[Crisis on DC-Earth] And burried deep, beneath the waves...

Droite.

Garth se déplaçait aussi vite qu’il le pouvait. Sous lui, les rues de Poseidonis défilaient rapidement. Les lumières des hautes tours étaient un tourbillon flou, un tunnel luminescent qui le mènerait à sa destination. La capitale d’Atlantis était située à des profondeurs que la lumière du soleil n’atteignait pas, mais on n’y aurait jamais cru : ses lumières, or et argent, brillaient doucement au milieux des ombres.

Gauche, puis par dessus la barrière à droite. Gauche, gauche, tout droit.

Il contourna une tour, puis il le vit enfin. La ville était circulaire, nichée entre des rochers de tailles inégales, couverts de coraux colorés, et en choisissant soigneusement son point d’observation, le regard pouvait porter jusqu’aux murailles de la cité. D’ici, il pouvait voir tout le quart Nord-Ouest de la ville.
Un quartier complet était plongé dans l’ombre, comme une gigantesque plaie béante. L’obscurité de l’Océan, d’ordinaire toujours présente, semblait avoir tailladé le cercle citadin.
Garth ne ralentit pas.

- Tempest. Dieux merci.

A la frontière des ombres, plusieurs silhouettes se tenaient immobiles. Entre leurs mains tendues, comme dans un geste d’offrande, flottait un symbole luminescent, bleu. A la vue de leurs tenues sombres, décorés de dorures élégantes, n’importe quel Atlante aurait pu reconnaître l’École Silencieuse. L’homme qui avait parlé tournait le dos au nouveau venu : sa position était la même que celle des autres, mais il semblait être le seul à même de parler. Sa voix était ténue, effilée par une concentration intense.

- Magistre.

D’ici, l’obscurité était différente. Ce n’était pas seulement que les lumières avaient été éteintes : l’ombre avait une texture, elle dansait au rythme du courant comme une lourde fumée noire dans le vent. Elle ne bloquait pas la vue, pourtant. On apercevait les silhouettes creusées des hauts bâtiments, et surtout les rues vides.

- Nous avons pu contenir sa progression, mais nous ne parvenons pas à la repousser.

- Combien êtes-vous ?

- Toute l’École a été mobilisée.

Les plus adeptes avaient été dépêchés sur place. Les novices restaient à l’Académie, guidés par une poignée de maîtres restés en arrière, projetant leur pouvoir vers les mages atlantes envoyés au front. C’était une procédure attendue, mais une procédure de crise.
Garth s’approcha de la ligne que traçait les Atlantes et leurs symboles bleus. A bien y regarder, l’obscurité semblait pousser contre les maigres tracés luminescents, comme prêt à les briser d’un moment à l’autre. Celui qu’on appelait Tempest ferma les yeux, un bref instant, étendant ses sens vers l’ombre.
Il était difficile de définir ce que c’était, précisément, a fortiori de ce côté des protections Atlantes. Il pouvait sentir sa nature agressive, pourtant : il ignorait ce qu’elle ferait à ceux qui entrerait en son sein, et il n’en était pas moins clair que qui voudrait entrer aurait besoin de protection. Il y avait autre chose, aussi...

- Il y a quelque chose en son centre.

- Oui. Quoi que ce soit, ça a un épicentre, répondit le Magistre, mais nous n’avons pas les ressources nécessaires pour nous en approcher.

- Avez-vous de quoi fournir une protection pour un petit groupe ?

Le Magistre resta silencieux un bref instant. Réflexion, communication télépathique ou besoin soudain de se concentrer pour renforcer la fine barrière qui empêchait l’ombre de déferler sur Atlantis, c’était dur à dire.

- Oui.

- Parfait.

Derrière eux, il y eut un bruit sourd, une détonation assourdie par l’eau, puis une deuxième, puis une troisième. Au niveau du sol, un peu plus haut, sur la droite ou la gauche, l’air et l’océan s’ouvraient sur des tourbillons luminescents et argentés. Des manifestations physiques plus connues sous le nom de Tunnels Boom.

- J’ai pris la liberté d’appeler à l’aide.

Tempest tourna le dos à l’ombre et porta sa main à ses lèvres. Doucement, il souffla sur sa paume, faisant tourbillonner une poignée de bulles qui vinrent envelopper le visage des nouveaux venus, leur permettant de respirer même dans les profondeurs d’Atlantis. Puis, il prit un peu de hauteur.

- Merci d’avoir répondu à mon appel. Comme vous pouvez le voir derrière moi, Poséidonis est sous la pression d’une menace mystique. Nous ne savons pas précisément ce que c’est, mais nous en connaissons la source. Nous pouvons protéger un petit groupe, pour s’y rendre et la neutraliser le plus vite possible.

Derrière lui, le Magistre et une petite partie des mages Atlantes se mirent en mouvement. Leurs gestes étaient minimaux et lents, mais une vague de pouvoirs empli l’eau et vint toucher chacun des héros présents. Un symbole, similaire dans sa couleur et son style à ceux qui flottaient devant les sorciers, apparut sur leur front. Les membres de l’École Silencieuse reprirent lentement leurs positions initiales.

- Pardonnez ma brusquerie et mon manque de cordialité. Nous devons agir vite, mais sachez qu’Atlantis et moi vous sommes profondément redevables d’être venus.

Il se déplaça pour revenir à hauteur du sol. Un regard, par-dessus son épaule, puis il passa entre les mages Atlantes. L’eau y était plus froide, mais pas au point de l’inconfort. Il la sentait picoter la surface de sa peau, comme si elle réagissait à quelque chose. La protection tiens bon, pourtant : chaque héro avait été intégré à la barrière de protection, et toute l’École Silencieuse s’affairait à les tenir hors des griffes de l’obscurité. Ils étaient à l’abri, pour le moment. Il leva la main, et l’eau se mit à bouillonner doucement au-dessus de sa paume : en quelques secondes, une perle de lumière flottait à côté de lui, éclairant son chemin.

Tempest avança un temps. Ce n’était pas vraiment un courant ou un souffle, mais il pouvait percevoir que la structure globale de l’ombre était celle d’un vortex, d’un tourbillon inexorable en partance d’un centre. Elle était en mouvement, tout autour de lui, quoique ralentie. N’importe quel mage pouvait le sentir : vu de l’intérieur, il était certains qu’il s’agissait d’un sort.
Les rues, tout autour d’eux, étaient parfaitement désertes. Il n’y avait pas de lumière artificielle, seulement celle, diffuse, de la cité qui semblait si lointaine vue d’ici. A l’instant où le quartier avait été plongé dans le noir, tout contact avec la population avait été perdu – radio, magique, visuel. Plus personne n’avait donné signe de vie au milieu de ce vortex de ténèbres, affamé et muet.

Guidé par l’Atlante, le groupe déboucha sur une des artères principales de la ville. Tout autour d’eux, les fenêtres étaient béantes et vides. Des paniers avaient été renversés sur le sol, quelques chaises jetées contre les murs ; des repas à emportés à demi-croqués gisaient abandonnés ici et là, mais personne d’autre.

À droite.

Garth s’immobilisa. Le silence écrasant de la rue lui répondit, fermant ses murs bardés d’ombre tout autour d’eux. Il leva la main, et sa lumière se fit plus forte, léchant les murs des bâtiments.

À gauche, puis par dessus la barrière à droite. À gauche, encore à gauche, puis droit devant.

Leurs mouvements auraient pu passer inaperçus. Dans ces ombres, les sens de chacun étaient émoussés, au-delà de ce qu’implique une obscurité normale. Ils étaient nombreux – plus que le simple groupe de héros. Leurs silhouettes semblaient découpées à même les ténèbres ambiantes, mais plus matériel encore. C’était des créatures de fumées, des humanoïdes dont la silhouette vacillait au gré du courant marin.
Certaines sortirent des fenêtres et des bâtiments sur la droite. D’autre à gauche, puis encore à droite, puis encore à gauche, et à gauche. Puis une, droit devant, en plein milieu de la route. Elle se tenait droite, et la lumière de Garth la capta toute entière. Ses traits étaient indistincts, jusqu’à ses mains : là, l’ombre disparaissait au profit de longues griffes cristallines qui semblaient tailler dans la glace.

A bien la regarder, en ayant Tempest comme point de perspective, la chose aurait pu passer pour le reflet déformé d’un Atlante.

Sur son visage, l’ombre s’étira finement – révélant des crocs, cristaux rudement taillés, comme leurs griffes.
Puis la créature poussa un cri – qui commença par un sifflement avant de monter rapidement dans les sons rauques, semblable au feulement d’achat.
Les autres choses qui avaient entouré le groupe crièrent à leur tour puis bondirent, griffes en avant.

HRP:

Plusieurs Tunnels-Boum s’ouvrent au cœur de Poseidonis, la capitale du Royaume d’Atlante.
Plusieurs formes en émergent – des héros, des héroïnes. Des gens, animés par la volonté pure et simple d’aider les Atlantes ; leurs cousins de race, mais souvent leurs amis.

« La dernière fois que j’suis venue, c’était pour un couronnement… j’pense que j’vais préférer le banquet de l’époque, j’avoue. »

Une voix calme et maîtrisée s’élève, tandis que son propriétaire se précise.
Un homme.
Jadis un super-héros ; mais il ne l’est plus. Il demeure cependant animé de l’envie, du besoin d’aider autrui… et notamment des proches.

Et… Ray Palmer connaît du monde. Il a donc beaucoup de proches.
Notamment ici.

« Hey. Salut. J’suis venu sans me protéger, comme tu l’as dit, Garth… mais fais quand même gaffe, hein ! J’ai aucune envie de boire la tasse. »

Il sourit.
Il demeure mal à l’aise, sincèrement, alors que les bulles viennent l’entourer ; mais il accepte, il tolère.
Il fait avec.

La Magie.
Peuh. Il n’aime pas ça. Il ne comprend pas ça.
Il n’en veut pas ; mais il fait avec.

Parce que le Royaume d’Atlantis vit avec… parce que c’est pratique. Parce que Garth le veut, aussi.
Même s’ils ne sont pas proches, l’ancien Atom a souvent croisé… l’ancien Aqualad et Tempest. Il lui fait confiance.
Il reste troublé par l’avancée du Temps, et le fait que le gamin collé aux nageoires d’Arthur ait grandi si vite, mais… oui. Il lui fait confiance. Quand même.

« Pas de souci, pour la brusquerie. Allons aux faits, on rentrera plus vite chez nous. »

Le scientifique acquiesce, tout en activant plusieurs équipements amenés avec lui.
Des équipements amphibies ; évidemment.

« La Magie n’est pas mon domaine, mais je lance des analyses de fond ; au cas où. Ça permettra de détecter et d’identifier les énergies sollicitées, utilisées, et de chercher des contre-mesures.
Et bon, on n’est pas à l’abri d’un combo techno-magique, hein. »

Il hausse les épaules – puis suit le mouvement.
En silence.

Crispé d’être ainsi aidé par la Magie, il s’abandonne surtout à l’émerveillement – à la découverte, la confirmation plutôt de la beauté du Royaume sous-marin.
Il est vrai qu’il y est venu il y a peu pour le couronnement de son amie Mera, et il apprécie sincèrement de voir que celle-ci peut diriger Atlantis, malgré l’absence d’Arthur. Un Arthur qui manque, qui leur manque à tous… même s’ils doivent vivre sans ; et apprendre de son absence, aussi.

« Mmh. »

Un souffle troublé s’échappe cependant de ses lèvres alors que, en avançant en dehors de Poseidonis… Garth se fige.
Il cherche. Il étudie. Il analyse.
… il trouve, en fait – en étant trouvé.

Par des ombres, qui s’animent et s’approchent.

« Bon sang. »

Ray grimace, soupire – et agit.
Il récupère des éléments miniaturisés, et cachés dans sa veste bleue ; et les grandit.
Pour s’armer.
Et tirer, rapidement.

Palmer tire un rayon vers les ombres.
Un rayon de pure énergie… de pure lumière, plutôt. Le choc le fait reculer, puis inspirer ; difficilement.

« Humf. Sacré truc. »

Il se tourne vers Garth, et grimace ; encore.

« C’est… un tir au pif, j’avoue. Des résidus de l’énergie de Docteur Light, au cas où.
Mes engins vont analyser les données. »

Il acquiesce, puis crispe ses mains sur son équipement ; ses armes.


« J’ai encore de la réserve… mais pas pour toutes les ombres. T’es ici chez toi, Garth.
On fait quoi ? »

Ray Palmer est désormais le Directeur de la Justice Academy et, jadis, il a mené plusieurs Justice Leagues, et une version des Teen Titans.
Il s’en défendra – mais il aime mener.
Même si, ici et maintenant, il laisse autrui gérer, diriger, organiser ; prendre la main.

C’est la marche du monde. C’est ce qu’il faut faire.
C’est le mieux… pour espérer survivre !

(HJ/ Super lancement, merci ! Résumé rapide :
- Ray arrive par Boom-Tube ;
- Ray lance des engins pour analyser les énergies qu’ils vont croiser ;
- Ray suit en s’émerveillant des lieux, même s’il n’aime pas la Magie ;
- Ray fait grandir un équipement rapidement et tire sur une ombre avec de l’énergie lumineuse de Dr Light, pour voir ;
- Ray annonce qu’il a encore du stock, mais pas pour toutes les ombres ;
- Ray laisse Garth diriger. /HJ)

L’arterte venait de Garth. L’ancien Aqualad était l’un des gardiens mystiques reconnu du royaume sous marin d’Atlantis et cela faisait longtemps que Hal ne l’avait pas vu. Le message aurait pu venir de Mera et que ce ne soit pas le cas interpelle le Green Lantern qui se demande si elle va bien. Alors qu’il était à plusieurs parsec de là dans le cosmos Hal pris la route de Poseidonis, entrant dans les eaux pour y évoluer sans peine grâce à son anneau. Les Lanterns sont censés pouvoir se rendre dans tous les environnements possibles et imaginable. Ce n’est cependant pas toujours le cas mais l'océan? La base.

Durant sa descente dans les fonds marins le pilote qui avait plusieurs fois visité la capitale se rend compte qu’ils sont plus sombre que d’habitude. Un faisceau de lumière attira immanquablement ses yeux et ce fut avec un grand sourire que Hal reconnu Ray Palmer, le plus actif des super héro qui veux se convaincre qu’il n’en est plus un. Alors qu’il aura beau laisser son costume d’Atom dans sa cave il ne trompait personne et surtout pas ses amis.

“Salut Ray, il y a des jours ou tu portes bien ton nom. Salut Garth.”

Il s’approcha des deux hommes face à l’obscurité et se tourna vers elle, son anneau brilla alors d'une puissante lumière émeraude.


La lumière c’est son truc, n’avait il pas été God of Light? La science c’est le dada de Ray qui analysait ce qu’ils avaient en face de lui mais cela ne voulait pas dire qu’il ne pouvait pas tenter d'aider aussi là dessus.

“Anneau scanne ce qu’il y a en face de nous, est ce qu’un autre Green Lantern l’a déjà rencontré?”

Faire appel à la formidable base de données présente dans les anneaux pourrait être la chose à faire si ils voulaient éviter de trop mauvaises surprises.

HJ:

Spoiler:

Les bavardages et les commérages allaient bon train devant la liste des recrues de promotion. Tous en tenues parfaitement identiques, chaussure de sécurité renforcée et ignifugée, pantalon à signalétique réfléchissante et t-Shirt blanc sous un pull sombre avec l'écusson de leur caserne de pompier, ils observaient et commentaient sans vraiment y croire le dernier nom, rajouté à la va-vite par les organisateur et les responsables administratifs.

J'entendais les différents commentaires en volant dans le ciel, l'incrédulité côtoyait le rejet et l'acceptation de la nouvelle. "C'est une blague"; "J'y crois pas" ; "Tu crois qu'on aurait un autographe ?" ; "Après ce qu'ils ont fait à Métropolis ?! C'est une belle connerie oui.".

J'avais eu la même réaction.

- C'est une blague ? avais-je lancé à Mister Terrifc lorsqu'il m'avait tendu la convocation.

- Tu te rappelles de notre projet visant à nous réintégrer dans la société ? me demanda-t-il en retour.

A ma tête il avais compris que je m'étais souvenue. Un projet proposé par Mickaël et Alan pour que la J.S.A. cesse de se déconnecter de la société civile et que nous soyons vus de nouveau comme des bienfaiteurs soucieux de la loi plutôt qu'une bande de francs tireurs qui n'intervient que trop rarement et qui rafle malgré tout des subventions publiques.

J'avais lu la convocation une nouvelle fois. Recrue chez les pompiers...

- Je passe déjà tous les ans les examens pour pouvoir intervenir en cas d'incendie sans causer de dégâts et pouvoir remplir avec les pompiers la paperasse, faut vraiment que j'y aille ?

- Justement Kara, on t'a choisi un stage qui t'évite d'avoir trop de boulot et puis, les pompiers t'aiment bien, t'es l'une des seules à faire leurs stages de remise à niveau annuel et puis, les pompiers ont une bonne image et les kryptoniens... eh bien... ça pourrait profiter à tout le monde. On se doutait que ça ne t'enchanterait pas, mais c'était ça où aller nettoyer des débris spatiaux dans l'espace, avait-il rétorqué.

Éboueurs ou pompier, un sacré grand écart.

- Je suis une ingénieure chevronnée, j'ai géré une entreprise et j'ai plié des monstres intergalactiques et tout c'est tout ce que vous pouvez avoir ? Tu fais quoi toi ?

Il avait paru gêné.

- On m'a demandé de monter et animer un Fab Lab dans un quartier défavorisé, avait-il répondu en se râclant la gorge.

Le silence qui s'était installé avait duré jusqu'à ce que je relise la convocation.

- Euh... sur la convocation, c'est pas écrit "stage", c'est écrit "incorporation dans la promotion 2022.897". En plus vous m'avez mis à Star City...

Et ce bouffon avait haussé les épaules avec un sourire en coin.

- Tu sais Karen, Star City est une belle et ville et... ben, la ville est furieusement en manque de recrue, tu pourrais créer des vocations...

Des vocations, je t'en foutrais.

Devant la caserner s'étaient amassés journalistes et politiciens, dans un coin quelques huiles et juste derrière l'adjointe au maire je pouvais identifier le capitaine des pompiers en grande tenue. Terrific avait tenu à ce que l'initiative soit médiatique. Alors que je me posai devant eux, en tenue règlementaire, les regards se tournèrent vers moi. Il y avait beaucoup d'admiration, ce qui faisait plaisir mais aussi certains regards inquiets ou carrément haineux.

