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[LIBRE] « Procès de Joseph Wilson – La fin d’une ère. » ft. Nick Necro

Joseph Wilson
Staff
Joseph Wilson
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Inscription : 22/11/2019
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DC : Slade Wilson | Kent Nelson
Situation : Suite à son procès, Joseph n'a pas pu être déclaré coupable des accusations qu'on lui portait. Il est placé sous la tutelle mystique de Zaren Zara (Nick Necro). Il suit des spécialiste pour espérer se débarrasser du démon qui le possède toujours.
Localisations : Maison des Mystères / Justice Academy
Inventaire : • Combinaison IKON
• Téléphone High-Tech de Kord Industries
Justice Academy
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[LIBRE] « Procès de Joseph Wilson – La fin d’une ère. » ft. Nick Necro 386562Rien
[LIBRE] « Procès de Joseph Wilson – La fin d’une ère. » ft. Nick Necro Dim 21 Aoû 2022 - 17:15

« Procès de Joseph Wilson – La fin d’une ère. »

[ LIBRE ] ft. Nick Necro



_____J’ai attendu et redouté ce moment pendant des jours, des semaines et lorsque l’heure avait sonné, mon cœur s’est arrêté de battre l’espace d’un instant. C’était un sentiment particulier qui me traversait l’esprit, le sentiment de se sentir à la fois proche de la fin d’un enfer et aux portes d’un second. Je ne pouvais pas savoir ce qui allait me tomber dessus, je ne suis plus maître de mon destin. J’ai fui les autorités pendant plusieurs mois, presque un an, j’ai cherché un refuge pour me protéger du mal qu’on pourrait me faire. J’avais besoin de temps, pour me construire un dossier solide, pour trouver des preuves concrètes afin de montrer mon innocence.
L’arrivée d’Amanda Waller avait un peu précipité les choses. Persuadée qu’elle pouvait débarquer avant tout le monde et qu’elle pouvait m’embrigader de force dans sa Suicide Squad. Ma seule carte pour m’en sortir avait été d’attirer les autorités sur moi pour lui couper l’herbe sous le pied. J’avais précipité ma chute pour m’éviter le pire. Si je n’avais eu personne derrière moi pour me défendre, je serais déjà derrière les barreaux en attente de mon procès.

Ils m'ont laissé le droit de vivre confinés à l'académie, sans me laisser l'opportunité de me servir de mes pouvoirs pour tenter une quelconque fugue. J'étais sous surveillance et j'avais le droit à un peu de visite de temps en temps. J'ai eu le droit de subir une étude psychiatrique poussée sur mon cas. Le dossier s'est progressivement rempli et la date du procès s'est rapproché beaucoup trop vite.
Quelques jours avant la date fatidique, ils sont venus me voir pour m'envoyer quelques jours en cellule. Ce n'était pas prévu au programme, j'étais complètement perturbé. Ils disent que des représentants européens seront présents au procès afin de témoigner contre moi. Ils n'avaient que faire de mon état psychologique. Je devais être traiter comme tous les autres accusés, derrière les barreaux. Mon sang n'a fait qu'un tour. Je n'avais pas réellement envie de passer les prochains jours en cellule, mais je ne pensais pas avoir le choix. Après tout, ce n'était que pour quelques jours, dans une cellule isolée. Il n'allait rien m'arriver de mal, nan ?

Je me suis laissé faire, peut-être pour donner bonne impression, me donner une bonne image. C'est tout ce qu'il me restait, faire preuve de bonne foi. Amy n'était pas de cet avis, il était en colère. Je l'entendais hurler dans un coin de ma tête, m'insulter de tous les noms. Il ne comprenait pas, il ne comprend pas les fonctionnements judiciaires, il n'a jamais réellement connu le monde des humains. Je lui en veux à peine, mais je le suppliais de fermer sa gueule. Je serais prêt à me frapper la tête contre un mur pour qu'il cesse.

Les autorités avaient tenu parole, c'était presque surprenant. On avait confisqué mes affaires, ma combinaison Ikon, mon téléphone. La technologie de Kord Industries avait déjà supprimé quelques conversations qui risqueraient d'entrainer d'autres personnes dans ma chute. Je n'ai pas envie de faire du mal autour de moi, même si certains ne méritaient pas forcément ma bienveillance.
J'ai passé les derniers jours dans une cellule isolée. J'avais le droit aux visites, surtout celles de mon avocat, un don de Ted Kord. Il continuait à veiller sur moi, c'était touchant, j'aurais aimé pouvoir le remercier en personne. Ils ne m'ont pas abandonné, certains sont venus me rendre visite en prison. Même John était passé me voir, son humour douteux m'avait presque manqué. J'étais fidèle à moi-même, cachant mes craintes et ma nervosité derrière quelques blagues, un sourire ravageur, comme si la situation ne me détruisait pas de l'intérieur. J'avais peur. Je confiais parfois mes craintes, celle de me penser incapable de passer toute ma vie derrière les barreaux, ou pire encore.

Les quelques jours que j'ai passé là-bas n'avaient rien d'agréable. L'endroit était lugubre, silencieux, sombre et déconcertant, me générant un stress que je ne pouvais pas contrôler. Je restais des heures, replié sur moi-même, un effet du syndrome du stress post-traumatique il paraît. Mon cœur frappait ma poitrine à une vitesse folle, j'avais chaud, je me sentais agressé par les employés, j'étais sur la défensive. Amy n'arrangeait pas les choses lorsqu'il m'invitait à les frapper, les maîtriser, les tuer. J'ai dit que je tiendrais, je devais tenir ma promesse, ne pas craquer, rester fort. Wintergreen était venu à la rescousse pour me confier quelques calmants, des médicaments qui m'aidaient à supporter cet environnement stressant, pour que je puisse dormir un peu. J'en avais besoin, terriblement besoin.

C'était le calme avant la tempête, le jour J était arrivé et j'étais encore plus nerveux qu'avant. Cette fois, je parvenais à contrôler ce stress, juste un peu. Rose m'avait ramené l'un de mes costumes pour que j'ai l'air présentable. Je ne pensais pas que cela me sauverai, mais c'était toujours plus agréable que de me trainer avec une tenue de prisonnier. On m'a passé les menottes aux poignets, apparemment elles étaient capables de restreindre mes pouvoirs mais j'ai émis quelques doutes quant à leur efficacité. Mes pouvoirs psychiques ont grandi, avec la présence d'Amy. En me concentrant un peu plus, je pourrais très bien me libérer, mais ce n'était pas le but.
J'ai eu le droit à ma petite promenade à l'arrière d'une camionnette blindée, en bonne compagnie. Je n'ai même pas cherché à leur faire la conversation, probablement parce qu'aucun ne connaissait le langage des signes. Ils ne m'aimaient pas, je n'avais pas besoin de voir leur visage sous leur cagoule pour le voir, leurs yeux me dévisageant froidement me suffisait pour le comprendre. J'étais accusé de tellement d'horreurs, que j'ai fini par accepter le mépris que l'on me portait, jusqu'à aujourd'hui.

La cour Suprême de Washington, le bâtiment est immense, je peux l’observer à travers la petite fenêtre juste derrière moi. Je ne savais pas ce qui me mettait le plus mal à l’aise, le bâtiment en question ou les gens qui gravitaient autour. Il y avait du monde, beaucoup de monde, les médias ont afflué autour du bâtiment et sur les marches en espérant capturer les bonnes images. Je n’aurais pas dû être surpris de voir autant de monde, mais je l’étais. J’ai chaud, j’ai peur, tout ce monde prêt à crier à la chasse aux sorcières me noue l’estomac.

« Tu fais plus le malin, nan ? » rétorqua un garde, provocateur face à mon regard qui essayait de cacher sa peur. Non, je n’ai jamais pensé que j’étais plus malin que la justice, mais me confronter directement à ce que j'ai fui pendant des mois m’effrayait.

Pour échapper à un mouvement de foule, la camionnette s’était arrêtée à l’arrière des bâtiments, à l’abris des regards et des caméras. Si ça ne tenait qu’à eux, ils m’auraient jeté dans la fosse aux lions sans se poser de questions. Je le sais, je ne suis pas aussi naïf, ils n’attendaient que ça, me condamner à la potence. Le véhicule s’est arrêté, j’ai retenu ma respiration pendant quelques secondes, jusqu’à ce que les portes s’ouvrent.
Deux premiers gardes sont sortis en premier pour sécuriser les alentours et vérifier qu’aucun civil ne se trouvait sur les lieux, ou presque. Quelques photographes étaient parvenus à comprendre la supercherie. Les gardes les tenaient à bonne distance avant de m’inviter à sortir. Je fais mes premiers pas dans le monde extérieur après une semaine enfermé dans une cellule, ce n’est pas aussi simple. Lorsque je mets le pied dehors, je suis aveuglé par la lumière du soleil ou par les flashs des appareils photos. J’accélère le pas, sans réfléchir pour entrer dans le couloir qui menait au tribunal, les yeux brûlants. J’ai attendu quelques secondes avant que ma vue se réadapte à l’environnement.

Ma vision s’est améliorée, me permettant de reconnaître quelques silhouettes familières. Rose était venu m’épauler. Elle n’avait pas eu le temps de me rendre visite cette semaine mais elle tenait à être présente. Son premier reflex a été de me prendre dans ces bras, persuader que je revenais de l’enfer, alors que je venais de poser les pieds dedans. Wintergreen était juste derrière elle, hors de question pour lui de me laisser affronter cet épreuve seul. Papa n’était pas là, je devais faire avec.

« Tu n’as qu’un mot à dire et je les massacre tous. » murmura Rose à mon oreille. Elle plaisantait, mais son humour meurtrier m’avait manqué. Je ne pouvais pas lui répondre, mais elle connaissait déjà ma réaction. « Je sais, je sais, pas de meurtre dans un tribunal, mais je suis contente de te voir, tu m’as fait peur. »

J’hochais tout simplement la tête, c’est tout ce que je pouvais faire pour la rassurer. Wintergreen est venu poser sa main sur mon épaule pour me rassurer. Ils étaient là, presque tous à mes côtés. Le stress a commencé à se dissiper quand j’ai commencé à comprendre que beaucoup de gens croyaient en mon innocence, ma famille, mes proches. Ils étaient là, ils veillaient sur moi et je sais qu’ils m’aideront autant qu’ils le peuvent.

« Tout va bien ? Tu as besoin de quelques chose, un médicament ? » Wintergreen savait dans quel état je pouvais me mettre depuis mon retour en Europe. Il ne fallait pas que je pète les plombs mais je m’estimais suffisamment lucide pour ne pas en réclamer. J’ai hoché négativement de la tête avant de laisser échapper un sourire pour le remercier de sa bienveillance, comme d’habitude. « Ce ne sera pas une partie de plaisir là-bas, mais n’oublie pas qu’on est derrière toi, ok ? »

Des mots réconfortants, une tape amicale sur le dos, c’est tout ce qu’il pouvait me donner. J’ai continué à lui sourire. Un garde est arrivé pour écourter le peu de réconfort qu’on m’accordait. Il m’a demandé de lui donner mes poignets, j’ai obéi. Je pensais qu’il allait me débarrasser des menottes, j’ai été un peu trop naïf. Il n’a pas fait preuve d’une grande douceur. Ses ongles se sont plantés dans ma chair, il a écarté la manche de ma veste pour apercevoir mes veines, la seringue à la main. J’aurais aimé réagir, mais j’étais paralysé par la peur. Je voulais hurler, lui coller un poing, pour ne pas me retrouver droguer à mon insu. Wintergreen l’a remarqué, Rose aussi, ils ont tout de suite compris.

« Non ! Il a besoin d’être lucide. » Oncle Wintergreen attrapa le poignet de l’homme pour l’arrêter. Je ne sais pas s’il peut empêcher quoi que se soit si c’est un ordre des autorités. Je suis resté figé, mes muscles se sont raidis, mon corps est traumatisé par la brutalité de l'individu.

« Ordre du procureur, il ne souhaite prendre aucun risque avec les métahumains. » L’aiguille s’est plantée dans ma chair. Il n’y avait rien de délicat, c’était loin d’être un professionnel mais le contenu de la seringue s’est vidé dans mon organisme. Son regard sadique leva les yeux « Va donc corrompre le jury avec cette dose dans l’cerveau p’tit con. » marmonna-t-il avant de me relâcher avec la même douceur.

Un neuroleptique, je sentais déjà les effets, la migraine qu’elle pouvait provoquer. J’ai fermé les yeux pour essayer de chasser les premiers maux de tête. Rose est en colère, elle veut lui arracher les dents à mains nues pour son affront, mais je la stoppe en plein élan avec une main sur son épaule. J’essaye de la rassurer, sans les mots, mais elle est septique. Je sais qu’elle finira par me faire confiance, Wintergreen sait que nous n’avons pas réellement le choix. Il jeta un regard sur moi, pour vérifier que j’allais bien. J’ai essayé de le rassurer du mieux que je pouvais, je lutterais pour avoir les idées claires.

Je suis guidé jusqu’à la salle principale. Elle est en train de se remplir, j’ai rapidement jeté un coup d’œil du côté des spectateurs. La vision de tout ce monde entassé, attendant impatiemment ma condamnation me donnait le vertige. Il fallait que je les ignore, mais ils étaient beaucoup trop bruyants pour que ça soit aussi facile. J’ai été escorté jusqu’à la place de l’accusé. Mon avocat était déjà installé. Ces pupilles m’ont observé quelques secondes, avant de comprendre ce qui venait de m’arriver. Les vertiges commençaient à peine à s’estomper. Il m’a immédiatement proposé un verre d’eau, en espérant que cela atténuerait les effets. Je l’ai remercié d’un geste et il ne m’a fallut qu’une gorgée pour vider le verre. Non, ça n’a rien calmé et il le sait, il m’a tendu la bouteille d’eau, je ne sais pas si cela suffirait mais je l’ai remercié pour ce petit confort.

Le procès n’allait pas tarder à commencer. J’ai essayé de mettre mon cerveau en pause pour le peu de temps qu’il me restait avant que ma vie soit entièrement jugée par de parfaits inconnus. C’est durant ce court moment de répit, lorsque ma main a rencontré mon front pour essayer de calmer les vertiges, qu’il est venu me déranger. Tu viens de te laisser piéger comme le dernier des abrutis. Il sait que je suis dans le mal, mais il n’en ressent pas les effets. Je ne réponds pas à ces provocations, ce n’est pas réellement le moment. Je sais que tu m’entends et tu vas ouvrir grand tes oreilles. Je peux encore nous tirer du merdier dans lequel tu nous as foutu. Ils ne m’ont pas restreint. Je peux les corrompre, nous aider à fuir. Ce n’est pas comme ça que je vois les choses. S’il te plaît, arrête de vouloir tout foutre en l’air. Tu es un putain de naïf. On t’embarque à la potence et tu crois encore que ta vie va être épargner si tu leur fais les yeux doux. T’es mort Joseph, t’es en train de nous condamner. Tu as peur. Quoi ?! Tu as peur de ce qu’il nous arrivera, tout comme j’ai peur. Tu n’es pas maître de ton destin et ça te frustre. Ça fait quoi d’être à ma place maintenant ?

« Est-ce que tout va bien Joseph ? » Mon avocat m’interrompt en pleine discussion interne avec mon parasite. J’ai redressé légèrement la tête pour croiser son regard et hocher vaguement la tête. Honnêtement, je ne suis plus sûr de rien à l’heure actuel. J’ai incliné la tête pour acquiescer et le rassurer, mais ce n'était qu'un reflex. « Ne vous en faites pas, nous avons les preuves de votre innocence. Restez calme et rappelez-vous ce qu’on a dit la dernière fois. » Il n’a pas l’air certain que j’ai l’esprit assez claire pour comprendre. « Restez concentré. » Je n’ai pas réellement le choix. Malgré mes mouvements restreints, je me suis massé les sinus pour calmer un peu les douleurs. « Oh j’oubliais. » l’homme fouilla dans ses poches pour en sortir un petit appareil high-tech. « Nous savions qu’il allait vous confisquer votre téléphone, mais le procureur a accepté que vous ayez le droit à un traducteur. Cadeau de Monsieur Kord. »

Un traducteur. Ouais, mon téléphone me manquait déjà mais ce petit appareil suffirait largement pour retranscrire mes paroles et me permettent d’être compris par tous. Timidement, je viens taper sur l’écran tactile avec le bout de mes doigts pour paramétrer l’engin avec une facilité déconcertante.

« Merci pour tout. » C’est toujours plus agréable d’entendre une voix émettre mes pensées, même si ce n’est pas aussi naturel. « Ça va aller. Je suis prêt. »

J’ai jeté rapidement un petit coup d’œil en direction de mon bras agressé. Un filet de sang s’échappait de la veine percée. Ce n'est rien de grave, ma régénération fera son travail, mais le sang était parvenu à tâcher ma veste préférée, génial. Tu penses que j’ai peur de toi ? De ces humains et de leur justice à deux balles ? Tu ferais bien de ne pas te louper sale sodomite de merde ou c’est moi qui vais me charger de ces gars-là. La subtilité n’est pas le fort d’Amy et je sais de quoi il est capable lorsqu’il prend possession de mon corps, et de mes pouvoirs.

« Levez-vous. La Cour Pénale de l’état de Washington est à présent ouverte. Le juge William Alderman préside… »

Je n’ai pas le temps de reprendre mon souffle. Je me suis levé, par politesse et reflex mécanique. Derrière moi, je pouvais sentir Rose et Wintergreen s’installer sur leur banc. Sous la table, je serrais les poings pour essayer de chasser le stress qui était en train de me bouffer de l’intérieur. Je devais rester calme, ne rien laisser paraître. Je sais qu’ils s’en serviront contre moi si je laissais voir le moindre signe de faiblesse. Mon visage s’est mécaniquement fermé pour ne laisser voir qu’un mur de glace, le visage inexpressif de mon père.

« …l’Etat essaiera aujourd’hui de prouver que monsieur Joseph William Wilson, ici présent, est coupable de nombreuses infractions tel que : Complice du régime de Degaton, enlèvement, vol, séquestration, violence physique et moral… » Je déglutis, je ne suis pas surpris d’avoir autant d’accusation sur le dos, mais les entendre de vive voix me fait froid dans le dos. « … abus de pouvoir, manipulation mentale sur des civils européens et de nombreux mages, meurtres, tentative de meurtre, intrusion non autorisée sur des territoires européens. » Il me faut un verre d’eau, mais il faut que je reste debout, froid. Je sens la main de Rose se poser sur mon dos pour m’aider à encaisser. C’est dur. « …vol de document, refus d’obtempérer avec la justice européenne et américaine, évasion, chantage. Je crois que nous avons fait le tour. Les nombreux actes frauduleux ayant été effectué sur le continent européen, ce procès sera supervisé par des représentants européens. »

Sacré CV qu’il nous a balancé celui-là. C’est ta faute, tout est de ta faute… Tu oses blâmer la victime, Joseph ?! Il se fout de ma gueule, encore. J’ai serré les dents avant que le garde nous invite à nous asseoir. Je n’ai pas osé jeter un coup d’œil derrière moi pour apercevoir la foule qui attendait le signal du juge pour me pendre. Une fois assis sur ma chaise, j’ai expiré l’air qui était resté coincé dans ma gorge, comme si j’avais retenu ma respiration pendant le défilement de la liste des accusations. La culpabilité est en train de me bouffer. Non, j’ai pas pu faire tout ça, c’est impossible… pourquoi ?

« La séance est ouverte. »

HRP:




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Re: [LIBRE] « Procès de Joseph Wilson – La fin d’une ère. » ft. Nick Necro Jeu 25 Aoû 2022 - 15:19

La page du journal se tourna dans un froissement de papier bon marché à l'impression qui salissait les doigts. Les nouvelles, déformées par le souffle de la climatisation asthmatique qui venait jouer avec le bord des pages, s'étalaient, impassibles, devant les yeux amusés du lecteur. Ce dernier se délectait des informations qui défilaient en de longues colonnes mortuaires de caractères sans âme imprimés dans un noir aussi sales que ce qu'ils décrivaient. C'était d'une triste désespérance qui réjouissait le coeur de Nick Nécro.

Ici une Russie qui se remettait à la fois d'une invasion ratée, de la déstabilisation de son appareil militaire ou encore de la mort de l'un des dauphins du pouvoir en place, là une Chine qui avait enfin réussi à se remettre dans le grand jeu diplomatique mondial et avait à regret accepté le gouvernorat du Général Lane, n'ayant pas de meilleure alternative. Au détour d'une page l'Afrique connaissait les plus grandes difficultés en terme industriel et agroalimentaire à cause des Chevaliers de Gaïa et leurs blocus ; l'Australie tremblait d'avoir Mosaïc et l'ambassade de Kandor dans ses murs.

Nouveaux froissements de papier dans la morne ambiance de ce bouge de troisième zone où les rachitiques silhouettes de quelques ivrognes aux visages boursoufflés formaient de grotesques alignements de gargouilles penchées, gueules à moitié ouvertes, regard minéral hagard, sur des verres au triste contenu.

Lui seul paraissait heureux.

L'Europe. Ah, l'Europe, chaque procès, chaque nouvelle de ce continent était amusant, un ballet d'hypocrites repentants, de coupables sacrifiés, des bals de réconciliation dans une ambiance de lâche trahison généralisée pour donner un verni de démocratie... Ses yeux parcoururent à la façon d'un comic-strip la liste des dernières condamnations des cours pénales alors qu'un toussotement venait briser un temps le silence des lieux.

- Je te comprends pas Nick... souffla un homme situé de l'autre côté de sa piteuse table en regardant le fond de son verre vide. C'est qui tout ces gens que tu m'as demandé de retrouver ? Ça fait des semaines que je t'ai donné les noms, tu vas en faire quoi ?

L'individu était une vieille connaissance, individue sans intérêt manifeste mais qui avait le nez fin pour trouver les bonnes informations moyennant argent et bouteilles d'alcool. Il était de tous les mauvais coups de son quartier au point que certains l'appelaient l'"ombre", un titre bien pompeux mais qui en disait long sur sa discrétion et l'estime qu'il appelait à lui. Il ne comprenait rien à la magie même s'il en admettait l'existence et se tenait généralement loin des querelles. Il avait connu Nick lorsqu'il portait encore le surnom de "King" et un respect instinctif. Lui même l'avait admiré à une époque.

Maintenant il avait peur de lui, de sa faon de regarder le monde, de hausser les épaules lorsqu'on lui parlait du Sang Gelé qui venait embrigader les jeunesses perdues des environs et comment, dans le fond, il devenait comme les autres, à ne venir le voir uniquement pour obtenir une info et de l'aide avant de retourner dans le néant qui lui servait de vie.

- Pourquoi il t'intéresse tant le petit Wilson ? Son père est un tueur tu sais, ajouta-t-il tout bas en se penchant.

Nick s'esclaffa en jetant son journal sur la table crasseuse. Malgré le soudain excès, personne ne tourna la tête vers eux. L'"ombre" se demandait comment il faisait exactement pour ne jamais attirer à lui l'attention, sauf lorsqu'il le voulait...

- Tu te poses trop de question, prends plutôt un dernier verre, déclara-t-il en levant le bras à l'adresse du barman.

Les yeux de Nick reflétaient une joie de vivre que ses rares fréquentations ne lui avaient pas connu depuis Prague tandis que le journal s'imbibait d'une tâche de gras qui mettait lentement en relief le gros titre du jour : "Procès Wilson, le monde face à la magie."

Le Ministère de la Justice avait été prodigieusement "emmerdé" par cette affaire. Les problèmes s'étaient accumulés entre une Amanda Waller qui avait attaqué une structure civile (mettre le lien) et les rapports entre une Amérique qui n'avait pas bougé le plus petit doigt pour aider l'Europe. Désormais les Etats-Unis se retrouvaient avec un ressortissant accusé de collaboration plus qu'active avec Degaton qu'ils se refusaient éperdument à extrader sur le vieux continent, une question de sécurité pour lui. Avec l'arrivée des Kandoriens libérés par des justiciers américains ; un Superman incapable de gérer et un Général Lane soudainement en état de grâce géopolitique, inutile de dire que l'Oncle Sam était scrupuleusement observé.

Comptez qu'en plus l'accusé était un "justicier" avec des pouvoirs magiques incontrôlables déjà coupable aux yeux de l'opinion de crimes et délits dramatiques et vous obteniez un cocktail diplomatique proche de la nitroglycérine.

Une situation dont ne pouvait que se réjouir certains opposants, dont Nick.

La première chose que fit le ministère public fut de chercher un conseiller en science paranormale. Se pointèrent tous le détraqués qui pensaient savoir de quoi ils parlaient. On chercha bien une aide plus acceptable mais l'usage de la Justice League s'avérait compliqué, vu que les représentants européens ne lui faisaient plus beaucoup confiance et la J.S.A. n'était elle-même pas mieux lotie. L'Irlande refusait que l'on fasse appel à des experts britanniques et fâcher l'un des rares pays résistants aurait fait désordre. Le reste de la communauté magique, elle, aimait la clandestinité et personne ne comptait se présenter en tant qu'expert sur le sujet, jurer sur la bible refroidissait les uns, révéler leur vraie identité épouvantait les autres. A juste titre. Le juge en charge de la procédure avait d'ailleurs catégoriquement refusé d'accéder aux requêtes du procureur pour autoriser une anonymisation des plaidants, cela aurait fait désordre et un dangereux précédent.

Le bureau du procureur dut dès lors chercher des sources plus officieuses afin d'avoir quelques compréhensions sur le dossier et ils trouvèrent un homme.

Ou pour être plus précis, cet homme se mit sur leur chemin.

Nick Nécro avait des comptes à régler avec Joey Wilson. Pour deux excellentes raisons : d'abord il avait collaboré avec Lucifer pour mettre fin à l'un de ses projets, ensuite il s'était entiché de John Constantine, un jeu dangereux.

Le procureur avait trouvé l'individu diligent et professionnel. Nick n'avait pas ménagé sa peine pour prendre soin d'être à l'image du sorcier bon sous tout rapport. Un bon pseudonyme qui sonnait bien "Zaren Zara", un pédigrée au sein de plusieurs organisations de lutte contre la corruption et les forces du mal, bref, du vent pour une girouette trop heureuse de grincer dans un sens plutôt que d'errer entre les quatre points cardinaux. Et qu'est-ce qu'elle avait bien grincé.

Nick avait lancé des informations d'abord très justes sur Joey Wilson, ses pouvoirs, ses liens démoniaques, ses différents activités connues. Bref, des choses sans conséquence directe mais qui donnaient du crédit. Puis il avait brodé la réalité. Nécro, en relation avec de vieilles connaissances en Europe qu'il avait aidé à quitter le territoire discrètement telles que Simon Culp (mettre le lien), put broder quelques histoires à sa façon.

Et le bureau du procureur goba tout. Nick présenta Simon Culp qui accepta de plaider, mais selon sa propre version de l'Histoire où il était victime et non plus bourreau, le tout en échange d'un traitement de faveur. Demande acceptée.

Ainsi le praticien avait aidé le bureau du procureur à mettre en place un dossier à charge. Lentement, mais sûrement. Un dossier étrange toutefois, comme le fit remarquer un assistant. Il y avait bien des preuves, mais parfois certaines étaient lacunaires et les histoires de certains magiciens paraissaient contradictoires.

L'assistant tomba malade peu de temps après, fièvre carabinée, avant de devoir retourner chez sa mère qui souffrait d'un mal chronique. Pauvre femme.

Le procureur était entre le marteau et l'enclume, tant et si bien qu'il perdait lentement tout discernement dans cette affaire. Tout le dépassait. Le secrétaire d'état voulait un procès équitable ; Waller voulait sa condamnation à Belle Rose ; la Maison Blanche se terrait dans un silence assourdissant ; l'Europe voulait une condamnation exemplaire ; la Russie, qui avait eu vent d'une rumeur quant à la participation de Wilson à l'assassinat d'un homme politique par une fuite soigneusement orchestrée par Nick lui-même, exigeait son extradition. Son supérieur ordonnait de lui faire des rapports réguliers et les journalistes en bons vautours affamés ajoutaient au stress. L'homme s'accrochait donc à la seule personne dotée d'assez de sang froid pour lui servir de soutien. Cette personne était "Zaren Zara".

Nick se réjouissait de la situation.

Il était trop heureux d'imaginer la pression qui pesait sur les épaules de l'enfant Wilson, il avait trépigné de plaisir en voyant la liste des personnes qui avaient rendu visite à Joey et se félicitait de maîtriser pour ainsi dire, la situation. Il s'était surtout délecté de voir un John Constantine impuissant jouer les bons amis. Il se sentait le marionnettiste, celui qui allait choisir si Wilson allait vivre libre ou en prison. C'était lui qui détenait pour l'instant le pouvoir.

Son choix était naturellement déjà arrêté et surprendrait ses amis tout en stupéfiant ses ennemis. Il espérait d'ailleurs qu'ils s'interrogeraient tous et qu'ils s'inquièteraient lorsqu'ils comprendraient ce qu'il avait fait. Mais d'ici là il serait déjà passé à son prochain coup.

Lorsqu'il quitta le bar pour retrouver le bureau du procureur, il laissa derrière lui les interrogations de feu son indic sans réponse ainsi qu'un pourboire et deux pièces très exactement dans la main de l'"Ombre".

Le procureur et la mjorité de son équipe était naturellement à l'audience qui allait commencer sous peu mais il avait laissé l'accès à un bureau pour leur source où elle aurait droit à une rediffusion en direct du procès, un privilège.

Il se jeta donc dans un fauteuil en cuir et augmenta le son du téléviseur tandis que le juge ouvrait la séance. Il était fourbu de ces dernières semaines. Dans la poche intérieure de sa veste se trouvait toujours la liste précise et exacte des membres du jury avec toutes les notes que l'"Ombre" avait ajouté soigneusement : leurs adresses, la liste de leurs enfants, de leurs époux, quelques uns de leurs petits secrets...

Glissant ses mains derrière sa tête, il observait le visage craintif de cet enfant dont il avait conseillé la sédation et l'entrave. Les bureaucrates ignoraient assurément que droguer un possédé n'aidait en rien à le contrôler mais au contraire baissait la garde de sa conscience et le rendait plus suggestible encore à la puissance qui l'habitait. Ce serait tellement drôle d'observer son trouble lorsqu'il devrait prêter serment sur la Bible alors que son démon devait déjà être à fleur de peau. Petit plaisir d'ancien chasseur de démons.

***

En dehors de la salle d'audience, les journalistes s'attroupaient, mais derrière il y avait aussi les milieux les plus ultra-catholiques qui exigeaient pêle-mêle un exorcisme, une punition divine ou des bûchers. Joey Wilson était devenu grâce à une propagande efficace mais discrète du Sang Gelé une incarnation de l'antéchrist. Les associations moins pratiquantes, elles,le condamnaient déjà comme un collaborateur fugitif d'un Régime dont les crimes ne cessaient de s'accumuler à mesure que les procès et les démantèlements de structure para-militaires européennes avançaient.

La police parvenait encore à assurer l'ordre mais l'agitation irait grandissante à mesure que le procureur assènerait ses preuves et ses accusations. La défense jouait une partition délicate.

On aurait voulu générer une poudrière qu'on ne s'y serait pas pris autrement. Un chaos orchestré autour d'un jeune homme qui n'était pas taillé pour ce rôle...

La défense ayant choisi de plaider "non coupable" pour les différents chefs d'accusation, le procureur avait deux responsabilités. La première maintenir Joey Wilson en détention et la seconde, commencer à présenter des preuves préliminaires.

Ce dernier se leva pour commencer à plaider pour la détention de Joey Wilson.

- Votre honneur, commença-t-il, le ministère public souhaite que monsieur Wilson Joey soit maintenu fermement en détention pendant la durée de son procès pour trois raisons.

"La première est son passé de fugitif. Ce dernier a déjà fait montre d'une capacité à fuir et s'est caché de ses responsabilités pendant près d'une année au sein d'une institution privée sur le territoire américain.

"Ensuite, M.Wilson dispose de capacités et de pouvoirs extranormaux dont le contrôle est sujet à caution et dont la maîtrise et l'observation ne sont possibles que par une institution capable d'assurer la pleine et entière probité de son analyse, ni la Justice League, ni la Justice Society of America ou encore la Justice Academy ne disposent de ce crédit. Une organisation qui recevra l'agrément du ministère et de la défense devra être proposée.

"Enfin, l'agitation causée par ce procès et les rumeurs qui circulent sur le compte de M.Wilson mettent sa vie en danger s'il était remis en liberté avant que justice n'ait pu être rendu sur les accusations portées à son encontre.

" Merci votre honneur.


Et surtout pas question de perdre mon appât... songea Nick.
Joseph Wilson
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[LIBRE] « Procès de Joseph Wilson – La fin d’une ère. » ft. Nick Necro 386562Rien
Re: [LIBRE] « Procès de Joseph Wilson – La fin d’une ère. » ft. Nick Necro Dim 28 Aoû 2022 - 15:34

« Procès de Joseph Wilson – La fin d’une ère. »

[ LIBRE ] ft. Nick Necro



_____Une fois que la foule avait commencé à s’entasser dans le tribunal, cherchant désespérément une place pour ne pas se faire éjecter par les autorités. Des renforts avaient été demandé pour évacuer le surnombre, ils arriveront dans quelques instants, à bord de camion blindés pour tenter désespérément de les chasser du tribunal. Je me suis efforcé de ne pas jeter un coup d’œil derrière moi, craignant le vertige que ça pourrait me procurer en voyant cette foule réclamer ma mort. Je pouvais les entendre, les cris, les humiliations à travers ce brouhaha, un coup de poignard dans le dos à chaque insulte qui me paraissait audible.
Peu à peu, avec l’arrivée des renforts, le calme a commencé à s’installer et les dernières personnes encore présentes se sont installés dans les derniers bancs pour éviter de se faire renvoyer de la salle. Le juge a écrasé son marteau à quelques reprises pour imposer le calme, menaçant qu’il ferait évacuer le public s’il ne daignait pas garder ce silence morbide. Les mots ne m’agressaient plus mais je pouvais encore sentir les regards me fusiller dans le dos pendant que je tentais tant bien que mal de garder mon sang froid.

Lorsque le garde prit la parole pour énumérer mes nombreuses accusations, j’étais progressivement entré dans un état second. Debout sur mes deux jambes, les mains tombantes reliés entre elles, mon regard fixait un point sans jamais s’en détourner. Entendre toutes ces accusations à mon égard me glaçait le sang, créant une culpabilité qui pesait sur mes épaules. Je n’ai même pas cherché à la chasser de mon esprit. Elle me broyait de l’intérieur et je pensais mériter tout ça. Lorsque la séance à débuter, mon avocat, Maître Hoyt, a dû me faire un signe de la main pour m’inviter à me rasseoir sur ma chaise. Ma tête s’est décrochée quelques instants sur le côté avant que je reprenne mes esprits pour répondre à son invitation.
Mon comportement n’avait rien de normal. J’ignore si c’était l’environnement pesant, la culpabilité, la crainte ou le médicament que l’on m’avait administré qui me mettait dans cet état. Je n’avais pas la tête à réfléchir. Mon avocat avait déjà une petite idée du responsable de mon état. Il rapprocha son visage du mien pour me demander, une nouvelle fois, si tout allait bien. J’ai hoché bêtement la tête, sans savoir si j’avais bien compris la question. Qu’aurait-il bien pu faire si j’avais dit la vérité ? Rien, car nous savions tous les deux qu’ils n’accorderaient aucune clémence face à ma condition et mon état de santé.

Premier jour du procès

Le marteau frappa une nouvelle fois pour faire taire les plus récalcitrants et proclamer le début de cette séance. Lorsque le coup à retentit, j’ai laissé échapper un sursaut soudain, comme si je venais de prendre une balle en pleine poitrine. Rose aurait aimé être plus qu’une main réconfortante sur mon dos, mais c’est tout ce qu’elle pouvait m’offrir. Elle a remarqué mon agitation, je l’entendais me demander à son tour si tout allait bien, j’ai acquiescé encore une fois. Mes ongles grattaient nerveusement la petite chainette de mes menottes, comme si mon instinct me murmurait de fuir cet endroit. J’étais anxieux, très anxieux. Le premier jour de mon procès a commencé et j’ai l’impression d’être déjà au bout de ma vie, mais il fallait tenir, je n’avais pas le choix.
Le procureur a ouvert la marche, se redressant pour être visible de tous avant de s’adresser au juge pour une première demande, ma détention. Mon cœur s'est arrêté de battre pendant une fraction de seconde, se contractant sur lui-même pour libérer une douleur indescriptible. Je venais de me pétrifier de terreur, craignant de ne pas avoir une seconde de répit, d’avoir la tête sous l’eau. Qu’adviendra-t-il de moi lorsque je quitterais cette salle ? Non, ce n’était pas ce qui était convenu, mon avocat se leva d’un bond pour protester en moins d’une seconde.

