Ad Tenebrae [Ouvert à tous]

Sorcière avant d'être Démone. Démone avant d'être humaine. A moins que ne ce soit l'inverse...
Quoi qu'il en soit, Rachel est soumise aux mêmes tourments que les autres magiciens. Tous la ressentent... cette fracture. Elle est mince, aussi fine qu'une feuille de papier, mais elle est bien là et sa seule présence suffit à déstabiliser le monde magique.
Peut-être parce que son ascendance démoniaque a pris le dessus sur le reste, le désagréable état de fatigue, ou plutôt d'épuisement qui survient sans crier gare, accompagné de la lancinante douleur qui martèle ses tempes, disparaissent assez vite.

Elle les a abandonnés, aux prises avec Merlin.
Elle l'a fait sans un regard en arrière.
Sans le moindre remord.

Ou presque.

Un imposant manoir s'est érigé de lui-même en plein coeur de Métropolis, sur les ruines encore fumantes de la dernière altercation en date avec Krypton et ses enragés de fils.
Couverte d'une nappe sombre et nauséabonde qui ressemble à s'y méprendre à du goudron, la bâtisse parait dotée d'une vie qui lui est propre. De fines bulles se forment à sa surface, ondulant tels des démons prêts à s'extirper de leur cage sans pour autant y parvenir. D'imposantes flaques de ce même liquide se répandent tout autour du Manoir. A la manière de la nappe visqueuse qui le recouvre, elles s'agitent, entrent en ébullition pour se calmer la seconde d'après, dégageant une âpre odeur qui semble se coller jusqu'aux alvéoles pulmonaires sans plus vouloir les en libérer.

Pourquoi avoir choisi de s'installer ici, alors qu'elle aurait pu s'exiler ailleurs sur terre, dans un endroit plus tranquille... ou peut-être dans une autre dimension, quand ça n'aurait pas été en Enfer directement ?

Parce qu'à cet instant, pour l'instant, Rachel est telle la pièce à deux faces qui ne sait pas encore si elle va tomber du côté pile, ou bien... du côté face.
Bien qu'il suffira de lui jeter un regard pour réaliser que l'une des deux a largement pris l'ascendant sur l'autre. Pour le moment du moins. Cependant... elle perdure encore. Cette petite étincelle fragile ballottée au coeur d'un maëlstrom de noirceur. Faible et vacillante, elle existe pourtant belle et bien, cachée du regard, profondément enfouie dans les ténèbres.

La Démone ne l'a pas vue, ne l'a pas sentie s'insinuer doucement, délicatement, telle la plume déposée sur le sol par le vent. Elle n'a pas senti l'implication de l'âme, de l'âme humaine. Elle n'a pas perçu la suggestion, celle de s'installer en plein coeur de Métropolis. Alors, croyant, estimant, jugeant que cela était de son propre chef, elle l'a fait.

La majorité prendra cette immense bâtisse à l'effrayant aspect comme une menace, voire, comme une provocation. Peu importe car c'est bien là son souhait. La part d'humanité qui subsiste a confiance. Ils viendront et ils feront ce qu'il faut, quel qu'en soit le prix, quelles qu'en soient les conséquences.
Car ils doivent l'arrêter et ils doivent le faire maintenant, tant que cette faible étincelle survit encore, avant qu'elle ne meure pour de bon.

Hélas, ce n'est pas cette si frêle part d'humanité qui attend les héros de ce monde de pieds fermes, mais bien "l'autre". Et celle-ci... n'est pas encline à leur concéder quoi que ce soit ni à leur faciliter la tache d'aucune manière.


Rachel attend sur un fauteuil si large et si haut qu'il ne sera pas sans rappeler un imposant trône d'ébène. Peut-être cela rappellera t'il de mauvais souvenirs à ce cher Damian, si jamais lui venait la mauvaise idée de se présenter ici. Car bien que l'on soit encore loin d'une puissante Cathédrale dont les tours se dresseraient plus haut que le ciel embrasé qui lui servirait de décor, l'image qui se dessine en plein coeur de Métropolis a tout de son préambule.
A moins qu'elle ne lui aie pas montré cette partie de la vision... Cela n'a plus aucune importance. Plus rien... n'a d'importance.

Son apparence est humaine. Nuls autres yeux que ceux qui parent d'ordinaire son visage diaphane. Si ce n'est que leur bleu habituel est teinté d'un voile d'obscurité.
Ses traits sont plats mais dégagent une froideur sans pareille. Ses lèvres sont figées en une expression sévère, presque sèche.

Zbruh, le corbeau qui l'accompagne la plupart du temps, est perché sur l'accoudoir du trône de ténèbres. Lui aussi... semble différent. Il est plus gros, plus large, ses plumes brillent d'un éclat malveillant et son oeil noir perce l'obscurité environnante avec calme. Son cri résonne de temps à autre dans cette pièce ressemblant à un hall d'entrée, mais dont la taille semble bien plus grande que celle du Manoir vu de l'extérieur.

Elle est seule. Personne ne se distingue dans les environs, en dehors d'elle.
Rachel attend. Patiemment, son regard fixant un point précis sans ciller un instant.

Spoiler:

Metropolis a vécu des temps meilleurs… mais les choses s’améliorent.
Vraiment.

La Ville de Demain a subi trois agressions de Kryptoniens extrémistes en quelques mois, mais elle a tenu ; et elle va de l’avant, maintenant.
Elle avance. Elle se projette.
Elle se reconstruit.

La cité dispose de grandes compétences pour rebâtir, mais les professionnels bénéficient désormais d’appuis de poids : la technologie kryptonienne a qui a été utilisée contre Metropolis… est désormais mise à disposition, sous surveillance, pour la reconstruire.
Et ça va vite. Et ça va bien, aussi.

Les choses s’améliorent.
Les traumatismes demeurent, mais les gens avancent. Ils évoluent, ils tiennent le coup.
Ils croient en l’avenir.

… sauf quand de sombres événements s’acharnent sur eux.

Un événement indéfinissable, encore.
Une attaque. Une présence.
Etrangère. Différente. Troublante.
Mauvaise.

Un Manoir étonnant et terrifiant s’est formé de lui-même, au cœur des ruines – et s’accompagne d’un nuage terrible, agressif, puissant.
Mauvais, lui aussi.

Le danger est réel. Le danger est immense.
Les gens qui découvrent cela ont peur, se crispent. Ils ne savent pas quoi faire. Nul ne sait quoi faire.
Personne…

BOOM

… sauf celui dont c’est le job, de gérer de tels problèmes.

Celui qui fait craquer le Mur du Son, et se projette depuis les cieux – au cœur de ce nuage terrible, en direction du Manoir des ombres.

Il arrive.
Il sent, immédiatement, le nuage – sa nuisance, sa menace, son danger.
Il se fige.

Il vibre, à super-vitesse ; pour que le nuage ne le touche pas. Il retient sa respiration, comme il peut le faire ; pendant des heures.
Il réfléchit vite – super-vite.
Puis fige un regard sombre, au cœur du nuage, sur le Manoir… et celle qui trône, littéralement, devant.

Il se crispe. Il sent... quelque chose.
Il ne voit rien.
Il ne sait pas.

Il ne sait pas ce qu'il se passe.
Il liste, dans son esprit, les possibilités. La Maison des Mystères ? Constantine la tient sous contrôle. Constantine ? Zatanna le gère.
Mordru, Faust... ? Les Docteurs Fate sont actifs.
Non... ce n'est pas ça.

C'est... différent.
Il plisse les yeux, se concentre ; cherche.
Il... sent.

Cela dépasse ses habitudes, lui qui est surtout homme de science. Et là... il sent.
Il sent quelque chose, d'instinct.
Il sent l'énergie. Il sent l'aura. Il sent... une familiarité.

Il sent... il croit sentir...

Rachel. Rachel Roth.
Raven.
Son amie. Sa proche. Sa… ah. Indéfinissable, mais ils sont proches et il tient à elle ; beaucoup.

Ses paupières s’allument de puissance rouge, quand il poursuit cette sensation – et met évidemment ceci en relation avec sa disparition, durant l’étrange crise sous-marine.
La disparition qu’il n’a pas pu empêcher, et qu’il regrette. Il pourrait en voir ici ici les conséquences, et cela ne lui plaît guère.

Il agit, alors.

Il se projette. Il se propulse.
Il s’envole.

Il continue de vibrer, mais échappe à la gravité et fait le tour du nuage – super-vite, encore.
Il le rassemble. Il le concentre.
Il essaye, au moins.

Pour ensuite… souffler.
Souffler fort. Souffler super-fort.

Souffler super-froid, ensuite.

Il veut utiliser son super-souffle pour geler le nuage lui-même, et le briser ou au moins le bloquer.
Limiter la menace. Repousser le danger.
Gagner du temps.

… pour parler.

« Rachel... ? »

Il se pose. A une certaine distance.
Il fixe le Manoir.
Calme ; mais grave.


« Je… ne sais pas si tu es là. Je ne sais pas si c'est toi.
Si oui... je suis ravi et soulagé de te revoir. Je suis peiné que tu aies disparu en Atlantis – mais, je l’avoue, je m’inquiète de tout ceci.
Que se passe-t-il ? Que fais-tu ?
Que puis-je faire… pour t’aider ?
Et... si ce n'est pas toi... j'exige que cela cesse ; et vite. »

Il espère, cependant, que c'est bien Rachel - même s'il a peur pour elle.
Il l'espère, car il veut la revoir.
Et empêcher que tout ceci empire encore. Même si Superman craint que cela devienne déjà trop tard…

(HJ/ Beau lancement ! Résumé rapide :
- Superman arrive rapidement, pénètre dans le nuage, vibre pour ne pas être touché ;
- Superman voit Raven, se crispe et culpabilise de ne pas avoir pu l’aider durant Crisis ;
- Superman tourne et essaye de rassembler, concentrer et geler le nuage avec son super-souffle super-froid ;
- Superman se pose ensuite et essaye de parler au Manoir, en pensant que tout ceci est lié à Raven, avec qui il essaye de parler en restant prudent. /HJ)

« Ad Tenebrae »

[ Libre ]

La Batcave
Damian avait observé l’apparition de cet immense manoir au cœur de Métropolis sur les écrans du Bat-ordinateur. Le Fils du Batman avait eu des échos du destin de la demi-démone en Atlantis et s’était attendu à ce qu’elle fasse incessamment reparler d’elle. Il aurait juste espéré que cela aurait été pour des raisons moins inquiétante, qu’elle serait parvenue à reprendre l’ascendant sur sa part démoniaque. Visiblement, ce ne fut pas les cas, et l’Héritier du Démon savait ce qu’il lui restait à faire. Le jeune héros était beaucoup de choses : fier, arrogant, autoritaire, probablement égocentrique, cynique… mais il mettait un point d’honneur à tenir ses engagements.
 
Il se souvenait parfaitement du serment qu’il lui avait fait à la JLAcademy, lorsqu’elle l’avait accompagné dans la vision du futur qu’il redoutait par-dessus tout, lorsqu’elle lui avait montrer également cet avenir possible qu’elle craignait…. Tout comme elle lui avait juré qu’elle ferait tout pour éviter que la vision qu’il lui avait montré ne se réalise, il avait prêté le même serment à son amie. Et le jeune homme s’était préparé en conséquence.
 
Objectivement, il n’était même pas certain que le « Cambion » ne soit à l’origine de cette nouvelle attaque sur Métropolis, mais son intuition lui disait que c’était le cas. Ce manoir semblait être son style. Peut-être que le fait qu’il apparaisse au cœur de Métropolis en était un autre signe. Commençant à s’équiper, il vit Alfred descendre dans la Batcave.
 
« Maitre Damian ? Dois-je en déduire que vous avez l’intention de vous mêler de cette affaire ? »
 
« La réponse me semble aller de soi. »
 
« Loin de moi l’idée de vous empêcher de suivre l’exemple familiale, mais êtes-vous sûr que cela serait sage ? » interrogea calmement le majordome « Lorsque la menace est d’ordre magique, même votre père acceptait de demander l’aide de spécialiste. »
 
« Possible. Mais je n’ai pas le loisir d’attendre. Si c’est bien Raven qui se manifeste, le temps est peut-être la composante qui nous fait le plus défaut pour la ramener ou… »
 
Le jeune homme ne termina pas sa phrase, il ne voulait pas exprimer l’autre option mais l’avait envisagé néanmoins. Il ferait tout pour aider son amie à reprendre le dessus. Mais si la chose s’avérait impossible, il faudrait trouver un moyen de la neutraliser. Damian espérait qu’il ne faudrait pas en arriver là, mais la puissance de la demi-démone était telle que la laisser en liberté sous l’influence de sa part démoniaque lui paraissait inacceptable.
 
« Cela ne me réjouit pas de vous voir partir seul face à une telle menace, mais je comprends vos motivations. Mais n’oubliez pas cette vérité que votre père n’a jamais perdu de vue. Les héros sauvent des vies. »
 
Damian jeta un coup d’œil vers Alfred avec un rictus amusé, mais ne répondit pas. Il se concentra sur les dernières préparations de son équipement avant de marcher jusqu’à la Batwing. Le temps était une ressource précieuse, une ressource dont ils viendraient bientôt à manquer.
 
Métropolis
Le voyage jusqu’à la Cité de Demain avait été rapide. À pleine vitesse, il ne fallait guère plus d’une quinzaine de minutes pour relier la sombre métropole de Gotham à l’étincelante Métropolis. Cela avait laissé le temps à Damian de méditer sur la situation, à concentrer son esprit sur la tâche à accomplir et le débarrasser des pensées parasites. Alfred avait cependant raison sur un point essentiel, les menaces d’ordre magique n’étaient pas la spécialité du Bat-clan. Le jeune homme avait passé en revue l’arsenal de son père, et force était de constater qu’il était moins bien fourni que celui de la Ligue des Ombres pour traiter ce genre d’ennemi.
 
Ce n’était pas un secret que son père n’appréciait pas la magie, ce n’était pas une chose dont il pouvait aisément comprendre les règles tant cela échappait à son esprit cartésien. Moins il était confronté à ce genre de phénomène, et mieux il s’en portait. Pourtant, il ne niait pas son existence, cela aurait été idiot.
 
Un voyant lumineux s’alluma pour signaler au Jeune Prodige qu’il était arrivé à destination. Damian exhala profondément, fermant son esprit aux influences extérieurs. Bien qu’un télépathe pourrait, s’il le désirait, percer ses défenses, il y rencontrait une résistance notable. Si c’était bien Raven qui les attendait là, elle pouvait utiliser ses émotions comme une arme, aussi devrait-il faire attention à avoir un parfait contrôle de lui-même… mais même si la menace était un autre mage, ou une créature magique, ces êtres avaient souvent la désagréable habitude de s’infiltrer dans la tête de leurs ennemis.
 
Le Jeune Prodige enclencha le pilote automatique, puis appuya sur un dispositif à sa ceinture. Un champ de réfraction l’entoura, dissimulant sa présence aux yeux de tous. S’inspirant de la technologie de son alliée, Nobody, le Fils du Batman l’avait reproduit à son profit. Initialement, il n’avait intégré cette technologie qu’à un costume en particulier, mais depuis, il en possédait une version portable mais disposant d’une durée de vie plus modérée… l’uniforme de Robin n’étant pas conçu pour ce genre de dispositif. Une fois complètement invisible, le jeune homme s’éjecta de l’aéronef.
 
La chute libre qui s’en suivit lui donna le temps d’avoir un aperçut général de la situation. Le manoir était impressionnant, pas encore aussi imposant que sa demeure familiale, mais néanmoins impressionnant. Il eut aussi l’occasion de constater les premières conséquences de la décision de Superman de mettre à disposition la technologie Kryptonnienne. Pour l’instant, elle aidait aux travaux de reconstruction de la cité, mais Damian ne pouvait s’empêcher de le voir cette initiative de l’Homme d’Acier comme une boite de Pandore offerte à l’humanité. Offrez à un homme une technologie plus avancée que celle de tout ses voisins, et il l’utilisera pour prendre un avantage sur eux, les dominer.
 
Se concentrant sur sa chute, le jeune homme déploya sa cape pour la ralentir et commencer à planer en direction de la sinistre demeure qui dominait les environs et dont une substance, aussi sombre que les abimes océaniques, semblait en exsuder. L’éclat du givre recouvrant cette nappe tout autour de l’objectif ne contribuait en rien à la rendre plus attirante. L’esprit de l’Héritier du Démon devait déjà fournir un effort pour faire taire le sentiment d’appréhension qui montait en lui, car il aurait été présomptueux d’affirmer que le tableau qui se dressait devant lui n’avait aucun effet sur le jeune héros. Le regard perçant de Damian remarqua la présence de l’Homme d’Acier, évidente car c’était sa ville qui était à nouveau le théâtre des affrontements. Il décela également le chemin par lequel il comptait s’infiltrer, une fenêtre en hauteur sur l’une des ailes de la bâtisse. La route serait sans doute plus longue pour atteindre l’objectif, mais si cela lui offrait l’avantage de la surprise, ce serait toujours bon à prendre.
 
« Espérons que Kent fera une diversion adéquate. » pensa l’acolyte du Chevalier Noir, l'Homme d'Acier ayant souvent ce don pour monopoliser l'attention de l'ennemi.
 
Damian déploya alors ses aéro-disques, ceux-ci lui permettaient de mieux contrôler son vol. Cet exercice exigeait un sens de l’équilibre assez développé, mais malgré des débuts hésitants, le jeune homme commençait à maitriser ce moyen de locomotion de néo-dieux. Toujours protéger par son invisibilité, le Fils du Batman entreprit de contourner le manoir pour atteindre son point d’intrusion. Tout ses sens étaient en éveil, il s’attendait à chaque instant à avoir à réagir pour sa vie, mais il parvint néanmoins jusqu’à destination sans encombre. Se plaçant en vol stationnaire devant la fenêtre, veillant bien à ne pas toucher le sol, l’Héritier du Démon fit usage de l’équipement avancé que chaque membre du Bat-clan avait à sa disposition pour s’aménager une ouverture par laquelle pénétrer dans le manoir. La fenêtre ne lui posa d’ailleurs pas de difficulté particulière et il ne fallut pas plus d’une poignée de seconde pour que le Jeune Prodige pénètre enfin dans la demeure, ce qu’il fit sans hésiter, sa plongeant dans les ténèbres qui habitait cet endroit.
 
L’intérieur du Manoir
« Qu’est-ce que… ? »
 
À sa grande surprise, malgré qu’il ait prévu son axe d’infiltration pour éviter l’entrée principale, le jeune héro se retrouva dans le hall d’entrée du manoir. Un espace immense, bien trop grand pour la taille supposée du bâtiment et intégralement constitué de pierre nue aussi noir qu’une nuit sans lune et complètement austère. Malgré l’immensité de la pièce, il y avait quelque chose d’oppressant dans cet endroit, aucune forme d’espoir ne semblait permis en ces lieux. Deux âmes étaient déjà présente. D’une part, Joey Wilson. Arborant son identité de Jéricho pour la première fois depuis bien longtemps, il semblait faire partie de ceux qui avaient décidé de venir au secours de Raven.  Et au fond de la salle, Raven elle-même se tenait, froide, intimidante, juchée de toute sa sinistre majesté sur son trône d’ébène et dominant la scène.
 
Bien que la Cambion n’ait pas revêtu son apparence de démone, cela ne trompait nullement le jeune homme qui percevait bien que l’être qui lui faisait face n’était pas la Raven qu’il connaissait. À vrais dire, tout cet endroit le mettait mal à l’aise, il revoyait la vision que lui avait montré Raven, cette vision où sa part démoniaque avait prit le dessus, et où Raven avait exterminé tous les défenseurs de ce monde. Se tenait-il face à l’embranchement qui pouvait mener à ce terrible destin ? Qu’importait dans le fond, il était là pour tenir son engagement, tenir la promesse qu’il avait fait.
 
Mais il n’y avait pas que cela qui le dérangeait. Il pouvait le sentir, de manière viscérale, quelque chose ne collait pas. La salle était immense, pleinement ouverte et laissait peu d’endroit où se cacher, et pourtant, son instinct lui hurlait que les choses n’étaient pas ce qu’elles semblaient être. Mécaniquement, Damian passa la main gauche sur son sternum, caressant à travers le tissu la cicatrice de la blessure qui, jadis, lui avait ôté la vie. Il s’agissait là de l’un des rare tic nerveux qu’il avait et qu’il ne manifestait que peu. Sa main droite se referma sur le manche de son épée, prêt à la dégainer à la moindre menace.
 
Il ne pouvait pas entrer en communication avec Jéricho, pas tant qu’il était potentiellement dissimulé aux sens de Raven, mais il allait devoir agir rapidement. Trouver une ouverture et en tirer parti. Bien que toujours invisible, sa position aérienne était précaire. Aussi, se laissa-t-il tombé sur le sol, tirant partit de ses années d’entrainement au sein des Ombres pour se réceptionner en souplesse, n’émettant aucun son ne soulevant pas même la poussière à ses pieds. C’était là le fruit de l’entrainement des Ombres qui offrait à ceux qui le suivait un talent presque inhumain pour se déplacer sans être vu.
 
Restant dissimulé dans l’obscurité, contrôlant son corps et son esprit pour réduire au plus bas tout élément qui pourrait trahir sa présence, le Fils du Batman observait la scène avec toute l’acuité dont il était capable, tout ses sens en alerte. Il allait devoir prendre une décision, et la prendre vite.


[Hrp:
- Damian découvre l'apparition du manoir depuis la Batcave
- Soupçonne l'implication de Raven, mais sans certitude, il s'équipe en conséquence.
- Franchit la distance séparant Gotham de Métropolis grâce au Batwing et s'éjecte lorsqu'il arrive au-dessu de la zone.
- Utilise ses aéro-disques pour se rendre jusqu'à une fenêtre et pénétrer dans le manoir tout en utilisant une technologie similaire à celle de Nobody pour se rendre invisible (il ne pourra pas rester invisible longtemps)
- Une fois à l'intérieur, repère la présence de Joey et de Raven... mais à le pressentiment que quelque chose ne colle pas
- Reste dissimulé dans les ombres en attendant une ouverture]

Wally aussi a entendu parler de ce qu'il s'était passé à Métropolis. Désireux de rattraper ce fichu temps qui avait filé beaucoup trop vite à son goût, il avait essayé de se renseigner sur les récents évènements survenus dans le monde. Et il avait notamment appris tous les troubles liés aux Kryptoniens. Puis cette bataille où Rachel avait... Sombré ? Il savait que la sorcière était harcelée quotidiennement par son démon de père mais... Elle avait toujours paru si forte. Froide aussi, mais ça c'était lié à sa condition. Qu'est-ce qui avait bien pu se passer pour qu'elle cède finalement à ses pouvoirs ?

Lorsqu'il avait appris qu'un étrange manoir entouré d'un nuage sombre était apparu dans la Ville de Demain, Wally avait décidé de s'y rendre. Pour essayer d'aider, pour essayer de gérer la situation. La monde avait trop longtemps tourné sans lui, et surtout ses amis avaient dû se débrouiller seul. Le fait qu'ils s'en soient sortis n'étaient pas une excuse, il les avait abandonné. Il n'y avait pas d'autres mots. Alors il avait filé à super-vitesse vers le bâtiment, et avait ralenti seulement lorsqu'il s'était retrouvé à quelques mètres de l'endroit où aurait dû se trouver le brouillard.

-Euh, Rachel, tu m'entends... OUH !

Le speester avait eut l'audace de poser le pied sur la neige empoisonnée. Et il l'avait retiré encore plus rapidement qu'il ne l'avait posé, ce qui ne l'empêcha pas de souffrir. Mais il était un héros, non ? Il n'allait quand même pas se laisser effrayer par un peu de souffrance. Il avise alors Superman qui se trouvait là lui aussi. Sa présence était normale, c'était sa ville après tout. Ville qui n'avait vraiment pas fini de souffrir ces derniers temps. Il lui adressa un signe de la main.

-Euh, on ferait peut-être mieux de rentrer. Pas sûr qu'elle nous entende en fait.

Enfin... Rachel était une magicienne, elle était capable de tout. Et elle devait vraiment avoir perdu une bonne partie de son contrôle sur elle-même pour avoir créé cette nappe de brouillard qui, même enfermé par le froid, faisait son petit effet. Flash puisa dans la speedforce pour avancer à super-vitesse, espérant que cela lui permettrait d'être moins soumis aux effets du poison. Il avance vers la porte par laquelle était passé Joey précédemment, zigzaguant de son mieux tout en essayant de ne pas ripper sur la glace. Mais il y arriverait ! Ce ne pouvait pas être plus compliqué que face à Captain Cold !