L'adjointe avait le sourire que je retrouvais fréquemment chez les fans qui se retenaient, elle vivaient certainement un grand moment dans sa vie. Des flash photographiques avaient commencé à pleuvoir lorsqu'elle m'avait fait signe. Bon, quelques pas, une poignée de main, un petite discours de sa part pour signifier que cette association était bénéfique et bla bla bla et bla bla bla. On m'avança d'une légère pression dans le dos vers le micro. Formidable, je revaudrai ça à Mickaël qui devait jubiler devant le direct.

- Star City, commençai-je alors que le silence de la foule qui s'était formée devant le bâtiment des pompiers se faisait plus profond encore.

Mêmes les voitures s'arrêtaient dans la rue pour regarder par leur fenêtre, se demandant pourquoi il y avait un cordon policier et des badauds qui tendaient leurs téléphones portables dernière génération.

- C'est avec beaucoup d'humilité et de respect que je rejoins aujourd'hui la promotion 2022.897 et j'espère me montrer digne de la confiance que m'apporte la mairie et les brigades des combattants du feu de la ville. Cet engagement, cependant, ne doit pas occulter les plus importants : ceux de vos proches, de vos enfants, de vos parents qui donnent au service de cette institution de Star City, ou même d'ailleurs, leur vie et leur existence pour sauver et intervenir là où le danger est, sans faillir, sans s'ébranler.

" Il est facile pour moi d'accepter d'incorporer les brigades de sapeur, ma peau ne craint pas le feu, je peux souffler la glace, défoncer ou porter des poutres en acier, je peux voler, je ne doute pas de l'utilité que je pourrais avoir une fois parfaitement formée mais je ne souhaites pas faire de l'ombre à celles et ceux qui font preuve d'un courage sans aucune mesure, chaque jour de leur vie.

" Merci à vous.

Un léger signe de tête, une main levée pour les saluer et les applaudissements suivirent.

Le capitaine des pompiers m'accompagna à l'intérieur du bâtiment avec l'adjointe au maire et on me fit rejoindre la feuille d'émargement. Toute la promo que j'allais rejoindre était présente et observait, interdite, l'étrange spectacle, injuste si l'on en croyait leur propre engagement et le fait que eux risquaient vraiment leurs vies en signant.

Je signai, sans forcément prendre le temps de faire des poses ou même des sourires.

On m'invita à rejoindre notre promotion pour une première photographie. Je m'installai sur un bord, légèrement en arrière, le privilège de faire une bonne tête de plus que la majorité des recrues.

Ainsi commençait la folle aventure de Power Girl chez les Pompiers de Star City...

Et on pouvait dire que ça commençait en fanfare.

Après la lecture et la signature du règlement, la récupération des dossiers, des papiers, des tenues supplémentaires, de mon lit dans une chambre commune avec quatre autres femmes car je devais dormir dans un internat ?! Et je m'étais bien renseignée, j'allais avoir dû mal à y échapper l'"esprit d'équipe" m'avait-on vendu. Mickaël allait souffrir. Heureusement, j'avais une dérogation spéciales pour les sorties et les urgences, un peu comme les urgentistes ou les infirmières en formation qui devaient assurer des "services d'urgence".

Ce fut à la pause de la première matinée que je sus que j'étais dans une sale galère. Nous étions dans la cours d'exercice et je sentais que j'allais être assaillie de questions lorsque soudainement, un hologramme s'afficha devant moi, ce de Cyborg.

- Karen, nous avons une urgence en Atlantide !

Mes camarades furent comme stupéfiés par cette apparition. L'un de mes instructeurs, pourtant chevronné, ne sut pas quoi me répondre lorsque, en bonne recrue, je le saluai comme on venait de nous l'enseigner et que je demandai l'autorisation de quitter temporairement les rangs. C'était leur protocole... Il ouvrait et fermait la bouche comme s'il ne pouvait pas vraiment trouver dans son expérience de quoi se raccrocher.

- Euh... oui... allez-y ? répondit-il finalement.

- Je rattraperai mon retard ce soir, annonçai-je en plongeant dans le tunnel boom qui venait d'apparaître.

Faudrait que je ramène des souvenirs pour l'équipe si je voulais éviter de me faire épingler comme l'égérie à qui on passait toutes les entorses...

Passage dans le satellite de la Ligue où seul restait l'un de mes anciens costumes. Pas de chichi, je l'enfilai, non sans une petite pointe de nostalgie. Quitter la noirceur de mon nouveau costume pour retrouver la soudaine blancheur de l'ancien était apaisant. Le contact de cette matière kryptonienne, son étreinte, la caresse de mes bottes, la chaleur de mes gants... des retrouvailles intimes des plus plaisantes.

Alors que mes doigts terminaient de se loger dans mes gants, Victor gérait les urgences et les tunnels boom avec son aisance habituelle.

Nouveau plongeant, cette fois-ci pour Poséïdonis où l'alerte était générale. Ray Palmer, Hal Jordan, Tempest et des atlantes mais aussi et surtout des choses indéfinissables et sombres qui paraissaient prêtes à nous détruire.

Mes alliés de circonstance, même si me retrouver à refaire équipe avec Palmer ne m'enchantait guère, tentaient d'identifier nos adversaires.

- Messieurs, on a affaire à quoi ? lançai-je à mes alliés tandis qu'une bulle d'oxygène personnelle troublait légèrement ma vue.

Il me fallut bien quelques secondes pour que mes yeux s'habituent aux fluctuations et la pénombre de l'océan. Le monde autour de moi analysait la situation, pas besoin d'en rajouter, autant me tenir prête au combat.

- Si la source est bien localisée, pas une minute à perdre, répliquai-je en faisant craquer mes phalanges.

Avec les plans de Mickaël, la tension ambiante et la précipitation manifestée par Garth, j'avais besoin de tabasser des trucs même des ombres...

[HRP]
- Alors qu'elle entre en tant que recrue aux pompiers de Star City sur une initiative de Mickaël Holt, P.G. reçoit l'appel à l'aide et répond présente ;
- Sur place, elle s'annonce et indique être prête à rejoindre la source au plus vite.
[/HRP]

Elle courrait, désespérément, piégée dans sa propre maison. Porte fermée, époux pétrifié, volets clos... Première chambre, pas de succès, les fenêtre à double vitrage persistaient à se tenir closes. Elle déboula dans une chambre d'ami, secoua le verrou de la porte-fenêtre, en vain. Les larmes brouillaient sa vue, ses sanglots étreignaient sa gorge en feu. Elle s'effondra dans un coin lorsqu'une voix l'interpella depuis la porte de la chambre. Plus d'issue...

C'était une soirée comme tant d'autres. Dans la banlieue résidentielle d'Opal City, au numéro 65 pour être plus précis, résidence de Katherine et Matthew Hughes, tout avait été parfait. Ils fêtaient leurs dix ans de mariage heureux, dix années de pure liberté, de plaisirs partagés et de complicité complète. Ils avaient mis du temps à se marier, il leur avait fallut presque quinze ans d'attente. Elle était ambitieuse, lui indécis. Ils avaient rompus et étaient revenus l'un vers l'autre tant de fois que c'en était devenu, pendant un temps, une plaisanterie.

Leurs amis vantaient leur symbiose, leurs proches flattaient l'équilibre de leur ménage et on plaisantait sur les quinze années de fluctuations. Couple ordinaire, Katherine et Matthew caché cependant leur petit secret, une petite chose un peu troublante qui semait différents trous dans leur histoire. Deux années complètes où ils étaient partis faire le tour du monde, deux années avec de nombreuses photographies, des souvenirs, mais beaucoup, beaucoup de zones d'ombres.

Et pour cause.

Longtemps ils avaient fréquenté un homme dénommé Nick Nécro. Un homme qui leur avait fait découvrir quelques régions du monde, servant tour à tour d'opérateur de voyage, d'ami, de confident, d'amant. Un homme qui avait longtemps levé le voile mystérieux de l'occultisme au couple qui se piquait d'ésotérisme et de magie de supermarché. D'abord deux trois tours de passe-passe, puis une séance de spiritisme qui les avait bluffé, eux qui ignoraient que tout avait été vrai, puis des histoires de pierre avec des pouvoirs, d'artefact, de langages oubliés et rapidement le couple particulièrement riche avait financé une véritable expédition à trois âmes. Leur guide s'absentait souvent mais revenait toujours aux dates et aux horaires qu'il avait fixé. Eux profitaient de la vie, s'amusant d'histoires et de lieux cocasses que leur faisait découvrir leur "ami".

Nick pouvait se révéler amical, tout aussi aisément qu'il pouvait se révéler un ennemi. Souvent en même temps d'ailleurs.

Un jour qu'il revenait avec une pierre précieuse des plus remarquables, le couple commença à douter de lui, à s'interroger sur la source de ses anecdotes, sur l'argent qu'il dilapidait. Leur argent. Et ils comprirent rapidement que l'homme se moquait bien d'eux. Avant de prendre leur vol de retour pour Opal City, leur ville d'attachement, ils prirent la fameuse pierre précieuse, une émeraude particulièrement magnifique et écoulèrent des jours heureux.

Loin de lui, l'ayant abandonné.

Quelle ne fut pas leur surprise, lorsque presque dix années plus tard, il revint à leur bon souvenir.

L'on aurait pu croire la rancoeur de Nécro tenace, mais il n'en était rien, ses débiteurs n'en valaient guère la peine, il était juste très à cheval sur le recouvrement de dettes.

Ils rentraient donc de leur petite virée alcoolisée et trouvèrent, bien installé sur une chaise haute de leur cuisine aménagée, un Nick en train de fumer une de ses éternelles cigarettes. L'odeur était pourtant différente de celles de jadis, celle-ci avait des fragrances exotiques.

Loin d'être effrayé, Matthew lui demanda de quitter leur maison sur le champ, allant jusqu'à le traiter de voleur, d'escroc, le menaçant d'appeler la police.

- Allons vieux frère, lança Nick. Tu savais que ça arriverait tôt ou tard non ?

Matthew voulut s'énerver et se lança vers le téléphone sans fil qui se tenait dans l'entrée. Ce bon vieux téléphone que Nick l'avait vu utilisé sans cesse depuis qu'il l'espionnait. Une longue semaine il avait pu se faire une idée précise des habitudes et des routines de ce débile en puissance. Matthew avait toujours eu un esprit lent, étriqué, comme une vieille montre. Qu'il se jette sur ce combiné n'étonna guère Nécro, pire, il l'avait même espéré. Le combiné, une fois à son oreille s'illumina. Des signes peints sur le socle de recharge brillèrent dans le noir et sa voix s'envola. Katherine voulut reculer mais la porte déjà se fermait, révélant une succession de runes, elles aussi, peintes sur le métal. Les volets automatiques déroulants se fermèrent alors que le sorcier les toisait comme deux choses écœurantes. Leur sortie avait durée quatre longues heures qu'il avait soigneusement mises à profit. Le piège n'avait pas à être sophistiqué pour deux tourtereaux à l'imagination si limitée. Elle voulut rouvrir sa porte mais la poignée restait fermement immobile alors que Matthew portait pitoyablement ses deux mains à sa gorge comme pour retrouver du souffle.

Le mégot fut écrasé sur le très beau plan de travail et Nick saisit une masse trouvée plus tôt dans le garage, qu'il avait posée près de lui. Katherine tenta de courir en saisissant son époux, mais il paraissait peser une tonne. Elle tira sur son bras, un morceau de sa chemise lui resta entre les mains, ce dernier n'était en effet plus de chair mais de pierre, pétrifié à jamais dans sa posture d'agonie.

- C'est temporaire ma grande, rassure-toi, la pétrification, ça demande beaucoup d'énergie et à part le chat y'avait pas grand chose à utiliser..., expliqua-t-il en montrant du pouce un chat vivisectionné sur une porte de placard où il avait gravé un symbole incompréhensible.

Katherine s'était alors élancée dans la maison pour trouver une autre sortie.

Bonne chance, songea Nick.

Il souleva sa masse et frappa violemment Matthew qui se brisa en quatre beaux morceaux de pierre brut. La fin du rituel serait assurément drôle à regarder. L'épouse, toutefois, réclamait ses soins. Elle avait abandonné ses talons hauts pour courir plus vite, bon réflexe.

Lentement mais sûrement, il progressa dans cette maison, écoutant le bruit des fenêtres qu'elle s'épuisait à essayer d'ouvrir en pleurant, jusqu'à ce qu'il la trouve dans une chambre. Tout son maquillage avait coulé. Pauvre petite. Elle reniflait bruyamment, hurlait des apitoiements incompréhensibles entrecoupés de hoquets de terreur. Franchement c'était vilain à regarder.

Soudainement, Nick eut comme un spasme. Quelque chose... quelque... Dans un miroir proche, une vision étrange et mystique modifia la surface. Les murs parurent se transformer en eaux et l'architecture atlante envahie la pièce. Le temps d'une demi-seconde. Un appel à l'aide et pas un petit, venait de percuter la sensibilité magique de Nécro. Quelqu'un ouvrait un portail vers la très secrète et la très mystérieuse atlantide... Une occasion comme nulle autre, le moyen de pénétrer les sacros-saints murs...

Comme un enfant devant une offre limitée dans le temps, il fit un pas en arrière puis un en avant, regarda à droite et à gauche comme pour trouver l'inspiration. Il posa une main sur le miroir qui avait le premier capté l'appel et prononça une phrase incompréhensible. Une brèche était ouverte... Son regard, tout à fait fou de joie, devenu terrifiant par les idées qui lui passaient par la tête s'arrêta sur elle. Il lâcha sa masse et s'approcha en prononçant de tous délicats "chut, viens-là ma belle.".

Toujours terrorisée, Katherine recula jusqu'à ce coincer dans un angle. Nick saisit un oreiller du lit proche et se jeta sur elle. Ses bras tendus d'une énergie nerveuse plaquaient le polochon sur son visage de sainte, dont les mains cherchaient à griffer son agresseur. Ses pieds battaient furieusement mais rien n'arrêta le sorcier. L'idée affreuse qui avait germé dans son esprit machiavélique continuait de croître, nourrie du fumier de ses délires et de ses désirs. Plus elle se débattait, plus il appuyait, jusqu'à ce que...

Enfin.

Plus rien.

Parfait.

Alors que la pierre de l'entrée redevenait un tas de chair sanguinolent qui émis un bruissement indistinct d'agonie, Nick se mit rapidement au travail. La brèche ne durerait pas, il devait faire vite. Tiroir ouvert à la va-vite, couteaux, placard qui claque, sel, robinet ouvert sans ménagement, eau, bassines, peinture industrielle trouvée dans le garage pour faire un pentagramme sur le magnifique sol de leur salon. Il repoussa les meubles comme un dément, arracha des rideaux pour ravoir plus de textiles puis alla fouiller dans l'armoire de katherine pour lui trouver des vêtements décents.

Bien.

Il fit craquer ses doigts puis ses cervicales et se lança dans l'opération. Équarrissage, vidange du sang, peinture des symboles, gravure de runes diverses et variées.

Elle fut prête en moins de trente minutes. Ce que l'on pouvait faire avec un peu de motivation. Pas parfait mais suffisant.

Une petite incantation et le tour serait joué.

Ne lui restait plus qu'à retourner à la brèche, raviver la fluctuation magique et rouvrir le portail d'appel à l'aide pour le remonter...


Ce fut donc une Katherine Hughes, grande brune, fraîche, aux lèvres finement dessinées, les yeux comme deux saphirs et habillée à la garçonne comme saisie avant son footing qui débarqua parmi les justiciers et les atlantes. Les yeux émerveillés de Nick travestis derrière ceux de sa victime admirèrent les lieux. On ne vivait pas ça tous les jours. L'architecture de Poséidonis était remarquable, pour ne pas dire fabuleuse, même infectée par une entité noirâtre infâme, elle restait spectaculaire.

Quelle beauté sous-marine, quel coffre au trésor !

Il ne s'était pas encore fait à la peau et aux limites corporelles de son hôtesse, mais Nécro sentait qu'il s'y ferait vite, il n'y avait, s'il en croyait l'atlante source de l'appel, pas de temps à perdre. Il eut un mouvement d'épaule comme pour rajuster un vêtement.

- Katherine Hughes, se présenta Nick. Sorcière de mon état. Je suis prête à vous aider.

Il reconnut rapidement un Green Lantern, Power Girl et... ah oui, le professeur Palmer. Il avait découvert la photo de ce dernier lorsque le Culte du Sang l'avait mis sur sa liste noire : l'homme qui avait recueilli dans son institution la jeune Raven n'était pas passé inaperçu... quelle erreur. Et en parlant d'erreur, Nick comprit rapidement qu'il n'aurait pas le droit d'en commettre une non plus. Même si aucun ne pourrait l'identifier, ils avaient tous les moyens d'avoir une excellente mémoire ou la capacité de mémoriser un visage, des options qui pourraient gêner ses futurs projets...

Il observa les mouvements de Ray Palmer et sa formidable technologie, son regard glissa sur le verdoyant chevalier et sa stupéfiante bague et Power Girl et sa remarquable stature.

- Voyons d'où peuvent provenir ces choses...

Il lança alors un sort de magie plutôt blanche pour ne pas éveiller de soupçons, simple mais efficace pour essayer d'identifier si la chose provenait d'un monde magique comme les Darklands, un petit rien qui pouvait être révélateur.

[HRP]
- Nick était en train de se venger d'anciens amis (Katherine et Matthew Hughes) lorsqu'il reçoit l'appel à l'aide ;
- Ayant déjà éliminé le mari, il décide de dépecer Katherine pour prendre sa peau et se rendre à Poséidonis afin d'avoir un premier accès en atlantide ;
- Arrivée sur place, il se présente carrément comme Katherine Hughes et s'annonce ouvertement sorcier, prêt à aider ;
- Il lance un sort pour essayer d'identifier la provenance des choses.
[/HRP]

Un craquement puissant se fait soudain entendre, même au cœur des profondeurs où se trouvent ces étonnants héros réunis ici par Garth.
Un craquement qui s’accompagne de vibrations, au cœur même de l’eau.

Quelque chose arrive.

