheureusement, il n’en avait pas trouvé l’intérêt.

Slade Wilson n’avait fait aucun détour pour se rendre sur les lieux du duel, il n’avait plus ce luxe, le temps lui manquait. Pour tenir la route quelques heures de plus après avoir trop tiré sur ses muscles, il s’était administré une seconde dose d’adrénaline. Un corps normalement constitué aurait probablement lâché, mais le vieux soldat était assez fort pour résister à cette surdose. Slade était toujours équipé de sa combinaison bicolore et de son équipement habituel. Il n’avait pas besoin de plus que sa fidèle épée pour se battre contre le petit héros.
Ce dernier est apparu quelques minutes plus tard, pile à l’heure. Pour l’occasion, il avait dépoussiéré son costume pour affronter l’un de ses pires ennemis. A travers le masque de son costume, Slade laissa échapper un rictus sur le coin de ses lèvres, comme s’il était satisfait d’avoir, dans ces derniers instants de vie, ramener Ray Palmer à son rôle de héros, une dernière fois. Doucement, il se rapprocha de son adversaire, sa main se posant doucement sur la garde de son arme, prêt à attaquer.

« Après tout ce temps… Je suis surpris que tu arrives encore à entrer dans cette armure. Toi qui as la fâcheuse tendance à rester le cul coller sur ta chaise de bureau. »

Il s’était permit une petite remarque, un énième tacle à un vieil ami. Très vite, le karma est venu le rattraper, rappelant son état de santé pitoyable à travers une série de quinte de toux incontrôlable. Il pouvait sentir le goût du sang se coller contre sa gorge et ses lèvres se teinter de rouge. Il redressa le bas de son masque pour pouvoir chasser l’excédent de sang d’un simple crachat avant de revenir sur le vif du sujet.

« Sache que malgré cette saloperie qui me bouffe de l’intérieur, je ne retiendrais pas mes coups. Alors ne soit pas stupide comme la dernière fois et fait de même. »

C’est un avertissement qui pourrait être vu comme un conseil si on connaissait le langage de Slade Wilson. Il n’a pas attendu longtemps avant de foncer sur son adversaire, abatant sa puissante lame contre l’armure de Ray pour commencer à le provoquer. Le plat de la lame se cognait contre le torse couvert de métal de son adversaire. Slade profita de se rapprochement pour enfoncer son poing dans le cou de son adversaire, une zone qui semblait beaucoup moins protéger par la ferraille. Ray pouvait lever ses doutes, Slade était sérieux lorsqu’il disait qu’il ne retiendrait pas ses coups.

_____Slade Wilson est déterminé dans ce combat. Il ne retenait pas ces coups et il semblait entrer dans un état second où son instinct de tueur à gage était entré en scène et ne laissait rien paraître derrière ce masque bicolore. Deathstroke était revenu pour s’en prendre à un vieil ennemi, un contrat à remplir et dont les émotions n’avaient pas leur place dans cette zone de combat. Il se permet de provoquer Ray en l’attaquant en premier, assenant quelques coups violents qui semblaient avoir choqué son adversaire. Ray met un peu de temps avant de répliquer et de se montrer tout aussi cruel que l’ancien mercenaire.
Cela devait faire bien longtemps qu’il n’avait pas revêtu son costume d’Atom. Il finit par montrer son plein potentiel en levant ses pieds au-dessus du sol pour passer à l’action. Il tira une salve d’énergie en direction du mercenaire. Malheureusement, ce dernier est bien trop près pour avoir le temps d’esquiver. Son armure Ikon lui permettait d’absorber une partie de l’énergie cinétique de cette attaque. Malheureusement, Slade pouvait ressentir le choc. Ce dernier était parvenu à lui couper le souffle l’espace de quelques secondes.

Ray finit par laisser échapper ces émotions ou ce qui semblait être le fond de sa pensée. Les quelques provocations et insultes à son égard. A travers son masque de Deathstroke, Slade Wilson laissa échapper un sourire au coin que le directeur de l’académie ne pouvait pas discerner. Le soldat a reculé d’un pas en observant son adversaire lui faire face.

« Je reconnais bien là le vrai Ray Palmer. Ce venin que tu cachais au fond de toi, tu l’exprimes enfin. Tu vois ? C’était inutile de te voiler la face. Il te reste une part de haine en toi. »

Ray finit par fuir le combat à sa manière en utilisant ses pouvoirs pour disparaître du champ visuel de Slade Wilson. Sa taille est si petite qu’il finit par perdre sa trace. Sa super-ouïe était encore assez développer pour entendre la provocation de son adversaire. C’est flou, à peine audible mais le vieil homme n’a pas besoin d’entendre toute la phrase pour comprendre ce qu’essayait de faire Ray Palmer

« Bon sang Palmer. Quand arrêteras-tu de fuir lâchement ? » grogna Deathstroke en parcourant les alentours avec son dernier œil valide.

Ces capacités sont affaiblies, sa vue est parfois trouble et ne lui permet pas d’être aussi efficace qu’avant. Pourtant, Slade Wilson avait plus d’un tour dans son sac. Il ‘n’avait pas besoin de super-ouïe, ni d’une bonne vue pour retrouver un adversaire qui avait prit la taille d’une fourmi pour tenter de fuir le combat.
Sa main glissa en direction de sa ceinture équipée pour en sortir une grenade aveuglante. Il se concentra quelques instants, essayant de cibler la zone où pouvait se trouver le petit héros qui se cachait de l’épée vengeresse de Deathstroke. En activant ses sens développés, il pouvait lui rendre la pareil et désorienter à son tour, son adversaire.

« Tu ne peux pas fuir. Je te trouverais. »