[-Wally arrive à son tour, il veut essayer d'aider Rachel
-Il touche une première fois la glace empoisonnée, et comprends qu'elle est dangereuse
- Mais comme il veut quand même aider, il décide d'avancer]

Aïe.
Et par là, j’entends plutôt une soudaine déflagration de douleur dans l’arrière de mon crâne, le genre à me faire tant vaciller sur mes appuis qu’il me faut illico prendre appui sur un mur, une table ou autre pour ne pas tomber. Problème n°1 : je suis dans une des grandes artères du centre historique de Gotham. Problème n°2 : il n’y a rien de tout ça à portée. Problème n°3 : le sol se rapproche vite. Très vite. Bitume sur lequel j’ai appris à marcher toute ma vie, je t’aime autant que je te hais.

Et PAN.

Être super-résistant, ça a son lot d’avantages. Les bobos en cuisine ne sont plus qu’un lointain souvenir. Les coups de petit orteil dans les meubles le matin ruinent un peu moins la journée. Et tomber la tête la première sur le sol ne risque guère de me causer du tort, encore plus avec le facteur régénérant que je me tape en plus. Il n’empêche, ça fait quand même bien mal.

Les deux ou trois passants les plus proches qui n’ont ni les yeux rivés sur leur téléphone ni des écouteurs sans fil dans les oreilles arrêtent leur marche pour venir me donner un coup de main. Ni une ni deux, me voilà de nouveau sur mes pieds, encore groggy de cette espèce de décharge mentale. Il me faut quelques secondes pour me remettre, un petit temps nécessaire attribué à ma chute par mes sympathiques aides du moment.

- Ca va fiston ?

Un gars en impair et costard cravate pose une main soucieuse sur mon épaule. Je passe sur le petit surnom, c'est bon enfant, c'est affectueux.

- Oui… oui, merci. Une faiblesse passagère.

Je me sens analysé de bas en haut, de haut en bas. Vu ma dégaine et mon (relatif) jeune âge, une conclusion s’impose à lui, apparemment.

- Couche toi plus tôt ce soir, ça te fera du bien.

Il en a de bonnes, lui. Si je me glisse dans mon lit avant deux heures, adieu les rondes de surveillance et bonjour la porte ouverte aux crimes les plus crimeux ! Déjà que l’ambiance est pas ouf depuis que Batman a disparu, et sans m’envoyer des fleurs non plus, toute bonne volonté peut faire la différence. Surtout que là, mon soudain vacillement n’est pas dû à un soudain manque de sommeil.

Je le remercie du conseil en marmonnant, avant de reprendre ma route.

Quelque chose d’étrange, de spécial, de nouveau vient d’avoir lieu. Une perturbation dans la Force, dirait Obi-Wan. Un remous dans la trame du Multivers, dirait Tempus Fuginaut, MON Obi-Wan perso. L’image n’est pas jolie jolie, mais je suis un peu comme une grosse araignée au centre de sa toile, dans ces cas-là. Des fils ont été agités par une proie – dans le cas présent la cause de ce trouble – donc il me faut désormais remonter la piste. Une tâche assez aisée, tant le déferlement a été puissant… et puis ça me dit quelque chose. L’aura est familière, les résidus me laissent un goût à la fois enivrant et terrifiant en bouche.

Plusieurs rifts consécutifs me font voyager sur Terre et en dehors, à un rythme intense, et ce n’est qu’après avoir posé le pied sur Azarath, avant-dernier saut, que je comprends qui est la source. Mon sang se glace en même temps que la révélation s’impose. Rachel. Pourquoi n’ai-je donc jamais de chance quand mon cœur se met à battre un peu plus fort pour quelqu’un, hum ?

Un dernier portail s’ouvre, directement au cœur de Metropolis, là où Superman, Flash, Robin et Jericho sont déjà présents, même si chuuuut, je ne perçois pas vraiment tout le monde. J’use de mes privilèges de narrateur omniscient pour n’exclure personne, là.

Dès que mon regard se pose sur le Manoir… en vrai, je ne comprends pas exactement ce que je vois. Mais c’est une sacrée grosse faille dans l’espace-temps ça, mesdames messieurs. Stable, heureusement, mais ça sent tout de même bien mauvais. L’espèce de nuage de poison a été contenu par le souffle glacé de l’Homme d’Acier, que je salue chaleureusement dès mon arrivée, tout comme l’Homme le plus rapide du monde à ses côtés.

- Superman, Flash. Content de vous voir. Effectivement, nous devons rentrer. Ce manoir est factice. C’est une apparence, un peu trop Famille Addams à mon goût, pour… je ne sais pas trop. Attirer du monde ? Affirmer la puissance des ténèbres ? Invoquer Voldemort pour soumettre le monde des sorciers ? Quoi qu’il en soit, préparez-vous. En entrant, on va se retrouver ailleurs, dans une autre dimension, loin de chez nous.

D’une main, sans regarder, j’ouvre un rift vers la porte d’entrée de ce domaine illusoire. Superman n’en a pas vraiment besoin, mais j’avoue préférer marcher qu’être soulevé à bout de bras. Comme on m’a appris les bonnes manières, et que cela me peinerait de ne pas les appliquer face à une Raven sûrement possédée par l’insondable, je toque trois fois avant de poser la main sur le battant. Par ce fait, je tente de comprendre où ce portail physique entend nous amener, quelles y sont les règles et comment y évoluer. Puis, enfin, je pousse pour pénétrer vers ce qui pourrait bien être notre démise.

Spoiler:

Le souffle de glace se répand tout autour du Manoir. Il file aussi sévèrement que le vent d’une soudaine bourrasque, saisissant dans l’air les molécules de poison qui se figent comme autant de petites billes de verre fin. Prisonnières, elles retombent lourdement sur le sol en un son cristallin qui résonne en périphérie de la sinistre bâtisse.
La nappe noirâtre qui dégouline le long des murs du Manoir et se répand sur le sol, se couvre alors d’une fine pellicule de givre qui empêche les émanations empoisonnées de se répandre à nouveau. Ce qu’elles n’auraient pas manqué de faire, dans un processus semblant automatique, presque millénaire, comme si cela était inscrit au plus profond de leur mémoire de petites molécules insignifiantes.

Sans avoir le choix.

Aucune réponse à son appel. Le silence, lourd et pesant, est le seul à le contempler, comme s’il ne narguait.
Mais il ne se décourage pas. Car Superman ne se décourage pas facilement. Il reprend la parole, ose un rapprochement, il doute, se demande… est-elle bien la responsable de tout ceci… ?


Une voix s’élève à l’extérieur du Manoir. Elle est froide, comme dénuée de tout ce qui constitue un être vivant normal. Aucun sentiment ne pointe dans son timbre, aucune colère, rage, aucune tristesse. Nulle ironie ou sarcasme, juste cette sensation omniprésente de froideur. Ce froid mordant, qui gèle tout sur son passage, aussi sûrement que le souffle du super-héros.
Une chose est cependant certaine. Et sans doute est-ce ce qui aura le plus d’impact. Cette voix… aucun doute… appartient bien à Rachel.


Là encore, aucune intonation particulière ne se détache dans ses paroles. Elles sont posées là, comme des mots que l’on grave dans la pierre sans aucune autre raison que de les dévoiler à celui ou celle qui les découvrira. Il est rare que Rachel l’appelle par son nom de naissance. Elle sait tout l’attachement qu’il porte au nom que ses parents humains lui ont choisi.

Assise sur l’imposant trône d’ébène, le menton appuyé au creux de sa paume, l’ongle de son index lisse distraitement les plumes de Zbruh alors que ses paupières se ferment avec délicatesse.

Il est venu. Quelle erreur… Si quelqu’un devait bien s’abstenir de se présenter ici aujourd’hui, c'était bien lui. Mais la culpabilité est un sentiment puissant… et Joey est un maître en la matière.


La voix baisse en intensité à mesure que la fin de sa phrase approche, pour disparaitre totalement, laissant le lourd silence de l’extérieur peser à nouveau sur les épaules du fils de Krypton.

Joey a ouvert la porte grâce à la présence d’Amy. Encore grâce à lui, il ne subit pas les affres du poison qui aurait dû le contaminer. En a-t-il conscience ? Qu’importe…

- Joey… Joey… Tu n’aurais jamais dû passer cette porte. Soupire t’elle.

Les paupières toujours closes, les lèvres de Rachel bougent presque imperceptiblement, alors que sa voix s’élève pourtant très clairement dans le vaste hall de pierre nue, bien qu’avec une gravité austère qu’on ne lui connait que peu. Elle prononce ses mots d’une voix où perce une très légère impression. Celle de la résignation. Comme si une part d’elle regrettait ce qu’il venait de faire.

Pourtant…

Sa voix se glisse jusqu’à son oreille, alors que ses lèvres ont cessé de bouger. Elle a beau se trouver à l’autre bout de la pièce, c’est comme si son visage était juché sur son épaule et qu’elle murmurait au creux de son cou. Pour un peu… Joey peut presque avoir l’impression que le menton de la jeune femme repose tranquillement et paisiblement au creux de sa nuque.


A ces mots, c’est comme si une fine aiguille s’immisçait dans l’esprit du jeune homme, piquant son front entre les deux fins sourcils qui ornent son visage, s’enfonçant loin… toujours plus loin... sans pour autant lui causer autre chose qu’une faible douleur lancinante égale à un léger mal de tête.
L’onde psychique traverse l’esprit humain sans lui causer de dommages, et pour cause. Il n’est pas sa cible.

Amy.

Amy auréolé de chaînes aux maillons occultes, psychiques, médicamenteux…
Alors que l’onde balaye délicatement la prison du démon, comme la brise tiède annonciatrice de l’été à venir, l’un des maillons se brise. Un seul. Mais il n’est plus, irrémédiablement détruit.

La voix s’éteint, la présence qui l’accompagnait se dissipe. Un léger soupir s’exhale des lèvres pâles de Rachel, alors que ses paupières sont toujours étroitement closes et que, toujours, elle lisse le plumage du corbeau perché sur son accoudoir.

- Devrais-je me sentir vexée que tu me sous-estimes à ce point… Damian.

Rachel apparait alors près d’un mur de pierre. A priori il n’y a rien d’autre que le vide, et pourtant elle reste là, accroupie, sa main s’élevant vers le parfait néant qui lui fait face. Un néant qui possède cependant une joue sur laquelle sa main se pose.
Sauf que… Rachel est toujours installée sur son trône et n’a pas bougé un cil, en dehors de cet ongle qui glisse invariablement, obstinément, sans répit, le long des plumes de l’oiseau.



Déclare d’une voix très lente la Rachel qui se tient face à lui, son regard perdu dans le vide d’un néant qu’elle sait ne pas en être un, mais qu’elle ne peut voir d’aucune manière.



Elle observe un court silence alors que sa main se détache de la joue juvénile et retombe lourdement contre son flanc.



Dit-elle d’une manière qui ressemble plus à une affirmation qu’à une question.



A ces mots, la Rachel qui se tenait face à Damian se volatilise en une nuée de plumes sombres qui virevoltent quelques secondes autour du jeune garçon, sans qu’il ne puisse pour autant percevoir une quelconque sensation. Même sa main sur sa joue... n'irradiait rien d'autre que le vide.

- Repars d’où tu viens. Je t’autorise à t’en aller. Tu n’as rien à faire ici. Lance Rachel depuis son trône alors qu’une pâle lueur illumine brièvement les contours de la fenêtre qu’il a franchie peu de temps auparavant. Vous par contre… Poursuit-elle en agitant une main distraite dans la direction du jeune homme à la chevelure dorée. Vous restze à mes côtés.

Vous.
Pas avec moi. A mes côtés. Y a-t-il une différence ? Oh que oui…

L’espace d’un instant, le visage de Rachel arbore une expression totalement figée, alors que ses prunelles virent à un noir de four. Avec une très bonne vue, ou en étant près d’elle, on pourrait y distinguer des masses vaporeuses, comme si de fins nuages parcouraient ses pupilles.

Kal-El. Wally. Derek. Ces trois là… ne doivent pas…

- Ne les laisse pas entrer.

La voix tonne en un ordre impérieux à destination d’on ne sait qui ou on ne sait… quoi, sans que pour autant aucune émotion ne plisse les traits de la jeune femme. Elle résonne tant qu’on la percevra sans mal depuis l’extérieur.
A ces mots, la large porte de fer mêlée de bois, qui était restée ouverte sous l’impulsion de Joey, claque à la face de Derek. Sourdement, fermement, mais surtout sèchement. Comme s’il était un indésirable.

Le magma sombre auréolé de givre réagit instantanément sous l’impulsion inculqué par sa « maîtresse ». Bouillonnant, vibrant, il s’agite comme pris de spasmes, pour se libérer petit à petit du givre engendré par l’Homme d’acier. Cependant non sans difficulté, si l’on en juge par ses tressautements de plus en plus violents.

Vive comme la flamme crépitant soudainement au cœur d’un brasier jusqu’alors éteint, elle se scinde en différentes formes pointues et anguleuses, comme la matérialisation d’autant de piques, fourches ou encore lances des temps anciens. Si ce n’est que ses stalagmites ne sont constituées que de cet épais magma noirâtre, répugnant et collant comme la sève d’un arbre.

Sans jamais se séparer de la masse originelle qui se répand sur les abords du Manoir et en recouvre les murs et le toit, les traits de goudron fusent en tous sens. Certains protègent l’entrée du Manoir, tandis que les autres se précipitent vers les trois héros. Elles sont nombreuses, plusieurs dizaines se consacrant à chacun d’entre eux. Leur nature leur permet de bifurquer rapidement d’une direction à une autre, de changer de vitesse, se figer ou bien accélérer.

Le bal de tentacules sombres qui s’agitent autour du Manoir lui donne l’apparence d’une pieuvre géante.
Des pointes acérées fusent, bien décidée à repousser les héros et à les empêcher d’entrer. La masse ainsi scindée attaque sans cesse, sans se fatiguer, sans faiblir. Elle tente de percer, déchirer, broyer, enlacer les membres de leur corps. Meurtrir, blesser, arracher… ils ne passeront pas.

Tout cela sans oublier le poison dont elles sont porteuses... bien entendu.

¤¤¤

Informations de jeu générales :

- Le souffle gelé de Superman est parvenu à geler toutes les molécules de poison de l’air ambiant, qui sont lourdement retombées sur le sol, couvrant la nappe de goudron d’une pellicule de givre.
Effet : plus aucun poison ne subsiste dans l’air. Le goudron reste cependant une source d’empoisonnement si on le touche ou l’effleure.

- La porte du Manoir s’est refermée.
Restée ouverte suite au passage de Joey, la porte du Manoir a claqué au visage de Derek et est désormais close.

- Attaque du goudron
Les pointes attaquent sans répit. Cependant, comme si le Manoir était entouré par une bulle invisible faisant office de frontière, elles sont soumises à une certaine distance qui les empêche d’aller plus loin (100 mètres en périphérie du Manoir, environ).


Informations de jeu par personnage :

- Superman, Derek et Wally
Attaqués spontanément par le goudron empoisonné, qui les cherche, les poursuit sans cesse.
Degré de la menace : Superman : 2/10 – Derek : 4/10 – Wally : 3/10

- Joey.
Une onde psychique attaque la prison qui enferme Amy, faisant sauter l’un de ses maillons.
Levée des verrous psychiques d’Amy : 1ère porte affaiblie (état des verrous 5/5)

- Damian.
Les ondes que dégage Damian l’ont rendu détectable aux sens de Rachel qui l’interpelle mais ne fait rien pour le rendre visible et l’autorise à quitter le Manoir par là où il est entré. Damian est le seul à pouvoir sortir du Manoir.

- Wally
Taux d'empoisonnement suite au contact avec le goudron : 0%


Certains d’entre vous ont reçu des informations de jeu en privé. Faites-en bon usage.

« Ad Tenebrae »

[ Libre ]

Le plan a fonctionné.

Superman est arrivé, a identifié la menace et a essayé d’agir ; de bien faire.
Il a réussi.
Comme d’habitude, diraient certains. Comme il se doit, diraient d’autres.
Comme il le faut, pense-t-il tout simplement.

Clark fait désormais face à cette étonnante maison, et tente de parler – d’attirer l’attention, de capter quelque chose, notamment avec ses super-sens.
En vain.
Il ne sent rien. Il n’entend rien. Il ne voit rien. Il comprend, bien sûr.

Magie. La Magie est à l’œuvre ici.
… et, nom de Zeus, il n’aime pas ça.

La suite encore moins, cependant.

La suite, incarnée par des arrivées, des percées, des tentatives ; souvent solitaires, mais pas que.
Alors qu’il gère l’épais nuage toxique, ses super-sens détectent, cette fois-ci, des arrivées.

Joseph Wilson se glisse dans la maison. Robin le suit.
Des actes forts. Des décisions courageuses. Des initiatives téméraires.
… mais complètement dangereuses, et incohérentes.

Clark grimace en voyant les deux jeunes héros bondir à l’intérieur, et s’élève au-dessus du sol pour poursuivre ses analyses.

Un maigre sourire passe sur son visage, alors que Flash et Sideways le rejoignent et le saluent.
La politesse ne se perd pas entièrement, au moins.

« Oh, bonjour. Ravi de vous revoir.
Sideways, je te remercie de ton retour sur l’aspect factice du manoir. Mes capacités sont annulées ici, je ne peux rien sentir.
Cela confirme une implication magique, et tes observations sont très importantes. »

Il acquiesce. Reconnaissant, mais grave.

« Quant à ta proposition… au fond, j’espère presque que cela vise à convoquer Voldemort. Car cela voudrait dire qu’Harry Potter ne sera pas loin pour l’empêcher de nuire !
En attendant… c’est à nous d’être dignes de l’esprit de Poudlard, non ? »

Un clin d’œil complice accompagne ces petites références – qui ne sont pas de sa génération, mais qu’il connaît quand même. Bien avant, d’ailleurs, que Jon s’y intéresse.
Hé, la littérature jeunesse n’est pas que pour la jeunesse !

Cependant, alors que Clark cherche une manière d’agir, les événements se précipitent.
Vite. Très vite.
Trop vite ; et trop mal, aussi.

Clark les fixe, en se crispant. Grandement.

La porte laissée ouverte par Joey, dont Superman se méfiait, est claquée brutalement.
Le poison dans l’air a été gelé, stoppé… mais se transforme en une sorte de goudron gênant, troublant. Dangereux.
Un goudron qui s’anime, et se projette vers eux – vers eux trois.

A l’intérieur, les choses doivent se décanter aussi… mais Superman n’en sait rien.
Et ça l’inquiète. Et ça lui pèse.
Même s’il doit, s’ils doivent avant tout gérer la menace qui les concerne directement.

Le goudron.
Qui se transforme en pointes, quasi des tentacules, qui tremblent pour se libérer de la glace, et se projettent vers eux trois.

Les pointes vont vite, et visent en premier Superman – qui se défend, mais se rend compte qu’elles… ne cherchent pas ses points vitaux. Pas directement.
Surprenant. D’autant qu’elles sont particulièrement acharnées sur Flash, et Sideways.

Clark fronce les sourcils.
Ça le touche. Ça l’interpelle. Ça le questionne.
Ça… peut confirmer des choses.

« Protégez-vous. Tenez le coup. Je… vais tenter quelque chose, pour nous débarrasser de tout ceci.
Restez loin du manoir, cela semble... se cantonner autour. »

Wally et Derek sont forts, compétents et capables de se libérer – mais avec quelle dépense d’énergie ? Avec quel temps perdu ?
Flash est le plus rapide, mais ne peut pas stopper les pointes avec ses pouvoirs. Sideways peut les évacuer, mais ne sera pas assez vif pour elles.
Superman…

Superman peut faire les deux – et se lance.
Vite.

Super-vite.

Clark passe en super-vitesse pour agir, plus vite que les autres.
Il réfléchit, aussi.

Alors que les pointes semblent ralentir, quasiment se figer, il se demande… oui.
Elles attaquent plus Derek.
Pourquoi ? Pourquoi lui ?
Il est formidable, il commence à être connu, il est puissant, mais… Wally aussi ; et lui encore plus. Pourquoi Derek ? Pourquoi vouloir se débarrasser de lui ? Quelle est sa dangerosité réelle ?

… parce que le ou la responsable ne veut pas de lui.
Parce que le ou la responsable veut l’évacuer, pour ne pas être confronté à lui.
Parce qu’ils ont un lien personnel.

Le visage de Superman se ferme, à cette pensée, tout en surplombant la masse des pointes, qui semblent bloquées autour du manoir.
Il pense comprendre – et ça ne lui plaît pas.

Rachel. Rachel proche de Derek. Rachel, aussi, qui pourrait vouloir ne pas le blesser mortellement, lui Clark.
Oui, c’est possible. Oui c’est…
C’est ça… oui. Cela peut être Rachel. Alors…
Alors, cela s’annonce compliqué ; pour eux tous. Bien qu’ils n’y soient pas encore.

Ils doivent gérer ça, avant. Et pour ça… Clark a un plan.
Simple et direct.

D’abord, il entend inspirer grandement – pour réutiliser son super-souffler ; et geler non plus le nuage, mais les pointes.

Il se rend compte que les pointes bougent difficilement pour sortir du froid. Il veut en profiter pour les re-geler.
Pour les rebloquer.

Il ne compte cependant pas s’arrêter là.

Toujours en super-vitesse, Clark veut enchaîner : après avoir gelé les pointes, il veut, une micro-seconde après, utiliser un autre pouvoir.
Toujours sur la température ; mais bien plus… chaud. Et explosif.

La thermo-vision.
Superman veut d’abord geler les pointes, pour les bloquer, et ensuite utiliser sa thermo-vision pour anéantir entièrement ces choses.
Les supprimer au niveau moléculaire.

Cela va demander une certaine énergie, qu’il devra récupérer ensuite – et cela va prendre quelques instants, aussi. Mais si ça fonctionne…
Si ça fonctionne, le manoir sera accessible – à un Bolide capable de chercher en une seconde toutes les entrées, et un voyageur capable de se glisser n’importe où.
Mais, surtout, si ça fonctionne… Wally et Derek seront saufs.

C’est important. C’est le plus important ; toujours.

(HJ/ Super relance, merci ! Je tente des actions à valider Résumé rapide :
- Superman tente de scanner le manoir, en vain, et pense que la Magie est impliquée ;
- Superman voit arriver Jericho et Robin durant ses actions, et grimace qu’ils rentrent sans l’attendre ;
- Superman apprécie la politesse de Flash et Sideways, et répond à ce dernier ;
- Superman voit les événements se précipiter, et remarque que les pointes ne l’attaquent pas mortellement mais visent brutalement Flash et surtout Sideways ;
- Superman passe en super-vitesse pour agir et réfléchir, et en vient à penser que cela puisse bien être Raven ;
- A super-vitesse, Superman tente de :
> geler les pointes, qu’il remarque gênées par la glace et juste autour du manoir
> utiliser tout de suite après sa thermo-vision, pour les anéantir au niveau moléculaire
- Cela va l’affaiblir et prendre quelques instants, mais il pense que Flash et Sideways pourront agir et les veut surtout saufs. /HJ)

Le Fils du Batman continuait à avancer, veillant bien à ne pas laisser transparaitre de traces de sa présence. Raven semblait s’intéresser à la présence de Jéricho, ce qui constituait toujours une diversion. La chose était cependant étrange car, raisonnant à travers la salle, Damian parvenait entendre leurs échanges comme s’ils discutaient à voix haute. Pourtant, ni l’un ni l’autre ne bougeaient les lèvres, et le « Hippie » ne devrait même pas être en mesure de produire un son. Cette pensée immobilisa le jeune héros l’espace d’un instant. Ce manoir n’était définitivement pas ce qu’il semblait être.
 
Mais qu’importait, Damian avait une mission, et il comptait bien l’accomplir. Il avait promis à Raven qu’il ferait tout pour empêcher la vision qu’elle lui avait montré de se produire. Il espérait bien qu’on pourrait ramener son amie, mais il ne pouvait pas prendre de risque inconsidéré. Pendant que Joey expliquait à Raven les raisons de sa présence, proclamant haut et fort son intention de la libérer de son tourment, l’Héritier du Démon continuait à avancer, faisant attention à masquer sa présence autant que possible, à réprimer ses émotions. Sortant un dard de sa ceinture, Damian l’encocha dans un dispositif présent à son brassard gauche. Ce dispositif, similaire au lance-dard de Nightwing, devait lui servir à projeter le projectile sur sa cible. Le dard lui-même contenait une dose assez forte d’un venin disposant d’un effet paralysant sur le système nerveux de sa victime, correctement dosé il devait provoquer un évanouissement chez celle-ci. Néanmoins, sa cible possédant une physiologie assez unique, Damian n’était pas certain de quel serait son efficacité, mais Raven avait par démontrer qu’elle n’était pas immunisée aux toxines par le passé. Alors que Jéricho commençait à être victimes des actions de la demi-démone sur son esprit, Damian poursuit son avancée espérant suffisamment se rapprocher pour tirer.
 
C’est alors, que Raven s’adressa directement à Damian, faisant que ce dernier se figea, les sens aux aguets et prêt à devoir bondir pour éviter une attaque. Mais Raven ne bouge pas, pas exactement. En lieu et place, une autre Raven sort du mur près duquel Damian se trouvait. Doucement, cette apparition pose sa main sur la joue du jeune homme, toujours dissimulé par son champ d’invisibilité. Le contact est étrange, le jeune homme ne sent rien en émaner, presque comme si elle n’était pas là, et pourtant elle se tenait face à lui, l’observant avec ce regard froid, dépourvut d’émotion.
 