Quelque chose de fort. Quelque chose de rapide.
Plus rapide qu’une balle.
Plus rapide, même, qu’une locomotive lancée.

Pas un oiseau. Pas un avion.
Encore moins un espadon-voilier, pourtant le poisson le plus rapide au monde.
Mais… quelque chose d’autre.

Quelqu’un d’autre.

Qui pénètre au cœur des profondeurs à super-vitesse, et rejoint ainsi les aventuriers de cette exotique recherche.
Il arrive à leur hauteur, en quelques instants – puis les interpelle.

« Baissez-vous ! »

Des mots simples. Des demandes directes.
Pas des ordres, mais plus une supplique légitime.

Il agit, ensuite.
Il souffle, et libère une puissance qui le surprend à chaque fois ; comme il est surpris du plaisir, du soulagement de lâcher de telles énergies depuis l’arrière de ses yeux.

La vision-chaude est ainsi projetée directement depuis ses yeux, et repousse quelques ombres de plus.

« Mmh. Voilà. »

Il sourit légèrement, puis se tourne vers ses camarades – et son sourire s’intensifie.

« Excusez mon retard, j’avais… un volcan à stopper aux Philippines, et une petite fille menacée par un train au Japon. Malgré l’entraide sociale, elle s’est perdue et a été figée sur les rails !
Tout s’est bien fini, heureusement. Et j’ai partagé un dorayaki, pour la rassurer. »

Doux. Calme. Gentil. Serein.
En contrôle.
Cela… fait longtemps, que l’on ne l’a pas vu ainsi. Assez longtemps, même si cela peut être agréable de le retrouver de cette façon.

Superman.

… dans un costume surprenant, cependant !

« J’ai loupé les portails, et je suis venu en combinaison. Garth, si tu as l’amabilité de m’aider, je vais pouvoir ôter cette petite couche supplémentaire, pour aider… autant que possible. »

Superman en tenue sous-marine ; l’on aura tout vu.
Même si cela correspond aux nouvelles habitudes et capacités de Clark – qui va mieux, qui va mieux autant moralement que physiquement. Même s’il est loin de la toute puissance d’antan.
Cela ne le gêne guère.

Il demeure formidable. Il demeure épatant.
Il demeure… Superman.
Avant tout dans son cœur, et dans ses actes. Là où cela compte !

(HJ/ Petite apparition tardive, mes excuses pour cette arrivée mais je voulais avancer dans mes RPs pour venir.
Résumé rapide :
- Superman arrive en retard et par la voie des airs car il gérait des menaces annexes ;
- Superman repousse des ombres avec sa vision-chaude ;
- Superman se présente en tenue sous-marine, demande à Garth de l’aider à respirer sous l’eau et veut aider. /HJ)

Scan en cours.
Source : Dossier [Organismes Terriens], section [Vie Maritime].
Résultat : Aucun résultat.
Scan en cours.
Source : Dossier [Organismes Terriens], section [Vie Terrestre et Amphibie].
Résultat : Aucun résultat.
Scan en cours .
Source : Dossier [Organismes Terriens], section [Inclassables].
Résultat : Aucun résultat.
Scan en cours...

Dans la grande rue, la lumière magique de Garth dominait la scène. Ce qui n’était qu’une petite sphère prévue pour guider la troupe s’était envolé et élargit, éclairant le champs de bataille de sa lumière blanche. Tout autour d’eux, les ombres se mouvaient et s’étiraient : parfois, il s’agissait seulement de celles que projetaient les fenêtres ouvertes et les encadrements de porte. Parfois, c’était pire.
Quand les faux Atlantes entraient dans la lumière, leur silhouettes s’affinaient soudainement. Ils semblaient maigres, caricatures affreusement effilées de silhouette humanoïdes. Leurs griffes et leurs crocs, cristallins, laissaient une fine trace de brume pale dans l’eau.

L’attaque fut rapide, mais sans grand impact.

Qui que soient ces monstres, ils n’étaient pas nombreux. Par les poids, les armes, ou par le truchement de déflagration lumineuse, le calme fut rapidement ramené. Garth flottait un peu au-dessus du groupe, en avant. Autour de lui, l’eau était encore chaude, marqué par la magie agressive qu’il avait déployé. Des ombres hostiles, il ne restait aucune trace.
A l’exception des impacts du combat sur les murs ou le sol, la rue était en parfait état.

L’Atlante descendit un peu, se tournant vers le groupe, s’assurant d’un regard qu’il n’y ait pas de blessé. Il en eut à peine le temps. Il y eut un choc sourd, étouffé par la masse d’eau océanique. L’instant d’après, quelque chose débarquait à toute vitesse dans le quartier en quarantaine mystique et atterrissait sur le sol, juste devant lui. Si Superman ne s’était pas mis à parler, Garth se serait mis à tirer sans rien demander de plus. Dans l’état des choses, c’était un visage qu’il était heureux de voir.

- Vous êtes venu. Peu importe le retard.

L’Atlante bougea la main et traça quelque chose devant lui. La petite bulle et le symbole de protection dont chacun avait été doté vinrent protéger le Kryptonien, tandis que son costume sous-marin se dissipait dans les eaux.

- Je l’ai renvoyé au Palais. Il y sera moins encombrant. Vous aurez besoin de votre liberté de mouvement, quoi que soit la menace que nous affrontons.

Tandis que Garth faisait un rapide résumé de ce qui se passait, dans les rangs, un petit anneau vert scintilla, et une voix s’immisça dans l’esprit d’Hal Jordan.

Scan effectué.
Résultat : Correspondance trouvée dans Dossier [Memoranda Mystiques], du Green Lantern Torquemada, Secteur 3521.
Fiabilité : 47 %. Définition différente, trace énergétique similaire. Résultat conjecturé.
Conjecture : lecture de l’enregistrement n°569, dans Dossier [Memoranda Mystiques], du Green Lantern Torquemada, Secteur 3521. Extraits choisis.

« … Dans certaines circonstances très particulières, un sortilège peut tourner terriblement, terriblement mal. C’est principalement dû à differents facteurs thaumaturgiques tels que ... J’en ai vu un exemple lors de mon intervention sur la planète … avait développé ce curieux problème d’un sortilège muté. L’envoûtement, d’origine minime, lui avait complètement échappé des mains – tournant et tournant dans le lanceur, jusqu’à déborder. Le mécanisme est assez similaire à celui d’un cancer : les particules de l’envoûtement s’entre-nourrissent, et sans contrôle elles enflent, comme une tumeur. Ce sont des phénomènes très personnels et particuliers, qui varient énormément dans leurs effets. De plus, ils sont souvent dû à une intervention extérieure. En effet, selon les principes métaphysiques établis par la Société de... »

Ceci est une sélection partielle, choisie par égard de brièveté. Possibilité d’écouter l’enregistrement n°569 dans sa totalité.

A peu près dans le même temps que l’Anneau, silencieux, livrait ses analyses au Green Lantern de service, le sortilège de Katherine-Nécro décryptait un peu plus clairement l’énergie mystique qui les entourait.
Le constat était le même. S’il s’était s’agit d’un sortilège, il en avait depuis longtemps perdu la forme. Ce n’était que formules tordues et brisées, déformées au-delà du tolérable. C’était comme toucher de la chair à vif, suppliciée, à main nue. Nécro connaissait sûrement le phénomène – s’il était rare, il s’agissait d’une occurrence documentée, souvent liée à un cultiste un peu ambitieux recevant plus de pouvoir que ce qu’il pouvait manipuler. Pour autant, il n’avait jamais vraiment atteint ces proportions – en tous cas, Nick ne l’avait probablement jamais senti d’aussi près, aussi nettement.

Garth avait suivi le lancement de l’envoûtement et ses résultats, et darda un regard silencieux sur Katherine. Puis, silencieusement, il intima au groupe d’avancer. En sachant cela, il n’était pas très compliqué de deviner ce qu’ils trouveraient au cœur du quartier vide et sans lumière.

Ils y parvinrent rapidement, sans trop d’encombres. Il flottait à quelques centimètres d’une vieille statuette au milieu d’une place, immobile. Sa tête était renversée en arrière, ses bras légèrement écartés. Il portait la tenue des novices de l’Ecole Silencieuse et ne devait pas avoir plus de 13 ans. De ses yeux, de sa bouche et de ses narines sortaient des volutes d’un noir d’encre, épaisses, presque liquides, qui montaient en tourbillonnant vers les hauteurs de la place – se perdant dans la limite de la cité avec l’océan. Une très fine lueur, sans source fixe, baignait la placette. Ils se tenaient dans l’oeil du cyclone.

De toute évidence, quelque chose s’était très mal passé.
Un des apprentis avait perdu contrôle d’un sortilège – qui avait explosé à travers lui, prenant le quartier entier. Les habitants y avaient été happés, intégrés dans sa matrice d’ombre et de glace dénuée de logique. Ils n’y étaient plus que des silhouettes affamées, des parodies du vivant. Garth s’avança un peu plus, vers l’enfant.

L’air explosa et chaque personne présente sentit une douleur vive, au milieu du front – sous l’attaque, la protection de l’Ecole Silencieuse avait fléchit.
Chacun des héros fut pris à la gorge par des ombres. Non pas des silhouettes, ni des monstres, mais des visions. Un instant, ils étaient sur la place. Un battement de cœur plus tard, et ils étaient plongé dans le noir, entouré par leurs propres cauchemars. Leur protection magique était toujours là – prise par surprise, elle n’avait pas cédé, simplement faiblit.

Vous êtes pris dans l’ombre, face à vos souvenirs, à vos secrets et vos cachoteries qui tentent d’avoir votre peau. Que voyez-vous ?

 « HRP »:

« Hey ! »

Ray Palmer forme un léger sourire, en maintenant ses prises sur son équipement, au cas où les étranges créatures aquatiques attaqueraient encore.
Elles vont sûrement le faire ; mais les nouveaux venus viennent aider, par des sortilèges – mais aussi par des pouvoirs venus d’ailleurs.


« La cavalerie arrive… presque complète, et presque à l’heure, là ! »

Ils viennent, oui. Ils répondent à l’appel de Garth.
Cool !
Hal Jordan, son vieux copain qui glisse une petite blague sur lui puis lance un scan de la situation ; sympa’ et pratique. Power Girl arrive avec force et fracas ; quelle classe, quel professionnalisme. Une inconnue, Katherine Hughes, se glisse parmi eux en se révélant sorcière ; okay, pourquoi pas, même si l’inventeur n’aime pas la Magie. Et… Clark ; Superman. Ouais.
Cool.

Les événements se précipitent, alors.

L’ancien Atom reste silencieux, calme et attentif tandis que Garth donne quelques informations complémentaires – en parallèle des éléments évoqués par l’anneau d’Hal.
Et des découvertes, qu’ils font.

« Ah… quand même. »

Le léger sourire de Ray s’évapore, pour former une grimace.
Crispée. Née d’une réelle inquiétude.

Ça ne sent plus bon du tout, là.

Par instinct, le scientifique s’agrippe à ses équipements car, après avoir avancé dans les profondeurs, via le formidable sortilège leur permettant de respirer sous l’eau, le petit groupe a trouvé l’origine de tout ceci.
… un enfant.

Un gamin. Un pauvre gamin.
Perdu, dans tout ça. Piégé, dans une Magie qu’il ne contrôle pas.
Torturé. Souffrant.
Paumé.
Avec la Magie qui déborde de lui, de toutes ses pores.

« C’est… bordel. Je… j’connais rien à la Magie, hein… mais il faut l’aider… »

Une évidence.
Palmer se mord les lèvres ; stupide. Il retrouve les réflexes de l’Atom timide et en manque de confiance, d’avant.
Calme-toi. Reprends-toi.

« Je… peux peut-être utiliser la technologie pour rapetisser pour tenter quelque ch… »

Il n’a cependant guère le temps de finir – car tout change, pour eux.
Pour lui.

Il n’est plus là.

Dans sa tête. Dans son esprit. Dans ses perceptions.
Ray Palmer n’est plus là.
Dans l’eau. Sous l’eau. Avec eux.
Il est…

Il est ailleurs.

Il est dans un autre endroit ; un autre moment.
Il est…
Dans une chambre. Sa chambre. Qui fut leur chambre.
Il l’entend, alors.

Il entend…
Jean.

Jean Loring.

Son ex-femme. Son ancien amour.
Qu’il a tant aimé. Qui l’a trompé. Qu’il a quittée.
Et qui a… et qui s’est perdue, et qui a…

Il revit. Il revit tout.
La confession.
La confession de Jean, révélant avoir organisé la mise à mort de Sue Dibny – puis celle de Jack Drake.

Il revit tout.

Il revit les mots. Il revit les regards.
Il revit les sensations.
Il revit la bouffée de terreur, d’horreur, de culpabilité, de honte, de malaise qui s’est emparée de lui, alors.

Ray Palmer revit tout.
Le moment.
Le moment où il a compris… que celle qu’il a aimée a fait le pire, est devenue folle ; pour le reconquérir.

Ray Palmer revit le moment où il s’est senti le plus coupable, le plus minable de sa vie.
Il le revit ; encore et encore.

Perdu dans son esprit. Figé, dans la réalité.

Incapable d’avancer. Incapable de se battre. Incapable de penser.
Incapable de se défendre.
Incapable…

Incapable. Encore.

(HJ/ Jolie relance ! Résumé rapide :
- Ray salue l’arrivée de la cavalerie puis reste silencieux, immobile ;
- Ray se reprend quand il retrouve sa timidité ;
- Ray est terrifié par la situation de l’enfant et veut aider, puis est pris par l’attaque mystique ;
- Ray revit, en esprit, le moment de la confession de Jean Loring, et est incapable de bouger. /HJ)

Un léger sourire glisse sur le visage de Clark, quand Garth utilise sur lui la Magie – un domaine qu’il a initialement vu comme menaçant, car il y est sensible ; mais qu’il a fini par valoriser, car il n’est pas en contrôle ici.
Il est ainsi dépossédé de son équipement, et se retrouve comme les autres… à respirer sous l’eau, par Magie !
Formidable.

« Mmh… merci, Garth. Tes talents ne cessent d’impressionner. Quelle merveilleuse utilisation ! Merci, encore. »

Il acquiesce, sincère.
Il se tourne ensuite vers ses camarades et les salue ; là aussi, sincèrement ravi de les voir.
De voir des proches, pour la plupart.

Hal, un ami fidèle, et collègue encore plus appliqué. Karen, une cousine, de son sang ; quoi qu’on en dise. Ray, compétent et pertinent ici.
Certes, il ne connaît pas cette femme – mais il est heureux d’accueillir de nouveaux venus dans leurs rangs, surtout en cette période troublée.

Le temps leur manque, cependant, pour poursuivre les échanges.

Garth les mène au cœur des profondeurs et… et.
Et ils se figent.

Clark se fige, en tout cas.
Soudain immobile. Soudain fixe. Soudain… froid.

Son visage se ferme, quand il aperçoit cet enfant perdu dans une Magie qu’il ne contrôle pas – qui le contrôle pas.
Il soupire, légèrement plus fort qu’avant ; un tout petit peu.
Mais cela change beaucoup, quand Superman change sa respiration… et acte que les émotions règnent quand même, dans cet être.

Ray Palmer parle, et Clark acquiesce.

« Il doit être secouru. Au plus vite. »

Ni un ordre, ni une demande ; mais une évidence.
Absolue.

« Je… ne peux agir, pour stopper cette Magie ; mais je peux agir, pour le secourir si vous limitez cette Magie.
Je me prépare. Je serai prêt, quand il le faudra. »

Il forme un signe de tête envers les autres – puis agit, en se projetant au cœur de l’eau.
Prêt, oui.
Enervé, aussi ; un peu.

Révolté, surtout.
Révolté qu’un enfant subisse cela. Révolté que des phénomènes existent, ainsi.
Révolté qu’ils n’aient pas pu l’empêcher.

Les événements jouent contre eux, cependant.

Alors que Superman se lance, se prépare à filer… leurs esprits sont touchés.
Changés.
Transportés.

Leurs pires peurs, leurs pires penchants, l’obscurité en eux sort, s’échappe.
Est ramenée.
Et lui… et pour lui…

L’on pourrait craindre le pire.
L’on pourrait le voir retrouver la douleur de la mort des Kent ; la rage liée aux Kandoriens, qui s’en sont récemment pris à lui.
Ou tant d’autres drames, moments où il a failli céder au pire, en se retenant.

Non.

Clark subit le pire, revit le pire, retrouve le pire.
… les pires.

Le moment tant craint. Le moment qui le hante. Le moment qui l’obsède.
La peur qui étreint chaque parent, dès qu’il comprend sa responsabilité envers son enfant.

Clark se fige, mais ses poings se serrent et la colère gonfle ; car la peur le domine.
La peur absolue.
Née d’une vision, abominable, qui s’impose en lui.

Doomsday.
Qui l’a vaincu. Qui l’a tué. Qui l’a soumis. Qui l’a brisé.
Face à Jon.
Son fils. Son enfant. Son amour, absolu.

Doomsday face à Jon.
Voilà ce que Clark voit. Voilà ce qui l’obsède.
Voilà ce qui commence à l’enrager, et lui faire perdre pied…

(HJ/ Résumé rapide :
- Superman sourit, complimente Garth puis salue les autres ;
- Superman avance vite mais se ferme devant la vision de l’enfant ;
- Superman décide d’agir, de laisser gérer la Magie mais de se tenir prêt pour le récupérer ;
- Superman voit, en vision, Doomsday qui menace Jon, et cela le mène vers la rage absolue, car il est happé par une peur totale de perdre son fils. /HJ)

Spoiler:

Torquemada, ce bon vieux magico. On ne parlera jamais assez de l’intérêt qu’il y avait a avoir aujourd’hui ou par le passé des membres du corps du Green Lantern versant dans la magie, eux qui se reposaient sur la science pour se battre. Lorsque Hal accéda à ses archives il demanda à son anneau de diffuser l’enregistrement des observations du Lantern 3521 afin que Garth ou même la sorcière fraichement arrivée puissent en bénéficier. Mais lui n’y comprend rien, pas étonnant. Ils finirent par trouver un jeune gars envahi par cette magie obscure et le pilote serra les dents pendant que les autres s’apprêtaient à le libérer. Pauvre gosse. Il se dit que l’affaire est déjà résolue, que les magiciens atlantes vont le libérer et que les big gun vont rentrer chez eux. Qu’a part quelques unes de ces créatures décharnées à mater il n’y aurait rien d’insurmontable pour ceux réunis. Il avait tord. Parce que lui aussi est happé en un instant. Il est maintenant là.


