Les comics que vous lisez en ce moment

Concernant le comics Green Lantern c'est vrai que c'était sympa de revoir des personnages disparu et Hal comme pilote de test. Le graphisme est particulier mais en tant qu'amateur d'avions rétro futuristes je n'ai pu qu'être in love du X-300


Et pour l'anneau qui reste au placard pendant le vol...comme dit Cowgirl c'est peut être une règle macho débile qu'il s'est mit tout seul de vouloir piloter sur Terre sans son anneau. Hal n'apprend jamais de çà: Que çà soit sa rencontre avec Sinestro, quand Cowgirl Rocket Man et Jordan ont été abattus et emprisonné au dessus de la Russie... chaque fois quelqu'un de normal retiendrais la leçon et prendrait son anneau cosmique avec lui pour éviter des problèmes. Mais je sais pas, peut être qu'il veux à chaque fois penser à son père qui n'avait pas la chance d'en avoir un, se confronter à sa peur? C'est pas anodin que son père soit mort dans un accident d'avion et qu'il se refuse a mettre son anneau à chaque fois, c'est une sorte...d'attitude suicidaire inconsciente

Oui, un défi permanent !

Sympa l'image de l'avion rétro-futuriste ! Si d'ailleurs, le sujet t'intéresse en comics la série Crash Ryan que j'avais chroniqué il y a de ça très longtemps est pour toi (il existe même une VF d'ailleurs).

Pour ma part, j'ai lu...


... soit le premier volume de l'Omnibus de Dark Horse Comics consacré aux aventures d'Indy publié justement chez Dark Horse (on laisse de côté les adaptations de Marvel [cf. ma dernière chronique]).


Que dire ? Sinon que le travail de Dark Horse Comics sur Indiana Jones est autrement plus sérieux et bien fini que celui que Marvel avait réalisé plus de 10 ans auparavant.

Ici, il s'agit de plusieurs mini-séries où Indiana Jones a un peu plus de place que le format 24 ou 48 pages pour une aventure pour vivre ses explorations !

La première mini-série est une excellente surprise. Il s'agit de "Indiana Jones and the Fate of Atlantis" qui est l'adaptation libre, en BD, de l'excellent jeu d'aventures portant le même nom et que je ne peux que vivement recommander aux fanas de retro-gaming d'aventure ! Ici, Indy est lancé sur la piste de l'Atlantide, tout comme les nazis qui pensent trouver là-bas une source d'énergie qui leur permettra de gagner la guerre... mais Indy a - heureusement - à ses côtés Sophia Hapgood, une ancienne archéologue reconvertie medium et qui prétend être en connexion directe avec un mage atlante !


Bref, vous l'aurez compris, on reprend la formule gagnante : une quête archéologique d'intérêt (l'Arche perdue, le Graal, l'Atlantide), des nazis qui pensent trouver un truc pour gagner la guerre, des archéologues sans scrupule (Belloq, Elsa, Steenhart dans la bédé), une jolie associée (Marion Ravenwood, Elsa Schneider, Sophia Hapgood)...

L'adaptation est signée pour le scénario William Messner-Loebs, Dan Barry et Mike Richardson. Le dessin est - quant à lui - assuré (de manière plutôt satisfaisante !) par Dan Barry.

Dans l'ensemble ça se lit vraiment plaisamment, même quand on connait bien le jeu-vidéo ! Le seul petit bémol que je pourrais émettre est que par moments on se perd un peu dans la quête, les scénaristes ayant voulu trop "coller" par moments au jeu mais sans forcément prendre toute la place nécessaire pour le faire ! Néanmoins, c'est un vrai bon comics d'Indiana Jones... et rien que ça c'est précieux !

La deuxième histoire - "Indiana Jones - Thunder in the Orient" - est un peu en dessous. Le scénario est de Dan Barry et les dessins de Dan Barry et Dan Spiegle. On y suit Indiana Jones et Sophia Hapgood (l'héroïne / médium de la précédente histoire) et un petit gamin indien à travers l'Asie pour retrouver le testament perdu de... Bouddha ! Ici, pas de nazis, mais des japonais qui souhaitent mettre la main sur cet artefact pour unifier l'ensemble de la communauté bouddhiste de la planète sous leur joug !


Ça se laisse lire et regarder mais l'intérêt va décroître sur la fin (à peu près quand Indy et Sophia arrivent à Shangri-La) et l'ultime fin va être un peu bâclée je trouve (comme souvent dans les adaptations des aventures d'Indy). Mais, ça reste quand même d'une facture agréable et les fans d'Indy y trouveront largement leur compte !

Dernière histoire de ce recueil, "Indiana Jones and the Arms of Gold" est signé Lee Marrs pour le scénario (l'excellente auteure de Stark's Quest que j'ai du chroniquer dans ces pages et sur lequel je ne dirai jamais assez de bien) et Leo Duranona aux dessins (avec un style peu commun dans les comics mais franchement sympa à regarder !). Ici, Indiana Jones va partir avec une collègue du Barnett College, une exilée d'Argentine, pour retrouver le frère de cette dernière, disparu suite à la découverte d'une statue aztèque en or...


Le début est haletant et conforme à ce que l'on peut attendre d'un Indiana Jones (de l'exploration, une carte dissimulée dans un manuscrit multicentenaire, des gens qui veulent s'emparer de l'artefact avant Jones...) mais la fin, là encore, sombre un peu dans la confusion...

En résumé, ce sont des comics d'Indiana Jones de qualité, tant au niveau graphique qu'au niveau scénaristique. Les fans y retrouveront l'ambiance des films (ainsi que Marcus Brody, omniprésent). Un problème récurrent en revanche : pas assez de numéros, pas assez de temps pour développer la phase d'explication du mythe et d'explorations préliminaires que l'on peut attendre d'une oeuvre avec Indiana Jones ! L'action tend - malheureusement - par moments à prendre le pas sur le reste (et notamment l'intelligibilité des mini-séries, ce qui est quand même un comble !).

A ma connaissance pas d'adaptation en VF et c'est bien dommage !

Avions rétro-futuristes, Seconde Guerre Mondiale, hum, tout cela m'a donné l'envie de relire...


... une série que j'avais bien apprécié et qui poursuit le revival des Blackhawks qui avait été initié par Howard Chaykin (bien qu'étant grande fan de l'oeuvre de Chaykin, je n'ai malheureusement jamais lu sa mini-série) sous la plume de Martin Pasko (décédé il y a deux jours pour la petite histoire, il avait notamment travaillé sur la série animée de Batman) à l'exception des trois derniers épisodes (scénarisés par Doug Moench) et sous les crayons du dessinateur Rick Burchett (qui a également travaillé sur le comics de la série animée de Batman, ce qui donne un aspect très dessin animé à la série).


Cette série commence au début de l'année 1948 et s'achève en mars 1950. Les Blackhawk, auréolés par leur action pendant la Seconde Guerre Mondiale, gèrent dorénavant une entreprise de transport aérien... qui sert en fait de couverture pour une sous-division de ce qui était en train de devenir la CIA.