« Votre honneur, le cas de mon client n’est pas aussi simple que le procureur le prétend. Lors de son attente pour son procès, Monsieur Wilson a accepté de se soumettre à un examen psychologique complet. Il a été noté noir sur blanc sur le rapport que mon client souffre de stress post-traumatique et qu’il ne peut pas être incarcérer dans ces conditions. » Il fit le tour de la table pour venir déposer les preuves près du juge. « Durant cette attente, mon client est resté sous la surveillance de vos unités dans cette même résidence privée et il n’a jamais cherché à fuir la justice durant tout ce temps. Ne vous a-t-il pas montrer suffisamment de bonne foi pour que vous lui accordiez le droit de rester près de sa famille ? Vous ne feriez qu’accroitre un stress déjà existant, vous fragiliserez une santé mentale déjà brisée, votre honneur. »

« Si votre client avait fait preuve d’autant de bonne foi, que vous le prétendez, il n’aurait pas cavalé pendant plus d’un an, vous ne pensez pas ? »

« Monsieur Wilson avait peur. » Oui, j’avais horriblement peur de ce qui allait m’arriver et j’étais complètement perdu. Devenir du jour au lendemain l’un des criminels les plus recherchés de son pays n’a rien d’amusant, c’est intimidant et on se retrouve rapidement seul contre tous. « …mettez-vous à sa place quelques instants. Monsieur le procureur, vous ne vous seriez pas rendu, pas sans une défense solide, non ? »

« J’entends vos arguments, Maître Hoyt. » coupa le juge en pleine réflexion, les yeux rivés sur mon rapport psychologique. « Toutefois, comprenez qu’il s’agit d’un procès important, que nous avons des obligations à tenir et qu’à l’heure actuelle, je ne peux pas prendre de risque sur ce sujet. » Il referma doucement le dossier avant de le glisser proche du bord de son bureau. « Monsieur Wilson sera mis en détention dans un lieu adapté jusqu’à la fin de son procès. Veuillez vous rassoir. »

Un lieu adapté, ces mots étaient censés m’apaiser, mais j’avais l’impression d’entendre des paroles en l’air, des mensonges. Le procès commençait relativement mal pour moi. J’ai essayé de ne pas montrer que ça m’atteignait, que mon cœur frappait nerveusement mon corps. J’étais presque abattu, redoutant la fin de la journée où je devrais abandonner tous les visages qui me sont familiers et qui me réconfortent pour passer la nuit seul, entre de parfaits inconnus.
Je ne suis pas le seul à sentir le mensonge dans les paroles du juge. Rose bouillonnait de l’intérieur. C’était un marché, ils avaient promis de me laisser tranquille sur ce point et c’est la première chose qu’ils ont rompu en débutant ce procès. Après tout, je me retrouvais encercler par les autorités, qu’est ce qui pouvait bien leur empêcher de faire ce qu’ils souhaitaient ? Je te l’ai dit, Joseph Wilson, tu es un idiot.

« Hey ! » Rose s’est levé d’un bond pour protester. « C’est pas ce qui était convenu s… » Wintergreen l’a saisi par le bras pour l’inviter à rester tranquille. Ce n’était pas réellement le bon moment pour m’enfoncer davantage et leur donner raison. Rose est jeune mais elle comprenait son erreur.

« Silence ou je vous fais évacuer, ce n’est pas une cour de récré, ici »


Un témoin avait été invité à la barre une fois cet incident clos. Jason Blood avait accepté de témoigner en ma faveur concernant mon cas de possession. Ce sujet était encore ambigu pour l’accusation, difficile pour des civils de comprendre qu’une conscience inhumaine prenait possession de mon corps à des moments aléatoires. J’avais profité de ces quelques secondes de répit pour retrouver un semblant de calme. Si je me laissais abattre par les personnes qui voulaient ma peau, je n’aurais aucune chance. Alors j’ai puisé, puisé dans des forces mentales que je ne soupçonnais pas pour tenir le choc et me tenir prêt à les affronter.
Sa main se posa sur la bible, jurant de dire la vérité avec un léger rictus amusé sur le coin de ses lèvres. Il n’a rien, pas une brûlure, pas une seule trace de douleur marquant son visage. Il est serein et cela surprend quelques spectateurs qui pensaient avoir à faire à un démon à la silhouette humaine. Il s’est installé calmement pendant que je retenais ma respiration sans m’en rendre compte. Je pouvais lui faire confiance, mais Amy doutait de lui.

« Monsieur Blood, quelle est votre relation avec l’accusé ici présent ? » demanda le procureur.

« J’ai été informé du cas de Monsieur Wilson il y a plusieurs mois de cela. J’ai voulu en avoir le cœur net et j’ai accepté de le rencontrer. Je l’ai aidé, comme je le pouvais, à contrôler le mal qui le ronge. Je n'ai été qu'un mentor de plus qui a cherché à soulager les maux de ce garçon. »

« Vous êtes en train de confirmer les rumeurs selon laquelle l’accusé serait possédé par un démon, n’est-ce pas ? »

« Oui, ça ne devrait pas vous surprendre. Le cas de Joseph est particulier mais je ne suis pas le premier à affirmer ces dires. Je pense être plutôt bien qualifié pour remarquer ce genre de chose. »

« Vous dites que le cas de Monsieur Wilson est différent, avez-vous des doutes sur votre théorie ? »

« Non. Je dis seulement que son cas était improbable, mais qu'il est arrivé. »

« J’ai en ma possession les rapports du docteur Arthur Villain, médecin personnel de la famille Wilson. Il avait déjà décelé chez l’accusé, à son plus jeune âge et suite à l’apparition de ces capacités psychiques, des fragilités psychologiques qui pouvait emmener à des états schizophréniques et dans le pire des cas, un trouble dissociatif de l’identité. Ne serions nous pas en face du scénario catastrophique prédit par ce même médecin ? »

« Objection, votre honneur, Monsieur Blood n’est peut-être pas un psychiatre. » coupa Maître Hoyt, Jason Blood haussa légèrement les épaules. « …mais ce médecin n’est ni psychiatre, ni démonologiste. »

« Objection accordée. Même si l’accusé était sensible à ses troubles mentaux, ils n’ont pas été décelés dans le dernier rapport effectué. » Un ange passa. « Poursuivez. » Le procureur serra les dents, mais il n’avait pas dit son dernier mot.

« Avez-vous des preuves concrète à fournir à la cour pour nous prouver votre théorie Monsieur Blood ? »

« Je peux vous en fournir. » rétorqua Jason avec un léger sourire. Son regard s’arrêta vers moi, qu’est-ce qu’il avait derrière la tête ? J’étais probablement un peu trop sonné par les médicaments pour comprendre immédiatement le message subliminal qu’il essayait de m’envoyer. « Lorsque Monsieur Wilson viendra témoigner à la barre, faites-le jurer sur la Bible et laissez-le la prendre dans ces mains. Vous comprenez bien vite que ce n’est pas un simple trouble mental. »

Je ne suis pas certain de comprendre ce qu’il attendait de moi. C’était pourtant simple, presque évident mais je n’ai laissé échapper qu’un visage perdu, légèrement surpris. J’ai probablement mis quelques minutes à réaliser qu’il voulait que je réveille Amy au bon moment. Mon esprit était tellement confus que j’ignorais si c’était réellement dans mes capacités, à l’heure actuelle. Si, bien sûr que si, le problème est ailleurs. Si je pouvais laisser mon corps sans hôte, je ne pouvais pas forcer mon parasite à prendre le contrôle. Nous ne sommes pas sur la même longueur d’onde et il ne se laissera pas duper.

« Bien. Qu’en pensez-vous votre honneur ? »

« Autant ne pas attendre pour répondre à cette question. » Il leva les yeux vers nous. « Pouvons-nous appeler l’accusé à la barre pour qu’il vienne témoigner ? » le juge se tourna vers mon avocat, il est hésitant. Les démons, ce n’est pas sa spécialité. Il pivota légèrement la tête vers moi pour attendre une réponse. J’ai effectué un léger signe de tête en guise d’approbation.

« Oui Monsieur le juge, je pense que nous sommes prêts. »


Comme convenu, je suis appelé à la barre pour témoigner. Je suis nerveux, mais je ne veux pas le montrer. Je sais qu’ils utiliseront tout ce qu’ils auront sur la main pour me nuire, je ne dois pas leur faire de cadeaux. Je suis resté froid, lors de ce court chemin qui m’amenait à la barre. Mes menottes m’ont mis un peu mal à l’aise, mais j’ai fini par me concentrer sur autre chose pour oublier ça. J’ai besoin de toi. Ne me mêle pas à ta mission suicide. Tu t’es mis dans cette merde tout seul. Et tu en payeras également les conséquences si tu ne m’aides pas. Quoi ? S’il te plait… laisse toi faire et ne leur fait pas de mal...
Je n’ai pas réellement le temps d’étaler mes arguments, Amy allait devoir me faire confiance sur ce coup. Il est sceptique, je le sais, je le sens. J’ai compris ce que l’on attendait de moi, je n’avais pas le droit à l’erreur. Lorsque je me suis installé à la barre, j’ai retenu mon souffle. D’ici, j’avais le droit à une vue globale sur la foule qui s’était amassé pour voir ce procès. C’était effrayant, plus qu’effrayant même, mais je ne devais pas m’attarder là-dessus. Un homme est arrivé en face de moi, une bible à la main. Je n’ai jamais été très croyant, je pouvais jurer tant que je peux sur ce bouquin, ils penseront que je continue de mentir. Il me sort le speech habituel, me demandant si je dirais toute la vérité et rien que la vérité. C’est le signal, j’essaye de faire le vide dans mon esprit, j’ai posé ma main sur le livre, mon autre main suivait mécaniquement le mouvement, bloqué par les menottes. Avec le produit qui coule dans mes veines, il m’est facile de laisser le parasite prendre le contrôle de moins corps, et il me sera difficile de le reprendre. Je prends le risque, je n’ai pas vraiment le choix.

Le sclère de mes yeux se noircit, mes pupilles fusillèrent du regard cet individu en face de moi. Les traits de mon visage ont changé, il respire la haine. Il ne faut même pas une seconde pour qu’Amy ressente une chaleur ardente lui brûler les mains. Un son s’échappa de ma gorge, celle d’un cri de souffrance inhumain

« VIRE CETTE MERDE HORS DE MA VUE » hurla Amy avant de générer une onde psychique qui envoya le livre sacré un peu plus loin, au sol.

Ma peau n’était pas brûlée, mais il ressentait tout de même une douleur indescriptible qui ne m’atteignait pas. Il était en colère, très en colère. Il aurait probablement sauté sur l’inconnu s’il n’était pas retenu. D’ailleurs, les menottes commencèrent à ressentir une puissante résistance, beaucoup trop puissante pour la contenir. Mes os craquent, ma peau est tailladée par la puissance du démon. Dans ma tête, je compte les secondes, juste dix secondes. J’ai beaucoup de mal à reprendre le contrôle de mon corps, laissant malheureusement l’opportunité à Amy d’abîmer mon corps, de provoquer et de se préparer à détruire psychiquement la personne qui avait osé lui tendre une bible.
Des gardes ont commencé à sentir le danger, mais ils ne pourraient rien faire face à une créature démoniaque. Ils s’avancent, mais mon corps se figent soudainement. Mes paupières se sont fermées pour finalement dévoiler des yeux normaux ou presque, un visage calme, fatigué et une attitude complètement différente.

« C’est du cinéma, juste du cinéma. » grogna le procureur.

« Si c’était du cinéma, monsieur le procureur, comment pouvez-vous expliquez que mon client a eu la capacité de parler sans son traducteur ? Dois-je vous rappelez qu’il est muet depuis l’adolescence ? »

« Etes-vous avec nous, monsieur Wilson ? » demanda le juge, presque soucieux de mon état alors que du sang s’échappait des bracelets des menottes. Je les glisse sous le bureau pour essayer de faire bonne figure.

« Oui monsieur le juge, je suis là. »

« Bien. Espérons que nos représentants du monde mystique et civil prennent acte de ce qu’il s’est passé ici. » Son regard se tourna de nouveau vers moi. « Veillez à ce que cette… chose ou quelle qu’elle soit ne perturbe pas de nouveau cette cour. »

« Oui, monsieur le juge »

« Poursuivons. »

Le procureur n’aura pas gain de cause là-dessus, c’est plutôt rassurant pour moi. Tout n’est pas perdu, mais je sais également qu’il n’en a pas fini avec moi. J’ai le temps de reprendre un peu mes esprits, d’essuyer le sang qui s’échappaient des bracelets en métal. Ça fait mal, mais je m’estime déjà heureux de ne pas avoir les poignets fracturés. Il en aurait été capable, j’y ai échappé in extrémis. L’individu en face de moi était complètement effrayé. Il ramassa nerveusement le livre avant de disparaître sur le côté.

« Monsieur Wilson. Pouvez-vous nous raconter ce qu’il s’est passé pour que vous vous retrouviez impliqué au régime européen ? »

« Je… oui, oui. » J’ai essayé de rassembler un maximum de souvenir dans un coin de ma tête. Bon sang, je me sentais de plus en plus mal. « Je vivais à San Francisco à l’époque, avec d’autres héros. J’ai profité d’un moment de calme pour aller me balader seul, dans un des parcs. Ce n’était pas très loin. C’est là que j’ai rencontré une femme, Black Alice. Elle m’a paru... tout de suite suspect. J’ai essayé de rentrer chez moi sans créer un conflit. Elle… elle ne m’a pas laissé le choix. On s’est battu, mais je n’avais pas assez de force pour me défendre. Je... je suis désolé, c’est le trou noir. »

« Des témoins supplémentaires au parc peuvent témoigner à ce sujet, si vous souhaitez un complément dans ce témoignage. »


« Vous dites ne pas avoir eu les capacités de vous défendre mais justement, des témoins affirment vous avoir vu déraciner un arbre et l’abattre sur votre adversaire. Il vous restait suffisamment de force pour vous défendre. »

« Non c’est… c’est pas moi. C’est lui, je l’ai libéré pour qu’il nous protège. » Je jouais nerveusement avec la petite chainette des menottes, teintés de rouge. « J’étais sous traitement, je n’étais pas en possession de tous vos moyens. »

« Vous étiez sous traitement ? Pouvons-nous savoir pourquoi ? »

« Je… j’avais déjà perdu le contrôle, il y a quelques semaines des évènements. C’était par prévention, pour limiter mes pouvoirs. »

« Ce n’est donc pas la première fois que vous mettez la vie de citoyens américains en danger ? »

« Je…hmm.. ce n’est pas… »






Dernière édition par Joey Wilson le Jeu 6 Oct 2022 - 21:38, édité 1 fois
Ray Palmer
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Situation : Ray n'est plus un super-héros du quotidien, qui lutte contre le crime chaque jour. Il assume cependant une vocation d'aventurier, de super-scientifique... et même de super-héros, mais orienté sur la science et les mystères. Il retrouve ses super-pouvoirs, après avoir réutilisé la bio-ceinture. Habitué au "petit", il entend désormais lever toutes les interrogations sur les détails troublants du monde et de l'Histoire, notamment après avoir découvert des volumes de l'étonnant Guide Planetary. En parallèle, il dirige toujours la Justice Academy, renommée Titans Academy, qui forme des super-héros novices, et aide ceux qui le demandent.
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Inventaire : Vêtements souples de technicien scientifique. Veste bleue, avec nombreuses poches contenant des objets miniaturisés, qu'il peut agrandir selon les besoins. Bracelet au bras, donnant accès à des systèmes informatiques mais aussi à des portails du Microvers (pour voyager plus aisément sur Terre) et de la Time Pool (permettant de voyager dans le Temps).
Combinaison d'Atom, avec micro-ordinateur intégré et relié aux systèmes de la Titans Academy et des logiciels de Ray Palmer. Bio-ceinture intégrée, gadgets divers rapetissés pour qu'il les agrandisse via la technologie d'étoile naine blanche. Masque de protection, défenses et armes essentiellement non-mortelles.
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[LIBRE] « Procès de Joseph Wilson – La fin d’une ère. » ft. Nick Necro 386562Rien
Re: [LIBRE] « Procès de Joseph Wilson – La fin d’une ère. » ft. Nick Necro Mar 30 Aoû 2022 - 13:58

La situation est tendue, au cœur de la salle judiciaire où tant de cas, tant de vies ont été jugés.

[LIBRE] « Procès de Joseph Wilson – La fin d’une ère. » ft. Nick Necro Fisheyelens-view-of-the-courtroom-during-the-oj-simpson-trial-los-picture-id824298418?s=2048x2048

Le procès de Joseph Wilson est enclenché – et cela ne se passe pas au mieux. Les personnes présentes dans la salle d’audience sont hostiles, pour l’essentiel, à Joseph Wilson.
Mais peut-on leur en vouloir ?

Même s’ils vivent tous dans un monde qui valorise l’action des super-héros, le fait est que les jeunes surhumains inquiètent, toujours.
Trop de pouvoir. Trop de mystère. Trop d’imprévisibilité.
Trop d’hormones, surtout.

D’autant que Jericho est le fils de Slade Wilson ; Deathstroke.
Pas n’importe qui.
Son statut de Teen Titan joue en sa faveur – mais pas toutes ses actions, avec lui. L’ombre paternelle demeure, comme le frisson qui parcourt ceux qui comprennent comment fonctionnent ses pouvoirs.

Après tout, qui ne serait pas terrifié face à un jeune homme capable de vous remplacer, dans votre propre corps ? D’agir à votre place ? D’anéantir votre vie, en votre nom ?
Brrr…

L’ambiance est oppressante, donc, et les échanges sont difficiles ; âpres.
Joseph est isolé.

Mais.

Alors que le jeune homme essaye de répondre aux questions qui lui sont posées. Alors qu’il peut sentir une légitime bouffée de solitude. Alors qu’il sent des regards agressifs.
Il peut voir… il peut découvrir autre chose.
Quelqu’un d’autre.

Quelqu’un qui, discrètement, se lève de son siège, et vient se placer dans un coin ; debout.
Pour être vu.
Pour être vu de Jericho – et lui sourire.

[LIBRE] « Procès de Joseph Wilson – La fin d’une ère. » ft. Nick Necro Vjbt

Ray Palmer.

Son professeur et le Directeur de la Justice Academy. Certes ancien prisonnier d’Etat, mais surtout ancien Atom, et ancien meneur de la Justice League.
Quelqu’un, un peu.

Le scientifique sourit à Joey, et lui fait signe – il est là. Il est venu.
Il est venu pour lui.
Il ne le lâche pas ; jamais.

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Depuis récemment, une seringue de sang infusée de magie démoniaque très fortement semblable à celle Trigon.
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Re: [LIBRE] « Procès de Joseph Wilson – La fin d’une ère. » ft. Nick Necro Jeu 1 Sep 2022 - 16:34




La salle était remplie. Sans être pleine à craquer au point de peiner à rester formellement respectable, les bancs de l’audience étaient chargés – les procès autour de la débâcle récente en l’Europe étaient légion et terriblement populaires sur tous les médias confondus, et Joey Wilson ne faisait pas exception. Dans son cas, c’était même peut-être pire. Un nombre remarquable de gens s’étaient déplacés pour assister à son procès : des membres de sa famille et quelques uns de ses proches, mais aussi des journalistes, des experts de loi, des représentants privés de familles concernées par les exactions du Régime, quelques amateurs de scandales. Le procès était aussi observé par une minuscule poignée de praticiens occultes et on en trouvait occasionnellement mention autour des tables les plus tranquilles de l’Oblivion Bar, pour différentes raisons. Certains s’y intéressaient parce que l’Europe et les affaires de la Légion Niebelugen les concernaient directement ; d’autres parce qu’il s’agissait d’un des rares procès où la possession démoniaque était au coeur des échanges, ce qui amenait des précédents en justice qui s’étendaient largement au-delà de Joseph Wilson.

Edmond Willis faisait partie des spectateurs du procès. Il était arrivé tôt pour être sûr d’avoir le droit d’entrer et compter faire de même chacun des jours qui suivraient jusqu’au verdict. Il n’appartenait ni aux proches de l’accusé, ni aux partisans de la défense, ni même vraiment à ses quelques collègues qui avaient été engagés pour passer le procès au crible. Quand on lui posait la question, dans les couloirs, il répondait qu’il était là par curiosité professionnel. Dans la salle, il prenait des notes, alternant entre son calepin et son portable dernier cri.
Quoi qu’il faille bien admettre que si ses notes étaient impeccables, ses sms l’étaient beaucoup moins.

Citation :
C’est complètement stupide.


Tu te répètes.

Si ça n’avait tenu qu’à lui, Edmond Willis ne serait pas là. Il serait toujours en train de défendre des clients considérablement aisés, volant à travers le monde pour défendre les intérêts de ceux qui parlent la langue de Sa Majesté, et certainement pas en train de faire l’étudiant en première année pour un procès qui ne lui rapporterait pas un rond.

Citation :
Fais coucou à la caméra, tu boudes devant un tiers de la population mondiale.


Va chier.

C’était il y a quelques jours, mais il pouvait sentir d’ici l’odeur de tabac. La voix vaguement moqueuse. Le rictus à peine dissimulé. Il grommela quelque chose, puis se remit à coucher des notes sur le papier.

Citation :
Tu fais de l’humanitaire. Ça t’arrive pas souvent, profite, c’est bon pour la conscience.


Je ne subit pas souvent du chantage non plus.


Et je ne te sauves pas souvent d’une malédiction mal venue. Ça mérite paiement, non ?

Le grincement de dent aurait presque été suffisant pour être entendu par le juge si le procureur n’avait pas été au milieu d’une phrase. John Constantine était une plaie, mais il avait raison sur un point : sans lui, Edmond Willis ne serait pas assis en train de prendre des notes, en ce sens qu’il ne serait assis nulle part. Sans John Constantine, il aurait déjà été incinéré depuis longtemps.

Ils s’étaient rencontré pendant un dossier sur un certain Goterrez. Une question d’héritage contesté impliquant une coquette somme d’argent et un terrain luxueux, qui avait bien faillit lui coûter la peau. S’il ne pratiquait pas lui même, Goterrez devait avoir des contacts auprès des praticiens occultes ; la malédiction qu’il avait lancé après Willis n’avait été déviée que grâce à l’intervention de Constantine. Il avait demandé un service en échange, et n’était jamais réapparu depuis. Ça faisait bientôt sept ans. L’avocat avait été heureux d’être un de ses atouts qu’on garde discrètement caché dans sa manche et qu’on utilise jamais vraiment jusqu’à les oublier.

Constantine ne l’avait jamais vraiment oublié. Il n’avait juste pas eu besoin de lui jusqu’à maintenant. Son stylo continua à courir le long du papier. Son travail était simple, quoique fastidieux et bénévole : il devait tenir John au courant de l’évolution du procès, de la défense et de l’accusation. Toute information était bonne à prendre, à fortiori si ça commençait à sentir le roussi.
De toutes façons, le Britannique n’aurait probablement rien compris à ce qui se disait sans ses services. C’est ce qu’il se répétait en boucle pour rendre la situation moins agaçante.
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Re: [LIBRE] « Procès de Joseph Wilson – La fin d’une ère. » ft. Nick Necro Lun 5 Sep 2022 - 9:58

"Il n'était guère à espérer de la nature humaine", aimait jadis à répéter Mister E. En d'autre terme : la vie est une chienne et le reste de l'Humanité ne rêvait que de te pisser dessus. Les procès avaient ce petit côté séduisant de l'hypocrisie du théâtre des vivants.

D'abord le décor. Soigné, impressionnant, imposant, de la pierre taillée collée à des murs qui, autrement auraient été trop pauvres et rachitiques, du bois verni en quantité pour mieux oublier le contre-plaqué qui le composait, des tableaux comme un festival d'allégories et de scènes de genre plus pathétiques les unes que les autres, une véritable propagande vouée à donner corps à ce que les hommes et les femmes nommaient benoîtement la Justice.

Ensuite le cérémonial. Eune vraie Eglise avec ses processions, se lever, s'asseoir, son prêtre avec son accoutrement grotesque, ses gardes chiourmes aux arirs pathibulaires, son jury à l'air angélique... Belle illustration de ce qu'était la Justice.

Après un passage sur Terre, en Enfer et au Purgatoire, le mot faisait rire. "Justice", calvaire pour les malheureux avec un cheveux sur la langue, machine à sous pour les orthophoniste, mais pas grand chose de plus. Nick observait d'un oeil morne la farce se dérouler. Le procureur avait une main gagnante et pourtant il restait sur la réserve.

Nécro ne connaissait pas l'hésitation, il y avait l'action et l'inaction, rien d'autre. La demi-mesure ou le doute était l'affaire de ceux qui se complaisaient trop dans l'inaction. Celui qui craignait d'agir, celui-là, laissait les choix par défauts décider de sa vie. Le procureur était de cette engeance crasse et minable. Nick s'était mis sur son chemin, il l'avait accepté. L'homme n'avait pris aucune autre véritable décision que celles qu'on avait mûri à sa place.

Marié, un unique enfant, le représentant du ministère public était un homme fade qui ne s'illuminait qu'au moment de jouer la partition que d'autres avaient écrit pour lui.

Le téléphone portable du sorcier vibra. Il y découvrit une photographie d'une femme, âge rendu indéterminable par la magie de la chirurgie mais dont il connaissait la voix et surtout les gémissements. Une lingerie hors de prix recouvrait son corps artificiel. Épouse du procureur, elle avait été un fil de la toile qui avait permis de piéger l'ambitieux bureaucrate qui se donnait des airs de tribun. Les hommes de pouvoirs avaient souvent des femmes à l'ambition non moins équivalente, mais plus alertes, plus aiguisées, donc l'outil de prédilection était leur époux-objet. La réussite de ce procès serait pour elle une consécration car son mari se verrait ouvrir des portes plus grandes. Elle devait certainement déjà rêver de sa prochaine opération de rajeunissement. Dans peu de temps, Nick en riait d'avance, elle ferait un bruit de caoutchouc à chaque coup de rein...

A ce moment, le procès connaissait un revirement. Jason Blood s'était présenté. Foutu hypocrite manipulé. Comment pouvait-on être aussi niais ? Le procureur sembla un instant pris en défaut. Bordel, le fait qu'il soit possédé dans ce pays de puritains aurait dû être du pain béni pour lui ! Mais non, il fallait qu'il se laisse avoir. Rond de cuir à la con ! Il aurait certainement dû lui écrire un post-it ou un carton pour chaque scénario possible. Jason Blood... Regardez son extrait de naissance bordel, un immortel qui vivait par la grâce d'un démon et on le laissait parler ! En deux minutes le jury aurait pu se retourner.

Tâcheron diplômé par foutu d'improviser un pas de danse.

Machinalement il sortit son paquet de cigarette de sa poche. La réaction du démon qui se partageait le corps de Joey fut moins amusante qu'espérée même si son verbe fleuri avait eu de quoi raviver un peu d'intérêt. Une cigarette glissa hors de son étuis et fut immédiatement rattrapée. Sitôt le filtre à ses lèvres le tabac se consuma. Ce con de proc' prit enfin les devants en poussant le jeune Wilson sur un évènement tragique.

- Monsieur Wilson, reprit le procureur, rasséréné par le trouble du jeune homme. Faites-vous références aux évènements qui eurent lieu à San Francisco ? Plus précisément lorsque vous avez affronté l'équipe des Titans ? Une équipe dont, je rappelle au jury, vous étiez membre.

Théâtralement, le procureur glissa jusqu'à ses assistants qui lui tendirent une liasse de photographies.

- Voici des clichés qui montrent l'état de la zone des affrontements avec vos "amis" puisque tels est encore le nom dont ils vous gratifient dans les rapports de police. Vous noterez dans les derniers clichés qui sont dans une pochette noire les blessures qui ont atteint une partie de la population, âme sensible s'abstenir.

Ce dernier distribua ces documents avant d'ouvrir un rapport de police et d'en faire lecture. Les termes des agents des forces de l'ordre étaient terribles tant ils étaient froids et détachés. Le procureur faisait, à sa manière, monter les enchère sur cet évènement. Mais sa question n'était pas encore tombée. Il enchaîna ensuite avec les rapports sur les lésions cérébrales causées à des quidams qui n'avaient rien demandé.

- Votre honneur, fit la défense, le ministère public essaie de déstabiliser mon client, nous ne voyons pas où il veut en venir !

Le juge eut un mouvement de tête affirmatif mais le procureur choisit d'enfoncer le clou avant qu'il n'ait pu parler.

- Où je veux en venir ? Mais c'est très simple. Monsieur Wilson, le jour où vous avez agressé les membres des Titans,vos "amis", avez-vous, ce jour là aussi, décidé de libérer le démon qui était en vous ? Était-ce là encore votre choix, votre décision ? Dites-nous qui, ce jour, là, a décidé de ce qui est advenu ?

Nick eut un sourire sans joie. Le procureur s'enfonçait pile dans la plaie qu'il lui avait choisi. Et tandis que les évènements avançaient au rythme de sa musique, le sorcier regarda de nouveau le message qui s'affichait sur son téléphone. Son sourire devint mauvais.

Un démon jugé par les hommes, un possédé accusé par ses semblables, incapables d'accepter leur propre noirceur, leurs propres vices, incapables de voir autres chose que leurs propres vertus. Joey Wilson avait tout pour être l'exutoire d'un monde à la dérive. Le coupable parfait en des temps incertains... des temps dignes d'un Nick Nécro.

A ce moment précis, un homme entra dans la pièce où Nick observait le procès. Blond peroxydé et teint blafard, il se tenait silencieux comme souvent l'étaient les membres de la Flamme Gelée récemment associé au Culte du Sang. Il déposa une malette sur la table qui séparait Nécro de l'écran de télé et l'ouvrit. A l'intérieur, dans une boîte ouvragée se tenait dans une dizaine de compartiments des mèches de cheveux, rognure d'ongle ou même des cotons tiges sales. Dans chaque case un nom.

Des noms qui s'alignaient comme la liste des différents membres du jury.

Faisant craquer ses doigts, Nécro savoura son petit joker. Si Joey Wilson se montrait trop revêche, alors il aurait de quoi ajouter au trouble de ce procès...
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[LIBRE] « Procès de Joseph Wilson – La fin d’une ère. » ft. Nick Necro 386562Rien
Re: [LIBRE] « Procès de Joseph Wilson – La fin d’une ère. » ft. Nick Necro Jeu 15 Sep 2022 - 23:34

« Procès de Joseph Wilson – La fin d’une ère. »

[ LIBRE ] ft. Nick Necro



_____Mon communicateur s’est mis à bafouiller, mes pensées se sont embrouillées dans mon esprit confus. Difficile de me concentrer avec ce produit qui se promenait dans mes veines et qui me rendait beaucoup moins réactif. J’avais l’air paresseux, un ado que l’on aurait tiré du lit un peu trop tôt. Je voulais expliquer ma situation, il y a plus d’un an, lorsque j’avais perdu tous mes repères. J’ai essayé de creuser, au fond de ma tête, trouver les bons mots pour me faire comprendre par un large public. Malheureusement, ma vie était beaucoup plus complexe qu’on le pensait. Je pouvais m’estimer déjà heureux d’avoir convaincu quelques personnes dans l’assemblée avec Amy. Cette voix inhumaine qui avait résonné dans tout le tribunal s’était montré suffisamment illogique et imposante pour remettre en question certains sceptique.

Mes yeux se sont légèrement baissés pour fixer le bois de la tribune sur lequel j’ai été installé. J’aurais espéré que le procureur me laisse quelques secondes, le temps que je trouve les bonnes phrases pour me défendre. Malheureusement, j’étais naïf de penser qu’il me laisserait reprendre mon souffle. Au moment où j’ai essayé de reprendre la parole, le procureur avait pris les devants pour m’accabler un peu plus. Lorsque j’ai essayé d’aborder le sujet de mon traitement médical, il est tout de suite revenu sur la source qui m’avait conduit à prendre ces médicaments. Je suis resté figé quelques instants. Ma bouche était légèrement entrouvert, comme si je cherchais de nouveau mes mots. J’ai essayé de lui couper la parole, mais je ne parvenais qu’à prononcer une simple syllabe entre deux phrases.
En quelques secondes, j’avais perdu tous mes moyens, une nouvelle fois. La culpabilité pesait sur mes épaules et je ne parvenais pas à surpasser cette pression. Mon regard se promenait nerveusement de droite à gauche, comme si je cherchais un repère, quelque chose pour m’aider, un putain de miracle. Le procureur est en train d’étaler ses preuves près du juge, montrant des photographies des dégâts causés par ma première perte de contrôle. Je ne pouvais pas voir les images, je ne voulais pas les voir.

Mon avocat est intervenu pour que le procureur cesse d’étaler les preuves, au fur et à mesure de son monologue. J’ai hoché mécaniquement la tête pour approuver les propos de mon allié. Cela n’avait pas empêché le ministère de continuer son discours. Il avait profité des propos de mon avocat pour rebondir et se tourner vers moi. Je suis nerveux, j’aurais presque préféré qu’il continue son discours plutôt que de me poser des questions. Il m’a mis face au mur, me demandant si j’avais volontairement laissé Amy faire du mal à tous ces gens. Comment pouvait il poser une question aussi stupide après tout ce que j’ai essayé de lui faire comprendre ? J’ai été un héros, je n’avais aucune raison de faire du mal à tout ces gens. Pourquoi ne le comprenait il pas ?

Mes pupilles continuaient à se balader nerveusement. Soudainement, au milieu de cette foule assoiffée de sang se trouvait un visage familier. Au début, j’ai cru que les médicaments avaient commencé à me faire halluciner. J’ai perdu le contact visuel pendant une seconde avant de le retrouver. Ray s’était éloigné de la foule pour me faciliter la tâche. Il était venu, il était là pour moi, savoir ça m’apaisait. J’aurais aimé lui faire un signe, sourire pour lui montrer que je l’avais vu et que je le remerciais d’être là, aujourd’hui. Malheureusement, le moindre de mes mouvements est épié et un simple rictus sur le bord de mes lèvres suffirait à faire penser au jury que j’étais le Diable en personne.
Toutefois, sa présence me donnait un regain d’énergie. Je savais qu’il était derrière moi, qu’il ne me lâchait pas, tout comme ma famille. Je devais surpasser cette pression, cette culpabilité qui me bouffait, pour me défendre et prouver à ces gens que je ne suis pas le monstre que l’ont décrit. J’ai laissé s’écouler quelques secondes, le temps de reprendre mon souffle et de chasser les derniers sentiments de nervosité pour reprendre une attitude beaucoup plus sereine, déterminé, et sûr de moi.

« Vous pensez que j’aurais laissé volontairement mon démon me causer tous ces ennuies ? Non, je n’y ai pas pensé une seule seconde. A l’époque, je ne savais même pas ce qui m’arrivait. C’est arrivé d’un coup, sans que je comprenne pourquoi. Je m’épuisais à force de retenir une puissance qu’aucun humain ne peut contrôler. »


« Vous sous-entendez que vous n’êtes pas responsable de tout ça ? »

« Non. Je vous l’ai dit, je ne savais même pas que j’étais possédé ce jour-là. Les super-héros avec qui je vivais, veillait sur moi mais ils étaient aussi perdus que moi. Ils ont fait de leur mieux pour l’arrêter et ils ont limité les dégâts de cette attaque. Je n’ai jamais voulu faire de mal à qui que ce soit, encore moins à mes amis. J’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour ne pas reproduire ce scénario. »

« Pensiez-vous en faire suffisamment pour protéger la population de vos pouvoirs ? »

« Qu’est ce que vous entendez par là ? »

Mon avocat s’est relevé pour s’interposer entre moi et le procureur. Je ne savais pas s’il était stupide, s’il ne comprenait pas réellement ma situation ou s’il faisait exprès de remuer le couteau dans la plaie pour me provoquer une réaction forte qui effrayerait la population. Maître Hoyt le sait probablement mieux que moi, il est habitué à ce genre d’affaire. Il a fait le tour du bureau pour se tenir juste en face du juge et du procureur.