Devant cette grille, avec le blouson de son père dans les bras pendant qu’il vole. Que tous les regards sont braqués sur l’avion expérimental qui survolle l’érodrome, que c’est une si belle journée que…oh…non…


L’enfant répondit à cette voix lancinante qui tonnait entre ses oreilles avec une voix légére et impertinente.

“Trop de fois pour que je ne sois plus préparé maintenant, a force de taper là où çà faisait mal vous m’avez blindé. Je pilote sans anneau et matérialise des avions de chasse pour me battre, vis avec ma peur au quotidien, la cherche. Trouvez mieux que Sinestro. ”


Nouveau voile noir il n’est plus un enfant mais dans un restaurant assis en face de Carol.


Un souvenir pénible, elle s’attend à ce qu’elle lui dise enfin ce qu’il a sur le cœur mais au lieu de çà il se comporte…plus ou moins comme un pauvre con.



Super, quelle joie de revivre çà. Alors que la voiture de Carol s’éloigne Hal s’adresse à la voix venue de nulle part.


“Vous comptez me faire revivre toutes mes ruptures? Parce qu’il y en a pas mal…après je ne mentirais pas çà va me faire plaisir de revoir leurs beaux visages.”


“Quoi d’être qui je suis? Mince vous comptez me tomber avec le fait que je sois un con? Je suis revenu d’entre les morts je ne sais combien de fois, mes épreuves je les ai toujours surmontées. C’est pas la honte qui va me tuer je suis pas Stewart. Quoi que penserons les gens de Hal Jordan, quel que soit le trou de cul qu’il ai été -ou est encore- Green Lantern sera toujours là lui. Et il n'est pas là pour être appréciable mais faire le job. Je sauve le monde. Et je te casserais la gueule.”


Toujours sous la pluie sur le parking où l’a laissé Carol Hal serre le poing prêt à se battre.

“Je sais pas c’est toi qui va me le dire. Sors de ta cachette! J’ai pas besoin d’anneau pour t’en mettre une!”


Il ressentit alors la douleur indescriptible qu'il avait déjà ressenti par le passé. Celle d'être...



Hj:

Spoiler:

Une bulle. Une bulle ressemblant à celle des enfants qui jouent avec quelques produits mousseaux au coeur des rues du monde de la surface. Une bulle aux fines parois transparentes, encore plus légères que du cristal. Mais cette bulle est d'une taille gigantesque. Elle flotte dans l'immensité aqueuse et ne semble pas se laisser porter par le courant. Elle sait d'où elle vient, mais elle sait surtout où elle va.

Deux femmes l'habitent.

Raven, paupières closes au centre de la bulle, lévite installée en tailleur, une pâle aura violine entourant son corps frêle de jeune femme. Nimue, quant à elle, est assise sur ses talons, la paume de sa main plaquée contre une parois et elle indique le chemin à suivre à la jeune sorcière.

- Raven.

- J'ai senti. Se contente t'elle de répondre alors que ses sourcils se froissent imperceptiblement.

- Fais attention.

- Très bien.

Raven et Nimue ont déjà travaillé ensemble par le passé. Des évènements rares qui ne se reproduisent que de manière très ponctuelle, car celle qui se fait appeler Madame Xanadu n'intervient que très rarement dans les problèmes des terriens. Mais aujourd'hui... elle fait une exception. Car aujourd'hui... cela est nécessaire.

- Je l'ai ! S'exclame tout à coup Raven alors que ses paupières se rouvrent sèchement.

Un sourire légèrement amusé se dessine sur le visage de la soeur de la très tristement célèbre Morgan.

- Il faudra que tu m'expliques comment tu t'y es prise...

- J'ai placé un traceur sur lui.

Nimue, dont l'expression douce qui trône en permanence sur son visage change plutôt rarement, esquisse cependant à ces mots une émotion qui s'apparentera sans mal à de la surprise.

- Tu as placé un traceur mystique sur Superman ? C'est... osé.

- Simple précaution. Quand sa mère est décédée et que nous nous sommes retrouvés à ses côtés pour le soutenir, je l'ai embrassé sur le front. C'est là que...

- ...tu as placé ton traceur. Je vois... Conclut Nimue dans un léger sourire.

Si elle ignore tout des raisons qui ont poussé la jeune femme à réaliser un sortilège aussi étonnant sur un être qui ne l'est pas moins, il faut reconnaitre qu'aujourd'hui cela leur aura été d'une très grande utilité.

- Le sort est puissant... corrompu... il faut que tu renforces la barrière sinon nous allons être prises dans sa boucle comme les autres. Déclare lentement Nimue, à mots lourdement pesés.

Raven hoche lentement le visage, même sachant que Nimue n'en percevra rien. L'habitude.
Lentement, son aura se développe tout autour d'elle pour pénétrer leur bulle, renforçant sa structure magique. Elle psalmodie quelques mots, en appel à la puissante magie d'Azarath qu'elle n'invoque qu'en cas d'urgence. Ce qui est bien le cas aujourd'hui.

Superman... Ray Palmer... Green Lantern... sont tous pris au piège de ce qui ressemble fort à une illusion. Une illusion qui enserre leurs esprits et les empêche de réagir, les plongeant dans une boucle sans fin, sans fond.

- De qui vas-tu t'occuper ? Tu sais que tu ne peux en contacter qu'un seul.

Solennellement, Raven hoche la tête d'un air grave mais répond cependant sans hésitation.

- Superman. Il est celui que je connais le plus, celui dont je suis la plus proche, j'ai plus de chance de l'atteindre.

- Bien. Alors fais ce que tu as à faire mais sois prudente. Tant que ma main reste sur la parois, nous restons liées. Si le contact se rompt ou si tu reçois une alerte de ma part, reviens immédiatement.

- Entendu.

A ces mots un croassement de corbeau résonne dans la bulle de savon, alors que le visage de Raven s'affaisse soudainement sur sa poitrine, comme si elle venait de tomber dans un profond sommeil.

Sous la forme d'un corbeau pas plus gros qu'une mésange, Raven file à grande vitesse dans l'esprit de Clark. Elle traverse ses souvenirs, ses émotions. Elle tente de ne faire attention à rien, de ne pas perturber ni violer plus avant l'intimité de son père adoptif. Ou du moins, de celui qu'elle considère comme tel.

Puis elle le trouve. Las, les bras ballants, interdit, fixant un Doomsday encore plus monstrueux que dans la réalité. Jon est aux prises avec lui et Superman semble totalement impuissant.
Les ailes mystiques, l'esprit astral filent encore plus vite jusqu'à lui et le corbeau s'interpose entre la vision et le héros, battant frénétiquement des ailes en une agitation qui ne ressemble pas à Raven mais qui a pour unique but de secouer l'esprit de Clark.

Sa voix résonne dans l'espace, l'emplissant de manière disproportionnée.

Résumé des actions RP (avec l'accord du MJ):

Alors que ça puait déjà la morale à deux balles dans le groupe qui s'était regroupé en Atlantide, déboula Superman, ou Clark Kent si on en croyait ses congénères, enfin bref, le chantre de la vérité dont l'hypocrisie douteuse avait récemment éclaté à la face du monde. Le voir débarquer ne manqua pas de glorieusement contrarier Nick qui préféra continuer son inspection du sort sous l'oeillade attentive du magicien atlante. S'il était puissant, il ne tarderait pas à découvrir la supercherie d'un Nick sous une autre peau, mais s'il était un minimum reconnaissant, il aurait le bon goût de se taire. En attendant, Nécro devrait filer droit.

Et vu la belle tumeur magique qui pulsait sous son sortilège de détection, il valait mieux ne rien tenter de trop stupide. C'était dangereux et instable. D'une rare puissance. Nick s'autorisa même à témoigner de l'intérêt. Un intérêt très professionnel, l'intérêt d'un praticien expert toujours heureux de découvrir un mystère, toujours heureux de repousser plus loin sa compréhension de la magie. C'était sacrément vilain.

La voix de Katherine ne cacha pas cette petite pointe d'excitation "scientifique" qui l'animait.

- C'est absolument superbe. Une telle intensité doit se nourrir de quelque chose d'impressionnant. Et si c'est un acte volontaire... alors l'individu a dû soigneusement calibrer son incantation pour obtenir un tel résultat...

Une pure innocence ? Un sorcier trop âgé pour contenir son savoir ? Un ouvrage ouvert par un non-initié pourtant sensible à la magie ? Un portail multi-dimensionnel ouvert dans une âme inexpérimentée ? Mieux, plusieurs portails... des brèches dans le multivers ? Il avait lui-même beaucoup lu sur la possibilité de superposer les réalités magiques...

Il devint soudainement plus sombre.

Katherine s'éloigna de quelques pas pour éviter de se trouver trop près du cancer ésotérique et fit quelques gestes dans le ciel. Un carnet et un crayon apparurent. Iel prit des notes furieuses sur le phénomènes et sur les relevés de son sortilège. C'était tout bonnement fabuleux, mais aussi affreux, mais en même temps... merveilleux.

- L'épicentre doit être particulièrement instable, commenta-t-il. Il faut s'attendre au pire une fois à proximité.

Et il ne fut pas déçu du voyage. Un jeune atlante vomissait littéralement sa magie. Autour d'eux, la réalité se tordait à la fantaisie du sortilège qui ne ressemblait plus qu'à un immondice incohérent de paroles et de murmures. C'était calme en apparence malgré des reflets capricieux et des relents aux odeurs changeantes. De cette purée putride pouvait surgir n'importe quoi.

Katherine entrouvrit la bouche au moment où elle fut bousculée par l'étrange vibration magique. Sa vue se voila de ténèbres et lorsqu'elle se releva, ce fut pour se retrouver seule. Pas un adversaire, pas une vision d'effroi, rien que le néant. Pas de murmures abominables, pas de flash, de rire d'enfants ou de hurlement de victimes. Rien.

Il s'attendait à voir les fantômes de son passé ressurgir. Ses vieux professeurs trahis ? Des "justiciers" bouffis de privilèges qui gaspillaient leurs talents ? John ? Il ne vint rien. Sans doute son âme était trop forgée par des expériences traumatiques pour que cela le frappe de plein fouet. L'enfer, il en était revenu, le purgatoire, pas mieux... Aucune réalité ne l'effrayait, Nick était un survivant, du genre qui chercherait, tant qu'il aurait un souffle de vie, une façon de la quitter, de la pervertir. Non, le sortilège ne pouvait pas l'attaquer de front.

Entouré de ses ténèbres, il se mit en tailleur. S'il était dans les Darklands, les ombres vivantes l'auraient déjà attaqué...

Il ferma la yeux et...

Rien.

Il ouvrit les yeux puis les referma, légèrement inquiet.

Toujours rien.

Il se releva, prit la posture de la concentration orientale.

Rien.

La très débile mais toujours utile pose du dragon des milles flamme. Rien.

Il s'orienta selon les préceptes du livre de la sagesse infinie. Rien. Le souffle divinatoire, le flux des énergies telluriques, le compas vivant de Bathelemos, le sifflement des harmoniques primordiales, l'incantatus personalis...

Rien ne fonctionna.

Nick observa la paume de ses mains et les frotta de ses doigts tremblant.

Plus de magie.

Le sortilège l'attaquait rudement, sous la ligne de conscience.

Aussitôt, le doute. Sans incarnation, juste le doute.

Il n'y avait pas de projection à générer, les souvenirs suffisaient.

Le cynisme de Nick était une armure puissante, un plastron de fierté qui empêchait les autres d'apercevoir ses interrogations, ses inquiétudes, ses réflexions, les évocations fugaces de son tribunal intérieur. Pourtant, Nick doutait.

Il lisait, s'intéressait toujours à tout, se nourrissait de philosophie, avait compulsé dans ses jeunes années bon nombre de penseurs sous l'impulsion de ses maîtres, et encore aujourd'hui, il alimentait son sens critique. Pour faire la part des choses, se bâtir ou se maintenir une identité propre, une identité au clair avec ses actes et qui mettrait en cohérence paroles et faits. Il traitait toujours avec dédain les beaux parleurs et ceux qui écrivaient pour écrire, mais il les écoutait et il les lisait tout de même.

Nécro restait un homme malgré la puissance qu'il pouvait manipuler et la noirceur de ses actions qu'il justifiait aisément. Il était le fruit d'une profonde réflexion, tordue, malade, certainement pétrie d'incohérences, mais une réflexion.

Et comme toute réflexion, elle vivait des coups de butoir, des moments de remise en cause.

Parfois, la conscience ne pouvait pas tout accepter, tout encaisser.

Nick avançait dans un chemin gorgé de sang et de mort car l'Humanité et sa liberté valaient tous les sacrifices. L'affrontement de démons, d'anges, d'entités supérieures, de Dieux, de Néo-dieux, de méta-conscience, de policiers intergalactiques à la technologie qui s'approchait souvent trop de la magie imposait des méthodes drastiques, directes et sans compromis. On ne changeait pas les règles avec des discussions. On ne révolutionnait pas les rapports de domination pendant un dîner de gala.

La conduite des affaires qui impliquaient la destinée de tous les humains ne s'arrangeait pas de scrupule, il fallait une main froide, une main prête à se salir pour que le reste de l'Humanité puisse s'épanouir. Cela isolait, rendait infréquentable, mais cela permettait à la majorité de se projeter. Nick disparaîtrait dans les fondations du monde futur qu'il comptait faire émerger, cette idée s'était gravée en lui.

Cette mort future, cette détestation qui l'accompagnerait, cette incompréhension de ses actes, il en avait pleinement conscience.

Ce choix, qu'il soit lâche, facile, fainéant ou courageux, altruiste, quasi prophétique restait un choix qui le tiraillait à chacun de ses pas.

Faisait-il les bons choix ? Avait-il réellement pour objectif de rendre le monde meilleur en participant à tant de meurtres, de coercition, de manipulations ? Pouvait-on bâtir un monde sur tant de mensonges, de sacrifices, de crimes et de délits ? Sa méthode était-elle la bonne ?


L'Humanité serait-elle plus belle sans adversité supérieure ? Les hommes seraient-ils plus libre une fois tous les dieux tombés ? Si l'Homme s'élevait ne deviendrait-il pas aussi terrible que ses anciens bourreaux ? N'était-il déjà pas perdu ?


Combien d'innocents avait-il corrompu ? Quel plaisir en avait-il tiré ? Les innocents n'étaient pas fait pour le monde réel, ils étaient naïfs, égarés... mais de quel droit, lui, pouvait choisir qui était digne du monde de demain et qui en était indigne ? Des gens qui rendaient le présent plus beau, il en avait tué et il en tuerait encore... C'était ça le bon chemin ?

Ne même plus essayer de rendre le monde meilleur, l'accepter tel qu'il est et supprimer tout ce qui essaie de le contraindre ?

En vérité, ceux qui tentaient de maquiller l'horreur et la violence de ce monde l'écœurait, le monde était une chose terrible, pleine de rancoeur, de désirs, d'hypocrisies... pourquoi les autres n'acceptaient pas de le voir ? Pourquoi cherchaient-ils à en faire autre chose ? Pourquoi imposer sa vue ? Pourquoi se croire assez fort et malin pour faire ployer les autres ?

Nick se battait pour un monde dur, comme celui qui l'avait vu naître, celui qui l'avait éduqué, un monde où le bien et le mal tentaient de s'arracher les âmes humaines... mais l'avenir n'était pas ainsi, il était gris, fait de mensonges, de plaisirs, d'amours et de haines qui se mélangeaient. Les extrêmes n'étaient qu'une vue de l'esprit, Ange et Démon n'étaient que des horizons, des horizons qui bouchaient la vue de l'Humanité.

Était-ce un juste combat que de dépasser l'horizon, de raser les montagnes de l'adversité ? Était-ce si injuste de détruire ce qui gêne ?

Il avait été brièvement avec un Superman, une Power Girl, un Green Lantern qui combattaient chacun pour un monde différent du sien. Ils étaient comme des dieux parmi les insectes, de ceux qui pouvaient faire tout ce qu'ils désiraient sans se soucier des limites. Des puissants d'une indignité absolue.


Ne pouvaient-ils tous vivre librement leurs passions sans que l'on vienne les culpabiliser ? Leur faire la morale ? Leur imposer un point de vue ? Mais cette totale liberté n'allait-elle pas avec un prix impossible à payer ? Que faire dans un collectif égoïste, que faire si chacun pouvait déployer à son envie ses envies ?

Nick doutait que la solution soit en lui... il doutait que son chemin fut le bon, il... il ignorait, dans le fond qui d'un Nécro ou d'un Superman avait raison ou si les deux n'étaient pas complètement aux fraises.

Les deux étaient affreux, chacun à leur manière.

Lui haïssait les tenants de l'orthodoxie morale, il abhorrait ceux qui écrivaient des lois, ceux qui les imposait, il vomissait les organisations qui enfermaient les hommes dans un carcan de papier et de raison. Il ne s'y retrouvait pas, ne pouvait y respirer ou trouver quoi que ce soit de respectable. Était-ce là un crime ? Ne pouvait-il pas, comme d'autres le faisaient, être violent, brutal, sans limite ? Il ne portait pas d'uniforme, n'avait pas été élu, mais n'avait-il pour autant pas le droit d'agir ? Les gouvernements n'étaient pas plus honnêtes et intègres que lui, eux aussi, pour l'"intérêt supérieur" commettaient des atrocités, acceptaient l'inacceptable... Et les "honnêtes gens" n'y voyaient rien, ou si peu à redire dans l'ensemble...

Pourtant, là, dans le néant, sans pouvoir magique, il doutait. Chacun des arguments qui arrivaient à son esprit trouvaient contradiction, à chaque pas fait dans une direction, il en venait à ne pas poser le pied et changer d'orientation. Ce qui avait été son cap, sa boussole, ce qui lui avait fait ignorer tant d'horreur, commis tant d'atrocités était comme étreint dans un océan de questionnements.

Et si lui, Nick Nécro était le mal le plus absolu qui pouvait surgir du cœur des Hommes ? Et si lui était, au final, la fin de l'Humanité plus que son salut ?


Alors, pour la première fois depuis ses plus jeunes années, Nick se mit en tailleur, blême, cacha son visage entre ses mains et pleura.