Ils vont se retrouver ainsi à réaliser diverses missions secrètes pour renverser un sénateur corrompu qui veut passer à la moulinette les comics "subversifs" (ceci dit : il a existé une commission d'enquête sur la question et qui a conduit à la disparition des excellentes éditions EC COMICS), pour s'assurer que l'Italie fera le choix de la démocratie chrétienne et non pas du communisme lors d'élections "libres", pour faire capoter une opération de sabotage en Albanie diligentée par leurs homologues communistes, les "White Lions", dirigés par la fille d'un nazi pur jus...

... petit à petit d'ailleurs, les Blackhawks vont en avoir marre des magouilles de la CIA et se retrouver dans des missions suicide, visant à les évincer. Cela va être tout l'enjeu des épisodes 4 à 10, où comment un nazi recyclé va mettre au point un plan délirant pour "remplacer" les Hawks insoumis et rebelles !

On verra d'ailleurs que ce nazi finira très, très mal en se retrouvant grièvement blessé dans l'échoppe d'un tatoueur, rescapé de l'holocauste qui se trouve avoir quelques comptes à régler...

Enfin, le dernier arc de cette série prématurément arrêtée (n°13-15) nous montre les Hawks en tant que pilotes d'essai sur des appareils rétro-futuristes au sein d'une base secrète en Malaisie... qui semble attirer l'attention de soucoupes volantes !

On le voit bien, les Hawks en quelques épisodes se retrouvent dans tous les programmes secrets américains de l'après Seconde Guerre Mondiale : la naissance de la CIA, le maintien d'une contre-influence en Europe, incidemment Paperclip et l'exfiltration de criminels de guerre nazi ou Majestic 12 et le début des délires américains en matière d'UFOlogie !

Il s'agit, en outre, d'une série d'espionnage qui ne présente aucun élément super-héroïque et qui est complètement déconnectée du DC-verse. Dans une certaine mesure, elle me fait penser au travail qu'avait accompli - dans les années 90 - Marvel sur la série Nick Fury. Bref, c'est suffisamment rare pour pouvoir être souligné !


Si la série est axée sur Jan Prohaska, le reste de son équipe n'est pas en reste, notamment Lady Blackhawk qui est - dans cette série - une jeune femme borgne de Brooklyn et sympathisante communiste (enfin sur les principes, pas sur l'application Stalinienne de ces mêmes principes).

Nous avons, enfin, quelques scènes rares dans le monde des comics : Jan est un héros très branché sur la sexualité et qui présente - cela sera lourdement suggéré - une IST, les Blackhawks peuvent tuer de sang-froid quand il s'agit de suivre les ordres, ils s'adaptent mal mais quand même un peu aux consignes souvent dégoûtantes de la CIA, ils ne voient pas de différence fondamentale entre les ordres de leurs maîtres et les délires des russes...

Toutes ses raisons font que :

- en dépit du dessin cartoonesque, il s'agit réellement d'une série pour adultes (enfin pour "mature readers" comme les ricains disent)
- Howward Chaykin devrait clairement pas avoir honte du travail de Pasko / Burchett sur son revival
- ça n'a pas du tout marché et ça a été sabré au bout de 16 épisodes !

Pourtant, ça finissait vraiment de manière cool (bon j'ai pas lu le dernier épisode) avec une expérience d'enlèvement par les extra-terrestres du chef des Blackhawks !

Pas de VF, of course, mais un comics qui mérite - largement - le détour.

Merci pour cette revue ! J'avoue que jouer la Nathalie Reed comme Blackhawk m'aurait bien plu, j'en aurait fait une sorte de "Che Guevara" avec un bandeau de pirate . Mais Zinda avait l'avantage d'avoir une justification d'être à notre époque par le voyage temporel, intégrée aux Birds Of Prey dans les comics , un peu plus "comic relief" et sexy, légère quoi. Ce qui avec les comptes que j'avais à ce moment me permettait de jouer un personnage moins torturé ( même si on est vite rattrapé par ses habitudes je me suis vite mis à lui faire mal vivre son alcoolisme alors que dans les comics c'est quelque chose de festif et jamais vu négativement ) C'est plus fort que moi !

Je dois admettre qu'en comics je ne connaissais que Natalia Reed et que je me demandais, au début, en voyant ton personnage, "tiens, elle a récupéré un œil et est devenue blonde ?". En tout cas, ta Zinda est formidable !

Sinon, pas mal de retard sur les chroniques, donc on va tenter de les reprendre dans l'ordre avec...


... et plus exactement avec "The Chuckling Whatsit" de Richard Sala, publié en chapitre dans cette anthologie édité par les excellents Fantagraphic Books (Love & Rockets, Frank, l'intégrale Robert Crumb, Hate, Bitchy Bitch...).


J'ai découvert le travail du regretté Richard Sala (mort il y a grosso modo une dizaine de jours) un peu par hasard, à la faveur de quelques pages dans un recueil donné par Fantagraphics pour le Free Comic Book Day... et je dois admettre avoir été intriguée par son dessin qui mettait en scène des monstres extraordinaires (un peu à la Charles Burns...) mais dessinés comme dessinerait un illustrateur jeunesse (... pour les enfants).

J'ai pu choper ce TPB de près de 200 pages (publié en VF sous le titre "Un rire dans la nuit") et, après lecture (et re-lecture), j'ai beaucoup aimé !

L'argument de tout cela est presque accessoire : Broom, un journaliste freelance loser, se retrouve engagé pour tenir la rubrique astrologie du journal de la ville suite au décès du titulaire de la rubrique (ce qu'ignore Broom : le type a été sauvagement assassiné). Du coup, Broom va faire un petit tour chez son défunt prédécesseur pour tenter de lui pomper quelques thèmes astraux déjà rédigés... sauf qu'il tombe sur la jolie Abibail, une étudiante, qui tente - elle - de trouver le manuscrit du cher disparu consacré à Emile Jarnac, un artiste baisé de la caisse qui réalisait d'horribles figurines en cuir devenues cultes avant de se pendre...


... et de là, notre ami Broom va se retrouver - bien malgré lui - au cœur d'une enquête à la fois délirante, mortelle (la plupart des personnages finissent par mourir les uns après les autres, victimes du tueur de voyants ou d'un quelconque autre taré) et jamais maîtrisée (Broom, en fait, subit les événements plus qu'il ne les contrôle) où il croisera le chemin d'une voyante enturbannée (Miss Limbo), d'une société d'études historiques un peu chelou (avec l'inquiétant [et hirsute] Monsieur Warm), du masqué et implacable Mister Ixnay (une sorte d'Arsène Lupin), d'un tueur en série qui en veut aux voyants, d'une cheftaine borgne et débrouillarde, d'une jeune femme dérangée qui met un collant en spandex et un loup pour aller tuer encore d'autres personnes, d'une drôle de créature que l'on ne voit jamais et que l'on entend à travers un sac de jute (Oo) transporté par un assistant à la fois baraqué et limité...


Au bout de quelques chapitres, la lectrice que je suis doit admettre en même temps avoir totalement perdu le fil mais également en avoir plus grand chose à faire : car, la lectrice devient comme Broom, une véritable boule de flipper dans ce roman graphique d'ambiance qui nous renvoie à la fois à la littérature jeunesse mais également à une certaine forme d'épouvante un brin datée et rétro.

Richard Sala, je le disais, c'est un peu comme du Charles Burns mais avec le caractère malsain et réellement terrifiant en moins : avec Richard Sala, on joue à se faire peur et... c'est tellement bon !