« Monsieur le procureur, je crois que vous ignorez complètement l’étendu de la puissance que doit contenir mon client, chaque jour. » Il tenait dans sa main, un rapport médical, le mien. « Nous avons rapidement abordé la santé mentale et les conséquences psychologique que ce parasite engendre sur mon client, détail que vous préférez ignorer mais que je tiens à vous rappeler. Nous n’avons pas parler des conséquences sur sa santé physique. Mon client, Monsieur Wilson a accepté de se soumettre à un examen médical de plus de quarante-huit heures. Les médecins ont bien été témoin de phénomènes étrange comme l’apparition, de manière aléatoires, d’hématomes sur le corps de mon client. L’infirmerie de la Justice Academy a également rapporté de multiples fractures aux extrémités des membres. Mon client doit supporter chaque jour, chaque nuit la pression mentale et physique d’une créature enragée qui ne demande qu’à sortir. Comprenez-vous, avec ces preuves, Monsieur le juge, l’étendu de la puissance de ce parasite ? »

« Mais avez-vous spécifié au jury, maître Hoyt, que votre client dispose d’une capacité lui permettant de se régénérer plus facilement que n’importe quel être humain dans cette cour ? »

« Bien évidemment. Si mon client ne disposait pas de ce don, il serait malheureusement décédé à l’heure actuelle, d’une hémorragie interne, dans son sommeil. » L’avocat se tourna vers monsieur le juge. « Pouvons-nous en conclure, monsieur le juge, que Monsieur Wilson n’a jamais eu l’intention de libérer ce démon, ce jour-là ? »

« C’est une possibilité à envisager, mais le procureur a probablement d’autres questions pour l’accusé ? »

« Bien évidemment, monsieur le juge. » Il reporta son attention sur moi. J’étais prêt. « Monsieur Wilson, que s’est-il passé après ça ? Comment vous en êtes-vous sortie après avoir semer la panique à San Francisco ? »

« Mes amis ont plaidé ? J’ai eu le droit à une liberté sous condition. »

« Vos amis ont plaidé votre cause ? »

« Oui. Ils me savaient innocent, ils m’ont défendu jusqu’au bout. »

« Quelles étaient ces conditions ? »

« Je devais rester confiné dans la base des Titans, être sous étroite surveillance et je devais être placé sous traitement médical. » le procureur me demandait plus de détails. « C’était un traitement à base d’anxiolytique, neuroleptique, antipsychotique et quelques antidouleurs. »

« Suiviez-vous ce traitement à la lettre ? »

« Bien sûr, il me permettait d’avoir une vie plus ou moins normale, même si les effets secondaires étaient parfois handicapant. »

« En êtes-vous certains ? »

« Puisque je vous le dis, oui. Ils m’apaisaient, je n’avais aucune raison de ne pas les prendre, il contenait mes pouvoirs, et mon parasite, mais ils me rendaient vulnérable. »

« Les hommes de Degaton ont profité de cette vulnérabilité pour s’en prendre à mon client. Allez-vous l’accuser de ne pas s’être défendu, d’avoir suivi à la lettre les revendications des autorités ? »




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La Boite-Adolescente est cachée.

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[LIBRE] « Procès de Joseph Wilson – La fin d’une ère. » ft. Nick Necro 386562Rien
Re: [LIBRE] « Procès de Joseph Wilson – La fin d’une ère. » ft. Nick Necro Ven 16 Sep 2022 - 9:02

https://static.wikia.nocookie.net/aceattorney/images/4/4d/Objection%21_%28SoJ%29.png/revision/latest?cb=20210615182924

Tel est le cri qui vendit la salle d'audience où se tenait le procès de Joseph Wilson. Mais ce son était étrange, comme s'il était prononcé par une voix non humaine... Après tous les évènements concernant les races extraterrestres qui s'étaient déroulés dernièrement on pourrait craindre le pire. Mais non, aucun kryptonien, thanagarien et autres créatures de l'espace ne fit son apparition ici. Mais à la place, apparu une chose tout à fait improbable. Une créature verte émeraude fit son entrée et alla se placer juste au-dessus de la tête de Joey Wilson, et tous purent voir de quoi il s'agissait. Un perroquet.
Un cacatoès pour être exact.

[LIBRE] « Procès de Joseph Wilson – La fin d’une ère. » ft. Nick Necro SHAR.1709.230.2

Sous les yeux sans doute interloqués de toutes les personnes présentes, le cacatoès se posa sur la barre, juste en face de Joey. Situation dangereuse compte tenu de l'état du jeune homme et de la créature qui habitait à l'intérieur, mais peut-être que cette présence lui permettrait justement de mieux se contrôler. Et puis, Beast Boy ne voulait pas laisser son ami sans aucune idée. Ils étaient tous en train de l'enfoncer là, et en plus ils l'affaiblissaient avec leur fichus drogue.

Garfield était resté à l'écart et avait écouté. Il avait voulu faire une apparition, intervenir pour aider Joey face à ses juges... Mais il fallait bien le dire, la vue du professeur Palmer l'avait refroidit. Il ne se serait pas attendu à ce que le directeur de l'Académie vienne en personne ici... Mais tant pis. Garfield était venu pour aider Joey dans cette épreuve. Alors il s'était montré, et avait sans doute soulagé quelque peu Jericho du poids du regard du public. Les perroquets, cacatoès ou non, ne figuraient pas parmi les animaux qu'il était fréquent de voir aux États-Unis.

-Monsieur le Juge, veuillez me permettre cette interruption... Mais au vu de ces images vous devriez peut-être revoir cette idée de juger Joey ainsi comme vous le faites alors qu'il est bourré de drogue non ?

Les médicaments et la drogue pouvaient revenir à la même chose. En assommant Joey comme ils le faisaient, ils risquaient d'ouvrir aussi une voie pour le démon qui habitait son corps. Ce dernier n'était visiblement pas décidé à intervenir pour le moment... Ou alors Joey le contrôlait. Mais pour avoir vu ce qu'il s'est passé à San Francisco, Garfield pouvait très bien imaginer les dégâts que causerait le colocataire de son ami s'il se déchaînait dans une salle d'audience.

-Mais ouais, on a plaidé en sa faveur après ce qui est arrivé là-bas. Et il suivait très bien son traitement au point que nous pensions être tranquille... Jusqu'à ce que les sbires de Degaton débarquent.


A voir la tête du procureur et du juge, aucun d'eux ne savaient comment réagir. Ils avaient sans doute reconnu le personnage qui s'adressait à eux, Garfield avait une couleur très reconnaissable. Mais ils ne devaient pas s'attendre à le voir débarquer ainsi. Après un temps indéfini, le procureur repris la parole, s'adressant à l'emplumé. L'homme faisait de son mieux pour reprendre contenance.

-Et vous n'avez rien pu faire contre cette attaque.

-Non, on est pas devins nous. Mais si vous vous le saviez fallait nous envoyer une lettre. On a pas pu prévoir que le gouvernement américain allait envoyer une bande de supers-criminels dans une académie pour jeunes héros. D'ailleurs vos lascars ont fait plus de dégâts psychologiques là-bas durant le peu de temps qu'a duré leur présence que le démon qui est resté plus longtemps pourtant.


-L'arrestation de votre ami n'est pas le sujet de ce jour.

Cette remarque déplût au volatile qui fit face au procureur en agitant ses petites ailes de manière frénétique avant de se stopper à la fin de son discours.

-Vous appelez ça une arrestation vous ? Ils ont attaqué tout le monde dés qu'on a osé les contredire. Mais pour en revenir au sujet du procès, Joey n'y est pour rien pour ce qui est arrivé en Europe. Il était inconscient de ce qu'il faisait, parce qu'il était sous l'emprise de l'un des sbires de Degaton. Anton Arcane qui le retenait prisonnier et utilisait ses capacités pour l'obliger à agir comme le voulait l'autre rouquin.

-Vous auriez dû vous présenter en tant que témoin.


-C'est bien ce que je suis en train de faire, non ?
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Re: [LIBRE] « Procès de Joseph Wilson – La fin d’une ère. » ft. Nick Necro Ven 16 Sep 2022 - 20:47

Elle n'a pas l'intention de témoigner. Qui la prendrait au sérieux ? Pourtant, elle est là. Comme les autres. Car ils sont tous là. Presque tous.
Et si Raven n'avait pas reçu ce message, il y a moins d'une heure, elle ferait partie de ce "presque". Aux abonnés absents. De ceux qui se terrent quelque part, loin de la foule, loin de l'agitation, loin des... gens.
Une salle de tribunal bondée, c'est sans doute la pire chose qu'il puisse lui arriver.

La colère.
Le dégoût.
L'agressivité.
La malveillance.
La suspicion.
L'intolérance.

Et au centre névralgique de tout cela... Lui.
Lui qu'on accuse pour rien. Lui qui se retrouve du mauvais côté de la barrière, pour des crimes qu'il n'a pas commis. Pas directement du moins.

Appuyée contre le mur de bois de la salle d'audience, Raven se tient tout au fond de la salle. En retrait, comme toujours. Discrète, comme toujours. Invisible, comme toujours. Sauf pour ceux qui savent. Sauf pour ceux qui ont la capacité de...

Son visage est légèrement baissé alors qu'entre sa capuche sombre et sa longue frange, on ne voit pour ainsi dire rien de ses traits. Une goutte de sueur perle le long de sa tempe, dévale le pourtour de son visage, avant de s'échouer en silence sur le sol.
Vous pensiez vraiment qu'elle n'allait rien faire ? Oh elle ne témoignera pas... on l'a dit. Cela ne ferait que le desservir si elle prenait cette initiative. Elle le sait. Elle en a conscience.

Cependant.

Le lien invisible est tissé. La connexion d'âme à âme est établie. Son hôte... ne lui facilite vraiment pas la tâche. Il ne faudrait pas que ça dure trop longtemps. Car déjà, elle sent la fièvre envahir l'épiderme de son front. Sa vision se trouble tandis qu'elle absorbe ce qui l'entrave, qu'elle annihile toute trace des médicaments qu'on lui a injectés, pour faire de ces sensations désagréables les siennes.
Elle mordille brièvement sa lèvre inférieure. Raven ignore ce qu'on a pu lui administrer, mais c'est fort. Vraiment fort.

Elle tangue, un peu, comme si elle allait se trouver mal. Mais elle reste pourtant campé sur ses jambes, tandis que ses mains se pressent contre le bois pour lui assurer un tant soit peu de stabilité. Une stabilité précaire, mais qui tient malgré tout. Qui lui permet de tenir malgré tout.
Elle entend vaguement la voix de Logan. Elle lui parvient de loin. Vraiment loin.

Elle arrive au bout. De ce qu'il fallait extirper de son corps, mais aussi de ce qu'elle peut absorber. Une belle saloperie qu'ils lui ont collée dans les veines. Oui... une belle saloperie. Oh les effets ne disparaitront pas du corps et de l'esprit de Joey immédiatement, cela va s'atténuer doucement, mais sûrement. D'ici quelques minutes, il n'y paraitra plus. Le temps de donner l'impression que le produit s'est évacué de lui même. La pharmacologie... ce n'est plus ce que c'était, penseront certains.

Et elle les entend... tournoyer autour d'elle comme des guêpes rageuses. Toutes ces pensées de colère, ces accusations, ces plaidoyers déjà préparés pour l'enfoncer un peu plus. Et elle perçoit l'indignation de leurs amis, de leurs alliés, qui se fustigent de ne pouvoir faire plus.

Une grimace. Sa main s'élève vers sa tempe. Il faut qu'elle sorte de là, qu'elle fuit cet endroit, loin, le plus loin possible. Mais pas maintenant, pas encore. Il aura peut être encore besoin d'elle.
Alors elle va rester. Elle restera. Quoi qu'il en coûte.
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Re: [LIBRE] « Procès de Joseph Wilson – La fin d’une ère. » ft. Nick Necro Dim 18 Sep 2022 - 0:14





“J’appelle maintenant pour témoin quelqu’un qui était dans le camp d’en face durant la terreur Europééne. La leader du principal mouvement de résistance fondé en Irlande, Siobhan McDougal. Résistante de la première heure elle a avec l’état major de l’Armée Libre Irlandaise aidée à la coordination des divers mouvements de résistance européens et surtout plusieurs fois affronté la Légion Nibelungen dont faisait partie l’accusé.”

[LIBRE] « Procès de Joseph Wilson – La fin d’une ère. » ft. Nick Necro 116

La porte du tribunal s’ouvrit et l’irlandaise maudite entrât, le corps parcouru de flammes magiques blanches rappelant à ceux qui en douteraient encore que des forces occultes étaient à la manœuvre dans le monde et qu’il pourrait tout a fait en être de même pour Joey. Elle pris place au fauteuil et regarda autour d’elle en reconnaissant Beast Boy et Ray Palmer mais aussi Nick Necro qui était aux côtés de Faust lorsque ce dernier l’avait combattue.

“Parlez nous de Mr Wilson durant ce conflit. As t’il participé à des crimes de guerre?”

Les yeux de Siobhan se tournent vers lui et elle le regarde en silence durant un long moment avant de le rompre.

“Si oui pas sur le front où nous étions. J’ai plusieurs fois combattue la Legion d’Anton Arcane mais il n’était jamais parmi eux. Il ne serait plus là pour être jugé sinon.

Un silence pesant suit cette phrase puis le procureur reprend à l’attention de la banshee longtemps adversaire de Superman mais à qui il arrivait de combattre aux Etats Unis pour défendre la population depuis plusieurs années maintenant, sa dernière intervention étant contre les Kandoriens. Cela donne du poids à la repentance de l’ancienne criminelle qu’elle était et qu’elle ai participé activement à la guerre contre le fascisme européen d’autant plus. Elle était une Super Villaine mais s’était retrouvé dans le camp du bien alors que Joey Wilson un Super Héro, s’était retrouvé dans le camp du mal. Le monde à l’envers ou bien peut être n’était il pas si simple que çà?

“Et que disait on de sa participation au régime dans les divers mouvements de résistance?”


“C’était la guerre et je ne vous apprendrais rien en vous disant que ce n’est jamais beau. J’ai tuée beaucoup de soldats durant cette période et le camp d’en face aussi. Accuser cet homme d’être plus coupable que les autres n’a pas de sens.

“Cela en a un car on peut apprécier les choses dont il est capable. Les crimes qu’il a pu commettre en s’associant à une dictature qui a marquée l’Europe durant deux ans.”

Siobhan pencha la tête sur le coté et un léger sourire se dessina sur ses lèvres noires.

“Le crime c’est que vous soyez là à juger un garçon possédé par un démon alors que votre pays est resté les bras croisé pendant que mon pays se faisait bombarder.

Qu’essayez vous de faire, trouver des boucs émissaires pour racheter vos consciences? Si Degaton était si terrible que çà il fallait venir vous battre avec nous quand vous en aviez l’occasion c’est trop tard maintenant.

Vous n'avez pas à utiliser la guerre en Europe pour faire tomber ce jeune garçon qui subis un mal dont vous n’avez aucune conscience car sa perception vous échappe. Vous n'y connaissez rien à cette guerre et rien à la magie.

J’entendais parler de Black Alice tout à l’heure, sachez qu’elle a largement rachetée ses crimes après être tombée contre les autres héros. Je l'ai récupérée alors qu'elle aurait du mourir et elle est restée des mois en Irlande a nous renseigner sur l’ennemi et a sauvé beaucoup de monde ainsi, vous voyez que les choses ne sont pas aussi simples que vous le voudriez.


“C’est inutile de vouloir passer un message politique ceci est un tribunal pas les Nations Unies.”


“Vous n’avez pas su protéger votre jeunesse et elle est partie se battre aux côtés d’un fasciste au lieu de le faire avec nous. Et que faisiez vous pendant ce temps?

Vous avez lancé une pièce en l’air et attendu pendant deux ans de savoir si çà serait pile ou face, si la résistance mourrait ou si on survivrait. Et maintenant vous parlez de la participation au Régime d’un Titan possédé par un démon? N’utilisez plus cette guerre comme argument une seule fois pour le juger alors, plus une seule. Vous êtes ridicule.

“Je croyais que vous acceptiez de témoigner à charge Lady McDougal, je suis désolé mais je n’ai plus de questions on peut arrêter la discussion ici.”

Elle se leva pour descendre de son box et passa a coté de lui pour aller dans le fond de la salle, lui parlant au passage.

“Bien sûr que c’était à charge, pourquoi croyez vous que je sois venue?”

Mais à charge contre qui?

[LIBRE] « Procès de Joseph Wilson – La fin d’une ère. » ft. Nick Necro Sumbol11
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Re: [LIBRE] « Procès de Joseph Wilson – La fin d’une ère. » ft. Nick Necro Mer 21 Sep 2022 - 8:45

En moins de trente minutes, le procès s'était transformé en farce. Un cacatoès avait pris la parole en dehors du cadre légal, Silver Banshee - dont il allait tôt ou tard devoir s'occuper également - s'était présentée en accusant la Nation plus que Joey Wilson et le procureur, comme le juge, peinaient à reprendre le contrôle. L'avocat de la défense savourait l'instant. Nick faisait rouler une cigarette de plus en plus rapidement dans ses doigts en regardant ce naufrage.

Il fallait décidément tout faire soi-même...

Dans le tribunal, le jury était mal à l'aise. L'irruption d'une créature encore plus inquiétante que ce jeune homme, qu'on leur jette au visage leur mauvaise conscience et leur inaction alors que l'Europe avait sombré, qu'on prétende que l'accusé était drogué, que le gouvernement avait procédé à une arrestation douteuse... Tout cela semait le trouble.

Alors que le juge observait tour à tour un avocat de la défense qui arborait une moue satisfaite et un procureur qui farfouillait dans ses notes, Nick sortit une fiole dans laquelle reposait un cheveux.

Le vaudou était chose rustique mais avait le mérite de bien fonctionner. Il verrouilla la porte de la pièce qui lui était réservée et prit un marqueur du paper board qui traînait dans un coin. Il traça un symbole avec et déposa un cheveux à l'intérieur d'un geste sec. Il joua avec la lumière, allumant et éteignant des spots pour qu'enfin son ombre recouvre parfaitement son dessin.

Dans la salle d'audience, la presse et le public échangeait ses impressions dans un brouhaha qui devenait intolérable.

- J'vais te faire pousser une bonne paire... murmura-t-il pour lui-même.

L'ombre du juge tremblota et sa forme générale se modifia dans l'indifférence des yeux les moins alertes. Nick ne pouvait pas prendre le contrôle total de l'individu, il n'avait ni sa connaissance du droit ni sa façon de parler, mais il pouvait l'influencer et lui fournir assez d'énergie pour reprendre en main la situation. Un flux soudain de courage matinné de colère le fit se redresser.

Son marteau frappa avec violence son heurtoir, tranchant avec sa réserve habituelle.

- Silence dans la salle ! Je n'accepterais plus d'interruption dans ma cour ! fit-il d'une voix pleine d'une nouvelle autorité. Maître !

Sa dernière interpellation s'adressait au procureur.

- Les propos intolérables de Silver Banshee sont jugés inadmissibles et le témoin jugé hostile ! Nous sommes ici dans une cour pénale ! Silver Banshee, veuillez vous adresser à la Haye pour régler vos affaires politiques !

Les soudaines annonces venaient de faire bondir l'avocat de la défense mais un nouveau coup dans le heurtoir l'arrêta net. Le juge s'adressa ensuite à Garfield sous sa forme animale.

- Le témoin est jugé hostile par la cour. Nous notons les décharges évoquées à sa façon par la dénommée Silver Banshee mais il n'est pas nécessaire de faire de cette affaire pénale un tribunat politique ! La défense pourra naturellement disposer du témoin pour effectuer son travail. Mais au moindre débordement ce procès s'achèvera à huis clos.

" Quant aux animaux et autres créatures magiques ou non, elles ne sont pas admises au prétoire de ce tribunal sans avoir été préalablement entendue et auditée en audience préliminaire ! Si les sentiments de cette créature pour monsieur Joey Wilson sont amicaux...


- Il s'agit de Beast Boy monsieur le juge, un membre des Titans et membre de la Justice Academy, informa l'avocat de la défense.

- ... il n'en reste pas moins, insista le juge sur cette interruption, que cette cour a ses règles. J'ajouterai, si j'en crois vos propos maître, qu'un membre d'une institution qui a caché à la Justice Américaine un fugitif ne me parait pas être une caution morale particulièrement probante, qu'importe son actif ou son passif en tant que héros populaire. Je demanderai à Beast Boy de retourner dans la salle jusqu'à ce qu'il soit appelé à la barre.

Le procureur n'en ferait naturellement rien. Le juge se tourna vers le jury en croisant les mains. Intérieurement, Nick exultait de cette soudaine montée d'autoritée qui ajouterait au trouble de la séance et de l'opinion publique.

- Je laisse à l'appréciation du jury souverain la prise en compte ou non de ses interruptions pour sa décision finale. Cependant, je me répète, à la prochaine incartade, nous finirons ce jugement à huis clos !

L'avertissement valait pour le procureur, la défense, mais aussi et surtout le public.

- Maîtres ! appela-t-il ensuite en pointant le devant de son perchoir.

Le procureur comme l'avocat de la défense s'approchèrent et comme deux écoliers se retrouvèrent face à un maître passablement furieux.

- Je n'accepterai pas que ce tribunal soit tourné en ridicule et encore moins qu'il devienne un cirque grotesque. Je tiendrais l'un d'entre vous responsable. Que ce soit pour ridiculiser l'accusation ou pour moquer la défense, ces comportements sont intolérables !

L'ombre du juge reprit sa forme originale tandis que les deux avocats rejoignaient leurs bancs. L'homme regarda un instant dans le vague et soupira d'aise en voyant le silence soudain dans sa salle d'audience.

Nick se releva en s'étirant. Ça faisait le plus grand bien. Le cheveux calciné traînait dans son cercle d'invocation d'un geste souple de la main, les quelques cendres s'élevèrent et se dissipèrent dans une traînée de vent.

Regardant l'écran, Nécro remarqua bien que les interventions de Silver Banshee et de Garfield avaient semé le trouble dans le jury, en bien comme en mal. Approchant son visage de l'écran, les sourcils froncés, il parut une longue minute décortiquer le langage non verbal de chaque membre de cette assemblée fortuite. Intéressant.

Ses doigts jonglèrent un instant avec une cigarette avant qu'elle ne vienne se coincer entre ses lèvres.

Très intéressant.

Sans l'allumer, il la reprit entre ses doigts et la fit tournoyer de nouveau.

Tapotant le filtre sur la surface de la table, son esprit réfléchissait à toute allure. L'accusation était sérieuse écornée, on pouvait même dire que son principal angle d'attaque branlait furieusement, Beast Boy et Silver Banshee avaient bien joué leur petit coup. Heureusement, la défense n'avait rien de bien concret pour lutter contre la peur qu'inspirait le "Cas Wilson" et ses tentatives pour apitoyer le monde n'étaient pas particulièrement payante.

Laissant tomber sa cigarette, il envoya un SMS au procureur avec la simple mention "Origine" puis ouvrit sa mallette pour en extraire des échantillons de ses petits trésors.

Nouveau dessin. Main gauche, arcs de cercles et glyphes.

Dans le tribunal, le procureur appela tour à tour des individus extradés pour l'occasion d'Europe ayant travaillé pour le Régime de Dégaton. Des gardiens, des administrateurs des "prisons" des Légions, des individus chargés de la comptabilité.

- Monsieur, confirmez-vous bien être un ancien greffier de la prison centrale des Légion Nibelungen dirigées par le Général Arcane Anton au service du Régime de Per Degaton ?

L'homme acquiesça dans un silence de mort.

- Dans le cadre de vos attributions, avez-vous procédé ou fait procéder à l'enregistrement des actes de tortures et de violence perpétrés à l'encontre de prisonniers politiques ?

Encore une fois, son acceptation fut comme un bloc de glace dans la salle réduite au silence complet.

- Avez-vous enregistré ou fait enregistrer les actes liés au prisonnier 78-12-89-JC ?

- J'enregistrais et faisais archiver des... compte-rendus d'interrogatoires de ce détenu.

- Quelle était l'identité de ce détenu ?

- Son nom de magicien était "John Constantine".

L'incompréhension passa dans la salle. Coup de marteau. Avec un sourire mauvais Nick entendait l'échange et l'effet que cela aurait, surtout chez un certain britannique... Un joli nom étalé sur la place publique.

- Que vous rappelez-vous de cet individu ?

- Objection votre honneur, une nouvelle fois, la défense ignore où veut en venir le procureur, interpella la défense.

Le procureur répondit au juge directement.

- Je souhaite que la genèse des services de Monsieur Wilson auprès du Régime de Per Degaton soit parfaitement connue du jury et cela commence avec le détenu 78-12-89-JC aussi surnommé "John Constantine".

Le juge hocha la tête pour autoriser l'accusation à continuer.

- Objection rejetée. Veuillez répondre je vous prie, fit-il au témoin.

- L'état major des Légions était très heureux d'avoir fait main basse sur lui. Il a été ramené grâce à l'intervention de Slade Wilson qui travaillait comme mercenaire pour le Chancel... pour... Per Degaton, lança-t-il.

Nick s'esclaffa tout seul alors qu'il posait une rognure au milieu de cheveux, mouchoirs et autres morceaux de peau dans son cercle. Il se frotta la mains en exultant sur l'aspect tragiquement comique de la scène.

- Parlons-nous bien de Slade Wilson ? Père de Joey Wilson ici présent ? insista le procureur.

Nouveau "Oui" qui fit naître l'émoi dans la salle. Nouveau coup de marteau.

- Dites-nous ce qui rendait l'"état-major", comme vous dites, si "heureux" de cette capture ?

- Le détenu avait d'importantes connaissances magiques. Pendant... je ne sais pas, plusieurs mois, il a fourni des renseignements. Nous l'appelions la "Source". On a pu retrouver des magiciens dans toute l'Europe. Pareil pour des artefacts et des créatures magiques, des possédés, des âmes "réceptives" à la magie.

- Ce dernier vous aidait-il sciemment ?

- Un bourreau le travaillait soir et matin. Il a eu privation de nourriture, de sommeil, sa cellule était plongée dans le noir...

- Inutile d'en trop décrire, le coupa le procureur. Donc ce "John Constantine" a permis la traque de "possédés" vous dites ? Est-ce que monsieur Wilson ici présent faisait partie de la liste ?

- Oui. Le général Arcane était intéressé par son cas.

- Pour quelles raisons était-il intéressé ?

- Des rumeurs, mais c'est arrivée peu de temps après qu'on ait rayé Slade Wilson des listes des personnalités "dignes de confiance" du Régime, on disait que le Chancelier voulait se venger mais le général paraissait intéressé par les pouvoirs de son démon. Des pouvoirs de contrôle mental.

- Ce témoignage concorde avec les multiples aveux obtenus par les tribunaux européens sur les différents dossiers des Légions Nibelungen, ajouta le procureur. Monsieur Wilson Joey, ici présent, a-t-il été enfermé dans les prison des Légions ?

- Oui.

- A-t-il subit des sévices corporels ou psychologiques ?

- Je l'ignore.

- Comment cela ? N'étiez-vous pas chargés de l'enregistrement ?

- Le Général Arcane gérait lui-même ce prisonnier, j'ignore tout de ce qui a pu se dire entre eux. Il n'y a jamais eu d'enregistrement ou d'archivage de leurs entretiens.

- Y'a-t-il eu d'autres cas, j'entends des cas que se réservait le Général ?

- C'était le seul, même si le général supervisait parfois d'autres interrogatoires, mais toujours en présence de... de greffiers.

- Comment monsieur Wilson a-t-il quitté les prisons ?

- Il a pu quitter sa cellule sous les ordres du Général Arcane, avec un collier qui permettait d'empêcher son démon de se manifester.

- Un collier vous dites ?

- Oui, j'ignore son fonctionnement mais le Général paraissait capable de maîtriser le démon de Joey Wilson, de choisir le moment où il pouvait "intervenir".

L'avocat de la défense, d'abord dans l'incompréhension face à cette décharge apparente commençait à comprendre le changement d'orientation du procureur. Il prit alors de nombreuses notes, anxieux.

- Donc, si je résume la situation, monsieur Wilson ici présent a été vendu au Régime par monsieur John Constantine après que ce dernier ait été arrêté par son propre père ? Nous ignorons exactement les traitements que ce dernier a reçu dans sa geôle et il en est sorti avec un collier qui permettait d'empêcher son démon de prendre le contrôle de son corps ?

Le plaidant hocha la tête affirmativement.

- Je n'ai pour ma part aucune autre question à poser. Du fait des informations révélées, je demanderais à ce que monsieur Joey Wilson revienne à la barre pour compléter ce récit.

- Accordé, la parole est pour le moment la défense, lança le juge.

Ricanant comme un homme heureux de sa plaisanterie cruelle, imaginant l'effet de toutes ces révélations sur le pauvre Joey, Nécro n'avait qu'une hâte : que la suite vienne achever le changement de stratégie amorcé par le procureur.

La chaise électrique s'éloignait, mais des sorts pire que la mort existaient.

Les mains en cloche au dessus de son tracé occulte, Nick prononça quelques mots dans une langue oubliée. Les différents artefacts s'élevèrent dans les airs. Aussitôt les membres du jury commencèrent à griffonner ensemble sur leurs différents supports de note. Ils n'étaient aucunement synchronisés mais une pensée, unique, irrépressible, tyrannique leur imposait d'agir. Des mains agissaient avec nonchalance, d'autres avec fermeté, mais toutes s'unissaient dans leur propos : "Je suis innocent... Je suis innocent... Sauvez Joey Wilson... Sauvez-moi... Je suis innocent.".

Les différents stylos s'arrêtèrent lorsque Nick relâcha ses mains et que son pentagramme cessa de s'illuminer. Toutes ses bricoles calcinées retombèrent dans une lourde pluie de cendre.

Un mouvement de salopard, songea-t-il, un bon mouvement pour la suite.

[HRP]
- J'ai essayé de ménager la chèvre et le choux en ouvrant des portes pour que les joueurs qui le souhaitent puissent continuer à intervenir dans le procès, dites-moi s'il vaut mieux que je change quelques éléments.
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Joseph Wilson
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[LIBRE] « Procès de Joseph Wilson – La fin d’une ère. » ft. Nick Necro 386562Rien
Re: [LIBRE] « Procès de Joseph Wilson – La fin d’une ère. » ft. Nick Necro Lun 26 Sep 2022 - 22:42

« Procès de Joseph Wilson – La fin d’une ère. »

[ LIBRE ] ft. Nick Necro



_____Les questions se sont enchainés sans que je sache réellement s’il y aurait une fin à cette interrogatoire. J’ai pris mon mal en patience pour donner les réponses les plus claires et précises possibles. Le sédatif qui m’avait été administré ne me facilitait pas la tâche. Les minutes défilaient et la lutte devenait de plus en plus difficile. Il me fallait beaucoup de concentration pour rester lucide et bientôt, je n’arriverais même plus à comprendre les questions du procureur. Progressivement, j’avais commencé à m’avachir sur ma table, tel un adolescent désinvolte qui s’endort pendant son cours d’histoire. Mes paupières sont incroyablement lourdes, j’ai essayé de fixer mon regard sur le procureur, le fusillant involontairement d’un regard méprisant. Juste une pause, j’ai juste besoin d’une pause.
Malgré la fatigue qui se lisait sur mon visage, le procureur ne m’avait pas lâché. Il enchainait les questions, contre attaquait mes réponses en les jugeant de plus en plus vaseuse. Mon avocat est intervenu pour prendre le relais. J’ai profité de ce court moment de répit pour tenter de retrouver un peu d’énergie. J’ai essayé de me redresser sur ma chaise, massant le contour de mes yeux pour chasser cette fatigue qui me dévorait à petit feu. C’est inutile, mais tout ce que j’attendais, c’était un putain de miracle pour tenir jusqu’à la fin de cette journée.

Outré par la scène, Garfield est venu à la rescousse, tel un témoin surprise qui fait irruption dans la cour. J’ai redressé rapidement la tête pour observer le perroquet protesté sur les accusations du procureur qui doutait de mon honnêteté. Malgré la présence non-autorisé de mon ami, le procureur s’est permis de répliquer aux affirmations de Garfield qui confirmait mes dires. J’espérais que ses paroles seraient jugées comme recevable aux yeux du jury. Malheureusement, ça ne sera surement pas le cas. Immédiatement, le juge a ordonné à Beast Boy de retourner à sa place, qu’il n’avait pas à interrompre la cour de cette façon. Il avait pu être évacuer par la sécurité, mais le juge a d’abord invité le jeune homme à regagner sa place.
Je ne sais pas s’il avait pu me voir pendant ces quelques minutes où il gravitait au-dessus de la cour. J’ai redressé mes deux mains menottées au-dessus de la table pour le remercier d’un geste. Il était venu pour m’aider, il me soutenait, je n’oublierais pas son action. Le juge répéta une nouvelle fois au membre des Titans que s’il interrompait de nouveau la cour, il serait sévèrement sanctionné et renvoyer du tribunal.

Un nouveau témoin est appelé à la barre. Je me suis à nouveau installé près de mon avocat pendant que Silver Banshee fait son apparition. J’ai déjà eu l’occasion de la rencontrer, lorsque la Maison des Mystères avait eu le droit à son lot d’invité après une tentative raté d’Arcane de jouer avec le temps. Amy la connaissait probablement un peu plus que moi, mais il n’était pas très bavard ce soir. L’attention était focalisée sur elle, j’ai profité de ce petit moment de répit pour essayer de me réveiller. Même si j’en mourrais d’envie, je ne pouvais pas me permettre de piquer un roupillon pendant mon procès. Je risquais de me faire mal voir par le témoin, le procureur, le juge, les membres du jury et peut-être également les nombreux spectateurs qui se trouvaient derrière moi.

Ni le procureur, ni mon avocat ne s’attendait à un tel témoignage. Silver Banshee devait normalement témoigner contre moi, mais se retrouvait à accuser toute la cour et la nation entière de ne pas être intervenu pour aider l’Europe. L’accusation est louable et permettra probablement à deux ou trois personnes de remettre en question ce procès. Malheureusement, son monologue n’est resté pas moins incriminant à mon égard. Je suis resté muet, immobile droit dans ma chaise, les doigts crispés entres elles, le visage bas pour dissimuler un visage gêné. Si je l’avais croisé, elle aurait probablement pu me tuer. Devais-je m’estimer chanceux de ne pas avoir croisé sa route au pire moment ?
J’ai préféré me faire petit, me faire oublier pendant ses longues minutes où Banshee sous-entendait tout et son contraire à mon égard, mais c’est probablement le procureur qui était le plus gêné face à ce témoignage. Les voix se réveillent, la cour a commencé à sortir de son mutisme forcé pour protester contre Banshee. Ils ne veulent pas être considéré comme les méchants de l’histoire, mais bien les héros de l’affaire Degaton. Ils ne supportent pas d’être accusé de la sorte. Le juge a immédiatement ramené l’ordre dans le tribunal, jurant que la prochaine séance se déroulerait en huit clos. Peut-être que j’aurais été un peu plus détendu si ça avait été le cas.

Le silence est revenu en l’espace de quelques secondes. Le procureur a continué son accusation en faisant appel à un autre témoin, un ancien geôlier de Degaton. Je n’ai pas reconnu son visage, ça n’a rien de surprenant, je n’avais plus de souvenirs de mon passé. Tu connais cet homme ? Amy a probablement de meilleurs souvenirs des geôles de Degaton, malheureusement il n’est pas très bavard. J’ai essayé de rester attentif pendant tout l’interrogatoire mais je ne rêvais que d’un bon lit douillet pour terminer ma nuit.
L’interrogatoire finit par s’orienter sur John, ancien prisonnier d’Arcane également. J’étais au courant de sa captivité, même s’il avait la fâcheuse tendance d’esquiver la conversation lorsque j’ai essayé de lui parler, comprendre ce qu’il avait enduré. Je n’ai jamais compris pourquoi il s’était autant fermé sur le sujet, si nous avions subit un supplice similaire. Je n’ai pas insisté pour obtenir les réponses, c’était son choix et je devais le respecter et je l’ai fait.