[HRP]
- Nick, d'abord très heureux de découvrir le sortilège, se retrouve projeté en lui-même ;
- Seul, visiblement dépourvu de pouvoirs, il est assailli par ses doutes et les questionnements moraux de sa conduite et de ses actes ;
- Il en vient à lâcher prise et pleurer.
[/HRP]

L'appel de l'Atlantide avait ramené à elle une légion capable de terrasser les adversaires les plus coriaces. De justiciers à la carrure internationale à des magiciens plus discrets, le groupe disposait de toutes les cartes pour abattre leur ennemi.

Jusqu'à ce que cet ennemi se révèle être un jeune homme suspendu au fil d'un sortilège hors de contrôle qui inondait la réalité.

J'aurais certainement dû demander, avant de plonger dans le tunnel de Vic', l'origine du problème. Je n'étais pas taillée pour la magie, incompatibilité de caractère. La magie était une entourloupe permanente, une blague faite à la face du monde, une gifle faite au réel pour mieux nous faire comprendre que, dans le fond, les règles de l'univers étaient hors de toute modélisation physique ou mathématiques. Et ça, je ne l'acceptais pas. Impossible.

Hal Jordan, Katherine ou même Garth convergèrent vers une impressionnante "anomalie magique", ce qui, pour un truc déjà anormal (ou paranormal si vous préfériez), relevait d'une sorte de crème sur le grand gâteau de la farce. La cerise fut la vague étrange qui vint nous submerger sans nous mouiller.

En apparence tout du moins.

La magie n'aurait pas davantage la côte avec moi...

L'avantage, si je puis dire, d'avoir dû s'enfermer dans une cave pour affronter ses démons ; d'avoir confronté avec le limier martien mes verrous psychiques ; d'avoir plongé avec la J.S.A. dans mes pires souvenirs ; de m'être frottée avec les forces de Darkseid ; des Black Lantern et la fin d'un univers entier, c'est qu'affronter ses peurs et ses doutes était une expérience sans cesse renouvelée. Je pensais savoir ce qui m'attendait.

J'avais tort - et je détestais ça.

Le sortilège me donna l'instant d'une demi-vie d'atome de cesium l'impression de tenter de m'empêcher de respirer.

Puis ce fut une Atlantide nouvelle qui se révéla à mes yeux rougis par l'âpreté du sortilège. Les règles de la logiques abolies en un kaléidoscope de géométrie non euclidienne où je pouvais percevoir l'arrière de ma nuque par une fenêtre à l'encadrement qui vrillait en une spirale que n'aurait pas reniée Escher.

Chacun de mes pas provoquait un glissement conséquent de l'univers, jamais cependant de la même distance, comme si, l'espace comprimé, je pouvais tantôt franchir des kilomètres, tantôt à peine quelques centimètres. Le trouble provoqué par cette découverte m'invita à plus d'observation. Je cherchais des jointures géométriques qui révèleraient des raccourcis visuels, traces indéniable d'une dilatation spatiale, des espaces blancs caractéristique d'un vide de matière dans toute ces déformations, ou, à l'inverse, des amas beaucoup trop dense de détails.

Chaque fois que je tournais la tête, de nouvelles absurdités venaient m'assaillirent. De l'eau coulait du bas vers le eau tandis que des escaliers montant me menaient à un cave. Une porte claqua quelque part. Mais où ? J'appelai. Le son de ma voix ne me vint pas du crâne comme d'ordinaire mais s'échappa d'une ouverture dont la concavité tranchait avec la convexité de la structure dans laquelle elle s'enchâssait.

Puis une voix répondit. Incompréhensible. Je ne reconnaissais même pas le timbre tant il était déformé par un écho désagréable.

Je portai mes bras en avant pour mieux essayer de distinguer les jeux de distance. Mes bras s'étirèrent et se spaghettifièrent comme si je venais de dépasser l'horizon des évènements d'un trou noir. Je tentai de les faire revenir à moi, mais ils paraissaient ne pas répondre, au mieux obtins-je un mouvement indistinct des vrilles de chairs que formaient désormais mes gants.

Mon coeur s'accéléra alors qu'une nouvelle forme de panique me submergea. Ce n'était plus la peur d'être tuée, de devoir lutter contre un ennemi déterminé à m'assassiner ou me broyer, mais la peur face à une force implacable de la nature distordue par une magie infecte. J'allais finir là, comme ça, vainement, même pas dans un duel épique ou une quelconque forme de combat pour la survie du plus grand nombre. Non, j'allais crever minablement dans le fond des océans, là où il n'y aurait personne...

Seule.

Je tentai de crier un truc, mais rien ne paraissait sortir de ma gorge.

Mes pieds commencèrent à glisser lorsque soudainement une main se posa dans mon dos. Une main qui n'eut rien de réconfortant.

- Y'a un moment, faut que le brouillon laisse place au chef d'œuvre... lança la voix.

Ma voix, mais plus dure, plus égoïste, plus cruelle aussi.

Ma tête se tourna et je tombai sur moi-même, mais brune. De ses cheveux taillés abruptement se reflétaient cris et détresse. Autant la mienne qui peinait à sortir que celle de ses innombrables victimes. Elle avait de petites pattes d'oies qui plissaient le bord de ses yeux alors qu'un sourire plein de malice s'étirait sur son visage d'albâtre trop frais.

Puis elle observa l'étrange mur invisible qui séparait mes membres tremblant de leur aspiration inéluctable.

- Toute cette puissance gaspillée... T'aurais pu rendre le monde meilleur. T'aurais pu flinguer Degaton, Luthor, Quar, Bâal, Zod, Black Hand. Tous ces mâles dégénérés auraient pu plier face à toi. Pareil pour Clark et ses manières, la J.S.A et ses limites... toute cette vermine qui rampe à côté de toi en faisant croire qu'elle est composée de tes égaux !

Sa main commença à faire pression contre mon dos et mes jambes se bandèrent pour résister.

- Arrête ça Divine ! ordonnai-je en serrant les dents.

- Laisse-toi faire l'"Erreur". Arrête un peu de faire tirer les violons en longueur. C'est l'heure qui approche, avec moi jamais la Maison Blanche n'aurait fait autant chier, ni Waller et son Suicide Squad, avec moi la jeune Yara serait déjà en train de hacher du Godfrey et GG Networks, avec moi ton Ted serait déjà dans une jolie cage dans le latex qu'il adore, avec moi la tête de ta Granny serait déjà sur un mur, Mars ne jurerait que par notre nom !

Mes jambes tremblaient alors qu'elle plaquait sa deuxième main.

- Tous ces humains devraient s'incliner plutôt que d'oser nous critiquer, ils devraient rêver de nous, nous devrions être leur seul fantasme, leur seule déesse ! Les amazones devraient être à notre botte pas celle de leur reine incapable de mener une guerre, tout juste bonne à se faire bonne soeur pour panser des plaies ! Les Green Lantern devraient nous appartenir comme le reste de cet univers ! Avec moi le Worlogog serait déjà entre nos mains et pas le prix d'une tombola avec la pègre intergalactique ! Lâche tout et du verras ce que je ferais de Supergirl, l'héritière d'un Empire qui vaut la peine de se battre ! La magie sera balayée d'un revers de main quand, plus rapide que la lumière, nous viendrons leur arracher la gorge !

Rien à foutre de Krypton, de la Terre, de toutes ses formes de vies de merde qui nous collent aux basques ! Pense à toi, à nous et à ce que l'on mérite !

On pourrait tout avoir !

Et je lâchais...

... volontairement.

[HRP]
- Prise dans le sortilège, P.G. pense savoir ce qu'elle va retrouver mais se confronte à des aberrations optiques et spatio-temporelles ;
- Alors attrapée comme à l'approche d'un trou noir, un Divine fantasmagorique vient la tourmenter pour la pousser ;
- P.G. résiste un temps avant d'abandonner et de se laisser pousser.
[/HPR]

C’était comme plonger dans une mer glacée et sans fond. Tout était froid, comme un millier de dents mordant chaque centimètres de peau ; sous le choc, le souffle se coupait, le cœur ratait un battement. Tenir sa concentration, même pour une psychique aussi douée que Raven, demandait un effort. Dans la vision de Superman, chaque pierre, chaque brise, chaque odeur de brûlé semblait agressive, cherchant à dissoudre l’esprit-intru dans la trame du sortilège mutant.
Pire encore. Il y avait les autres. Aux frontières de sa perception, perpetuellement au coin de ses yeux, Rachel pouvait percevoir chacun des héros pris au piège. Ici, une silhouette tordue de vert et de jaune. Là-bas, les pourtours d’une silhouette abattue et un sourire tordu. Plus loin, un vide, un trou béant au cœur duquel quelqu’un s’était perdu. Derrière, quelqu’un aux prises avec son ombre.
Et au-delà ?

Les murmures, les pleurs et les cris de centaines d’Atlantes, pris au piège de leurs propres tourments.

Toutes les cibles étaient reliées entre-elles, comme si en prenant de la hauteur il aurait été possible de les voir côte à côte, séparées d’une poignée de mètres dans un paysage tordu cousu de cauchemars et de terreur. Une terreur qui se renforçait et qui noyait cette partie de Poséidonis à chacun des battements de cœur d’un novice terrifié, noyé dans ses propres pouvoirs.

Vu de l’extérieur, pourtant, tout était silencieux, figé dans l’ombre. Chacune des cibles de l’envoûtement était parfaitement immobile, flottant à quelques centimètres du sol. Leurs yeux étaient vitreux, leur expression hagard : à les regarder, ils ressemblaient à des noyés, rassemblés sur la place d’une ville engloutie par un sens de la mise en scène macabre. Le globe lumineux de Garth était toujours là, livide. Il s’éteignait progressivement, mais projetait toujours des striures de blanc et de noir sur les murs.

Quelque chose bougea autour des héros et la lumière décrut encore un peu.

Xanadu était restée dans sa bulle. Elle pouvait sentir la pression du sortilège tout autour d’elle, comme un murmure lancinant qui aurait été hurlement sauvage sans les protections érigées par Raven. Aveugle, seule au milieu des profondeurs, il ne lui restait que cela : le murmure lancinant d’un envoûtement qui voulait son sang, et les hurlements assourdis de ses victimes.
Ou presque.

Elle aurait presque pu le manquer. L’obscurité qui avait attaqué Poseidonis était massive, tissée de cauchemar et d’esprits liés. Pour le moment, les héros qui s’y étaient rendus étaient toujours perceptibles, mais leur présence s’érodait rapidement. La protection de l’École Silencieuse faisait tout pour ne pas les laisser se faire phagocyter par les ombres, mais elle perdait progressivement du terrain. Bientôt, leurs présences se mêleraient au reste.
Il y en avait un, pourtant, qui n’appartenait pas au nuage. Ce fut bref et difficile à retrouver à travers les interférences des ombres, mais il y avait quelqu’un d’autre dans le secteur sous quarantaine. Quelqu’un qui n’était visiblement pas inquiété par l’attaque en cours et qui travaillait à quelque chose. Quelque chose de très différent.

Quelqu’un qui, du reste, lui sembla vaguement familier.

En contrebas, sur la petite place, quelque chose bougea à nouveau autour des héros. Il était difficile de dire de quoi il s’agissait – et du reste, personne n’était en position pour en observer les tenants et les aboutissants de ses deux yeux. Dans la lumière mourante de Garth, ça aurait juste pu être une ondulation de l’eau, une déformation minimale due au milieu dans lequel ils évoluaient. Pourtant, ici, l’eau était parfaitement immobile, comme si l’Océan retenait son souffle.

A bien y regarder, en vérité, par endroit, l’obscurité ambiante se faisait plus épaisse. Plus prenante. Dans la lumière faiblissante, la silhouette des héros semblait se déformer. Elle devenait plus fine, plus tordue. Plus fluide, comme une créature de fil de fer vue à travers une eau agitée. Power Girl et Green Lantern étaient les deux plus concernés par cette étrange silhouette.

Silhouette qui, du reste, n’était pas sans rappeler celle des ombres d’Atlantes qu’ils avaient affronté un peu plus tôt.

HJ:

Il se bat.

Sans attendre. Sans remords. Sans regret. Sans hésiter.
Sans réfléchir.

Il se bat.
Contre lui. Contre le monstre. Contre la bête. Contre la folie. Contre la Mort.
Contre… Doomsday.

Superman se bat.
… pour son fils, qui assiste à chaque moment, chaque instant du combat ; alors même que Clark s’acharne à repousser Doomsday, à créer de la distance entre eux.
Cela ne fonctionne pas. Cela n’a aucun sens – mais c’est ainsi.

Il se bat, cependant. Il s’acharne.
Il frappe. Il tape. Il agresse. Il détruit.
Il se bat ; pour Jon.

Pour la ville, bien sûr. Pour les gens, les innocents, les civils.
Pour Lois, dont l’absence le trouble.
… mais pour Jon, surtout. Pour son fils ; sa chair. Son enfant.

Superman se bat.
Plus férocement. Plus violemment. Plus brutalement que jamais.
Il se bat… pour vaincre ; quoi qu’il en coûte.

Mais… cela ne fonctionne pas.

Doomsday demeure. Doomsday continue. Doomsday ne faiblit pas.
Normal, dirait-on, c’est Doomsday – mais non.
Il est différent. Il semble différent. Il… mais lui aussi… ils… ils sont…

Il entend, alors.

Entre les coups, les frappes, les destructions. Entre les os brisés, entre les chutes d’immeuble. Entre les cris de Jon. Entre les râles de Doomsday.
Clark entend… la voix de Rachel ; dans sa tête.

« Qu… quoi… ? »

Il se fige. Il tourne, sur lui-même. Il cherche. Il entend. Il écoute.
Il se crispe.

Il entrouvre la bouche – et sent.
Il sent ce que dit Rachel. Il sent qu’elle dit la vérité. Il sent que… tout ça, tout ceci, c’est…

Doomsday hurle. Doomsday bondit. Doomsday frappe.
… sans que cela le touche.
Sans que cela le gêne. Sans qu’il soit blessé.

Il comprend, alors. Il acquiesce.
Oui.
C’est… faux. Il est vrai que… c’est faux.

Tout ça est faux.

Il n’est pas à Metropolis. Doomsday n’est pas à Metropolis. Et Jon…
Jon n’est pas menacé ; par Doomsday, en tout cas.

Tout ça est faux. Tout ça… est un piège. Tout ça…
Ce n’est pas la vérité.
Et Clark, il… a décidé de combattre, pour elle ; de l’incarner. De la protéger.
De la servir.

Il se concentre, alors.

Il serre les poings. Il forme sa puissance. Il jugule son énergie.
Il se force. Il force.
Il continue. Il intensifie.

Il réussit.

L’illusion explose. Metropolis, Doomsday et Jon disparaissent.
Lui… retrouve la réalité.
L’eau. Les profondeurs. Atlantis. Les ombres. Ses alliés, en difficulté ; et Raven, qui l’a sauvé.

« Merci… Rachel. »

Sa voix s’élève lentement, alors qu’il se redresse, se relève – et émerge, avec la puissance qui est la sienne.

Superman. Définitivement.

« Je… dois admettre que ta voix est plus agréable que mon radio-réveil. »

Il sourit.
Par habitude. Par instinct. Par envie.
Pour rassurer. Pour aider.
Pour se lancer.

« Mmh. Les autres… peinent encore ; et les ombres s’approchent. Madame Xanadu, Rachel, pouvez-vous les aider ?
Je… vous couvre. »

Clark acquiesce encore – puis se lance.
Il tourne, sur lui-même. Il tourne, en utilisant sa vision-chaude.

Pour provoquer un puissant tir de barrage – afin que son énergie solaire repousse les ombres, et donne du temps aux mystiques d’aider ses alliés !

(HJ/ Belle relance, merci ! Résumé rapide :
- Superman est dans son illusion et s’acharne contre Doomsday ;
- Superman est éveillé par Raven, et comprend ce qu’il se passe ;
- Superman force pour en sortir, en voulant servir la vérité et pas l’illusion ;
- Superman s’éveille, fait un trait d’humour pour apaiser le moment puis se lance dans un tir de barrage par vision-chaude pour repousser les ombres, en demandant à Xanadu et Raven de sortir les autres de leurs rêveries. /HJ)

Superman agit.

Libéré de l’illusion, du cauchemar grâce à l’implication de Raven, l’Homme d’Acier et se lance dans un tir de barrage, pour repousser les ombres qui menacent ses camarades.
C’est bien ; mais un peu tard, hélas.

Car les ombres sont massives, nombreuses… et proches des héros.

Les formes ténébreuses rôdent littéralement autour d’eux, et semblent se préparer à agir ; à s’en prendre à eux.
Physiquement.
Car moralement, psychologiquement, les attaques sont déjà présentes – et certains y cèdent, hélas.

Certains, oui.
… comme Ray Palmer.

L’ancien Atom est figé, physiquement, tandis que son esprit le replonge dans le plus terrible de ses souvenirs – dans un moment de mémoire épouvantable.
La confrontation.
La confrontation avec Jean Loring, son ex-épouse, quand elle lui a révélé avoir provoqué, par folie, la mort de Sue Dibny, pour le retrouver.

Il s’effondre moralement devant un tel instant… et son esprit, poussé par le sortilège terrible et agressif, continue, embraye.
Le phénomène s’intensifie.

Le scientifique voit ainsi plus que cette révélation – il voit tout.
Il voit tout le pire.

Il voit comment Jean est passée dans le téléphone de Sue, a frappé son cerveau, en est ressortie…

… et l’a tuée.
Par panique. Par peur. Par terreur. Par démence.

Ray voit le martyr de Sue, et la folie de son ex-femme qui a littéralement enflammé leur amie.
Cela ne s’arrête pas là.

Jean, perdue, a voulu intensifier les menaces sur les super-héros, et a ainsi organisé une double mise à mort.
Celle de Captain Boomerang…

… et de Jack Drake, le père de Tim, alors Robin.
Un massacre.
Une double mise à mort, orchestrée par cet esprit fracturé – et qui a provoqué le deuil de Tim, mais aussi d’Owen Mercer.

Palmer subit de plein fouet les douleurs et deuils des victimes.
Sans avoir jamais vu ceci.
Mais en ayant imaginé, consciemment ou non, ce qu’ils ont pu vivre ; à cause de Jean.

… à cause de lui.