Que dire, sinon que ça vaut largement le coup d’œil ?

Toujours en quête d'obscurité, de rareté et d’œuvres cultes et inachevées, j'ai lu...


... du très étrange Monsieur Al Columbia (scénario), illustré d'une manière presque architecturale (les couvertures sont magnifiques, d'ailleurs) par le très précis Ethan Persoff.

Si j'ignore tout du dessinateur, Al Columbia est un personnage devenu bien malgré lui "culte" de l'univers des comics. Assistant à 18 ans de Bill Sienkiewicz, Al Columbia a fait du travail de recherche sur le comics culte de Moore et Sienkiewicz, "Big Numbers" (un comics prétendument inspiré des travaux du mathématicien Mandelbraut sur les fractales... WTF ?), comics qui n'aura eu que deux épisodes (sur les 12 escomptés) avant que Moore et Sienkiewicz ne se brouillent (les crayonnés du 3 sont disponibles sur le net, d'ailleurs)...


... pourtant l'histoire n'aurait pas du s'arrêter là : comme on l'apprend dans le comics autobiographique "Alec" d'Eddie Campbell (le dessinateur de "From Hell"), Columbia avait repris la très lourde tâche d'illustrer la suite de "Big Numbers" (vu le travail de Sienkiewicz dessus [j'en tremble encore], on peut difficilement voir comment quelqu'un - qui que ce soit - pourrait prendre la suite...). Visiblement, Columbia avait souffert d'un grand manque de reconnaissance (sa contribution documentaire aux premiers épisodes ayant été - grosso modo - oublié des remerciements) et de problèmes personnels... la légende veut que Columbia ait détruit son propre travail sur le n°4 (qui était presque achevé) avant de disparaître des radars, limite à la cloche de bois... La légende (dixit Campbell) voudrait même que Moore ait retrouvé l'appart' de Columbia intégralement vide à l'exception d'un bout de planches de BD découpé, seul vestige de "Big Numbers" n°4 ^^ (cela aurait-il inspiré le travail de mémoire à partir de quelques cases dans le "David Boring" de Daniel Clowes ?).


Réalité manifestement magnifiée, dixit Columbia qui, au jour d'aujourd'hui, semble plutôt faire porter la responsabilité de l'échec de "Big Numbers" sur les épaules de Moore et Sienkiewicz (qui, bien que réconciliés, n'ont jamais retenté le coup ; Moore admettant lui-même le côté complètement irréaliste de la tâche qu'ils s'étaient donnés à accomplir)...

... bref, on l'aura compris, Al Columbia, c'est un nom qui intrigue et qui donne tout de suite envie d'en savoir plus.

Je suis tombée par hasard sur les deux (seuls) numéros de "The Pogostick" et - bien que l'histoire ne finisse pas - j'en suis sortie, de cette lecture, fortement impressionnée.

Audrey Grinfield qui - comme son nom ne l'indique pas - est un homme et le "héros" de notre histoire. Il ne cause pour ainsi dire jamais et la plupart de la narration est réalisée par un narrateur extérieur. C'est un petit monsieur qui travaille de nuit dans une manufacture de rivets et on a du mal à saisir quel est son travail exact. A vrai dire, il a été muté la nuit (où il est le seul employé présent) suite à un incident regrettable dans lequel il est sorti des toilettes en ayant oublié (c'est comme ça que c'est indiqué du moins) non seulement de fermer sa braguette mais surtout de rentrer son pénis.

Bref, Audrey est un drôle de loustic ! Le premier numéro expose son dur retour au travail (c'est un vrai psychopathe) et sa façon d'éviter l'humiliation du contact avec ses collègues en allant demander à être interné en hôpital psy. Le second (et dernier) numéro nous montre qu'Audrey est également un psychopathe capable de violences et de crises vraiment inquiétantes.

Une oeuvre que l'on pourrait qualifier de... clinique. Le dessin de Persoff, d'ailleurs, y aide pas mal. Une oeuvre peu aimable et qui commençait comme une véritable descente dans la psyché particulière de notre anti-héros, visiblement schizophrène et étranger à lui-même.


Là encore, comme "Big Numbers", le projet n'aurait-il pas été trop grand pour le monde des comics ? Il n'empêche que les deux numéros publiés frôlent la perfection et peuvent être qualifiés d’œuvres d'art à part entière.

Pas de VF, pas de réédition, mais ça vous l'aurez compris de vous-même !

Toujours dans la lecture de comics tirés du très riche catalogue de Fantagraphics, j'ai lu...


... soit les récits courts que Debbie Dreschler (qui, avant d'arrêter les comics, aura eu le temps de sortir un recueil - "The Summer of Love" - que j'avais bien apprécié à l'époque) pour narrer son adolescence marquée par les viols répétés qu'elle a subi de la part de son propre père.


Même si les histoires sont indépendantes les unes des autres (bien que la dernière histoire renvoie directement à la première, comme s'il s'agissait de briser un cercle vicieux et de "libérer" l'héroïne en refermant le livre), la plupart sont racontées par Lily, une adolescente en apparence sans histoire, qui se chamaille avec ses petites sœurs, qui a une meilleure amie - Claudia - avec qui elle aime passer du temps, qui fait ses devoirs, qui a une mère un peu dépressive et un père un peu lourd...

... qui la viole presque entre deux portes, alors que sa petite sœur Pearl est à côté en train de dormir, montrant une espèce de toute puissance de la part du père, une impuissance absolue de la part de Lily (qui pense que tout cela ne peut pas finir et ne finira jamais).


Le trait de Dreschler est lourd et pesant, la narration étouffante et immersive. Contrairement à l'extraordinaire "A Tale of One Bad Rat" de Bryan Talbot sur le même thème (également un chef d'oeuvre dont j'ai déjà dit tout le mal), on ne nous épargne rien ni aucun détail.

Et puis au-delà de la violence physique et tangible exercée par le père de Lily, notre héroïne est elle-même étouffée dans sa vie de tous les jours : quand elle reçoit son amie Claudia pour regarder les étoiles, son père profite que Claudia regarde au télescope le ciel pour toucher sa fille... façon de dire "Tu vois ? Je peux tout !".


Peut-être c'est ça le plus horrible dans cette BD (qui est autobiographique) : le fait que les viols subis par Lily finissent par envahir le moindre instant de sa vie (comme quand elle se maudit d'avoir oublié de ne pas traîner à la maison quand elle est seule avec son père)...

Si "A Tale of One Bad Rat" est l'histoire d'une jeune fille qui va se reconstruire après l'inceste, Lily - elle - est en plein dedans. Aussi la happy end de "A Tale of..." ne peut pas avoir lieu. A la place, nous avons la première histoire (quand le père de Lily l'abuse alors que Pearl, sa petite sœur, est dans la même pièce en train de dormir) racontée du point de vue de Pearl qui a lu ce qu'avait écrit Lily dans son journal et, qui, confrontée à l'horrible réalité, arrivera à mettre en oeuvre une stratégie de gamine maline pour "sauver" (provisoirement certainement) sa frangine...

... alors, oui, le père à la fin ne va pas en prison où est sa place, non, Lily a encore pas mal de chemin à faire pour s'en sortir mais, oui, il y a au moins ce petit geste de la sœur qui pourra à l'avenir - du haut de ses 13 ans - s'interposer...