Je ne m’attendais pas à autant de révélation en un seul interrogatoire. J’avais déduit qu’il avait été une source d’informations précieuse pour Arcane afin de mettre la main sur de nombreux mage. Je ne pensais pas que je ferais partie de cette liste. Mon sang se figea en une fraction de secondes, mes muscles se sont crispés lorsque j’ai entendu mon nom. Non, il doit y avoir une erreur, il n’a pas pu faire ça, il me l’aurait dit, il aurait été honnête avec moi, après tout ce temps ? Pourquoi est-ce qu’il m’avait menti ? Je… je ne le savais pas encore, mais la colère m’avait envahi. Je lui en veux, il n’est pas là, il n’a pas assumé, j’ai envie de lui éclater la gueule et je ne peux pas bouger de cette chaise. Je le hais… je le hais…
J’ai senti quelque chose traversé mon esprit, quelque chose qui perturba mon attention sur le procès. Mes paupières étaient soudainement devenues légère et les effets secondaires de la drogue qu’on m’avait administrés commençait à disparaître au fil des secondes. Je n’ai pas réellement compris ce qui m’arrivait. Mon organisme est habitué à ce genre de produit, mais il n’est pas aussi rapide. J’ai jeté un coup d’œil derrière moi pour essayer de comprendre, mais je n’arrivais pas à trouver l’origine de ce curieux phénomène.

« Monsieur le juge, si vous le permettez, j’aimerais réaliser un contre-interrogatoire sur notre témoin, ici présent avant d’appeler mon client ? » La voix de mon avocat m’aida à me reconcentrer sur ce qui était le plus important.

« Accordé, maître Hoyt, vous pouvez interroger le témoin. »

« Merci monsieur le juge. » Il faut que je reste focus, on s’occupera de John plus tard, pas vrai ? « Vous certifiez donc, dans votre précédent témoignage, que mon client a passé la plupart du temps dans les geôles ? »

« Oui. C’était une cellule à part des autres. Le Général Arcane préférait l’isoler. Il ignorait les réactions du démon qui l’habitait. »

« Vous ne connaissiez pas son nom ? »

« Personne ne semblait la connaître lorsque Monsieur Wilson est entré dans les rangs mais Anton a fini par la trouver. Il s’est montré convainquant, je suppose ? »

« De quelle manière ? »

« Je l’ignore, monsieur. »

Mon avocat se retourna pour venir attraper un autre dossier. Celui-là, je l’avais reconnu, c’était le dossier que Ray Palmer et Papa avait récupérer des archives de Degaton. Je n’ai pas réussi à le lire, c’était des souvenirs bien trop douloureux pour ma santé mentale et Amy était assez capricieux. Il refusait que je lise ce document, je n’ai pas insisté, il avait le monopole sur mon esprit sur ce domaine là. J’ai fini par céder, Papa m’a dit que c’était mieux pour moi, mais je ne suis pas certain de ça.

« J’ai ici, en ma possession le dossier récupérer par Ray Palmer et fut Slade Wilson. Ce document contient toutes les notes précieuses d’Arcane, les sévices endurés par mon client quotidiennement. »

« Objection, votre honneur, cette preuve est irrecevable, elle n’a pas été certifié par une équipe compétente ! »

« Votre honneur, je demande à ce que ce document soit expertisé pour être prit en compte dans cette enquête. Joseph Wilson a bel et bien été victime de sévices et ce document est une des preuves concrètes des tortures subies. »

« En avez-vous d’autres ? »

Mon avocat s’est machinalement tourné vers moi, c’était le signal. Les menottes ne me facilitaient pas la tâche mais je n’ai pas trop de difficulté pour abaisser les manches de ma veste et déboutonné légèrement ma chemise. Je n’ai pas besoin de me mettre à nu pour exposer les preuves de mes sévices. J’avais juste besoin de montrer mes épaules et le haut de mon dos, mais même ce petit geste suffisait à me rendre mal à l’aise.
Malgré ma régénération, ma peau n’était pas lisse, il restait quelques souvenirs, des marques de brûlures, des symboles mystiques scarifié sur ma chair. Certaines cicatrices étaient plus visibles que d’autres. Le procureur s’est rapproché de moi pour observer de plus près cette dites preuves. Je ne l’ai pas lâché du regard, de peur qu’il me fasse du mal, qu’il pose ces mains au mauvais endroit. J’étais prêt à lui sauter au cou, et il le savait. Je crois que je lui ai fais peur, il n’est pas resté longtemps.

« Pensez-vous que ce genre de blessure viendrait d’un simple accident de la route ? ou l’œuvre d’un nécromancien compétent ? » J’en ai profité pour remettre ma chemise et ma veste, inutile d’exposer davantage mes blessures, cela faisait suffisamment mal comme ça. En tout cas, le procureur n’a pas osé répondre aux questions de mon avocat. Ce dernier reporta son attention sur le témoin. « Vous dites que le démon se manifestait que lorsqu’Arcane le demandait mais, seriez vous différenciée mon client et le démon qui l’habite ? »

« Je… non pas vraiment. »

« De quelle couleur était l’intérieur des yeux de mon client lorsque vous l’avez croisé ? »

« Je… je ne me souviens plus, il faisait sombre. »

J’ai fermé mes paupières quelques secondes, je me suis concentré. J’ai repensé à ce pseudo cours de méditation que John m’avait fait entre deux pintes de bière. Bon sang, je le déteste tellement, mais ce n’est pas le moment de raviver cette colère qui me rongeait de l’intérieur. J’ai fouillé au fond de ma psyché, une action que je n’aurais pas pu effectuer avec le sédatif qui se promenait dans mon corps, pour le retrouver, pour l’appeler, pour le forcer à prendre le contrôle, quelques secondes. Je t’appelle Amy, réponds à ma demande.
Mes paupières se sont redressées soudainement et le sclère de mes yeux s’étaient noircit. Amy s’était réveillée et mon visage est défiguré par la colère. Le témoin a le temps de voir cette couleur anormale autour de mes yeux, il en presque horrifié.

« Oui… oui oui, c’étaient ces yeux-là ! » Au bout de quelques secondes, mes paupières se sont refermées de nouveau pour me laisser reprendre le contrôle de mon corps.

« Il s’agit du démon qui contrôle le corps de mon client. Vous n’avez jamais vu Monsieur Wilson à proprement parlé, vous avez seulement croisé son parasite. Mon client devait être appelé par Anton Arcane uniquement lorsque le démon devenait trop agressif. »

« J’aurais préféré mourir plutôt que d’aider ces hommes. Ils le savaient très bien. »

« N’avez-vous aucun élément dont vous vous rappelez avoir subi aux côtés d’Anton Arcane. » demanda le juge. Malheureusement, j’avais beau chercher au fond de ma mémoire, rien ne ressortait.

« Non, je suis désolé monsieur le juge. »

« Preuve que ce que contient ce dossier est probablement un tissu de mensonge. »

« Mes blessures sont réels ! »

« … Ou mon client souffre d’un stress post-traumatique si fort que son cerveau a préféré oublier ces souvenir. Avez-vous oublié la présence du rapport médicale que nous vous avons montré en début de procès ? »

Le juge frappa violemment son marteau sur la table, entrainant une nouvelle réaction soudaine de mon corps, un sursaut effrayé, comme si je venais de me prendre une balle en pleine poitrine. Il tenta d’apporter le calme entre le procureur qui ne voulait rien entendre de mon amnésie et mon avocat qui essayait de lui fournir des preuves. Le silence a commencé à s’installer, laissant l’occasion au juge de prononcer ces dernières paroles.

« Bien, compte tenu que l’accusé ici présent est incapable de se rappeler de son séjour en Europe pour des raisons médicales et… mystique, j’accepte de prendre la nouvelle preuve de Maître Hoyt. Toutefois, j’exige qu’elle soit expertisée par une équipe compétente pour me certifier que ces manuscrits ont bien été écrit par un seul homme et qu’ils n’ont pas été trafiqué. Me suis-je bien fait comprendre ? »

« Oui Monsieur le juge. »

« Nous allons clôturer cette séance pour aujourd’hui. Nous reprendrons demain avec de nouveaux témoignages. Quant à Monsieur Wilson, il sera escorté hors du tribunal pour être placé sous surveillance et ce n’est pas négociable. » Quelques secondes de calme avant le dernier coup de marteau. « La séance est levée. »



Tout le monde s’est levé sur ordre du juge pour emprunter les issues à proximité. J’ai regardé derrière moi pour apercevoir Rose et Wintergreen qui ne pouvait rien faire pour les en empêcher. Je sais que Rose aurait égorgé quiconque aurait posé la main sur moi pour m’envoyer en isolement. Malheureusement, elle ne pouvait rien faire, pas sans aggraver mon cas. Elle m’observa d’un air impuissant, comme si elle cherchait à s’excuser pour ne rien pouvoir faire. Mon avocat s’est tourné mécaniquement vers moi pour venir me rassurer.

« Signalez moi le moindre geste violent à votre égard. Ils n’ont aucun droit de vous faire du mal, compris ? »

J’ai hoché simplement la tête en signe d’acquiescement. J’ai observé une dernière fois derrière moi, à la recherche d’un miracle. Deux hommes sont arrivés vers moi, deux gardes armés qui sont venus me guider vers la sortie opposée à celle du public. Très vite, je me suis retrouvé dans un couloir sombre, encerclé par deux soldats qui devait faire une tête de plus que moi. Au bout de ce couloir de la mort, trois autres gardes m’attendaient. J’étais seul face à des hommes qui ne rencontreraient aucune difficulté à me maîtriser si je me rebellais. Mes moyens de communication avaient été coupé au moment où j’avais quitté la tribune. Je ne pouvais pas leur adresser la parole, je n’ai même pas cherché à entrer en contact avec eux. Ils ne m’aimaient pas, je le savais, alors j’essaye de faire profil bas, autant que je le pouvais pour ne pas aggraver les choses. Mon avocat surveillait de loin, il devait rester à bonne distance malheureusement.

La porte de sortie se trouvait juste en face, à quelques mètres. Juste derrière elle, une camionnette garée en marche arrière, les portes grandes ouvertes m’attendaient mais il n’y avait pas que ça. Mon extradition exigeait un protocole qui s’était durcit en l’espace de quelques heures. J’ignorais si c’était à cause de ce qui s’était déroulé lors du procès, du réveil d’Amy. Un soldat s’est approché de moi avec un bandeau dans les mains.

« Nous avons eu de nouvelles instructions du procureur. Vos yeux sont considérés comme une arme dans un endroit restreint avec peu de personne. Nous sommes contraints de vous aveugler. »

Comme si je pouvais protester, je suis resté impassible, mes yeux fixèrent une dernière fois l’homme avant d’être complètement plongé dans une obscurité artificielle. Je n’aurais pas la chance de voir la lumière du jour avant la fin de ce procès. Et si je ne le revois jamais ? Non, je ne pouvais pas me laisser briser aussi facilement. J’ai accordé une confiance aveugle à ma garde rapprochée pour me guider à l’intérieur du véhicule. Je n’ai pas cherché à me défendre, ni à fuir cette situation beaucoup trop stressante. J’ai perdu la notion du temps, de l’espace et du monde qui m’entourait. Je parvenais encore à entendre quelques chuchotements, sans comprendre leurs significations.

Lorsque j’ai retrouvé l’usage de mes yeux, je me suis retrouvé dans une cellule plongée dans un couloir pratiquement vide. On m’avait invité à changer de vêtement pour adopter une tenue un peu plus appropriée à ma condition, un pantalon de jogging clair, accompagné de son haut à manche longue et un t-shirt un peu plus large de la même couleur, un blanc délavé, une tenue parfaite pour un patient dans un asile psychiatrique. J’ai eu le droit à un petit badge gravé d’un code barre qui devait probablement énumérer la liste des médicaments que je devais avaler durant mon séjour dans cet endroit.
J’étais le seul prisonnier dans ces lieux relativement étroit. Il y avait plus d’employés, soldat, agent administratif, infirmier, mystique et autres spécialistes. Menottes au poignet, j’ai été escorté jusqu’à ma cellule, une pièce sans fenêtre plongé dans une obscurité quasi-totale. J’avais le droit au minimum syndical, le matelas sur un support métallique dur, un lavabo minuscule et mes toilettes. La seule source de lumière qui m’était accordé venait du couloir où se baladait les employés.

Avant de me laisser me reposer, l’un des infirmiers, munit d’une blouse au logo de l’asile d’Arkham. A travers la petite ouverture, il me confia un gobelet en plastique contenant six ou sept cachets de différentes couleurs qu’on me forçait à avaler. J’ai réveillé mes meilleurs talents d’acteur pour faire croire à l’employer que j’avais tout avalé, j’ai tiré la langue, il m’a regardé de son œil blasé avant de tourner les talons. Une fois que je fus certains que personne de plus me surveillait, je me suis contenté de tout recraché dans le lavabo, avant de les noyer avec un peu d’eau.

L’ambiance était assez sinistre, je pouvais entendre à travers les murs, les employés murmurés quelques mots à mon égard. L’un d’eux rapportait que le procureur était mécontent, qu’il pensait que ses hommes n’avaient pas dosé suffisamment le sédatif pendant le tribunal. A leurs yeux, j’étais probablement beaucoup trop lucide.
Je suis resté un moment, essayant de grappiller quelques informations supplémentaires avant que le silence ne demeure et que ma cellule ne soit plongée dans l’obscurité totale. Cette pièce me paraissait étrangement familière. La position des meubles, la dimension de ma cage, me rappelait quelque chose, sans que je puisse mettre le doigt dessus. Elle me stressait à un point où je ne savais même pas si je parviendrais à trouver le sommeil. J’ai tâtonné pour retrouver mon lit, me recroquevillant contre le matelas, les yeux grand ouvert, attendant patiemment la suite de mon procès.




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Shadowpact
Re: [LIBRE] « Procès de Joseph Wilson – La fin d’une ère. » ft. Nick Necro Mar 27 Sep 2022 - 13:47




Willis lança un regard, bref, par-dessus son carnet. Ses notes étaient précises et méticuleuses : il ne levait pas toujours les yeux, pas plus qu’il ne semblait se presser lorsqu’il écrivait. A chaque convolution rhétorique, il hochait pensivement la tête et notait deux mots. Quand on appelait tel ou tel témoin, il traçait une flèche, ajoutait une mention, puis attendait la suite. Au mieux, sa réaction au déferlement de témoins fut un pincement de lèvre agacé et un regard vaguement effaré en direction du procureur à l’appel de la Banshee. Le coup de sang du juge était, du reste, compréhensible, et Edmond Willis cacha un rictus un peu moqueur en dessinant sur son carnet un bonhomme à perruque agitant son minuscule marteau dans tous les sens d’un air visiblement contrarié. Dans cette salle, il était aussi à l'aise qu'un poisson dans l'eau.

Puis l’accusation appela d’anciens agents du régime, et Edmond Willis jeta un regard à travers la salle, par-dessus son carnet et le crâne dégarni qui s’était assis juste devant lui.
L’ambiance, rendue vaguement farcesque par le perroquet parlant et le juge outré, coula comme une pierre. Le procès entrait dans les détails sensibles du sujet, et ce fut suffisant pour récupérer la concentration de l’assemblée. Willis posa son stylo, tira son téléphone et tapa rapidement un message, ne vérifiant l’écran que par de très brefs coups d’oeil.

Citation :
John. TV. Maintenant.

Les échanges se lancèrent tranquillement, et son téléphone ne vibra pas en réponse. Puis, tranquillement, le procureur lâcha sa bombe et Willis s’arrêta d’écrire au milieu d’un mot. Son regard balaya les personnes rassemblées autour du pupitre du juge, stylo toujours levé, comme s’il n’enregistrait plus un mot de ce qui se disait. Il entendait, pourtant. Et il comprenait.

Citation :
John ?

La conversation fila, et Willis repris ses notes, d’une main moins sûre. Une partie de son esprit essayait de suivre, d’organiser ce qu’il couchait sur papier ; dans l’autre, un nom tournait en boucle, et à chaque nouvelle phrase de l’accusation, il en découvrait de nouvelles facettes. Slade Wilson. La Source. Willis notait, tout en étant convaincu d’être passé à côté d’une partie monumentale de l’histoire, mais il ne parvenait pas à croire qu'un nom familier avait émergé au milieu des débats de la barre.

Citation :
John !

Continue de noter.

L’avocat observa fixement le message, puis se remit à noter. Il ignorait que John avait des liens avec le procès. Il ignorait même que John avait eu des liens avec Degaton, et encore moins avec les geôles du Chancelier. Il était, du reste, prêt à parier qu’il n’était pas le seul à ne pas savoir.
Maintenant, ça venait d’être diffusé en haute-définition et technicolor à travers l’entièreté du globe.

***

Le soir du procès, un acte d’incivilité fut reporté auprès d’un commissariat (et assez rapidement de la presse locale), dans le quartier où résidait le procureur. Lors d’une ronde nocturne (et régulière, pour assurer la sécurité du quartier), les agents Kenzie et Adams reportèrent avoir surpris une personne encore non-identifiée appuyée contre la porte d’entrée de M. le procureur, vers 4h du matin. L’homme s’est enfuit à l’approche des forces de l’ordre, mais son délit était (assez clairement) déjà commis. A en juger par l’odeur et la bouteille abandonnée dans les hortensias, ivre, le coupable avait uriné contre le battant de bois. Il n’a pas pu être appréhendé : malgré la course poursuite qui a suivit, il s’est volatilisé dans les ruelles attenantes – une chose qu’Adams et Kenzie n’expliquent pas vraiment. La théorie actuelle est celle d’un SdF errant, et aucun lien n’a été directement établit avec le procès en cours.

C’était tant mieux, d’ailleurs. Une malédiction était une chose étrange à faire tenir : Constantine trouvait qu’elles étaient toujours renforcés par des insultes, sous une forme ou l’autre. Une injure était un vecteur assez faible. Un crachat au visage était un pallier un peu plus élevé. Uriner contre un battant de bois qui allait s’en imbiber et prendre l’odeur ? C’était à peu près ce qu’il lui fallait, et c'était encore pire quand ça semblait parfaitement gratuit.

L’envoûtement n’avait rien de bien complexe : il était simplement là pour pourrir la vie du procureur. De la brûlure de café au document perdu, en passant par la langue qui fourche au mauvais moment et les commodes judicieusement mal placées pour massacrer des orteils. Il avait choisi d’utiliser l’expérience personnelle de John comme un effet d’appel, un maigre appât rhétorique dans l’objectif de pêcher un poisson bien plus gros.

Qu’il aille se faire foutre. Il allait regretter ce choix, et il allait le regretter amèrement.


Dernière édition par John Constantine le Ven 7 Oct 2022 - 15:44, édité 2 fois
Ray Palmer
Super-Héros
Ray Palmer
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DC : Superman - Reverse-Flash.
Situation : Ray n'est plus un super-héros du quotidien, qui lutte contre le crime chaque jour. Il assume cependant une vocation d'aventurier, de super-scientifique... et même de super-héros, mais orienté sur la science et les mystères. Il retrouve ses super-pouvoirs, après avoir réutilisé la bio-ceinture. Habitué au "petit", il entend désormais lever toutes les interrogations sur les détails troublants du monde et de l'Histoire, notamment après avoir découvert des volumes de l'étonnant Guide Planetary. En parallèle, il dirige toujours la Justice Academy, renommée Titans Academy, qui forme des super-héros novices, et aide ceux qui le demandent.
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Inventaire : Vêtements souples de technicien scientifique. Veste bleue, avec nombreuses poches contenant des objets miniaturisés, qu'il peut agrandir selon les besoins. Bracelet au bras, donnant accès à des systèmes informatiques mais aussi à des portails du Microvers (pour voyager plus aisément sur Terre) et de la Time Pool (permettant de voyager dans le Temps).
Combinaison d'Atom, avec micro-ordinateur intégré et relié aux systèmes de la Titans Academy et des logiciels de Ray Palmer. Bio-ceinture intégrée, gadgets divers rapetissés pour qu'il les agrandisse via la technologie d'étoile naine blanche. Masque de protection, défenses et armes essentiellement non-mortelles.
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[LIBRE] « Procès de Joseph Wilson – La fin d’une ère. » ft. Nick Necro 386562Rien
Re: [LIBRE] « Procès de Joseph Wilson – La fin d’une ère. » ft. Nick Necro Mer 28 Sep 2022 - 10:45

Ray Palmer grimace.
Ça ne va pas.
Ça ne se passe pas bien, en tout cas.

Toujours calé dans un coin de la salle, le Directeur de la Justice Academy assiste à l’interrogatoire difficile, lourd et intense subi par Joseph Wilson.
Il a de la peine pour lui ; et il s’inquiète, aussi.

Oh, pas parce que son propre nom est évoqué – il en a l’habitude. Il a, finalement, été lui-même jugé et condamné pour trahison, et s’est retrouvé en prison.
Avec Slade, le père de Joey ; toute une histoire. Heureusement derrière eux.

Non, l’ancien Atom s’inquiète pour Joseph, et son équilibre mental.
… voire celui de ses proches, aussi.

Positionné dans un angle de la salle d’audience, le scientifique peut voir à peu près tout le monde – et peut suivre, ainsi, les allées et venues de chacun.
Les gestes de chacun, aussi. Leurs décisions.
… leurs mauvaises décisions, surtout.

Même s’il ne comprend pas ce qu’il se passe, il voit bien que Raven – une de ses professeures, spécialisée dans la Magie ; il n’y connaît rien mais fait confiance, au moins – ne va pas bien.
Il le voit. Il le sent.
Il n’aime pas ça.

Ray la contacte, essaye d’aider en libérant l’Armée Atom – des androïdes minuscules, pour aider.
Ouais. Ça n’aide pas.

Il soupire, ainsi. Il se crispe.
Il attend.
Il patiente. Il observe. Il ronge son frein…

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Re: [LIBRE] « Procès de Joseph Wilson – La fin d’une ère. » ft. Nick Necro Ven 7 Oct 2022 - 15:04

- Bande de blaireaux, cracha Nick, désinvolte, assis sur un coin de table à observer le reste du navrant spectacle.

Servez à cette bande de gratte-papiers un coupable tout taillé pour l'occasion et voilà ce qu'ils en faisaient... Au moins avec Arcane les choses étaient plus directes.

D'un geste sec, son pentagramme s'effaça en un épais nuage de poussière dont les volutes vinrent remplir un récipient. D'une main ferme et passablement agacée, Nécro referma le contenant pour ne laisser aucune trace de ses maléfices et rangea le contenu de sa mallette.

Lorsqu'il entendit le juge suspendre la séance, il éteignit la télévision et sortit de la pièce pour rejoindre le bureau du procureur. Il était certains que cet abruti viendrait pleurnicher et lui dire un "Seigneur, ce fut rude" ou encore un "un bon verre me permettra d'y voir plus clair.".

Et une cigarette plus tard, fumée en trente laborieuses minutes, arriva le fonctionnaire. Il jeta sa sacoche dans un coin de la pièce, défit sa cravate comme s'il rentrait dans l'alcôve d'une maîtresse et se jeta sur le bar dont il gardait une clef autour du cou.

- Seigneur, ce fut rude... un bon verre m'aidera à y voir plus clair.

Épatant.

Un premier fond de bourbon qu'il fit tourner dans son verre en cristal avant une première gorgée brûlante. Puis un deuxième, plus profond, qu'il allait siroter comme une mauvaise parodie d'Hollywood. Il posa une main sur sa hanche, pour se donner un peu de prestance.

- Alors Zaren, vous avez regardé ? demanda-t-il finalement.

- Jusqu'à la dernière minute, commenta sobrement Nick.

- Siobhan nous a fait un sale coup.

- J'vous avais dit que ce putain de spectre était tout juste bon pour une partie de jambes-en-l'air, balança le sorcier en écrasant son mégot sur le bureau du procureur. La prochaine fois, suivez ce qu'j'vous dis.

- C'est une héroïne en Irlande bordel ! Elle aurait pu tout faire tourner en notre faveur !

Nécro aurait pu lui répondre avec malice que si même l'Outre-Monde n'avait pas voulu d'elle c'est qu'il y avait une excellente raison : c'était une saleté de plaie insupportable. Mais il s'abstint, se lancer dans l'étude d'une Banshee séculaire avec un type qui ne comprenait même pas le concept d'ectoplasme était aussi utile que de jouer aux dames avec un bigorneau.

- Bah bravo, t'as gagné.

L'acrimonie était une seconde nature presque indépendante chez lui.

- Le bourreau a fait son travail, se défendit le procureur.

Encore heureux, tempêta intérieurement Nick, s'était une proie déjà ferrée, apprêtée et cuisinée. Il préféra sortir une nouvelle cigarette pour éviter de regarder ce pauvre type.

- Demain les choses iront beaucoup mieux, je suis certain que le jury va pouvoir méditer les derniers éléments, ils vont occulter le reste. La nouvelle preuve ne va rien y changer !

Vu le niveau de psychologie du procureur, le sorcier ne souscrivait pas à son analyse. Il préféra se lever.

- Ouais, exactement, mentit-il. Une bonne nuit de repos et tout ira mieux. Au fait, oubliez pas de couvrir les yeux de votre "pensionnaire", faudrait pas qu'il ensorcelle un garde.

L'homme hocha de la tête affirmativement, trop heureux que Zaren Zara soit de son avis.

Pauvre merde.

Nick quitta les lieux sans une formule de politesse et rejoignit une voiture qui l'attendait. Dedans un membre du Culte du Sang Gelé. Il récupéra la mallette du sorcier sans un mot et partit sans lui.

Il allait devoir faire monter les enchères autour du procès. Il porta sa main à l'intérieur de sa veste pour en tirer deux billets... Bon, d'abord faire de la monnaie. Premier commerçant, achat d'un paquet de cigarette. Il soupesa sa monnaie en la faisant tinter dans le creux de sa main.

C'était parti pour une petite soirée "détente".

Premier bar. Un vieux juke-box traînait dans un coin. Passage aux toilettes particulièrement crasseuses. Verrouillant la stalle dans laquelle attendait une cuvette à l'eau stagnante putride, il tira les derniers restes de papier toilette et déposa le tout par terre. Il fit une figure géométrique avec les différentes pièces et prononça une série de paroles à voix basse. Les différentes pièces s'illuminèrent un court instant. Il forma un nouveau diagramme avec sa monnaie, nouvelle parole. Il fit le même numéro une bonne dizaine de fois avant de reprendre son argent et de le déposer, avec sa main droite, dans sa poche gauche.

Le papier toilette, marqué par des ronds carbonisés termina dans les eaux troubles et la chasse d'eau fatiguée en avala une partie.

Il se porta ensuite vers le juke-box, commanda d'une voix claire une bière et sélectionna une musique. De sa main gauche, il prit une pièce et la glissa dans la fente. La musique commença, stridente, à résonner dans l'endroit où une poignée d'habitués s'apesantissait. Il prit sa bière avec plaisir et passa son deuxième billet pour en récupérer une nouvelle brassée de monnaie qu'il rangea dans sa poche droite avec sa main droite.

Levant son verre, il lança.

- A ces démons qui viennent prendre notre pays ! Gr'znak !

Aussitôt le dernier mot dit, chaque homme et chaque femme dans le bar porta une main à son verre, une flamme nouvelle dans leurs yeux vitreux d'éthanol. Ce fut un concert de phrases creuses sur le mal qui rongeait le pays. La bière était affreuse, mais le spectacle délicieux. Une fois son verre terminé et la musique achevée, chacun retourna à sa contemplation nihiliste de son morne quotidien. Dans leur tête cependant, tournait maintenant une petite musique sur l'invasion infernale qui s'annonçait. Et l'inconnu que tout le monde oublia quitta les lieux, son sort ne durerait pas plus d'une ou deux journées, mais c'était largement suffisant et insidieux...

Dehors, le Soleil déclinait et la ville s'emplissait de vélos et autres trottinettes qui remplaçaient les véhicules cloués au garage à cause du choc des énergies fossiles. Nick acheta un journal qui parlait des récents évènements à Metropolis. Encore un truc qui lui serait utile.

Nouveau bar. Que de monde. Sur le comptoir, un lourd bocal avec l'ensemble des pourboires déposés par la clientèle du jour. Joli petit pactole avec autant de gras de pulpe et de squames comme autant de lien qui connectaient des âmes innocentes en attente d'une inspiration nouvelle. Cible parfaite. Café avec un pourboire, tiré de sa poche gauche. D'un geste nonchalant Nick montra les informations qui défilaient sur l'écran de télévision qui trônait au dessus des clients.

- Ce Joey Wilson, fils d'un collabo et en plus il porte un démon ! Quel Gr'znak !

Le serveur eut un moment d'absence, une demi-seconde de suspension dans son activité et donna son gobelet à Nick.

Il hocha la tête, pensif. Dans le bocal, la pièce qu'il avait déposé infectait doucement les autres et dans chaque tête qui avait touché cette monnaie mûrissait une petite graine. Celle d'un fils de collaborateur démoniaque qui venait semer le trouble dans leur vie et à deux pas d'ici, dans le tribunal !

Sirotant son café dans la rue bondée, Nick croisa une ruelle dans laquelle une bande de SDF se réunissait autour d'un feu. Il s'approcha et sortit pour chacun un peu de monnaie.

- Désolé les gars, c'est tout ce que j'ai, vous savez ce que c'est, avec tous ces démons, ces Gr'znak, on a plus rien.

Et laissant derrière lui un concert de grognements sur l'invasion démoniaque dont Joey Wilson était la tête de pont, il alla dans le métro. Là il acheta un ticket. Poche gauche, main gauche.

Un don maudit vint s'ajouter aux gratifications qui s'empilaient dans l'étui à violon d'un musicien. Ce dernier se mit à jouer et à chanter pour "pendre les démons et purifier l'Amérique".

Trois stations plus loin, une sébile de l'armée du salut. Trop beau pour être omise dans sa petite distribution. Puis un café solidaire particulièrement actif qu'il connaissait bien. Là il acheta une part de tarte et souffla au groupe que tout de même, les "démons" ça tombait bien comme épouvantail, alors que Kandor était là et qu'un gouverneur cherchait à trouver une nouvelle légitimité. Il sortit alors que le débat autour de la libération de Joey Wilson tournait au pugilat.

Bientôt privé de monnaie, Nick entra dans une enseigne de vêtements plutôt quelconque, choisit un vêtement sans trop le sélectionner et entra dans une cabine d'essayage. Il se frotta les mains et les posa sur le miroir qui ornait le mur.

Deux secondes plus tard, il sortit d'une large psyché poussiéreuse. Brève observation des alentours. C'est fou ce que l'on pouvait entasser dans un aussi large grenier. Slalomant entre les caisses et les empilements d'objets divers qui permettaient à une âme curieuse de remonter dans le temps, Nécro rejoignit une porte qui donnait sur un escalier de bois mal éclairé. Il descendit d'un pas léger jusqu'à atteindre une porte à accès sécurisée.

Quelques signes dans le vent, une imprécation basique et le voici qui traversait la matière. De l'autre coté, de larges couloirs de pierre recouverte de tapisseries simples et fonctionnelles. Quelques rares tableaux ou photographies égayaient les murs froids à peine taillés. Il ne faisait pas chaud et les chauffages qui balisaient les lieux ne permettaient que d'éviter un froid polaire.

Les chaussures du sorcier le firent rejoindre l'accueil pratiquement désert de l'endroit. De larges panneaux et affiches indiquaient de multiples destinations, des cartes et des plans permettaient aux visiteurs de s'y retrouver. Il s'appliqua une main sur la gorge pour moduler sa voix magiquement. Parfait.

Une hôtesse, pas particulièrement motivée, avachie sur son téléphone, ne paraissait plus attendre personne. Il tapota avec un plaisir enfantin sur le comptoir pour avoir son attention. Comme reconnectée à la réalité, la jeune femme cligna des yeux et manqua de faire tomber son smartphone.

- Je... oui ? Que puis-je pour vous monsieur ?

- Zaren Zara, je viens de la part du bureau du procureur pour voir monsieur Wilson.

Il balaya les alentours pour voir comment l'Asile d'Arkham avait tenté de faire de son manoir administratif central une zone "chaleureuse" malgré sa réputation et les détenus qui composaient l'essentiel de sa patientèle. Plantes vertes et zones d'attentes émaillaient le large hall dans le plus parfait style Pinkney.

La jeune femme voulut une autorisation de visite. Il sortit donc de sa poche un vulgaire prospectus sur une nouvelle gamme de chaussures de sport à peine griffonné de quelques lettres étranges qu'elle lut avec le plus grand intérêt. Elle hocha la tête et appela un garde qui accompagna un Nick radieux.

Avant d'arriver jusqu'à la zone d'isolement de Joey Wilson, le sorcier fit une pause dans les toilettes. Café et bière, pas bon ménage. Et pendant qu'il faisait chanter l'urinoir en sifflotant gaiement, il réfléchissait à son petit numéro. Ce soir, après sa petite visite, un beau concert, l'occasion de frapper un peu plus fort. Lavage de main, deux fois, histoire d'être sûr.

On lui fit vider ses poches et il laissa sa veste à la sécurité.

Joey Wilson avait été enfermé et se retrouvait bien seul. Pauvre petit chou. Zaren se posta donc dans un angle mort de la pièce où le détenu ne pourrait pas distinguer son visage. Petite mise en scène très pratique.

- Bonjour monsieur Wilson, fit-il. Je vous demanderai juste d'écouter. Je suis Zaren Zara, j'ai servi de conseiller en ésotérisme auprès du procureur et vous assure que ce dernier ne comprend pas la moitié de votre problème ; encore moins de votre situation et de ce qu'un fou comme Arcane a bien pu vous faire.

" Nous ne nous connaissons pas mais sachez que je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour que ce procès se termine bien pour vous. Vous êtes la victime et les autres cherchent à se trouver des coupables faciles. Silver Banshee a vu juste et l'Europe voit en vous un des rares cas qu'elle peut juger concernant les légions Nibelungen.

" Demain, un dénommé Simon Culp va venir et va vous faire porter la culpabilité de crimes commis en Russie. Je sais que c'est un odieux mensonge mais le procureur s'en moque bien, votre condamnation est la seule option qu'il a pour satisfaire ses supérieurs. J'ai pris contact avec un homme qui vous viendra en secours, un dénommé The Shade que vous avez croisé là-bas. Votre avocat doit certainement vous en avoir parlé, sachez qu'il venait de ma part.

" Soyez fort Monsieur Wilson.

" Au revoir.


Fin de la scène, rideau.

Une fois sa veste sur ses épaules, Nick prétexta une visite dans les locaux administratifs pour reprendre le chemin du retour.

De nouveau à New York, Nick s'étira et rejoignit une bande de vieux amis tous inscrits dans la loge... pardon, le dispensaire du Sang Gelé le plus proche de chez eux. Ils étaient bien connus dans les environs car ils brassaient une bière artisanale qui faisait la joie des concerts et autres festivals.

Ils ouvrirent tout grand leur hangar où attendaient la livraison de la soirée. Nick fit craquer ses doigts en voyant les trois camions plein de fût et de tireuses. Après un sortilège pareil il allait avoir besoin d'une bonne pinte bien fraîche...

***

De son côté, le procureur avait fait des heures supplémentaires. Déjà pour recevoir un appel du ministère public qui l'engueula pour sa piètre façon d'aborder le procès et la manière dont il s'était laissé manœuvrer par Banshee, l'irruption de Beast Boy et comment sa façon d'aborder la culpabilité de Wilson pesait sur l'image du secrétariat d'État. Il s'était enfilé le reste de sa bouteille de bourbon pour faire passer la pilule. Le procès était loin d'être terminé, mais s'il durait, ça ne le ferait pas... vraiment pas.

Lorsqu'il quitta son bureau, un gardien lui demanda d'attendre. Un jet de canette de bière sur la porte de sortie du bâtiment le fit reculer par réflexe.

- Qu'est-ce qui se passe ? demanda-t-il.

- Des manifestants, on a appelé la police en renfort.