Elle a voulu qu’il lui revienne, et elle s’est organisée ainsi. Ray lutte depuis des années contre un sentiment de culpabilité terrible, qu’il a pu repousser – mais qui revient directement, ici.
C’est de sa faute.
Tout… est de sa faute.

Jean est devenue folle car ils se sont séparés ; parce qu’elle l’a trompé.
Et elle l’a fait… puisqu’il ne s’occupait pas assez d’elle.

Il est responsable. Il est coupable.
Pour elle.
Pour Sue. Pour Jack. Pour Digger.

… pour Laëthwen et les Morlaidhans, aussi.

Ces extraterrestres minuscules qu’il avait trouvés en Amazonie, et qu’il avait rejoints en guerrier.
Ils sont morts ; car la CIA a voulu le faire sortir de là, pour récupérer sa technologie.

Ils sont morts – par sa faute.
Ils sont morts.
Ils sont tous morts, et il voit cela devant ses yeux, dans son esprit.
… et ça recommence.

Les images reviennent. Tout revient.
Tout recommence.

Le cycle de peines, de drames, de douleurs et de culpabilité recommence.
Ray n’arrive pas à le stopper.
Il se laisse prendre, happer – submerger.

Ray Palmer est submergé par le cauchemar, dans son esprit. Et cela se répercute… physiquement. Car si les ombres rôdent autour d’eux…

Les ténèbres, elles, s’emparent de l’ancien Atom.


(HJ/ Je me permets de poster directement, car je suis absent sous peu. S’il faut modifier, merci de me prévenir, je le ferais à distance !
Résumé rapide :
- Ray est happé par le cauchemar, entièrement ;
- Le cauchemar se module : il voit désormais aussi la mise à mort de Sue Dibny puis celle de Jack Drake ;
- Ray en vient à penser que tout est de sa faute, cédant à nouveau à ses vieux démons. Des images de la tromperie de Jean Loring et de la mort des Morlaidhans arrivent, avant que le cycle de visions recommence encore et encore ;
- A l’extérieur, les ombres rôdent et menacent mais, surtout, les ténèbres s’emparent physiquement d’un Ray soumis intérieurement. /HJ)

Était-ce une erreur...?
Peut-être que oui. Ou peut-être était-ce la seule solution.

Aurait-elle pu s'en rendre compte avant ? Avant de pénétrer dans ce magma d'ombres qui semble se tisser tout autour d'eux, tout autour d'elle, même depuis le monde astral ?
Peut-être que oui. Ou peut-être n'aurait-elle pas été en mesure de le percevoir avant de franchir ce seuil.

Il est déjà difficile de se frayer un passage dans l'esprit de Clark. Cet esprit tourmenté que rien ne semble vouloir laisser en paix. Même la plus petite des pierres qui habite ses pensées lui est hostile. Hostile envers lui, mais aussi envers elle.

Il est déjà si difficile de l'atteindre. D'espérer que la main tendue soit perceptible et qu'il s'en saisisse pour balayer la noirceur qui l'encombre, qui l'entoure. Si difficile de ne pas se laisser littéralement submerger par tous les sentiments, les perceptions qui l'assaillent.

Mais si elle avait réussi... si elle avait compris... peut-être que...

Les "peut-être", les "si", forgent les mondes. Mais ils les dénaturent également.

- Raven !

La voix de Nimue est inquiète. Superman se libère, mais au lieu de briser la boucle dans laquelle ils sont tous enfermés, non seulement le cycle se poursuit, mais il semble se renforcer d'avantage. Elle perçoit toutes les âmes, fort nombreuses, aux prises avec le sortilège, comme si celui-ci les rayait tout bonnement de la carte telle l'éponge mouillée effaçant de la craie sur un tableau noir.

Rachel ne perçoit plus rien ni personne. Parce que Raven n'a compris que bien trop tard que le sortilège les liait tous entre eux et que l'effet qu'il entretient sur les uns, a des répercussions sur les autres.
Elle n'entend pas les mots de Clark, encore moins ceux de Nimue. La jeune femme s'est réfugiée dans le monde astral, son corps fluide à la limite de la transparence recroquevillé sur lui-même, les mains plaquées sur ses oreilles, comme si cela allait changer quoi que ce soit... surtout plongée dans cet univers parallèle où le matériel n'a pas sa place.

Toutes ces voix... toutes ces émotions... La terreur, les larmes, l'abandon, la culpabilité... si nombreuses. Partout, qui virevoltent autour d'elle, qui hurlent, se lamentent, de plus en plus fort, comme si elles prenaient de l'ampleur à chaque seconde qui passe.


La voix de Rachel se distingue brièvement dans l'esprit du héros. De celui qui l'a sauvée jadis. Elle est faible, pâle et la communication est à sens unique.


Dans un dernier élan, rassemblant ses forces et le peu de volonté qu'il lui reste encore avant que celle-ci ne cède face au flot d'émotions ininterrompu qui l'assaille, Raven pénètre l'esprit de Hal Jordan. A peine parvient-elle à le rejoindre que c'est comme si le sortilège faisait tout pour l'en éjecter. Les perceptions enflent démesurément. Tant et si bien qu'elle craint un instant d'en perdre la raison.
Mais si elle ne le rejoint pas maintenant, qui sait si elle ne risque pas de tourner les talons en haussant les épaules une fois qu'elle "l'aura fait"... Il court un grand danger, et Power Girl aussi.

- Raven non !!!

Nimue perçoit. Comment pourrait-il en être autrement... Mais Rachel n'entend rien. Ou peut-être ne veut elle rien entendre, qui est en mesure de l'affirmer...
Les paupières translucides de Rachel se ferment un bref instant. Une poignée de secondes durant lesquels il ne se passe... absolument rien. Pas de magie, pas d'énergie mystique quelconque, pas de lueur ou de perception. Rien d'autre qu'Hal se battant contre... lui-même peut-être... au centre d'un parking sous une pluie battante.

- Je croyais que les Green Lantern étaient armés d'une volonté sans faille et que tu étais le meilleur d'entre eux. M'aurait-on raconté des histoires ?

La voix de Rachel retentit enfin. Ses lèvres ne bougent pas, mais elle emplit la scène comme un élément externe se pencherait sur cet étrange cauchemar en commentant ce qu'il a sous les yeux.
Les prunelles de Rachel ont viré au rouge et son visage est aussi plat que peut l'être quelqu'un qui se ficherait royalement de ce qui se dessine sous son regard. Elle observe la scène les bras croisés sur sa poitrine.

- Tu le sais pourtant, que tout ça n'est pas réel. Alors sors toi de là parce qu'on est mal, que ta copine à côté est dans la merde.

Bien que son appréhension de la situation soit drastiquement en train d'évoluer, et que plus les secondes passent, plus le fait d'avoir abandonné toute émotion l'engage à se tirer d'ici et à les laisser se débrouiller, il lui reste encore assez de volonté pour lui transmettre les informations qui lui seront probablement utiles.

- Le sortilège d'illusion vous a tous liés. Vous, les "héros"... Lâche t'elle cependant d'un air dédaigneux. ...mais aussi tous ceux qui se trouvent dans le périmètre. Superman est sorti de l'illusion mais ça n'a pas brisé le lien pour autant. Trouve une solution.

Et sans plus de commentaire, l'esprit de Rachel se volatilise en une explosion de plumes sombres qui virevoltent quelques brèves secondes avant de disparaître.

Pendant ce temps, Nimue a téléporté la bulle de protection au centre de l'oeil du cyclone provoqué par Superman, afin d'éviter d'être emportée par sa puissance.

- Superman.

Sa voix est posée comme à son habitude, sa main toujours plaquée contre la fine parois, mais l'inquiétude est perceptible.

- La magie à l'oeuvre tente d'effacer tous ceux qui sont pris dans ses mailles. Et il y a une personne ici qui n'y est pas soumise.

Les lèvres de Nimue s'entrouvrent, comme si elle voulait ajouter quelque chose, mais rien n'en sort. Les mots restent bloqués au fond de sa gorge alors qu'une contrariété perceptible crispe ses traits. Encore cette force dont elle ne sait rien et qui l'empêche d'intervenir. Elle ne peut que donner cette information basique à Clark, sans lui dire ce qu'elle en pense ni prodiguer le conseil qui lui vient selon ce qu'elle en perçoit. C'est à lui de prendre sa décision, et tant qu'il ne l'aura pas fait, elle ne pourra pas l'aider davantage.

- Je suis navrée, je ne peux t'en dire plus... Finit elle par dire en extirpant un soupir.

Rachel s'est extirpée du monde astral mais n'a pas réintégré la bulle où l'attend Nimue. Ses prunelles rouges scrutent les alentours, une lueur de plus en plus malveillante dans le regard, cherchant la source la plus noire, comme si celle-ci était une concurrente à abattre.
De fines bulles s'échappent de temps à autres de ses narines, comme si elle n'avait aucun mal à respirer sous l'eau. Ce qui est bien entendu impossible en temps normal.
Qui sait... peut-être a-t-elle développé une sorte de nature démoniaque amphibie...

Résumé des actions RP:

Il a retrouvé son calme car il n’est plus lui même. Il est Parallax. Hal Jordan avait beau s’être engagé dans l’armée le jour où il en a eu l’âge légal il n’était alors pas un jeune homme fasciné par l’autorité, la force, l’ordre. S’il est aujourd’hui policier galactique ce n’est pas plus pour cela.

Non s’il s’est engagé si tôt c’était pour voler. Ressentir cette liberté ultime, une liberté qu’il avait chéri très tôt en étant une forte tête. Un électron libre et cette volonté de le rester tout en gardant les principes que ses parents lui avaient inculqués. C’est avant tout çà Hal Jordan, un homme libre dans des environnements où cette indépendance est normalement refreinée au maximum comme l’armée et la police. Là où la hiérarchie compte, faire ce qu’on nous dit de faire sans poser de questions. Il n'est pas très bon à cela.

Parallax non plus n’aime pas qu’on lui donne des ordres. C'est lui qui les donne. On ne peut pas non plus lui faire peur. Il est la peur. Parallax trouve que l’Univers tourne si mal qu’il faudrait le rebooter recommencer à zéro avec lui comme grand ordonnateur pour décider de tout ce qui est bien ou mal. L’individualisme exacerbé de Hal Jordan qui saute le pas d’imposer aux autres sa Volonté par la peur c'est cela Parallax, un tyran. Raven pénètre au cœur de l’illusion et se trouve nez a nez avec lui qui la regarde. L’écoute lui dire qu’elle croyait que sa volonté était sans faille. Cela l’amuse et il prend un air supérieur lui aussi. Fille de Trigon? Même le Spectre l’incarnation de la vengeance divine le craint et a raison.


Sauf qu’elle est imperturbable et lui rappelle une chose. Que tout ceci n’est pas réél et que quelqu’un d’autre a besoin de lui. Que tous les héros sont pris dedans…quels…quels héros? De qui parle t'elle cette sotte. Sans en dire plus elle s’était déjà volatilisée en ne laissant que des plumes noires à l’aura violacée. S’approchant de celles ci il en ramasse une et la regarde en serrant les dents. Pourquoi il a l’impression que quelque chose ne va pas? C’est quoi ce sentiment. Que quelque chose lui échappe, à lui.


Il ressent soudain une douleur au ventre, ce qui le surprend désagréablement car il se pensait proprement invulnérable.


La douleur se fait plus importante et il recule d’un pas en luttant pour que cela reste là où c’est sans s’étendre. Mais…il échoue. Parce que plus rien n’empêchera Hal d’agir une fois qu’il sait ce qu’il doit faire. Son visage se tord de manière inhumaine et son corps éclate lorsque le bras du pilote en ressort.


Sortit de l’illusion dans laquelle il se trouvait à l’aide de la Titan le Green Lantern prit alors conscience de là où il se trouvait et de ce que Clark était en train de faire. Tout lui revient brusquement, Atlantis, l'océan, les créatures d'ombres, qui compose son équipe.


Il se concentre alors pour tirer un rayon d’énergie pure de volonté visant à détruire les ombres dans les flammes d’émeraude brûlant même sous l'eau.

“Que ceux qui devant le mal se prosternent craignent la lumière des Green Lantern !!!"

Hj:

Spoiler:

Les larmes étaient la pluie de l'âme. Plus on les empêchait de s'exprimer, plus leur déluge était dévastateur; plus on les acceptait, plus on dispensait leur fraîcheur avec sérénité et bienfait. Nick ne pleurait jamais de tristesse. Non pas qu'il refusa leur expression, il ne la ressentait tout simplement pas ou très peu. Quelquefois il éprouvait de la compassion à la vue d'un spectacle pitoyable, le temps de se rappeler l'affliction que causait l'attachement. Parfois il s'observait dans le miroir et éprouvait une profonde solitude amère. Mais les larmes, elles, ne venaient pas. A force de s'en prémunir, elles ne prenaient plus même la peine de se présenter.

C'était donc d'autant plus impressionnant, dans cette atmosphère de ténèbres aussi épaisses que gourmandes, de le voir s'effondrer et laisser ces larmes âcres lui déchirer les yeux. La tristesse flagellait sa colère, empêchait sa joie, étranglait sa raison.

Mais après l'ondée, le ciel est toujours plus clair, comme nettoyé. La terre émane alors son pétrichor dans la quiétude d'une atmosphère qui retrouve le calme du silence après le battement des gouttes furieuses.

Nick devait éprouver à son tour ce soudain soulagement. Le déluge ne pouvait persister éternellement et l'envie de mort ne pouvait se fixer à jamais.

Alors que son âme se flagellait dans un déluge de doutes, il y eut soudain une éclaircie, comme un rayon fugace de Soleil venu profiter d'une béance bénie entre deux nuages lourds de reproches. Un éclatement solaire qui lui balança subitement un : "Réfléchis tête de con !"

Magie bloquée. Émotions décuplées. Doutes nourris à même son âme. Pas de vision.

Logique abruti.

Mais à quoi bon...

Foutue sortilège !

Il était une âme, un corps habitant un autre corps dont l'âme primordiale avait servi d'ingrédient à son sort. Le sortilège incontrôlé, tout puissant qu'il puisse être jouait avec un cas un peu à part. Tout ce qu'il avait c'était une poche de chair désynchronisée avec l'esprit qui y logeait... Il était passé outre le vêtement que représentait Katherine pour s'attaquer à lui. ça expliquait l'absence de vision. Pas d'organe sensoriel à déstabiliser.

Sa magie n'était cependant pas bloquée, elle dépendait de sa propre faculté à bouger son corps piégé dans la peau de cette femme insipide. S'il avait disposé de son corps, il aurait pu passer outre ces mouvements, mais pratiquer un sort sans bouger venait à provoquer une combustion de son rituel d'attachement à la forme de Katherine. Impensable, cela revenait à se mettre à nu.
Le sortilège jouait avec...

A quoi bon ? Pourquoi insister ? Pourquoi chercher une solution... Qu'y aurait-il ensuite ? Une autre course vers le mystère et la mort ?


Les doutes continuaient de jouer avec lui.

D'abord, il devait essayer de retrouver des sensations.

Le sort de l'atlante le bloquait dans son propre sortilège, comme une couche entre lui et son habit de chair.

La clef était l'émotion... le verrou pour être plus précis dans son cas.

Il allait devoir faire un truc qu'il n'aimait pas.

L'avantage c'était qu'un sort qui le frappait directement n'endommagerait pas sa couverture.

Mais il n'allait pas aimer malgré tout.

Mister E. et le Baron Winter avaient toujours été de bons précepteurs, la chasse aux démons était chez eux plus qu'un passe-temps, c'était un sacerdoce. Le chapitre sur les démons qui abusaient des émotions avait été pour eux une partie complexe. Si Mister E. ne craignait pas le prix à payer, l'égo de Winter avait été des plus difficiles à tordre à la résolution qu'exigeait cette traque. Les démons qui manipulaient les émotions n'étaient pas nombreux. La plupart attaquaient les faiblesses, flattaient, cherchaient des failles, mais ils étaient bien incapables, autrement que par la coercition et la persuasion de créer, supprimer ou activer des émotions. Ceux qui le pouvaient étaient au choix des prédateurs axés sur la traque d'une émotion ou des manipulateur de haute intensité, dangereux et proche des hauts cénacles des Enfers. Dans tous les cas, la maîtrise de ses propres émotions était nécessaire pour les affronter. Mais rarement suffisante. N'imaginez pas un combat contre une succube se terminer par deux respirations, une méditation et deux trois mantras. Non, ces perverses jouaient sur bien des tableaux : hormones, télépathie légère, fluides paralysant, don de métamorphoses. De vraies petites chipies. Pour affronter cette engeance, il fallait, un temps du moins, tirer un trait sur ses émotions.

Nick s'assit en tailleur et chercha à manipuler son esprit d'avantage que son corps. Il tâcha d'oublier le réflexe de vouloir activer nerfs et muscles pour ne plus penser à qu'à son esprit. Piégé dans les ombres, il était vain de chercher à bouger Katherine, et par extension lui-même. Mais en conscientisant sa volonté sur son esprit, il pouvait...

Bingo !

Une légère lumière émana d'une de ses paumes métaphoriques.

Effusion de joie, les premières depuis ce qui lui paraissait une éternité.

Allons Nick, encore une fuite en avant, se dit-il, encore une entourloupe, encore un mouvement vers le néant ? Pourquoi donc ? Pourquoi tenter ? Un Superman, une Power Girl, un Green Lantern, pourraient-ils seulement comprendre ou accepter ce qui allait suivre ?

Nicolas Nolan se leva alors et observa les ténèbres.

- Je sais pas qui ou ce que tu es... Mais je vais venir t'exploser ta petite face, lança-t-il au loin.

Il prononça ensuite une série de mots, faisant irradier sa main droite et se la plaqua ensuite, en essayant d'y penser le moins possible, sur le front.

Comme le lui avait enseigné ses professeurs, les émotions et leur connexion au néo-cortex se faisait par des moyens très simples appelés les lobes pré-frontaux. L'endommagement, ou l'inhibition de ces zones déconnecterait l'individu de ses émotions et de leur analyse, son système limbique fonctionnerait encore, mais dans le vide. Les émotions seraient toujours là, mais elles n'auraient plus de prises sur l'individu. Et le démon ou le sort qui voudrait jouer avec n'aurait plus rien avec quoi jouer.