Publié en VF par l'Association (qui publie aussi Julie Doucet, Jim Woodring), "Daddy's Girl" est un pur chef d'oeuvre dont la lecture est absolument recommandée.

Dans un autre registre, celui de la mélancolie et du spleen de jeunes gens un peu à côté de leurs pompes, voici...


... ou comment un tout jeune auteur de 17 ans va, à l'aide de mini-comics qu'au départ il photocopiait lui-même et tentait de vendre en dépôt dans les magasins de comics, marquer durablement l'histoire du comics indépendant.

Alors, ce sont les années 90, oui. Ces années n'ont pas été marquées que par l'émergence d'Image Comics et des niaiseries de Rob Liefeld (Attention ! Une chronique spéciale Rob Liefeld est en préparation) mais également par tout un tas de jeunes créateurs qui, à l'exemple de Dave Sim et de son "Cerebus" ou inspirés par les frères Hernandez et leur boulot sur "Love & Rockets", ont voulu faire du comics non super-héroïque, en noir et blanc et même - pour les plus fous - s'auto-éditer...

... certains n'auront eu qu'un succès d'estime avant de jeter l'éponge (RIP "Hepcats" de Martin Wagner, RIP "Greymatter" de Marcus et Adam Harwell, ...), d'autres auront mené à bout leur oeuvre avant d'aller faire autre chose (comme Teri S. Wood et son sublime "Wandering Star"), et enfin, quelques uns auront mené de très belles carrières (à l'instar de Jeff "Bones" Smith ou de Terry "Strangers in Paradise" Moore)...

... et à mon sens c'est le cas d'Adrian Tomine qui, au moins en France, a fait l'objet d'une édition quasi-complète de ses comics depuis 1997 !

Alors Tomine, ça vaut quoi ?

De ce que j'ai pu lire, il y a grosso modo plusieurs périodes dans l'Optic Nerve de Tomine...

A. Les mini-comics (1991-1994) [Optic Nerve (volume I) 1-7] :


Publiés en VF sous le titre "32 histoires" (Seuil), les mini-comics contiennent effectivement 32 histoires d'une seule page pour certaines, de 6 pages pour la plus longue...

... on y retrouve dans cet exercice périlleux (et d'autant plus périlleux qu'à l'époque Adrian Tomine n'est connu de personne et s'édite lui-même !) des rêves qu'il a fait (comme la fois où il a rêvé qu'il se faisait taper dessus avec son meilleur pote par des skateurs à poil... WTF ?), de son expérience professionnelle dans un restaurant (Seth, l'auteur canadien, a visiblement eu à peu près la même dans Palookaville n°2, de mémoire), de ses allergies (Tomine peut être tué par une cacahuète. Il en reparlera plus loin dans son oeuvre, d'ailleurs), de la fois où il est passé dans un talk-show idiot...

... au-delà de ce matériel biographique, on trouvera aussi une petite histoire sur la jeunesse de Jack Kerouac (et comment ce dernier a inventé "Dr. Sax"), des adaptations en quelques cases de plusieurs faits divers, des pages poético-mélancolique avec des gens qui prennent des trains pour quitter la ville...


... et plusieurs histoires (4 si ma mémoire est bonne) avec une "héroïne" (tout est relatif) récurrente, Amy qui traîne dans les cafés et les librairies la nuit pour combattre ses insomnies, Amy qui est un peu amoureuse de son meilleur amie, Amy qui retombe sur un mec qui avait le béguin pour elle au lycée...

Bref, Amy, c'est un peu tour à tour l'alter-ego de Tomine (il le dit lui-même) mais également son fantasme d'adolescent.

L'histoire peut-être la plus marquante du recueil est "Fumée", où comment une jeune femme qui en a marre de son connard de mec va lui écrire une lettre de rupture, la poster et... regretter de l'avoir fait.

La narration, à ce stade, de Tomine est efficace : peu de mots, peu de cases mais pas mal de choses exprimées là dedans. Le dessins s'améliore au fur et à mesure, pour prendre un style précis, un peu à la manière d'une ligne claire américaine (Daniel Clowes ? Chris Ware ? Jaime Hernandez ?).

B. Le début de la deuxième série (1995-1996) [Optic Nerve (volume II) 1-3] :


A force d'avoir tanné Chris Oliveros de Drawn & Quarterly (et au regard de l'extrême qualité - notamment - des deux derniers numéros du mini-comic), ce dernier va permettre à Tomine d'être publié et de ne se consacrer qu'à l'essentiel : faire un comic.

Le second volume (toujours en cours) d'Optic Nerve reprend - pour les premiers épisodes - la même formule : des histoires courtes (14 en 3 numéros). Ici, le ton est plus mélancolique que jamais et les histoires traitent essentiellement de solitude et de désarroi amoureux : le type qui n'arrive pas à cesser d'aimer son ex qui aimerait, elle, rester en bons termes ; l'usage du téléphone dans la relation à longue distance ; les petites annonces matrimoniales qui jouent un tour inquiétant à une jeune femme esseulée ; ou le dernier jour dans sa ville natale d'un jeune homme qui part - laissant copine et amie - à l'autre bout du pays pour une longue période (d'ailleurs les avions, les trains, chez Tomine sont souvent synonymes de scènes à la fois magnifiques et très tristes)...


C'est comme les premiers mini-comics mais en plus maîtrisé. La meilleure histoire du recueil est peut-être Dylan et Donovan mettant en scène deux adolescentes un peu renfermées emmenées par leur geek de père à la ComicCon de San Diego.

Deux éditions françaises existent : "Les yeux à vif" (Delcourt 1997) à éviter car elle est moins complète que "Insomnie et autres histoires" (Delcourt 2008).

C. Vers une narration plus ample (2004-2007) [Optic Nerve (volume II) 9-11] :


Je n'ai malheureusement jamais lu les épisodes 4 à 8 (édités par Delcourt sous le titre "Blonde Platine") mais Tomine va finir par faire une seule histoire (plus longue donc) par numéro. Dans l'arc composé des numéros 9, 10 et 11 (chez Delcourt sous le titre "Loin d'être parfait"), Tomine s'essaye enfin au roman graphique (et non plus à la nouvelle graphique voir au haïku graphique ^^). Le "héros", Ben Tanaka, est un américain d'origine japonaise qui exploite un cinéma (qui marche pas terrible et a des problèmes de sécurité) et sort avec Miko, une jeune femme qui - elle - travaille à l'organisation d'un festival du film américano-asiatique. Ils se disputent fréquemment, notamment en raison du fétichisme poussé de Tanaka pour les jeunes étudiantes blanches qui traînent sur les campus... passion qu'il partage avec sa meilleure amie, Alice, une étudiante attardée qui n'arrive pas à mettre un terme à ses études de peur de se retrouver toute seule...


... et puis, Miko va partir à l'autre bout du pays, à New-York, pour faire un stage de 4 mois (avec une scène à l'aéroport déchirante à souhait bien qu'étant toute en pudeur et en retenue : Dylan le chantait, "It takes a lot to laugh, it takes a train to cry"... visiblement, ça fonctionne aussi avec un avion). Et là, nos héros (Ben et Alice) vont s'effondrer petit à petit. Lui va vouloir draguer les minettes, tout en se posant un tas de question ; elle, elle va se faire virer de l'université...