Dehors on pouvait entendre des "Dehors les démons !" ; "A la chaise Wilson !". Autant de pauvres âmes qui avaient d'une façon où d'une autre entendu une musique, but un verre ou partagé un pourboire, qui avaient beaucoup parlé, qui avaient beaucoup hurlé et qui s'étaient échauffées. Rejoint par d'autres qui n'avaient guère besoin d'un sortilège pour étaler leur haine de l'autre, ils étaient ainsi devenu un joli petit attroupement. Assez pour augmenter un peu la pression. Pas assez pour inquiéter.

Le procureur passa par le parking souterrain pour rejoindre sa voiture et soupira lourdement une fois au volant de son 4x4.

De retour chez lui, il jura. Il venait de marcher dans une flaque poisseuse qui puait l'urine. Bon sang, c'était bien la peine de donner autant au gala de la police pour ça !

Lorsqu'il posa la main sur sa poignée de porte, la malédiction le frappa directement. D'abord le ballon d'eau chaude qui le lâcha en plein milieu de sa douche. Il manqua de glisser en sortant, se rattrapant de justesse à son chauffe serviette qui se détacha du mur. La poisse.

Il passa ensuite trois quarts d'heure à retrouver son chargeur de téléphone, une demi-heure pour réussir à faire booter Windows sur son poste de travail alors qu'il voulait juste potasser son dossier. Son épouse était de sortie et il avait complètement oublié de se faire à manger. Pas grave, il allait se faire livrer. Le livreur se trompa de rue, puis de numéro. Il n'avait pas dû payer mais il se retrouvait à manger froid.

Lorsqu'il voulut se mettre devant une série afin de se détendre, appel de sa mère... deux heures à entendre parler de ses problèmes de santé.

Ensuite au lit. Sa femme lui envoya un message pour dire qu'elle dormait chez une amie. Dehors, un voisin s'entraîna au saxophone pendant trois heures jusqu'à ce qu'un autre voisin lui dise de la fermer.

Son réveil sonna, une heure trop tôt et il ne parvint pas à se rendormir.

Bilan : Deux heures et demi de sommeil.

L'homme était d'exécrable humeur, il déchira son pantalon en s'habillant, chercha les boutons de manchette qu'il voulait mettre sans les trouver et se souvint qu'il aurait dû faire le plein d'essence avant de revenir.

Coup de téléphone de son bureau. Il décrocha.

- Quoi ? beugla-t-il en renversant sa bouteille d'eau de Cologne.

On lui apprit que le tribunal avait été vandalisé pendant la nuit. Des manifestants avaient taggué le bâtiment avec des messages tantôt de haine, tantôt de soutien à Joey Wilson et des mannequins le représentant lui, le juge et l'avocat de la défense étaient pendus à des réverbères. Cerise sur la gâteau, des groupes de rocks avaient, lors d'un concert donné la veille, chanté des hymnes à Satan et une foule entière avait scandé en coeur et dans une harmonie parfaite "Gloire ! Gloire à Joey Wilson", les vidéos étaient virales et les réseaux sociaux s'embrasaient. Les autorités craignaient donc que des groupuscules démonistes instrumentalisent le procès, Amanda Waller faisait pression sur le secrétariat d'état pour que le détenu lui soit immédiatement déféré quant au gouverneur Lane, il exigeait que l'armée prenne le relais. La vice-présidence calmait le jeu mais exigeait désormais que les choses aillent "plus vite".

"Plus vite" ils en avaient de bonnes...

Lorsqu'il claqua la porte de sa maison, le procureur poussa un "oh non !". Sa belle voiture avait été joyeusement repeinte pendant son non-sommeil. Dessus, en larges lettres s'étalaient un "Au bûcher les démons". Il ne pouvait pas se rendre au travail avec une telle voiture... pas avec le buzz que ça allait faire.

Il était bon pour se payer un taxi...

Mais quelle journée...

... et elle ne faisait que commencer.

[HRP]
Petit intermède.

Nick profite de la fin de la journée du procès pour "insuffler" temporairement tantôt de la haine, tantôt de l'affection autour du cas de Joey Wilson jusqu'à ce qu'une troupe homogène entreprenne de détériorer le tribunal et ajouter de l'émotion autour du procès.

Il fait un crochet par la cellule de Joey Wilson où il indique être Zaren Zara et être de son côté pour la suite. Il indique avoir fait appel à The Shade pour contrer le témoignage de Simon Culp qui arrivera le lendemain.

De son côté, le Procureur termine la journée et entame la suivante sous le coup de la malédiction de John Constantine.
[/HRP]
Joseph Wilson
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Joseph Wilson
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Situation : Suite à son procès, Joseph n'a pas pu être déclaré coupable des accusations qu'on lui portait. Il est placé sous la tutelle mystique de Zaren Zara (Nick Necro). Il suit des spécialiste pour espérer se débarrasser du démon qui le possède toujours.
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[LIBRE] « Procès de Joseph Wilson – La fin d’une ère. » ft. Nick Necro 386562Rien
Re: [LIBRE] « Procès de Joseph Wilson – La fin d’une ère. » ft. Nick Necro Dim 16 Oct 2022 - 1:24

« Procès de Joseph Wilson – La fin d’une ère. »

[ LIBRE ] ft. Nick Necro



_____L’obscurité avait englouti une grande partie de ma cellule. Je me déplaçais à l’aveuglette pour pouvoir m’installer sur la banquette qui me servait de lit. La nourriture était loin d’être appétissante, j’étais fatigué et affamé, mais je craignais qu’on ait rajouté quelques compléments alimentaires non désirée à l’intérieur. J’ai boudé la nourriture par précaution avant d’essayer de trouver le sommeil. Mes yeux sont restés ouvert, sans parvenir à trouver le sommeil, j’étais trop stressé et angoissé pour espérer fermer l’œil. Je suis resté allongé sur le matelas, les yeux fixant le vide pendant que mes pensées se perdaient dans un coin de ma tête. Des souvenirs douloureux embrumés qui arrivent et disparaissent comme ils sont venus. Les extrémités de mon corps ont tremblé une bonne partie de la nuit jusqu’à ce qu’une petite voix face irruption dans mon esprit.

C’était Raven, elle s’inquiétait pour moi. C’était elle qui m’avait permis de garder les idées claires. Ma régénération me permettait de supporter des doses de sédation importante, ce qui n’était pas son cas. Elle confirma également mes craintes sur le procès, il y avait bien quelqu’un qui tirait les ficelles mais qui ? Difficile de répondre à cette question dans la situation où je me trouvais. La conversation ne fut que de courte durée mais elle m’avait aidé à rester un peu plus calme pour terminer ma nuit.
Au moment où j’étais sous le point de fermer mes paupières, un bruit dans le couloir attira mon attention. Je me suis redressé soudainement pour essayer d’apercevoir, à travers la petite fenêtre de la porte de ma cellule, l’origine de ce bruit. C’était quelqu’un, un homme qui s’était approché de ma prison mais qui était bien trop timide pour me montrer son visage. A travers l’obscurité, je ne parvenais même pas à distinguer. Le haut de mon corps basculait de gauche à droite pour tenter d’apercevoir la forme de cet individu. Il s’est présenté sous le nom de Zaren Zara, il me connaissait plus que je ne le connaissais moi-même, mentionnant quelques noms qui m’étaient étranger. Je l’ai écouté, sans réellement pouvoir l’interrompre. L’obscurité et l’absence de contact visuel ne me permettait pas de communiquer avec qui que ce soit, dans cette prison.

Il est reparti de manière aussi mystérieuse qu’il était arrivé, me laissant seul dans cette obscurité lugubre. J’avais replié mes jambes sur elle-même, enroulant mes bras autour d’elle, sentant au fond de moi que Simon Culp et The Shade n’étaient pas des noms étrangers pour Amy. Tu les connais ? En quelques sortes, oui. Simon avait été engagé par Arcane pour nous entraîner dans une mission d’espionnage en Russie. Je n’en ai aucun souvenir, Avnas avait probablement le contrôle total sur cette affaire. Qu’est ce que… Qu’est-ce qu’on va faire ? C’est toi qui nous a foutu dans ce merdier et tu viens ME demander ce qu’on va faire ? Il est en colère, je ne pourrais pas en tirer grand-chose. Son témoignage pourrait mettre utile pour me défendre, mais il n’a rien voulu entendre. Il aurait sans doute préféré que l’on reste en cavale. Il ne répondait plus, notre échange fut de courte durée. Demain risquait bien d’être une journée encore plus difficile que la précédente, je dois tenir bon.

J’étais parvenu à dormir quelques heures à peine, un garde frappa violemment la porte de ma cellule pour me réveiller. J’ai redressé ma tête d’un bon avant de regarder derrière moi. Une voix désagréable est venue irritée mes oreilles pour m’inviter à me rapprocher de la porte pour prendre mon petit déjeuner. Un gobelet en plastique avec à l’intérieur quelques gélules de différentes formes et couleurs, rien qui n’inspire la confiance. J’avais encore la tête dans le coltard, mes gestes étaient lents et ma cervelle ne savait plus quoi faire pour duper les gardes. Les vigiles qui avaient passé la nuit à veiller sur moi pour empêcher toute évasion n’était pas d’excellente humeur.

« Avale tout, devant moi. » C’était un ordre bizarre, à ne pas sortir de son contexte. J’ai grimacé, j’ai comme l’impression qu’ils avaient compris ma supercherie d’hier soir. J’ai hésité et ma lenteur avait énervé le gardien. « Dépêche-toi. » Je les ai envoyés sur ma langue, bu une gorgée d’eau en essayant de ne pas les avaler. « Ouvre la bouche. » Je n’avais pas vraiment le choix, j’ai avalé les médicaments avant d’ouvrir ma gueule et de laisser sortir ma langue dans une grimace presque moqueuse, ça ne lui suffit pas. « Donne moi ton bras. » Je savais ce qu’il voulait, j’avais envie de lui compliquer la tâche, mais je craignais de l’énerver un peu trop. J’ai glissé le bout de mes doigts dans l’ouverture, il m’a saisi violemment le poignet pour que mon bras soit entièrement sorti pour administrer le sédatif. C’est douloureux, il est loin d’être un professionnel en la matière. J’ai rapidement repoussé mon bras à l’intérieur. « Habille toi. Ton fanclub t’attend. »

Je n’avais pas compris ses paroles au début. Il m’a donné mon costume plié négligemment avant de tourner les talons. Je ne savais pas réellement ce qui m’attendait au tribunal, je n’allais pas être déçu. Je me suis concentré pour me montrer aussi présentable que la veille, m’habillant à l’aveuglette avec des gestes lents. L’effet du sédatif avait été quasi immédiat, j’ai ressenti les premières sensations de vertige au bout de quelques minutes à peine.
Les soldats sont venus me récupérer assez rapidement, reprenant leur petite routine de précaution pour éviter les tentatives d’évasion. Mes yeux sont plongés dans une obscurité totale et les menottes ne m’avaient pas manqué. Le silence s’était installé pendant de longues minutes qui me paraissaient interminable. Tout était devenu trop calme et la seule chose qui pouvait me distraire, c’étaient les sensations de mouvement de l’arrière de la camionnette blindée. J’avais beau être privé de ma vue, je pouvais sentir le souffle des hommes qui m’escortaient jusqu’au tribunal.

Dans l’obscurité la plus totale, mon ouïe était devenue un peu plus sensible. Inutile d’avoir la vue, la voix de la foule était si puissante qu’elle parvenait à passer à travers le blindage du véhicule pour parvenir jusqu’à moi. Certains louaient mon nom, d’autres me condamnaient mais chaque parole résonnait dans mon esprit pour apporter son lot de souffrance dans un coin de ma tête. J’ai toujours été sensible, mais les médicaments qu’on m’avait administrés me rendait encore plus nerveux. J’ai commencé par me plier en deux, mes deux mains se rejoignirent à l’arrière de mon crâne alors que j’essayais de faire le vide dans mon esprit, d’ignorer ces mots. Je ne pensais pas entendre ses paroles, chacune d’entre elles étaient horrible à entendre et me rappelait, à chaque seconde le mal que j’avais pu faire. J’ai retenu mes larmes, la fatigue ne m’aidait pas réellement à contrôler mes émotions et me rendait fragile, de plus en plus fragile.

« Tu les entends ? Ils t’acclament. » se moqua un premier soldat. J’ai ignoré, j’avais déjà beaucoup de chose à gérer émotionnellement en si peu de temps.

« On devrait peut-être laisser la foule décider de ton sort, t’en penses quoi ? » Un autre s’est permis d’intervenir pour tenter ses collègues. Certains ont ri en imaginant la scène.

J’ai senti mon parasite bouillonné de l’intérieur. Lui aussi voulait avoir son mot à dire sur cette histoire. En fait, il mourrait juste d’envie de prendre le contrôle de mon corps pour les éliminer tous, les uns après les autres. Je le sentais essayé de me pousser vers l’inconscience, mais je tenais encore bons en puisant dans mes réserves. Honnêtement, j’ignorais comment j’étais parvenu à résister jusqu’à maintenant. Dans un coin de ma tête, je devais probablement me dire que je n’avais pas d’autre choix. Amy est beaucoup moins patient que moi et beaucoup plus agressif.



La foule était encore plus affolée que la veille, elle était même parvenue à rentrer dans le tribunal pour le saccager juste après mon évacuation, hier. Des employés avaient travaillé toute la nuit pour la remettre en état, la manifestation avait continué à l’extérieur. Des renforts ont été appelés, mais le juge avait refusé qu’on passe en huit-clos. La sécurité avait seulement été renforcés, chaque visiteur fouillé. Les soldats étaient parvenus à me faire entrer à l’intérieur du bâtiment sans attirer la foule en colère sur moi. Les barrières me permettaient d’être à bonne distance du public. Je n’ai pas osé croiser leur regard, il ne valait mieux pas dans ces conditions.

J’ai retrouvé la vue au moment où je suis arrivé dans une salle où Wintergreen, Rose et Maître Hoyt m’attendaient avec une certaine impatience. Ils étaient tous plus ou moins inquiet de ce que j’étais devenu dans la nuit. Rose était directement venu vers moi, nous avons échangé une étreinte fraternelle, j’étais heureux de la revoir. Elle était soulagée de me revoir en un seul morceau, presque surprise que les gardes n’aient pas pris un malin plaisir à me torturer. Nous avions encore un peu de temps avant que le procès ne commence.

« Joey tout va bien ? » demanda Wintergreen au moment où le dernier vigile avait décidé de quitter la pièce. Sa main s’était posée sur mon épaule, il n’était pas certains de la réponse. Mon teint était devenu incroyablement pale, le blanc de mes yeux était devenu rouge par les sanglots que j’ai essayé de retenir et les effets secondaires des médicaments que j’avais ingéré. « Qu’est ce qui s’est passé ? »

« Ils n’ont pas été tendre, mais ils ne m’ont rien fait de mal physiquement. » Si on ne considérait pas la prise de médicaments comme un violence. Mes signes étaient lents, j’essayais d’économiser un maximum. « Ils m’ont forcé à prendre beaucoup de médicaments, je ne sais pas ce que c’était c’est… j’ai juste envie de dormir. »

« Hey, reste avec nous. Tu as déjà affronté pire que ça, non ? » Rose tentait un discours de positif pour me regonfler à bloc. J’avais beau faire tout mon possible pour garder les paupières ouvertes, je savais que je ne pourrais pas tenir cette journée. « Il ne faut pas tu les laisses gagner. »

« J’ai eu une conversation télépathique, avec Raven. Il se passe quelque chose d’étrange d’anormal dans ce procès. Quelque chose ne tourne pas rond dans ce procès. Il faut que vous trouviez ce que c’est il… »

« Joseph, calme toi. » Wintergreen pouvait ressentir ma nervosité sans que j’aie besoin de signer davantage ou d’avoir des cordes vocales fonctionnelles. « On est là, on va mener notre petite enquête mais, en attendant, tu dois te focaliser sur ce qu’il se passe aujourd’hui et concentrer le peu d’énergie qu’il te reste là-dessus. Tu peux faire ça ? »

Wintergreen a un petit air triste à travers ses yeux. Je ne suis pas empathe, mais je pouvais apercevoir ce sentiment de vulnérabilité à travers ses yeux. Il ne pouvait rien faire pour me venir en aide et il le savait. Insisté sur ce trait n’aurait pas arrangé les choses. J’ai hoché simplement la tête pour confirmer que j’allais suivre son plan sans me poser de questions, il est rassuré.
Mon avocat m’a laissé un peu de temps avec mes proches, l’espace de quelques minutes avant de se rapprocher de moi. Très vite, la parenthèse s’est fermée pour laisser place à ce qui m’angoissait le plus.

« Que s’est-il passé ? » demanda Maître Hoyt qui s’était éloigné pour me laisser un peu d’intimité. Il n’avait pas tout entendu mais il avait remarqué ma peau pâle et mes paupières lourdes. « Tout va bien Monsieur Wilson ? »

« Ils ont augmenté les doses. Je suis fatigué. »

« C’est bien ce que je pensais. Ils semblent déterminés à vous empêcher de vous défendre, mais nous ne nous laisserons pas faire. Vous pensez pouvoir tenir ? » J’ai haussé doucement les épaules, je ne voulais rien promettre par crainte de tout faire foirer.

« On ne peut pas lui donner quelque chose ? Un shot d’adrénaline, un truc qui pourrait le booster pour tenir la journée ? » demanda Rose.

« Nous ne sommes pas médecin. Je ne veux pas mettre la vie de votre frère en danger. Nous devrons nous adapter et faire… en fonction de son état de santé. » Il jeta un dernier coup d’œil dans ma direction, mes yeux croisèrent son regard. Il finit par dériver la conversation. « Monsieur Wilson, permettez-moi de vous présenter quelqu’un. »

Sur le moment, je ne l’avais pas réellement remarqué, une autre personne était présent dans la pièce. Elle s’était montrée relativement discrète, assis dans un coin en attendant sagement son tour. Il se redressa doucement, pour se rapprocher doucement de moi. Il était grand, il me dépassait d’une tête. Vêtu d’un costume sombre fabriqué sur mesure, d’un chapeau haut de forme qui lui faisait gagner quelques centimètres supplémentaires et d’une canne qui claquait doucement le sol à chaque pas qu’il effectuait pour se rapprocher de moi.

« Laissez moi vous présentez Richard Swift. Cet homme est venu prendre votre défense concernant l’affaire d’aujourd’hui. Il vous a croisé lors de vos actions en Russie, si vous ne vous en souvenez pas. » Non, je n’ai aucun souvenir de ce voyage, mon esprit est confus et mon regard aussi. Il dérivait entre mon avocat et l’étranger avant de lui tendre ma main pour serrer la sienne.

« Monsieur Joseph Wilson, c’est ça ? » Sa voix m’est étrangement familière. « Ravi de vous revoir et de vous rencontrer enfin. »

Cette phrase était particulière, faisait-il référence à mon parasite ? Sa tête pivotait de gauche à droite et semblait happé par mes pupilles émeraudes, remarquant que le sclère de mes yeux n’était pas aussi sombre que dans ses souvenirs. Sur le moment, je n’ai pas réellement fait le rapprochement entre cet homme et le fameux « The Shade » dont m’avait parlé Zaren Zara, hier soir dans ma cellule. Mon esprit était un peu trop confus pour faire la connexion.

« Je suis désole mais je ne suis pas sûr de vous avoir croiser auparavant. Vous connaissez Amy ? » J'espérais qu'il connaisse le langage des signes, je n'avais pas encore récupéré mon communicateur.

« Nous nous sommes croisés, oui. Je n’ai pas eu l’occasion de croiser le propriétaire de ce corps. » Un léger sourire se dessina sur son visage, j’ai répondu par un sourire timide. « Si notre ami commun nous entend, qu’il sache que sa vie est également en danger et qu’il devra faire profil bas pour ne pas effrayer la foule. »

« Qu’est ce que vous voulez dire par là ? »

Nous n’avons pas eu le temps de parler davantage. Un des vigiles est entré dans la salle pour nous signaler que le temps est écoulé, il est l’heure. Maître Hoyt acquiesça avant de se tourner vers moi pour me faire signe de venir avec lui, direction le tribunal. J’ai eu peur sur le moment, mais je n’ai pas eu d’autres choix que d’avancer.

« Accrochez-vous, Joseph. » Ce sont les dernières paroles que Richard avait prononcé avant que je ne quitte la salle.

Deuxième jour du procès

Être installé de nouveau sur le banc des accusés me faisait toujours froid dans le dos. J’ai retenu mon souffle pendant que la foule commençait à s’agglutiner dans les bancs placés derrière mois. Les grandes portes au fond du tribunal sont encore ouvertes, laissant échapper le cri de guerre des manifestations à l’extérieur des bâtiments. Le chant est léger, mais les paroles sont assez violentes pour parvenir jusqu’à mes oreilles. J’ai essayé de les ignorer, mais c’était beaucoup plus compliqué que prévu. Les mots ne faisaient qu’accroître ma nervosité, je m’agitais sur mon siège comme si je cherchais à fuir les lieux. J’ai finalement rapproché mes mains de mes tympans pour réduire les bruits ambiants et me donner un instant pour me calmer.
Le bruit était légèrement atténué, mais ça ne suffisait pas vraiment. Mon état mental ne se dégradait plus, mais je ne parvenais pas à reprendre mes esprits. Mon regard s’est fixé sur un point, le sol à quelques mètres devant ma table, sans jamais s’en détacher. Mon avocat se trouvait juste à côté de moi. Il n’avait pas besoin de chercher plus loin pour comprendre que quelque chose n’allait pas. Je ne l’ai pas regardé dans les yeux, mais je le sentais graviter autour de moi, s’agiter auprès des vigiles pour faire taire les manifestations dehors.

Les dernières personnes ont commencé à s’installer pendant que je suis resté immobile sur mon siège, la tête penchée vers le bas, les oreilles masqués par mes mains. Mon avocat avait réussi à obtenir gain de cause et les cris des manifestations avaient commencé à se dissiper. Il avait posé une main sur mon épaule pour me confirmer que tout allait bien. Méfiant, j’ai doucement détaché mes mains en observant les alentours, comme une proie qui se sentait épié.

« Tout va bien ? » Mon avocat m’avait probablement posé cette question une dizaine de fois. Il n’y avait qu’à voir mes yeux, mon visage, la détresse que je ne parvenais pas à dissimuler pour comprendre que ça n’allait pas, du tout. Il déposa le communicateur sur la table pour la traduction.

« Oui. » mentais-je, parce que je n’ai pas le choix. Bon sang, qu’est ce que ça fait du bien d’avoir l’illusion de communiquer normalement. Mon communicateur m’avait manqué.

Mon avocat n’était pas réellement convaincu par ma réponse, à raison. Toutefois, il n’insista pas davantage sur la question et préférait se concentrer sur le procès qui n’allait pas tarder à commencer. Rose et Wintergreen se sont installés derrière moi pour me donner un soutien moral mais ils ne sont pas les seuls à être venu. Jason Blood est passé du côté spectateur après avoir témoigner la veille et il tenait personnellement, ce jour-là, à se tenir à mes côtés. Je l’avais suffisamment fréquenté pour sentir sa présence sans me retourner, il le savait. Le juge et les membres du jury sont arrivés dans la salle, la séance allait

« Joseph. » Sa voix parvenait à se faire entendre malgré le brouhaha ambiant. « Vous devez reprendre le contrôle de votre corps dès que vous vous sentez faillir. »

« Qu…Quoi ? »

J’ai essayé de me retourner pour lui faire face, mais les premiers coups de marteau du juge m’ont ramené de force vers l’essentiel. Jason n’avait pas rajouté un seul mot, espérant que le message soit passé. J’aurais préféré que ces mots aient plus de sens pour moi à ce moment-là, mais mon cerveau était embrumé et ne réclamer qu’une chose, un sommeil profond.

« Levez-vous. La Cour Pénale de l’état de Washington est à présent ouverte. Le juge William Alderman préside… » Le public s’est montré un peu plus dissident que la veille, le silence était un peu plus difficile à obtenir. C’est à croire qu’ils étaient aussi nerveux que moi. Le juge insista sur les coups de marteaux, me provoquant des sursauts que j’étais incapable de contrôler.

« Compte tenu des récents évènements qui se sont déroulés hier, ainsi que des manifestations qui se sont intensifiés à l’extérieur du tribunal, je serais intransigeant dans cette cour. Le moindre faux pas provoquera la suspension de la séance pour passer à un procès huit-clos pour le bien de tous. Me suis-je bien fait comprendre ? » Le juge patienta calmement quelques secondes, profitant de ce moment de répit pour trier les nombreuses feuilles qui polluaient son bureau. « Bien, nous pouvons commencer. La séance est ouverte »

« Monsieur le juge. » Mon avocat est intervenu immédiatement, ne laissant pas le procureur débuter ses accusations, il semblait confiant. « Permettez moi de faire un rapide résumé des faits que nous avons aborder sur les accusations de mon client ? » Le juge hocha la tête. « Hier, dans cette même cour, nous avions déterminé que mon client, Joseph William Wilson, ici présent ne souffrait d’aucune pathologie psychiatrique et était bien atteint d’une possession mystique depuis son retour parmi les vivants, il y a de cela deux ans. » Le juge acquiesça. « Nous avons également que mon client a rejoint les légions de Degaton contre sa volonté et que mon client n’était pas conscient au moment des actes dont on l’accuse… »

« …Objection votre honneur, nous n’avons jamais clairement démontrer que Monsieur Wilson était inconscient au moment pour tous les chefs d’accusations. Vos conclusions sont actives. »

« Objection accordée. »

« J’allais y venir, soyez patient. Pour accompagner les preuves qui montrent que mon client était loin d’être conscient de ses actes, nous vous avions confier une nouvelle preuve, les archives d’Anton Arcane récupéré par le directeur Palmer et le défunt Slade Wilson. J’ai entendu dire que cette preuve avait été analysé et décortiquer par la police. Avons-nous des nouvelles de cette preuve ? »

Le procureur a dégluti. Si mon avocat ne lui avait pas coupé la parole, il aurait pu dévier le procès de sorte que cette preuve soit oubliée et impossible à sortir, glissée sous le tapis. Maître Hoyt avait fait preuve de précaution en mettant directement les projecteurs sur celle-ci, il ne pouvait plus reculer.

« Concernant cette preuve… une équipe de la police scientifique a effectivement passé la nuit à l’analyser et… en a conclu qu’il s’agissait bien d’un rapport écrit de la main d’Anton Arcane. »

« Donc… une preuve recevable ? » Maitre Hoyt jubilait. J’aurais aimé pouvoir le rejoindre dans sa danse de la joie interne, mais je n’étais clairement pas d’humeur. Mon poing s’est posé sur ma joue pour retenir ma lourde tête.

« C’est une preuve recevable. »

« Pouvez-vous nous dire ce qu’elle contient précisément ? » demanda le juge. La question semblait réveillée l’attention du procureur qui semblait y trouver une échappatoire.

« A vous l’honneur, maître Hoyt. »

« Ce dossier regroupe les différents sévices qu’à subit mon client, les points forts et les points faibles du parasite, la création d’artefact capable de le contrôler ainsi que les différentes missions réalisées par ce même démon. »


« Pouvez-vous être plus précis, les membres du jury et moi-même n’avons pas eu l’occasion de voir cette preuve de plus près. Pouvez-vous nous décrire ces sévices ? »

« Je ne suis pas sû… » Mon avocat s’est tourné vers moi, il hésitait. Je n’avais jamais regardé ce document. Je ne me souvenais pas de ce qui m’était arrivé et l’idée de le découvrir publiquement devant tout le monde me mettait mal à l’aise. Il en était conscient, d’où son hésitation. Une autre émotion négative ne ferait que me détruire un peu plus mais il n’a pas réellement le choix. Pour mon innocence, le jury devait savoir, quoi qu’il en coute, je devais serrer les dents. « Mon client a subit diverses tortures, des sévices physiques et morales, coups et blessures, séance d’électrochoc, rituel de sang, nécromancien incluant vivisection. » J’ai caché mon visage sous mes bras, la nuque penchée vers le ciel. C’est dur. « …Privation de sommeil, de nourriture et cobaye pour de multiples drogues hallucinogène, sans compter la prise d’analeptique pour booster ses compétences et tester ses limites physiques. » Chaque mot était comme un coup de poignard dans mes côtes. « Ces sévices ont amenés mon client dans une détresse psychologique totale pour libérer son démon. C’est ensuite ce dernier qui a été contraint de suivre les ordres d’Anton Arcane. Vous pourrez trouver la liste des missions affecter à ce même parasite dans ce dossier ainsi que la liste des personnes corrompu par ses pouvoirs psychiques. »

« Mais êtes-vous certains que Joseph Wilson était inconscient lors de ses missions ? »

« Ne voyez-vous pas l’évidence ? »

« Je veux des preuves Maître Hoyt, des preuves que votre client n’est pas responsable de ses actes. Prenons un exemple. Qui vous dit que Monsieur Wilson n’était pas conscient de ses actes en Russie ? Cette mission d’ailleurs, ne figure pas dans ce même dossier. »

« Il n’y a pas beaucoup d’élements sur les évènements en Russie mais cela ne… »

« Et bien laissez-moi combler les trous du scénario, Maître Hoyt ? Nous avons un témoin qui était présent au moment des faits. Pouvons-nous le faire entrer ? »

« Bien, faites entrer le témoin. »


Cela ne présageait rien de bon, mais je n’ai pas eu le temps de prendre conscience de ce qui était en train de se dérouler devant moi. J’ai essayé vainement de me reprendre, d’oublier ce qui venait d’être dévoiler devant des centaines, des milliers de personnes. Cette déclaration n’avait fait que créer une nouvelle fissure dans mon mental déjà fragilisé par la journée d’hier et les médicaments. Malheureusement, Amy avait profité de cette occasion pour prendre la relève, lassé d’être un simple spectateur de cette vaste blague.

Hoyt s’était réinstallé près de moi, mais il n’avait pas remarqué le sclère de mes yeux qui s’était noircit. Amy était resté immobile, observateur en premier plan, la tête toujours baissée. Il sentait pourtant que quelque chose n’allait pas mais il pariait plus sur mes émotions. Des larmes s’étaient échappées de mes yeux avant que je ne perde connaissance. Amy ne s’était pas donné la peine de les essuyer et ses gouttes salées se transformèrent rapidement en larmes de colère.

Simon Culp a fait son entrée, réveillant mon parasite qui redressa progressivement la tête. Mes muscles se sont contractés sur la fureur, l’os de ma nuque a laissé échapper un craquement. Il n’a besoin que d’une seconde pour reconnaître l’un de ses tortionnaires. Sa haine s’est fait ressentir jusqu’au premier banc derrière moi. Jason Blood avait senti le coup arrivé.

« Joseph, est-ce que tout va bien ? » Pas de réponse, Amy l’ignora, l’homme a un mauvais présentiment. « Joseph ? »

« TOI. » la voix de mon démon irrita ma gorge et fit trembler tout le tribunal. Il s’est levé d’un bond. « TU RESPIRES ENCORE ? » Amy serra les poings et un simplement mouvement de poignet avait détruit la chainette des menottes et fracturé l’une de mes mains par la même occasion. « TU TE CROIS A L’ABRIS ? JE VAIS T’ARRACHER LES YE… »

Il aurait sauté au cou de ce dernier si Jason Blood n’avait pas été clairvoyant. Sa clairvoyance avait empêché une catastrophe, plaçant un seau de confinement sous mes pieds pour éviter qu’Amy n’aille plus loin que ma chaise. Ca n’avait pas calmer sa colère, bien au contraire mais, au moins, il ne pouvait faire de mal à personne, pas même Maître Hoyt.

« APPROCHES TOI. Viens te battre ! »

« Qu’est ce qu… Ce n’était pas prévu… »

« Joseph, reprenez le contrôle ! »

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Re: [LIBRE] « Procès de Joseph Wilson – La fin d’une ère. » ft. Nick Necro Lun 31 Oct 2022 - 8:57

La fenêtre ouverte laissait entrer le froid de la mi-saison. Son encadrement en P.V.C. marron dont le Soleil et la Lune avait décoloré l'extérieur soutenait péniblement le poids des bras d'un Nick Nécro qui observait l'horizon à la façon d'un explorateur de jadis devant l'immensité d'un monde inconnu à conquérir. Seule différence notable : lui connaissait le royaume dont il entamait l'errosion. Derrière ce panorama d'immeubles, de bureaux, de magasins, d'affiches publicitaires monumentales, derrière les silhouettes indistinctes de la masse malheureuse, derrière les lumières épuisées des rares voitures qui pouvaient encore circuler, au-delà des cris et des invectives d'une population à bout, loin de l'ombre des soldats de la garde nationale qui patrouillaient maintenant régulièrement dans les rues depuis les évènements de Métropolis, il y avait un monde rampant, un monde qui captait toute l'attention du sorcier.

Ce monde derrière le monde, la farce cachée au grand jour, la magie et ses praticiens, la magie et ses créatures... La vérité derrière les mensonges. Les manches retroussées de sa chemise froissée étaient ballotées par le vent matinal chargé de l'odeur des petits-déjeunés de ses voisins de palier. Œufs brouillés, lard, une pointe âcre de café bon marché. Son ventre se réveilla sous les assauts de ses narines.

Lâchant son mégot vers ce dehors déjà pollué, il se déplia de sa position et ferma la fenêtre. S'étirant comme après une longue rêverie, Nick s'assit paisiblement sur une chaise craquante à portée d'une misérable table où reposait une pile de journaux. Les nouvelles du monde n'étaient pas excellentes, ce qui, en soit, était une excellente nouvelle. Des magazines de modes et de loisirs créatifs ouverts achevaient de décorer ce bureau improvisé, toute lecture était bonne à prendre lorsqu'on en venait à s'ennuyer un peu. Après ses escapades nocturnes il n'avait pas eu le coeur à se coucher trop tôt, d'autant que ses voisins du dessus avaient eu des mots. De guerre lasse entre leurs cris et son esprit qui turbinait, il avait joué avec leur colère et leur ressentiment. Deux trois glyphes, un peu de sucre et beaucoup de soude.

A trois heures du matin, le silence était revenu, à quatre heure une ambulance déboulait, à quatre heure trente la police et maintenant il n'aurait plus de problème pour dormir. Un cadavre et une garde-à-vue venaient de vider les lieux. On ne devrait jamais laisser des couteaux à portée d'un couple furieux.

Enfilant ses chaussures de ville, il observa une légère éraflure sur leur cuir. Il passa un doigt dessus, sa pulpe jouant avec la petite balafre. Il grimaça. Nick était un piéton, un arpenteur, il marchait dans la ville, dans cet univers et une bonne paire de chaussures était indispensable, on devait en prendre soin. Soulevant son vêtement à hauteur d'yeux, il tourna d'un côté et de l'autre ce qui était une véritable blessure pour lui. Rien de trop grave, heureusement. Mais il devrait être prudent.

Ses pieds enfin glissés dans leur écrin protecteur, il fut interrompu dans son laçage par un SMS. Cet imbécile de proc'. Il lut l'étrange résumé ponctué de fautes de frappe et de problèmes de typographie propres aux machines qui cherchaient à réfléchir pour leur propriétaire en essayant vainement de deviner les mots qu'il voulait aligner. Il soupira d'aise en reposant son téléphone et acheva de lacer ses chaussures en sifflotant. C'était toujours agréable de découvrir l'effet de ces manœuvres par le regard d'un autre, il y avait quelque chose de gentiment grisant.

La chaise craqua lorsqu'il se leva. Un passage rapide dans la salle de bain pour regarder sa coiffure désordonnée qu'il n'arrangea pas vraiment d'un mouvement de main puis se saisit d'une veste noire qu'il enfila négligemment. Son pardessus acheva le tableau. Son ventre grogna. Bon sang, il allait devoir passer à un café. En attendant il devait rester du jus de fruit pour le calmer un peu.

Il plissa les yeux en regardant dans le frigo. Il poussa légèrement la tête coupée de la propriétaire légitime des lieux pour voir derrière, déplaça un morceau de bras et farfouilla dans les sachets de doigts pour enfin trouver, couchée, une bouteille de jus d'orange. Il l'ouvrit et but au goulot avant de la remettre, ça l'aiderait à tenir le coup.

Nick souleva sans peine un sac de sport qui émit un bruit indistinct et le porta à son épaule. Encore une journée qui nécessiterait un peu de préparation et de matière...