A l'inverse, le jeteur de sort se retrouverait comme une machine pendant la durée du sort. Froid, réfléchi, sans aucune entrave émotionnelle pour avancer, pour le meilleur, comme pour le pire. A leur époque, on ignorait que toute décision passait naturellement par le système limbique, perdre cette connexion changeait votre faculté de jugement.

Katherine Hughes ouvrit alors les yeux tandis que les volutes d'ombres se dissipaient autour d'elle.

Plus de doute. Plus de peur. Pas plus que de joie, de tristesse ou de colère.

Un problème, tant de solutions.

A côté de lui restait une chose ténébreuse, au profil on pouvait deviner que c'était Power Girl.

Nick-Hughes comprit qu'il allait devoir faire quelque chose... et vite.

Quel que soit le prix que ce groupe devrait payer.


[HRP]
- Après l'épanchement de son émotivité, Nick recouvre une bribe de réflexion ;
- Profitant de cette accalmie, il réfléchit rapidement et trouve une solution : s'offrir l'équivalent d'une trépanation temporaire des lobes préfrontaux par voie magique pour se déconnecter de ses émotions ;
- Finalement il se réveille et découvre à côté de lui une Power Girl encore possédée par les ombres.
[/HRP]

- Et tu fais partie des apprentis de l’Ecole ?

Le jeune homme sourit et prit une autre bouchée de son repas. Ce n’était pas difficile à deviner : sa tenue décorée de filigranes dorées était assez unique.

- Yep.

On lui répondit par un sourire. Ce n’était pas un grand sourire extatique, juste un de ceux, polis, qui pétillent quelque part dans les yeux.

- Incroyable. Fait apparaître quelque chose.

L’Atlante dévisagea son interlocuteur, une lueur amusée dans les yeux. Il pourrait. Il était apprenti de l’Ecole Silencieuse de Poseidonis, après tout. Où était le mal dans un petit tour de passe-passe ?

- N’importe quoi ?

- N’importe quoi.

Ils ne parlaient que depuis quelques instants à peine, mais l’étranger lui était sympathique. Ils étaient assis tous les deux sur un muret, à discuter de tout et de rien, pendant qu’il déjeunait. A bien y réfléchir, il se savait pas très bien comment ils avaient commencé leur conversation : c’était un peu flou. Marrant.
Luka tendit la main devant lui. Il savait parfaitement ce qui ferait l’affaire. Sous ses doigts, l’eau se tordit, ondula et tourna sur elle même comme un siphon. Là où sa peau passait, des couleurs de répandirent dans la déformation, prenant forme et consistance. Puis ce fut fini et un collier de perles pendait entre ses doigts. L’étranger sourit, toujours poliment.

- Remarquable. Maintenant, appelle quelque chose.

L’Atlante lui lança un regard de biais.

- Vous connaissez votre affaire.

L’autre, toujours souriant, lui fit un clin d’oeil. Le collier de perles, à peine plus qu’une illusion d’eau et de lumière, se volatilisa alors que l’apprenti rapprochait ses deux mains, jusqu’à ce que ses paumes se touchent. Il ferma les yeux. L’appel n’était pas très compliqué, quoi qu’il ne s’agissait plus de simple tour de passe-passe. Il suffisait de savoir quoi appeler, et d’être précis dans son appel. Un objet simple, comme la plume que lui avait offert sa mère pour son anniversaire, ferait parfaitement l’affaire.
A ses côtés, le sourire de l’étranger changea un peu. De poli, il passa à carnassier.

Luka fronça les sourcils et rajusta sa position, comme gêné par quelque chose. Puis il hoqueta et ouvrit des yeux écarquillés de terreur. La dernière chose qu’il vit furent les yeux bleus, clairs et froids de son interlocuteurs, qui le dévisageaient fixement ; ensuite, les ombres vinrent et il ne vit plus rien.


Sur la placette, les ombres frémirent sous l’influence des héros. Les lumières du Green Lantern et du Kryptonien pouvaient sembler faibles, dans un secteur entier de la ville plongé dans les ombres. Pourtant, autour d’eux les ténèbres frémirent – celles jetées par les arcades et les piliers, comme celles qui avaient pris la place de Ray Palmer et de Karen Starr. Une fumée couleur d’encre entouraient leur silhouette. Au rythme des remous de l’eau, des flashs de blancs et de bleus montraient leurs vêtements et leur corps intact, en dessous : l’obscurité restait majoritaire. Ils paraissaient étranges, ainsi : tous les deux étaient parfaitement reconnaissables, et pourtant vaguement différents. Comme une esquisse, dessinée par une crayon brisée et une main tremblante. Les deux héros tombés reculèrent un peu, hors de portée des rayons d’émeraudes et de rubis, là où les ombres étaient plus fortes. Ils ne partirent pas loin. Leurs yeux, de minuscules lueurs blanches, brillaient dans le noir. Ils attendaient… quelque chose.

Ou quelqu’un.

- As-tu perdu quelque chose ?

La voix n’avait pas de direction précise, même pour les sens aiguisés de Superman ou ceux, mystiques, de Nimue. Elle semblait venir d’un peu partout, ricochant dans les ruelles sans lumière de Poséidonis.

- Je peux entendre tes reniflements d’ici, fille-démon. Tu devrais apprendre à traquer plus discrètement.

Soudainement, l’air explosa. Un éclair bleu déchira l’obscurité et le silence, et le roulement de tonnerre raisonna dans la placette. Seule cible de l’attaque, Raven fut rejetée du côté des héros. L’air empestait la magie – une magie différente de celle qui avait pris Power Girl et Atom, pour ceux qui pouvaient en percevoir la différence. Cette attaque n’était pas le résultat d’un sort muté, grotesquement déformé. C’était un pouvoir ancien et tout à fait maîtrisé.

Quelqu’un s’avança sur la place. Grand, vêtu de noir, il était difficile de marquer une délimitation clair entre lui et l’obscurité. Ses cheveux et sa barbe, blancs, couleur os, se détachait clairement. Ses yeux étaient bleus, clairs et froids. Sous le bras, il portait un épais grimoire de cuir rouge, qui semblait ancien. La peau de ses avant-bras était couvertes de tatouages sombres, dont le style avait quelque chose de celtique.

Il dévisagea chacun des héros devant lui puis s’inclina devant Nimue.

- Ma Dame. Cela fait trop longtemps que nos chemins ne se sont pas croisés.

Il y eut un frisson, dans l’eau, tout autour d’eux. Clark et l’anneau de Hal les remarquèrent en premier : du mouvement d’abord, puis des signes de vie. Une vie déformée, parodiée, mais une vie néanmoins. La lumière qu’avait conjurée Garth s’était éteinte depuis un moment, mais dans la lueur émeraude de l’agent d’Oa, des éclats de glace scintillèrent. Des griffes et des crocs de glace pure réfléchirent sa lumière, par dizaines, par centaines. Les Atlantes pris dans les toiles du sortilège étaient tous là, dans les encadrements des fenêtres, sur les murs, dans les rues.

Le vieil homme sourit, de ces sourires qui montrent moins l’amusement et beaucoup, beaucoup plus les dents.

- Ne vous inquiétez pas. Ils ne sont pas là pour vous.

Il y eut un bruit, un hoquet étranglé, et le jeune Atlante qui se tenait au cœur du sortilège s’effondra. Celui par la bouche et les yeux duquel l’obscurité s’échappait tomba au sol, lâché par les forces qui le tenaient jusque là. Le flot d’obscurité se tarit immédiatement, et les ombres se firent moins denses. Les reflets déformés des Altantes et des héros, en revanche, étaient toujours bien présents.

- Ils sont là pour un certain portail, astucieusement caché. Burried deep, beneath the waves. Far, far under fair Atlantis. Where the Darkworld lies, dreaming*.

Son sourire s’agrandit, et en réponse, les silhouettes se mirent en mouvement comme d’une seule volonté. Pour ceux qui pouvaient percevoir la magie et ses œuvres, c’étaient presque trop d’un coup : le sortilège qui avait été tissé tout autour de cette partie de Poséidonis, qui avait volé et capturé un nombre improbable d’esprits dans ses filets, tira d’un coup sec. Un ordre unique s’y répercuta, frappant chaque esprit, même ceux qui n’étaient pas d’ordinaires sensibles aux phénomènes psychiques.


Toutes personnes présente au milieu des ombres, et probablement d’autres jusqu’aux frontières du royaume des Atlantes, eurent une même et unique vision. Un portail rond, remarquablement forgé, orné de dorures et de symboles dans une langue qui n’existait plus dans le monde ou les mémoires. Et à cette vision était associé un ordre si viscérale qu’il était difficile de ne pas bouger même sans être la proie du sortilège : « Ouvrez moi un passage. »

Et alors, chacun su exactement où étaient le portail doré. Les silhouettes tordues et impossibles se jetèrent en avant, ignorant complètement les héros. Peut-être pourraient-ils en retenir certains, peut-être en tueraient-ils beaucoup : mais ils ne pourraient probablement les arrêter tous. C’était en tous cas sur cela que comptait Merlin.
Et, bien sûr, sur le fait que Ray Palmer, Karren Star et Garth, les yeux pleins de ténèbres et de suie, étaient les trois silhouettes à mener la charge.

HRP:

Il est perdu.
Non.
Il s'est perdu. Il n'a pas été capable de se défendre, de se sauver, de se protéger ; de s'assumer.

Il a échoué. Lui-même.
Il est seul responsable de sa chute ; encore.

Ray Palmer le sent, alors que les Ténèbres du sortilège enclenché par Merlin, désormais bien présent et révélé aux héros rassemblés dans les profondeurs sous-marines, s'emparent de lui.
Totalement. Complètement.
Définitivement.

C'était trop. Ce fut trop.
Pour lui.
Il a cédé. Il a perdu. Il s'est effondré.
Et maintenant...

Maintenant, les Ténèbres le possèdent ; et le changent, le transforment.
L'altèrent.

Il s'élève au cœur de l'étendue océanique, libéré des défenses de Tempest et de l'aide des autres.
Il s'élève ; alors que son âme s'enfonce.

Il s'élève, et l'énergie des Ténèbres l'altère, le trouble.
Il comprend, alors. Il comprend, enfin.

Tout n'est qu'ombres. Tout n'est que noirceur.
Tout... n'est que le prélude à la fin.

 « Et au règne du Maître. »

Sa voix est terrible, transformée. Un flash se révèle dans les Ténèbres, et l'illumine... tandis que son être change, apparaît à tous.
Atom, encore.
Mais Atom... différent.


 « Oyez, incroyants ! Oyez et voyez la révélation !
Vous qui possédez un pouvoir rarement vu ailleurs... découvrez désormais devant vous... un pouvoir qui transcende le vôtre !
Je suis Atom !
Je suis le pouvoir... au service de Merlin, et de sa cause ! »

L'image est terrible.

Celui qui fut Ray Palmer est désormais altéré, et se précipite pour aller vers le portail formé par Merlin.
… mais pas pour y pénétrer.

Il vient en effet se placer devant, et se fige à ses côtés.
Calme et serein ; en veille.

Protecteur du sortilège, et ennemi de quiconque voudra le stopper ; oui.
Mais pas uniquement.
La consigne de Merlin est claire – ses sbires doivent y pénétrer, et enclencher sa Magie. Cet Atom ne le fait pas.

Ultime résistance de Ray Palmer ? Signe d'une rébellion interne ?
Nul ne peut le savoir.
Mais, quelque part, à l'intérieur, un homme minuscule hurle et se débat... encore et encore...

(HJ/ Quelle belle relance ! Je n'avais pas pensé à Merlin, bravo !
Résumé rapide :
- Ray est complètement soumis aux Ténèbres ;
- Ray est transformé par elles et devient un apôtre de Merlin, sous une forme biaisée et altérée ;
- Ray va devant le portail mais n'y pénètre pas, semblant le défendre. L'on peut espérer y voir une forme de résistance interne, alors que Ray se débat en lui, dans les Ténèbres. /HJ)

Ça ne va pas.

Ça ne se passe pas bien, plutôt.
Quelques instants auparavant, Clark a été libéré de l’influence magique néfaste grâce à Raven – Rachel, plutôt.
Une amie. Une proche. Plus que des mots ne peuvent le définir.
Rachel l’a aidé ; l’a sauvé.

Par réflexe, revenu dans la Réalité, Clark a agi instinctivement, en s’en prenant aux ombres.
Il a attaqué. Il a tiré, avec sa vision-chaude.
Il a défendu ses proches et alliés.

Pas assez bien, hélas.
Pas assez bien.

Power-Girl est tombée, et demeure immobile, enrobée de Ténèbres.
Ray Palmer a été pris, aussi. Et ce dernier se transforme, se module, se projette pour devenir autre chose ; une autre forme.
Terrible et terrifiante. Révoltante, assurément.

Ce n’est cependant pas le pire. Hélas.

Le pire est double.
D’une part, la révélation d’une conscience mauvaise derrière tout ceci, venue des profondeurs du Temps et de ses mystères.
Merlin, qu’il reconnaît grâce à ses connaissances assidues des mémoires de la Justice League – et après la déclaration du Ray modifié. Bien loin de l’Enchanteur des légendes, et ici bien déterminé à risquer l’harmonie du monde pour ses projets.
Et en outre… Rachel.

Rachel est en danger.
Rachel s’est lancée, à corps perdu, à cœur perdu plutôt, pour aller libérer les autres.
Rachel. Héroïque Rachel. Brillante Rachel.
Dangereuse Rachel ; pour elle-même, avant tout.

« Sapristi. »

Clark grimace, alors qu’il cesse ses tirs de barrage sur des ombres qui, malheureusement, ont atteint leurs objectifs.
Un autre se forme, alors que le vortex se réalise. Hal est libéré et vient aider, Xanadu transfère sur Clark une Magie qu’il ne connaît pas mais dont il peut profiter – dont il va profiter.
Maintenant.
… et vite.

« Je… suis pleinement ignorant en matière de Magie, mais je ne peux imaginer une puissance mystique bénéfique qui abuse d’autrui. Je ne vois ici que violence, contrôle, possession et donc destruction. En outre, le sort de Karen et de Ray m’interpelle… un ensemble suffisant pour me pousser à agir.
Hélas, je ne peux m’opposer directement à Merlin. A nouveau, je ne peux gérer que les à-côtés… et couvrir vos arrières ! »

Il parle vite, mais assez pour se faire entendre. Il se contrôle, il se jugule, il se calme.
Jusque-là. Jusqu’à maintenant.
Et maintenant…

Tout change.

Tout change autour de lui. Tout se transforme. Tout se module.
Tout… ralentit.

Lui accélère. Lui se projette.
Vite. Très vite.
Super-vite.

Clark se précipite, et utilise sa super-vitesse pour aller au-devant de Merlin, des ombres, des êtres possédés et du portail.
En s’approchant, il sent la puissance du vortex – et grimace, avec cette impression de noirceur et d’ombres qu’il réprouve.
La suite se fait plus facile, après ces sensations.

Clark inspire… et souffle.
Super-fort. Super-vite.
Super… froid, aussi.

Il produit un super-souffle gelé, afin de former… une barrière.
Une séparation.
Un mur.

Un véritable mur de glace se créé au cœur des profondeurs aquatiques, afin d’empêcher quiconque d’approcher le portail.
Cela ne durera pas, évidemment ; mais il va falloir de la force, et donc du temps, pour le briser.
C’est ce qu’il veut.

Mais Clark ne veut pas que cela, non.

Clark sait qu’il ne peut rien face à la Magie. Clark sait qu’il n’a pas ce qu’il faut, face à la Magie.
Il l’accepte.
Il accepte ses failles. Il accepte ses défauts. Il accepte ses besoins.

Il accepte… avoir besoin d’aide, oui. Il accepte avoir besoin d’aide.
… d’elle.

* Rachel. *

Il se fige. Il s’arrête. Il ferme les yeux.
Il se concentre.
Il…


* RACHEL ! *

Il l’appelle.

* RACHEL ! SUIS MA VOIX ! RETROUVE-NOUS ! RETROUVE-MOI !
RACHEL ! *

Il appelle Raven, en concentrant son esprit, son énergie dessus.

* RACHEL ! J’AI BESOIN DE TOI !! *

Il appelle Raven à l’aide.
En y mettant toute sa fougue, tout son être.

Superman concentre son âme sur cet appel. Qui, au monde, ne pourrait pas y répondre ?

(HJ/ Résumé rapide :
- Superman se crispe en voyant les événements, notamment la corruption de PG et de Ray, mais aussi la disparition de Rachel, qui l’a sauvé ;
- Superman voit les événements, parle aux autres, et décide de gérer les à-côtés ;
- Superman se précipite à super-vitesse, et utilise son super-souffle pour créer une immense barrière de gel pour empêcher d’accéder au vortex ;
- Superman se concentre ensuite, et lance un appel mental avec toute son âme pour ramener Rachel. /HJ)

Pourquoi faut-il toujours que les choses dégénèrent… Çà ne peut pas bien se passer, pour une fois. Les choses ne peuvent elles pas se résoudre sans trop de heurts, pour une fois. Bienvenue dans le quotidien de ceux que l’on appelle pompeusement les super-héros.

Un.

- Qui a dit que je cherchais à être discrète… Lance la jeune femme d’une voix bien plus sombre que celle qu’on lui connait d’habitude, toisant Merlin avec un mépris on ne peut plus affiché.

Elle a à peine le temps de finir sa phrase qu’elle se fait percuter par une force inouïe qu’elle n’a clairement pas perçue avant de la recevoir en pleine tête. La densité de l’eau a beau freiner son recul, nul doute que Rachel aurait été envoyée bien plus loin que ça s'ils s’étaient trouvés sur la terre ferme. Elle ne s’en retrouve pas moins à plusieurs dizaines de mètres plus loin malgré tout.

Deux.

Le visage de Nimue semble quant à lui figé dans un marbre opaque. A ses premiers mots, elle s’est rigidifiée telle une statue oubliée, perdue dans les méandres du temps. Un temps qui la ramène bien loin en arrière.

- Merlin…

Celui à qui elle doit sa cécité.
Celui à qui elle doit la perte de la majorité de ses pouvoirs.
Celui-là même.

- Je…

Nimue n’égare pas le fait qu’elle est la seule responsable de sa déchéance. Fut une époque aujourd’hui fort reculée, elle avait attaqué Merlin. Fourbement par ailleurs… Elle en a conscience. Elle sait que la punition qu’il lui a infligée était méritée, quoi que peut-être un peu sévère.
Mais malgré cela, malgré le regard objectif qu’elle porte sur la situation, elle ne peut réprimer ses poings qui se serrent sèchement. Elle éprouve de la colère. Pour ses erreurs, pour ce qui a été perdu, mais aussi pour la situation présente.