... jusqu'au final apocalyptique, à New-York, qui donnera tout son sens au titre français "Loin d'être parfait" !

Bref, ni des salauds, ni des héros... juste des gens dans toute leur nudité et leur sincérité...


En résumé, Adrian Tomine est l'un des très grands créateurs actuels (bien que pas le plus prolifique) et vous pouvez acheter ou emprunter ses bouquins (qui sont souvent achetés par les médiathèques) les yeux fermés. C'est ce que je vous conseillerai de faire personnellement ^^

Dustin NGuyen, Renato Guedes, Carmine Di Giandomenico et Marco Failla accompagnent Tom Taylor sur un titre Digital First de DC Comics : DCeased : Hope At World's End.



L'idée est d'intercaler quelques moments des personnages DC sur la fin de la première saga DCeased, après la destruction de Metropolis et avant le départ de la Terre.
Le premier numéro se concentre sur Jimmy Olsen, qui doit survivre à l'infection au Daily Planet puis tenir face aux événements.
Ca se lit bien, mais ça n'est pas transcendant. J'ai été surpris d'arriver à la fin, avec beaucoup de pages, mais sans qu'elles racontent grand-chose. Bon, Tom Taylor livre un très bon portrait de Jimmy, aussi touchant que fin... et pas neuneu. Sa réaction aux événements, avec sa volonté de photographier, de compulser, de garder une trace de ceux qui sont partis ou vont partir, ça a du sens. Mais bon, ça reste assez simple, quand même.

Dustin Nguyen illustre ça dans son style, avec une approche un peu crade des infectés, ce qui fonctionne. Mais après Trevor Hairsine et Karl Mostert, c'est moins grandiose ou claquant.
Bref, un bon moment de vie, une bonne caractérisation, mais quelque chose de très simple, quand même. La saga ne vise pas forcément à faire plus, mais ça n'est pas indispensable.

Malgré le capital sympathie élevé de Jimmy, j'ai eu une grosse sensation de vide à la fin du numéro.
Un peu dommage.^^

Disons que ça acte que DCeased devient une saga marquante, qui peut se permettre de sortir des comics "anodins" parce qu'il est quasiment sûr que ça se vende.
Toutes proportions gardées, ça peut rappeler Civil War chez Marvel, où le succès a mené sur la fin de la publication à quantité de one-shots dont on se fichait (par exemple, la réaction du Caïd) mais qui allaient se vendre car il y avait le bon titre dessus.

Vu ainsi...
C'est à la fois extrêmement positif, car ça acte la force de la saga, comme tu dis.
Mais c'est un peu grinçant, également. Très marketing.
M'enfin, ça a toujours été comme ça, faut pas trop s'en faire.
Si on nous offre un peu plus souvent du OSEF comme Hope at World's End, de bonne facture malgré tout, je dis pas non.^^

En conséquence, la série vaut-elle la peine d'être lue ? De loin ça ressemble à un exercice de style décomplexé, ce qui n'est pas forcément gage de lecture intéressante hélas.

La série a de l'intérêt, je pense, si attachement émotionnel il y a eu dans DCeased.
Hope at World's End est vraiment une excroissance de la série-mère.
Telle quelle, à froid... c'est assez peu percutant.

Oui, c'est clairement une annexe. C'est d'ailleurs pour cela qu'elle ne sort que sous format numérique.

Pffou, c'est toujours super bon.
Tom Taylor livre un récit super intense et dynamique. Il réussit à me faire aimer ces nouveaux personnages, et je tremble pour eux, au point d'être touché quand le pire arrive. L'auteur assume clairement sa volonté de "tout tenter", d'oser "tout", quitte à tuer les personnages qu'on pense intouchables. Bon, on peut clairement douter que Deadshot, Harley ou Boomerang meurent, mais... bon. Les deux morts, là, je ne m'y attendais pas.
Et le cliffhanger encore moins.
Un choix de Big Bad très surprenant... s'il l'est vraiment. J'imagine mal

Spoiler:

Tout s'accélère, alors que l'action n'était pas retombée. Je reste très, très fan de cette série. Bruno Redondo livre des planches magnifiques, dans un style clair et dynamique que j'adore.

J'aime beaucoup.
Beaucoup, beaucoup, beaucoup. Vivement la suite.

Numéro bizarre.
C'est sûrement parce que le précédent est une lecture qui date, évidemment, mais je trouve que les transitions ne sont pas fluides. On commence par Aquaman qui attaque Ocean Master car il pense qu'Orm a enlevé sa fille, Andy. Mais Orm se présente comme innocent, Aquaman le croit et continue à chercher. Les dieux océaniques hésitent à aider, Aqualad est rongé par l'inquiétude et en vient à

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Alors que, bien évidemment, c'est

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Bon, ça se lit plutôt bien, mais les transitions sont brutales. Kelly Sue DeConnick a de bonnes idées, plusieurs scènes sont bonnes, notamment avec Aqualad. Mais pff, ça part un peu dans tous les sens, et ça saute du coq à l'âne.
Robson Rocha livre de très belles planches, le graphisme est vraiment superbe. La série demeure plaisante, mais on est sur un moment moins bon. Je suis curieux de la suite.

Depuis le temps que j'avais dit que je ferai une chronique sur Rob Liefeld, voilà que ce jour maudit des Dieux est arrivé car j'ai lu...


... mais pour comprendre et appréhender le phénomène "Youngblood" et son engouement, il faut appréhender et comprendre les concepts "Image" et "Rob Liefeld".


En premier lieu : "Image" a constitué au tout début des années 90 (Youngblood n°1 a d'ailleurs été la première publication de cet éditeur) un immense espoir pour les auteurs qui souhaitaient 1) faire du super-héros 2) vendre leur super-héros en masse 3) conserver leurs droits d'auteur sur leur création (notamment sur les droits moraux).

En effet, la fin des années 80 et le début des années 90 ont eu leur lot de super-stars du comic-book comme Todd McFarlane (avec son travail remarqué sur Spiderman) ou Rob Liefeld (avec son travail remarqué sur New Mutants et X-Force). Pour autant, ces créateurs avaient pas envie de se faire arnaquer comme les créateurs de Superman ou comme Jack Kirby. Ils avaient du voir également la valeur des deals que l'on pouvait faire avec DC Comics (comme Alan Moore leur en aura peut-être touché deux mots au sujet du "deal" DC Comics / Watchmen). Mais ils ne voulaient pas pour autant devenir pauvres ou invisibles (donc l'auto-édition façon indépendants ou small press, non merci !).


Du coup, ils ont claqué en masse la porte de DC ou de Marvel pour aller faire Image.

Image, c'est quoi alors ? C'est un regroupement de studios (comme Wildstorm [Jim Lee], Top Cow [Marc Silvestri], ...) qui demeurent indépendants (et qui surtout conservent la propriété intellectuelle de leurs créations respectives !) qui utilisent des personnages intervenant dans un verse commun (ainsi Chapel [Youngblood] a un compte à régler avec Spawn, le Savage Dragon se frite avec des Youngblood, ...). En gros c'est un peu comme si Marvel ou DC n'utilisaient que des personnages - interagissant ensemble - appartenant à leurs créateurs, permettant à ces derniers de les reprendre (et de s'opposer à des rééditions ultérieures) en cas de conflit (ce qui fera que, par exemple, pendant des années les épisodes de Spawn impliquant des personnages créés par Neil Gaiman ou par Dave Sim n'ont pu être réimprimés).