Alors qu’elle prenait la parole, énonçant des paroles au sens parfois bien énigmatique, le jeune héros lui rendait son regard, presque avec défi, mais ne pouvait cependant rien faire. Il ne pouvait se résoudre à frapper, pas par doute, mais parce que cela restait son amie qui lui faisait face. C’était cependant cela, ses émotions, qui l’avait trahi, qui avaient révélé sa présence à la Fille de Trigon, et qui pourrait à nouveau le trahir s’ils l’empêchaient de prendre les décisions qui s’imposerait. Bien que toujours dissimulé, les yeux du Fils du Batman s’écarquillèrent de surprise lorsque, froidement elle énonça qu’elle le libérait de son serment, mais parvint néanmoins à conserver le silence alors que son esprit tentait d’analyser l’évolution de la situation.
 
L’instant d’après, la Raven qui lui faisait face disparut en une nuée de volatiles au plumages sombres qui volèrent autour de lui avant de se disperser, provoquant une légère réaction de recule de la part du jeune homme. Son attention fut ramenée lorsque la Raven toujours assise sur son trône l’invita à quitter les lieux, ajoutant encore à sa confusion. Si sa première réaction fut de pensé qu’elle ne le jugeait pas digne, cela ne collait pas. Elle pourrait simplement l’écraser.
 
Pourquoi lui donnait-elle ainsi l’occasion de partir ? Pourquoi ne tentait-elle pas de le soumettre comme elle semblait le faire avec Jéricho ? Il ne voyait que deux possibilités : Soit c’était un signe de plus que la Raven qu’il connaissait influençait toujours ses décisions et lui offrait l’opportunités de fuir. Soit sa présence était jugée problématique par la Raven lui faisant face et elle tentait de se débarrasser de lui à moindre frais.
 
Mais tout cela n’était qu’assomptions de sa part, mais ce qui était sûr, c’est qu’il n’était pas prêt à simplement s’en aller, qu’importe qu’elle lui ait ainsi fait l’insulte de le « délier » de sa promesse. Ce n’était pas comme cela que les choses fonctionnaient. Il garda cependant le silence, continuant à observer la situation, à observer Raven sur son trône caressant son corbeau, à observer le frère de Rose prit de maux de têtes, à observer les portes du hall se refermer au nez des trois autres héros qui tentaient d’entrer à leur tour dans la salle. Visiblement, la maitresse des lieux qui avait pourtant presque invité les protecteurs de ce monde à la confronter en faisant apparaitre son manoir au centre de Métropolis. Il devait donc y avoir une raison pour laquelle elle refusait d’un coup de les voir pénétrer le domaine, une menace a laquelle elle ne voulait pas faire face.
 
Il avait aussi noté que Rachel avait employé un ordre pour que les portes du manoir se ferme, comme si elle s’adressait à quelqu’un. Cela ne faisait que le conforter dans son pressentiment que les choses n’étaient définitivement pas ce qu’elles semblaient être. Par instinct, Damian appuya sur un bouton de sa tenue, pour envoyer un signal sur une fréquence sonore inaudible aux oreilles humaines, espérant que, si la sortie que Raven lui permettait d’emprunter fonctionnait dans les deux sens, L’Homme d’Acier dehors pourrait percevoir le signal et le remonter avec les autres.
 
« Tst » fit-il assez fort pour être entendu. « A vrais dire, je ne pensais pas vraiment que cela te tromperait… juste que ça te compliquerait la tâche. » déclara le jeune homme en désactivant le champ d’invisibilité qui le recouvrait, une intonation légèrement narquoise dans la voix.
 
C’est ainsi que Robin se révéla, debout dans son uniforme au milieu de ces ténèbres oppressant de cet endroit. D’une certaine façon, le jeune homme y semblait à son aise, même si intérieurement il espérait le quitter dès que possible, il n’était pas du genre à être impressionné par les ombres qui l’entourait. Il adressa un regard à Joey, comme pour reconnaitre sa présence avant de ramener son attention sur Raven. Il commença à avancer d’un pas résolu vers Raven.
 
« Mais si tu penses réellement que me délier de ma promesse suffira à me faire quitter les lieux ? Tu me blesses Cambion, j’avais une meilleure opinion de ton jugement. » Continua-t-il, caustique.
 
Damian approcha encore d’un pas vers Rachel. Il émanait de lui la fierté et l’arrogance dont il était coutumier… et qu’il utilisait comme une carapace pour masquer ses véritables émotions. La préoccupation qu’il ressentait face à l’état de Raven, son inquiétude à la vue de ce qu’elle semblait infliger au frère de Rose, les sensations d’être démuni face à ce genre de pouvoirs… tout cela il tentait de le cacher en le drapant de son orgueil, de son refus de s’avouer surclasser. Même le ton de sa voix, le sarcasme qu’il utilisait volontairement, servait à dissimuler toute appréhension. Il connaissait bien la demi-démone, et savait qu’elle pourrait utiliser ses émotions contre lui, aussi faisait-il de son mieux pour les dissimuler derrière sa fierté. En même temps qu’il utilisait sa cape pour dissimuler les mouvements de sa main gauche qui récupérait un objet dans sa ceinture.
 
« Il n’y a pas si longtemps, tu m’as montré que la situation actuelle était une possibilité, une possibilité que tu combattais de toute tes forces. Je t’ai alors fait cet engagement que je t’aiderai à empêcher la réalisation de cette vision, non ? Tu sais alors que je suis prêt à TOUT sacrifier pour les gens auquel je tien. N’as-tu pas en ta possession un objet que je t’ai remis en tant que preuve ? Un objet que tant que tu le conservera, je serai toujours lié à cette promesse. » Continua le jeune homme, d’une voix ferme. « Te souviens-tu seulement de la signification qu’il revêtait ? »
 
L’objet en question, il s’agissait de l’insigne de Robin qu’il avait offert à Raven pour lui rappeler qu’elle aurait au moins un allié sur lequel elle pourrait toujours compter. Aux yeux de Damian, ce « R » signifiait aussi « Rédemption ». Mais tout cela avait en fait peu d’importance, le jeune homme cherchait non seulement à rappeler à la partie humaine de Raven les engagements qui avaient été pris ce jour-là, provoquer des stimuli propres à permettre son éventuelle résurgence mais pas uniquement. Le Fils du Batman était trop pragmatique, trop cyniques diraient certains, pour baser ses actions sur un plan aussi bancale qu’« un monologue sur l’amour et l’amitié ». Toutes ses paroles avaient aussi pour but aussi à détourner son attention, de provoquer une diversion. Car, ce que Raven ignorait probablement, c’est que l’insigne n’était pas simplement un bout de métal doré.
 
Contrairement à ce qu’on pouvait croire, cet insigne n’était pas une simple décoration… peu chose l’était dans l’équipement du Bat-clan. Il était connu que la ceinture multifonctions des justiciers de Gotham contenait un véritable arsenal, aussi était-ce souvent la première chose que leurs ennemis retiraient s’ils parvenaient à mettre la main sur un des acolytes du Chevalier Noir. Ces derniers avaient donc pris pour habitudes de dissimuler de l’équipement de secours ailleurs dans leurs uniformes, jeu auquel l’actuel Jeune Prodige appréciait beaucoup de se prêter. Dans le cas de Damian, le « R » constituait une bonne cachette que ses ennemis ne penseraient pas forcément à fouiller. Il s’y trouvait, trois éléments : un mini-communicateurs permettant de communiquer sur de courtes distances au cas où il aurait été dépouiller des moyens habituels. Des outils d’évasions étaient également dissimulés à l’intérieur dans un petit compartiment. Et enfin des capsules de fumigènes étaient installées sur la paroi intérieur du symbole, où de petits interstices permettaient à la fumée de s’étendre une fois activer. Ce dispositif devait servir au Robin à créer un nuage de fumée autour de lui pour permettre de dissimuler sa fuite. Il avait entendu dire qu’en son temps, Todd avait été le premier à utiliser l’insigne pour dissimuler de l’équipement. Mais le second Robin l’avait utilisé pour planquer de petites charges explosives devant permettre de faciliter son évasion d’une cellule. Cependant le Fils du Batman ne se sentait pas à l’aise à l’idée de dissimuler des explosifs aussi proches de son cœur.
 
Dès l’instant où Damian avait pénétré dans le manoir, son ATH avait détecté la présence de l’insigne. Et maintenant, le Jeune Prodige envoyait un signal pour provoquer la libération des fumigènes à distance. Un nuage de fumée apparut soudainement pour recouvrir la demi-démone. L’Héritier du Démon espérait sincèrement que cette manœuvre surprendrait suffisamment Raven pour pouvoir passer à la seconde phase de son plan. D’un geste agile, il profita que la Fille de Trigon soit aveuglée par le fumigène pour révéler ce qu’il avait sorti de sa ceinture… un simple bout de bois.



 
« Sniel iuq tneil » (Liens qui lient) prononça-t-il.
 
Cette incantation activa la magie contenue dans le bout de bois, un artefact que Damian avait trouvé parmi les trophées de son père. Il l’avait étudié et, avec un peu d’aide, découvert l’incantation le faisant fonctionner. Le jeune homme ne s’était peut-être que récemment découvert une sensibilité à la magie, mais il en connaissait quelques notions. Par exemple, il savait qu’il n’était pas forcément nécessaire d’être un magicien pour pouvoir libérer le pouvoir d’un artefact magique, celui-ci puisant alors dans ses propres réserves magiques pour se déclencher. Un vrais pratiquant des arts occulte serait capable de puiser dans d’autres sources pour préserver cette réserve mais Damian ne disposait pas de la capacité de le faire. Il escomptait néanmoins que l’effet de surprise permettrait au sort de faire effet sans que la demi-démone ne puisse le dissiper. C’était dans ce but précis qu’il avait tâché de détourner l’attention de Raven.
 

 
 
Des chaines d’énergies magiques apparurent du néant, luisant dans les ténèbres comme un essaim de lucioles en furie (spectacle extrêmement rare s’il en est), pour fondre sur leur cible et l’entraver de toutes les façons possibles. L’Héritier du Démon n’était pas naïf, il se doutait qu’une fois la surprise passé, Raven ferait voler en éclat ce sortilège pathétique venu d’un artefact dont l’énergie était désormais épuisée et manier par un novice en magie. Mais si cela permettait de gagner quelques secondes et, surtout, de casser la concentration de la Sorcière. À la connaissance de Damian, si les émotions servaient de base aux pouvoirs de Raven, la concentration constituait le fondement de leur maitrise. Profitant que la fumée ne soit pas encore dissipée, Damian se tourna vers Joey pour faire un signe avec ses mains.
 
« Portes » voilà qu’elle fut le seul mot qu’il employa en faisant usage de la langue des signes.
 
Si Raven avait fait venir son manoir au cœur de Métropolis, bien à la vue de tous, si elle les avait presque invités à venir par son défi… cela ressemblait fort à un appel à l’aide de la part humaine de la demi-démone. Le fait que l’entité qui leur faisait face ait soudainement décider de refermer les portes de sa demeure, c’est qu’elle avait vue quelque chose qu’elle jugeait dangereux… et donc qu’il valait mieux tout faire pour permettre à cette chose de venir. Damian estimait que d’eux deux, Jéricho était celui qui disposait du plus de chance de forcer les portes à s’ouvrir. Pendant ce temps, son propre rôle serait de garder Raven occupée et concentrée sur lui… voir, de composer une menace suffisante pour forcer d’éventuels adversaires dissimuler à se révéler. Faisant face à la demi-démone, le Jeune Prodige dégaina dans une main un batarang fait en métal Nth, dont les propriété anti-magique pourraient s’avérer utile.
 
« Je te l’ai dit Raven, tu es l’une des personnes les plus fortes que je connaisse. Je sais que tu te battras pour reprendre le dessus, car c’est dans ta nature. » révéla Damian en faisant face à son adversaire, prenant une position montrant qu’il était prêt à l’affrontement. « Tout ce qu’on a faire, c’est résister assez longtemps pour t’offrir l’opportunité dont tu as besoin pour reprendre le contrôle. » déclara-t-il, toute trace d’arrogance ayant disparut pour ne faire place qu’à sa détermination. « Alors, bats-toi Cambion. »
 
Tenant fermement son batarang Nth dans sa poigne, plus comme un poignard qu’un projectile à jeter, le jeune homme était prêt pour cette danse. Il avait fait de son mieux pour énerver son adversaire, pour devenir sa cible. Mais il n’oubliait cependant pas la sensation qu’il avait ressenti plus tôt, ni le fait que Raven semblait donner des ordres à quelque chose d’invisible. Ses sens étaient tout entier à l’affût du moindre mouvement suspect, son esprit se mettait en condition pour mener un combat qui pourrait bien être l’un des plus dur de son existence.

[Hrp
- Damian tente de profiter que Raven soit occupé avec Jericho pour avancer, il arme son lance-dard avec un dard contenant une substance paralysante (toujours armé équipé à la fin du présent post)
- Lorsqu'il se fait repérer, il se fige et écoute ce que Raven à a lui dire, cherchant une faille a exploiter
- Remarque que Raven ne semble pas très enthousiaste à l'arrivée de nouveau venu
- Damian enlève son champ d'invisibilité (batterie encore bonne pour un post)
- Tente de détourner l'attention de Raven en faisant usage de son bagou et d'un dispositif planqué dans un objet qu'il a offert jadis à Raven
- Tire parti de la diversion pour utiliser un artefact magique pour enchainer Raven (l'artefact n'a plus de charge, il est désormais inutilisable)
- Fait signe à Joey de trouver un moyen d'ouvrir la porte
- Damian dégaine un batarang en métal Nth et s'apprête à avoir à répondre pour ses transgressions]

Wally arrive à rester hors d'atteinte du poison pour le moment grâce à sa speedforce. le magma emprisonné sous la glace ne parvenait pas à l'atteindre. Mais ça n'avait duré qu'un temps hélas. Le sol même du manoir semble se réveiller et désireux de s'en prendre aux héros présents. Et plus précisément au dernier arrivé, celui que Wally ne connaissait pas et qui avait surgit d'un portail. Quel que soit sa raison d'être ici, le jeune héros attirait l'attention de la magicienne perdue. Et pour une raison tout aussi étrange, les pointes qui les attaquaient ne visaient les points vitaux. Rachel voulait les affaiblir, les mettre à terre... Mais pas les tuer. Un signe ? Une pointe d'espoir

-Mais qui aurait besoin d'Harry Potter quand on a un Superman pour nous aider !

Le troisième Flash avait répondu par réflexe aux paroles de Clark à propos d'Harry Potter. Parce que malgré les désillusions qu'il avait connu dans sa vie héroïque et ce qu'il avait appris sur les maux qu'avaient subit Métropolis récemment, Superman restait un modèle, une légende. Et s'il n'était pas aussi haut placé que Barry, l'Ange de Métropolis restait donc un héros aux yeux de Wally.

L'échange de références ne pouvait pas se prolonger. Superman attaque le goudron magique et agressif, et ça l'énerve. Le goudron. Les pics deviennent plus agressifs, plus dangereux. Wally n'est plus si sûr qu'ils épargnent toujours leurs points vitaux. Les billes noires étaient plus nombreuses, et plus agressives lorsqu'elles atteignaient le sol.

-Protégez-vous, je vais tenter quelque chose !

Il fallait empêcher ces fichus pics de goudron de s'agglutiner et de continuer à leur bloquer le passage. Et il fallait en même temps ouvrir la voie à Derek. Ce qu'il allait faire était dangereux pour ses deux alliés et Flash allait faire de son mieux pour les protéger Il commence à courir en cercle, faisant tournoyer l'air autour de lui. Chacun de ses passages renforce le mouvement, et petit à petit un petit tourbillon se forme, entraînant dans sa danse des dizaines de particules noires et empoisonnées. L'électricité statique commence à charger l'air et soudain, le tourbillon explose. Si l'on peut dire ça. Les particules sont éparpillées au loin, loin du manoir surtout.
Mais assez éloignés de la ville quand même.

C'était le moment le plus dangereux, et Wally veille à ce que les deux héros qui sont avec lui ne soient pas touchés par l'une d'elle. Il savait Superman assez rapide pour se protéger, mais ne connaissait pas toutes les capacités de Derek et préférait donc le surveiller de près.

-Allez-y, rentrez !

[-Wally échange avec Superman
-Il créé une petite tornade de
-Ce faisant il fait en sorte qu'aucune d'elles ne touche ses alliés
-Si Derek entre dans le manoir, Flash le suivra, sauf décision contraire du MJ]

Les pointes qui sont ciblées par le super-souffle de Superman sont prises dans le gel et se figent instantanément dans les airs, comme stoppées net par une poigne invisible.
Lorsque la thermo-vision les frappe, elles éclatent toutes les unes après les autres, mais le gel se liquéfie au contact de la chaleur et ce sont des milliers de petites perles noires et empoisonnées qui fusent en tous sens.
Lorsqu'elles finissent par retomber au sol, ou sur l'un des héros présents, de la nappe de goudron qui se répand autour du Manoir et dégouline le long de ses murs s'extraient de nouvelles pointes. Plus nombreuses, plus agressives, et cette fois, elles s'en prennent aux héros à égale mesure, comme si elles étaient profondément en colère.

Dans le vaste hall du Manoir, Raven, dont les paupières sont toujours closes, reste auréolée d'un calme apparent semblant à toute épreuve.

- Il faudrait savoir ce que tu veux Joey... Es-tu venu pour me sauver. Es-tu venu pour me mettre des "bâtons dans les roues". Comme toujours... Tu hésites. Sais-tu réellement ce qu'il convient de faire ? Ce qui est le mieux pour toi. Pour les autres. Pour cette planète. Ce que tu dois faire maintenant. Ce que tu devras faire dans quelques instants.
Permets-moi d'en douter.

La voix s'élève, mais les lèvres pâles restent étroitement closes. La voix est monocorde, aux limites de la froideur sans qu'elle ne soit pour autant fermement installée. Si elle récitait les passages d'un livre à mourir d'ennui, le résultat serait probablement le même.

Sans pour autant tourner le visage dans sa direction, Rachel reporte son attention sur Damian qui vient de désactiver l'insipide système de camouflage qui ne lui aurait servi à rien quoi qu'il en soit, et lui répond d'une voix toute aussi plate.

- Pas vraiment, non. Lance t'elle d'un air las, tout en agitant brièvement dans les airs la main qui caressait Zbruh jusqu'alors, avant d'ajouter. Ton opinion n'a pas la moindre valeur, Damian. Quant à toi... Joey... La vraie Raven, la fausse Raven. Tu crois encore qu'elles sont différentes. Tu imagines toujours qu'elles ne sont pas telles les deux faces d'une même pièce. Cela causera ta perte, à toi aussi.

Si leur choix est de mourir ici, soit. Deux ex-Teen Titans trouveront la mort en ces lieux. Sans doute le début d'une hécatombe dont personne ne sait par quoi, ou par qui elle s'achèvera. Peut-être est-il temps de sonner le glas des anciens héros qui s'accrochent coûte que coûte à leur costume de scène.

Si Rachel a perçu le rafistolage de fortune que Joey s'est acharné à réaliser sur son esprit, pour tenter tant bien que mal d'empêcher le maillon de céder, elle n'en laisse rien paraître.

Elle ne répond pas immédiatement à Damian, ce qu'elle aurait sans doute du faire. Sans ouvrir les yeux, comme si ses deux paupières closes étaient une condition inaltérable en cette si sombre journée, Rachel saisit l'insigne qui est, en effet, toujours fixé sur le revers de sa cape d'ébène. Elle le décroche dans un mouvement léger, et le présente à quelques dizaines de centimètres de son visage.

C'est à cet instant que ses paupières s'entrouvrent. Très légèrement, presque comme si elle était dans un demi sommeil. Ni tout à fait endormie, ni tout à fait réveillée. Ses fines pupilles d'un noir de four sont belles et bien posées sur la broderie qu'elle tient entre le pouce et l'index.

C'est ainsi que le temps semble s'arrêter. Cela ne dure qu'une poignée de secondes. Un temps court, un temps fugace, durant lequel une épaisse fumée s'extirpe du médaillon où un R majuscule trône tel un prince. Une fracture temporelle qui l'entrave, alors que des chaînes magiques se pressent contre sa peau, entourent ses jambes, son ventre, ses épaules, privant ses bras de tout mouvement.

Zbruh pousse un cri strident qui n'a plus rien du croassement d'un corbeau. Tandis que Damian se place entre Joey et le trône d'ébène, adressant quelques mots qui se veulent sans doute persuasifs, cherchant à toucher cette si petite flamme qui s'agite encore sous les décombres du désastre, le corbeau se meut en une créature si grande que l'envergure de ses ailes déployées rejoint chacun des murs opposés.

Occultant Rachel de toute son imposante masse, plusieurs plumes de la taille d'un adolescent moyen se détachent de son corps, filant vers Damian. Comme si leurs extrémités étaient couvertes d'un verre translucide, quelques filaments de plumes brillent d'un éclat sinistre.

Alors que Damian se débat contre ses attaquants, la voix de Rachel résonne sinistrement derrière Zbruh, dont les ailes s'ébattent un bref moment avant qu'il ne retrouve sa taille initiale en se perchant sur un accoudoir comme si de rien était. La fumée et les chaînes ont disparu, mais la jeune femme tient toujours la broderie entre ses doigts fins.

- Que voilà de bien jolies paroles, fils des ombres. Tu es donc prêt à tout sacrifier, dis tu. Mais... es-tu également prêt à sacrifier tout le monde pour cela... Dis moi, Damian.

Le symbole de Robin s'embrase entre les doigts de Rachel, sans que celle-ci ne semble s'en incommoder.

Au moment où ses paroles résonnent dans le hall, sans que les lèvres de Rachel n'aient bougé une fois encore et que ses yeux sont de nouveau étroitement fermés, Joey se précipite vers la porte du Manoir. Sa paume se presse contre l'imposante poignée en métal forgé. La porte s'ouvre largement dans un claquement sec, sans résistance apparente.

- Tout a un prix en ces mondes.

Une déchirure violente inonde l'esprit de Joey, alors que sa paume est toujours posée sur la poignée de la porte. La sensation pourrait presque s'apparenter à une décharge électrique, dont les fines zébrures s'engageraient dans les moindres parcelles de son cerveau, s'aventurant toujours plus loin, toujours plus profond. Mais cette sensation est bien différente de celle que peut dégager Rachel. Que cette énergie si spécifique qui est sa signature. De celle qu'elle a employée un peu plus tôt pour briser le maillon d'Amy. Non... c'est comme... comme si le Manoir tout entier s'en prenait à Joey de sa propre volonté, de lui-même, sans consignes, sans ordres donnés.

La porte est ouverte. Oui. Mais le prix est bien cher payé.

¤¤¤

Informations de jeu générales (ordre chronologique) :

- Suite aux actions de Superman
Le super-souffle est parvenu a figer les épines de goudron. Cependant la vision chaude rend sa liberté à la masse nauséabonde qui se liquéfie de nouveau et projette une multitude de billes empoisonnées. S'en extirpent de nombreuses aiguilles acérées qui prennent les héros pour cibles à égale mesure, avec beaucoup plus d'agressivité.
Réévaluation du degré de la menace : Superman 4/10 - Wally 4/10 - Derek 4/10

- Suite aux actions cumulées de Damian et Joey
La porte du Manoir s'ouvre pour ceux qui sont dehors. Cependant les défenses/attaques du Manoir sont toujours actives et ne sont pas disposées à vous laisser passer comme ça. Le degré de menace reste inchangé (4 pour les personnages à l'extérieur).

- Suite aux actions de Wally
Le tourbillon produit l'effet escompté. Le goudron stagne dans l'air tel un magma compact et chaque tentative de créer de nouvelles lames acérées échoue, se retrouvant invariablement attirées par le tourbillon du héros.

Debrief de ce tour : Les héros qui se trouvent dehors peuvent pénétrer à l'intérieur du Manoir.


Informations de jeu par personnage :

- Joey.
Attaque psychique du Manoir sur Joey.
Levée des verrous psychiques d’Amy : 1ère porte détruite (état des verrous 4/5)

- Damian.
Attaqué par les plumes géantes de Zbruh. Caractéristiques : environ 1m30 à 1m50 selon les plumes, bords tranchants comme des lames de rasoir, vitesse : 6/10, agilité : 4/10, nature : 30% magique 70% matérielle.
Degré de la menace : 5/10

 « Sapristi. »

Un juron s'échappe des lèvres de Superman, en découvrant le résultat de ses actions – un juron léger maintenant, presque humoristique, et dont on se moque assez facilement.
Oui ; mais pas lui. Comme le prouve son visage fermé et crispé, ainsi que l'habitude d'un langage châtié, qui cependant saute ici.