La porte d'entrée claqua. Dans l'immeuble, sur les paliers inférieurs, on commentait l'évènement de la soirée, chaque commère racontant avec toujours plus de détails fantasmés et glauques l'affaire. Nick passa à côté d'eux dans leur indifférence la plus totale. Un passage à la boîte aux lettres pour éviter que le courrier ne s'accumule. La lettre d'un petit fils qui envoyait des fleurs séchées à sa grand mère. Lisant les souvenirs de vacances de ce jeune homme coincé de l'autre côté des États-Unis, il détaillait l'écriture maladroite et les tournures puériles avec un sourire attendri. Poubelle. Trois pubs. Poubelle. Une lettre de la co-propriété. Poubelle. Rien de bien fameux.

Le café où il avait ses habitudes indiquait une liste toujours plus longue de boisson que l'on ne servait plus "faute d'approvisionnement". Bien joué Chevalier de "Gaïa". Heureusement il restait le bon vieux café de base. Toutes les conneries vanilles, fruitées, cacaotées et consort pouvait joyeusement disparaître. Effet collatéral positif : moins de fil d'attente. La vendeuse était une adolescente dont le regard pétillait de la joie d'enfin travailler. Début de carrière dans la désillusion. Elle parlait avec force énergie, souriait, s'intéressait à la foule de travailleurs qui venaient avant tout pour se réveiller dans le calme et sans avoir à nettoyer eux-mêmes une cafetière.

Lorsqu'il arriva à sa hauteur, il discuta volontier avec elle. "Louisa" affichait son badge. Alors que son café coulait, que son jus de fruit était pressé par une machine sans âme et que son beignet attendait dans son sachet qui devenait lentement transparent, il apprit qu'elle avait à peine 19 ans, qu'elle faisait des études d'architecture et qu'elle espérait pouvoir faire avec ses économies une année de césure en Europe pour travailler dans un foyer bénévole afin "d'aider le continent". Il lui parla brièvement des dispensaires du Sang Gelé, elle se montra enthousiaste, soulignant qu'ils avaient aidé sa famille après l'attaque de Gorilla Grodd à Central City. Il lui proposa de glisser son nom à l'occasion, elle lui donna avec son numéro sur un morceau de papier.

Au dehors, le Soleil avait percé la couche nuageuse qui avait un temps paressé au dessus de la ville, laquelle entrait dans son rythme de croisière.

Le procureur lui envoya un nouveau SMS, il n'avait pas trouvé sa serviette de notes. Puis un deuxième texto dans la foulée pour dire qu'il l'avait trouvé.

- Mais quelle tâche , jura Nick tout haut.

Remontant les avenues pour rejoindre le bureau de la "tâche", le sorcier se perdit dans la suite des évènements. Aujourd'hui était le moment d'empocher quelques gains, une sorte de journée pivot en somme où tout pouvait se jouer. Le procureur espérait toujours une condamnation, chose idiote et imbécile. Faire poireauter des années Joey et son démon devant une ligne verte n'était pas dans les projets de Nécro. La libération voulue par l'avocat de la défense pas d'avantage. Le mieux était l'entre-deux qu'il préparait de longue date. Il mûrissait l'idée comme un fruit frelaté, cachant sa dernière carte comme le couperet d'une guillotine. Il ne doutait pas que tout le monde sauterait de joie et de soulagement lorsqu'il la proposerait. Ils n'étaient juste pas encore prêts.

Dans sa petite promenade nocturne, il avait pu entendre d'une créature qui fréquentait l'Oblivion Bar que la nouvelle des trahisons de John avait fait quelques remous. Amusant. Ce n'était pour le moment qu'une vulgaire peau de banane vue comme un dégât collatéral, John avait sa réputation et pour le moment on plaisantait. Mais lorsque l'on découvrirait l'étendu des dommages, le rire s'effacerait aussi sûrement qu'un dessin dans le sable.

Une chose à la fois cependant. Le tour de John arrivait. Lentement mais sûrement.

Jetant son gobelet de café vide dans une poubelle, il découvrit l'entrée du bureau du procureur avec ce qu'elle avait de tags et de dégradation. Dans les locaux, on parlait de la mini-manifestation de la veille, il y avait des policiers un peu partout. Nick passa en saluant deux trois personnes et se retrouva dans sa petite pièce, isolé. Il essuya sa bouche un peu grasse de la dégustation de son beignet et s'assit. Pied sur une table, vautré plus qu'assit, il alluma la diffusion du procès.

On pouvait dire que le spectacle ne le décevrait pas.

***

Le procureur n'en revenait pas. Le taxi l'avait littéralement arnaqué sur le tarif, soi-disant que les prix montaient à cause des pénuries. De surcroît, il avait oublié sa carte de paiement professionnelle, tout était sorti de sa poche. Plus tôt il avait même perdu du temps à trouver ses documents dans son bureau augmentant d'autant la facture du taxi qui attendait en bas...

Il avait claqué sans ménagement dans un mouvement de colère et la portière s'était refermée sur son manteau. Heureusement il avait eu le temps de le décoincer avant que ce voleur de chauffeur ne parte en trombe en l'insultant.

Sa stupéfaction bouscula sa fureur. La vue des murs barbouillés de peinture, le cordon de sécurité déployé par la ville pour protéger la suite du procès et voir les employés municipaux en train de décrocher des mannequins l'estomaqua. Le poids du procès retomba bien vite sur ses épaules.

Le dos légèrement voûté après avoir montré trois fois sa pièce d'identité et argumenté avec la sécurité pour éviter une seconde fouille de ses affaires, il parcourut l'interminable chemin qui conduisait à la salle d'audience.

Heureusement, ses assistants avaient préparé son prétoire convenablement. Il trouva le conducteur de ses interventions, les nouvelles preuves apportées par la défense et leur analyse. Ce n'était pas bon du tout.

Son adversaire, qui se préparait un peu plus loin, lui adressa un léger signe de tête auquel il répondit plutôt maussadement. La salle se remplit peu à peu et le dénommé Joey Wilson arriva.

Le procureur avait des sentiments très différents sur ce jeune homme, c'était l'"homme à abattre" pour le bien de la Justice, ou en tout cas l'intrication d'intérêts politiques qui se lovaient derrière elle mais ça restait un jeune adulte qui avait vécu des choses terribles pour lesquelles n'importe quel homme serait tombé. Son travail, hélas, exigeait une empathie limitée pour les têtes qu'il devait faire tomber. Il représentait un ministère qui se voulait à la hauteur de l'enjeu géopolitique. L'intervention de Silver Banshee avait écorné l'image du gouvernement et de ses alliés, idem pour Beast Boy...

Son témoin du jour permettrait assurément de faire pencher la balance un peu plus vers la culpabilité.

Le juge entra, provoquant une levée unanime de l'assistance. Le procureur se cogna contre sa table.

Son introduction fut claire et sans ambages. Au moment où l'accusation allait prendre la parole, l'avocat de la défense fit une déclaration. Cette introduction, rapidement coupée par un procureur qui avait encore de la réserve annonçait la couleur de la journée : ce serait sport.

Le silence qui venait de s'abattre sur le tribunal était glaçant. Les révélations de la défense sur les tortures infligées à Joey Wilson avait fait cesser toute activité, sauf chez les journalistes qui, la nuque raide et le regard inquiet prenaient des notes consciencieuses.

- Je demande à la barre monsieur Simon Culp, avait déclaré le procureur.

Trembla alors, à l'arrivée du criminel qui avait toujours esquivé la justice, ne laissant jamais de trace de sa propre noirceur, la voix d'un Joey Wilson, pourtant muet. Le procureur qui s'était avancé pour mener son interrogatoire tourna instinctivement la tête vers l'accusé. Cette voix n'avait rien d'humain, elle portait en elle des modulations effroyables, une colère inextinguible.

Le jury eut un mouvement de recul et Nick décroisa ses jambes pour se pencher vers son écran et se délecter de cette arrivée inattendue mais bienvenue.

Au moment où Amy leva le corps de Joey, la police qui était dans l'enceinte resserra son cordon de sécurité et le procureur fit deux pas en arrière. Un hoquet unanime d'effroi balaya la salle lorsque les menottes volèrent en éclat. Soudainement, toutefois, le démon fut comme contenu, empêché de bouger.

Nick eut un sourire malveillant, colla ses yeux à l'écran pour distinguer quelque chose, une trace, un rituel, n'importe quoi. Il sauta par dessus sa table et ouvrit sans douceur son sac de sport. Il farfouilla dans divers conteneurs hermétiques et chercha une matière bien précise. Il ouvrit celle où se tenait un oiseau mort. Un pigeon pour être précis. Il prit ensuite une trousse où se trouvaient ciseaux et pinces. Un flacon d'huile essentielle de lavande, une pièce de vêtement blanche en laine, trois pierres de quartz blanc, une fiole de cendre humaine et enfin, un oeil et une marqueur noir.

Dans le tribunal, Simon Culp jouait. Connaisseur de la violence et du mal, il n'aurait eu aucun mal à se défendre, mais sa partition était claire : il était une victime innocente et fragile. Cane à la main, légèrement recroquevillé, il prit sa voix la plus aimable et la plus douce.

- Pitié Joey... pitié... supplia-t-il en se protégeant derrière des gardes.

Le procureur voulut prendre la parole pour faire évacuer l'accusé mais sa langue fourcha, les mots s'échappaient de sa pensée.

Nick, lui, traçait de sa main droite un glyphe étrange, une rosace des vents des royaumes magiques pour être précis, un glyphe qui passait les messages, indiquait les directions, mais pouvait aussi transporter magie et sort par delà les distances. Pour contraindre un démon, les options étaient nombreuses. Le mieux était généralement de piéger des vêtements mais ceux-ci avaient été soigneusement choisis, on pouvait lui faire ingérer une substances mais les repas de Joey étaient normalement sains. Restait l'option d'une entrave par piège.

Cendre humaine au premier septentrion, os d'oiseau au quatrième austral, extirpé avec la main gauche en proférant une incantation du troisième royaume, trois pierres de communication au septime occidental. Il versa l'huile selon un tracé précis et prit l'oeil humain dans sa droite qu'il tendit au-dessus de son symbole.

- Viria Zol... Leotercis Magner ! lança-t-il.

L'oeil s'enfonça dans la peaume de sa main droite et s'y lova comme s'il y avait toujours été à sa place.

Le rituel émit une légère onde magique qui se faufila jusqu'au tribunal. Il voyait comme s'il était présent. Il voyait Simon qui jouait sa comédie, le juge qui soulevait son marteau, le procureur abruti, l'avocat de la défense qui se tenait à distance, le jury pétrifié et un policier. Une arme au flanc, la main dessus, au cas où.

Il observa Joey de cette vaporeuse présence et distingua nettement un sort d'entrave, type magie démoniaque. Jason... très probablement. Un léger sifflement l'interrogea. Autour du procureur flottait une faible aura. Ah. Une malédiction. Mineure, mais une malédiction. Intéressant.

Nick ferma la main et le sort se rompit.

- Empêchez-le pitié ! suppliait Simon Culp. Je ne veux pas que ça recommence !

Le marteau du juge frappa alors son heurtoir.

- IL SUFFIT, tempêta le juge, j'ordonne la suspension de cette séance ! Le procès se tiendra à huis clos désormais ! Que l'accusé soit reconduit immédiatement à sa détention ! Son instabilité ne permet plus d'assurer la sécurité de chacun dans ce tribunal.

" Il est évident que ce cas dépasse de loin le cadre et les procédures judiciaires en vigueur jusqu'alors et si nous pensions pouvoir juger monsieur Wilson comme un criminel de droit commun ou international, nous atteignons les limites de cet exercice. Je demande donc au procureur et à la défense de me suivre pour délibérer de la suite des évènements et décider d'une façon raisonnable de gérer cette situation sans léser les droits du prévenu.

" Mesdames et messieurs les jurés, face à la situation inédite que nous vivons, nous vous ferons reconduire à vos chambres et vous ferons rapidement part d'une décision sur la suite.


Et il frappa de nouveau son heurtoir pour marquer la fin d'une séance qui aura, de mémoire de greffier jamais été aussi rapide.

Les gardes firent alors évacuer la salle, Simon Culp fut exfiltré en même temps que le juge. Joey serait le dernier à être évacué, la police ne savait cependant pas comment faire pour le maîtriser...

Faisant les cent pas dans sa petite pièce, Nick réfléchissait à tout allure. Il souriait comme un damné, voyant là l'occasion de marquer un grand coup dans la direction qui l'intéressait.

Il avait maintenant un joli petit levier pour allumer et éteindre la créature, ne restait qu'à en faire bon usage.

***

Une fois seul avec le procureur et maître Hoyt, le juge ne retint pas ses mots.

- Vous me mettez dans une position impossible ! hurla-t-il. Un gosse torturé et traumatisé jugé comme un criminel, possédé par un démon qui vient de montrer l'étendu de son pouvoir, mais vous imaginez ?! Expliquez-moi ce qui se passe ! Expliquez-moi comment nous allons régler ce merdier !

Il avait espéré que le témoignage sur les tortures permettent de sortir la tête haute de la situation, un homme traumatisé, hop, on le soumet à un traitement médical, suivi, libération, tout le monde aurait été content ! Mais non... non, il fallait que ce démon montre sa rage, sa puissance, effraie le jury et le public, fasse une esclandre ! ça rebattait les cartes.

- Nous devons continuer, mon témoin peut apporter la preuve de la culpabilité de Joey Wilson et...

- Vous vous attendez à quoi, que je l'envoie dans le couloir de la mort ?! s'emporta le juge. Après les révélations sur ses tortures ?! Mais vous êtes malade ?! Non, il va falloir régler ça plus dignement ! Vous avez une idée ?!

Le procureur eut alors un SMS qui déclarait une unique chose : "Négociation".
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[LIBRE] « Procès de Joseph Wilson – La fin d’une ère. » ft. Nick Necro 386562Rien
Re: [LIBRE] « Procès de Joseph Wilson – La fin d’une ère. » ft. Nick Necro Sam 5 Nov 2022 - 23:53

« Procès de Joseph Wilson – La fin d’une ère. »

[ LIBRE ] ft. Nick Necro



_____Il n’a fallu qu’un clignement d’œil, des paupières lourdes, un simple manque d’attention pour que le cauchemar s’éveille. Amy avait une connaissance limitée en ce qui concernait la justice chez les êtres humains, il ne s’en souciait pas. Simon Culp a été la goutte d’eau qui avait fait déborder la haine grandissante de mon parasite. Il avait déjà commencé à montrer des signes d’impatience. Il ne comprenait pas pourquoi j’étais prêt à mettre ma vie en jeu. Des tas de criminel ont évité la peine de mort en passant leur vie à cavaler, ce n'est pas fait pour moi. Ne suis-je pas censé être le mouton blanc de la famille ? Avnas trouvait ça pathétique, faible mais il répétait ça tellement de fois que j’avais fini par ne plus être impacter par ses insultes à mon égard.

Amy a profité de cette petite ouverture pour prendre possession de mon corps et tenter d’assouvir ses pulsions vengeresses. Jason Blood avait heureusement prévu le coup avec un cercle de confinement autour du bureau de l’accusé, empêchant le démon de s’en prendre à Simon. Ce dernier est resté ancré dans son rôle de petite victime innocente, un comportement qui ne faisait qu’énerver davantage mon parasite. Il n’est pas un innocent, encore moins une victime et il était le seul à pouvoir témoigner contre Culp. Qui pourrait croire la parole d’un être démoniaque dont le royaume est synonyme de mensonge et de trahison ?
Sa frustration ne fait que grandir pour se transformer en véritable bombe à retardement. Mon avocat s’était éloigné d’un pas, par peur d’être agresser. Jason observait la scène de loin, espérant probablement que son piège tiendrait le coup. Malheureusement, il n’a pas empêché Amy de laisser échapper une première onde psychique qui déstabilisa physiquement les personnes qui se trouvaient trop près de lui.

« TU N’AS MÊME PAS LES COUILLES DE MONTRER QUI TU ES REELLEMENT ! »

Le juge est dépassé par les évènements et ordonne l’évacuation de la salle. Le témoin, pétrifié par l’apparition soudaine d’Amy est le premier à être exfiltrer hors du tribunal. Il ne peut pas le laisser s’échapper, il n’a pas eu le temps de se venger suffisamment sur cet homme. Il laissa échapper une nouvelle onde psychique en espérant qu’elle atteindrait sa cible, mais il était bien trop loin de lui. Le sol a tremblé sous ses pieds, mais ça ne l’a pas empêché de quitter la pièce. Le public derrière moi en avait profité pour évacuer très rapidement la salle, certains plus paniqué que d’autres. Ma famille était restée à mon chevet et Jason était le seul à se décider pour se rapprocher de moi. Il avait prédit que la situation allait dégénérer et il avait tout fait pour éviter le scénario catastrophique.
Jason a l’habitude des démons et Amy était loin de l’effrayer. Il s’est approché de moi pour être le seul à prendre le risque de passer sa main à travers le cercle de confinement. Noyé par la frustration, Avnas comptait bien s’en prendre à la première personne qui avait le culot de s’approcher trop près de lui. Heureusement, Jason est plus rapide et s’est permis de poser la paume de sa main sur mes sinus pour déclencher quelque chose d’improbable.

« Tu n’as rien à faire dans ce tribunal, démon. » rétorqua froidement Jason avant que mon corps ne se liquéfie sur place.

Mes yeux se sont révulsés. Le démonologiste avait remarqué qu’ils avaient retrouvé un aspect normal. Jason m’avait rattrapé juste avant que mes jambes m’abandonnent lâchement. J’avais retrouvé mes esprits mais j’éprouvais beaucoup de difficulté à garder mes paupières ouvertes. J’ai laissé échapper un premier gémissement, quelques vertiges qui m’ont désorienté avant qu’une vive douleur prenne le dessus au niveau de mes poignets. C’est rouge, le sang s’écoulait à travers le métal froid des menottes brisés et de ma chair plus pâle que la mort. L’un des poignets est probablement fracturé au vu de la force et de la violence d’Amy.
J’ai essayé de garder mes paupières ouvertes lorsque ces mains se sont posées sur ses épaules pour m’éviter de m’écrouler sur le sol. Les dernières personnes ont eu le temps d’être évacué durant les quelques secondes où j’essayais de retrouver le contrôle de mon corps et de mon esprit. Jason m’a demandé si tout allait bien, je n’ai pas su lui répondre dans un premier temps mais le démonologiste parvient à discerner quelques mots.

« ...Je ne veux pas retourner là-bas. » Mais avais-je réellement le choix ?

J’ai senti des mains méfiantes se poser sur mes avant-bras pour me guider vers la sortie du tribunal. Je ne tenais pas debout, ils l’avaient ressenti mais avaient mis du temps avant d’enrouler mes bras autour de leur nuque pour m’aider à tenir debout. Jason leur a bien demandé d’être prudent, qu’il avait éloigné le démon mais qu’il était susceptible de revenir à n’importe quel moment. Amy est imprévisible, il attendait toujours le bon moment pour sauter sur sa proie mais il n’en fera rien, grâce à Jason.
Les ordres du jury sont respectés à la lettre. Je n’ai pas l’esprit assez éveillé pour comprendre ce qui était en train de m’arriver. J’ai laissé mes jambes molles suivre le mouvement des deux gardes qui m’encerclaient et me guidaient jusqu’au point de rendez-vous. Les hommes parvenaient tout juste à me faire tenir debout sur ma chaise. Par crainte d’un nouvel éveil de mon parasite, je faisais de mon mieux pour rester éveiller, laissant échapper quelques gémissements de douleur, quelques mouvements au niveau de mes extrémités. J’ai eu le droit à de nouvelles menottes qui semblaient bien plus solides que les précédentes, à moins que ça ne soit juste mes forces qui me quittaient.

Devant moi, j’entendais un brouhaha. Je ne parvenais qu’à discerner des silhouettes, celle de ma sœur qui s’était approché de moi pour me demander si tout allait bien, qu’est-ce qu’il s’était passé ? Je ne pouvais pas lui répondre grand-chose, moi-même je ne comprenais pas ce qui était en train de m’arriver. Rose n’avait pas le droit d’être ici, Wintergreen non plus mais il voulait être certain que tout allait bien. Mon avocat les avait guidés jusqu’à moi pour se tourner vers les gardes qui préparait mon exfiltration.

« Si vous croisez les médecins qui prennent en charge mon client, j’exige d’avoir un rapport détaillé sur l’état de santé de mon client actuel. Prise de sang, de tension, mesure de l’activité cérébrale, j’ai besoin de tout savoir… »

« Les médecins sont simplement là dans le but de maintenir votre client calme et inoffensif, rien de plus monsieur Hoyt. »

« Et c’est bien à cause d’eux si la situation à dégénérer. Je veux ce rapport, quoi qu’ils en disent. » grogna mon avocat. « Les responsables de ce qui s’est passé le paieront. » Il se retourna vers moi. « En attendant, tâchez de vous reposer un peu, je m’occupe du reste. »

« On doit rester avec lui. » grogna Rose. « C’est quoi cette justice de merde, là ? On vous a prouvé que Joseph est innocent, c’est pas lui qui a essayé de tuer ce crétin. »

« Je suis désolé Madame Wilson, je ne peux rien faire contre cette injustice. »

Mes paupières se sont baissées pendant quelques secondes, c’est le trou noir. J’ignore ce qu’il s’est passé durant ces quelques minutes où lutter contre le sommeil était devenu mission impossible. Les gardes avaient profité de ma somnolence pour m’embarquer dans la fourgonnette blindée. Lorsque j’ai pris conscience que je m’étais assoupi, j’ai utilisé mes dernières forces pour redresser mes paupières. Ma vision était encore trouble mais j’arrivais à distinguer les cinq hommes qui gravitaient autour de moi. J’avais été laissé sur un des bancs de la fourgonnette, allongé sur ce dernier entre deux hommes peu sereins. Je ne suis pas empathe, mais je pouvais ressentir leur anxiété malgré mon manque de lucidité.
Mon regard vide s’est baladé aux alentours vers chaque silhouette qui m’observait avec une grande méfiance. Il craignait que je leur saute dessus, à tout moment. Ils avaient raison d’avoir peur, dans un sens, mais Amy n’est pas prêt de revenir avant plusieurs heures. J’entends un nouveau brouhaha peu audible.J’ai essayé de me concentrer un peu plus pour comprendre ce qu’ils se disaient. Des paris stupides, des défis pour me provoquer, j’étais trop faible pour comprendre le sens de tous ces mots et à force de puiser dans mon énergie vitale, j’ai fini par m’évanouir de nouveau.

Lorsque j’ai retrouvé connaissance, j’étais déjà arrivé à destination. Le garde que mon avocat avait interpellé quelques heures auparavant avait fait remonter ces exigences jusqu’au médecin du bâtiment qui me retenait captif. La nouvelle ne semblait pas l’enchanter ce dernier, pas après avoir entendu ce qu’il s’était passé au tribunal. Il avait la sensation de ne pas avoir le choix.
Il m’avait observé pendant toute ma détention dans ma cellule. J’avais été allongé sur mon lit et je n’avais pas bougé depuis. Mon regard était aussi vide que la mort et se baladait faiblement lorsque j’avais retrouvé assez de force pour redresser mes paupières. Qu’est ce qui s’est passé ? J’ai essayé de nous sortir du merdier dans lequel tu nous as foutu. C’est une véritable mascarade. Ce n’est pas ce qui s’est passé. Amy fronça les sourcils, même lui avait compris que mes paroles n’étaient pas cohérente et que mon esprit était embrumé. Tu ne comprends rien, hein ? Je voulais juste que ça cesse. Je sais pas ce qu’ils t’ont donné, mais t’es complètement à l’Ouest gamin. Je ne comprends pas… ce qu’il s’est passé.

Le médecin avait attendu le meilleur moment pour réaliser les examens de santé demandé. Alors que j’ai essayé de reprendre mes esprits en essayant de communiquer avec Amy, j’ai senti une seringue entrée dans mon bras, une sensation qui m’a tout de suite emporté dans un mouvement de panique. Mon instinct a parlé et a commencé à se débattre contre une force qui lui paraissait menaçante. Ils se sont mis à plusieurs pour m’épuiser et j’ai fini par manquer d’énergie. J’ai fini par perdre connaissance quelques secondes plus tard. Le médecin a profité de ce calme pour terminer ses examens sur moi avant de me laisser dans mon sommeil profond. Son cœur frappait violemment sa poitrine, imaginant qu’il avait probablement frôlé la mort et qu’il ne devait pas traîner davantage dans ma cellule. Pourtant, de visage, j’étais loin d’être le monstre qu’on décrivait. J’ai fini par trouver le sommeil, un sommeil calme qui permit aux gardes et aux médecins de souffler pendant quelques heures.



Maître Hoyt avait été convoqué par le juge dans son bureau. Il avait à peine eu le temps de recevoir par sms les débuts des résultats des prises de sang de son client, comme il l'avait souhaité. Le juge lui avait donné un moment de répit, à lui et au procureur avant de reprendre une séance à huis clos. Le procureur était déjà présent et l'avocat avait à peine le temps de refermer la porte d’entrée que le juge était déjà en train de le sermonner. Tout comme beaucoup de monde dans ce tribunal, ils étaient complètement dépassés par les évènements et Amy n’avait fait qu’enfoncer le clou.

« Monsieur le juge, ce qu’il s’est passé avec mon client dans le tribunal n’aurait jamais dû se produire. » affirma Hoyt en scrollant avec le bout de son doigt le rapport qu’on lui a envoyé. « Mon client est capable de retenir la créature qui l’habite. J’ai demandé à recevoir son bilan sanguin les résultats montrent que Monsieur Wilson a reçu une forte dose de sédatifs et de neuroleptiques beaucoup trop importantes. »

« Ce sont des produits nécessaires pour protéger la… »

« Ce que vous venez de faire, monsieur le procureur, c’est justement le contraire. Vous avez empêché mon client de se défendre et par ce fait, cette créature a pu facilement prendre le dessus et faire courir un risque à toutes les personnes présentes dans ce tribunal. »

« Je… » le procureur ne sait pas quoi dire, c’est comme s’il n’était pas réellement conscient de ce qu’il avait fait endurer au pauvre Joseph pendant ces deux jours. « Je n’ai fait que suivre les recommandations. Ne me rejeter pas la faute. »

Il tentait de se défendre, rejetant la faute sur Zaren sans pour autant prononcer son nom mais ça ne suffisait pas pour Hoyt. Son regard était glacial, ses pupilles des canons de fusil près à faire exploser la tête de son adversaire. Il avait fait passer son client pour un monstre, en plus de mettre en danger des civils. L’idée que tout cette histoire soit un coup monté organisé par quelqu’un qui se sert du procureur comme bouc émissaire avait commencé à germer dans son esprit, mais qui pouvait bien être le responsable ? A qui cela pouvait bien profiter ? Les théories du complot, ce ne sont pas dans les habitudes mais il garde cette idée dans un creux de son esprit.

« Alors qui ? Qui a réclamé la sédation de mon cl… »

« Je comprends votre tourmente et l’enjeux de ce sujet, maître Hoyt mais j’aimerais que l’ont revienne sur le cas de votre client. Nous nous occuperons de cette histoire plus tard. » Sa voix est ferme, presque glacial mais le juge montre néanmoins un léger intérêt pour cette histoire de sédation.

« Je… oui très bien monsieur le juge, veuillez m’excuser. » Le procureur a profité de ce moment pour reprendre la main.

« Monsieur le juge, nous connaissons très bien les agissements de Degaton et de ses généraux. Le fait que l’accusé est subit des tortures est un fait, mais cela n’apaisera pas la douleur des victimes. Vous ne pouvez pas négligez ce détail. Si on considère Joseph Wilson comme une victime, nous risquerions de provoquer des tensions internationales. De plus, vous n’avez pas réellement prouvé que votre client n’était pas conscient de ses actes lors de ses missions en Europe. Mon témoin peut vous prouv… »

« N’est-ce pas évident ? Etes-vous prêt condamner un innocent ? Mon client n’est pas coupable, vous le savez très bien. C’est la créature qui le hante qui intéressait Degaton et je l’ai prouvé avec ma nouvelle preuve. »

« Je suis d’accord avec Maître Hoyt. Cette histoire est… particulière et nous devons la traiter comme telle. Nous ne pouvons pas juger la créature qui habite son corps et nous ne pouvons pas donner des sanctions aussi sévères à un homme innocent. »

Le procureur grinça des dents, le juge est du côté de l’avocat en prenant pitié du pauvre Joseph Wilson. Malheureusement, ce huis-clos ne lui permettait pas de prendre l’avantage. Le public était de son côté et son absence lui fait prendre conscience qu’il était désormais seul contre tous. Son téléphone se mit à vibrer, il se permit d’y jeter un coup d’œil pendant que le juge et l’avocat était en train de sceller leur alliance. Négociation. Qu’est ce qu’il essayait de dire par là ? Il se retrouvait seul face à un mot qui voulait tout et rien dire dans son esprit. Il devait improviser avec ça rapidement, très rapidement, car les deux hommes commençaient à le fixer, attendant une réponse concrète.

« Je… heumm… Admettons. Admettons que votre client est innocent, comme vous le dites, mais que la créature est coupable. Si les experts mystiques n’ont pas été capable de trouver des moyens concrets de s’en séparer, nous pouvons toujours plaider la folie. Il ne sera pas tenu responsable de ses actes et il envoyer dans un endroit spécialisé. »

« Vous voulez que je vous laisse condamner mon client à être interné toute sa vie dans un hôpital psychiatrique ? »

« C’est un bon comprom… »

« Il est hors de question que je condamne mon client à un destin aussi tragique. Sa place n’est pas là-bas et vous le savez. Il ne sera pas soigné comme il le mérite et je refuse qu’on le considère comme un homme atteint de démence. »

« Il est vrai qu’enfermer Monsieur Wilson dans un établissement psychiatrique ne fera que mettre en danger les employés et les patients. Ces endroits ne sont pas formés pour les cas de victime de malédiction mystique. »

« Pensez-vous que nous avons le choix ? Avez-vous une autre solution qui ne provoquerait pas un désastre médiatique ? »

« Mon client est innocent. » Mon avocat se montrait ferme, hors de question de céder alors qu’il semblait être dans une bonne posture. « Je demande son acquittement. »

« Même si votre client est innocent, vous ne pouvez pas nier le fait qu’il n’est pas entièrement capable de contrôler le démon qui le possède. Aucun établissement mystique ne voudrait d’un homme comme lui. »

« Ce dont à besoin Monsieur Wilson, c’est d’être entouré de personne compétente dans le domaine, non ? Nous devons nous assurez que cette histoire ne se reproduise pas. » Il semblait avoir une idée derrière la tête.




Ray Palmer
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Situation : Ray n'est plus un super-héros du quotidien, qui lutte contre le crime chaque jour. Il assume cependant une vocation d'aventurier, de super-scientifique... et même de super-héros, mais orienté sur la science et les mystères. Il retrouve ses super-pouvoirs, après avoir réutilisé la bio-ceinture. Habitué au "petit", il entend désormais lever toutes les interrogations sur les détails troublants du monde et de l'Histoire, notamment après avoir découvert des volumes de l'étonnant Guide Planetary. En parallèle, il dirige toujours la Justice Academy, renommée Titans Academy, qui forme des super-héros novices, et aide ceux qui le demandent.
Localisations : Ivy Town.
Inventaire : Vêtements souples de technicien scientifique. Veste bleue, avec nombreuses poches contenant des objets miniaturisés, qu'il peut agrandir selon les besoins. Bracelet au bras, donnant accès à des systèmes informatiques mais aussi à des portails du Microvers (pour voyager plus aisément sur Terre) et de la Time Pool (permettant de voyager dans le Temps).
Combinaison d'Atom, avec micro-ordinateur intégré et relié aux systèmes de la Titans Academy et des logiciels de Ray Palmer. Bio-ceinture intégrée, gadgets divers rapetissés pour qu'il les agrandisse via la technologie d'étoile naine blanche. Masque de protection, défenses et armes essentiellement non-mortelles.
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[LIBRE] « Procès de Joseph Wilson – La fin d’une ère. » ft. Nick Necro 386562Rien
Re: [LIBRE] « Procès de Joseph Wilson – La fin d’une ère. » ft. Nick Necro Lun 7 Nov 2022 - 16:04

Le temps passe. Les heures, aussi.
Les jours, surtout.

Ray Palmer est venu soutenir Joseph Wilson dès le début de son procès – et il a essayé d’être présent, actif.
Il a essayé d’aider Raven, quand celle-ci a utilisé ses formidables pouvoirs pour absorber les effets de ce que Jericho, hélas, subissait.
Il a, aussi, tenté d’utiliser ses connexions, ses connaissances pour faciliter l’évolution du procès pour Joey ; sans grande réussite, à ce jour.

Le temps passe, alors. Les heures, et les jours.
L’ancien Atom… ne peut tout suivre.

Ses obligations au sein de la Justice Academy, mais aussi sa fonction de professeur à l’Université d’Ivy Town l’occupent, grandement.
Ainsi que les… petites activités annexes, qu’il suit encore.

Ray n’est donc pas toujours là – mais il vient, quand même.
Il vient passer une tête.
Il vient aider, au moins moralement.
Et il surveille ! Avec les chaînes d’information, et quelques envoyés pour tout suivre.

Il va suivre, oui. Il va surveiller.
Il va aider ; au moins moralement.

Il ne lâche pas Joseph. Il ne le lâchera pas.
Jamais.
Même si…

Même si les temps s’annoncent durs. Hélas.

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Re: [LIBRE] « Procès de Joseph Wilson – La fin d’une ère. » ft. Nick Necro Jeu 1 Déc 2022 - 11:22

- Allons Simon, détends-toi, réconforta Nick Nécro en versant un verre de bourbon à Culp qui fulminait dans son coin.

- Me détendre ? Le même genre de conseil que "Mais t'inquiètes, Joey est maintenant inoffensif" ? grinça Culp en prenant le verre.

Au milieu du décorum suranné de la chambre d'hôtel du témoin, le visage de Nick arborait un sourire qui se voulait réconfortant ; il se contentait, en vérité, de travestir toute la satisfaction qu'il éprouvait à voir ce nabot râler et le plaisir futur qu'il aurait à l'enlever de l'équation. Culp portait en lui toutes les caractéristiques du traître et l'occultiste ne pouvait pas se permettre de garder un tel électron libre... libre.

Simon leva le coude et ne le rabaissa qu'au moment où il pouvait voir le fond de verre parfaitement sec.

- Je comprends tes réticences, reprit paisiblement le sorcier. Nous connaissons tous deux l'adage "Reminicit Pacet Rezak Fora Laerk".

Simon eut un léger vertige et se posa dans un fauteuil proche. Son front commença à suer et il tira un mouchoir de son veston pour essayer d'éponger le liquide mais se ravisa. A la place, il le porta à l'une de ses narines qui saignait. Il leva deux yeux horrifiés vers Nick qui venait de poser une main sur son épaule.

- Cette histoire est un sacré merdier, continua Nick en regardant droit dans les yeux cet homme qui le fusillait du regard. Il s'y joue tant de choses, tant de... enfin... ce n'est plus vraiment ton problème. Tu étais une belle pièce, un beau clou mais tu sais ce qui arrive au clou Simon ?

Simon eut la lèvre qui trembla alors que sa compréhension ne parvenait plus à contrôler son corps.

- On l'enterre avec le cercueil.

La parole dite sans un sourire et le regard si doux devenu si glacial acheva de tétaniser Culp.

- T'as toujours été une belle ordure Simon, ne te prends pas pour une victime. T'as vécu en torturant, en tuant, en trompant... C'est bien normal que tes derniers moments sur cette Terre soient le moment de la facture.

La main de Nick secoua l'épaule de sa proie comme pour lui dire "Pleure pas, c'est la vie".

- Mais tu sais ce qui peut te sauver mon grand ? demanda-t-il avec un sourire en coin. Le Pardon... et je vais t'offrir l'occasion unique de l'obtenir.

Et, heureux de lire de l'effroi quelque part sous ce corps qui n'attendait que ses ordres, Nick rit.

***

- Ne nous faites pas languir, insista le juge à l'adresse du procureur. Où voulez-vous en venir.