- Merlin… qu’est-ce que ça veut dire. Que cherchez-vous à faire ?

Çà n’a pas le moindre sens. A ses yeux… cette situation est absurde. Que mijote t’il… Pourquoi adopte t’il cette attitude si surprenante. Elle constate, horrifiée, les auras de certains héros changer brutalement. Ils sont tombés dans les limbes du magicien. Relâchant la pression qu’elle exerçait jusqu’alors sur la paroi de la bulle transparente, Nimue plaque violemment ses paumes de part et d’autres de ses tempes en esquissant une grimace de douleur. Et à en juger par l’attitude de Rachel, qui est pour ainsi dire la même, elle n’est pas la seule à avoir perçu ce malaise à la limite d’une intense souffrance.

Trois.

- Eh bien… tu ne fais pas ton âge… papy. Grogne Rachel en essuyant le filet de sang qui s’écoule le long de son menton, avant de se détacher en bulles sanguines venant se mêler à l’eau salée.

Et alors qu’elle reprend un peu contenance, son regard noir dardé sur le Sorcier, elle se fige fermement, comme si un sort invisible venait de la priver de ses mouvements.

Échec et Mat.


Le regard de Rachel se trouble, hélas sans aucun rapport avec l’environnement aqueux qui l’entoure, ce qui aurait été préférable en cet instant. Haletante elle suffoque, comme si la magie ne la protégeait plus et que ses poumons se remplissaient d'eau peu à peu. Sa main se porte, lente, tremblante, jusqu’à sa gorge.

* RACHEL ! *


Ses mains se portent vers ses tempes qu’elle agrippe avec l’énergie d’un désespoir non feint. Ses mâchoires se crispent, son teint arbore une couleur livide, à la frontière d’une morne pierre grisâtre.

* RACHEL ! *


Elle semble lutter contre quelque chose… Qui dépasse l’entendement, qui dépasse la situation présente, comme si plus rien de ce qui se déroule autour d’elle n’avait d’importance.
A dire vrai… de l’importance ça en a. Et c’est bien parce que ça en a trop, que les choses virent ainsi au cauchemar. Son cauchemar personnel, cette fois.
Il y a toujours un prix à payer lorsque l'on fait taire ses émotions. Mais elle pensait qu'elle était capable. Elle pensait qu'elle pourrait gérer.

Clark… Loin. Si loin.



- Ca suffit… laisse moi… Je ne laisserai pas…


Rachel pousse un hurlement à en déchirer les tympans, même sous l’eau, alors que deux paupières aux prunelles rougeoyantes s’ouvrent avec lenteur au-dessus de ses sourcils, sur son front. Une sombre aura rougeoyante se dégage de son corps.


Les ongles de ses mains se déforment sous l’action d’une force qu’elle n’est désormais plus à même de contrôler. Son visage, ses traits d’ordinaire fins et délicats, tout en elle se meut en une créature qui n’a véritablement rien pour plaire.
C’était le risque. Elle y a cru. Elle n'avait pas le choix. Elle a parié. Elle a perdu.


- Eh beh eh beh, c’est pas trop tôt grande sœur. On a presque failli attendre ! Lance Lust d’un air bien plus enjoué qu’en temps normal.

Trois des frères de Rachel ne se sont pas fait prier pour se manifester si tôt que leur sœur a révélé son héritage démoniaque. Toujours à l’affût, c’est la règle de Trigon.
Flottant tous dans une même bulle à fine paroi, les démons toisent la jeune femme désormais méconnaissable avec une satisfaction non dissimulée, semblant faire peu de cas de la multitude de héros qui les entoure, pas plus qu’ils ne s’intéressent à Merlin ou ses ouailles manipulées.


- Ferme-la Lust. Tranche t’elle d’une voix sourde et grondante avant de conclure par un non moins sec. On y va.

Il est rare que Nimue bénisse sa cécité. Mais à cet instant… elle n’aurait voulu contempler ce sinistre spectacle pour rien au monde. Et au fond d’elle réside le goût amer de l’échec. Elle n’aurait jamais dû mêler Rachel à cette histoire… Elle n’aurait jamais dû l’appeler.

Elle l’a su. Au moment même où Rachel a choisi de faire taire ses émotions. Elle l’a su. Elle l’a vu. Les images se sont bousculées, se sont étirées, rétractées en un magma compact. Alors n’a-t-elle rien fait. N’a-t-elle prévenu personne. Car le destin doit suivre son cours aujourd’hui, aussi funeste et dramatique soit-il. Personne ne pouvait rien y changer. Personne... de présent.

Pourtant, alors que la sorcière fait volte-face en ouvrant un portail qui va bientôt l’engloutir, elle et ses frères, sans adresser le moindre regard à qui que ce soit, ni Superman, ni Green Lantern… pas même Nimue, un mot résonne alors dans l’esprit de la médium. Un nom, plus exactement.
L’ultime tentative de Rachel, de leur Rachel. L’ultime appel à l’aide. Le seul qui puisse l’extraire de ce bourbier.

Faisant peu de cas de la situation dans laquelle, elle les laisse. Faisant peu de cas de Merlin ou de qui que ce soit, pas même Clark, elle passe le portail sans se retourner. Ses adieux se ponctueront par quelques mots, qui ne manqueront pas de tirer un sourire perfide sur les traits de ses trois frères.

- Bonne chance pour gérer ce merdier.

Et sur ces mots le portail d’ébène l’engouffre elle et sa fraternité, sans laisser la moindre trace.


La voix de Nimue perce les ténèbres, file sur l’eau aussi aisément qu’un animal dont ce serait le terrain de jeu privilégié, pour percuter frontalement l’esprit de Nick.


Jamais elle n’aurait pu envisager de faire une telle chose. C’est bien par la force des évènements actuels, se sentant acculée et totalement impuissante face à Merlin, qu’elle prend cette décision.
Y a-t-il un autre choix ? Pas dans l’immédiat et ils n’ont pas le temps. Ils ne l’ont plus, pour peu qu’ils l’aient jamais eu jusqu’à présent.


Si l’on considère son passif ancien tout autant que récent, offrir sa magie à quelqu’un, un inconnu de surcroit, parait parfaitement improbable. En vérité… ça l’est. Nimue, Madame Xanadu, qui a passé les derniers siècles à tenter de récupérer tous ses pouvoirs, parfois avec des méthodes contestables, et qui offre le peu qui lui reste, comme ça, à un inconnu à l’aura des plus douteuses, personne n’aurait sans doute pu l’envisager. Et est-ce là peut-être la force de cet acte. Merlin va évidemment le ressentir. On n’apprend pas au vieux singe à faire la grimace comme l’on dit. Mais cela risque fort de le surprendre. Et dans ce genre de cas… en magie… une seconde suffit parfois.

A cet homme étrange dont l'âme est bardée de noir d'assurer pour eux deux.

Les fins sourcils de Nimue se froissent presque imperceptiblement, sous les assauts de la soudaine réduction d’énergie qu’elle subit après avoir transféré ses pouvoirs à Nick, mais aussi parce qu’alors qu’elle ne peut plus leur servir à grand-chose en dehors de ses facultés de détection magique, elle tourne le visage vers Kal-El, qui se trouve être le plus proche d’elle.

- Qui est Derek ?

Récapitulatif des actions rp:

L’instigateur de tout ceci se révéla au grand jour. Merlin. Le magicien de la légende et ancêtre de Zatanna du peu que Hal savait à son sujet. Il est le responsable de l’activation d’un portail qui surgit devant eux suspendu dans les eaux. Une forme qui attire à elle les capturées par la noirceur, des Atlantes mais aussi certains membres de leur groupe.

Il faut agir maintenant, Hal Jordan est un homme d’action pas connu pour prendre beaucoup de temps a réfléchir et la situation semble inextricable. Kal gèle de l’eau pour ralentir ceux qui rejoignent la sphère et le Green Lantern pourrait lui aussi tenter de générer une construction plus grande qu’elle. Entourer cette sphère jaune d’une autre sphère verte et ainsi fermer le passage. Il voudrait faire çà, empêcher que Ray et PG se fassent emporter par ce truc de sorcier pendant que le reste de leur groupe trouve un moyen de le faire disparaitre ou affrontent Merlin.

Sauf que…il reste qui en fait? Raven jusque là indispensable semblait être dominée par sa forme démoniaque et s’être tout simplement tirée, Xanadu semble se concerter avec une femme qu’il n’a jamais vu. Normalement la tendance quand on voit un magicien fou c’est d’en appeler un ou une autre à la rescousse non?


Hal se pose sur le fond marin anneau chargé et regarde Merlin. Il y a a peu près trois milliard d’années de cela la magie était présente partout dans le cosmos et aujourd’hui c’est sur Terre qu’on la trouve encore à quelques exceptions notables. Elle a disparu au terme d’une guerre entre les Gardiens d’Oa et l’Empire des Larmes.


Science contre magie et la science a gagnée. Les gardiens de l’Univers ont décidé d’enfermer la moitié de la magie du Cosmos dans une orbe et l’ont appelée Starheart, c’est cette Starheart devenue une arme qui occupe aujourd’hui le corps d’Alan Scott le Green Lantern de la JSA et sa fille Jade. C’était le prototype d’anneau de Green Lantern, une première tentative de générer des constructions avant de se tourner vers la captation de l’énergie émotionnelle. Hal s’avance vers Merlin, continue de se concentrer se tenir prêt à parer ses attaques mais surtout à donner des coups.


Parce que si la guerre des Larmes a apprise quelque chose c’est que la technologie d’Oa est suffisamment performante pour faire jeu égal avec magie, voir gagner une guerre contre elle.


Il tire alors vers Merlin un flux d’énergie qui le vise puis qui se transforme en autre chose, une masse d’arme médiévale géante qui transformerait un éléphant en charpie. Elle s’abat avec violence sur le magicien car il est hors de question pour Hal de s’avouer vaincu “ parce que ce serait magique.” La magie Oa l’a rétamée une fois. Elle peut recommencer.

HJ:

Spoiler:

Éprouver le monde sans émotion revenait à profiter d'un repas sans goût. C'était observer sans passion, incapable d'éprouver la réalité. Ainsi les hommes se réduisaient à un amas de chair gesticulant, la nature à une sorte de chose chaotique domestiquable à merci, l'eau un élément à la fois morbide et vital. Les coraux, artifices grossiers pour rendre cet environnement abominablement dangereux un tant soit peu fréquentable, ne ravissaient plus l'oeil. Atlantis et son architecture grandiose ainsi réduite à une sorte de vaste meringue indigeste à l'agencement douteux ne représentait plus, au mieux, qu'un champ de bataille.

De fait, Nick observa l'arrivée de Merlin comme on observait un mauvais navet. Paupières mi-ouvertes, posture sans méfiance, oreilles vaguement à l'écoute, dans un brouillard de questions qui ne devaient pour l'heure n'avoir aucune réponse tangible, Katherine aurait pu bâiller que cela n'aurait pas détonné dans son allure générale. Le danger aurait dû activer quelque chose chez le sorcier, mais le message ne passait pas, ne passait plus. Rien ne devait effleurer les émotions du sorcier, si ce n'était l'objectif : sortir vivant et arrêter cette étrange folie.

Soudainement, au cœur de cette apathie mortifère : un pas. Un seul. Imposé par l'ordre télépathique infiniment puissant du sorcier séculaire. Nick fronça les sourcils, une demi-seconde avant que son corps d'emprunt n'imprime le même mouvement. L'étonnement parvint à poindre hors de cette carapace. Nécro n'éprouvait plus la peur, la joie, la colère ou la tristesse, son instinct de survie peinait à surnager dans cette déconnexion totale, mais cette injonction implacable réactiva, pour quelques instants un mélange confus d'orgueil et d'inquiétude.

heureusement, Nick pouvait encore réfléchir, même si la prise de décision était d'autant plus difficile qu'elle se prenait ordinairement dans le siège des émotions, siège qui se démenait présentement pour faire valoir sa voix au chapitre.

Déboula Nimue. Que de souvenirs à cette voix, à cette incarnation qui ne l'avait visiblement pas entièrement identifié, une bonne chose. Sa peau de substitution, le surplus de magie alentour et l'abominable rituel qu'il avait effectué plus tôt devaient brouiller quelque peu cette vieille connaissance qui lui confia dans cette ignorance qu'imposait l'urgence un afflux nouveau de pouvoir.

Les non-praticiens des arts occultes pensaient la magie universelle et entièrement compatible, uniforme, comme une force physique dont les lois restaient à percer. C'était là une fainéantise qui offrait le confort de la simplification. Toute magie à sa marque, tout praticien a sa signature. Se voir offrir un afflux de magie était comme de plonger dans une nouvelle eau, de savourer un nouveau plat. Celle de Nimue était chaude, réconfortante, elle avait une légère saveur exotique d'épices lointaines, une légère point acidulée, c'était comme de couler dans une source chaude parfumée après un effort prolongé : il y avait un appel à la langueur. La magie de Nick, ordinairement, était moins avenante. Lorsqu'il lançait un sort, il ne ressentait pas l'impression d'avoir sauté à travers une cascade d'eau tiède, il avait plutôt le sentiment d'avoir parcouru une rue sous une pluie battante, entre l'odeur de pétrichor bétonneux et les grosses gouttes glaciales du fronton atlantique, appelant la recherche d'un petit vendeur de fast-food pour se lover au coin d'une vitre embuée, entre l'odeur de cuisine bas de gamme et la vaporeuse chaleur de corps qui évaporaient une eau croupi par la pollution.

Cette soudaine et bienvenue amélioration lui offrait de nouvelles possibilités de se confronter au sorcier arthurien. Des portails donc, des âmes piégées, des ombres en camisoles. Se croire de taille à un affrontement direct aurait été pure folie. Nécro ne s'était jamais considéré comme tel, nul raison d'agir ainsi.

Détourner les portails représentait un défi, les fermer bien d'avantage. Le mieux restait encore de jouer au plus malin. Nick aimait bien le théâtre, non pas qu'il regardait les pièces, mais il aimait l'art subtil de l'illusion et faire croire à un public qu'une paire de grecs anciens qui jouaient comme des bœufs anémiques étaient vrais dans un décor qui n'était pas moins faux représentait une performance qu'il appréciait d'une joie cynique teintée de sarcasmes. Au théâtre, on ne modifiait pas le réel, on rajoutait une simple surcouche qui faisait "office de". Or donc, quelle était la solution la plus simple ? Ouvrir des portails invisibles devant ceux de Merlin pour téléporter les victimes plus loin dans l'Atlantide, un rideau de fumée qui cacherait la triste vérité. Pas des plus remarquables mais ça ferait l'affaire le temps que l'on vienne botter les fesses des spectres.

Katherine Hughes se mit alors en retrait, derrière un pilier. Son énergie ésotérique était au maximum. Nick fit quelques moulinets des mains et testa un peu la forme de la magie qu'on lui avait confiée. Un craie se matérialisa dans une odeur de lys sauvage. Intéressant. Il n'aurait pas cru Nimue si fleur bleu, à moins que ce ne soit l'effet du transfert. Bon. Pour ouvrir tant de portails en si peu de temps et avec si peu de matière, il allait devoir utiliser un lien de sang. Pas vraiment très "blanc-blanc" mais faute de grives...

Il fit craquer ses doigts sous sa peau volée et commença à tracer des glyphes d'une antique cité disparue dans les sables du désert de Gobi. Amusant. Ah ! Ses émotions se reconnectaient, il commençait à éprouver de nouveau le plaisir cruel de l'ironie mordante. Les glyphes donnaient l'impression d'observer les dunes de sable qui jadis entouraient la cité en question. Des formes rappelaient les créatures infernales qui s'étaient liées avec les résidents maintenant réduits à la poussière. C'était une succession de symboles tantôt inquiétants, tantôt effrayants, qui formaient une mascarade immonde. La craie allait et venait, caressant les innommables choses intemporelles dont la sarabande infernale mêlait une suavité ignoble à un érotisme contre-nature. Ceux qui passeraient les portails qu'il génèrerait n'auraient certainement pas de belles nuits dans la quinzaine qui suivrait, mais au moins ils seraient saufs...

Nick tendit une main au dessus de ce dessin de vie et de mort et prononça dans un langage effacé par le temps les paroles suivantes :

- < Divinités qui attendez hors du temps,
Seigneurs et maîtres des couloirs sablonneux,
Entendez l'appel qui résonne dans l'écho de vos souvenirs,
Entrouvrez les portes.
Entrouvrez les portes.
>

Sa main le brûla. Ce ne fut pas celle de Katherine, mais bien celle de Nick qui payait le prix du tribu. Un prix qu'il répercuterait plus tard sur une autre victime afin de récupérer, mais pour l'heure, il allait devoir avancer les frais. Dire qu'il souffrit sur l'instant serait un bel euphémisme. Les dents serrées, il sentait les griffes et les crocs qui formaient l'essentiel de ces abominations éthérées lui déchirer la peaux et se repaître de ses muscles gouleyants. Elles ne s'arrêtèrent pas à la chair, elles en voulaient plus... Elle commencèrent à lui tirer l'âme et la raison. Heureusement, il parvint à leur envoyer celle de Katherine qui normalement maintenait le lien avec sa peau. Cela diminuerait nécessairement le temps de tenue de son camouflage, mais cela lui évitait une damnation éternelle au coeur de l'appétit de ces choses.

Désolé Katherine, songea-t-il, j'aurais aimé faire autre chose de ton âme mais... nécessité fait parfois loi...

Elle le quitta dans un hurlement mental désespéré et son symbole cessa de s'illuminer. Des portails devraient binetot s'ouvrir pour dérouter le flux de victime...

Restait les autres à gérer...

[HRP]
Mes excuses pour le retard !

- Nick, déconnecté, reçoit le prêt de Nimue et entreprend d'ouvrir des portails devant ceux de Merlin pour que les victimes soient téléportées ailleurs dans l'Atlantide. Pour cela il envoie l'âme de Katherine Hughes en pâture à des créatures millénaires via un cercle d'invocation.
- ne voulant pas ralentir d'avantage le RP, je laisse P.G. entre les mains du meneur !
[/HRP]