Et pour cause : il n'est pas content.
Il est inquiet, même. Il est inquiet de voir que sa tentative pour anéantir le goudron ne donne rien – alors même qu'il avait une bonne piste, avec le gel. Il a cependant voulu trop en faire, en les anéantissant, et... et cela n'a rien donné.
Il n'est pas content, alors. Il n'est pas content de la situation – et de lui, surtout.

Il essaye de se reprendre, néanmoins. Il essaye de... comprendre.
Que se passe-t-il ? Qu'y a-t-il, ici ?
La Magie, bien sûr. La Magie, à qui il est vulnérable – et qu'il essaye de gérer. Il se concentre, alors. Il tente. Il force.
Il plisse les yeux, et... et il fixe.

L'origine de tout ça, quand un micro-bruit l'interpelle et guide ses sens.

Flash et Sideways sont à ses côtés, tandis que d'autres héros tentent une percée, sans qu'eux le sachent. Au loin, alors que le goudron menace, avec désormais des aiguilles qui semblent plus nombreuses, et qui en tout cas sont plus agressives, la porte de l'étonnant manoir s'ouvre... et cela permet à Clark d'entrevoir quelque chose, en forçant sa super-vision pour entrevoir quelque chose.
Il n'aime rien de ce qu'il voit.

 « Mais... »

Il voit, oui.
Rien.

La porte est ouverte, à l'intérieur, et ce micro-bruit l'a interpellé. Par Joseph Wilson, son jeune ami, qui vient d'ouvrir la porte de l'intérieur, mais... qui recule en arrière, pris par un choc que l'on devine psychique. Et terrible, au point de le faire se plier en deux.
… mais Superman ne voit rien. La Magie bloque sa super-vision.

Il ne voit que l'obscurité ; terrible et brutale.
Frustrant. Oh oui.
Il prend cependant sur lui... et parle, d'une voix plus froide que l'on peut attendre de lui.

 « Je... ne vois rien, et c'est anormal. Je... dois aller voir – car je sens que quelque chose s'y trame. Mais il faut gérer l'urgence.
Flash, Sideways. Je devine un danger grand à l'intérieur – mais le goudron demeure important, ici, et il nous faut agir. Sideways, peut-être peux-tu tenter de te lier aux énergies pour sentir comment accéder à l'intérieur. Flash, ton tourbillon fonctionne... peux-tu le poursuivre, pour l'empêcher d'avancer ?
Je... vais arrêter de vouloir le détruire – pour reprendre le blocage. »

Il acquiesce, sobrement... et déterminé. Il se lance, alors. Vite.
Super-vite.

Il se précipite à super-vitesse au-dessus du goudron, et inspire.
Très vite. Très fort.
Très profondément.
Pour ensuite... souffler ; encore. Et froid, surtout.

Superman passe au-dessus du goudron, à super-vitesse, et libère brutalement son souffle.

Son souffle gelé.
Il a tenté avant d'anéantir les épines, désormais aiguilles, du goudron – et il a échoué ; mais les bloquer avait fonctionné. Autant revenir à ce qui fonctionne, alors.
Superman projette son super-souffle gelé sur le goudron... en tout cas, sur la plus grande distance qu'il peut couvrir durant son trajet.
… jusqu'au manoir.

Il vole super-vite jusqu'au manoir, et s'arrête devant. Devant la noirceur. Devant ce four obscur. Devant...
Devant cette ouverture, qu'il entrevoit à peine. Il prend son inspiration, alors, et...

 « Hey... bonjour. »

Il parle ; d'une voix douce et rassurante. Il essaye, en tout cas. Il avance, ensuite.
Il avance.

Il avance vers les ténèbres – l'obscurité. Le manoir. Les héros. Les alliés. Les proches. Le danger.
Les réponses...

(HJ/ Merci pour cette belle relance ! Résumé rapide :
- Superman n'est pas satisfait de lui après l'échec de sa tentative d'anéantir le goudron ;
- Superman se crispe, essaye de comprendre et fixe la zone à l'origine de tout ceci. Il force sa super-vision et, attiré par un micro-bruit (l'ouverture de la porte par Joey), entrevoit une vague ouverture obscure ;
- Superman propose un plan à Sideways (tenter de trouver comment rentrer discrètement) et Flash (continuer le tourbillon pour protéger l'extérieur de l'avancée du goudron) ;
- Superman part à super-vitesse et re-souffle le froid sur une grande distance du goudron ;
- Superman arrive devant le manoir et, lentement, courageusement, il avance... pour rentrer à l'intérieur. Et essayer de comprendre tout ça. /HJ)

Le Jeune Prodige avait la sensation que quelque chose n’allait pas avec le comportement de Raven. Ils partaient du principe qu’ils avaient face à eux une Raven ayant cédé à sa part maléfique, et pourtant elle n’arborait pas sa forme démoniaque. Pas de second paire d’yeux, pas de peau écarlate, pas de démone se laissant dominer par ses émotions les plus négatives. La demi-démone qui leur faisait face était au contraire froide et distante. C’était à peine si elle semblait leur accorder un regard. Même sa manière de parler l’intriguait. Dans les paroles qu’elle adressait au « Hippie », elle semblait parler d’elle-même comme d’une autre personne.
 
Peut-être réfléchissait-il trop sur la question. Peut-être était-ce plus simple pour lui de penser qu’il n’affrontait pas réellement son amie mais plutôt une autre personne. Mais il ne pouvait pas s’empêcher de rechercher les détails et d’essayer de comprendre. Que ce soit en tant que détectives à la recherche de l’établissement des faits ou en tant qu’assassin pour trouver les points faibles de ses proies, on avait formé son esprit à faire ce genre de démarche. Et pour aider son ancienne coéquipière des Titans… pour ne pas à avoir à en arriver à la solution de dernier recours, il était impératif de comprendre ce qui se tramait. Le poids de sa lame lui avait rarement parut aussi pesant qu’à cette pensée. Il savait qu’il aurait peut-être à en arriver là… et pourtant, l’espace d’un instant, lorsque les yeux de la demi-démone s’étaient posés sur l’insigne qu’il lui avait remis, il avait eu la fugace impression que cela avait provoqué une réaction, une réaction différente du reste du comportement qu’elle avait arboré jusqu’ici.
 
Mais ces considérations ne lui faisaient nullement perdre de vue la réalité de sa situation. Il était loin d’être dans une position que l’on pourrait qualifier d’avantageuse. Le sort que l’artefact lui avait permit de lancer ne retiendrait pas une sorcière de la puissance de la Fille de Trigon très longtemps et n’avait eut pour but que d’attirer l’attention de sa cible sur sa personne pour laisser à Jéricho l’opportunité de créer une ouverture pour les héros attendant dehors. Les muscles de Damian étaient tendus, prêt à réagir à la contre-attaque qui ne manquerait pas de suivre son coup d’éclat. Il tenait fermement dans la main son batarang forger à partir du métal Nth, un matériau extra-terrestre possédant des propriétés de négation de la magie. Son père en possédait quelques uns et, en temps normale, il les utilisait s’il était confronté à des menaces surnaturelle, le plus souvent des fantômes. Mais la portée de l’effet d’anti-magie ne serait pas très grande, et le Fils du Batman allait devoir utiliser cette arme comme un poignard pour ne pas perdre l’unique protection contre la magie à sa disposition, si petite soit-elle.
 
Les représailles n’avaient d’ailleurs pas tardé, un simple instant après que les chaînes créées par Damian s’étaient enchevêtrée autour du corps de Raven, un cri strident s’était fait entendre. Le responsable ? Zbruh le corbeau familier du Cambion. Damian avait une connaissance importante du règne animale et ce n’était définitivement pas le genre de son qu’un corbeau était sensé produire. 
 
« Que… ? » fut le seul mot qu’il pût articuler dans son étonnement.
 
Derrière son masque, les yeux du Jeune Prodige s’écarquillèrent face au spectacle de la métamorphose du corvidé au plumage d’ébène en une version monstrueuse de lui-même, dont la masse et l’envergure occupait tout l’espace de la pièce. Son corps tout entier faisait office de rempart entre sa maitresse et les héros venu à sa rencontre.  Il n’était pas sans rappeler la forme que l’aura de Raven revêtait parfois au combat. face à cette créature, Damian ressentit un sentiment de peur naitre en lui, un sentiment qu’il s’empressa de réprimer pour se concentrer à nouveau sur l’affrontement à venir. Ses instructeurs lui avaient bien fait comprendre qu’un guerrier qui laisse la peur le dominer était déjà mort, et il ne comptait pas quitter ce monde ainsi. Il dût également résister à l’envie de tourner la tête pour voir comment Joey s’en sortait. Une simple seconde d’inattention pouvait suffire pour sceller son sort. Et son instinct avait vu juste.
 
Plusieurs des plumes du corbeau se détachèrent de son plumage, des plumes à l’échelle de la créature dont elles sont issues, et, mû par une force invisible, filèrent ensuite à toute vitesse vers l’Héritier du Démon en une nuée sifflante aussi noir que la nuit. Seuls les réflexes, affutées par une vie d’entrainement et de combat, permirent au Fils du Batman de s’en sortir avec la vie sauve face à cette première volée. Esquivant la première plume d’un rapide pas de côté, se baissant promptement pour que la seconde ne le raccourcisse pas d’une tête, bondissant avec vivacité en laissant la troisième s’écraser contre le sol là où s’était trouvé sa précédente position et se tournant de profil pour laisser passer la suivante qu’il frappa d’un coup de batarang… ainsi de suite. Les mouvements de Damian étaient rapides, sa coordination parfaite alors qu’il esquivait les projectiles géants en anticipant leur trajectoire. Ces choses étaient rapides, mais visiblement la visée laissait grandement à désirer. Pas un véritable danger pour celui qui avait été le Prince des Assassins.
 
Du coin de l’œil, il remarqua que le familier de Raven avait reprit sa forme normale. Cette créature agissait comme un garde du corps, et quoi que son amie soit devenue ou quoi qui la possèderait, le corbeau constituerait un obstacle à franchir. Il allait donc falloir l’écarter d’une manière ou d’une autre. La voix de Raven retentit alors que le Jeune Prodige était toujours occupé à son ballet mortel pour éviter la pluie de projectile qui s’abattait sur lui. Elle s’était libérée de ses liens, apparemment sans la moindre difficulté, arborant toujours dans sa main le symbole de Robin, ses yeux s’étant refermer à nouveau. Elle commenta les paroles du jeune homme, le questionnant sur cette résolution qu’il clamait avoir.
 
« Tst ! Nous verrons cela… » commença à répliquer, avec une légère note arrogante dans la voix.
 
Était-il prêt à sacrifier tout le monde ? Il y a encore quelques années, il aurait répondu « oui » sans hésiter un seul instant. En effet, le Prince des Assassins aurait été prêt à sacrifier autant de pions que nécessaire pour accomplir ses objectifs, tel était la façon dont il avait été élevé. On lui avait apprit que les sacrifices étaient nécessaires pour remporter la victoire, bien qu’il ne fallait pas gaspiller la vie de ses sbires par simple caprice, mais bien dans le but d’accomplir un objectif plus élevé. Mais depuis, il avait rencontré son père, il était devenu le Robin, il avait appris à considérer la vie des autres comme un bien précieux (au moins pour celle de ceux qu’il apprenait à connaitre) … il ne pouvait être aussi catégorique. Pour sauver le monde ? Peut-être serait-il prêt à sacrifier les autres. Mais avant tout, il était prêt à se sacrifier lui-même.
 
Il n’avait cependant ni le temps de s’attarder sur ces réflexions, et encore moins de les exprimer. Son ouïe l’avertissait d’un danger, un frisson parcourait son dos alors qu’il percevait une menace arrivée dans son dos. Un réflexe salutaire le fit bondir sur le côté, juste à temps pour éviter certaines des plumes de la première vague. Celles-ci avaient poursuivit leur course, mais au lieu d’aller finir celle-ci contre les murs du hall, elles avaient changé de direction pour revenir vers lui.
 
« Il peut faire ça ce damné piaf !!? » cria-t-il avec hargne.
 
Il n’avait jamais connu Zbruh que comme un volatile au plumage d’ébène qui accompagnait Raven partout où elle allait. S’il lui était déjà arrivé de le voir aller picorer de manière vindicative certains malandrin, il n’avait jamais soupçonné que l’animale puisse être autre chose qu’une espèce d’animale de compagnie de la demi-démone. Une erreur stupide de jugement. Cette fois-ci, Damian ne s’en sortit pas sans casse. Si le Jeune Prodige n’avait pas subi de blessure, des pans entiers de sa cape avaient été tranché par le passage des plumes géantes.
 
Il sentit l’adrénaline se déverser dans ses veines, envahir tout son corps à mesure que le danger l’entourant s’accentuait. Son rythme cardiaque s’accélérait pour pouvoir sustenter l’effort physique qu’il exigeait de son corps. Son esprit se concentrait entièrement sur le combat. Le danger ne venait plus seulement de front, il venait de tous les côtés. Alors qu’entre les doigts de Raven, l’insigne de Robin se consumait dans les flammes, le Fils du Batman se lançait dans une série de cabriole pour éviter les assauts ennemis. Il avait dû détacher sa cape, qui ne constituait désormais qu’un poids mort pour lui, et mettre en application tout les trucs et astuces que Nightwing lui avait enseigner. Il restait inférieur au Jeune Prodige originel dans ce domaine, mais il avait l’impression que sa prestation aurait rendu fier son ainé s’il avait pu y assister. Au passage, quand il en avait l’opportunité, il frappait, que ce soit au corps à corps avec le batarang en métal Nth, pour briser le plumage en espérant rendre les plumes encore plus pataudes dans leur vol, ou en envoyant de vrais batarang exploser contre l’un ou l’autre des projectiles.
 
L’effort était intense, mais Damian était déterminer à tenir. Il avait fait un serment à Raven et était déterminer à le tenir. Jéricho avait atteint la porte, et tentait de l’ouvrir. S’il y parvenait, des renforts pourraient venir leurs prêter main forte. Qu’importait le prix qu’il aurait à en payer, il ferait tout ce qui est en son pouvoir pour tenir sa promesse. Une nouvelle pirouette le remit sur ses pieds, voyant une ouverture, il s’élança, courant en direction du mur le plus proche, bondissant dessus pour effectuer un impressionnant salto dans les airs et laisser les projectiles le suivant s’écraser avec fracas contre la pierre. D’un geste l’Héritier du démon jeta une capsule derrière lui, l’une des deux grenades de Mister Freeze qu’il avait récupérer du trésor de guerre de son géniteur. Ces armes étaient conçues pour geler tout dans un rayon assez large, et c’est ainsi qu’un bloc de glace se forma sur tout un pan du mur, emprisonnant les plumes qui y furent prise. Initialement, Damian les avait prise dans l’objectif de neutraliser d’éventuels démons que Raven aurait put invoquer, voir la congeler elle-même s’il le fallait. Mais il en était réduit à les utiliser pour diminuer le nombre d’adversaire l’harcelant. Profitant de sa position, Damian déploya à nouveau les aéro-disques et amena le combat dans les airs. Toujours poursuivit par les plumes de Zbruh.
 
Un cri retentit alors, Damian reconnut immédiatement la voix de Joseph Wilson qui payait le prix pour avoir créer la brèche qui permettrait à d’autres d’entrer. Le Jeune Prodige hésita à aller au chevet de son allié, mais c’était une mauvaise idée. Il ne ferait qu’attirer à lui le danger. Autre chose capta son attention. Certaines des plumes étaient au sol, inertes. D’un simple coup d’œil, il reconnut celles qu’il avait frappé au moyen du batarang en métal Nth. Sur le moment, il l’avait fait soit par réflexe, soit parce qu’il espérait les abîmer et fausser leur trajectoire. Mais il semblait que l’effet du métal avait réussit à les rendre inerte. Cela avait une logique en soit, quelle autre force que la magie pouvait les faires se mouvoir ? Il eut rapidement à s’en servir à nouveau pour en trancher une qui avait tenté de lui couper la route. Heureusement pour lui que ces projectiles surdimensionnés négociaient mal les virages, ce qui lui permettait de manœuvrer pour se placer dans des positions idéales.
 
La porte ouverte avait enfin permis aux renforts d’entrer. Tout d’abord l’Homme d’Acier en personne, toujours prêt à servir de bouclier pour ses partenaires… bien que cette fois-ci, la nature de l’ennemi qu’ils affrontaient devrait le pousser à davantage de prudence. Sideways arriva ensuite, suivit par l’éclaire rouge en personne. Alors que le Jeune Prodige poursuivait son combat aérien, cherchant une ouverture pour agir, des portails s’ouvrirent, s’interposant entre lui et une escadrille de trois plumes qui filaient vers le Fils du Batman. Le jeune homme eut un rictus, si ce portail pouvait le débarrasser de quelques adversaires supplémentaires, il avait peut-être l’ouverture dont il avait besoin.
 
Sans perdre une seconde, il leva son bras gauche, sur lequel il avait monté le lance-fléchette et qu’il avait armé d’un dard contenant une substance s’attaquant au système nerveux de la victime et causant une paralysie temporaire. Il visa… et c’est alors que les plumes traversèrent le portail comme s’il n’était pas là, poursuivant leur trajectoire. Par réflexe, Damian ouvrit le feu, laissant le dard poursuivre sa course vers la Cambion, avec un léger décalage. Sa véritable cible était cependant Zbruh, cherchant à l’empêcher de s’interposer à nouveau pour leurs prochaines actions. Malheureusement, le tir du Fils du Batman n’était pas aussi précis qu’il aurait dût et il allait devoir s’en remettre à la chance. Dès à présent, il devait se concentrer sur la menace la plus immédiate.
 
Trop tard pour s’écarter de leur trajectoire. Damian allait devoir compter sur son agilité naturelle. Il parvint à éviter la première plume en jouant sur son centre de gravité pour écarter légèrement son corps, il en profita pour la frapper avec son arme en Nth quand elle passa près de lui. La deuxième par contre, parvint à lui infliger une profonde entaille dans l’épaule, lui arrachant un juron de douleur et le déséquilibrant. Le Jeune Prodige tomba alors, chutant dans le vide alors que les aéros-disques poursuivaient leur chemin. Certes, ils étaient programmés pour revenir à lui, mais il n’aurait pas l’occasion de s’installer sur eux. Naturellement, ce hall ne disposait d’aucun endroit où il pourrait utiliser son grappin et une paire d’autre plumes se dirigeaient vers lui. Sans hésiter, l’Héritier du Démon jeta plusieurs batarang explosif sur ses poursuivant, espérant les faire brûler. Puis, se mit en position pour encaisser l’impact imminent. Au fond de lui, il se jura que s’il s’en sortait… il s’assurait personnellement d’arracher chaque plume de Zbruh.


[Hrp:
- Damian remarque certains détails concernant le comportement de Raven.
- Damian se tien prêt à la contre-attaque, et à jouer diversion pour laisser à Joey l'opportunité d'ouvrir la porte.
- Est surpris par la réaction de Zbruh, esquive cependant facilement la première vague de plume.
- Alors que Raven lui répond, se rend compte que les plumes sont guidé magiquement et reviennent sur sa position.
- Neutralise une série de ses poursuivant en utilisant une grenade de Mister Freeze (en reste une)
- Utilise ses aéro-disques pour gagner une meilleur manoeuvrabilité.
- Lorsque Sideways utilise un portail pour tenter de faire disparaitre certains de ses poursuivants, profite de la situation pour tirer son dard paralysant vers Raven en apparence, vers Zbruh en réalité dans l'objectif de l'empêcher de s'interposer à nouveau. (tir mal assuré)
- Est blessé à l'épaule et perd l'équilibre, actuellement en chute libre]

Wally continue de courir, encore et encore. Il voit que son tourbillon fonctionne, qu'il suffit à bloquer les défenses du manoir. Il entend pourtant Superman pousse un juron aussi désuet qu'humoristique qui le fit sourire. Sourire mais pas rire, parce que la situation était encore grave. Et il comprends qu'elle devait l'être encore plus par les paroles du super-héros kryptonien. La magie était l'un de ses seuls points faibles et celle de Rachel, si c'était bien elle, était suffisamment puissante pour le bloquer.

-Ne t'inquiète pas pour le goudron, je le gère tant que vous êtes dehors.

Son ventre commence à grogner, un peu. Mais c'était peut-être juste une faiblesse passagère due à son trop long séjour à l'intérieur de la speedforce. Superman de son côté a décidé de gérer la situation autrement. Fini la manière forte, place à la manière... Euh moins forte. Ce qui semble fonctionner. Le manoir ne répliquait pas face aux attaques directes, comme il n'avait pas résisté face à son tourbillon de speedforce. Quoiqu'il en soit un problème de moins.

-Ouais, on peut faire comme ça aussi. GG.

Wally emboita le pas à Clark et Derek, pénétrant dans le manoir tandis qu'un aigle vert passait au-dessus de leurs têtes. Il voit le spectacle, d'abord son ancienne accolyte des Titans, transfigurée. Et au sol, un autre de ses anciens partenaires, vaincu et souffrant. Il n'en croit pas ses yeux. Tandis que Derek se précipite au secours de leur ami,

-Rach', c'est vraiment toi. Mais qu'est-ce que tu as fait à Joey ?!

Raven avait toujours été un peu bizarre, insensible d'apparence... Mais jamais elle n'aurait fait du mal à l'un des leurs. Pas dans son état normal en tout cas. Elle restait une héroïne. Il ne pouvait pas croire qu'elle ait vrillé et soit passée du côté obscur. Pourtant, étant jeune, il avait eut le malheur de voir l'un de ses amours changer de camp. Mais pas Rachel, si ? Ce qui ne pouvait signifier qu'une chose.

-Non, ce n'est pas toi. C'est ton père, c'est ça ? C'est Trigon ?

Pendant ce temps, un aigle avait attrapé Damian par les épaules, Robin voyant donc sa chute être ralentie. Ralentie et pas stoppée, parce qu'il pesait son poids quand même le rouge-gorge. Garfield avait aussi vu Joey au sol, mais pour l'instant il ne pouvait pas intervenir. Trop occupé à aider Damian. Il espérait que Derek saurait faire le nécessaire pour le malheureux télépathe.
[-Wally commence à avoir un peu faim à force de courir
-Il suit le groupe, apercevant un aigle vert passer au-dessus de leurs têtes
-Wally interpelle et interroge Raven
-Pendant ce temps, un aigle vert attrape Damian pour ralentir sa chute]

« Ad Tenebrae »

[ Libre ]

Incongruité s'il en est, voici que l'homme de fer s'avance au coeur du Manoir en lançant un pâle "Bonjour", alors que Damian est encore aux prises avec des plumes géantes pour le moins agressives et que Joey se tient plié en deux près de la porte. Si Superman s'attendait à un salut en retour, ses espoirs risquent de tomber bien à plat.

Rachel ne semble prêter aucune attention au fils du Batman qui se débat du mieux qu'il le peut contre les plumes de Zbruh, avec style il faut le reconnaître. Lorsqu'il se rend compte que le Batrang de magie négative altère le vol des plumes, celles qui sont touchées par l'accessoire de combat tombant comme des pierres mortes, les faveurs de la situation semblent s'inverser à son avantage.
Cependant, trois d'entre elles échappent à ses attaques et se précipitent vers celui qui, blessé au bras, est en train de chuter tout droit vers le sol.

- Moi... Rien du tout.

Ainsi s'extirpe la voix de Rachel en réponse à la question de Wally au sujet de Joey. Elle s'élève dans le vaste hall alors que ses lèvres restent obstinément closes, tout comme ses paupières.
Elle ne répond rien lorsqu'il mentionne Trigon, mais ces quelques mots provoquent cependant une réaction qui pourra difficilement leur échapper. Sa main se referme sur l'un des accoudoirs de bois, ses doigts pressent la surface d'ébène qui éclate en échardes à son contact.
Pourtant... Rachel semble passablement absente. Son visage n'arbore aucune expression particulière, si ce n'est la rectitude d'une cire parfaitement figée.

Pendant ce temps, Beast Boy parvient à ralentir la chute de Damian, mais un aigle ne pouvant décemment pas porter un poids aussi lourd que celui d'un adolescent, les deux chutent sur le sol de pierre froide du Manoir dans un bruit sourd. Quelques ecchymoses, tout au plus. Certains ont de la chance il semble...

Dans une manoeuvre de protection sans doute désespérée, ou qui ne tardera pas à l'être, Joey trace des Runes compliquées sur le sol du Manoir. Hélas, celui-ci ne semble pas disposé à lui laisser ce luxe. Comme une réponse silencieuse à la mise en garde que vient de lui adresser le jeune homme, les symboles qu'il s'évertue à tracer sur le sol sont aussitôt absorbés par la pierre qui les efface au fur et à mesure.

- Bien essayé... Lance Rachel d'une voix plate avant de poursuivre. Retrouver la Rachel que tu as connue... la libérer... tu as toujours de si nobles intentions, Joey. Es-tu cependant capable d'imaginer que tu m'enfermes, plus que tu ne me libères... Depuis toutes ces années...