Le procureur passa une main sur sa veste pour se donner un peu de contenance, après tout, il récupérait la maîtrise de la situation. Hoyt était furieux et il aurait été bien incapable de commenter les choix et les idées de Zaren. Mais ce type l'avait visiblement fourré dans une sale situation, c'était la moindre des choses de lui renvoyer l'ascenseur. En plus... quelque chose l'aiguillait sur cela, des bribes de conversations avec le magicien, de petits commentaires. Souvent il lui avait dit "J'ai l'habitude de ces cas" ; "j'ai déjà géré ben pire" ; "Vous savez, souvent ce qu'il leur faut, c'est de l'accompagnement". Autant de petites litanies qui devaient former une harmonique plus vaste et qui convergeait vers ce moment fatidique.

Nick se mit au volant d'une voiture tandis que Culp s'installait sur la banquette arrière, comme ailleurs. Son cerveau lui hurlait de fuir mais son corps obéissait aux ordres de son nouveau maitre. Ce n'était pas un contrôle mentale, pas plus que du vaudou, c'était une puissante suggestion qui passait par le lien étrange que Simon avait avec les Darklands, comme si les ténèbres n'étaient plus que des fils que Nick manipulait à sa guise.

Le procureur s'assit paisiblement, comme pour donner plus de corps à son annonce.

- Puisque la condamnation et la relaxe sont deux options très difficilement acceptables, il nous reste un entre-deux qui pourrait satisfaire tout le monde.

Nick entra dans un tunnel de New York. Clignotant à droite, passage dans un tunnel d'entretien, une formule, un portail s'ouvrit et il sortit dans un autre tunnel de maintenance situé... à Gotham City. Clignotant à gauche et direction... Arkham.

- Comme vous le savez, nous avons dû faire appel à de nombreux occultistes et démonologistes pour tenter de comprendre le plus possible le cas Wilson avant d'entreprendre ce jugement et les rapports ont été nombreux. Aucun n'ont été aussi précis et complets que ceux d'un occultiste nommé Zaren Zara...

Un garde s'abaissa pour regarder les deux hommes qui se présentaient à l'accueil de l'asile. Il voulut vérifier avec la direction qui était ce grand escogriffe qui se présentait à l'accueil pour rencontrer Joey Wilson accompagné d'un nain à l'air hagard et le regarda droit dans les yeux. Une erreur. Quelques secondes plus tard, la grille se refermait alors que Simon pénétrait seul dans l'institution. Le garde salua brièvement Nick qui restait en voiture en lui lançant un "Bonne journée monsieur Blood" avant de retourner à son poste. Jason avait choisi de s'impliquer dans cette affaire, mettant en danger les plans de Nick, il était bien naturel qu'il fasse parti des dommages collatéraux... et il fallait bien éviter que la tutelle ne lui revienne.

- Si l'on peut reconnaitre les interventions réussies de Jason Blood, ce dernier n'est pas digne de confiance du fait des mystères dont il entoure sa personne, là où monsieur Zaren s'est montré très ouvert. C'est une personne en laquelle le ministère public a pu avoir confiance, continua le procureur en cachant le fait que l'idée des neuroleptiques venait de lui.

Simon, comme un automate, marchait dans l'immensité de l'institution, passant parmi les visiteurs et les équipes de soins qui étaient nombreuses à cette heure de la journée. Dans sa voiture, Nick patientait en sifflant un air interdit dans cette dimension. Un air qu'entendait parfaitement Culp tandis que son corps le trahissait abominablement.

- Monsieur Zara m'a parlé de la possibilité de "marquer" un individu, une sorte de collier de probation magique qui permettrait à un tuteur de s'assurer que monsieur Wilson n'utilise pas à tort ses capacités et que le démon reste parfaitement tranquille. Jusqu'à ce qu'une solution plus satisfaisante soit trouvé, comme un exorcisme ou autre...

Culp monta quelques marches et se retrouva devant deux gardes qui lui demandèrent ce qu'il faisait là. Aucune réponse. Le criminel souleva ses deux mains potelées et des vrilles ténébreuses vinrent égorger les gardes. Le criminel enjamba leurs cadavres tandis qu'une volute noire récupérait un passe de sécurité qui pendait pathétiquement au dessus de la mare de sang qui se formait et ouvrit la porte qui menait au couloir où se situait la cellule du possédé.

- Nous ne pouvons pas laisser Joey Wilson dans une simple liberté, il est trop dangereux. Nous devons assurer à la population que la créature qui le possède sera sous parfait contrôle. Je pense qu'il s'agit là de notre meilleure option.

La porte de la cellule de Joey Wilson se déverrouilla. Simon fut quelques pas à l'intérieur. Son esprit cherchait tous les moyens possibles pour retrouver le contrôle mais les pas se succédaient impitoyablement tandis que le son strident des sifflements de Nick l'accompagnait comme une ode funèbre.

Il ne dit rien. Ses pieds s'arrêtèrent devant le jeune homme.

Pas un mot, mais ses yeux ne quittaient pas Joey Wilson. Il savait ce qu'il risquait...

Et tandis que Nick envoyait à l'abattoir Simon, le procureur acheva son petite plaidoyer.

- Il est nécessaire que l'État puisse assurer au reste du monde que nous savons gérer ce genre de cas, que nous avons des hommes et des femmes de confiance capables de les protéger. Joey Wilson, quoi que l'on puisse en penser, divise, sème malgré lui peut-être, la peur et l'inquiétude autant que la pitié et la compassion. Nous ne pouvons pas laisser les États-Unis et encore moins la foi chrétienne qui forme nos racines être mis en péril par un cas comme celui-ci.

" L'Europe ne comprendra sûrement pas complètement, mais une interdiction de quitter les frontières de l'Amérique et une probation avec tutelle formeraient un tout cohérent qui satisferait tout le monde.


Le juge se tint silencieux, pensant le pour et le contre de cette proposition.
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[LIBRE] « Procès de Joseph Wilson – La fin d’une ère. » ft. Nick Necro 386562Rien
Re: [LIBRE] « Procès de Joseph Wilson – La fin d’une ère. » ft. Nick Necro Sam 3 Déc 2022 - 16:48

« Procès de Joseph Wilson – La fin d’une ère. »

[ LIBRE ] ft. Nick Necro



_____Hoyt avait réussi à convaincre le juge d’une part de mon innocence dans cette affaire, mais il fallait encore avoir le dernier mot dans cette histoire. Malgré le chaos que le démon avait provoqué par sa simple présence, le procès était toujours d’actualité, mais il avait été restreint. L’avocat se montrait ferme quant au sort qui m’était réservé. Le juge avait laissé le procureur introduire son idée, un semblant de compromis entre les deux pour satisfaire tout le monde. Hoyt s’est montré attentif à la proposition et il laissa son adversaire étaler toute son argumentation. Un regard fermé croisa le procureur qui essayait d’ignorer cette pression qu’il sentait sur ses épaules. Un procès, c’est également un jeu de dupe, il faut faire croire à son adversaire qu’il a toutes les cartes en mains avant de contre-attaquer. Certains mots émit par le procureur chatouillait les oreilles de l’avocat.

« La manière de faire de Monsieur Zara, celle que vous décrivez rappelle beaucoup trop les traitements que mon client a subi en Europe. Pensez-vous réellement que mon client va accepter d’être traité comme il l’a été là-bas ? Vous négligez l’impact psychologique que cela a généré chez mon client. »

« Non, vous vous tromper. Il n’y aucune violence derrière les méthodes de Monsieur Zara. Il s’agit de surveillance, de contrôle et d’apprentissage. Pourquoi y voyez-vous de la malveillance ? »

« Vous n’avez pas chercher à entendre raison lorsque je vous dis que mon client n’est pas lié aux accusations qu’on lui porte. Il y avait des hommes derrière mon client, des ordres que seule la créature qui vit dans ce corps a décidé d’exécuter. Mon client est à peine un pion dans cet échiquier et vous le savez, mais vous vous efforcez à essayer de le condamner. »

« Cette histoire dépasse le cas de votre client. J’essaye justement de trouver un bon compromis pour permettre à tout le monde d’y trouver son compte. Avez-vous une meilleure solution à nous suggérer ? »

Hoyt est resté muet. Malheureusement, c’était probablement la seule solution peu contraignante qu’il pouvait obtenir de la part du procureur. La situation était délicate et faire acquitter son client n’allait faire qu’attiser la haine du grand public et détériorer les relations internationales avec l’Europe. Même si l’avocat est conscient que cette solution restera la seule proposition décente, il tenta tout de même de négocier de nouveau.

« Zaren Zara ne connaît pas mon client. Le mêler à une présence familière comme Monsieur Blood qui a veillé sur lui pendant plusieurs mois, le directeur Palmer est également un meilleur candidat pour superviser la tutelle de mon client. »

« Je ne cherche pas à satisfaire votre client, Maître Hoyt. Comprenez-le, je cherche à rassurer l’opinion publique et les victimes des pouvoirs de votre client. Vous n’avez pas votre mot à dire sur cette histoire. »

« Je pense en avoir assez entendu. » Le juge s’est permit d’intervenir pour rappeler aux deux hommes qu’il était encore présent, dans cette pièce. « Il est clair que nous ne pouvons pas prendre cette décision seule. Ce sont les membres du jury qui prendront la décision finale. » Il commença à ramasser les preuves de chacun, contenu dans deux dossiers différents, tous deux bien remplis. « La décision sera rendu lorsque le jury aura délibéré. Votre parole sera entendue. » Il leva les yeux vers Maître Hoyt. « Nous attendrons, bien évidemment que Monsieur Wilson ait reprit ses esprits pour entendre sa sentence. »

« Bien merci, Monsieur le Juge. »

« Cela va de soit Monsieur le Juge. »



Un cliquetis au milieu d’un silence de mort réveilla le démon qui m’habitait. Mes paupières se sont relevées d’un bon, laissant apparaître le fond de mes yeux noircit par la présence de cet être mystique. Je suis trop sonné pour reprendre mes esprits mais lui n’a aucun mal pour se manifester. Alors que mon avenir était en train de se jouer à ce moment même, je ne parvenais même pas à me réveiller de ce sommeil forcé. Les médicaments qu’on m’avait donnés était suffisamment puissant pour me transformer en légume pendant plusieurs heures. Mon parasite était loin d’être sensible à ce type de traitement, au contraire, ça lui facilitait la tâche. Il se redressa d’un bond sur le lit pour finalement apercevoir un visage familier dans la pénombre. Amy pencha légèrement ma tête sur le côté, certains d’avoir vu un fantôme.

Le démon a pris son temps pour se relever et apercevoir la personne qui était entrée dans sa cellule. Cette dernière respirait la peur et le manque de contrôle de son propre corps, Amy pouvait sentir ce genre de chose. Elle était restée muette, persuadé que sa vision était basée sur le mouvement. Pourtant, il avait bien repéré sa proie et prenait son temps pour se rapprocher d’elle, jusqu’à ce qu’il finisse par la reconnaître.

« SI je m’attendais à ça… » Il plia mes jambes pour se retrouver à la hauteur de son vieil ennemi. « Une brebie égarée. » Un sourire malsain illumine mon visage. « Une âme bien charitable t’a livre sur un plateau d’argent ? Qu’est-ce que tu attends mon petit Simon ? Cours, fuis pour ta vie. » Il sait qu’il ne peut pas le faire et cela semblait l’amuser. « Je te l’avais dit, je t’ai dit que tu récolterais tôt ou tard ce que tu as semé… tout comme Arcane. »

Amy est beaucoup plus rancunier que moi. Il se souvenait de chaque personne qui l’avait contrarié et attendu le bon moment avant de planter le couteau dans le dos de son ennemi, quand il en avait l’occasion. Il ferma les yeux une seconde avant de croiser son regard avec celui de Culp et entra dans son esprit.
Un monde froid, vide s’ouvrit à lui, le monde psychique de Simon Culp. Là, dans cet univers, il est beaucoup plus facile de voir la véritable forme de mon parasite, une immense silhouette humanoïde dépassant les deux mètres. La peau verdâtre, les extrémités de ses membres noircis, des cornes sur le haut de son front et des dents acérés. Dans ce monde, Simon prend conscience que je suis parvenu à rentrer dans son esprit, il panique.

« Attends… Attends, je peux tout t’expliquer. Tu… tu n’es pas obligé de faire ça. » Culp suppliait, comme si le démon qu’il avait provoqué connaissait la clémence.

« Ne t’en fais pas… Tu ne sentiras rien. » se moqua Amy.

Culp recula vivement lorsque le démon s’est permis de se rapprocher de sa victime. Son regard paniqué balayait ce monde psychique pour finalement apercevoir une silhouette allongée sur le sol qui se reflétaient légèrement sous nos pieds. Cette forme, c’était la mienne, celle qu’Amy était contrainte de se trimballer quand il avait décidé d’entrer dans l’esprit de quelqu’un. Nos âmes étant lié, là où il avait décidé d’aller, j’étais contraint de le suivre et inversement. Cette personne évanouit, c’était moi, plonger dans les bras de Morphée. Simon me voit comme une opportunité de s’en sortir et se jette sur moi pour tenter de me réveiller.

« Joseph ! Joseph. Tu ne vas pas le laisser faire ça ? » Il secoua mon épaule pour me faire réagir. « Tu es un héros, un bon garçon, tu ne vas pas le laisser me faire du mal ? Tu ne veux pas avoir ma mort sur ta conscience ? REVEILLE TOI. REVEILLE TOI SALE GAMIN. »

« Allons. Tu ne vas quand même pas le déranger pour si peu ? » Amy laissa échapper un sourire malsain. « Ne t’en fais pas, ça ne sera pas douloureux, enfin je crois. »

Lorsqu’il a une idée derrière la tête, c’était un véritable chirurgien. Il ne laissait pas de trace derrière lui, seulement un esprit confus certains que ses pensées étaient bien les siennes. Amy manipule, recréer les chemins de l’âme qu’il est en train de corrompre pour finalement tourner les talons et retourner dans mon corps. Lorsque que le démon quitta son corps, il était parvenu à retrouver ses esprits et il semblait encore plus terrifié que quelques minutes auparavant.

« Allez, va. » Simon hésita. Est-ce qu’il peut réellement fuir ? Il recula d’un pas en ne sentant aucune résistance. « Qu’est-ce que tu attends ? » s’impatienta le démon.

Culp continua de reculer jusqu’à ce que sa colonne vertébrale touchât le mur du couloir. Une fois à l’extérieur de la cellule, il prit ses jambes à son cou pour fuir la mort, du moins c’est ce qu’il pensait. Amy n’est pas près de le laisser l’un de ses tortionnaires tranquilles. Il aurait très bien pu fuir lui aussi, fuir mon procès pour influencer ma vie comme bon lui semblait. Malheureusement, les gardes avaient rapidement remarqué le cadavre et n’ont pas traîné pour arriver dans le couloir. Le démon n’était pas sorti de la cellule mais il permit de rentrer dans l’esprit du premier homme qui s’était planté devant la porte de ma prison grande ouverte. [color:d7e3=#fff]Simon Culp a tenté d’assassiner Joseph Wilson Amy nettoyait derrière lui, modifiait la réalité pour ne pas que je me retrouve avec une autre accusation de meurtre sur le dos. Rester plus longtemps maître de mon corps aurait également éveiller les soupçons. Ma nuque pencha en arrière, mon visage fixait le ciel et mon œil se mit à tourner une seconde avant que mon corps ne perde l’équilibre par l’absence de porteur conscient.

Je n’avais pas réellement compris ce qu’il s’était passé lorsque j’ai rouvert les yeux, toujours allongé sur le matelas qui me servait de lit dans cet endroit miteux. Amy n’a pas ouvert sa gueule sur le sujet, il avait agi comme si rien ne s’était passé mais je sentais bien que mes gardiens étaient un peu plus tendus que d’habitude. Était ce mon parasite qui les rendait si nerveux ou y’avait-il autre chose ? Difficile de le savoir, je ne parvenais pas à communiquer avec eux. Tout ce que je savais, c’est que le procès avait été retardé et que j’allais passer plus de temps que prévu dans cet endroit lugubre, jusqu’au verdict.



Malgré tout cette agitation, Simon Culp était parvenu à s’enfuir en essayant de paraître calme lorsqu’il croisait un employé. Lorsqu’il franchit les portes principales, il démarra un sprint, comme s’il cherchait à fuir un fantôme qu’il ne parviendrait jamais à semer. Il galopa entre les passants, traversa les routes sans prendre conscience du risque qu’il encourait durant les heures de pointes. Lorsqu’il s’estima assez loin de l’ombre d’Amy, il ralentissait la cadence pour reprendre son souffle. Son corps se plia en deux, affaiblit par le marathon qu’il venait de s’improviser.
Lorsqu’il redressa son regard pour comprendre où est-ce qu’il se trouvait, les rails du métro de Gotham se trouvent en dessous de ses pieds. Il les regardait avec attention, comme si elles étaient en train de l’envouter. Elles l’appellent, lui murmure des mots doux, l’apaise. C’est à ce moment précis que Culp prit conscience de ce qui était en train de se passer. Amy avait reconstruit son esprit, le poussant à avoir soudainement, à un moment précis, une pulsion suicidaire qu’il ne pouvait pas contrôler. C’était un moyen efficace que mon parasite avait trouvé pour assassiner son bourreau sans me salir les mains, sans éveiller les soupçons. Une goutte de sueur apparu sur le haut du front de Culp qui semblait essayer de lutter mentalement contre une force bien plus supérieur à lui, une volonté sans faille, artificielle de mettre fin à son existence lorsque le métro se rapprocha de l’arrêt.

« Non… non non pitié… ne fais pas ça. » il suppliait Amy, comme s’il pensait toujours qu’une partie de lui était présente dans son subconscient pour tirer les ficelles et rapprocher la première jambe vers les rails. « Arrête, tu te trompes de personne, ce n’est pas moi qui tire les ficelles. Je te dirais tout, piti… »

Le métro ne se trouvait plus qu’à quelques mètres de lui, le premier pas avant déjà été posé. Culp avait lutté, mais il était impuissant face à cette volonté qui le poussait à assister impuissant à son propre suicide. Simon laissa échapper un hurlement lorsqu’il ne se trouvait plus qu’à quelques centimètres du train puis, le choc.

Dernier jour : le verdict


Tu as l’air plutôt joyeux. C’était devenu ma seule compagnie depuis plus de vingt quatre heures et même lui semblait assez désespéré pour me répondre. J’ai la sensation que le vent tourne en ta faveur Joseph Je suis peut-être un peu moins convaincu que lui dans cette histoire et le fait qu’il soit aussi confiant ne me rassurait pas autant. La matinée débutait toujours par un examen médical, ordre de mon avocat, ils avaient diminué les doses, me prescrivant un traitement que mon corps arrivait plus facilement à maitriser. La garde avait été renforcé. J’avais entendu dire qu’on avait essayé de me tuer pendant mon sommeil. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, cette nouvelle ne m’avait pas surpris, simplement écœuré.

Lorsqu’ils ont commencé à s’agiter dans les couloirs, j’ai vite compris que le jury était finalement parvenu à rendre un verdict. J’ai pu retrouver ma veste et ma chemise, des vêtements qui avaient commencé à se froisser à force d’être bousculer dans tous les sens, comme leur propriétaire. J’ai fini par m’habituer à leur protocole, à faire preuve d’un calme olympien jusqu’au bout. Je n’étais pas anxieux, ni stressé, ni impatient, j’avais juste envie que cette histoire soit derrière moi, peu importe l’issue finale. J’ignorais si c’était de la fatigue ou les effets secondaires du nouveau traitement qu’on m’avait donné. La foule était toujours aussi présente, je pensais que beaucoup allait lâcher l’affaire à cause de l’attente que cela générait mais j’ai été naïf de penser ça. Une fois arrivé au tribunal, mon avocat m’attendait de pied ferme, le visage inquiet. Pourquoi me regardait-il comme s’il ne s’attendait pas à me voir en bonne santé. Il me redonna son traducteur pour que je puisse enfin communiquer avec le monde extérieur après des heures passés sous silence.

« Monsieur Wilson ? Tout va bien ? Vous n’êtes pas blessé ? »

« Je, non je vais bien. Qu’est ce qui se passe ? »

« Comment ça qu’est ce qui se passe ? On m’a dit que quelqu’un a essayé de vous tuer ! J’aurais aimé venir mais ils ont interdit les visites après ce qu’il s’est passé. » Il pencha la tête sur le côté.

« Je… je ne me rappelle pas. C’est pour ça qu’ils semblaient si agiter autour de moi ? »

« Vous étiez conscient ? »


« Pas vraiment. J’ai dormi pendant des heures. Les effets se sont dissipé que ce matin. Ils m’ont remis sous traitement mais il est beaucoup moins puissant. Je suis lucide, enfin je crois. Je n’étais pas au courant de cette histoire. Qui a tenté de faire ça ? »

« Un des témoins du procureur, Simon Culp. Ça vous parle ? Vous souvenez-vous de lui pendant votre captivité ? Il a été retrouvé mort percuté par un train en essayant de s’enfuir. »

J’ai hoché négativement la tête mais ce n’est pas réellement à moi qu’il faut poser cette question. C’est toi qui a fait ça ? J’avais un petit soupçon dans un coin de ma tête mais Amy n’avait pas souhaité répondre à mon interrogation. J’ai serré mes lèvres, parce qu’au fond de moi, je savais qu’il n’était pas complètement innocent dans cette histoire. Son silence ne faisait que confirmer mes craintes.

« Cette histoire a peut-être tourné l’avis du jury en notre faveur concernant votre innocence et la non-fiabilité des témoins du procureur. » Il marqua un temps de pause. « Je suis content que vous alliez bien malgré cette mauvaise expérience. » Il posa l’une de ses mains sur mon épaule. « Vous êtes prêt ? » J’ai hoché la tête avec un visage beaucoup moins expressif que d’habitude. Il m’a fait signe pour que je l’accompagne avec lui jusqu’au tribunal. « Soyez rassurer Monsieur Wilson, j’ai la sensation que le vent va tourner en votre faveur. »

« Si vous le dites. » Le discours me plaisait, mais j’avais envie de réponse concrètes et je n’allais pas tarder à les avoir.

Le tribunal était à moitié remplis. La sécurité avait été renforcé et peu d’invité avait été autorisé à rentrer dans la pièce. Rose et Wintergreen était fidèle au poste, ils n’avaient pas eu le droit de venir me voir jusqu’ici. Je n’avais même pas le droit de la prendre dans mes bras pour la rassurer. Je les regarde à peine, je ne me sens pas réellement moi-même. Je ne suis ni nerveux, ni impatient. Au lieu d’une fatigue extrême, j’ai la sensation d’être mort à l’intérieur et d’attendre patiemment que mon bourreau tire sur la corde pour exécuter sa sentence.

« Je vous prierais de vous lever pour écouter attentivement la décision finale du jury. » demanda le juge après avoir fait retentir une énième fois son marteau pour imposer le silence. « Après plusieurs heures de débat, le jury va rendre son verdict pour l’affaire Joseph Wilson. » L’un des membres se leva pour prendre la parole.

« Ce procès a permis au grand public de voir plus clair sur les méthodes entreprit par Per Degaton et ses adeptes au cours de ces derniers années et leurs conséquences. Malheureusement, faute de n’avoir pu mettre la main sur l’un d’entres eux, la justice a réclamé la tête des bras armés de l’ancien régime. Joseph William Wilson fait partie des membres actif du régime et a immédiatement été déclaré coupable aux yeux du grand publique. Toutefois, les témoignages nous ont permit de comprendre l’état psychologique rare dans lequel l’accusé se trouvait au moment des faits, irrésolu jusqu’à maintenant. Au vu de l’analyse psychologique et mystique de l’accusé, ainsi que des nouvelles preuves apportées par le Directeur Ray Palmer et le défunt Slade Wilson, nous ne pouvons déclarer que l’accusé Joseph William Wilson était conscient au moment des faits qui lui sont reprochés. Des actes barbares supervisé par Anton Arcane, porté disparu à ce jour, ont été infligé pour avoir un contrôle total sur les capacités surhumaine de l’accusé. L’un des anciens témoisn a même attenté à la vie de l’accusé A ce stade, Monsieur Wilson ne peut donc à ce jour être déclaré coupable de ses accusations. Nous avons considéré que Joseph William Wilson faisait officiellement partie des nombreuses victimes que ce régime a engendré »

L’agitation commençait à se faire. Les déductions du jury ne semblaient pas plaire à certains, comme je l’avais espéré. J’ai passé mes mains sur mon visage, comme si je cherchais à me réveiller d’un rêve. Est-ce un sentiment de soulagement ? L’homme se permet d’augmenter le volume de sa voix pour se faire attendre.

« TOUTEFOIS. L’accusé a également prouvé à ce jury être incapable de maîtriser les pouvoirs qui lui ont été donné à la naissance par la grâce du Seigneur tout puissant. Il a également prouvé que l’esprit qui l’habite représente une menace certaine pour tout individu et que l’accusé est, pour l’heure, incapable de le maîtriser pleinement sans assistance. » Il reprend son souffle. « Joseph William Wilson est donc déclaré non coupable des charges qui lui sont portés mais pour garantir une sécurité à tous les habitants de ce pays, l’accusé devra se soumettre à une mise sous tutelle stricte avec un suivi mystique et psychologie qu’il ne devra rater sous aucun prétexte. Il aura également une interdiction formelle de quitter le territoire. Si l’accusé ne respecte pas les conditions qu’ils lui sont imposés par la justice et son tuteur légal, il encourra une peine allant d’un emprisonnement à perpétuité jusqu’à la peine capital suivant la gravité des faits. »

J’ai senti un poids se retirer de mes épaules, mais je ne parvenais pas à exprimer pleinement mes émotions. C’est comme un rêve, un souhait que j’avais espéré pendant plusieurs longs mois. La majorité n’est pas réellement d’accord avec ses faits, mais je ne les entendais plus gesticulés et crier à la corruption. J’étais dans ma bulle, une bulle de bonheur, même si j’avais l’air émotionnellement absent lorsque mon avocat croisa mon regard, un sourire aux lèvres. Après l’annonce de ce verdict, le juge s’est tourné vers nous.

« Souhaitez-vous faire appel de cette liberté sous condition Maître Hoyt ? » Il croisa mon regard en attendant ma réponse, mais j’avais l’air beaucoup trop absent psychologiquement pour lui en apporter une. Mon avocat n’a pas attendu que je réponde.

« Non, Monsieur le Juge. »

HRP | Résumé :




Ray Palmer
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Situation : Ray n'est plus un super-héros du quotidien, qui lutte contre le crime chaque jour. Il assume cependant une vocation d'aventurier, de super-scientifique... et même de super-héros, mais orienté sur la science et les mystères. Il retrouve ses super-pouvoirs, après avoir réutilisé la bio-ceinture. Habitué au "petit", il entend désormais lever toutes les interrogations sur les détails troublants du monde et de l'Histoire, notamment après avoir découvert des volumes de l'étonnant Guide Planetary. En parallèle, il dirige toujours la Justice Academy, renommée Titans Academy, qui forme des super-héros novices, et aide ceux qui le demandent.
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[LIBRE] « Procès de Joseph Wilson – La fin d’une ère. » ft. Nick Necro 386562Rien
Re: [LIBRE] « Procès de Joseph Wilson – La fin d’une ère. » ft. Nick Necro Mar 6 Déc 2022 - 11:56

L’attente du verdict est terrible.

Les visages sont crispés. Les corps sont figés. Les respirations sont haletantes. Les cœurs sont serrés.
Et cela s’amplifie, quand les officiels pénètrent dans la salle d’audience.

Les regards se tendent. Les mâchoires se ferment. Les doigts s’agitent.
Les gens ont peur. Les gens veulent savoir ; ont besoin de savoir.
Vite.

Ceux pour et ceux contre Joseph Wilson sont réunis dans cette attente, cette impatience lourde – qui finit par céder, par rompre.
Par exploser. Par s’effacer.

Quand le verdict est rendu.

Les réactions sont contrastées, bien sûr.
Certains se réjouissent. Certains râlent. Certains sont mi-figue, mi-raisin.
Certains hésitent.
Certains demandent confirmation, pas assez sûrs de ce qu’ils ont entendu.

Mais… c’est ainsi. C’est fait.
C’est terminé.

Et alors que la foule prend conscience de la révélation, de l’acte – quelqu’un, au cœur de la salle d’audience, se lève.
Et sourit.

[LIBRE] « Procès de Joseph Wilson – La fin d’une ère. » ft. Nick Necro 62px

Ray Palmer sourit, et souffle.
De soulagement.

Il essaye d’accrocher le regard de Joseph, mais y renonce rapidement ; pas grave, le jeune homme a bien d’autres choses à faire, et d’autres à voir.
Pas grave. L’essentiel est ailleurs.

C’est terminé. C’est fait. C’est ainsi.
C’est… pas mal.

Ça lui va. Ça lui convient.
Lentement, calmement, l’ancien Atom se retire de la salle d’audience. Pas forcément heureux – mais soulagé, oui.

Ça fait du bien. Ça change ! Et… ça donne un peu d’espoir.

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Re: [LIBRE] « Procès de Joseph Wilson – La fin d’une ère. » ft. Nick Necro Mar 10 Jan 2023 - 9:04

Rien ne s'était passé comme prévu.

Alors qu'il voulait défendre une position plus dure, le procureur avait finalement dû négocier une position intermédiaire. On pouvait même dire que les choses n'avaient faite qu'empirer pour lui lorsque la nouvelle se répandit que Simon Culp, témoin de son état, avait tenté de tuer Joey Wilson dans sa cellule avant d'être retrouvé façon hachis parmentier sur une voie de chemin de fer. Le visage du criminel qui s'était prétendu une victime était devenu un héros pour les anti-démons et un salopard pour les autres. La mort avait de ces paradoxes... On se demanda naturellement pourquoi l'homme avait décidé de se suicider, et les complotistes ajoutèrent à l'embarras en parlant d'une manipulation grossière. L'enquête débutait mais les responsables aimaient à croire en première hypothèse que l'homme était visiblement un détraqué notoire qui avait craqué suite au choc du procès. Autant dire que dans tous les cas le procureur s'était pris une soufflante.

Nick, pour sa part, fut si heureux de le voir passer devant sa voiture en courant pour rejoindre le lieu de sa mort qu'il n'avait pu s'empêcher de sourire béatement. C'était tellement mieux quand d'autres se salissaient les mains pour vous et d'une façon aussi théâtrale ! Il avait ensuite eu toute la soirée pour se préparer à la reprise du procès dans une poignée de jours.

Le procureur l'avait inondé de SMS remplis de fautes de frappe avant d'être en retard d'une bonne demi-heure au rendez-vous qu'il avait lui même fixé. L'homme de loi était arrivé après que son taxi se soit bloqué dans les bouchons, qu'il ait tenté de finir le trajet à pied avant que la poignée de sa mallette se casse et qu'il marche malgré lui dans une flaque d'eau boueuse. Cela expliquait l'odeur nauséabonde qui le suivait de près. Nick avait rapidement ressenti la petite malédiction très mesquine qui lui collait à la peau mais se garda bien de faire quoi que ce soit à ce sujet, cela lui serait utile. Très utile.

- Vous m'avez foutu dans la merde ! cracha-t-il directement au visage de Zaren en jetant son pardessus sur son bureau qui les séparait, arrachant au passage un bouton et bousculant un colifichet qui tomba sur le sol sans que Nick ne daigne essayer de le rattraper. Z'aurais... Je veux dire... j'aurais dû l'emprisonner mais tout a foiré !

Nick s'enfonça dans son fauteuil en écoutant l'homme exploser de frustration. Maintenant il devait jouer la partition du sorcier qui se retrouvait en infériorité.

- Oui, deux trois choses n'ont pas été pour nous aider, commença-t-il alors qu'il pensait l'exact contraire, jouant de quelques trémolos qui faisaient croire à un début d'inquiétude. Tout n'est pas perdu pour autant, le juge plaidera certainement pour une tutelle qui permettra à votre ministère de garder un oeil sur lui...

- Et elle est toute trouvée cette tutelle ! s'emporta-t-il de plus belle. Ce sera vous Zaren ! Vous êtes dans cette affaire autant que moi et vous êtes le seul que j'ai sous la main...

Eh bien il était temps, songea Nick.

Le procureur, toujours en colère, sortit un exemplaire du contrat de tutelle que le juge avait proposé aux deux parties. Ses services avaient la soirée pour décortiquer le texte et émettre un avis préliminaire. Dans sa colère, le fonctionnaire oublia même de lui parler de Simon et de son comportement ; il avait, de toute façon bien d'autres chats à fouetter.

Les deux hommes se séparèrent alors, lui fâché, Zaren piteux, Nécro ravi.

Désormais, Le sorcier avait bien des choses à préparer pour conclure enfin ce procès. Zaren Zara allait donc devenir le tuteur "mystique" de Joey Wilson, l'homme qui allait pouvoir le contraindre - gentiment - à quelques ajustements dans sa vie et qui allait le mener directement vers ce cher John Constantine ainsi qu'une partie des grands héros de ce monde. Une belle porte, à condition de bien faire le ménage...

***

Après que tous se soient mis d'accord en coulisse sur les termes de la tutelle et de la surveillance médicale, le jury fit tomber son verdict. Sous des traits grimés magiquement, Zaren Zara était dans son éternelle pièce du bureau du procureur où on lui diffusa la décision d'une poignée d'idiots inspirés par des gens éduqués incapables de comprendre la situation, jouant sur la partition d'un enfant de la rue qui avait pour lui assez de débrouillardise pour frapper là où ça faisait mal.

Nick n'avait globalement pas fait grand chose : inspirer le jury, l'inquiéter assez lorsqu'ils avaient tous découverts dans leur cahiers des notes dont ils n'avaient pas souvenir, des inscriptions qui disaient qu'ils devaient "libérer Joey Wilson" ; alimenter une atmosphère de division ; distiller de la colère chez le juge ; empoisonner les idées du procureur. Il n'était pas peu fier du résultat toutefois. Les plus grandes œuvres se jouent à quelques coups de crayon.

Lorsque la salle fut évacuée, on conduisit Joey Wilson dans une pièce où se tenait les différents huissiers qui transmirent à son avocat l'ensemble des pièces de son procès et le relevé de décision du tribunal.

Un homme, dans un coin, avait attendu paisiblement avec une petite mallette que tout ce beau monde règle les détails administratifs et se leva lorsqu'on le présenta. Il tendit à Maître Hoyt un document qui signifiait que Zaren Zara, pour d'évidentes raisons se faisait présentement représenté et que l'individu, notaire de son état, venait régler les signatures de circonstances.

Il salua avec beaucoup d'affabilité et une pointe de pitié le jeune homme et l'assura que son client, Zaren Zara, serait ravi de le rencontrer dans les plus brefs délais et qu'il souhaitait lui faire un cadeau pour se faire pardonner son absence. De sa mallette, il sortit une étrange orbe de pierre de quartz particulièrement bien taillée. Sa surface était recouverte d'arabesques stylisées dans un style mélangeant l'art musulman et l'art chrétien, révélant une origine proche des croisades.

- Monsieur Zara souhaitait rapidement vous fournir un moyen de communiquer avec lui. Cet objet vient d'une forteresse des Chevaliers du Temple et permettait une communication directe avec le possesseur de sa jumelle, expliqua-t-il.

Il tira également une paire de clefs.

- Étant donné les circonstances, monsieur Zara a obtenu du ministère public la mise à disposition temporaire d'un appartement meublé, le temps que vous traitiez avec lui pour votre installation plus durable dans un endroit de votre choix, continua-t-il. je vous y mènerais dès que nous aurons obtenu un duplicata de votre contrat de tutelle.

Étape une : gagner la confiance...

***

La nouvelle du verdict ne fit pas que des heureux. Bien loin de là.

Le juge, satisfait d'en finir avec un dossier beaucoup trop compliqué, rentrait chez lui à pied. Sa voiture de fonction était en panne et il n'avait plus d'essence dans la sienne depuis plus d'une semaine. Sa femme avait essayé de le convaincre d'aller en vélo, mais il s'était rebuffé, préférant la marche et les transports en commun. Dans son manteau qui ne le distinguait pas de la masse des travailleurs et des businessmen qui se retrouvaient, comme lui, à devoir improviser de nouvelles façons de voyager dans la ville, il s'amassait avec d'autre dans des rames de métro bondés. Il s'isolait bien vite dans un livre sur sa liseuse électronique, un petit plaisir retrouvé, lui qui n'avait jamais pris le temps de le faire ailleurs, autant trouver un intérêt, on lui laissait d'ailleurs toujours une place assise, privilège de l'âge... il en fallait bien un peu pour être content.