Et Image a marché du tonnerre (par la suite Image développera une offre très intéressante de comics de créateur [Image publiera Strangers in Paradise, Bone, A Distant Soil, ...]). Il faut dire que les 7 fondateurs étaient les plus grandes stars de l'époque. Mais jugez plutôt, dans l'ordre décroissant d'intérêt que je leur porte :

- Todd McFarlane avec son impeccable Spawn dont je recommande vivement la lecture
- Jim Lee avec son parfois un brin confus et guère original WildC.A.T.S. qui est souvent sympa à lire (sur le label Wildstorm, je préfère quand même Gen13 mais bon...)
- Jim Valentino avec son rafraîchissant (enfin autant que puisse être rafraîchissant un comics où le héros casse des colonnes vertébrales pour prévenir toute récidive chez les malfrats) Shadowhawk
- Erik Larsen et son malin Savage Dragon que je ne connais pas aussi bien que j'aimerai le connaître
- Marc Silvestri et son Cyber-Force que je n'ai jamais réellement lu
- Whilce Portacio et son Wetworks dont tout le monde dit du bien mais que je n'ai jamais lu...

- ... et bien sur Rob Liefeld et son Youngblood !

Nous en arrivons à un point où il faut parler de Rob Liefeld et du scénariste et dessinateur qu'il est.


Nombreux (et drôles) sont les articles sur le net traitant de l'incapacité de Liefeld a dessiné (pèle-mêle) des pieds, des armes à feu, des décors, des cheveux, des femmes anatomiquement correctes, des hommes également anatomiquement corrects, des gens qui n'auraient pas un million de petits pochons autour de la jambe ou de la ceinture, des choses en mouvement, des choses statiques, ...

Je vous renvoie - notamment - à cette compilation des 40 pires dessins de Rob Liefeld à la fois drôle et pédagogique.

Et c'est vrai que Liefeld c'est quand même relativement moche. Néanmoins, ce n'est pas le pire. Car après tout c'est son "style" et cela peut tout à fait être un parti pris graphique. Et les partis pris graphiques, hein, c'est très subjectif !

Bref, avec toute l'indulgence de la terre, on peut peut être formuler l'idée un peu saugrenue selon laquelle Rob Liefeld, c'est un style graphique qui peut diviser comme celui d'un Bill Sienkiewicz ou d'un Jae Lee.

Mouais.

Le pire, ce sont quand même les scénarios de Rob Liefeld : confus et convenus, faisant intervenir une multitude de personnages relativement interchangeables et souvent (sinon toujours) pompés sur des personnages d'autres verses préexistants, nécessitant la lecture (et l'achat) de tout un tas d'autres séries inintéressantes, sans début ni fin réels...

... d'ailleurs, les épisodes qui ne sont pas scénarisés par Liefeld sont quand même nettement meilleurs !

Ceci étant, c'est quoi Youngblood et qu'est ce que ça vaut ?

Tout d'abord sur ce que j'ai lu, on retrouve Rob Liefeld partout (scénario / dessin) sauf sur :

- le n°5 (volume I) qui est (mal) dessiné par Chap Yaep
- le n°9 (volume I) qui est (plutôt bien) dessiné et (pas trop mal) scénarisé par Jim Valentino
- les n°1-5 (volume II) qui est (essentiellement) scénarisé par Eric Stephenson et (essentiellement) dessiné par Roger Cruz : d'ailleurs, ce sont les "meilleurs" épisodes du lot

De tête et de ce que j'ai compris, "Youngblood" - à la base - devait être une mini-série mettant en scène des super-héros à la solde du gouvernement des USA et montrer leur impact dans un monde réel que ce soit dans des interventions sur le terrain (ils vont d'ailleurs s'attaquer à Saddam Hussein et l'un des Youngblood - le psychopathe Psi-Fire va même pousser le dictateur au suicide) ou dans des interventions dans les médias (ils s'intéressent énormément à leur image).

Pourquoi pas, d'ailleurs ?


Le concept était aussi de mettre en scène deux équipes : l'une s'occupant des missions sur le territoire américain (dirigée par Shaft que l'on peut résumer comme étant Hawkeye en roux [Red Hawkeye ? Hawkeye Red ?] et qui partage - comme par magie - pas mal de traits physiques avec Rob Liefeld), l'autre dans le reste du monde (dirigée par Sentinel). D'ailleurs, les histoires devaient être séparées (ce qui a été fait sur les deux premiers épisodes).

Pourquoi pas, là encore...

... sauf que :

- l'équipe comporte genre 15 personnages que l'on ne voit pour ainsi dire jamais. Par exemple la gymnaste russe Vogue (Black Widow ?) qui est un membre récurrent doit dire deux phrases en 10 épisodes...
- quand Rob commence une histoire (comme dans le n°1 où l'équipe de Sentinel explose la tête à Saddam pendant que l'équipe de Shaft se bat contre une parodie / contrefaçon de la Freedom Force) ce n'est pas pour la terminer / la développer mais pour vite passer sur toute autre chose : ainsi dès le n°2, laissant tout le reste en plan, Rob intègre le personnage de Prophet, un messager génétiquement amélioré venant à la fois du futur et du passé, pour éviter au monde d'être menacé par de gros méchants...
- quand Rob a fini sa mini-série et s'aperçoit qu'il manque 10 pages, il les colle (bâcle) en bonus dans un autre comics pas intéressant (ainsi il faut acheter Brigade n°4 pour avoir la fin de la mini-série Youngblood...)
- quand Rob a fini sa mini-série où il y a déjà 20 personnages, il se dit "tiens, si je faisait la suite et que dedans je rajoutais 4 ou 5 nouveaux personnages ?")

En fait, en 11 épisodes Rob Liefeld n'a rien accompli. Nous ne connaissons toujours pas ses héros. Il ne s'est pour ainsi dire rien passé (alors qu'il y a eu beaucoup d'action). Bref, une espèce de comics à la fois vide (de sens, d'intérêt) et plein (d'action, de personnages qui ne font que passer). Un paradoxe zen de l'univers des comics ? Ou bien je m'égare ?

Après, Youngblood ça peut être drôle à feuilleter pour voir l'étendue du plagiat de personnages. Car, sérieusement les personnages suivants sont clairement des contrefaçons :

- Shaft (Hawkeye)
- Vogue (Black Widow)
- Knightsabre (Gambit)
- Troll (Wolverine + Puck)
- Lt Colonel Bravo (Cable)
- Badrock...

... il faut que je vous parle de Badrock. Car Badrock est l'exemple type de la profonde nullité scénaristique qu'est Rob Liefeld.

Badrock, c'est un adolescent qui a été - après avoir ingéré un super-sérum - transformé en une montagne de pierre. Un peu comme la Chose ou comme le Concrete de Paul Chadwick.