Ils sont tous là. Rassemblés autour d'elle, près d'elle, pour elle. Les plumes qu'il restait tombent aussi sèchement sur le sol que les autres, sans pour autant avoir été touchées d'une quelconque manière. Comme si... maintenant qu'ils étaient tous réunis, les choses sérieuses pouvaient commencer. L'imposante porte d'entrée du Manoir claque sinistrement dans leur dos, alors qu'ils sont désormais tous à l'intérieur.

- Quel charmant tableau de famille… Et aucun de vous n'a eu l'idée de venir accompagné d'un sorcier...Lance t’elle d’une voix où ne subsiste qu’une profonde morosité.

Sa main s’élève dans les airs, tournoyant comme un papillon avant qu’elle ne pointe chacun d’entre eux de l’index, en commençant par Superman.

- Le père.

Lorsqu’elle qualifie Clark de « père », une onde désagréable balaye le hall du Manoir. Elle est telle une vague nauséabonde qui se retrouve plus dans la sensation qu’elle procure que par une quelconque odeur spécifique. Une sensation qui semble interrompre Rachel en pleine tirade, alors que ses sourcils se froncent presque imperceptiblement une fraction de secondes.

Puis, comme si rien ne s'était passé, son doigt oscille avec légèreté vers Damian alors qu'elle poursuit.

- Le petit frère.

Il s’écarte du fils Wayne pour pointer dans la direction de Wally, puis de Beast Boy.

- Les amis.

Puis sa main embrasse Derek et Joey en concluant d’une voix plate.

- Les amoureux.

Lorsque sa main retombe distraitement sur l'accoudoir encore en état, son visage reste tourné dans la direction des deux qu'elle a cités en dernier et qui, par un heureux hasard et surtout l'attention de Derek envers l'état de Joey, a voulu qu'ils soient côte à côte.

Alors ses paupières commencent à s'ouvrir.
Le mouvement est lent... comme perdu entre deux envies, deux alternatives. Comme si deux forces s'affrontaient : celle qui entend à ce qu'elles restent étroitement closes, et celle qui aspire à ce qu'elles s'ouvrent vraiment. Finalement, aucune des deux ne remportent vraiment la lutte, les paupières de Rachel restant mi-closes quelques secondes.

Ses prunelles à peine visibles et d'un noir de four se posent dans la direction des deux jeunes hommes. La distance, la pénombre ambiante du Manoir, ses yeux mi-clos, ne permettent que difficilement de savoir lequel des deux elle fixe vraiment. La seule chose qui est certaine, c'est qu'elle en dévisage bien un. Derek... peut-être Joey...

Un bref éclair violine passe dans ses prunelles, mais est instantanément stoppé par la voix tonnante de Rachel qui se déploie depuis sa gorge, qui semble s'extraire avec une force et une violence inouïe depuis ses poumons.

- Allez ! Tempête t'elle, alors que ses paupières se referment sèchement.

Un souffle chaud balaye le hall. Et... c'est tout.
Aucune manifestation, aucune attaque. Rien.
Le silence.
Un silence lourd, pesant.
Le silence qui précède la tempête peut-être...

Pourtant rien ne se passe. Pas de claquement, de lueurs étranges, de souffre des enfers ou apparitions quelconques. Rien de tout cela. Juste... une impression qui s'insinue avec délicatesse dans chacun de leurs esprits. Des pensées qui semblent être les leurs, commencent à être évoquées telle la fameuse "petite voix" que l'on a coutume de mentionner lorsque l'on a une intuition ou que son inconscient s'adresse à vous d'une manière bien nébuleuse, la plupart du temps.

Comme si elles venaient d'eux, d'une conscience refoulée, réfutée, que l'on occulte en faisant comme si elle n'existait pas, ces pensées deviennent de plus en plus encombrantes. Elle se diffusent dans leurs esprits, les polluent, les gangrènent...

Une pensée obnubile Wally. Elle est vicieuse, elle le persécute, comme si elle venait de lui. Comme si il devenait incapable de penser à autre chose.


Superman, quant à lui, subit les assauts d'abattement que lui transmettent les pensées qui l'assaillent en continu.


Ces pensées tournent et retournent inlassablement dans l'esprit de Damian, en boucle comme une mélopée funeste. Celle qui lui rappelle sans cesse qu'il est meilleur, meilleur que tout le monde. Ici, mais aussi partout ailleurs.

Derek, quant à lui, est en proie à la plus grande perplexité. Il doute, cela se sent, cela se voit, si l'on en juge par ses doigts qui tapotent nerveusement son menton.


L'amertume prend le pas sur le moral de Beast Boy, alors qu'une pensée reste obstinément fixée dans son esprit. Elle le martèle comme le marteau sur un clou, l'enfonçant plus profondément à chaque coup.


Enfin... une aura sinistre commence à se dégager de Joey, alors que les pensées d'Amy et les siennes semblent s'entremêler en un bal funeste qui monte crescendo à chaque seconde qui s'écoule.


Rachel n'a pas bougé. Spectatrice bercée par le silence.
Chacun d'entre eux est en proie avec des pensées qui les assomment, qui les gangrènent, qui prennent de plus en plus de pouvoir sur eux au fur et à mesure qu'ils les laissent prendre de la place, qu'ils les alimentent aussi... peut-être.

¤¤¤

Informations de jeu générales (ordre chronologique) :

- Suite aux actions de Beast Boy
Beast Boy a ralenti la chute de Damian mais est tombé avec lui. Blessures légères (courbatures et ecchymoses à prévoir au réveil demain matin).

- Suite aux actions de Joey
Les runes de protection s'effacent, comme absorbées par le sol du manoir, au fur et à mesure qu'il les trace, rendant sa protection inefficace.
Levée des verrous psychiques d’Amy : inchangée (1ère porte détruite / état des verrous 4/5)


Debrief de ce tour :
- Rachel a brisé un accoudoir du trône d'ébène en entendant le nom de Trigon.
- Les plumes qu'il restaient encore et qui prenaient Damian pour cible se sont échouées sur le sol d'elles-mêmes.
- La porte du manoir s'est refermée derrière vous.
- Une brise malveillante se lève brièvement dans le Manoir lorsque Rachel compare Superman à un père.
- Elle a très légèrement ouvert les yeux en fixant Joey ou Derek, ce qui a provoqué un bref éclat dans ses prunelles (que vous êtes libres d'avoir perçu ou non) avant qu'elle ne semble céder à une colère foudroyante mais instantanément étouffée dans l'oeuf en lançant une injonction à voix haute.
- Chaque personnage est en proie à des pensées qui polluent son esprit. Des pensées qui semblent naturelles, qui semblent venir de leur inconscient ou d'une conscience refoulée (ou pas, à vous de décider). Vous pouvez les subir, les alimenter ou les combattre, changer le comportement de votre personnage en fonction, vous en libérer. A vous de voir tant que cela reste logique avec votre personnage, son état émotionnel actuel et ses capacités bien sûr.
Degré de la menace : 7/10 pour tout le monde.

Oh, Rachel.
Tels sont les mots qui glissent dans l'esprit de Superman, alors qu'il pénètre à l'intérieur du mystérieux manoir. Telles sont les pensées qui s'imposent, tandis qu'il découvre enfin ce qu'il se passe ici – qui sont les tristes et terribles acteurs de ce qui ressemble à un drame, qu'il entend ne pas voir devenir funeste.

Oh, Rachel... oui.
Rachel. Rachel Roth, dite Raven – mais Rachel, pour lui. Pas sa Rachel... mais pas loin.
Il la connaît. Il l'apprécie. Ils s'apprécient. Et là...

Là, le cœur de Clark se serre, en voyant Rachel ainsi.

Sur un trône étrange. Les yeux fermés. Troublée. Transformée... un peu.
Menaçante, assurément.
L'Homme d'Acier reste immobile quelques instants, les yeux figés sur elle, le visage révélant une grimace de surprise mais surtout d'inquiétude.
Oh, Rachel. Pauvre... pauvre Rachel. Que se passe-t-il ? Que t'arrive-t-il ?

Il ne le sait pas – mais il va le savoir.
D'autant qu'il n'est pas seul. D'autant qu'il découvre ou confirme la présence d'autres. Des alliés de circonstances. Pas forcément ceux qu'il a choisis... mais ceux qui vont aider, oh oui.
Robin, en pleine action malgré les blessures dues aux attaques. Jericho, qui forme des signes pour tenter d'avertir les autres de la présence de... démons ? Formidable, il ne manquait plus que cela. Et Sideways, qui a pu les rejoindre, et... Beast Boy ? Avec Flash ?
D'accord. Soit. D'accord.

Rachel parle, et les interpelle – les désigne, en fait.
Le petit frère, pour Damian Wayne. Les amis, pour Wally West et Garfield Logan. Les amoureux, pour Derek James et Joseph Wilson. Et lui...
Lui, le père ?

Clark fronce les sourcils, et réfléchit.

De quoi parle-t-elle ? De qui parle-t-elle ? De... des...
Ah. Oui. Sûrement.
D'elle ?
Est-ce que Rachel parle d'elle ? Les amis, avec Flash et Beast Boy, depuis la deuxième mouture des Titans... oui. Les amoureux, avec Sideways et Jericho ? Clark ne s'y intéresse guère, enfin aux ragots, mais... oui, il a cru entendre quelques allusions. Et... le père... ? Pour lui ?
Et bien, il s'était plus vu en grand frère, mais pourquoi p...

 « Hughn. »

Il grogne.
Il grogne soudain. Il grogne brutalement. Il grogne douloureusement.
Il grogne... car son esprit est agressé.

Par des pensées.

Les membres réguliers de la Justice League bénéficient d'un entraînement intensif avec J'Onn J'Onzz pour se protéger des attaques mentales. Clark y est assidu, notamment car il craint sincèrement que son corps soit possédé pour commettre des horreurs ; encore. Le spectre de Max Lord, leur ancien ami qui l'a manipulé, poussant ainsi Diana à le tuer, est encore très présent dans ses frayeurs.
Superman... sent, donc, des pensées ; des pensées qui veulent s'imposer à lui.

Des pensées...
Des pensées puissantes, et entêtantes.

J'en ai marre de tout ça... sauver le monde pour se faire cracher dessus à la première occasion... on en attend beaucoup trop de moi... ça me fatigue... j'abandonne ma femme, j'abandonne mon enfant et tout ça pour quoi... Je suis épuisé de toujours devoir porter secours à tout le monde sans la moindre reconnaissance... Tout le monde aime Clark, tout le monde déteste Superman. J'en ai marre... je suis fatigué... si fatigué... Et si je me LAISSAIS ALLER... juste un moment... et puis on verra... Je suis tellement FATIGUÉ...

Des pensées... qu'il n'arrive pas à repousser.
Des pensées qui s'installent. Des pensées qui s'imposent. Des pensées... qui ne sont pas éloignées des siennes, en fait.

Il est... fatigué, oui. Il est usé, même.
Il souffle. Il soupire. Il peine. Il... y pense. Il y pense en boucle. Il y pense tout le temps.
Il cède. Il n'en peut plus.
Il est fatigué. Il est... lassé. Il est soûlé. Il est...

Il n'a plus la force. De continuer. D'être debout, au moins.
Il s'assoit. Il soupire. Il souffle.
Il... étouffe un sanglot.

Il n'en peut plus. Il n'en peut plus de ses sacrifices – de ses drames, de ses pertes. Il n'en peut plus de cette usure, il n'en peut plus de devoir donner le change. Tout le monde... tout le monde attend tellement de lui...
D'être là. D'être bon. D'être présent. D'assurer. Toujours.
D'être... le meilleur.
Sinon... sinon quoi ? Sinon... tout. Sinon, ils le rejetteraient. Sinon, ils l'abandonneraient. Sinon, ils le fuiraient. Sinon, ils auraient peur de lui. Il doit...
Il doit être là, être bon, être présent et assurer. Il le doit, sinon... il n'a plus rien. Et il n'en peut plus.
Et il n'en veut plus.

Il en a assez. Il en a plus qu'assez. Il veut juste...
Que ça cesse. Que tout cesse.
Il veut dormir. Il veut se reposer. Il veut laisser la main. Il veut disparaître. Il veut que ça s'arrête.

Il veut que... ces épreuves s'arrêtent. Que ces défis s'arrêtent.
Il a assez fait, non ? Il a assez prouvé ? Il a assez donné.
Il a... il ne...

Il ne peut plus. Il n'en peut plus, de ces épreuves, de ces... tests...

 « Si les tests étaient simples... »

Il les entend, soudain. Aussi. Il l'entend. Également.
Ces mots. Cette voix.
Sa... sa voix.
Rapidement suivie d'une autre – la sienne. Les leurs. Les... leurs...

Il relève les yeux.
Au prix d'un effort infini. En y mettant une force qu'il ne pensait pas être si terrible.
Il relève les yeux.
Parce que, du plus profond de son inconscient, depuis la base de son subconscient... des mots reviennent. Des voix reviennent. Qui l'ont bercé depuis l'enfance. Qui l'ont accompagné à l'adolescence. Et qui... lui manquent tellement, à l'âge adulte.

Il les voit, alors.
Malgré la voix intérieure. Malgré les pensées toxiques. Malgré le manoir.
Il les voit. Et il les entend.

 « Si les tests étaient faciles... »

 « … ce ne serait pas des tests. »

Désolé, P'pa, pense-t-il alors. Pardon, M'man.
Je... oui.
Oui.
Oui !
Oui.
J'entends. J'écoute. Je comprends. J'agis.
Je suis... je ne suis pas comme ça. Je ne veux pas être comme ça. Je ne serai pas comme ça.
Je suis... ce n'est pas que je suis Superman, se dit-il. Ce n'est pas que je suis supérieur aux autres. Ce n'est pas que je suis différent. C'est que...
Je suis votre fils. Et je...
Et je refuse que Clark, votre fils, cède à ça. Je refuse que votre fils s'effondre. Je refuse...

Clark acquiesce et se redresse. Clark soupire et relève les yeux. Clark plisse les yeux... et se relève lui-même.
Parce qu'il refuse de s'effondrer, quand d'autres, et notamment des proches, ont besoin de lui.


 « Ce... n'est pas... ce qu'on fait... chez moi. »

Les pensées sont toujours là. Les pensées redoublement, même. Les pensées s'imposent, attaquent, forcent, le percent. Les pensées utilisent d'autres ressorts, visent désormais pleinement Lois et Jon. Les pensées évoquent même les Kryptoniens, les Kandoriens ; Kara. Jor et Lara. Ouh, terrain sensible.

Oui. Les pensées sont toujours là. Les pensées le minent. Les pensées... le font aller mal.
Oui. Mais...
Mais ce n'est pas parce que l'on va mal... que tout doit aller mal ; et qu'on ne peut rien faire.
C'est dur. C'est injuste. C'est difficile. Mais... mais ça en vaut la peine.

VOUUUUSH

Un puissant souffle glisse au cœur du manoir – alors qu'une forme rouge et bleue se projette, à super-vitesse. Vers le trône. Vers Rachel.
Vers elle.
Clark se précipite, et s'arrête devant elle. Il pose ses mains autour du trône, même si l'un des coudes est endommagé ; a été endommagé, quand elle l'a évoqué, lui, avec la figure du père. Intéressant.


 « Hey, Rachel... mmh, comment dit-on ? Je... suis navré, mais... je n'aime vraiment pas... ce que tu as fait de ce lieu. Ah. »

Sa voix est lente, calme ; mais moins douce que d'habitude. Son visage est fermé, aussi, déterminé.
La lutte demeure. La lutte continue, dans son esprit. La lutte éternelle.
Non pas du bien contre le mal – mais de soi, contre soi-même.

 « Mais... j'ai bien entendu, ce que tu as dit. J'ai bien senti... ce souffle terrible, qui s'est installé quand tu as évoqué... la figure du père.
J'admets... être surpris, mais... flatté, surtout. Cependant, je dois bien admettre que... rien de tout ceci ne me plaît. Alors, si tu évoques un tel rôle, je... crains de devoir l'assumer. Comme il le faut, à cet instant. »

Il acquiesce. L'air grave. L'air sûr. L'air décidé.
L'air... autoritaire.

 « Rachel... arrête tout de suite cette petite crise, et... file dans ta chambre !! En amenant toutes tes affaires, et en laissant tes petits copains tranquilles !
Allez... dans ta chambre, tu es punie !!! »

C'est... audacieux. C'est surprenant. C'est ambitieux.
C'est dangereux.
Mais... Clark pense que ça peut fonctionner ; un peu. Rachel a toujours manqué de la figure du père, et peut-être qu'en ce moment étrange, où elle semble soit possédée, soit hors d'elle-même, un tel discours peut fonctionner.
Peut-être... ou pas. Et si c'est la deuxième option... alors, Clark va en subir les conséquences ; sur lui. Pour lui.
… mais pas les autres, qui pourraient alors souffler.

Il est prêt à ça. Il est prêt pour ça. Il est prêt à tenir. Il est prêt à subir. Il est prêt... au défi.
Il est prêt... au test.
Car si c'était facile, hein...

(HJ/ Résumé rapide :
- Superman arrive, et grimace en découvrant Raven, ce qui lui brise le cœur ;
- Superman voit les autres, et apprécie leur présence ;
- Superman relève des indices sur Raven, qui l'interpelle ;
- Superman ne peut en parler, car il est pris par les pensées toxiques ;
- Superman peine et y cède, s'assoit et se laisse s'effondrer sous le poids de ces pensées, qui le hantent déjà en temps normal ;
- Cependant, du subconscient de Superman, montent des souvenirs : ceux de ses parents adoptifs, décédés, qui lui rappellent une leçon de vie ;
- Superman se reprend, n'arrive pas à repousser les pensées mais vit avec, fait avec ;
- Superman se précipite à super-vitesse vers le trône, et interpelle Rachel en essayant sur elle une autorité paternelle, avec le risque de prendre cher, mais en se disant que les autres pourraient alors souffler. /HJ)

Le dard décoché par le Jeune Prodige avait traversé la salle, filant vers sa cible. Malheureusement, même si le jeune héros clamait, et avait souvent prouvé ses dires, posséder une « visée parfaite », la surprise causée par l’inefficacité des portails de Sideways en ce lieu, ainsi que les blessures qu’il avait subit en tentant dans sa tentative d’esquive, avait dévié l’axe de son tir. Le dard avait filé à travers la salle, sans que rien ne l’arrête, pour se ficher sur le trône d’ébène duquel la demi-démone ne s’était toujours pas levée.
 
À présent, le Fils du Batman chutait dans les airs, il voyait les trois plumes restantes se diriger vers lui, de même que les aéro-disques entamaient, à l’autre bout de la salle, une courbure pour retourner à leurs propriétaires. Damian se préparait physiquement et mentalement à avoir à encaisser le l’impact de sa chute. Cela risquait d’être rude mais, considérant la situation actuelle, il ne pouvait pas s’autoriser à perdre connaissance ou même à être mit hors combat.
 
« Aargh !! » Cria-t-il lorsqu’il sentit quelque chose l’agripper par les épaules.
 
Un aigle au plumage vert était soudainement entré en scène. Plantant ses serres dans les épaules de Robin pour tenter de freiner sa chute. Le costume du Fils du Batman était conçu pour résister à toute sortes d’armes léthales et cela permit à Damian ne pas se faire perforer par les ergots de la formes animale adoptée par Beast Boy. Néanmoins, la pression qui était exercée sur ses épaules par les serres de son camarade était suffisamment intense pour lui arracher un cri de douleur. Il fallut à l’Héritier du Démon un effort de volonté important pour que sa main ne lâche pas le batarang Nth qu’il empoignait fermement. Et malheureusement, malgré les efforts du thérianthrope, ce fut à peine si la chute de Damian fut arrêtée et le poids de ce dernier les entraina tout deux jusqu’à atteindre le sol.
 
Le choc fut violent, pas autant qu’il ne l’aurait dû l’être, certes, mais il n’en restait pas moins douloureux. Le jeune héros serra les dents, encaissant les signaux de douleurs reçu par son cerveau avant de les écarter pour pouvoirs garder l’esprit claire. Il était cependant parfaitement capable de se rendre compte que les dégâts subis par son corps dans cette chute se feraient sentir dans les jours à venir. Néanmoins, il n’y avait rien qui pouvait l’empêcher de reprendre le combat. Guidé par les automatisme qu’il avait acquis à force d’entrainement, son corps s’était déjà relevé, prêt à l’action. Il accorda un rapide coup d’œil à son camarade de la JLAcademy pour s’assurer de son état.

 
 
« De toutes les créatures volantes de légendes dans lesquelles tu peux te transformer et c’est pour me rattraper que tu décides de te contenter d’un vulgaire aigle ? » Lui asséna-t-il d’un ton passablement énervé.
 
Passablement, car pour ceux qui connaissent bien Damian, celui-ci est capable de bien pire surtout après un échec. Dans sa bouche, le reproche qu’il avait fait à Beast Boy pourrait presque passer pour une tentative d’humour de sa part. Au moins, n’a-t-il pas tenté de l’humilier verbalement ou de le frapper. Sans doute sa façon de le remercier d’avoir tenter de le sauver.
 
« Je t’avertis, on va travailler ça à l’entrainement, thérianthrope. » promit-il, ce qui annonçait des sessions éprouvantes pour Garfield dans un avenir plus ou moins proche.
 
Le regard de Damian se reporta sur les plumes qui fondaient vers eux. Il était déjà prêt à bondir hors de leur trajectoire au dernier moment. Il espérait que si les trois projectiles s’écrasaient contre le sol, avoir l’opportunité de les éliminer toutes d’un coup. Son arme avait la capacité de les neutraliser, et il fallait qu’il en tire partie. Une fois cette gêne écartée, il pourrait chercher à trouver un moyen d’en finir avec cette situation… avant que Raven n’en arrive à faire quelque chose d’irréparable.
 
Cependant, malgré que la situation n’était pas idéale, son esprit n’était cependant pas aveugle à ce qui se passait autour de lui, dans le reste de la salle. Il avait été formé à, quelque soit la situation, conserver une vue d’ensemble de la bataille. Il ne pouvait peut-être pas en saisir tout les détails, il était conscient de l’emplacement de ses alliés et de ses ennemis… ainsi que de cette sensation viscérale qui ne l’avait pas quitté depuis qu’il avait pénétré dans la manoir que certaines choses échappaient à ses sens… une sensation qui n’avait fait que croitre depuis.
 
L’attention du Fils du Batman fut attirée par quelques gestes. Du coin de l’œil, il vit Jéricho effectuer une série de signes avec les mains. Familier de la langue des signes il n’eut que peu de difficultés à traduire le message de l’ancien Titans. Des démons ? Autours d’eux ? Cela pourrait expliquer bien des choses. Les ordres donnée par Raven, ou qui que ce soit qui la contrôle, alors que personne n’était présent.  Le fait qu’il avait la sensation qu’il y avait des présence qu’il ne pouvait percevoir… et de plus, c’était exactement le genre de compagnie à laquelle qu’il s’était attendu de trouver auprès d’une Raven sous l’influence de sa part la plus sombre.
 
Lorsque la demi-démone prit la parole, répondant aux paroles de Joey. L’un des effets inattendue fut que les plumes qui menaçaient jusqu’à présent Damian cessèrent d’être une menace… visiblement, elles avaient rempli leur office. Mais le jeune homme ne relâcha pas sa garde, son regard se promena autour de lui, chacun de ses sens scrutant la salle, vigilant au moindre signe, au moindre détails qui pourrait trahir la présence d’ennemi, qui pourrait révéler une faille à exploiter. Ce fut aussi à ce moment que ses aéros-disques le rejoignirent et qu’il les rangea.
 
« Gare thérianthrope. Le Hippie signale des hostiles nous entourant. Genres côté paternel du Cambion. » Chuchota Damian à Garfield. Il ne voulait pas risquer de parler trop fort au risque de donner l’alerte aux sbires de leur adversaire, mais au moins, maintenant, il avait une vague idée de quoi chercher. Il espérait que Beast Boy aurait quelque chose en stock pour aider à gérer la situation… ou au moins pour couvrir leurs arrières.
 
Alors que « Raven » désignait un par un les héros qui étaient venus comme les membres de sa « famille », Damian analysait la situation. Ils étaient tous enfermés dans la même pièce que Rachel. Cette dernière agissait, même parlait de façon assez étrange évoquant des détails sur ses proches sans sembler réellement les connaitre. Jéricho lui avait confirmé la présence d’éventuels adversaire invisible, ce qui venait confirmer certains de ses soupçons. Enfin, Sideways avait signalé qu’il y avait un problème concernant la dimension dans laquelle ils se trouvaient… comme quoi ils n’étaient plus dans le plan terrestre. Tout cela menait à une conclusion probable : ils avaient été attirés dans un piège, probablement dans le but d’attirer autant que possible les personnes qui pourraient vouloir sauver Raven. Probablement dans l’objectif d’éliminer sa « famille » sous ses yeux. Il n’était pas certain de sa théorie, mais les faits semblaient converger vers cette conclusion.
 