Il descendit à son arrêt habituel et remonta les escaliers en repensant à toute cette histoire, tant de vices de procédure qu'aurait pu exploiter Maître Hoty et l'amateurisme du procureur... Il ne méritait pas de rester à son poste celui-là... C'était un miracle d'avoir conclut si rapidement.

Égaré dans ses pensées, il ne vit pas les trois silhouettes qui le suivirent, glissant hors d'une ruelle comme des chiens affamés. Il ne prit pas garde lorsque qu'elles arrivèrent à son niveau et il n'eut pas le temps de hurler lorsqu'une main se plaqua sur sa bouche, qu'une autre lui soulevait les pieds et que la dernière l'assommait.

Impossible de savoir ce qui le réveilla, le vent froid du fronton atlantique ? La morsure du béton brut ? La gifle qu'on venait de lui infliger ? Les hasards du cerveau ?

Trois hommes au teint blafard se tenaient autour de lui et l'observaient silencieusement. Bâillonné, fermement ligoté avec des entraves de plastique, il se retrouvait allongé inconfortablement contre la surface rugueuse d'un bâtiment abandonné dont une façade effondrée donnait sur une partie du port industriel. Encore un peu assommé, le juge tenta de dire quelque chose. Aucune réaction en face.

Ce ne fut qu'au moment où il entendit des pas résonner que les trois hommes émirent leur premier signe de vie : un unanime pivot de la tête pour voir arriver le quatrième larron, un homme qu'il ne connaissait pas et qu'il aurait pu appeler Nick si tel avait été le cas. Sa peur n'aurait pas été moins grande.

- Dommage pour toi mon gars, j'ai dû entrer dans ta tête pour faire bouger les choses, expliqua-t-il calmement en remontant le col de son pardessus et couper le vent qui balayait le bâtiment,et ça, ça laisse quelques traces... faudrait pas qu'on me trouve trop vite hein ?

Il ponctua son étrange discours par un signe de tête, aussitôt ses trois comparses ouvrir des bidons d'essence et aspergèrent le juge qui commença à s'agiter violemment en mugissant comme une bête blessée.

Nécro sortit de sa veste un briquet avec lequel il joua un peu entre ses doigts. Il ne quittait pas des yeux cet espèce de saucisson remuant qui espérait en vain pouvoir s'enfuir... Où est-ce qu'il pourrait aller ?

Enfin, c'était une réaction classique. Lui aussi avait dû affronter la mort, la peur, l'inquiétude tenace, la volonté de vivre, l'envie de tout faire, même le plus idiot et le plus inutile, juste pour continuer d'espérer. On avait le cerveau à l'envers dans ce cas là, on arrêtait de réfléchir pour laisser les tripes parler.

Il soupira, sans compassion, à peine ébranlé par une empathie qu'il observait comme une bête étrange. Tandis que ses trois hommes de main reculaient, il alluma la flamme qui grava à l'eau forte la profonde indifférence qui marquait les traits de son visage. Oui, lui aussi était déjà passé par là, mais il ne transférait rien. Nick savait qu'il y avait toujours un moyen, il avait trop travaillé pour le savoir.

- Si après ça j'ai pas envie de bonnes ribs au barbecue... commenta-t-il en s'accroupissant vers la flaque d'essence qui menait jusqu'au juge qui le regardait en pleurant de terreur.

Et sans plus un mot, la flamme toucha le carburant qui s'embrasa. Aux premiers hurlements, Nick se retourna, laissant ses "amis" gérer la suite. Il n'était pas là pour le spectacle, d'autres choses l'attendaient et alors qu'il quittait les lieux, il avait vraiment, mais vraiment envie de ces ribs, luisantes de sauce barbecue...

***

Avant son petit arrêt récréatif, Nécro avait fait un crochet dans une banlieue résidentielle où une maison encore maculée de l'urine d'un sorcier mesquin servait d'ancrage à une petite malédiction. Rien de bien terrible dans le fond, mais juste assez pour pourrir plusieurs couples de journées à un procureur qui avait accepté de se laisser manœuvrer comme un lapereau.

Nick n'avait pas eu grand chose à faire pour amplifier un peu la chose. Il n'avait eu qu'à frapper à la porte, voir la femme en plastique du fonctionnaire, servir son plus beau sourire et lui laisser miroiter une soirée de folie. Elle était seule, délaissée, dans la peur de vieillir, lui sans scrupule et peu regardant sur la qualité des prouesses sexuelles de ses partenaires.

Elle aurait certainement aimé feuilleter son kama sûtra mais lui avait une malédiction à raviver. Ce qu'il fallait ? Le tire-bouchon qu'elle lui avait confié pour ouvrir une bonne bouteille de rouge avant d'aller se mettre en beauté dans la salle de bain et son rouge à lèvre pour écrire quelques ignominieuses imprécations sur la vitre de sa douche italienne... c'était tout.

Il n'aurait jamais cru qu'elle prendrait cela comme un jeu cela dit. Il avait écrit des choses sur la vitre et elle avait gloussé comme une dinde en l'appelant son "petit diable". Au moins ses derniers instants furent érotiques à ses yeux. Lorsqu'il l'avait tout à fait poignardé, elle s'était effondrée et immédiatement les inscriptions s'étaient illuminées avant de s'évaporer. La malédiction s'en était allée pour gorger celle de Constantine.

Le procureur termina de fermer sa mallette au moment même où Nick fermait la porte d'entrée de sa maison. Le fonctionnaire avait hâte de rentrer chez lui et de prendre au moins deux semaines de congés. Le ministère l'avait appelé, la conversation avait été sèche et violente dans sa froideur. Il savait que cette affaire lui coûterait probablement quelques années de carrière...

Les locaux de son équipe étaient toujours dans un sale état et l'assurance peinait à débloquer les fonds pour permettre une remise en état. Il passa donc par la double porte coulissante que le garde de l'entrée ouvrait à la main, marcha sur la petite esplanade recouverte de tags et de papiers haineux.

Il attendit son taxi.

Après trente minutes, il ne tint plus et se décida à aller manger quelque chose sur le pouce au coin de la rue. Sa femme ne répondait à aucun de ses appels et sa batterie de portable baissait dangereusement sous les effets du froid. Il faudrait qu'il la fasse changer rapidement.

Sur le chemin, un bar. Dans ce bar, une poignée d'hommes alcoolisés, des hommes qui avaient manifestés plus tôt devant ses locaux, des hommes, pour la plupart, solidement charpentés, plein de colère, de ressentiment, éduqués à la dure, par leurs parents mais aussi par les rudes conditions de leurs vies. Invisibilisés par les politiques publiques, nationalistes jusqu'au bout des ongles, pour le protectionnisme économique, mais aussi social, rebutés par le changement dont ils n'avaient jamais tiré aucun bénéfice pour eux ou leur proches, pétris par des médias et des associations radicalisées qui leur insufflait chaque jour plus de colère, récemment drogués par un Nick trop heureux de trouver en eux le terreau d'une puissante grogne. Ils étaient parfaits.

Au moment où le procureur passait, cinq de ces solides gaillards qui puaient l'alcool de mauvaise qualité sortirent.

Les dés en étaient jetés.

L'un d'eux reconnu le procureur dont la photo était épinglée sur leur cible de fléchettes avec celle du juge, de Joey Wilson, de son avocat et tant d'autres...

L'homme baissa la tête pour accélérer le pas mais déjà les soudards étaient sur lui, l'attrapèrent dans une ruelle.

Il sentit le col de son manteau lui serrer la gorge lorsqu'ils l'agrippèrent. Sa tête cogna contre un mur de béton alors que l'une de ses chaussures glissaient sur un carton détrempé. Il voulut appeler à l'aide mais des poings lourds comme des enclumes s'abattirent sur lui. D'abord le visage se tuméfia, puis les côtes. Il sentit une côte flottante se briser, c'était douloureux et étouffait ses cris. Les renâclements rauques des respirations puantes formaient une litanie entêtante alors que ses bras maladroits tentaient de le protéger. Lorsqu'il ne tint plus debout, se furent les lourds godillots qui prirent le relais. On lui écrasa les mains pour éviter que ses bras ne viennent le protéger. Le ventre, la tête, l'entre-jambe, les jambes aussi tant qu'à faire, tout y passa. Alors qu'il peinait à distinguer le monde, il grogna vainement un "pitié" puis les couteaux brillèrent à la lumière d'un réverbère.

Les rires gras n'apaisèrent pas l'homme de loi.

Les policiers qui trouvèrent le corps jurèrent tant le spectacle était affreux.

Comble de l'ironie, le légiste confirma que le cadavre avait finalement servi d'urinoir pour ses bourreaux...

La boucle était bouclée, la malédiction était achevée.

***

Maître Hoyt attendait quant à lui son taxi dans une scène miroir des plus délicieuse. Il ne vivait pas à New York et n'était venu que pour cette affaire précise, restait maintenant à retrouver son chez lui, sa famille et le réconfort d'un peu de normalité dans cette affaire qui avait tout pour le perturber et lui déplaire.

Son client était une victime à plus d'un titre et le résultat du procès ne le satisfaisait qu'à moitié, c'était cependant le meilleur compromis vu les pressions et l'histoire qui se cachait derrière tout ça. Il croyait en Dieu et pratiquait. Il devait également le reconnaître, il avait appelé son pasteur pour l'aider un peu et vider son sac sur ses propres doutes. Avait-il aidé l'antéchrist comme le disaient certaines affiches ou avait-il aidé une âme torturée qui n'avait pas choisi son destin ?

Il croyait fermement en la deuxième option, mais le doute était chose insidieuse. Il lui faudrait du temps pour faire la part des choses.

Hélas du temps, il n'en avait guère.

S'enfonçant dans son taxi comme dans son silence, il se laissa guider par le conducteur, sans trop se souvenir de comment il s'était retrouvé sur son siège ni s'il lui avait bel et bien donné une destination... Enfin, certainement, il en avait vaguement le souvenir. Bref.

Les lumières de la ville se reflétaient sur le visage inquiet de l'avocat. Quelle histoire de dingue... Le taxi dut modifier son trajet à cause d'une manifestation pour l'obtention de surplus de carburant et une baisse des prix à la pompe puis une autre à cause d'échauffourées causées par la décision de justice. L'Amérique devenait dingue.

Le véhicule s'immobilisa dans une rue reculée et tira de sa contemplation intérieure maître Hoyt. Avant qu'il n'ait pu demander des comptes à son chauffeur, sa portière s'ouvrit. Personne dans la rue. Son chauffeur se tourna et lui afficha un sourire jauni par le tabac.

- Tout le monde descend, lança Nick non sans amusement.

L'avocat tenta de saisir son portable mais déjà il était irrésistiblement happé dans la ruelle. Une odeur de cuisine le frappa, de friture plus particulièrement. Sa tête chercha à droite, à gauche, une âme, une présence qui aurait pu lui être charitable. Mais rien. Seule présence : les murs de bétons qui encadraient sa triste ruelle, il pouvait deviner au dessus de lui les enchevêtrements de climatisations bons marchés et le profil sinistre de fenêtres closes, voire barricadées. Glissant sur le dos, comme tiré par quelques cordes invisibles, il raclait le limon visqueux de la chaussée. Il se débattait, tentait d'appeler à l'aide, vaines tentatives.

Seul son chauffeur, calme, le suivait.

Une porte aux airs de tombeau s'ouvrit et l'avocat fut comme éjecté à l'intérieur. C'était l'arrière d'une piteuse cuisine d'un restaurant désaffecté. Une friteuse, seule, paraissait vivre dans le décor mortuaire de poussière. Son huile crépitait et les lumières blanchâtres jetaient un éclairage sinistre sur le mausolée d'une vie passée. Sans pouvoir réagir, il était déjà sur une chaise où des liens l'entravaient désormais. Que s'était-il passé ? S'était-il endormi ? Avait-il été assommé ? Il avait mal au crânes, il sentait qu'il venait de se réveiller... avait-il rêvé tout ceci ?

Mais les liens empêchaient bel et bien ses mains de bouger, comme ses jambes. Ce n'était pas un rêve... du moins, pas entièrement.

Son chauffeur, celui qu'il avait pris en tant que tel... Nick en somme, entra à sa suite, paisiblement. Il avait dans les mains une assiette de ribs dégoulinantes de sauce trop sucrée mais qui ravissait son appétit. Le sorcier n'était guère un adorateur de la grande cuisine, il lui fallait des plats riches, plein de calories pour tenir le coup dans une vie qui exigeait de lui beaucoup d'efforts physiques et psychiques. Il était peu regardant sur la présentation, si ça luisait et sentait quelque chose qu'il pouvait identifier rapidement, ça lui allait.

Sans s'asseoir, profitant d'un plan de travail proche, il planta une fourchette avide dans sa viande qui émit un couinement saturé de gras et dégusta le début de son plat. Il abandonna rapidement ses couverts, préférant savourer ça à l'ancienne. Léchant un doigt luisant, il s'autorisa à regarder enfin l'avocat qui contemplait silencieux, le spectacle étrange.

- J'aime bien les otages silencieux, ça repose un peu, commenta Nick en attrapant un drap qui servait de linceul à la cuisine pour s'essuyer les mains.

Derrière lui, le souvenir de cuisiniers qui s'activaient à leurs fourneaux et leurs friteuses paraissaient faire bruisser l'air. L'huile chaude empuantissait l'atmosphère et ses frémissements semblèrent seuls répondre à Nick.

- Bravo pour le procès. Une belle réussite, continua Nécro.

Hoyt ne dit rien. Il fronça d'avantage les sourcils. Il comprenait. Il ne comprenait que trop bien ce qui se passait. Lui qui avait eu l'intuition que quelque chose ou quelqu'un avait joué avec tout ceci venait d'en recevoir la confirmation. Trop tard hélas.

Comme s'il paraissait lire dans son esprit, le sorcier reprit.

- Et t'es un petit malin... sourit-il en montrant ses dents carnassières.

Nick écarta ses bras, se planta devant son otage et prononça quelques mots incompréhensibles. Sitôt la chaise de l'avocat se souleva. Cette fois-ci l'homme commença à se débattre.

Classique.

Mais hélas il était bien tard pour s'interroger. Il avait eu toutes les clefs en main et... et il n'avait pas su additionner un avec un. Il n'avait plus qu'à subir...

La chaise lévita jusqu'à ce qu'elle se mette à pivoter, tête en avant. Maître Hoyt commença à hurler tandis que la bac d'huile bouillante s'approchait dangereusement de lui, même si vu de Nick s'était l'inverse qui se produisait. Il y avait quelque chose de grisant à faire supplier un homme qui avait été jusqu'ici d'un flegme exemplaire, une sorte de récompense sadique. Le voir tenter de reculer sur son siège tandis que la chaleur de la friteuse devenait toujours plus vive et tangible arracha un ricanement désagréable au bourreau.

La cravate qui pendait piteusement fut la première à arracher un bouillonnement goulu d'une huile qui était heureuse de découvrir une matière à faire frire.

Puis...

Les premiers cheveux et un bref hurlement.

Les cris cessèrent rapidement, remplacés par le tremblement désespéré d'un corps dont la tête ne pouvait plus rien faire que transmettre de la douleur.

Nick ouvrit alors les yeux et reprit conscience d'être assis sur une chaise d'hôtel. A côté de lui, allongé sur son lit temporaire, le cadavre de Maître Hoyt reposait. Sur son front, un dessin, celui qui permettait de forcer un peu le royaume des rêves en payant un tribu aux Eternels. Autour de lui, des symboles dessinés avec du sel de table. Nécro se leva et s'étira avant de reprendre la veste qu'il avait déposé sur le dossier de sa chaise, comme un praticien qui finissait une séance somme toute classique de consultation.

L'avocat ne respirait plus. Mourir dans un rêve dans tant de douleur se répercutait nécessairement. Le plus drôle, se disait Nick en essuyant les glyphes qu'il avait dessiné sur le cadavre lorsqu'il était encore vif, c'était que tout avait paru si réel pour Hoyt, la peur, l'inquiétude, les doutes, mais aussi et surtout... la souffrance. Il effaça sans grand effort les tracés de sel et quitta enfin la pièce. Une seul idée l'obsédait : prendre un bon beignet là dessus.

***

Le Diner était bondé ce soir et c'était parfait, cela permettait à Nick de se reposer un peu l'esprit, de l'empêcher de réfléchir à autre chose qu'à tout ce qui se disait autour de lui. Il trempa son donut dans un café noir plus proche du pétrole dans la consistance que d'une vraie boisson, mais c'était justement ce dont il avait besoin.

Il avait géré le trio de tête, pour le jury, il avait pu "déléguer" un peu.

Douze jurées, dont il avait de chacun un petit objet, des petits riens, mais qui les liaient, autant de colifichets dignes d'un obsessionnel qu'il avait gardé précieusement avec le Culte du Sang Gelé dans une mallette. Pour eux, rien de bien sorcier, moins d'attention que pour les trois plus grands crétins de cette affaire.

Par le menu, alors que Nick commandait une "tarte maison" qui n'avait de maison que le prix, un premier membre du jury tomba gravement malade. En quelques jours il serait emporté, une ombre malade, ça n'augurait jamais rien de bon. Une autre tomba d'une échelle en voulant récurer ses gouttières ; le plus jeune du lot décéda dans un accident de moto ; le numéro six fit un arrêt cardiaque dans le train qui le ramenait chez lui ; une autre finit ses jours entre les mains d'un chirurgien en dépression qui l'opéra alors que sa femme venait de lui annoncer leur divorce. Puis se fut un festival, accident de cheval pour une cascadeuse ; dommage collatéral d'une attaque à Métropolis ; meurtre pour un porte-feuille ; suicide après une succession de mauvais placements financiers ; pneumonie foudroyante ; noyade suite à une crampe.

Et enfin... la dernière. Celle qui avait dirigé le jury.

Alors elle...

Nick s'était bien marré pour elle. Il avait contracté un pacte des plus délicieux avec un esprit badin pétri de pop culture. On croyait toujours que l'au-delà restait piégé dans les valeurs de jadis, mais à force d'être appelé, invoqué, de recevoir des ombres et des destinées à pervertir, ils saisissaient quelques trucs. Internet, la télé, les grands classiques, ils maîtrisaient. Et ça, ça ouvrait d'autres opportunités.

Alors pour elle. Ouais, c'était fun. La petite blague finale, juste entre lui et l'esprit.

Elle était revenue chez elle avec ses courses. Comme d'habitude, elle avait ouvert son frigo pour y ranger les dentées périssables mais au lieux de trouver son organisation habituelle, il n'y avait qu'une étrange lumière, un décor halluciné et une voix qui lui balança un "ZHUL!" avant de la happer.

La police retrouva son corps désarticulé dans les grilles de son électroménager...

***

Lorsque Nick rentra dans l'appartement qu'il avait emprunté à l'ancienne logeuse qu'il avait tué, il savait que ce serait la dernière fois.

Il huma l'air climatisé une dernière fois, enleva les draps du lit pour les mettre dans la piteuse machine à laver, passa un coup de balais en sifflotant joyeusement, vida le frigo des aliments périmés et des bouteilles qu'il y avait entreposées, sortit les poubelles, empila proprement le courrier du jour et, enfin, nettoya à l'eau de javel la salle de bain. Dans un soucis permanent du détail, il récura l'évier de la cuisine qui faisait triste mine et remit un rouleau de papier toilette dans les W.C.

Lorsqu'il ferma la porte d'entrée, il laissait derrière lui un appartement propre, sans trace en réalité. Comme toutes les affaires le réclamaient, il ne fallait pas d'indice de son passage, rien qui ne laisse présager qu'il y eut des évènements entre l'arrivée de Nick et son départ.

Maladivement professionnel dans la conduite de ses affaires, il menait sa vie comme ses maître la lui avaient enseigné, sans se douter un instant qu'ils offriraient les clefs de l'anonymat à un serviteur du mal. Nick déposa les clefs de l'appartement dans la boîte aux lettres d'un voisin. Il n'avait aucun grief contre la vieille dame qui avait logé un temps dans cet appartement, elle méritait une sépulture digne, même si elle ressemblait plus à un bourguignon à présent...

Il avait terminé son œuvre dans cette ville, d'autres lieux l'attendaient mais aussi d'autres intrigues : Joey Wilson, son futur tatouage, sa tutelle, mais aussi... l'Humanité et ce qui l'attendait...

La fin d'un ère.

Le début d'une autre.

[HRP]
Merci à toi pour ce formidable sujet qui introduit Nick sur le Forum.

Au plaisir de vivre la suite avec toi !
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Joseph Wilson
Staff
Joseph Wilson
Staff
Inscription : 22/11/2019
Messages : 1153
DC : Slade Wilson | Kent Nelson
Situation : Suite à son procès, Joseph n'a pas pu être déclaré coupable des accusations qu'on lui portait. Il est placé sous la tutelle mystique de Zaren Zara (Nick Necro). Il suit des spécialiste pour espérer se débarrasser du démon qui le possède toujours.
Localisations : Maison des Mystères / Justice Academy
Inventaire : • Combinaison IKON
• Téléphone High-Tech de Kord Industries
Justice Academy
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[LIBRE] « Procès de Joseph Wilson – La fin d’une ère. » ft. Nick Necro 386562Rien
Re: [LIBRE] « Procès de Joseph Wilson – La fin d’une ère. » ft. Nick Necro Jeu 12 Jan 2023 - 0:01

« Procès de Joseph Wilson – La fin d’une ère. »

[ LIBRE ] ft. Nick Necro



_____Même après que le verdict est été rendu, il m’était encore difficile de réaliser ce qu’il venait de m’arriver. Les médicaments étaient peut-être l’une des raisons de mon manque cruel de réaction face à cette nouvelle. Même son avocat n’avait pas réussi à obtenir une liberté totale, le sort que l’ont m’avait réservé le satisfaisait amplement, à raison. Je ne savais pas réellement à quelle sauce j’allais être mangé. Malgré mon titre d’homme libre, je n’étais pas encore tiré d’affaire. Une fois que le jury et le juge avait évacuer le tribunal, deux gardes étaient venus me récupérer pour m’emmener dans une autre salle juste derrière le tribunal. Mon avocat m’avait emboité le pas pour ne pas me laisser seul. Je n’avais pas les idées claires pour signer quoi que ce soit et il voulait s’assurer qu’il n’y avait pas la moindre entourloupe dans les papiers que je devrais signer.

Les hommes qui m’escortaient m’ont installé avec une douceur discutable sur l’une des chaises qui se tenaient en face d’un bureau. Ils ne semblaient pas réellement heureux que je ne sois pas condamné à me balancer autour d’une corde. Mon avocat s’est installé à côté de moi, il s’est tourné vers les gardes pour leur demander de retirer mes menottes. J’étais considéré comme un homme libre, les entraves n’étaient plus très utiles. Ils se sont échangé un bref regard entre collègue avant que l’un d’eux ne cède à ses exigences. J’ai massé nerveusement ma peau meurtrie pendant qu’un employé administratif avait commencé à s’installer au bureau. Il avait déjà préparé la plupart des papiers pour la mise sous tutelle dans une petite mallette que mon regard ne voulait pas lâcher. Conscient que je n’avais pas les idées claires, il confia les papiers à mon avocat qui commença à les lire avec grand attention. Pour le reste, l’homme s’était tourné vers moi pour me communiquer des informations que mon esprit peu lucide pourrait imprimer.

« Monsieur Zara a accepté de prendre en charge votre tutelle. C’est un homme respectable qui a d’excellentes connaissances dans le domaine mystique. » J’ai l’impression qu’il essayait de me rassurer. J’ai penché légèrement ma tête sur le côté. « Que vous compreniez bien, Monsieur Wilson… Le but de cette tutelle n’est pas de vous materner comme un enfant. Vous êtes un jeune adulte mature et responsable cela ne fait aucun doute et vous n’aurez probablement aucun mal à retrouver une vie normale une fois vos troubles régler. Ici, le but est de vous programmer un suivi médical et mystique spécialisé pour vous aider à vous débarrassez de votre mal. Il en va de votre raison et de votre bonne volonté de respecter chaque rendez-vous qui vous serons imposé. » Il prit une grande inspiration. « Dans le cas contraire, nous serons intransigeants et vous serez reconnu pleinement conscient de vos actes en Europe. Vous serez condamné à un sort bien moins agréable que celui-ci. Voyez cette situation comme une chance que nous vous offrons. En êtes-vous bien conscient ? »

J’ai hoché doucement la tête pour qu’il n’est pas la sensation de parler à un mur dénué d’émotions. Mon avocat a finalement commencé à me confier quelques papiers administratifs après les avoir étudiés minutieusement. Au fond de lui, il semblait soupçonner que quelque chose n’allait pas dans ce procès et il cherchait la moindre piste qui pourrait l’aider à comprendre ce qu’il se passait réellement, comprendre leurs réelles intentions. Je me suis penché vers cette série de mots qui n’avait clairement aucun sens pour moi. J’essayais de me concentrer de toute mes forces pour leur trouver un sens, mais rien n’y fait. Mes sourcils se sont froncés, j’ai senti mon avocat jeté de rapide coup d’œil vers moi pour vérifier mon état.

« Je pense que mon client peut parfaitement comprendre l’enjeu de cette tutelle malgré tout. » confirma mon avocat pour rassurer l’agent. Un sourire se dessina sur les lèvres de l’agent.

« Formidable. » Il se redressa sur son bureau pour poser ses coudes sur ce dernier et reprendre son monologue d’explications. Ses mots sortant de sa bouche avaient plus de sens pour moi que lorsqu’ils étaient couchés sur du papier. « En résumé, vos comptes bancaires seront sous la responsable de votre tuteur légal qui pourra gérer vos finances si cela lui semble nécessaire, une interdiction de sortir du territoire américain. Vous aurez le droit à des rendez-vous fréquent chez un psychiatre et autres experts mystiques qui sera sélectionnés par votre tuteur. Votre téléphone sera également surveillé. Votre tuteur a également appelé un expert dans les tatouages mystiques pour vous. Vous n’aurez probablement pas d’autres choix mais vous pouvez vous arrangé avec lui pour qu’il soit tatoué dans une zone peu visible. » Je n’avais pas réellement l’intention de me faire tatouer, mais protester n’arrangera pas les choses… « Faites profil bas, soyez un honnête citoyen, respectez vos engagements, suivez les conseils des spécialités et tout se passera bien. » Il me tendit un stylo. « Vous pouvez signer en bas de cette feuille et tout sera bon. »

« Ne pouvez-vous pas attendre que mon client reprenne ses esprits avant de signer le contrat ? »

« J’ai bien que nous soyons limités en termes de temps. Monsieur Wilson a-t-il réellement envie de passer une journée de plus derrière les barreaux ? »

J’ai secoué négativement la tête. Je suis suffisamment lucide pour refuser de subir une nouvelle nuit derrière les barreaux. J’ai croisé mes pupilles avec ceux de mon avocat, il m’a compris. Je voulais avoir son approbation avant de signer quoi que se soit. Il avait lu les papiers pendant le monologue de l’agent administratif et ne semblait pas avoir vu de faille. J’ai hésité quelques secondes de plus avant de signer les papiers.

L’agent a commencé à me confier quelques objets. J’ai observé l’artefact mystique avec grande attention, difficile pour moi de concevoir que je pourrais communiquer avec mon tuteur avec du quartz sculpté. Je me vois également confié les clés d’un appartement potentiel, signifiant que je ne pouvais plus loger à la Justice Academy, encore moins à la Maison des Mystères. La nouvelle ne me dérangeait pas plus que cela mais je ne m’attendais pas à ça. J’ai pris les clefs avant de lever les yeux vers l’agent.

« Je crois que tout est bon de notre côté. » Un immense sourire se dessina sur son visage. « Je ne peux que vous souhaitiez une bonne réinsertion dans notre cher pays. J’espère que vous parviendrez à vous débarrasser de votre mal. »

« Je vous remercie. »



Plus les heures défilaient et plus je sentais les effets des médicaments se dissipés. Il me restait encore quelques formalités à remplir avant de sortir libre de ce tribunal. Une fois sortit du bureau, je me suis rendu un peu plus loin pour récupérer les affaires personnels qui m’avaient été saisit : mon téléphone, mes papiers d’identités, ma carte bancaire et j’en passe. La dame qui se trouvait au guichet me fusillait du regard, comme si j’avais assassiné son mari, je ne lui en tenais pas rigueur et préférait l’ignorer. J’ai pris quelques secondes pour vérifier que tout était en ordre. Ils avaient probablement rajouté un dispositif d’espionnage à l’intérieur. Tout est en ordre, je fais un bref signe de tête pour saluer poliment cette femme, elle ne me répond pas.

Un garde m’a conduit en direction de mon premier rendez-vous imposé. Pour éviter que je leur file entres les doigts, une salle avait été aménagé en salon de tatouage improvisé. Une vieille femme m’attendait dans la pièce, elle avait la soixantaine, peut-être plus. Elle me dévisagea de haut en bas, comme si elle ne s’attendait pas à m’avoir comme client.

« C’est toi, le psychique qui a fait trembler l’Europe ? » Je ne savais pas réellement comment répondre à cette question. « Tu n’as pas la tête de l’emploi. » C’est une remarque que l’on me fait souvent, je laissai échapper une grimace en hochant la tête. « Je suis Clarice, la personne mandatée pour te placer ce traceur mystique. Installe toi sur cette table, ça risque de prendre quelques temps. Ce genre de sceau mystique ne demande pas d’endroit précis sur le corps. As-tu une préférence ? »

Je me suis rapproché timidement avant de m’installer sur la table en question. Elle est loin d’être confortable mais elle fera l’affaire. J’ai vécu pire et elle le sait probablement. Doucement, j’ai retiré ma chemise pour laisser apparaître mon dos nu, marqué par les traces d’un passé peu glorieux. J’ai posé l’une de mes mains sur mon épaule.

« L’arrière de l’épaule, c’est ok pour vous ? » Ma voix sortait directement de mon téléphone placé dans ma poche. Elle semblait un peu étonnée par cette méthode de communication mais elle s’y adaptera, je n’étais pas d’humeur à me montrer très bavard, à moins que ça soit les nombreuses cicatrices sur mon corps qui l’avait étonné ?

Elle acquiesça avant de se mettre au boulot. Je collaborai avec elle, comme si j’avais pleinement confiance en elle, cela semblait également la surprendre. Le premier coup d’aiguille s’est enfoncé dans ma chair, c’est un peu douloureux mais supportable. Le plus difficile était de gérer le stress que cela pouvait me procurer mais elle essayait de faire preuve d’un minimum de délicatesse. La séance dura à peine plus d’une heure, pendant laquelle nous étions restés tous les deux muets. Je me suis redressé lorsqu’elle a commencé à appliquer les derniers soins et jeter une partie de son matériel.

« Les effets mystiques prendront effet à la fin de la cicatrisation. J’ai entendu dire que ton corps se régénérait rapidement. Ils ne t’auraient pas laisser sortir si ce n’était pas le cas. Tu cicatrisas probablement demain ou après-demain alors si tu as des choses à régler avec certaines personnes ou des trucs illégaux à régler, c’est maintenant ou jamais mon chou. »


J’ai commencé à me rhabiller et ses paroles sonnaient comme un conseil d’une vieille amie qui m’était directement adressé. Je suis légèrement perdu mais j’ai compris ce qu’elle essayait de me dire.

« Merci, je tâcherai de m’en souvenir. »

« Vous ne voulez pas voir le résultat. »


« Je… peut-être plus tard quand j’aurais digéré tout ça. »



Rose m’attendait dans le couloir du tribunal. Elle n’avait pas attendu pour me sauter dans les bras, appuyant sur la peau meurtrie par le dermographe. J’ai laissé échappé une grimace de douleur, putain ça faisait mal. Wintergreen se trouvait juste derrière elle mais il se montrait beaucoup plus doux qu’elle en matière d’affection. J’ai souris, c’était bon de les revoir et je sais que d’autres personnes m’attendent à la sortie de ce tribunal.

« Oh bon sang, j’ai cru que tu ne sortirais jamais de ce merdier ! » s’exclama Rose. « Tout va bien, hein ? Pas d’entourloupe ? »

« Non, pas que je sache. Je n’ai pas encore rencontré mon tuteur mais il paraît que ce n’est qu’une question de temps. Ils vont me saisir mes comptes et m’envoyer chez des spécialistes pour me débarrasser d’Amy. »

« C’est une bonne nouvelle, nan ? »

« Oui, en apparence. » Wintergreen restait méfiant, j’avais l’impression de voir mon père à ce moment-là. Malheureusement, j’étais bien trop occupé à pianoter sur l’écran tactile de mon téléphone pour m’en soucier, des affaires importantes à régler avec une certaine personne. Rose tenta de jeter un coup d’œil à ma conversation.

« Des affaires importantes à régler ? »

« En quelques sortes ouais. Ça vous dérange si je ne passe pas chez Papa ce soir ? Je dois récupérer quelques affaires et je dois m’expliquer… avec quelqu’un. »

« Si c’est celui à qui je pense, dis-lui que je serais beaucoup moins clémente que toi sur ce sujet et que nos chemins n’ont pas intérêt à se croiser. »

« Je… lui ferais savoir. »

« Je pense que ton frère est suffisamment lucide et intelligent pour résoudre ces querelles personnelles. N’est-ce pas Joey ? » Wintergreen essaye de calmer le jeu, je laissai échapper un rictus.

« Ouais, merci oncle Wintergreen. »

J’ai beaucoup de chose à régler avec ce cher Constantine, tellement de chose à comprendre et à lui faire savoir. Heureusement pour lui, en deux jours de procès j’étais parvenu à contrôler mes émotions. Il avait probablement évité le ravalement de façade que j’aurais pu lui infliger avec mon impulsivité. Maître Hoyt ne tarda pas à rejoindre notre petite réunion de famille après avoir régler quelques affaires de son côté. Wintergreen se rapprocha pour venir lui serrer la main en personne.

« Merci pour tout ce que vous avez fait. Nous ne pouvions pas imaginer mieux. »

« Ce n’est rien, je n’ai fait que mon travail. Je venais seulement vous parler une dernière fois. » Il se tourna vers moi, un sourire aux lèvres. « Portez-vous bien Monsieur Wilson. Faites attention et prenez soin de vous. »

« Merci, vous de même ! »

Une dernière poignée de main et il ne tarda pas à tracer son chemin pour nous laisser en famille. Je suis resté quelques instants avec eux, attendant les réponses de ce cher Constantine avant de me permettre de m’éclipser une dernière fois. Clarice m’a dit qu’il me restait quelques heures devant moi avant que le tatouage ne commence à faire effet. Elle n’en a probablement pas averti les autorités, me laissant un temps précieux pour pouvoir parler avec John et espéré des explications de vive voix quant à son comportement envers moi. Il faut qu’on parle.



Un jour, deux jours ont passé depuis la fin de mon procès. Pour penser à autre chose, je m’étais coupé des médias et de toute cette histoire à mon sujet, des rumeurs à mon sujet. Je n’avais pas besoin d’en apprendre davantage, mon anxiété risquait de me rattraper. Je suis un homme libre, un homme qui commençait à préparer quelques cartons pour commencer son emménagement provisoire. Les premières dates pour mes rendez-vous ont commencé à tomber. Je n’avais pas eu de nouvelles de mon tuteur pour l’instant mais je ne m’en souciais pas vraiment.
Rose et Wintergreen avaient été mis au courant des récentes disparitions, confirmant les doutes de Wintergreen et ne faisant que plonger Rose dans une incompréhension totale.

Qu’est ce qui se passe ? Tu ne penses quand même pas que Joseph a commis ces crimes ? Il n’était pas en état de pousser qui que ce soit à se donner la mort au tribunal.

Rose, je sais que c’est dur mais nous devons garder cette histoire pour nous. Joseph a suffisamment souffert. Savoir ça pourrait le détruire mentalement ou le mettre en danger.

Mais on ne peut pas rester sans rien faire !

Nous ne laisserons pas passer ça. Mais nous devons d’abord comprendre dans quoi Joseph a été embarqué. Tu comprends ? Informes en Palmer et le reste de la Justice Academy. Ils pourront nous aider.

Bon sang…





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