Sauf que là où la Chose ou Concrete sont mis en scène de manière sensible et intelligente (voyant leur situation comme une malédiction, se désespérant de ne pouvoir jamais plus être aimé d'une femme), Badrock trouve juste que c'est "trop cool" d'être Badrock (comme si ça pouvait être trop cool d'être une montagne de roches de 4 mètres de haut). Voilà, la psychologie chez Liefeld. Et encore, pour Liefeld, Badrock est un personnage particulièrement travaillé !


Le volume II est un peu meilleur, en fait. Il y a un peu moins de Rob Liefeld et un peu plus d'histoire. Il y a des choses un brin convenues, OK. Il y a cet épisode un peu pénible dans lequel tous les hommes Youngblood deviennent des femmes. Mais ça redevient lisible.

Comme quoi n'est pas scénariste qui veut.

Pour celles et ceux chez qui la curiosité de lire Youngblood aurait été éveillée, une partie du premier volume a été traduit en français et en fascicules chez Semic. Sinon, il existe un TPB (en anglais) reprenant l'ensemble du volume I. Sinon, les épisodes à l'unité peuvent se trouver à vil prix.

Mais tout cela n'est vraiment pas d'utilité publique.

Haha, mais quel courage.

Je dois admettre, néanmoins, ne pas avoir poussé plus loin mes investigations. Peut-être la frustration de ne rien comprendre pour le volume I ? Ou l'ennui inhérent à une série quand même franchement poussive pour le volume II ?

Il y a tellement de choses plus intéressantes à lire que j'ai fini par jeter l'éponge.

Sinon, et c'est la séquence nostalgie, je suis tombée sur...


... c'est à dire une vieille revue sur les comics que j'avais lu à l'époque. Pour celles et ceux qui n'auraient pas connu Wizard, ce magasine a été la référence grand public (il existe aussi le Comics Journal publié par Fantagraphics mais c'est quand même, par moments, un peu chiant) en matière de critique de comics pendant près de 20 ans.


Il y avait des quizz, des chroniques, du fan-art, des top10, des interviews et tout un tas de choses plutôt sympas à lire ! En plus, ça permettait de découvrir pas mal de trucs que sinon on n'aurait jamais regardé (je me souviens, d'ailleurs, que j'étais une lectrice assidue de la rubrique de ce magazine consacrée aux comics indépendants : comme ça que j'ai pu lire et découvrir "Hepcats", "Strangers in Paradise", "Wandering Star" et pas mal d'autres).

Alors qu'est ce qui faisait vibrer le cœur des fans de comics en ce mois d'avril 1995 ? Eh bien :

- la série Gen13 qui allait - après avoir été plébiscitée en tant que mini-série - sortir son premier numéro. La couverture de Wizard ainsi qu'un long article y étaient d'ailleurs consacrés, mentionnant cette série comme étant à la fois légère (et elle le sera au moins pendant quelques épisodes) mais aussi exceptionnelle (elle le sera mais bien plus tard, sur le run de Gary Frank)
- la "Kubert School", une école fondée (et dirigée à l'époque) par Joe Kubert pour apprendre à devenir artiste de comics (article très intéressant !)
- la série "X-Files" qui allait sortir et adapter la série TV du même nom (ça, ça n'aura pas trop marché... le comics, pas la série TV !)
- le renouveau du label Valiant (dernier baroud d'honneur avant de sombrer ?)
- Lady Death et tout un tas de badgirls idiotes (Dieu merci, la mode semble s'être arrête depuis lors)
- Chuck Dixon
- les comics basés sur les cartes Magic
- Aquaman version Peter David

Ce qui est amusant avec les vieux magazines, c'est au fond qu'une différence va se créer (c'est le travail de l'histoire) entre ce qui est resté (Spawn, par exemple) et ce qui a disparu (les comics Valiant de l'époque). Ce qui était "hot" et qui ne l'était pas vraiment pour les bonnes raisons et ce qui l'était car c'était de la bonne came.

Par exemple, il y a plusieurs Top10 dans ce numéro. Je ne vais en prendre que deux.

Celui des dessinateurs : 1. Todd McFarlane, 2. Frank Miller, 3. Stephen Platt, 4. Greg Capullo, 5. Joe Quesada, 6. Alex Ross, 7. Whilce Portacio, 8. Jeff Smith, 9) Andy Kubert, 10) Adam Kubert

Celui des scénaristes : 1. Neil Gaiman, 2. Frank Miller, 3. Peter David, 4. John Byrne, 5. Fabian Nicieza, 6. Scott Lobdell, 7. Jeff Smith, 8. Ron Marz, 9. John Ostrander, 10. Chris Claremont

Sont-ils encore toujours tous connus en 2020 ? Je dois admettre ne me souvenir qu'avec difficulté de Stephen Platt ou de Whilce Portacio. Pourtant, ils étaient vénérés en 1995 !

En tout cas, Wizard était une revue plutôt sympa (avec un essai de publication en France un brin foireux en revanche, je trouve).

Bon, niveau comics je n'ai pas lu que les aventures des immondes Youngblood et un vieux magazine, dans mes lectures il y a eu aussi une véritable claque, à 1.000.000 de lieux du travail de Rob Liefeld, à savoir...


... soit en français "Lucarne" (aux éditions L'Association dont je ne pourais jamais dire assez de bien). Ce roman graphique (et on insistera sur le caractère graphique - et chromatique - dudit roman) de Joe Kessler est une véritable explosion de couleurs : du vert, du rouge, du jaune et du bleu nuit et rien d'autre ! Ce qui donne cette coloration très étrange et hypnotique à l'oeuvre...


... impression renforcée par la nature des quatre histoires de ce recueil. La première suit une petite fille qui doit passer le WE chez sa tante et part en bus avec sa mère. Elle égare une balle dans le jardin du voisin à l'occasion d'un jeu avec son cousin et va la chercher. Puis, la nuit, ayant peur que la maison soit bombardée (!!!), elle s'enfuit, prend le premier bus dans un périple halluciné pour, finalement, arriver sans encombre chez ses parents.

Le tout en 60 pages.

La suite du recueil est du même acabit : un jeune homme se retrouve sur une étrange île en apparence déserte avec un magicien pervers et malfaisant. Ayant trahi ce dernier, il devra subir la punition du magicien mais pourra se venger de lui en faisant alliance avec la captive du nécromant.

Une jeune femme tombe amoureuse d'un marin qui a peur du soleil et du manque de légumes.

Enfin, une autre jeune femme cache chez elle un déserteur redoutant la punition sanglante d'un terrible et étrange monarque, régnant sur une contrée fantasmagorique.


Existe-t-il un lien entre ces "histoires" ? Doit-on les envisager sur un plan métaphorique ? Chercher les éventuels points de connexion ? L'amour dans 3 des 4 histoires ? L'irréel dans 2 des 4 ? Le nom d'un bateau apparaissant dans 2 récits ? Je n'en sais rien et telle n'est pas la question.


La question c'est l'étrangeté de l'oeuvre et des couleurs. Jamais les lumières dans la nuit n'ont été aussi bien représentées dans une oeuvre de bande dessinée. Jamais la nuit n'a paru si palpable, tangible, épaisse. Alors même si le bouquin de Kessler ne s'avérait être qu'un délire chromatique, il mériterait encore d'être lu, relu et admiré.

Un véritable générateur onirique que ce "Windowpane" !