Il avait également noté certaines réactions de « Raven ». La sensation désagréable qui avait soudainement envahis la salle lorsque l’Homme d’Acier avait été qualifié de « père ». Ou ce moment où la demi-démone avait entrouvert les paupières quand elle avait évoqué « les amoureux ». Définitivement, le Jeune Prodige était convaincu qu’une autre entité se disputait le contrôle avec Raven… et il en doutait pas que si tel était le cas, le combat devait faire rage à l’intérieur. Il rechargea le lance-dard à son brassard gauche, juste au cas où. Il se tenait prêt à agir pour venir en soutien d’une éventuels initiatives des autres. Sa main se posa sur la poignée de sa lame. L’instant n’était pas encore venu de la dégainer, mais son instinct lui disait que l’heure approchait. En attendant, son contact le rassurait. Il n’était pas face à un ennemi qu’il pouvait se contenter de vaincre sur le champs de bataille, il était ici pour venir en aide à une amie, pour tenir une promesse et… il devait bien l’avouer qu’il ignorait encore comment y parvenir.
 
Le Fils du Batman continuait de scruter le visage de Raven, cherchant à confirmer son hypothèse. Soudainement une voix tonna, délivrant un simple ordre, alors que les paupières de la demi-démone se refermaient. Un souffle chaud emplit la salle, les enveloppant chacun d’entre eux. Un silence oppressant s’abat alors autour du groupe. La main du Jeune Prodige s’est resserrée sur la poignée de son arme. Toute cette situation commence à l’insupporter.
 
La fierté, l’orgueil, l’arrogance, l’hubris… tant de synonyme pour désigner la même chose, pour évoquer ce mal qui pousse les hommes autant à chercher à atteindre la grandeur qu’à la faute et à l’aveuglement tant ils sont certains de leur infaillibilité. Et tout les défauts de l’Héritier du Démon, il était sans le moindre doute possible le plus développé chez lui. Comment pouvait-il en être autrement d’ailleurs ? Une enfance passée à être traité comme le summum de l’évolution humaine, un processus d’eugénisme qui avait eut lieu dès sa conception dans l’objectif de lui faire atteindre la perfection, des années à se voir affirmer que sa destinée était de diriger l’humanité, à voir ses talents s’aiguiser dans tout les domaines, à considérer que l’échec ne faisait pas partie de sa nature… toute sa vie, Damian n’avait aspirer qu’à la perfection, toute sa vie, on lui avait apprit à dominer, à vaincre, à dépasser les attentes. Quoi d’étonnant qu’il fut si sensible à l’appel de l’orgueil ?
 
Les années auprès de son père, celles où il était devenu le Jeune Prodige, l’avait certes poussé à se remettre en question, à faire preuve d’avantage d’abnégation dans ses actions, mais il restait un être fier qui acceptait mal la possibilité de l’échec ou de la remise en question. En ce moment, il ne grandissait en lui un sentiment de dédain pour ses alliés. Superman, avec tout ses pouvoirs et pourtant dépourvut de la volonté de faire ce qui devait être fait. Jéricho, faible à ses yeux, et pourtant suffisamment stupide pour se lancer dans des situations qu’il se savait incapable à gérer. Beast Boy, possesseur d’un pouvoir des plus polyvalent mais dépourvut de la moindre capacité à l’utiliser de façon stratégique. Sideways qui avait encore une fois prouvé son « utilité » à peine quelques instants plus tôt. Et enfin Wally West, Speedster, ancien Titan et pourtant, il en semblait réduit à courir au hasard. Il avait du mépris pour eux et pour tout ceux qui le ralentissaient dans l’accomplissement de son destin. Ceux qui le limitaient avec leurs règles dépourvu de sens, ceux qui lui reprochaient de faire ce dont ils étaient incapables. Il ne faisait aucun doute qu’avec ses capacités, il s’en sortirait bien mieux seul. Qu’importait l’ennemi qui lui faisait face.
 
« S’en est assez. » déclara le Fils du Batman. « Ces petits jeux ne m’amusent plus. »
 
Dans seul geste, il sortit son épée de son fourreau. Frappant dans le vide autour de lui. Il sentait toujours les présences les entourant, ignorant leur position exact, il savait néanmoins qu’elles étaient proches. Bien qu’inconscient de la sombre influence qui était exercée sur son esprit et sur ceux de ses « compagnon », Damian n’était pas hommes à se laisser dicter ses actions.
 
Amplifier sa fierté pouvait certes le pousser à l’erreur, l’encourager à agir dans son coin sans considérations pour ses équipiers, sous-estimer ses adversaires… mais le maintenir dans l’inaction ? Lui faire perdre de vue son objectif ? Impossible. Car, si l’Héritier du Démon était fier jusqu’à la faute, il n’était pas vain pour autant. Cette fierté lui servait de moteur, l’empêchait de céder au désespoirs y compris dans les situations qui le dépassait complètement. Et surtout, cette fierté n’était pas dépourvue de raison. La fierté d’être le descendant du Chevalier Noir et de la Tête de Démon, d’être l’héritier du nom des Wayne et des al-Ghul, ne faisait que nourrir son désir de prouver qu’il en était digne. Mais surtout, si Damian était fier de ses innombrables talents, il l’était encore davantage de la façon dont il parvenait à en faire usage, des exploits qu’il parvenait à accomplir grâce à l’entrainement qu’il avait subit.
 
La lame qu’il brandissait était une simple épée de type occidentale, lame droite, garde large, un exemple typique d’épée médiévale. Mais ce qu’elle avait de particulier, c’est la substance dont elle était imbibée. De l’huile sainte, sacrée par les rites et prières des agents d’une entité divine supérieur. Quand le Jeune Prodige avait commencé à envisager la possibilité qu’il aurait à combattre Raven, il s’était préparé à la possibilité d’avoir à affronter des adversaires de nature démoniaques. Cela n’était certes pas la spécialités du Bat-clan, mais ce n’était pas non plus comme si l’éventualité avait été écarté. Les créatures des enfers possédaient certaines faiblesses, deux en particulier, la magie et le contact avec le divin. Pour le premier, c’était hors des capacités du Fils du Batman, encore plus avec l’entropie qui s’était emparé du Royaume de la Magie. Par contre, la seconde possibilité était peut-être davantage à sa portée, et ce même si Damian n’était pas très porté sur la religion. Comme tout les al-Ghul, il savait pertinemment que les anges, les démons, les dieux étaient une réalité dans ce monde, comme tout les al-Ghul, il croyait en l’existence d’une puissance supérieur qu’il respectait mais ne priait pas. En être réduit à quémander le soutien d’une entité divine était une preuve d’impuissance à ses yeux, un état de vulnérabilité dans lequel il refusait de se mettre, préférant faire confiance à ses compétences propres.
 
S’inspirant du dispositif qu’utilisait un autre allié de son père, Azraël, pour faire prendre feu à son épée sur commande, Damian avait imbibé son fourreau de l’huile sainte, de manière à y baigner sa lame. Contrairement au modèle originale, il n’y avait pas de dispositif pour enflammer l’huile, car l’Héritier du Démon préférait conserver l’huile aussi longtemps que possible sur sa lame, espérant rendre son contact insupportable aux éventuels engeances infernales… qu’ils soient visibles ou qu’ils se cachent dans les ombres, tangible ou trop lâche pour prendre forme physique, qu’importait. Peut-être que sa fierté prenait le pas sur son jugement, probablement aurait-il dût garder cette carte pour un moment mieux choisit… mais à ce moment, le jeune homme en avait cure. Il ne cherchait pas à combattre la « petite voix » dans son esprit, dont il avait à peine conscience. Il se tenait prêt à reprendre le combat, seul s’il le fallait… de préférence seule d’ailleurs.
 
L’attention de Damian fût attirée par une trainée rouge et bleu qui fila droit vers la demi-démone. L’Homme d’Acier s’était libéré de l’emprise du pouvoir qui avait tenté de le soumettre et file comme le vent pour faire face directement à Raven, pour lui parler, face à face. Les paroles de l’Ange Bleu de Métropolis arrachèrent un haussement de sourcils quelque peu dubitatif de la part de l’Héritier du Démon. Le soi-disant « Dernier Fils de Krypton » pensait réellement que ce genre de discours fonctionnerait ? Que la gronder comme une fillette aurait le moindre effet ? « Pathétique », pensa-t-il. Raven n’était pas le genre d’adversaire à abandonner facilement, pas plus qu’à se laisser contrôler aisément. Quoi qui parvienne à imposer sa volonté à la demi-démone, il faudrait plus que quelques paroles pour réussir à desserrer son emprise. Raven était peut-être l’une des rares personnes pour lequel Damian éprouvait un tant soit peu de respect ici. Même en ayant été possédé par un autre adversaire, il ne parvenait pas à la trouver faible. Elle l’avait toujours impressionné, que ce soit par sa force d’âme qui la poussait à combattre le destin qui lui avait été imposé, ou par la compassion et la compréhension qu’elle lui avait toujours montrée là ou les autres ne voyait en lui qu’un « sale gosse irrécupérable ».
 
Ce fut à ce moment que le déclic s’opéra chez le Jeune Prodige. Il agissait de façon inconsidérée, stupide. Certes, il conservait une suprême confiance en ses capacités, mais sa famille, les Titans, les Supersons… toutes les personnes qui constituaient ces entités, aussi exaspérant que leurs imperfections les rendaient, avaient prouvé une chose au Fils du Batman. Une équipe agissant de concert allait plus loin qu’un guerrier solitaire. Il se souvenait maintenant de la solitude qu’il ressentait quand il agissait seul, à sa guise. Quand les autres n’étaient pour lui que des outils sacrifiable pour l’accomplissement de sa destiné. Comment il s’était sentit soulagé la première fois qu’il s’était rendu compte que, s’il chutait, il y aurait quelqu’un pour le rattraper. Une série de flash lui revinrent en mémoire, s’y imposèrent même, celle du Batman de sa vision : tout puissant, invincible, terrifiant, d’une majesté terrible… et solitaire, évoluant seul dans un futur de cauchemar. Ayant sacrifié jusqu’à son âme pour accomplir la grandeur à laquelle il aspirait…voilà un destin qui pourrait l’attendre, et qui le terrifiait, s’il revenait à son ancien lui. 
 
« Non… je refuse. Je permettrai pas que tu apparaisses. » se murmurait-t-il à lui-même.
 
La confiance royale dont il irradiait encore quelques secondes auparavant sembla se fissurer. L’espace d’un instant, de la crainte fut même perceptible chez le Fils du Batman. Dans son esprit, il luttait pour reprendre le dessus, le dessus sur ses craintes, le dessus sur son orgueil. Il y avait trop en jeux pour qu’il laisse son hubris prendre le dessus sur son jugement. Fermant les yeux, se rendant vulnérable à la moindre attaque l’espace d’un instant, il força son esprit à se discipliner, à se concentrer sur la mission, sur ce qu’il fallait pour réussir. La fierté n’était plus ce qui irradiait de lui à présent, en acceptant de faire face à cette faiblesse, il laissait place à la détermination.
 
Finalement, la réponse lui vint. Il se retourna, faisant face aux autres héros présent dans cet endroit, vers la « famille » de la demi-démone. Cette dernière aurait été prête à se sacrifier corps et âmes pour chacun d’eux individuellement, de cela, il n’en doutait pas une seconde. Si ce qui contrôlait ses actions cherchait à ce point à les détruire, c’est qu’ils étaient la clé pour libérer le Cambion de son emprise, pour l’empêcher d’avoir les mains libre pour accomplir son plan, qu’importe ce que c’était. Probablement qu’il impliquait de tuer tout le monde s’il se référait à la vision que Raven lui avait montrée. Attaquer aveuglément et individuellement ne servirait à rien. Damian se dirigea donc vers les autres héros présents, les « amis » et les « amoureux » pour reprendre les termes utilisés plus tôt. Pendant que le « Père » retenait l’attention, profitant de l’hostilité qui existait à son encontre, le « petit frère » allait devoir faire en sorte que les autres agissent ensemble. À sa main, se trouvait toujours sa lame imbibé de l’huile sacrée, juste ce qu’il fallait pour gérer une créature démoniaque qui se ferait des idées.
 
« J’ignore ce qui vous possède en ce moment, j’ignore quels tours l’autre enfoiré qui se fait passer pour le Cambion nous a joué. Mais vous allez devoir vous rappeler la raison qui vous a fait venir ici et en vitesse si vous voulez aider Rachel. N’oubliez pas que nous sommes sa « famille » ! » déclara le Jeune Prodige sur un ton autoritaire. Il ne demandait pas aux autres de reprendre leurs esprits, il exigeait.
 
« En ce moment, Raven lutte pour reprendre le contrôle, et elle va avoir besoin qu’on se bouge pour lui offrir une opportunité ! De toute façon, soit elle revient, soit on meurt tous ! Beast Boy, tu te transforme en ce que tu veux, mais ça à intérêt à être assez inattendu pour que l’autre parasite ait besoin d’un moment pour procéder ce qui se passe. Jéricho, tu m’as dit qu’il y avait des cibles autours de nous, tu me fais le plaisir de les traquer pour qu'on les neutralise, hors de question qu’on les laisse peinard plus longtemps. Quant à toi Flash. » Damian s’interrompit pour lui lancer le batarang Nth. « Toute magie s’évapore au contact de ce métal. Alors tu vas utiliser ce gadget et ta vitesse pour assurer la protection du groupe. »
 
C’était presque un acte de foi que Damian faisait en confiant la seul chose qui le protégeait de la magie à l’Éclair Écarlate. Il était à présent vulnérable à n’importe quoi qui serait de nature magique. Mais les Speedster était peut-être le meilleur paris qu’il pouvait miser pour que cette protection s’étende au plus grand nombre. Ils n’avaient pas de sorcier avec eux, et dans la situation actuel, il n’était pas certains qu’ils auraient été utile, ce bout de métal était ce qu’ils pouvaient avoir de mieux, vue les circonstances, pour se protéger. Pour finir, Damian se tourna vers Sideways.
 
« Sideways, tu es le plus à même à comprendre à quoi on a affaire. Tu as dit qu’on était plus dans notre dimension. Est-ce que tu peux identifier la nature de la dimension dans laquelle nous sommes piégés et me donner toutes autres informations que tu puisses trouver ? » l’interrogea-t-il.
 
En ce moment, ils manquaient cruellement de données pour avoir une vision précise de leur situation. Tout ce que Damian faisait se basait sur de pure spéculation et ce n’était pas une base solide pour monter un plan de bataille. Sideways et Jéricho étaient les plus à même de lui fournir des informations supplémentaires et Jéricho était déjà requis pour identifier les ennemis qui se dissimulaient dans les ombres.
 
« Vous avez vos instructions, alors maintenant, soit vous vous exécutez, soit vous me contestez. Dans tout les cas, vous agissez ! » conclut-il
 
Les doigts du Jeune Prodige s’agrippèrent d’autant plus à la poigne de son épée. Il avait décidé de prendre les choses en main d’attirer l’attention des autres sur lui, et s’il fallait pour cela imposé son autorité par la force pour que les choses bougent, il était prêt à relever le défi.

[Hrp
- Malgré la tentative de rattrapage héroïque de Beast Boy, Damian a un contact violent avec le sol du manoir.
- Pendant que "Raven" parle, Damian analyse la situation présente, en conclut qu'ils sont dans un piège destiné à éliminer les proches de Raven. Il relève également le message de Joey.
- Se laisse influencer par la "petite voix", le pousse à agir dans son coin. Il utilise une épée imbibé d'huile sacré pour essayer d'éloigner les potentiels "démons invisibles" autour de lui et Beast Boy.
- Dirigé par sa fierté, il est prêt à agir dans son coin. Interrompu par l'action de Superman, cela lui laisse le temps de reprendre ses esprits. notamment en prenant conscience des risques que son orgueil lui fait courrir
- Se tourne vers le reste du groupe et décide de prendre les choses en mains. Donne des instructions à chaque membre du groupe et est prêt à avoir à affronter une opposition si nécessaire.
- les ordre: Wally reçoit le batarang Nth et a pour instruction d'assurer la protection de l'équipe. Beast Boy sert de Joker pour surprendre l'adversaire. Jéricho doit localiser les adversaires dissimuler et Sideways donner autant d'éléments que possible sur la nature de la dimension dans laquelle ils sont enfermés.]

« Ad Tenebrae »

[ Libre ]

Rachel a répondu que ce n'était pas Trigon qui était derrière tout ça. Wally voulait bien la croire, mais il doutait. Parce que la Rachel qu'il connaissait n'agissait pas comme ça. Pas en temps normal. Et elle était si puissante, avant tant d'emprise sur elle-même qu'il ne pouvait pas l'imaginer possédée. Son agresseur se ferait poutrer avant d'avoir eut l'envie de renforcer son emprise. Et pourtant... Et pourtant ce n'était pas Raven qui était là, devant eux. Et qui s'adressait à eux. Et il la voit bouger aussi, bizarrement. Comme si son esprit oscillait, n'était pas encore complètement emprisonné.

-Ah bah t'es pas comme Nightwing, t'hésite pas à changer de couleur de cheveux.

Flash fait de l'humour, à l'insu et sur le dos de ce pauvre Dick, mais il voulait détendre un peu la situation. Et peut-être faire ressurgir la vraie Rachel qui serait excédé par cet humour pas du tout en accord avec la gravité de la situation. Il veut se diriger vers Joey toujours à terre, mais... Mais il avise autre chose. Son estomac émet un grondement sourd et soudain...
La faim. La Faim.
La Faim qui dévore, qui annihile tout son passage. Qui pourrait pousser quelqu'un à dévorer le monde voir l'univers entier.
Et à la vitesse de la lumière dans son cas.

Une faim dangereuse, destructrice... Qui pour l'instant se reporte heureusement, ou pas, sur le corbeau qui vole toujours au-dessus d'eux. Corbeau qui n'était plus le compagnon de Raven à ses yeux, mais rien de moins qu'un poulet pas encore rôti mais qui risquerait de l'être bientôt. La Speedforce avait creusé dans son estomac, et la force qui le poussait à s'en prendre au volatile ne faisait qu’aggraver la situation. Seules les dernières paroles de Clark le ralentirent légèrement.
A moins que se ne soit qu'une impression.

Et voilà, il se prenait encore des réprimandes de Damian. Remarquez qu'il n'avait pas tort le petit Robin, il aurait pu faire mieux. Mais là, tout de suite, Beast Boy n'était pas d'humeur. Il n'acceptait pas les réprimandes de Robin. Parce que c'était SES pouvoirs qu'il critiquait. Si monsieur n'était pas content, alors il n'avait qu'à s'arranger pour en avoir. Ou se créer des supers-amures capable de voler avec l'argent des Wayne tient. Autant qu'il serve à ça puisqu'il ne peut pas éradiquer la pauvreté de Gotham.

-La prochaine fois je me changerais en tricératops tient !

Et puis zut, on parlait de ses pouvoirs. Il allait en faire ce qu'il voulait, puisque les autres n'étaient pas content de ce qu'il faisait. Il ne changerait même pas en tricératops pour que Damian teste leur peau très dure. Mais... Mais ce n'était pas gentil ça. Mais tant pis ça restait SES pouvoirs, il ferait ce qu'il aurait envie de faire avec. Mais une part de lui résistait encore, une petite voix pas encore complètement étouffée qui protestait. Lui rappelait qu'il était un héros et qu'il ne pouvait pas faire ça. Il ne pouvait pas abandonner les autres.
L'emprise faiblissait, grâce à l'épée de Damian.

L'onde psychique de Jericho le délivra finalement, quand il voit les flammes sur lui dans un premier temps, avant de reconnaître la créature qui s'attachait à lui. Avidement. Il la reconnaissait. Il l'avait déjà vue à Nanda Parbat, et il savait qu'il était. Mais si lui était-là alors... Alors il comprenait les paroles de Damian tout à l'heure. Et il regretta ses paroles... Tout en remarquant aussi que Damian n'avait aucun démon sur lui ou près de lui. Ce petit chiroptère alors, même les Sept Péchés Capitaux en personne ne voulait pas s'en prendre à lui !
Quoiqu'à bien compter... Ils n'en voyaient que 5.
Où sont les autres ?


Oh, oh c'était quoi ce gros machin plein de gras qui était apparu sur son dos ? Plus gros encore que Zbruh à qu'il avait arraché des plumes. Mais le truc juché sur ses épaules serait bien plus appétissant que le corbeau... S'il n'était pas aussi laid. Presque... Démoniaque. Ses souvenirs qui lui reviennent, la monstruosité qui se trouvait sur lui et la présence toute proche du batarang de Damian l'aise à comprendre, ou du moins à peu. Ces pensées ne venaient pas de lui. N'étaient pas lui. Jamais il ne devait laisser son corps, ses faiblesses et même ses besoins prendre le pas sur son devoir héroïque. Il n'était pas un ventre sur pattes ! Il était un héros !
Il était... Flash !

-Toi l'affreux, laisse Jericho tranquille !

Wally ramasse l'arme que lui avait lancé Robin et se jette vers le démon qui semble sur le point de s'en prendre à Joey. Le speedster se plaça devant son ami et frappe le démon plusieurs fois pour l'en l'éloigner. Puis puisant dans sa super-vitesse et prenant le risque de creuser encore plus le creux dans son estomac, il se dirige vers Derek et donne un coup dans le dos d'Envy avant de filer vers Sloth, frappant au centre de sa bouche grande ouverte.


Bon... Bon, il fallait qu'il surprenne l'entité. Qu'il la prenne au dépourvu. Le souci c'est que la chose qui habitait Rachel avait accès à ses souvenirs. Il ne pouvait pas prendre la forme d'un animal mythologique ou extraterrestre, elle savait qu'il en était capable. Il devait... Faire mieux. Faire plus surprenant. Ahurissant. Et soudain, il a une idée. Il se place devant Rachel et soudain... La magicienne voit l'impossible. L'improbable. Pendant quelques dizaines de secondes, Garfield pris la forme d'une créature complètement incongrue. Un mélange d'autres animaux existant bel et bien mais qui jamais, oh grand jamais, n'auraient dû être fusionnés ensemble.



Vous connaissez l'expression française, quand les poules auront des dents ? Eh bien voici son équivalent anglaise réalisée : Quand les cochons voleront.

[-Wally fais un commentaire sur les amoureux de Raven
-Puis, Gourmandise s'empare de lui et il s'en prend à Zbruh
-La réprimande de Superman le stoppe net, tant elle est incongrue
-Garfield est sous l'emprise de l'Avidité
-Mais les coups de mains de Damian, puis de Joey l'aide à s'en libérer
-Les visions induites par les pouvoirs de Joey l'en délivre
-Wally aurait pu avoir envie de manger Gluttony, mais il n'en n'a pas envie
-Il se sert du batarang de Damian pour repousser son démon et se rue vers Joey pour frapper Wrath avant de viser Envy et Sloth
-Garfield essaie de surprendre Rachel... En prenant la forme d'une créature totalement chimérique]

Ils ont tous répondu présents.
Comment pourrait-il en être autrement...
A deux doigts du Chaos, la frontière qui la sépare encore de sa forme démoniaque est mince... si mince. Comment ne pas en profiter. Comment ne pas envisager qu'il serait désormais si facile de la faire basculer du mauvais côté de la balance...
Alors sont-ils tous là, ou presque. Car l'un d'entre eux veille. Caché dans l'ombre... prêt à trahir à la première occasion.

Les Péchés Capitaux. Les frères démoniaques. Les frères de Rachel.

La faiblesse des êtres rassemblés ici sont leur force. Chacun sa croix. Chacun ses troubles. Chacun d'entre eux possède ses afflictions. Des émotions qu'ils refoulent plus ou moins consciemment.
Certaines sont liées à la situation présente, d'autres... sont plus profondément ancrées dans leurs âmes, dans leurs souvenirs, dans leurs... coeurs.

Et ils en profitent. Ils les exploitent avec toute la malveillance qui est la leur.
Après tout... ne sont ils pas des démons ? Les fils du puissant et effroyable Trigon, Seigneur actuel des Enfers. Alors... ils en ont le pouvoir mais, surtout, ils s'en font un devoir.
Un devoir de la faire sombrer. Et... tous ces héros aujourd'hui rassemblés, sont une opportunité trop belle, trop intéressante, que pour la laisser filer.

Superman est le premier à parvenir à se libérer de l'étreinte de Sloth. Ce dernier avait compté sur la lassitude du héros face aux nombreuses épreuves qu'il avait traversées ces derniers mois, pour l'enfoncer dans une léthargie de l'esprit, un engoncement des sentiments. La lassitude aurait pu s'y nicher avec une certaine pérennité. Hélas, c'était sous estimer la force de caractère de l'enfant de Krypton, dont la ténacité et l'esprit de dévotion envers ceux qu'il aime ne souffre d'aucune limite.

Il est nettement plus surprenant que Damian se soit libéré pratiquement en même temps que Superman. Un pâle sourire se dessine avec la furtivité de l'éclair sur les traits diaphanes de Rachel, bientôt remplacé par un léger froncement de sourcils de réprobation. Deux expressions qui semblent se confronter l'un à l'autre, s'opposer, comme si elles n'étaient pas issues de la même personne, bien que se manifestant sur un même visage.

Invisible au regard et aux sens, le frère démoniaque ne lâche pas Superman pour autant. Certes, il est parvenu à se défaire de ses pensées corruptrices et a filé tout droit vers sa grande soeur, mais ce n'est pas pour autant qu'il abandonne. Il y a toujours une faille à exploiter... surtout dans la mesure où aucun d'entre eux n'a encore compris à quoi il avait à faire.

Planté devant Rachel, Zbruh n'ayant pas bougé une plume, toujours perché sur son accoudoir, la jeune femme le laisse s'approcher d'elle sans le repousser ni se protéger d'une quelconque manière.
Paupières étroitement closes, elle le laisse déverser des paroles absurdes sans que la plus petite expression ne pare son visage, dont le menton est nonchalamment appuyé dans le creux de sa paume.

Lorsqu'il mentionne le souffle désagréable qui a balayé le Manoir à l'évocation du statut dont elle l'avait affublé quelques minutes plus tôt, la demi-démone ne réagit pas. Pourtant... elle aussi... l'a perçu. Et elle sait ce que cela signifie. La part caché au plus profond d'elle même sait ce que cela implique. Il va falloir faire vite. Très vite.

- Oh... Superman... Dit-elle d'une voix traînante une fois qu'il termine son petit laïus de cours de récréation.

- Tu n'as toujours pas compris... n'est-ce pas...

Question rhétorique, si l'on en juge le ton employé.
Avec une infinie lenteur, sans sembler représenter une quelconque menace, Rachel se lève de son trône pour la première fois depuis que le premier d'entre eux a foulé le sol du Manoir.

- Tout ça...Dit-elle d'une voix plate alors que son bras embrasse les lieux. ...ils te le doivent.

Elle descend une marche, puis une seconde, jusqu'à se retrouver nez à nez avec lui. Toute petite qu'elle est, leur différence de taille parait encore plus flagrante en cet instant.

- Te souviens-tu lorsque je t'ai aidé à Atlantis... lorsque je t'ai permis d'échapper à tes tourments... aux illusions qui polluaient ton esprit...

Sa voix est lente, calme, plate. Elle détache chaque mot comme si leur importance était vitale, était égale.

- J'ai du faire taire mes émotions pour le supporter. Pour te sauver. Pour sauver Green Lantern. C'est à cause de vous... si j'en suis là.

Deux paupières se matérialisent sur son front tandis qu'elle parle, mais restent pour l'heure comme les deux originelles, étroitement closes. A leur apparition, le visage de Rachel se durcit nettement, bien que le timbre de sa voix reste d'une étrange monotonie.

- Sais-tu ce que ça fait... Sais-tu la douleur que provoquent des centaines d'âmes tourmentées... Crois-tu que tu pourras le supporter...

A ces mots, une onde psychique percute Superman sans la moindre clémence ni la plus petite douceur. En un instant, Rachel projette dans son esprit ce qu'elle a ressenti, ce qu'elle a affronté alors qu'ils étaient sous l'eau aux prises avec Merlin.

Des hurlements déchirent son âme comme autant d'esprits affrontant leurs pires démons. Des pleurs à demi étouffés, des vociférations, la souffrance... le chagrin... partout, tout le temps, avec une force et un impact terrifiant pour la psyché. Rachel... y est habituée, dans une certaine mesure. Et elle a déjà bien du mal à le gérer au jour le jour. Alors... comment va réagir Superman qui n'a pas l'habitude d'un tel déferlement d'émotions, quand la jeune femme a du, à ce moment, faire taire ses émotions pour le supporter.

- Tout... est... de... ta... faute. Murmure t'elle d'une voix presque inaudible.

Elle le dépasse à pas lents, le laissant se battre avec les démons qu'elle vient de partager avec lui. Nous verrons si le "Père" arrive à s'en sortir.

Grâce à sa vitesse, Wally parvient à repousser les frères qui s'agrippaient encore au dos de Derek et Beast Boy, les libérant de l'étreinte malveillante du péché capital qui les assaillait. Le Batrang ne semble cependant pas avoir plus d'effet qu'une arme normale sur la fratrie démoniaque. Les vociférations et la bordée d'insultes qui passent la barrière de leurs lèvres, semblent cependant indiquer que les attaques de Flash ont non seulement porté, mais aussi causé des dégâts.

Cependant, les cinq frères présents ne sont pas disposés à retourner en Enfer. Car bien que leur influence soit brisée, chacun colle le héros qu'il a pris pour cible sans le lâcher d'une semelle.
Ils n'attaquent pas, restent à bonne distance, mais leurs quatre yeux d'un rouge flamboyant ne les quittent pas une seule seconde.

Rachel traverse le hall sans jeter un regard à quiconque et pour cause, ses paupières, bien qu'étant désormais au nombre de quatre, comme celles de sa fratrie, ne semblent toujours pas disposées à s'ouvrir.

Derek se tourne vers Damian, mais alors qu'il ouvre la bouche pour lui répondre, une énergie d'un rouge vibrant auréole son corps, provoquant une expression de surprise chez le héros qui se voit soudainement happé en direction de la jeune femme avec une force et une vitesse inouïe.

Elle marche. Tranquillement. Paisiblement. Comme elle aurait pu le faire si elle faisait une simple balade dans un parc. Derek est irrésistiblement attiré vers elle comme un aimant, lévitant à un mètre du sol. Un portail s'ouvre dans son dos. Il a vu ce que ça avait donné quand il avait tenté d'aider Damian un peu plus tôt, mais, par réflexe ou en une nouvelle tentative qu'il espère plus fructueuse, il tente un nouveau rift.

Sans succès.

Se reproduit alors le même phénomène que pour les plumes. Le portail s'ouvre bel et bien, mais Derek le traverse comme s'il ne s'agissait que d'un voile qui se déchire à son contact.

- J'éviterais si j'étais toi. Lance Rachel d'une voix aussi rigide qu'un morceau d'onyx, sans interrompre une avancée qui semble se diriger de plus en plus vers Joey, tout en levant l'index en direction de Wally. Qui sait ce qu'il pourrait se passer si tu tentais d'intervenir.

Le doute. L'un des pires fléaux que cette terre et les autres puissent porter.
Qu'ils n'oublient pas.
Qu'ils n'oublient surtout pas.
Elle les connait. Elle les connait tous... sans exception.
Rachel a parfaitement connaissance de la manière dont chacun peut réagir selon les situations.
Tout comme chacun ici connait la majorité de l'étendu de ses pouvoirs.
Alors... la mise en garde est posée et l'avertissement est clair.
Qui sait ce qu'il pourrait arriver à Derek si tu interviens... es-tu prêt à courir ce risque...

- Hey ! On n'a pas fini de s'amuser. Ta combi rouge m'irait très bien j'suis sûr. Lance Gluttony en se plaçant face à Wally, tout en passant une langue gourmande sur ses grosses lèvres charnues.

- N'y penses même pas mon gars Invective Greed à Beast Boy alors que plusieurs rayons d'énergie rougeoyante fusent de ses quatre prunelles, ciblant la créature verte totalement invraisemblable qui vole au-dessus de leurs têtes.

Derek, complètement immobilisé, les muscles tendus à leur paroxysme sous la pression exercée par la magie qui le compresse de toutes parts, parvient jusqu'à Rachel, qui est également arrivée à quelques pas de Joey.

- Dégage Warth. Assène t'elle d'une voix sourde.

- Fait chier ! Moi aussi je veux m'amuser putain !

D'un mouvement distrait du visage, sa soeur lui indique Damian comme s'il s'agissait du bibelot que l'on a laissé traîné dans un coin.
Il ne faut pas le redire deux fois au démon, qui se rue alors comme un boulet de canon sur le jeune garçon, visiblement bien décidé à lui causer un maximum de dégâts.

Sloth est resté près de Superman au cas où celui-ci se sortirait plus ou moins indemne de son expérience psychique du moment, tandis que Envy reste en retrait. Il fixe la scène d'un air intéressé, prêt à réagir pour aider l'un ou l'autre de ses frères démoniaques à la moindre alerte.

- Je savais que tu viendrais... Dit-elle d'une voix étonnamment douce alors que sa main se pose sur la joue du héros qui lévite à quelques centimètres du sol.

- Rachel... arrête... reprends-toi... Tu es plus forte que ça... Articule péniblement Derek alors que la pression exercée sur son organisme semble monter d'un cran et ne lui permet qu'à peine de s'exprimer audiblement.

Un délicat sourire se dessine sur le visage de Rachel.

- Comment trouve-tu ma dimension... toi qui es un expert en la matière. Je l'ai créée juste pour toi. Tes pouvoirs sont totalement inefficaces ici... plutôt réussi non...

Sa main se fige une fraction de seconde sur la joue du héros tandis que ses mâchoires se contractent tellement que son visage prend un tout autre aspect. Si ses quatre yeux étaient ouverts, il n'y aurait sans doute pas à s'y tromper.

Cela ne dure qu'un instant, avant qu'elle ne finisse par approcher son visage de son cou, tout en murmurant à son oreille une fois que le calme s'est à nouveau installé.

- Que croyais-tu Derek... que tu serais mon héros... que tu parviendrais à toi tout seul à me "sauver". Tu penses vraiment que quelqu'un comme moi peut s'intéresser à quelqu'un comme toi...

Alors qu'elle prononce ces derniers mots, un sourire se dessine sur son visage et sa main relâche sèchement la joue de Derek. Et... ses yeux s'ouvrent. Ses paupières mortelles s'agitent avec lenteur, tandis que celles appartenant à la démone ne bougent pas.
Deux prunelles d'un bleu intense se posent sur lui, alors qu'un voile d'une infinie tristesse les traverse. Cependant... tel l'orage qui gronde au loin, cet éclat de chagrin est bien vite remplacé par deux iris d'un noir de jais dans lesquels ne perce pas la plus petite lueur.

Les ténèbres. Rien que les ténèbres.

- Tu es pathétique... Lâche t'elle d'une voix sourde à Derek en se détournant de lui, alors que son regard se plante dans celui de Joey.

Il n'y a qu'un pas. Qu'un seul.

- Toi aussi... je savais que tu viendrais...

Le murmure est à peine audible, alors que ses bras s'enroulent autour des épaules du jeune homme. Son mouvement est lent, doux, tandis qu'elle l'attire dans ses bras et l'embrasse comme elle n'a sans doute jamais embrassé personne auparavant, même pas lui à vrai dire. Rachel se love ainsi contre lui sous le regard défaillant de Derek qui observe la scène sans rien pouvoir faire, et sans plus rien pouvoir dire, totalement tétanisé.

- Personne ne nous comprend... personne ne le pourra jamais... Il n'y a que moi pour te comprendre. Il n'y a que toi pour me comprendre. Tu es... le seul... Susurre t'elle à son oreille.

Elle ferme les paupières, son esprit s'infiltre dans le sien. C'est délicat, intrusif mais aucunement douloureux. Elle se transforme, elle le transforme. Le modèle selon l'image qu'elle souhaite, selon l'image dont elle a besoin. Elle cible, elle vise. Son énergie entre en résonnance avec la sienne alors que les prunelles de Joey, qui arboraient déjà un éclat de rubis depuis qu'il a pactisé avec Amy, s'illuminent d'une forte lueur carmin aussi brillante et rayonnante qu'un précieux bijoux sous les rayons du soleil.

- Ensemble... nous parviendrons à défaire Trigon. Alors... viens avec moi... sois avec moi... libère toi de tes entraves... ensemble nous règnerons sur les Enfers... Rejoins-moi...

Son visage s'enfouit dans le cou de Joey, alors que ses paupières s'ouvrent lentement, dans un seul mouvement, dévoilant quatre prunelles d'un rouge profond et intense.

- ...Amy.

¤¤¤

Informations de jeu générales (ordre chronologique) :

- Suite aux actions de Superman
Rachel se lève de son trône et se plante à son tour devant le héros, lui assénant d'une voix plate que tous les évènements actuels sont de son fait car elle a fait taire ses émotions à cause de lui, pour le sauver. Elle le percute d'une onde psychique pour qu'il vive et ressente à son tour tout ce qu'elle a affronté à Atlantis.
Attaque psychique empathique : degré de menace 8/10

- Suite aux actions de Joey
Le pacte avec Amy fonctionne. L'onde psychique de Joey parvient à révéler les frères démoniaques qui attaquent psychiquement les héros. La seconde porte psychique qui retient Amy saute lorsque Joey détruit le maillon qu'il avait consolidé. Rachel profite de cette ouverture pour embrasser Joey et le déstabiliser psychologiquement, détruisant la 3ème porte en s'adressant directement à Amy.
Levée des verrous psychiques d’Amy : destruction des 2nd et 3ème portes (état des verrous 2/5)

- Suite aux actions de Wally
Tous les héros sont libérés de l'emprise empathique des démons et il a évité un mauvais coup à Joey en s'attaquant à Warth.



Debrief de ce tour :
- Chaque héros a été pris pour cible par un frère démoniaque de Rachel, incarnant chacun un péché capital : Sloth pour Superman (Paresse), Gluttony pour Wally (Gourmandise), Greed pour Beast Boy (Avarice), Warth pour Joey et Amy (Colère), Envy pour Derek (Envie). Seul Damian semble ne pas avoir été ciblé par un frère.
- Rachel lance une corruption empathique sur Superman, se lève et traverse le hall d'un pas tranquille.
- Derek est attiré vers elle via une énergie mystique rouge. Il tente d'ouvrir un portail pour se défaire de l'emprise, mais le traverse comme un voile.
- Rachel met en garde Wally d'intervenir, prévenant que c'est Derek qui pourrait en payer le prix.
- Elle dégage Warth en arrivant près de Joey, celui-ci redirige sa colère vers Damian tandis que Greed attaque Beast Boy en produisant plusieurs traits d'énergie mystique via ses yeux démoniaques.
- Rachel apprend à Derek qu'elle a créé cette dimension dans le but de rendre ses pouvoirs inopérants.
- Après avoir été odieuse avec lui, elle le délaisse pour se diriger vers Joey qu'elle embrasse sous le nez de Derek.
- Rachel profite de la déstabilisation provoquée par le baiser qu'elle a offert à Joey pour murmurer une litanie magique et empathique ciblant directement Amy, pour qu'il brise de lui même les derniers sceaux qui le retiennent et la rejoigne pour abattre Trigon et devenir son bras droit en Enfers.


Attaque des démons :
Les frères font barrage entre Rachel/Joey/Derek et le reste de l'équipe. Chacun se dresse face à un héros pour l'empêcher d'intervenir.

Degré de la menace :
- Damian 8/10 (Warth)
- Beast Boy 7/10 (Greed)
- Wally 4/10. Tu vas être très difficile à toucher, par contre, si ça touche, ça va faire très mal en contrepartie (Gluttony)
- Superman 5/10. Si tu parviens à te sortir sans trop de dommages de l'attaque psychique de Rachel, si non rajouter +1 ou +2 selon l'état, je te fais confiance pour gérer ça avec logique (Sloth)
- Envy est en soutien et interviendra si l'un de ses frères est en difficulté (le degré de menace augmente à +2 pour le héros concerné)

Capacités et pouvoirs des démons :
Tous sont capables de manipuler l'énergie mystique avec différents effets (illusions complexes, explosions d'énergie qui s'extraient de leurs quatre yeux) et sont capables de bouleverser le degré d'entropie de vos corps (ils peuvent en augmenter le taux pour accélérer le vieillissement de vos cellules, cela fonctionne aussi sur les animaux).
Chacun dispose également d'attributs de corruption empathique liée à son péché capital

« Ad Tenebrae »

[ Libre ]

Il… ne s’y attendait pas.
Il ne s’attendait pas à ça. Il ne s’attendait pas à ces… mots. Ces paroles si dures, si froides, si violentes.
Si… justes.

Superman reste figé devant Rachel – devant les terribles paroles qu’elle lui assène.

Il ne peut pas bouger. Il ne peut plus. Il… ne sait plus.
Quoi dire. Quoi faire, surtout.
Les mots de Rachel vont et viennent dans son esprit. Une part de lui veut les contrer, les contester, les refuser – se défendre. Argumenter.
La part du journaliste. La part du penseur. La part de l’homme de débats. La part de l’homme d’idéaux.
La part… directement attaquée par l’attaque psychique.

« … »

Rien ne sort de sa bouche.
Il ouvre ses lèvres – et seul un cri silencieux s’échappe de ses lèvres, tandis qu’une douleur absolue s’infiltre dans son esprit, se glisse dans son cerveau, envahit ses pensées.
Les corrompt. Les possède. Les soumet.
Et le fait souffrir, oh oui.

Il se tient. Il en vient à… se tenir ; pour ne pas tomber. Pour ne pas s’effondrer.
Et pourquoi ? Et pourquoi faire cela ?
Pourquoi essayer, encore ? Pourquoi essayer de tenir ?
Pour quoi ?
Pour qui ?

Pour faire quoi ?
Pour faire comme avant ? Comme d’habitude ? Comme si souvent ?

Jouer au héros. Sauver des vies. Faire semblant.
Faire semblant de réussir. Faire semblant d’être un héros. Faire semblant… qu’il n’y a pas de conséquence ; que personne ne souffre, par sa faute. A cause de ses actes. A cause de ses actions.
A cause de son existence.

Les mots de Rachel résonnent dans son esprit.
Tout ça… ils le lui doivent.
Tout ce qu’ils vivent. Tout ce que vivent Joey, qui a déjà tant subi et perdu ; Damian, qui flirte si souvent avec l’ombre ; Garfield, qui se remet à peine du départ de Scott Free ; Derek, qui est enfoncé plus bas que terre ; Wally, qui a déjà perdu plus que quiconque et tient sur un fil.
Tout ce qu’ils vivent là… ils le lui doivent. A lui.

Rachel… aussi. Rachel, surtout.
Elle est changée. Elle est transformée. Elle est corrompue – elle s’est corrompue.
A cause de lui. Pour lui.
Pour l’aider. Pour le protéger. Pour le sauver… alors qu’il devait la sauver ; alors qu’il aurait dû la sauver.

Et non. Evidemment.
Il n’a pas été assez bon. Il n’a pas été assez fort. Il n’a pas réussi. Et eux…
Eux souffrent. A cause de lui.

Comme tous les autres.
Comme les Kandoriens, poussés à l’extrémisme aveugle car il n’a pas respecté sa promesse. Comme les Terriens, lassés de ses engagements et des attaques des Kryptoniens.
Comme Lois et Jon, qu’il a abandonnés. Comme… comme M’man et P’pa, qui… qui ne sont même plus…

Il n’a pas été assez bon. Et ses proches souffrent. Et les gens souffrent.
Par sa faute.

Il en prend conscience.

Il hurle.
Un hurlement silencieux, encore ; plus puissant, plus intense. Plus terrible.
L’émotion est brutale.
Un sentiment remonte du plus profond de son être – il n’est pas assez bon. Il n’est pas assez bien.

Il a échoué. Il… n’est pas à la hauteur.
Il n’y arrive pas.
A quoi bon, alors ? A quoi bon poursuivre ? Tout ce qu’il touche… tous ceux qu’il approche, qui s’approchent, ils…

Il fait du mal. Il leur fait du mal.
Il est… il créé…
Il est. Mauvais. Pour tout le monde.

Il s’effondre, alors. Il ne peut plus. Il n’y arrive plus. C’est trop. Trop lourd. Trop fort.
Il n’est… pas une figure christique, comme tant de gens le voient. Il n’y arrive pas. Il n’y arrivera pas.
A quoi bon, alors ?

Il s’effondre.

Il s’assoit.
Alors que Rachel s’avance, l’abandonne, le délaisse. Alors que Robin souffre. Alors que Wally tente d’aider. Alors que Derek peine. Alors que Rachel, encore, tente d’animer en Joseph le pire qu’il a en lui.
Superman s’assoit… car Clark Kent s’effondre.

C’est trop. Trop pour lui. Trop fort. Trop dur.
Il a essayé. Il a voulu. Il a échoué.
Il n’est pas assez bon, pas assez fort. Il n’est… qu’un gamin du Kansas. Un p’tit gars de Smallville. L’enfant de M’man et P’pa Kent – des gens biens, des gens bons. Trop limités, peut-être, pour la complexité de la vie. Trop limités, oui.
C’est trop.

Il ne peut pas. Il ne peut plus. Il ne veut plus.
L’attaque psychique est forte. Sloth est fort, aussi. Et lui… lui ne l’est pas assez.
Il a essayé. Il a voulu. Il a échoué.
Il est… il n’est que… il n’aurait pas dû arriver. Il n’aurait pas dû arriver ici. Il n’aurait pas dû naître – ses proches auraient été plus heureux.

Oui, il n’aurait pas dû n…

« Bonjour, mon fils. »

Une voix remonte.
Depuis les profondeurs de son inconscient. Depuis le cœur de son subconscient. Depuis l’essence de son esprit.
Un souvenir. Un moment. Un instant. Un échange. Une écoute.

La première fois. La première fois… qu’il a entendu sa voix. Cette voix.
Celle de…

Jor-El. Le scientifique. Le savant.
Qui a tenté de sauver Krypton. Qui a tout donné, pour sa planète… et sa famille. Qui a refusé les carcans de la tradition, par amour. Qui a rejeté l’ordre établi, pour ceux qu’il aimait – sur un monde qui refusait l’amour.
Qui a offert sa vie… pour celle de son descendant. De son héritier.
De son… fils.

Ses mots résonnent encore, et hantent l’esprit de Superman – alors que l’action de Joseph est lancée, et affaiblit l’attaque psychique.
Juste un peu. Juste un petit peu.
Juste ce qu’il faut… pour que cela remonte.

Accompagnement:

« Même si tu as été élevé comme un être humain… tu n’es pas l’un d’entre eux.
Ils peuvent être un grand peuple, Kal-El ; c’est ce qu’ils souhaitent. Il ne leur manque qu’une lumière, pour les éclairer dans les ombres.
Pour cette raison, parmi toutes les autres… pour leur capacité au bon et au bien.
Je t’envoie à eux.
Mon fils unique. »

Il frissonne. Il tremble.
Il souffle.
Il inspire. Il expire. Il entend. Il entend encore. Les mots… les mots de son père. Les mots de son véritable père – qu’il n’a jamais connu, hormis des enregistrements tellement frustrants mais tellement… inspirants.

M’man et P’pa, ils… ils l’ont aidé à forger Clark Kent, à créer le journaliste dévoué à la vérité et à la justice. Mais…
Jor-El, lui, il a… expliqué. Précisé. Offert, enfin, les informations dont il a toujours eu besoin.
Il a donné du sens, à sa vie. Il a donné un cadre. Et il a donné…
Oui. Une inspiration.

Il relève des yeux rongés par le trouble, la douleur, la peine – mais il les relève.
Il relève les yeux. Et il entend, encore.

Accompagnement:

« Tu donneras au peuple de la Terre un idéal à suivre.
Ils se rueront sur tes pas. Ils trébucheront. Ils tomberont, même.
Mais le moment venu… ils te rejoindront dans le soleil.
Le moment venu, tu les aideras à accomplir… des miracles. »

Il entend, encore. Il écoute.
Les mots, qui ont tout changé. Les mots, qui ont tout expliqué. Les mots, qui ont offert ce qu’il cherchait depuis toujours.
Une origine. Une histoire. Un avenir.
Un but.
Une mission.

Il acquiesce, lentement. Il… le sent, toujours.
L’action de Sloth. La violence des mots de Rachel. Leur impact sur lui, sur son esprit, sur son âme.
Il la sent. L’envie de ne rien faire. L’envie de tout lâcher. L’envie d’en finir. La lassitude. L’usure. La peine. La peur de faire mal, de mal faire ; de leur faire du mal.
Mais… mais il…

Ils trébuchent, il le sait ; et il est l’un des leurs. Il est l’un des leurs.
Lui aussi trébuche.
Jor-El avait tort – les Humains ne le rejoindront pas dans le Soleil, après avoir trébuché.
Ils y arriveront ensemble. Ils y parviendront ensemble.
Il est avec eux. Il est l’un des leurs. Il…

Il ne les abandonne pas. Il n’abandonne pas.

Il ne l’abandonne pas.
Rachel.
Elle a besoin d’aide – elle est perdue. Elle est troublée. Elle est corrompue. Elle a besoin d’aide.

Par… sa faute ? Oui, peut-être. Sûrement.
Qu’importe.
Le moment n’est pas au bilan, aux coupables, aux châtiments. Le moment est à l’aide.
Son amie a besoin d’aide. Rachel a besoin d’aide. Rachel trébuche, et lui…

VOUUUUUUUUUSHHH

Jor-El lui a donné une mission ; une voie.
Une foi.
Il est là. Il est là pour eux. Il est là, et…

Il arrive derrière elle, à super-vitesse. Malgré les dangers, les risques, et ce qu’il va lui arriver.
Il arrive derrière elle.

Et... il espère, alors.
Il espère avoir le temps. Il espère avoir l'opportunité. Il espère... qu'elle le laisse faire.
Il espère, que les prochains instants se passent ainsi.