Pour mon retour sur le forum, je reprends les chroniques de comics avec...


... pour lequel il existe une VF publiée chez Denoël.


Ce roman graphique de plus de 200 pages nous permet de suivre à travers des récits courts (la plupart ne font qu'une page) les aventures d'une ribambelle d'adolescents membres d'une académie magique. Si le cadre général de l'histoire fait à la fois penser aux X-Men (nos héros sont pour la plupart des mutants à pouvoirs) et à Harry Potter (ils apprennent la magie), il y a aussi des touches de folklore japonais (Wendy est une fille-renard). Mais au-delà de la dimension fantastique, la canadienne Jillian Tamaki nous met en scène des adolescents comme les autres, s'interrogeant sur le sens de la vie, la différence, le temps qui passe, et autres joyeusetés...

... tout en s'ennuyant en cours, préparant leur bal de promo, flirtant ou trompant leur désœuvrement ensemble !


Les héros sont attachants. Outre Wendy la maladroite fille-renard, nous retrouvons Marsha, sa meilleure amie qui aimerait être un peu plus ; Gemma qui se pose beaucoup trop de questions ; Cheddar, le sportif que tout le monde prend pour un con ; Trixie, la fille-lézard, qui aimerait être mannequin ; Frances, l'artiste-féministe et bien d'autres encore.

SuperMutant Magic Academy, au-delà de son dispositif, est une œuvre à la fois amusante (l'humour est très présent !), profonde (car le Poudlard Mutant ne fonctionne qu'en tant qu'allégorie), poétique (certaines séquences, notamment celles d'Adam dans l'espace infini) et même touchante. On se plait à trembler pour Marsha au moment où elle va faire son coming-out auprès de Wendy ; on partage les angoisses de Gemma ; on comprend l'amertume de Cheddar...

Une histoire un peu plus longue vient conclure ce récit, histoire apportant une conclusion qui donne de la joie pour le reste de la journée !

Normalement, ça doit pouvoir se trouver en médiathèque. En tout cas, c'est une lecture qui mérite largement le détour !

Je commence vraiment à être complétement fanatique des comics de Steven Weissman, c'est ce que je me disais en lisant ce jour...


... un savoureux TPB mettant en scène Olaf Oedwards, le plus jeune chef des pompiers du monde ! Notre jeune héros, issus d'une longue lignée de combattants du feu, a perdu très tôt ses parents dans un incendie et - depuis - a repris le flambeau familial. Aidé par Smokey Joe (ou Sleepy Joe comme il l'appelle parfois), un pompier hors d'âge, notre héros va lutter contre les incendies de tout poil dans des aventures teintées d'absurde et de fantaisie...


... en effet, en quelques 96 pages, nous croiserons le chemin de l'Empereur Néron et du grand incendie de Rome, nous voyagerons plusieurs fois dans le temps, verrons des dinosaures, un super-vilain - Hot Foot - dont les pieds enflammés causent des ravages, assisterons au concert des plus jeunes rappeurs du monde et verrons même un ours parlant conduire un hélicoptère lors d'une séquence forestière !

Le dessin est agréable et rappelle énormément le travail de Weissman sur les aventures de Lil' Bloody et Pullapart Boy (une série de comics-strips mettant en scène des versions juvéniles de Dracula et de la créature de Frankenstein, entre autres). Le ton, comme je le disais, est humoristique mais rappelle également les vieux comics du Golden Age. Je pense que les fans de Shazam trouveront leur compte dans ce Kid Firechief.

L'histoire n'est d'ailleurs pas dénuée de toute émotion. Bien au contraire, la dernière histoire dans laquelle Olaf et son amie, la journaliste adolescente Rosie, voyagent dans le temps pour tenter de "réparer" l'histoire et de sauver les parents du garçon est bouleversante...

A mon sens, Weissman est une des grandes voix de la bédé indépendante américaine, développant depuis maintenant plus de 20 ans un univers des plus particuliers, savant mélange d'absurde, de nostalgie et de sensibilité.

Comme si Jaime Hernandez rencontrait David Boring, Captain Marvel et Twin Peaks.

Vous comprenez que je ne peux que vénérer l'auteur qui se trouve derrière cette petite pépite ^^

Normalement, pas de VF, mais un TPB qui peut se trouver sur les sites marchands à vil prix.

Je viens de finir ce WE...


... soit le début de l'intégrale en deux volumes publiée en VF chez STARA du magasine culte de l'underground américain.


Moins arty que Raw de Spiegelman (encore que), plus hippie et irrévérencieux en tout cas, "Zap Comix" est l'œuvre d'un groupe constant d'auteurs, en effet :

- si Zap Comix n°0 et 1 sont l'oeuvre exclusive de Robert Crumb (Fritz the Cat, Mr. Natural)...
- ... Rick Griffin, Victor Moscoso et S. Clay Wilson rejoignent le magasine dès le n°2...
- ... et Gilbert Shelton, Spain Rodriguez et Robert Williams dès le n°3

A partir de là, les 7 auteurs seront les seuls à publier dans Zap, du moins jusqu'à la mort de Griffin en 1991, date à laquelle Paul Mavrides prendra "sa place" et jusqu'au n°16 où les comix de Crumb sont cosignés avec sa femme, Aline Kominsky-Crumb.

Bref, STARA nous aura fait plaisir avec ce premier volume de l'intégrale (le n°16 était sorti en VF, chez STAR, il y a 4 ans) où l'on retrouve...


... Robert Crumb (1943) avec son gourou déjanté et hippie, Mr. Natural, qui fiche des coups de pieds aux derrières de ses idiots d'adeptes.

... S. Clay Wilson (1941) et ses pirates pervers, son abominable Démon à carreaux et sa vision si saisissante de l'Enfer, le tout avec un humour tordu mais irrésistible !

... Gilbert Shelton (1940) et ses Freak Brothers, sa bande de hippies toxicos toujours à l'affut d'un plan foireux, ou sa parodie de super-héros, le violentissime Super-Phacochère !

... Spain Rodriguez (1940-2021) et ses chroniques de club de motards, au dessin précis et agréable

... Rick Griffin (1944-1991) et ses délires visuels qui ont fini sur pas mal d'affiches de hippies !

... Robert Williams (1943) et son humour si particulier ^^

... Victor Moscoso (1936) et son ambiance très artistique, naviguant entre Little Nemo et une version psychédélique de Walt Disney.

Bref, vous l'aurez compris, "Zap Comix" regroupe 7 légendes des comics qui apportèrent tous (même si les plus connus sont Crumb et Shelton et dans une moindre mesure S. Clay Wilson) une contribution intéressante à l'édifice commun.


Un jour, qu'il était reproché à "Zap Comix" de ne pas ouvrir le magasine à d'autres auteurs, notamment des femmes, il avait été rétorqué (de mémoire par S. Clay Wilson) : "est ce que les Rolling Stones doivent accepter d'autres musiciens ? Eh bien, Zap, c'est pareil !".

Effectivement, "Zap Comix" c'est l'équivalent en BD du groupe de rock tel qu'il devrait être : une bande de potes qui - bien que différents - sont réunis par une passion commune.

De l'histoire du comics donc et rien que pour ça ça mérite d'être lu. Et en plus... c'est vachement bon !