Il espère pouvoir rester derrière elle.

Il espère pouvoir poser sa main sur son épaule – et parler.

« Je suis navré, Rachel. Je suis sincèrement désolé pour le mal que je t’ai causé, mais… je tiens à te le dire.
Pour tout ça. Pour tout ce qu’il se passe. Pour tout ce que tu fais.
Je…
Je te pardonne. »

Il espère dire cela... et il le fera.
Même si elle le repousse. Même si elle le rejette. Même si elle l'envoie au loin.
Il dira cela.
Même à voix basse. Même blessé. Même touché. Même marqué.

Superman dira ces mots, pour que Rachel les entende.
Parce qu’il croit en elle. Parce qu’il croit en eux.
Parce qu’il sera toujours là quand ils trébucheront… comme eux le sont quand lui trébuche.
Il est l’un des leurs ; et il n’en abandonnera jamais aucun.
Surtout pas elle.

(HJ/ Quelle intensité ! J’espère que mon audace va passer et ne va pas coûter trop cher, merci à Joey pour l’aide ! Résumé rapide :
- Superman est surpris par les mots de Rachel, et reste interdit ;
- Superman subit le contrecoup, commence à douter puis prend violemment l’attaque psychique, et ne peut rien faire ;
- Superman doute encore plus, peine et ses mauvaises pensées l’emportent ;
- Superman hurle silencieusement de frustration, de peur, de peine et de culpabilité ;
- Superman s’effondre et s’assoit, alors que tout s’emballe ;
- Superman sent qu’il glisse quand… l’aide psychique de Joey parvient à lever quelque peu l’attaque, et permet un souvenir de remonter : le discours de Jor-El, quand Superman a découvert son origine ;
- Les mots de Jor-El rappellent à Superman sa mission, sa foi, son sacerdoce ;
- Superman comprend qu’il ne doit pas juste guider les Humains vers le Soleil quand ils trébuchent, mais qu’il doit être avec eux, car lui aussi trébuche, pour arriver ensemble vers les miracles ;
- Superman repousse les pensées et la Paresse et part en super-vitesse ;
- Superman se place derrière Raven, et espère alors que les choses se passent comme il le veut ;
- Superman espère la toucher pour s’excuser et surtout lui dire qu’il la pardonne pour tout ce qu’elle fait ;
- Superman sait le risque qu’il prend, mais refuse d’abandonner quelqu’un qui trébuche :
- Même si Superman est rejeté, repoussé, blessé et propulsé en arrière, il dira ces mots, également à voix basse, pour que Rachel les entende. /HJ)

Quand il avait appliqué l’huile sainte dans son fourreau pour en imbiber sa lame, le Jeune Prodige ne s’était certainement pas attendu que cela aurait cet effet lorsqu’il la dégainerait. L’huile sur son épée chauffait, émettant une douce chaleur et scintillait d’une lueur inhabituel alors que le liquide saint réagissait à la présence d’êtres impie autour d’eux. Il la brandissait lorsque Superman paya le prix de son audace pour avoir confronté seul la Fille de Trigon. Il tenait encore fermement la garde lorsqu’il entraperçut aussi la part démoniaque de Raven se manifester davantage sous la forme d’une paire d’yeux supplémentaire, ou lorsque Zbruh se remit de l’assaut que lui avait fait subir l’Éclair Écarlate comme si de rien n’était. Il avait raffermi son emprise lorsqu’il s’était placé en position de combat dès l’instant où des démons apparurent, révélé par le pouvoir que Jéricho avait déchainé, visiblement à un prix prohibitif.
 
Cinq créatures des enfers firent leur apparition, tous différents les uns des autres, mais partageant le trait commun de disposer de deux paires d’yeux incandescent, la marque des créatures de Trigon le Terrible. Caractéristique qu’ils partageaient avec la fille de ce dernier. Chacun avait été accroché à l’un des héros présent… tous sauf lui. Le Fils du Batman ne se l’expliquait pas. Peut-être avait-il réussi à se débarrasser du sien lorsqu’il avait frappé dans le vide avec son épée, mais il ne se souvenait pas avoir rencontrer la moindre résistance en faisant cela.
 
Toujours est-il que les choses s’enchainèrent rapidement. Wally West, le troisième Flash, s’était élancé, tirant parti du batarang Nth que Damian lui avait confié pour se débarrasser des créatures qui tourmentaient ses alliés, et ce, avant même que le Jeune Prodige ait eut le temps de s’attaquer à un seul d’entre eux. Beast Boy s’était transformé en une espèce de cochon volant… pas réellement ce à quoi l’Héritier du Démon s’était attendu, mais techniquement le thérianthrope avait fait ce qu’il lui avait demandé. Le combat allait pouvoir reprendre, mais Raven avait également décidé de s’en mêler.
 
Après qu’elle ait neutraliser l’Homme d’Acier en s’attaquant directement à son esprit, en le rendant responsable de ce désastre pour éveiller sa culpabilité. La demi-démone s’éleva de son trône et s’en prit à Sideways, l’emprisonnant dans son emprise avant qu’il ne puisse communiquer la moindre information utile au Jeune Prodige. Prit de court, le Fils du Batman pesta car il n’avait rien put faire pour l’empêcher… et surtout il évoluait toujours dans ce champ de bataille sans le comprendre pleinement… et il détestait cela. Il n’aurait de toute manière pas même le loisir de tenter quoique ce soit car, déjà, les démons qui les avaient tourmentés reprenaient leur assaut, s’attaquant à nouveau à leurs victimes respectives.
 
L’être qui avait été envoyé pour se charger du cas de l’Héritier du Démon était une monstruosité à la peau sombre et a la musculature démesurée au point de le rendre aussi difforme que Bane lorsqu’il abusait de la substance appelée « Venin ». Qu’il s’agisse de sa masse proprement inhumaine, du fracas que le bruit de ses pas sur le sol produisait durant sa charge, du visage aux traits déformés par la fureur, à son regard incandescent promettant milles souffrances à ses ennemis… tout en cet être tenait du monstre pur et simple. Et tout dans son attitude trahissait un être violent et primaire. Le nom par lequel Raven l’avait appelé, Wrath, était approprié… la colère, l’un des péchés capitaux, probablement celui qui donnait des résultats les plus spectaculaire mais aussi les plus vain.
 
« Tst. Évidemment, j’ai droit au débile de la bande. » lâcha le jeune homme assez fort pour que son adversaire l’entende. Un sourire narquois sur le visage.
 
Il ne craignait pas son adversaire, il avait déjà affronté des adversaires de ce gabarit : Bane, Killer Croc, Amygalda, Solomon Grundy… il savait comment gérer ce genre d’ennemi. Supprimant les signaux de douleurs qui lui parvenait d’un peu partout de son corps malmené depuis le début de ces affrontements, et plus particulièrement de la plaie ouverte sur son épaule droite, il se concentra sur la tâche à accomplir. Les évènements autour de lui s’emblaient presque se dérouler au ralentit, alors qu’il laissait s’exprimer le sens du combat qu’il avait forgé durant toute ces années, ce moment où il se concentrait pleinement et totalement sur l’affrontement à venir. Son adversaire était puissant, s’il encaissait un seul coup de sa part, il perdait. Mais il semblait également davantage compter sur sa puissance physique que sur ses autres capacités, cela lui laissait de la marge. Sa main se porta à sa ceinture, trouvant immédiatement l’outil dont il aurait besoin pour vaincre ce mastodonte.
 
Le jeune homme chargea à son tour, comme s’il avait décidé d’également privilégier le choc frontale comme tactique. Cela paraissait fou, mais entrer dans le schéma de pensé de l’adversaire était le meilleur moyens de le tromper… et d’éviter qu’il change de tactique. Mais, à l’instant où la créature appelé Wrath initia le mouvement pour permettre à ses bras gargantuesque de s’écraser sur l’actuel Robin, ce dernier bondit dans les airs. Un saut qui lui permit non seulement de surprendre son adversaire mais aussi de passer dans son dos. Tirant parti que Wrath avait commencer à se baisser pour le frapper, son pied s’abattit droit sur le visage du démon pour s’en servir d’appuis. Un petit craquement sous sa bottine renforcée signala qu’il avait probablement cassé le nez de son opposant dans l’affaire.
 
Sans perdre un seul instant, Damian se propulsa à nouveau dans les airs, passant dans le dos de son adversaire, et jetant sur lui la dernière grenade de Mister Freeze dont il disposait encore. Wrath fut alors en grande partie recouvert d’une épaisse couche de glace qui l’immobilisa presque totalement. Sa course était stoppée nette, sa capacité à se mouvoir réduite à néant et, bien que la totalité de son corps de fut pas prisonnier, se libérer de cette gangue de glace exigerait de lui des efforts. Damian était venu préparer, il avait étudié les faiblesses connues des créatures des enfers. Il semblait qu’elle n'appréciait pas le froid, que pour la plupart d’entre eux, celui-ci affaiblissait leurs pouvoirs. Cependant, si les capacités cryogéniques des équipement conçut par Victor Fries demeuraient inégalées… cela restait de la simple glace dépourvut de toute capacités surnaturelle. Elle ne retiendrait donc la créature qu’un temps. Assez pour qu’il puisse s’en débarrasser, espérait silencieusement Damian.
 
Alors que le jeune héros atterrissait sur ses pieds, il pouvait déjà percevoir que Wrath se débattait déjà rageusement pour se libérer. Mais il restait pour l’instant prisonnier. La bataille continuait autour d’eux : L’Ange Bleu de Métropolis se remettait de l’attaque qu’il avait subit, sous la surveillance du créature apathique. L’actuel Flash était poursuivi par un être obèse. Beast Boy subissait un feu nourris de la part d’un des démons qui semblait plus posé que ses congénères, mais qui n’en maintenait par moins un tir anti-aériens constant en direction du changeforme. Et il se passait des choses décidément pas très catholiques du côté de Raven, Jéricho et Sideways. Malgré que le Jeune Prodige avait son propre combat à mener, il ignorait pas qu’un simple geste pouvait débloquer la situation.
 
« Que… JE VAIS TE BRISER TOUT LES OS POUR CELA !!! JE VAIS TE TRANSFORMER EN PANTIN DÉSARTICULÉ ET JE ME FERAI UN COLLIER AVEC CE QU’IL EN RESTERA !!!! » Hurla Wrath, ses yeux s’enflammant encore davantage sous l’effet de son ire.
 
Estimant qu’il avait encore un peu de temps devant lui, il mit une nouvelle fois la main dans l’un des compartiment de sa ceinture et jeta une poignée de billes en direction du démon s’en prenant à Beast Boy. Il s’agissait de grenades flash qui explosèrent pile face au démon, l’aveuglant complètement et laissant le champs libre à l’ancien Titan pour contre-attaquer. Sans perdre de temps, Damian ramena son attention à son propre combat. Son ennemi avait beau se démener, la glace autour de lui semblait tenir bon malgré quelques fissures qui commençaient à paraitre. Réajustant l’emprise qu’il avait sur la poignée de son arme, en comptant sur l’influence bénie que lui conférait l’huile sainte, Damian escomptait bien se débarrasser du démon avant qu’il ne puisse se libérer. Cependant la glace qui retenait ce pachyderme le protégeait également de ses attaques, il allait devoir le frapper sur une partie de son gargantuesque adversaire où ce dernier n’avait pas été congelé… comme sa nuque. Dans la seconde qui suivit, le jeune homme passait à l’attaque.
 
« Pas si vite toi ! »  fit une voix avant que Damian ne ressente un violent impact le percuté.
 
« Outch… » lâcha le jeune homme alors qu’il était emporté par ce nouvel adversaire.
 
Le dernier des démons qui les avait tourmentés, celui qui était rester en retraite en observant les combats. En voyant la situation de Wrath, il s’était décidé à intervenir. Se jetant sur le Fils du Batman, ils étaient à présent tout deux prirent dans une lutte qui les avait envoyés rouler quelques mètres plus loin. Celui-ci avait une apparence sauvage, presque bestiale, par rapport aux autres. Si sa silhouette restait humanoïde, son corps élancé semblait dégénéré d’une certaine manière, ses doigts se finissaient par des griffes, ses dents ressemblaient à des crocs et ses longs cheveux tombaient en une crinière sale et dépenaillé. Il était parvenu à tirer parti de sa taille plus grande et la surprise pour prendre l’ascendant dans la lutte l’opposant à un Robin pourtant combatif. Il cherchait à plaquer l’acolyte du Chevalier Noir au sol. Ses mains agrippant les poignets de Damian pour les immobiliser autant que possible, veillant à bien garder loin de lui l’épée du jeune al-Ghul. Dans ses quatre yeux, brillait une lueur mauvaise, ainsi qu’une convoitise pour ce que possédait son adversaire, tandis qu’un sourire ignoble déformait son visage avec une bouche trop grande pour être humaine.
 
« Et bien, et bien. Qu’avons-nous là ? Un petit oisillon qui se croit en mesure de voler dans les plumes des enfants de Trigon ? Amusant. » persiffla-t-il sur un ton moqueur.
 
Le Fils du Batman continuait de se démener, luttant avec la hargne qui lui était coutumière contre ce nouvel adversaire. Ses muscles étaient tendus sous l’effort qu’il déployait face à son opposant, cherchant à s’arracher à sa prise. Il avait été négligent en oubliant l’existence de cet ennemi. S’il n’avait pas tenté d’aider Beast Boy, peut-être aurait-il eut le temps d’abattre Wrath avant que celui-là ne vienne lui chercher des crosses. Est-ce qu’il venait de les qualifier d’enfants de Trigon ? L’information n’était cependant pas importante pour le moment, il fallait qu’il se débarrasse de lui au plus vite. Son adversaire commença à planter profondément ses griffes dans le poignet droits de Damian, tentant de lui faire lâcher son épée, mais les protections de son uniforme étaient trop solides pour qu’il ait la moindre chance. Les yeux du démons commencèrent soudain à s’illuminer d’une intense lueur intérieur.
 
« Je crois que je vais prendre ton épée, et ta ceinture… et gadgets l’Oisillon. Oh, et ton âme aussi, j’oubliais. » Fit le démon qui s’apprêtait à tirer une salve d’énergie avec ses yeux à bout portant.
 
« Tu m’en diras tant, le rebut. » répliqua Damian avec un rictus sur le visage.
 
Dans la lutte, il avait réussi à manœuvrer de manière à ce que son bras gauche se trouve dans un angle faisant face au visage de son ennemi. Sur une commande, la fléchette qui se trouvait dans son lance-dard fut expulsé et pénétra profondément dans l’œil supérieur droit du démon qui hurla de douleur. Sa prise s’étant relâché, le Fils du Batman contre-attaqua immédiatement, se libérant un pied qu’il utilisa pour repousser son adversaire d’un coup dans l’entrejambe, le forçant à le lâcher. Envy eut cependant assez de présence d’esprit et de réflexe pour s’écarter de la trajectoire de l’épée de Damian, s’épargnant ainsi la morsure de l’acier. Il tenta bien de profiter de l’ouverture pour frapper, mais ne récolta, pour fruit de ses efforts, que des entailles sur son torse lorsque Damian fit sortir les lames intégrées à son gantelet gauche.
 
Envy ne réfléchit alors pas, il canarda Damian avec ses trois yeux encore valide, du sang s’écoulant encore du quatrième. Le Fils du Batman dût à nouveau faire démonstration de sa capacité d’esquive et d’anticipation pour ne pas être blessé. Ce combat l’énervait, le frustrait. Il fallait qu’il trouve un moyen rapide de se débarrasser de cette nuisance, avant que son compère ne se libère. Peut-être que le venin paralysant qui se trouvait dans le dard finirait par l’affaiblir, mais il ignorait si son ennemi y était même sensible. Soudain, les tirs cessèrent lorsque Envy tourna la tête pour voir l’Homme d’Acier se faire brusquement projeter dans les airs après qu’il eut tenté de s’approcher de trop près de Raven. Damian y vit l’ouverture qu’il attendait, prenant ses appuis pour repartir à l’assaut, toutes lames dehors, il n’eut cependant pas l’occasion d’en tirer parti.
 
Sous l’effet des efforts et de la rage de Wrath, le démon se libéra de la gangue de glace qui le maintenait prisonnier. L’immense créature ne perdit pas de temps et se projeta vers Damian dont il attrapa le bras gauche et le souleva soudainement dans les airs. Alors que l’atmosphère les entourant se faisait plus pesante, le jeune homme se retrouva suspendu face à son premier adversaire qui comptait bien se venger.
 
« Tu vas souffrir !! » énonça Wrath avec un plaisir non dissimulé.
 
D’un coup, l’horizon de Damian ne fut plus que douleurs. Wrath utilisa tout la force à sa disposition pour exercer une pression telle qu’une série de sinistre craquements se firent entendre, suivit du hurlement de douleur du Jeune Prodige. Tout ce qui se trouvait dans la poigne du colosse se retrouvait broyer, ou volait en éclat. Les brassard en métal de Damian, le lance-dard, les lames qui y étaient accrochées, tout le matériel électronique… tout cela fut réduit en miettes, certains éclats allant se ficher profondément dans l’avant-bras du jeune homme, mais c’était le cadet de ses soucis. Ses os eux-mêmes ne purent résister à la force absolument monstrueuse de son ennemi, et les craquements entendu provenait d’eux.
 
« Ta rage est quelque chose qui me plait beaucoup… mais je vais prendre encore plus de plaisir à te réduire en charpie, morceau par morceau… »
 
Sa parole s’interrompit soudainement. Malgré la douleur qu’il ressentait, une douleur si intense qu’il était incapable de la conserver sous contrôle, d’en inhiber les signaux, il n’avait pas baissé sa garde, il n’avait pas lâcher son épée. Le temps d’une respiration, profitant que son ennemi parlait au lieu de l’achever, il avait réussi à rassembler assez de pensée cohérente et de volonté pour asséner un seul et unique coup. Ignorant les larmes coulant sur ses joues, ignorant le sang s’écoulant depuis les plaies de son bras, luttant contre la panique qu’il sentait naitre en lui et, surtout, contre la douleur qui le rendait presque aveugle à tout ce qui l’entourait… il avait frapper avec son épée. Un unique coup d’estoc qu’il enfonça profondément dans la gorge de son ennemi. Sa lame scintillait encore plus fort qu’auparavant alors que le sang impie du démon recouvrait le tranchant de l’épée. Sentant la prise de son adversaire se desserrer, Damian put reprendre ses esprits… assez pour voir le visage incrédule de Wrath.
 
« L'att...ar..dé ... de.. la ... bande. » articula-t-il difficilement.
 
Le corps de Wrath ne tarda pas à se métamorphoser en une immonde fumée noir qui se dispersa aux quatre vents, laissant une odeur de souffre et de mort dans son sillage. La disparition du corps de son ennemi libéra Damian qui tomba lourdement contre le sol. Le jeune héros dût serrer les dents pour étouffer un autre hurlement lorsque son bras fracturé toucha le sol du manoir à son tour. Les lames, normalement accrochées à son gants, tombèrent à leur tour sur le sol avec un tintement métallique. Le Fils du Batman cherchait à reprendre le contrôle sur son corps, le combat n’était pas terminé. Son esprit le forçait déjà à se relever. L’effort était ignoble à supporter, il avait l’impression qu’à chaque mouvement qu’il faisait, qu’à la plus petite secousse que ressentait son bras mutilé, d’être écorché vif. Mais il refusait d’abandonner.
 
« Sérieusement Wrath… il a fallut que tu te fasses avoir par un gamin dépourvu de pouvoir ? Je te garanti que tu n’as pas finis d’en entendre parler de celle-là. » se moqua Envy de son frère désormais banni, avant de retourner son attention vers Damian.
 
Envy ne laissa aucune chance à Damian. D’une salve d’énergie, il écarta la menace que représentait la lame. Puis, il s’approcha du Fils du Batman à qui il asséna un violent coup de pied pour le renvoyer au sol, veillant bien entendu, à ce que je jeune homme retombe sur son bras blessé.
 
« Même avec ta victoire sur ce balourd, tu penses réellement avoir la moindre chance ? » déclara-t-il en frappant à nouveau Damian « Je suis un démon, et toi un mortel. Pour citer un de mes frères, je suis au-dessus dans la pyramide alimentaire. »
 
À nouveau, Envy s’apprêta à frapper, mais il eut une intuition qui lui permit de s’écarter alors que le jeune homme dévoilait les lames intégrer dans sa mains droite. Malgré l’état de faiblesse dans lequel il se trouvait, Damian semblait encore prêt à se battre. Et Envy avait déjà put voir, et expérimenter, de ses yeux ce qu’il en coûtait de sous-estimer le Fils du Batman.
 
« Toujours envie de te battre ? Parfait, on verra si tu le gardera longtemps quand je t’aurai donné un avant-goût de ce qui t’attends à la maison, « petit frère ». » déclara-t-il en singeant la façon dont Raven avait qualifié le jeune homme quelques instants plus tôt.
 
Damian avait du mal à respirer. Était-ce à cause de la douleur qui envahissait son corps, que ses battements de cœurs étaient complètement frénétiques et irréguliers à cause de celle-ci ? Était-ce simplement parce que l’atmosphère de la pièce était plus pesante ? Plus oppressante ? Toujours est-il que ce que s’apprêtait de déchainer Envy était encore pire. Utilisant ses pouvoirs, le démon emprisonna l’esprit de Damian dans une illusion… une illusion représentant l’Enfer même, l’endroit dans lequel il escomptait bien ramener son ennemi de corps, peut-être, et d’âme, sûrement.
 
Les oreilles de Damian s’emplirent des gémissements et des hurlements des damnées, ses poumons de l’odeur du souffre et de la fumée. Partout autour de lui, ce n’était que souffrance, douleurs, désespoirs et désolation. Un paysage de cauchemar dans lesquels évoluaient démons et autres créatures à l’apparence plus horrible les unes que les autres. Alors que Damian cherchait autour de lui, il ne pouvait que se sentir impuissant, vulnérable en ce lieu de tourment. Du ciel, ne venait nulle lumière, seulement les ténèbres éternelles. Parmi les visages des damnés qu’il pouvait voir, certain d’entre eux lui rappelait furtivement ceux des gens qu’il aimait, prisonniers ici, comme lui, mais sans qu’ils ne puissent communiquer de quelques manière que ce soit. Quand il voulait bouger, il avait l’impression que chacun de ses os se disloquait sous l’effet de l’effort, envahissant son esprit de sensations de douleurs qu’il ne connaissait pas jusqu’à présent. Quand il voulait parler, il avait l’impression que son propre sang noyait sa gorge. Il entendait, au-dessus de tout cela, le rire d’Envy qui se tenait au-dessus de lui sous une ombre encore plus imposante qui les dominaient tout les deux.
 
À la grande surprise d’Envy, il semblait rester encore un peu de combattivité dans le jeune homme. Malgré qu’il était occupé à lui ravager l’esprit avec ses illusions. Malgré que son bras gauche n’était plus qu’une masse de chaire sanguinolente, il était parvenu à se remettre à genou. Mais les fait demeuraient cependant. Il se trouvait à la merci complète du démon qui lui faisait face. Il n’avait plus ni épée sainte, ni batarang Nth, ses seuls protections. Il avait un bras brisé et n’était même plus capable de se relever. Il n’avait plus d’équipement pour l’aider, ni pour le protéger. Il se sentait impuissant, inutile… plus que tout, il détestait cela. Il abhorrait l’idée qu’il ne serait pas en mesure d’accomplir sa promesse, qu’il ne pourrait pas aider son amie. Il sentait les larmes lui monter au visage en pensant qu’il avait même laisser tomber son père, toujours disparut, en ne pouvant continuer à protéger Gotham en son absence.
 
« AAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH !!!!! » finit-il par hurler.
 
Son cri se répercuta à nouveau dans la salle, mais cette fois, il ne s’agissait nullement de douleur. Il s’agissait d’un hurlement de rage, de frustration… mais surtout un hurlement de détresse. Sur ce coup, il ne pourrait pas s’en sortir seul. Il en était conscient.

[Hrp:
- Damian esquive la charge de Wrath et utilise sa dernière grenade de Freeze pour l'immobiliser (en reste zéro)
- Profite que son adversaire soit immobiliser pour aider Beast Boy en lançant une grenade flash pour aveugler Greed
- L'intervention d'Envy l'empêche d'achever Wrath, se libère de l'emprise d'Envy en lui plantant un dard paralysant dans l'oeil (le mj décidera si cela lui fera de l'effet ou non)
-Wrath se libère et brise le bras gauche de Damian 
- Damian parvient à planter son épée dans Wrath, le bannissant par la même occasion.
- Envy écarte l'épée de Damian d'un coup de salve d'énergie (Mj décide si l'épée est juste envoyé plus loin ou détruite)
- Envy maltraite Damian et enferme son esprit dans une illusion où il lui montre le sort qu'il lui réserve en enfer
- Damian, à la merci de son ennemi, finit par émettre un hurlement de détresse (si quelqu'un peut aider)]